Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Cappa magna

Mgr de Langavant en cappa
Mgr François Emile Marie Cléret de Langavant,
9ème évêque de Saint-Denis (Ile de La Réunion),
s’apprête à entrer dans sa cathédrale,
revêtu de la cappa épiscopale déployée (chaperon d’été)

Grand manteau de chœur que portent les cardinaux, les évêques, le clergé des basiliques, certains dignitaires de la cour pontificale ainsi que les chanoines de certaines cathédrales.

Littéralement, il faudrait dire chape, mais ce mot est devenu l’équivalent de pluvial ; ou cape, qui s’applique à une forme déterminée de manteau, qui, raccourci, est un des vêtements propres aux camériers de cape et d’épée. On l’appelle aussi tout simplement cappa ou chape prélatice. Lorsque la cappa est déployée, elle constitue un signe de juridiction (il ne peut donc y avoir qu’une seule cappa déployée dans une cérémonie).

FORME – C’est une chape fermée de toutes parts, qui ne comporte qu’une fente médiane ou deux fentes latérales pour passer les bras. La partie antérieure tombe jusqu’aux pieds en avant et se tient relevée, retroussée sur les bras, par un ruban pour permettre la marche (lorsque celui qui la porte est debout, la partie antérieure du manteau est retroussée sur les bras et quand il est au chœur, assis ou à genoux, il la laisse retomber au sol). En arrière elle se termine par une longue queue (tortillon), portée par un caudataire ou retroussée sur le bras gauche. Le chaperon se termine par un capuchon, qui se relève et s’attache sur le dos.

MATIERE – Le corps de la cappa est en laine violette (mérinos, escot, mais jamais de drap). La soie, interdite aux évêques, est propres aux cardinaux. Le chaperon est en hermine, en principe sans mouchetures, avec doublure de laine violette et de soie rouge pour le capuchon. En été le chaperon est de laine violette par-dessous et de soie rouge foncée par-dessus.

Pie XII en cappa
Le futur pape Pie XII, alors nonce apostolique en Allemagne,
entre les deux guerres, suivi de son caudataire.
Jean XXIII en cappa
Le futur pape Jean XIII en cappa magna.

COULEUR – La cappa des évêques est toujours violette, même s’ils portent usuellement le noir en temps de deuil ou de pénitence.
Les cardinaux portent la cappa rouge en temps ordinaire, la cappa violette en temps de deuil ou de pénitence, la cappa rose le 3e dimanche de l’Avent (Gaudete) et le 4e dimanche de Carême (Lætare).
Les cardinaux & évêques réguliers pouvaient revêtir des cappa différentes : cappa noire pour les évêques et cardinaux bénédictins, dominicains et ermites de Saint-Augustin ; cappa blanche pour les cisterciens, olivétains, prémontrés et carmes ; cappa gris perle (avec fourrure de petit-gris) pour les franciscains ; cappa marron (dit puce, avec fourrure de loutre) pour les capucins ; enfin cappa bleue sombre (avec fourrure de loup de Sibérie) pour les sylvestrins. Les cardinaux jésuites et autres cardinaux réguliers portent l’usuelle cappa rouge mais en drap de laine fine, non en soie (l’usage général des cardinaux appartenant à un ordre religieux étant de ne pas faire usage de la soie).

USAGE – La cappa est proprement le vêtement de chœur de l’évêque dans son diocèse. Il le revêt toutes les fois qu’il célèbre ou préside au trône. En signe de juridiction, l’archevêque métropolitain le porte aussi dans toute sa province, le légat sur tout le territoire de sa légation et les cardinaux dans le monde entier (selon la maxime qu’un cardinal est partout chez lui). La cappa est toujours déployée sauf en présence d’un prélat supérieur (comme l’évêque diocésain en présence de son archevêque ou d’un cardinal). Toutefois, l’évêque peut toujours la déployer s’il va pontifier solennellement et qu’il ne marche pas avec ses supérieurs (S.R.C. n. 4355, II ad 2 et n. 2909).

Hors de son diocèse, l’évêque ne peut porter la cappa que s’il pontifie solennellement au trône avec l’autorisation de l’ordinaire du lieu (S.R.C. n. 4355, III ad 3) ou, à Rome, s’il assiste aux fonctions solennelles devant le pape ou le Sacré-Collège (il la porte alors retroussée) (Cérémonial des Evêques, livre I, c. III, n. 6).

