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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Sub tuum præsidium : la plus ancienne prière à la Très-Sainte Vierge Marie

Le Sub tuum præsidium constitue probablement la plus ancienne prière chrétienne adressée à la Vierge Marie. Cette prière était employé depuis longtemps dans les rites d’Orient & d’Occident, selon de nombreuses variantes textuelles, lorsque, en 1917, la John Rylands Library de Manchester fit l’acquisition d’un lot de papyrus en provenance d’Egypte (sans précision exacte de la localisation où ils furent découverts), parmi lesquels un fragment de 18 cm par 9,4 cm contenait son texte en grec.

Le Sub tuum præsidium dans un papyrus égyptien du IIIème siècle.

Le papyrus du IIIème siècle présantant la prière Sub tuum præsidium

C. H. Roberts en fit la publication en 1938 (Catalogue of the Greek and Latin Papyri in the John Rylands Library, III, Theological and literacy Texts, Manchester 1938, pp. 46-47). Roberts le date alors du IVème siècle, estimant impossible une invocation à la Théotokos avant ce siècle (on verra ci-après que pourtant l’expression Theotokos est utilisée à Alexandrie avant 250). Mais son collègue E. Lobel, avec lequel il collabora à l’édition des papyrus d’Oxyrhynque, se fondant sur une analyse purement paléographe, déclara que le texte ne peut absolument pas être plus tardif que le IIIème siècle, la datation probable se situant entre 250 & 280. En raison de la beauté des onciales, H. J. Bell, collaborateur de Roberts, a même estimé que l’on devait être en présence d’un “modèle destiné à un graveur”. Le Sub tuum præsidium précède donc de plusieurs siècles l’Ave Maria dans la prière des chrétiens.

Sur le papyrus Rylands, on peut déchiffrer :
.ΠΟ
ΕΥCΠΑ
ΚΑΤΑΦΕ
ΘΕΟΤΟΚΕΤ
ΙΚΕCΙΑCΜΗΠΑ
ΕΙΔΗCΕΜΠΕΡΙCTAC
AΛΛΕΚΚΙΝΔΥΝΟΥ
…ΡΥCΑΙΗΜΑC
MONH
…HEΥΛΟΓ
Ce qui correspond au texte grec suivant :
Ὑπὸ τὴν σὴν
εὐσπλαγχνίαν
καταφεύγομεν
Θεοτὸκε· τὰς ἡμῶν
ἱκεσίας μὴ παρ-
ίδῃς ἐν περιστάσει
ἀλλ᾽ ἐκ κινδύνου
λύτρωσαι ἡμᾶς
μόνη ἁγνὴ
μόνη εὐλογημένη.

Une version latine littérale du texte grec pourrait être :
Sub tuam
misericordiam
confugimus,
Dei Genitrix ! nostras
deprecationes ne des-
picias in necessitatibus
sed a perditione
salva nos
sola pura,
sola benedicta.

Et une traduction française pourrait être :
Sous ta
miséricorde
nous nous réfugions,
Mère de Dieu ! Nos
prières, ne les méprises
pas dans les nécessités,
mais du danger
délivre-nous,
seule pure,
seule bénie.

Le Sub tuum præsidium, une prière d’une grande valeur.

Comme toutes les prières liturgiques antiques, le Sub tuum præsidium présente une noble simplicité, une concision dans l’expression des sentiments, alliées à une fraîche spontanéité.

Plusieurs réminiscences bibliques s’y dessinent, le dernier terme, « bénie », renvoyant à la salutation d’Elisabeth : Benedicta tu in mulieribus – Tu es bénie entre les femmes (Luc, I, 42).

Une valeur historique.

Le recours à la Vierge Marie de la communauté chrétienne en danger situe sans doute l’invocation dans un contexte de persécution (celle de Valérien ou celle de Dèce).

Une valeur théologique.

Un premier point remarquable consiste en ce que la communauté chrétienne égyptienne se tourne directement vers Marie et demande sa protection. Les chrétiens ont conscience du fait que la Vierge est proche de leur souffrance et lui demande explicitement son secours, reconnaissant par là-même la puissance de son intercession.

Trois vérités théologiques fondamentales y sont admirablement synthétisées :
1. L’élection spéciale de Marie par Dieu (“seule bénie”).
2. La Virginité perpétuelle de Marie (“seule pure”).
3. La Maternité divine (“Mère de Dieu” ou mieux encore “Génitrice de Dieu”).
Cette désignation de Marie comme Theotokos dès le IIIème siècle, soit deux siècles avant les débats liés à l’hérésie de Nestorius, qui refusait ce titre à la Vierge, débats tranchés au Concile œcuménique d’Ephèse de 431, avait posé problème on l’a vu à C. H. Roberts, l’éditeur du manuscrit égyptien, qui pensait que ce terme ne pouvait se rencontrer avant le Vème siècle. Pour autant, le terme de Theotokos (“Dei Genitrix”) n’est pas une invention du Vème siècle.

