That they all may be one – St John XVII 21 – dernières lumières d’Oxford

Deux absoutes qui finissent par être trois

Après la messe pontificale, la session de la Latin Mass Society étant terminée, le R. P. Gabriel, grand tolkinien, nous propose d’aller chanter une double absoute sur la tombe de Tolkien, enterré au cimetière Wolvercote au Nord d’Oxford :

Tolkien

Surtout connu pour son roman Le Seigneur des Anneaux (1954-1955), Tolkien, enseignant à Merton College, était – fait pas toujours connu – un catholique fervent. Tout comme son ami C. S. Lewis, il faisait partie du cercle littéraire oxonien des Inklings. Le R. P. Gabriel m’a appris à cette occasion que Tolkien avait un fils prêtre (il lui avait servi sa première messe à l’Oratoire d’Oxford) ; lors des chamboulements liturgiques au début des années 70, Tolkien avait exprimé à son fils ses plus vives réserves sur ce qui allait se révéler être le naufrage de la tradition catholique.

Nous avons devant sa tombe & celle de son épouse, chanté deux absoutes :

  • une première en rit romain traditionnel (avec le répons Libera me),
  • une seconde en rit byzantin slave traditionnel (avec ses chants tout autant émouvants, comme le kondak ou les litanies des défunt, ou encore le “Mémoire éternelle !” conclusif).
  • (euh, ce genre de bi-ritualisme traditionnel me convient tout à fait 😉 ).

    Après les deux absoutes, avec notre ami Andrew Knowles, organiste de l’Oratoire d’Oxford :

    Tolkien

    Le père Gabriel ayant remarqué une tombe russe non loin (celle d’une comtesse Tolstoï mariée à un prince Obolensky), je découvre un peu plus loin un groupe de tombes russes orthodoxes, parmi lesquelles celle de Militza Zernov, qui avait joué un rôle tellement lumineux dans mon adolescence, lorsque j’étais à Saint-Peter College il y a 24 ans de cela. Quel choc ! Quelle émotion !

    Militza Zernov

    Nous avons dit à nouveau les prières byzantines de l’absoute, non sans peine pour ma part, étant submergé par un flot d’émotions & de souvenirs.
    Le Père Gabriel remarquait sur la croix le très beau verset de l’Evangile de saint Jean : les Zernov avaient toute leur vie travaillé à une meilleure compréhension entre chrétiens & au rapprochement des Eglises d’Orient & d’Occident :

    Militza Zernov

    That they all may be one – Ut unum sint – Qu’ils soient un

    Après ces trois absoutes, Andrew nous fait rencontrer un professeur de l’Université d’Oxford, Mrs M. C. MacRobert, qui enseigne le slavon & travaille sur les anciens manuscrits russes du psautier en slavon.

    La douceur du soir tombe délicieusement sur Oxford :

    Oxford

    Oxford, New College

    Nous finissons comme il se doit une telle journée au célèbre pub “The Eagle and Child”, où Tolkien & Lewis se réunissaient chaque mardi avec le groupe des Inklings :

    Tolkien

    Le retour à Paris sera sans doute plein de spleen. Profitons de ces ultimes moments au pub :

    Tolkien
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