L’évêque administrateur a de droit l’usage de la cappa (S.R.C. n. 2274 ad 9). Quand il la porte, il convient que tous les chanoines aillent à sa rencontre. L’évêque coadjuteur ou auxiliaire peut porter la cappa pour officier, avec la permission de son ordinaire (S.R.C. n. 2010, ad 1 et 2 ; n. 2011, ad 1 ; n. 4023 ; n. 4355, III ad 2). Deux chanoines doivent alors aller à sa rencontre. Un évêque titulaire ne peut en aucun cas faire usage de la cappa, même pour officier pontificalement (De Herdt, Prax. Pontif., L. III, n. 347).

En chapelle papale, les prélats romains (à l’exception des référendaires et des prélats domestiques) portent la cappa violette avec chaperon d’hermine l’hiver, et de soie cramoisie l’été, la queue n’étant jamais déployée, mais torsadée et retenue du côté gauche par un ruban violet passé en bandoulière sous le chaperon :

Jean XXIII avec deux cardinaux en cappa
Le pape Jean XIII assisté au trône par deux cardinaux en cappa magna d’hiver (le violet de cette photo semble tirer sur le rouge, comme en témoigne la soutane du cérémoniaire du pape, le cardinal Dante).

Enfin les chanoines des basiliques majeures et ceux de certaines basiliques mineures, voire même de certaines cathédrales, portent la cappa canoniale, qui ne diffère de la cappa épiscopale que par la coupe du manteau.

En théorie, on ne met rien sur la cappa. Toutefois, les cardinaux français ont l’habitude contra legem d’y placer la croix pectorale.

le cardinal de Richelieu en cappa
Le cardinal de Richelieu, en cappa cardinalice d’hiver,
portant sur celle-ci l’ordre du Saint-Esprit,
par Philippe de Champaigne.

Le capuchon demeure fonctionnel même si son usage est rare. Dans les temps anciens, il recouvrait usuellement la tête sous le galero, ce qui fut encore longtemps pratiqué lors de la création de cardinaux par le pape à un consistoire :

Pie XII impose le galero à un cardinal en cappa
Le pape Pie XII, aidé de Mgr Dante, maître des cérémonies, impose le chapeau cardinalice (galero) à un nouveau cardinal revêtu de la cappa, capuchon rabattu, au consistoire public de 1953.

Enfin, dernier usage, le capuchon est porté rabattu sur la tête pour les cérémonies pénitentielles :

Paul VI en cappa
Le futur pape Paul VI, alors qu’il était archevêque de Milan, en cappa d’hiver avec capuchon rabattu lors d’une procession pénitentielle.
L’archevêque de Milan est précédé de deux chanoines de son chapitre, portant la cappa canoniale, aussi rabattue (ici avec chaperon d’hermine, selon un ancien privilège du chapitre cathédral de Milan).

L’usage de la cappa fut codifié en 1464, mais son existence est plus ancienne. Son port reste d’actualité et n’est pas prohibé, y compris dans le nouveau rit. La cappa magna continue ainsi d’être portée très régulièrement par le patriarche latin de Jérusalem :

Mgr Sabbah en cappa
Sa Béatitude Mgr Sabbah, ancien patriarche latin de Jérusalem, en cappa d’hiver.

Et enfin une photo très récente, puisqu’elle date du mois dernier :

Le cardinal Hoyos en cappa
S.E. le cardinal Hoyos, allant célébrer pontificalement la messe traditionnelle en la cathédrale de Westminster, à Londres, le 14 juin 2008.

Références :
Chanoine Robert Lesage, Dictionnaire pratique de liturgie romaine, Paris, 1952.
Bernard Berthod & Pierre Blanchard, Trésors inconnus du Vatican, cérémonial & liturgie, Paris, 2001.