Au IVème siècle, il est particulièrement prisé dans le milieu alexandrin (saint Alexandre d’Alexandrie, saint Athanase, saint Sérapion de Thmuis, Didyme l’Aveugle), mais aussi en Arabie (Tite de Bostra), en Palestine (Eusèbe de Césarée, saint Cyrille de Jérusalem), en Cappadoce (saint Basile de Césarée, saint Grégoire de Naziance, Sévérien de Gabala) et même par les ariens (Asterius le Sophiste).

Auparavant, on rencontre le terme dès le IIIème siècle justement dans l’école d’Alexandrie. Au témoignage de l’historien ecclésiastique Socrate (Hist. Eccl. VII, 32 – PG 67, 812 B), Origène l’aurait employé dans un livre de commentaires – hélas perdu – sur l’Epître aux Romains. Son disciple l’évêque Denys d’Alexandrie utilise lui aussi le terme de Theotokos aux alentours de l’an 250 dans une épître à Paul de Samosate. Il est intéressant de constater que le terme de Theotokos n’était pas resté un simple concept théologique mais avait reçu aussi un usage liturgique en Egypte à la même époque, sans qu’on puisse décider si c’est le discours théologique qui a influencé la prière liturgique ou si c’est l’inverse qui s’est produit. Toujours est-il qu’on comprend mieux l’extraordinaire pugnacité de saint Cyrille d’Alexandrie contre les thèses nestoriennes au Vème siècle, puisque de toute évidence, le terme de Theotokos faisait partie du dépôt de la foi vécue & chantée de longue date dans la liturgie d’Alexandrie.

Les différentes versions du texte.

Outre le texte grec, il existe des anciennes versions coptes, syriaques, arméniennes & latines.
En latin, la version employée par le rit romain a manifestement été effectuée directement sur la version copte du texte (on y emploie le terme de præsidium au lieu de celui de misericordia) sans passer par le grec. La forme ambrosienne du Sub tuum dépend quant à elle plus étroitement de la tradition byzantine du texte.

Le texte romain :
Sub tuum
praesidium
confugimus,
sancta Dei Genitrix :
nostras deprecationes
ne despicias
in necessitatibus,
sed a periculis cunctis
libera nos semper,
Virgo gloriosa
et benedicta.
Le texte ambrosien :
Sub tuam
misericórdiam
confúgimus,
Dei Génitrix :
ut nostram deprecatiónem
ne indúcas
in tentatiónem,
sed de perículo
líbera nos,
sola casta
et benedícta.
Traduction du texte romain :
Sous ta protection
nous nous réfugions
sainte Mère de Dieu ;
nos prières,
ne les méprises
pas dans les nécessités,
mais de tous dangers
délivre-nous toujours
Vierge glorieuse
& bénie.
Traduction du texte ambrosien :
Sous ta miséricorde
nous nous réfugions
Mère de Dieu ;
que notre prière,
ne soit pas abandonnée
dans la tentation,
mais du danger
délivre-nous,
seule pure
& bénie.

Dans le texte romain, l’adjectif “gloriosa” s’est substitué à “casta” : il s’agit d’une interpolation tardive, absente du plus ancien témoin du texte (l’Antiphonaire de Compiègne) et de sa version Dominicaine, qui ne disent que Virgo benedicta. La phrase musicale a également influé sur le texte romain, attribuant à tord le “semper” à “libera nos”, alors qu’il devrait manifestement s’attribuer à “Virgo” : on devrait donc lire “libera nos, semper Virgo” au lieu de “libera nos semper, Virgo”. Le musicologue Amédée Gastoué (1873 † 1943) pensait qu’on avait tenté d’adapter la traduction latine à une mélodie orientale vaille que vaille, ce qui expliquerait le changement d’attribution du “semper” pour tenir dans une phrase musicale préexistante. Le texte ambrosien connaît également une interpolation du texte grec puisque “ne inducas in tentationem” – par influence de l’Oraison dominicale – s’est substitué à “ne despicias in necessitate”.

Diffusion & usage liturgique du Sub tuum præsidium.

L’antienne a été employée dans la liturgie copte du temps de Noël, aux vêpres. Elle est aussi connue des rits byzantin, ambrosien & romain. Dans chacun de ces rits, quoique vénérable & antique, le Sub tuum præsidium n’occupe qu’une place discrète, marginale même pourrait-on dire. Pourtant, en dépit de cette place modeste dans la liturgie, la piété des fidèles chrétiens a toujours tenu en estime cette vénérable prière, et ce aussi bien en Orient qu’en Occident, avant même que sa grande antiquité ne soit connue par l’analyse du papyrus de la collection Rylands.