Indulgences à l’occasion des JMJ : Veni Sancte Spiritus

Saint Esprit, Basilique Saint-Pierre du Vatican

Décret du 5 juillet 2008 signé par le Cardinal James Francis Stafford et Mgr.Gianfranco Girotti, ofm. conv., respectivement Grand Pénitencier et Régent de la Pénitencerie apostolique :

“La rencontre des jeunes qui a eu lieu en 2005 à Cologne a offert à la Pénitencerie apostolique une occasion opportune d’ouvrir grand aux jeunes, avec l’autorité du Souverain Pontife, les trésors spirituels de l’Eglise pour en recueillir les fruits de la sanctification. Cette année, du 15 au 20 juillet prochain à Sydney, grande terre australe de l’Esprit Saint comme le disait Jean-Paul II, sera célébrée la XXIII Journée mondiale de la jeunesse sur le thème : Vous recevrez la force de l’Esprit Saint qui descendra sur vous et vous serez mes témoins. Effectivement les jeunes réunis autour du Vicaire du Christ participeront aux fonctions sacrées et, avant tout, collaboreront par les sacrements de Pénitence et de l’Eucharistie. Par ces sacrements reçus avec un cœur sincère et humble, ils brûleront du désir de se réconforter dans l’Esprit Paraclet et, confirmés par le Chrême du salut, ils témoigneront ouvertement devant les autres de leur foi jusqu’aux extrémités de la terre. Demandez à Dieu que la présence du Saint-Père parmi les jeunes réunis à Sydney, exprime et favorise tout cela !.

On concède l’indulgence plénière aux fidèles qui participeront avec dévotion à quelque fonction sacrée ou pieux exercice au cours de la XXIII Journée mondiale de la jeunesse, ainsi que lors de sa conclusion solennelle, toujours après s’être confessé et vraiment repentis, après avoir reçu la communion et prié aux intentions du Saint-Père.

On concède l’indulgence partielle aux fidèles, où qu’ils se trouvent au cours de la XXIII Journée mondiale de la jeunesse, si au moins dans un esprit de contrition, ils élèvent leurs prières à Dieu Esprit-Saint pour qu’il pousse les jeunes à la charité et leur donne la force d’annoncer l’Evangile à travers leur vie.

Pour que les fidèles puissent participer avec plus de facilité à ces dons célestes, les prêtres, légitimement approuvés pour l’écoute des confessions sacramentelles, avec une âme prête et généreuse s’apprêtent à recevoir et proposent aux fidèles des prières publiques pour la réussite de la Journée mondiale de la jeunesse.”

Voir aussi le site web de Juventutem Australia, délégation des jeunes attachés à la liturgie traditionnelle.

Logo de Juventutem Australia
Surf et JMJ

Programme du IXème dimanche après la Pentecôte

Tableau de la cathédrale de Fribourg, Allemagne


Saint-Eugène, le dimanche 13 juillet 2008, grand’messe de 11h.

  • Propre grégorien du jour – Kyriale : Messe XI – Orbis factor
  • Procession d’entrée : Benedictus qui venit – cantique du Chanoine Darros – versets du Benedictus (Luc, I-vv. 68 – 79), psalmodie du VIème ton, tradition de Coutance
  • Credo I
  • Pendant les encensements de l’offertoire : chant du Dirigatur du IVème ton – faux-bourdon parisien (édition de 1739)
  • Après la Consécration : O salutaris sur le ton du récitatif liturgique de la préface – Henri de Villiers
  • Pendant la communion : Ave verum – Sébastien de Brossard (1655 † 1730), maître de chapelle des cathédrales de Strasbourg, puis de Meaux (sous Bossuet)
  • Prière pour la France, sur le VIème ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est XI
  • Au dernier Evangile : Salve Regina
  • Procession de sortie : Cantique des trois enfants dans la Fournaise – VIème ton (Daniel 3, 57-56 – Action de grâce après la messe) – Maxime Kovalevky (1903 † 1988)
  • Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    Messe du 17 juin à Notre-Dame de Paris : les vidéos et les MP3

    En ce bel anniversaire du triple 7, nous publions un florilège de vidéos et de MP3 de la messe du 17 juin dernier à Notre-Dame de Paris, événement qui aurait été encore impensable il y a un an.

    J’ai mis en ligne sur YouTube 9 vidéos prise avec la caméra HD de mon frère et filmées par Fabien V. qui était dans le chœur (on peut donc très bien voir la cérémonie elle-même au maître-autel, en revanche la prise de son est assez décevante je trouve : trop proche, micro de la caméra peu adapté). Sur YouTube toujours, un sympathique fidèle, Jean-Baptiste P. a mis aussi d’autres vidéos prises depuis la nef (le son pris de loin rend beaucoup mieux compte de ce que nous avons chanté ce soir là.

    Merci à Fabien et Jean-Baptiste pour ces témoignages d’une cérémonie tellement symbolique et émouvante. Un choriste de Saint-Germain l’Auxerrois a eu la gentillesse également de faire une prise de son depuis la nef, ce qui permet d’avoir un bon témoignage de l’acoustique fabuleuse de Notre-Dame de Paris, et qui permet de corriger l’idée qu’on peut avoir de la musique uniquement sur les vidéos (pas toujours de grande qualité). Ces fichiers MP3 ont été aimablement mis en ligne sur le site suivant : http://www.tradi.free.fr/ndp-17juin2008/

    Procession d’entrée. Ave Maris Stella dit “des pèlerinages”.

    Chant du Gloria.

    Chant de l’épître par le sous-diacre.

    Chant de l’évangile par M. l’Abbé Iborra, faisant fonction de diacre.

    Chant du même évangile depuis la nef.

    Chant du Credo.

    Offertoire : Plain-chant : Ave Maria.

    Pendant les encensements de l’offertoire : chant de la sublime séquence de la dédicace Jerusalem & Sion Filiæ – prose d’Adam de Saint-Victor (c. 1112 † c. 1192), préchantre de la cathédrale de Paris – plain-chant recomposé au XVIIIème siècle par l’Abbé d’Haudimont, maître de chapelle de la cathédrale de Châlons-sur-Saône puis de Notre-Dame de Paris et de Saint-Germain L’Auxerrois (avant 1790) – selon la tradition, l’orgue figure les strophes impaires.

    Chant de la préface, du Sanctus et première partie du canon jusqu’à la consécration.

    Le chant de la préface et du Sanctus depuis la nef.

    Seconde partie du canon après la consécration. O salutaris hostia – François Giroust (1737 † 1799), maître de chapelle du roi Louis XVI.

    Le même O Salutaris Hostia de Giroust depuis la nef.

    Fraction, Agnus Dei, Confiteor chanté, début du grand motet de communion : Tantum ergo extrait du Pange lingua de Michel-Richard de Lalande (1657 † 1726), maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV.

    L’Agnus Dei depuis la nef.

    Postcommunion – Ite missa est.

    Salve Regina – Mot de remerciement de Monsieur le curé de Saint-Eugène – Procession à la statue de Notre-Dame de Paris : Sancta et immaculata – répons processionnel et invocation à Notre-Dame de Paris – plain-chant grégorien et faux-bourdon de Mgr Jehan Revert, maître de chapelle de Notre-Dame de Paris, arrangé à 5 voix mixtes par Olivier Schneebeli.

    L’Ite missa est, la bénédiction et le Salve Regina depuis la nef.

    Le Sancta et immaculata depuis la nef.

    Arrivé à la statue de Notre-Dame, celle-ci est encensée au chant du Magnificat royal – psalmodie attribuée au roi Louis XIII, faux-bourdon traditionnel à Paris depuis le XVIIème siècle (c’est au chant de ce Magnificat que Paul Claudel reçut, devant la statue de Notre-Dame, la grâce de la conversion aux secondes vêpres de Noël, 25 décembre 1886).

    Le même Magnificat, depuis la nef.

    Programme du VIIIème dimanche après la Pentecôte

    Agneau pascal, église Saint-Léonard d


    Saint-Eugène, le dimanche 6 juillet 2008, grand’messe de 11h.

    Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    Un premier bilan du Motu Proprio Summorum Pontificum dans le diocèse de Paris

    Nous citons ci-après la lettre n°116 du 2 juillet 2008 de l’Association Paix liturgique :

    Après la publication de notre premier bilan des demandes et de l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum dans le diocèse de Versailles, vous avez été très nombreux à nous demander de publier des dossiers semblables à propos des autres grands diocèses de France. Pour répondre à cette demande nous entamons aujourd’hui la publication d’une série de « Premiers bilans du Motu Proprio Summorum Pontificum » en débutant par cette lettre consacrée au bilan du Motu Proprio sur le diocèse de Paris.