Ὑπὸ τὴν σὴν εὐσπλαγχνίαν dans le rit byzantin grec :

Le Sub tuum est chanté lors de l’office de vêpres en Carême, parmi les prières finales, après 3 tropaires : l’Ave Maria, un tropaire à saint Jean Baptiste, un tropaire aux saints Apôtres. Sa place l’assimile donc à celle des tropaires apolytikions le reste de l’année ; les tropaires apolytikions sont des tropaires liés à l’origine au chant du Cantique de Syméon, lequel commence en grec par les mots Νῦν ἀπολύεις (Nunc dimittis). Il est probable que cette série de tropaires fixes des vêpres de Carême représente un état ancien du rit. On lui a sans doute substitué les tropaires variables les autres jours de l’année. Du reste, l’Horologion de Grottaferrata paraît les prévoir à la fin des vêpres fériales aussi durant l’année (Horologion, Rome 1876, p. 104).

Подъ твою милость dans le rit byzantin russe :

Dans la tradition russe, le Sub tuum præsidium est très souvent chanté à dévotion, même hors du Carême, avec ajout de l’invocation «Пресвѧтаѧ Богородице спаси насъ» (“Très-Sainte Mère de Dieu, sauve nous”) ajoutée à la fin. Les croyants russes sont très attachés à ce tropaire. Les paroisses utilisent encore largement le texte antérieur qui fut corrigé au cours des réformes liturgiques du Patriarche Nikon opérées en 1666, voilà un signe patent de la vigueur de cet attachement (on n’observe pas pour d’autres pièces fameuses du répertoire – comme le tropaire de Pâques ou le “Plus vénérable que les Chérubins” – un tel attachement à la version pré-nikonnienne).

Le texte “vieux croyant” :
Подъ твою милость,
прибѣгаемъ богородице дѣво,
молитвъ нашихъ не презри в скорбѣхъ.
но ѿ бѣдъ избави насъ,
едина чистаѧ и благословеннаѧ.
Le texte réformé de Nikon :
Подъ твое благѹтробїе
прибѣгаемъ Богородице,
моленїѧ наша не презри во ωбстоѧнїй,
но ѿ бѣдъ исбави ны,
едина Чистаѧ, едина Благословеннаѧ.

Voici la version reformée de Nikon, en écriture slavonne :

Под твою милость прибегаем - Под твое благоутробие прибегаем - Sous l'abri de ta miséricorde - Sub tuum præsidium

Parmi les mises en musique, celle de Dimitri Bortnianski est la plus en faveur. En voici une très belle interprétation :

Notons que notre prière est actuellement inconnue des liturgies syriaques et arménienne, si ce n’est par pénétration de l’influence latine dans les églises uniates (les Maronites l’utilisent ainsi avec les Litanies de Lorette).

Le Sub tuam misericordiam dans le rit ambrosien :

Sub tuam misericordiam - Sous l'abri de ta miséricorde en plain-chant ambrosien

Dans le rit ambrosien, cette antienne à la Vierge est chantée comme 19ème antienne de la procession de la fête de la Purification de la Sainte Vierge le 2 février, procession qui comporte un total de 21 antiennes, plusieurs d’entre elles étant d’origine grecque. Sa musique s’apparente à celle d’un second ton romain. La 20ème antienne de la même procession qui suit comporte du reste un texte assez similaire et est construite sur la même mélodie :

Sub tuam protectionem - Sous ta protection en plain-chant ambrosien

Il est probable que cette antienne ait été introduite dans le rit ambrosien pour cette procession d’origine orientale (le Pape saint Serge Ier, né à Antioche, passe pour avoir introduit la procession de la Chandeleur à Rome).
Toutefois, l’antienne a été réemployée à d’autres endroits de la liturgie ambrosienne. Au Moyen-Age, l’antienne constitue une psallenda litanique pour le VIème dimanche de l’Avent (selon le codex T 103 Sup. de la Bibliotheca Ambrosiana). Aujourd’hui, elle sert également d’Antiphona Post Evangelium aux 2 messes votives (fériale & solennelle) de la Sainte Vierge au samedi. Les fêtes du 16 juillet (Notre-Dame du Mont-Carmel) & du 5 août (Dédicace de Sainte-Marie-Aux-Neiges), qui emploient toutes deux les chants de la messe votive au samedi, l’ont donc également comme Antiphona Post Evangelium. Cette antienne était encore très chantée par le peuple de Milan naguère.