    A – UN BILAN

    1 – Situation des célébrations de la forme « extraordinaire » dans le diocèse de Paris avant la promulgation du Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007

    Depuis 1988, le diocèse de Paris a autorisé la célébration de messes tridentines dans 3 églises du diocèse : L’église paroissiale Sainte-Odile (17ème), la chapelle Notre-Dame du Lys (15ème), que le cardinal Vingt-Trois avait décidé de remplacer par l’église Saint-Germain-L’Auxerrois (1er) et l’église paroissiale Saint-Eugène (9ème).

    [Nota de liturgia.com : la célébration du rit traditionnel est accordé en 1984 et mis en place dès 1985 à Saint-Eugène – Sainte-Cécile. C’est la première paroisse en France (dans le monde ?) a bénéficier d’un retour officiel de la liturgie tridentine]

    A ces trois lieux, il faut ajouter le cas de prêtres « idoines », au sens du Motu Proprio Summorum Pontificum (par exemple, l’abbé de Tanoüarn, l’abbé Barthe, l’abbé Belon, l’abbé Veuillez, etc.), célébrant, ainsi que les y autorise le Code de Droit Canonique, dans des lieux privés (par exemple, Centre Saint-Paul, 2ème, rue de Grenelle, 7ème, il y a quelques mois, rue Gerbert, 15ème, ainsi que quelques autres célébrations extra locum sacrum). N’oublions pas également que la Fraternité Saint-Pie X est très présente à Paris avec Saint-Nicolas du Chardonnet (5ème) qui est sans doute l’une des plus importantes « paroisses » de la capitale, la chapelle Sainte-Germaine de Wagram (17ème), et la chapelle de l’Institut Saint-Pie-X (6ème), ce qui démontre qu’à Paris, l’attente des fidèles est particulièrement importante et qu’elle est loin d’être géographiquement satisfaite, et qu’en outre, ce même diocèse comporte un nombre très conséquent de prêtres célébrant de manière privée selon la forme extraordinaire et qui ne demandent qu’à le faire officiellement.

    Première conclusion

    Une situation antérieure au Motu Proprio qui démontre l’importance des besoins parisiens mais une «offre» sans rapport avec l’immensité de la ville et le nombre énorme de ses habitants, ce qui a justifié de nombreuses demandes à la suite du Motu Proprio.

    2 – Les demandes suite au Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007

    Il est toujours impossible d’établir un bilan exhaustif des demandes, celles-ci étant souvent exprimées dans une grande discrétion. Aussi nous ne nous fondons, pour ce dossier, que sur les informations déjà très significatives sur lesquelles nous avons des témoignages précis. Ainsi, à notre connaissance, depuis le mois de juillet 2007, au moins 21 curés de paroisses du diocèse de Paris ont été sollicités dans le sens de l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum.

    – 8 sont des demandes formelles, officielles et structurées.

    – D’autre part, au moins 15 autres paroisses du diocèse de Paris ont fait l’objet de demandes « informelles », c’est-à-dire de demandes formulées lors d’entretiens privés, de rencontres fortuites de fidèles ou de familles avec leurs curés ou de demandes écrites individuelles. Ces demandes « informelles » sont, dans la quasi-totalité des cas, superbement ignorées par les curés. Elles sont néanmoins très importantes car elles témoignent de l’état d’esprit de la plupart de ces paroissiens qui souhaitent que leurs demandes s’épanouissent paisiblement et charitablement dans leurs propres paroisses. Ces fidèles ont lu le Motu Proprio et ont bien compris que la coexistence pacifique des deux formes du même rite romain, dans le cadre paroissial, était non seulement possible et permise mais également encouragée par le Saint-Père. Dès lors, ces paroissiens n’ont pas jugé nécessaire de s’organiser en association, d’organiser un débat public mais ont ils préféré manifester leurs demandes en douceur, sans provoquer « de vagues » ni générer de conflits avec les autres paroissiens aux sensibilités différentes.

    Il serait indélicat de refuser ensuite ces demandes comme n’étant pas « réelles » ou « authentiques » au simple titre qu’elles ne sont pas « formelles » ou « structurées », du moins jusqu’à aujourd’hui. On notera d’ailleurs que ce sont les mêmes qui proclament « pas de pétition, pas d’association… » et qui ne prennent pas non plus en compte les demandes individuelles, fussent elles nombreuses…

    3 – Les effets du Motu Proprio au 30 juin 2008 dans le diocèse de Paris

    Voici les résultats actuels des effets du Motu Proprio dans le diocèse de Paris au 30 juin 2008.

    a) Nous n’avons relevé qu’un seul cas où le curé a proposé de lui-même, en même temps qu’une demande lui était faite, un commencement de mise en place du Motu Proprio dans sa paroisse : il s’agit du Père Hubert Blin, curé de Saint-Georges dans le 19ème arrondissement de Paris, qui depuis le 14 septembre a célébré chaque mardi à 19 h une messe dans la forme « extraordinaire » du rite romain dans son église paroissiale devant une assemblée de 30 à 40 personnes, ce qui, selon un vicaire général du diocèse de Paris, « est un exploit dans ce quartier ». Ce n’est d’ailleurs pas l’avis du Père Blin. Mais le Père Blin quitte dans quelques jours le diocèse de Paris, et cette messe risque de disparaître.

    b) Le second cas est celui de la paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal dans le 16ème. Dans cette paroisse une demande significative a amené le curé le Père Jean-Pierre Guiot à accorder à partir du 10 février dernier une messe chaque dimanche à 12 h 45. Le succès de cette célébration tardive célébrée désormais par le curé lui-même pourrait être mille fois plus important si cette messe était célébrée à un horaire “familial” et moins tardif.

    c) Le troisième cas est celui de la paroisse Saint-Pierre de Montrouge. Là aussi le curé, le Père Philippe Marsset a accordé à partir du 30 mars une messe à 12 h célébrée non pas dans l’église paroissiale mais dans la chapelle Saint-Paul du Boulevard Brune. Le démarrage tardif, juste avant les vacances de Pâques et l’horaire peu familial n’ont pas empêché le succès de cette initiative avec les prêtres désignés par le Père Marsset, Mgr Descourtieux, l’abbé Thuillier, Mgr Fleichmann, le Père Potez. Cette célébration qui s’est interrompue le 22 juin est aujourd’hui l’objet d’une évaluation dont les conséquences seront, nous le souhaitons, son glissement vers un horaire « familial » accessible à tous.

    d) Nous avons aussi le cas de Notre-Dame de Clignancourt dans le 18ème ou l’abbé Olivier Horovitz a célébré en semaine une messe privée dans des conditions horaires très dures (jeudi et samedi matin à 8 h) devant un nombre significatif de fidèles, démontrant que la forme extraordinaire avait de l’avenir dans ces quartiers populaires de Paris. Mais l’abbé Horovitz quitte dans quelques jours le diocèse de Paris et cette messe va disparaître. Subsiste, en revanche, la demande de ce groupe stable de fidèles qui assistaient à cette messe.

    e) Il faut citer bien sûr le cas, dans le cadre du Motu Proprio de 1988, de la célébration décidée par l’archevêque de Paris, celle de Saint-Germain l’Auxerrois (1er), qui s’est ajoutée dans la continuation de la célébration à Notre-Dame du Lys (15ème), grâce à la volonté du Père Laurent, desservant cette chapelle, et l’appui des fidèles assistant à cette messe. De l’avenir de la messe à Notre-Dame du Lys, on ne sait actuellement rien, le Père Laurent ayant quitté, avec une vingtaine d’autres, sa congrégation des Pères de Saint Vincent de Paul pour entrer dans une nouvelle société érigée dans le diocèse d’Ars.

    f) Les pèlerinages de la paroisse Saint-Eugène
    En marge de ce bilan « territorial » nous pouvons citer le cas du Père Jean-Pierre Batut, curé de la paroisse Saint-Eugène, qui trois fois au cours de l’année a organisé un pèlerinage marial dans Paris. Ces pèlerinages furent autant d’occasions d’aller célébrer la forme extraordinaire du rite romain dans trois sanctuaires emblématiques de l’Eglise parisienne. Ainsi la messe de novembre au sanctuaire de la Médaille Miraculeuse fut-elle suivie par une célébration en janvier à Notre-Dame des Victoires puis le 17 juin à Notre Dame de Paris devant plus de 1000 fidèles.