Le Sub tuum præsidium dans le rit romain :

L’antienne Sub tuum præsidium est employée comme antienne au Nunc Dimittis des complies du Petit Office de la Sainte Vierge. En voici le chant du VIIème ton, tiré de l’Antiphonaire romain de 1912 :

Sub tuum præsidium en plain-chant grégorien

De façon plus anecdotique, on retrouve dans le rit romain une partie du Sub tuum præsidium citée comme verset du Vème répons au second nocturne de la fête de la Maternité de la Vierge le 11 octobre, fête instituée par le pape Pie XI en 1931 pour célébrer le XVème centenaire du concile œcuménique d’Ephèse.

Historiquement, le plus ancien témoin de l’emploi du Sub tuum dans le rit romain se trouve être l’antiphonaire de Compiègne (du IX-Xème siècle), lequel le donne parmi les antiennes du Benedictus pour la fête de l’Assomption (Migne, Patrologie Latine 78, 799).

Le Sub tuum præsidium dans le rit dominicain :

Comme la liturgie romaine, la liturgie dominicaine utilise aussi le Sub tuum comme antienne du Nunc dimittis à complies de plusieurs fêtes de la Vierge, ainsi qu’à l’office de celle-ci au samedi. Les frères se mettent à genoux pour le chant de l’antienne après le Nunc dimittis. En voici le chant et les rubriques, tiré du livre de complies de 1949 :

Sub tuum præsidium en plain-chant dominicain (antiphonaire de Suarez de 1949)

La liste des fêtes où le Sub tuum était employé était initialement plus réduite, ainsi qu’en témoigne l’antiphonaire de 1862 :

Sub tuum praesidium en plain-chant dominicain (antiphonarium de 1862 de Jandel)

Le Sub tuum præsidium dans l’usage monastique :

L’antienne n’est employée qu’à dévotion. Pour mémoire, nous donnons le Sub tuum tel qu’il figure dans l’appendice de l’Antiphonale Monasticum de Solesmes de 1934 :

Sub tuum praesidium dans l'antiphonaire monastique bénédictin de 1934

Le Sub tuum præsidium dans les autres rits occidentaux & la piété des fidèles :

L’ancien usage médiéval ou post-médiéval de plusieurs diocèses, français en particulier – tel celui de Paris avant le passage au rit romain au XIXème siècle – était de l’employer comme antienne finale à dévotion des complies, à la place du Salve Regina.

Hors du cadre liturgique strict, la piété s’empara de l’antique prière. Dom André Wilmart publia ainsi en 1932 un curieux office médiéval en l’honneur des 7 douleurs de la Vierge attribué à Innocent IV (Auteurs spirituels, Paris, 1932, pp. 518, 523-26), dans lequel le Sub tuum præsidium constitue la prière initiale de chaque heure, à la place du Pater ou de l’Ave Maria.

A l’époque moderne, les Salésiens l’utilisèrent en l’honneur de Marie Auxiliatrice, tandis que les Jésuites l’employèrent pour leurs exercices en commun de piété.

En France, les séances de catéchismes organisées par les Pères de la Doctrine chrétienne ou les Jésuites comportaient des prières faciles à chanter par les enfants, dont le Sub tuum. Ainsi, Marc-Antoine Charpentier écrit-il son Sub tuum præsidium (H. 352) pour être chanté comme “second motet pour le catéchisme, à la pause du milieu”. En voici l’élégante mélodie :

Sub tuum praesidium H. 352 de Marc-Antoine Charpentier

En France à partir du XIXème siècle, son usage est fréquent aux saluts du Très Saint-Sacrement. On retrouve aussi le Sub tuum souvent associé avec les Litanies de la Sainte Vierge, comme, par exemple, dans l’ordo de la procession du vœu de Louis XIII au propre du diocèse de Paris. Beaucoup de livres liturgiques français présentent le Sub tuum sous une très belle mélodie en plain-chant musical du IInd ton. La voici, tirée d’une édition de Digne de 1858 :

Sub tuum praesidium en plain-chant français

Voici le Sub tuum præsidium dans une magnifique version en polonais :

En conclusion

Au terme de cette petite étude de liturgie comparée, il est intéressant d’avoir pu retracer que cette antienne égyptienne du IIIème siècle est restée constamment liée à la fin de la prière du soir : tant la liturgie byzantine que dans la liturgie romaine, le contexte du chant de cette pièce est lié à la fin de l’office du soir et plus précisément au chant du Cantique de Syméon (cantique qui est aussi au cœur de la fête de la Purification, l’usage ambrosien que nous avons évoqué pourrait ainsi, lui aussi, être quelque part relié au Nunc dimittis). A l’abandon confiant entre les mains de la Providence que chante le Cantique de Syméon (Maintenant laisse ton serviteur, Seigneur, s’en aller en paix), la piété des fidèles y ajouté le même abandon confiant à la protection de notre Mère du ciel.

Une indulgence partielle est attachée à la récitation du Sub tuum præsidium.

Prose parisienne de la Purification – Offices notés complets de Paris – 1899

Texte latin, & traduction extraite du Missel de Paris latin-français de 1764 :

AVE, plena gratia,
Cujus inter brachia
Se litat Deo Deus.
Recevez nos hommages, Vierge pleine de grâce, dans les bras de laquelle un Dieu fait homme s’offre à Dieu son Père.
Fas me templum visere ;
Tibi fas occurrere,
Amor, ô Jesu, meus.
Qu’il me soit permis d’entrer dans le temple, & de me présenter devant vous, ô Jésus, l’unique objet de mon amour.
EST in templo Dominus ;
Angeli stant cominus :
Nil in cœlis amplius.
Le Seigneur est dans le temple : les Anges l’y adorent : le Ciel n’a rien de plus grand.
Habet Deum hominem ;
Et parentem Virginem
Cœlo templum ditius.
Mais ce temple est plus riche que le Ciel même ; puisqu’il renferme un Dieu fait homme, & une Vierge mère d’un Dieu.
SPIRANT sacra gaudium ;
Mane sacrificium
Plausus inter redditur.
Ce premier sacrifice est accompagné de joie, & n’inspire qu’une sainte allégresse dans les cœurs des assistants.
Vespertinum fletibus,
Et amaris questibus
In cruce miscebitur.
Il n’en est pas ainsi du sacrifice de la fin de sa vie, qui sera consommé sur la croix : qu’il fera verser de pleurs !
HÆC jam est oblatio,
Cujus omnes pretio
Deo restituimur.
Dans l’un & l’autre sacrifice, c’est toujours la même hostie qui nous rachète, & qui nous rend à Dieu.
Jam non nobis dediti,
Tibi, Deus, subditi,
Vivimus & morimur.
Nous ne devons donc plus être à nous: attachés à vous seul, ô mon Dieu, c’est pour vous que nous vivons & que nous mourons.
NVNC dimitte famulos :
Nil tenet hic oculos ;
Da te palam cernere.
Il est temps de rappeler vos serviteurs : rien ne les arrête plus sur la terre; faites-les jouir de votre présence.
Si jubes hic vivere,
Da cum Jesu crescere,
Da per hunc resurgere. Amen.
Mais si vous voulez que nous restions encore ici-bas, faites-nous croître en grâce avec Jésus-Christ ; afin que par lui nous triomphions du péché & de la mort. Amen.

Photos du Requiem pour S.M. le roi Louis XVI le 21 janvier à Saint-Eugène

Prières au bas de l’autel.

Chant de la collecte de la messe des morts :
Deus, indulgentiárum Dómine : da ánimæ fámuli tui Ludóvici cujus anniversárium depositiónis diem commemorámus, refrigérii sedem, quiétis beatitúdinem, et lúminis claritátem.
Dieu, Seigneur des miséricordes, accorde à l’âme de ton serviteur Louis, dont nous commémorons le jour anniversaire de décès, le rafraîchissement des demeures célestes, le repos bienheureux & la lumière de la gloire éternelle.

Au canon de la messe.
Comme chaque année fut employé le magnifique ornement noir dit “Bourbon-Parme”, offert par un prince de cette maison à la paroisse.

A l’absoute après la messe.
Líbera me, Dómine, de morte ætérna, in die illa treménda : * Quando cæli movéndi sunt & terra : † Dum véneris judicáre sæculum per ignem.
Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour terrible quand les cieux et la terre seront ébranlés, lorsque tu viendras juger l’univers par le feu.

Toutes les magnifiques photos du requiem solennel pour le roi Louis XVI sur le blog des Photos de Saint-Eugène. Merci Constance !

Le livret de cette cérémonie peut se télécharger sur notre site.

Programme du IVème dimanche après l’Epiphanie

La tempête apaisée.

Saint-Eugène, le dimanche 30 janvier 2011, grand’messe de 11h.

  • Procession d’entrée : Orgue
  • Kyriale XI – Orbis factor
  • Graduel – Timebunt gentes (ton v.)
  • Credo III
  • Et incarnatus est de la Messe de Minuit pour Noël (H . 9) de Marc-Antoine Charpentier
  • Offertoire : Dextera Domini – Plain-chant & reprise en polyphonie – Padre Giovanni Baptista Martini, o.f.m. (1704 †1784), maître de chapelle et organiste du couvent franciscain de Bologne
  • Après la Consécration : O salutaris sur le vieux noël « A la venue de Noël » – Henri de Villiers
  • Pendant la communion : Te laudamus – antienne de communion (transitus) de la liturgie ambrosienne aux dimanches après l’Epiphanie
  • Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est XI
  • Au dernier Evangile : Alma Redemptoris Mater
  • Procession de sortie : Adressons nos hommages – cantique pour le temps de l’Epiphanie, sur le vieux noël “Or nous dites Marie“ – Chanoine Nicolas-Mammès Couturier (1840 † 1911), maître de chapelle de la cathédrale de Langres
  • Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    Programme du XXXVIème dimanche après la Pentecôte – Saint Antoine le Grand – ton 3

    Saint Antoine et saint Paul, fondateurs du monachismeParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 30 janvier 2011 du calendrier grégorien – 17 janvier 2011 du calendrier julien, divine liturgie de 9h15.