    Conclusion à propos de l’année 2007/2008

    Depuis la promulgation du Motu Proprio Summorum Pontificum en juillet 2007, les demandes de célébrations de la messe selon la forme extraordinaire du rite romain dans le diocèse de Paris ont été significatives (sur au moins 20% des paroisses du diocèse) et, pour l’heure, éminemment discrètes, ce qui n’a pas empêché certains curés de paroisse de profiter du caractère discret de ces demandes pour les rejeter sans concertation réelle, comme à Saint-Etienne-du-Mont ou dans le 12ème… obligeant ces familles de demandeurs à utiliser demain d’autres moyens.

    Parallèlement, ce qui a été mis en place a été très limité et pas toujours accordé dans des conditions horaires favorables à l’enracinement de ces « expériences ». D’autre part le succès des messes célébrées dans les quartiers nord de Paris dans des conditions difficiles nous éclaire sur ce que serait la réponse des fidèles si une offre sérieuse de messes « extraordinaires » était proposée sur Paris.

    B – LES PERSPECTIVES

    1 – Les demandes dans l’avenir

    Nous évoquions dans notre étude précédente (Lettre 112) le caractère original du diocèse de Versailles. Celui de Paris l’est tout autant pour des motifs différents liés en premier lieu à l’importance de la population (2 500 000 habitants), ce qui induit que le diocèse de Paris sera certainement le second diocèse de France à voir des demandes d’application du Motu Proprio se manifester dans toutes les paroisses. Aussi, il est évident que, dans l’année à venir, des groupes solliciteront d’une manière ou d’une autre les curés de la plupart des paroisses de la capitale pour demander à y vivre leur foi catholique au rythme de la forme « extraordinaire » du rite romain.

    2 – Les espérances raisonnables pour l’année 2008/2009

    Il serait insensé de croire que dès l’année 2008/2009 il serait possible d’obtenir la célébration de messes traditionnelles dans la totalité des paroisses du diocèse de Paris car, de bonne foi, d’authentiques difficultés pratiques et matérielles se présentent même si l’on sait qu’une réelle bonne volonté et un authentique dialogue pourraient aisément les résoudre. Cependant il semble réaliste que cette forme soit célébrée chaque dimanche et fête dès l’année prochaine au minimum dans tous les doyennés (qui correspondent grosso modo aux arrondissements parisiens).

    A ce minima devrait naturellement s’ajouter d’autres célébrations qui correspondent aux autres besoins des fidèles.

    – Tout d’abord quelques célébrations de semaine dans les quartiers « d’affaires » qui attirent sur Paris chaque jour plusieurs dizaines de milliers de « travailleurs ». La célébration à Saint-Louis d’Antin serait un bon écho pour répondre à ce qui se fait déjà petit-à-petit à la Défense.

    – Le succès de la messe du 17 juin à Notre Dame nous appelle à demander à l’archevêque de Paris de célébrer à une heure familiale au moins une fois par an une messe solennelle à Notre Dame de Paris pour concourir à la communion ecclésiale.

    – A cela devrait s’ajouter, dans un premier temps chaque trimestre, la célébration de la messe extraordinaire dans les grands sanctuaires parisiens comme le Sacré-Cœur de Montmartre, Notre-Dame des Victoires, ou la Chapelle de la Médaille Miraculeuse.

    NOS CONCLUSIONS

    Nous laissons le mot de la fin au Père Chauvet, ancien vicaire général du diocèse de Paris et depuis peu curé de Saint-François-Xavier, qui a dit devant quelques-uns de ses confrères que « l’on pouvait raisonnablement penser qu’à moyen terme, la forme extraordinaire du rite romain pourrait être célébrée dans toutes les grandes églises de Paris ».

    Le Père Leborgne, vicaire général du diocèse de Versailles a, de même, affirmé que « l’Eglise, ce n’est pas l’un ou l’autre, c’est l’un et l’autre. C’est un vrai défi ».

    Prions pour cela et relevons le défi !

    Marc Tezier
    Membre du bureau du mouvement
    pour la Paix Liturgique et la Réconciliation dans l’Eglise.