    Dimanche du ton III de l’Octoèque. Aujourd’hui nous fêtons notre vénérable Père théophore saint Antoine le Grand (251 † 356). Orphelin de riches paysans chrétiens égyptiens, il quitte tout pour aller au désert & devient le premier moine anachorète. Sa grande sainteté et l’héroïcité de sa vie attirèrent des foules de disciples. L’empereur Constantin, a qui était parvenue la renommée de ses vertus, l’honora de plusieurs lettres, se déclarant à son service. Antoine vécut 105 ans et mourut le 17 janvier de l’an 356. Parmi les églises qui lui sont dédiées, celle du Russicum, à Rome, présente des fresques d’une grande beauté.

    A la petite entrée :
    1. Tropaire du dimanche, ton 3 : Que les cieux se réjouissent, * que la terre exulte d’allégresse, * car le Seigneur a fait merveille * par la force de son bras, * terrassant la mort par sa propre mort * et devenant d’entre les morts le premier-né : * du sein de l’Enfer il nous a tous sauvés, * accordant au monde la grâce du salut.
    2. Tropaire du Vénérable Père, ton 4 : Imitant par ta vie le zèle d’Elie * & du Baptiste suivant le droit chemin, Père Antoine, * tu peuplas le désert * & par tes prières affermis l’univers ; ** aussi prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.
    3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
    4. Kondakion de saint Antoine, ton 2 : Le tumulte de ce monde, tu l’as chassé loin de toi * pour mener une vie conforme à la paix, * imitant le Baptiste par tous les moyens ; * c’est pourquoi Père des Pères, avec lui ; ** vénérable Antoine, nous te glorifions.
    5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    6. Kondakion du dimanche, ton 3 : Du tombeau tu es ressuscité * en ce jour, ô Dieu de miséricorde, * nous arrachant aux portes de la mort ; * en ce jour Adam tressaille d’allégresse et Eve danse de joie, * et tous ensemble les Patriarches & les Prophètes chantent inlassablement * la force & la puissance de ta divinité.
    Prokimen
    Du dimanche, ton 3 :
    ℟. Sonnez pour notre Dieu, sonnez ; sonnez pour notre Roi, sonnez ! (Psaume 46, 7).
    ℣. Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! (Psaume 46, 2).
    De saint Antoine, ton 7 :
    ℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).
    Alleluia
    Du dimanche, ton 3 :
    ℣. En toi, Seigneur, j’ai mon abris ; sur moi pas de honte à jamais (Psaume 30, 2).
    ℣. Sois pour moi un Dieu qui me défend, un lieu fort qui me sauve (Psaume 30, 3).
    De saint Antoine :
    ℣. Heureux l’homme qui craint le Seigneur, qui bien se plaît à ses préceptes (Psaume 111, 1).
    Verset de communion
    Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
    De saint Antoine : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

    Programme du IIIème dimanche après l’Epiphanie

    Louis XVI

    Chapelle Expiatoire, le dimanche 23 janvier 2011, grand’messe pour la France & la famille royale de 10h30.

  • Missa Missa Ad Majorem Dei Gloriam d’André Campra (1660 † 1744), maître de chapelle de Notre-Dame de Paris et de Louis XV à Versailles
  • Graduel – Timebunt gentes (ton v.)
  • Credo de la messe royale du Ier ton d’Henry du Mont (1610 † 1684), maître de la chapelle du roi Louis XIV, organiste de Saint-Paul et du duc d’Anjou
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Christus vincit – laudes carolingiennes
  • Après la Consécration : O salutaris sur le récitatif de la préface – Henri de Villiers
  • Pendant la communion : Magnificat sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Prière pour la France Exaudiat (Psaume 19) sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est de la messe royale du Ier ton d’Henry du Mont
  • Au dernier Evangile : Alma Redemptoris Mater
  • Procession de sortie : Domine, salvum fac regem sur le ton royalde la Messe du Sacre de Louis XVI de François Giroust (1737 † 1799), maître de la chapelle royale
  • L’évènement sur Facebook.

    *

    Charles Michel Ange Challes (1718-1778) - Domine non sum dignus - Paris, Salon de 1759 (Eglise Saint Roch)

    Saint-Eugène, le dimanche 23 janvier 2011, grand’messe de 11h.

  • Kyriale XI – Orbis factor
  • Credo III
  • Au dernier Evangile : Alma Redemptoris Mater
  • Procession de sortie : Adressons nos hommages – cantique pour le temps de l’Epiphanie, sur le vieux noël “Or nous dites Marie“ – Chanoine Nicolas-Mammès Couturier (1840 † 1911), maître de chapelle de la cathédrale de Langres
  • Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    3ème concert des Eglises apostoliques d’Orient & d’Occident

    Pour la troisième année consécutive, l’association Enjeux de l’Etude du Christianisme des Origines (EECHO), organiste pour la Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens, un grand concert des chœurs liturgiques provenant des Eglises d’Orient & d’Occident (syriaques, coptes, arméniens, chaldéens, byzantins, latins).

    Le concert de cette année a pour thème les Martyrs.

    L’an passé, 16 chœurs participaient. Parmi les nombreux chœurs de cette année, les chœurs de la paroisse catholique russe de Paris & de la paroisse Saint-Eugène – Sainte Cécile participent à ce concert avec les pièces suivantes :

    1. Kondakion des saints Boris & Gleb, premiers martyrs de Russie, ton 3 :

    En ce jour resplendit votre illustre mémoire * Nobles martyrs du Christ Boris & Gleb, * nous invitant à la louange du Christ notre Dieu ; * en vénérant vos reliques sacrées, * nous y trouvons la guérison *par vos prières, ô saints ; * car vous êtes pour nous d’excellents médecins.

    Boris & Gleb sont à la fois les premiers saints & les premiers martyrs de la Russie. Ils étaient fils de Vladimir Ier, premier prince chrétien de Kiev. et furent assassinés par leur cousin Sviatopolk le Maudit en 1015, acceptant leur mort avec une soumission toute chrétienne, à l’image de l’agneau conduit à l’abattoir. Ils sont fêtés le 24 juillet & le 2 mai (translation de leurs reliques en 1115). Le pape Benoît XIII a confirmé au XVIIIème siècle leur culte immémorial pour tous les catholiques, tant en Orient qu’en Occident.
    Le Kondakion est une hymne centrale dans l’office byzantin, décrivant en général les circonstances extérieures de la fête, et placé après la 6ème ode du canon de matines. Les Kondakia furent les hymnes les plus anciennes de l’office byzantin, elles sont une adaptation grecque de la forme syriaque des Madrashé développés par saint Ephrem. De nos jours, il sont réduits le plus souvent au refrain (kondakion) et à la première des très nombreuses strophes (ikos) qui constituaient ces compositions en grande vogue au VIème siècle. Saint Romain le Mélode († 556) – qui naquit en Syrie & fut diacre de l’église de Beyrouth avant de s’établir à Constantinople – est le plus connu des compositeurs de Kondakia.

    2. Koinonikon des saints martyrs, ton Znamenny :

    Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

    Le Koinonikon est le verset de communion de la divine liturgie byzantine. Il se chante plus précisément pendant la communion du clergé derrière l’iconostase. Nous le donnons ici en vieux plain-chant monodique russe, en chant dit “Znamenny”. Le chant Znamenny est la plus fameuse et la plus connue des anciennes traditions cantorales de Russie. On peut dire que c’est l’équivalent du chant grégorien en Russie.

    * Paroisse Saint-Eugène – Sainte-Cécile (rit romain en latin) :

    1. Introït de la fête de saint Denys, premier évêque de Paris et de ses compagnons, Rustique, prêtre & Eleuthère, diacre, martyrs, patron du diocèse de Paris

    Les peuples racontent la sagesse des Saints, & l’Eglise proclame leur louange ; leurs noms en effet vivent dans les siècles des siècles.
    ℣. Exultez, justes, en le Seigneur ; aux droits est due la louange.
    ℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit, comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

    L’introït est la première pièce du propre de la messe au rit romain, elle accompagne l’entrée du célébrant & de ses ministres au sanctuaire et leur montée à l’autel.
    Saint Denys martyr fut décapité à Montmartre (=le Mont des martyrs). Sur sa sépulture fut édifiée au Vème siècle par sainte Geneviève l’abbaye royale, plus tard basilique qui devint la nécropole des rois de France.
    Le chant que nous employons est tiré des livres même de l’Abbaye royale de Saint-Denis. Ce chant a la particularité d’être bilingue, latin & grec. En effet, à plusieurs reprises dans l’année, les moines de saint Denis chantaient de larges parts de leur liturgie en grec, comme cela est attesté par les plus anciens antiphonaires & graduels de l’abbaye, en hommage à saint Denys, venu de Grèce porter l’évangile en France. Rappelons que la tradition de l’Abbaye – concordant en cela avec les plus anciens Ménées byzantins – fait de saint Denys l’un des convertis de Paul à l’Aréopage.
    La prononciation grecque que nous employons est une transcription notée dans les livres de chant de l’Abbaye par les moines de Saint-Denis au XVIIIème siècle. Elle représente leur usage, assez éloigné de la prononciation du grec dans la liturgie byzantine.

    2. O Sancta cœlicolis
    Invocation des musiciens à sainte Cécile, extraite de « La Céciliade ou martyre sanglant de sainte Cécile, patronne des musiciens », tragédie en musique représentée à Paris en 1606 – vers de Nicolas Soret – musique d’Abraham Blondet, chanoine & maître de chapelle de Notre-Dame de Paris.

    O Sancta cœlicolis quæ præstas cætibus ampla
    Ampla chori Charitum Castalidumque pharus.

    O Sainte qui paraît dans ta splendeur face aux célestes assemblées, splendeur du chœur des Grâces, éclat des Muses.

    Vt pharus es martyr constans, ut lactea virgo,
    Virgo sic martyr bis quoque palmifera.

    Comme tu es splendeur, tu es martyre sans faillir : comme tu es vierge sans tache, ainsi tu portes, vierge & martyre, la double palme.

    Palmifera nostras igitur percipe fronte,
    Fronte libensque preces cælica Cæcilia,
    Cæciliaque Deus fac cantica sint tibi grata,
    Grata quæ psallit Musica turba die.

    Toi donc qui porte cette palme, accueille nos prières d’un air doux & bienveillant, ô céleste Cécile ; & toi, ô Dieu, fais que nos chants te soient agréables par l’intercession de Cécile. Qu’ils te soient agréables, ô Dieu, ô Cécile, ces chants qu’une foule musicienne fais retentir en ce jour.

    L’évènement sur Facebook.

    Programme du IInd dimanche après l’Epiphanie

    Saint-Eugène, le dimanche 16 janvier 2011, grand’messe de 11h.

  • Procession d’entrée : Orgue
  • Kyriale XI – Orbis factor
  • Credo III
  • Et incarnatus est de la Messe de Minuit pour Noël (H . 9) de Marc-Antoine Charpentier
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Hostis Herodes impie – Hymne de l’Epiphanie, à vêpres, texte du poëte Sedulius ( Vème siècle) – musique du Sieur de Courbes (1622).
  • Après la Consécration : O salutaris sur le vieux noël « A la venue de Noël » – Henri de Villiers
  • Pendant la communion : Stichères de l’ancien office grec de l’Epiphanie, traduits en latin avec leur mélodie grecque d’origine à la cour de Charlemagne pour servir à l’octave de l’Epiphanie
  • Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est XI
  • Au dernier Evangile : Alma Redemptoris Mater
  • Procession de sortie : Adressons nos hommages – cantique pour le temps de l’Epiphanie, sur le vieux noël “Or nous dites Marie“ – Chanoine Nicolas-Mammès Couturier (1840 † 1911), maître de chapelle de la cathédrale de Langres
  • Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    Horaire des offices de l’Epiphanie russe

    18 janvier à 18h30 : Grandes complies

    18 janvier à 19h30 : MATINES DE LA THEOPHANIE & BENEDICTION DES EAUX

    19 janvier à 12h30 : divine liturgie de la Théophanie

    Le mot Epiphanie signifie “manifestation” ; l’Eglise d’Orient emploie également le terme de Théophanie pour désigner cette fête, ce qui signifie “Manifestation de Dieu”. Si l’Occident latin a surtout retenu la manifestation de la divinité du Christ par l’adoration des mages, l’Orient byzantin a mis l’accent sur la manifestation de la Trinité lors du baptême du Christ au Jourdain par saint Jean Baptiste.

    L’Eglise catholique russe suit le calendrier Julien et non le calendrier Grégorien. Le décalage entre les deux calendriers étant actuellement de 13 jours, l’Epiphanie – tombe le 19 janvier. Le 18 janvier, l’office solennel des vigiles ouvre la célébration paroissiale de la fête de la Théophanie.

    Cet office de vigile, qui durait jadis toute la nuit, ne comporte pas d’eucharistie. Il s’agit d’une veillée liturgique qui prépare les fidèles à la célébration de la divine liturgie le lendemain (le 19 janvier donc, à 12h30).

    Cet office comprend trois parties essentielles :
    l’office des Grandes Complies suivi de celui des Matines de la Théophanie, qui se conclut par une bénédiction solennelle de l’eau.

    L’office des Grandes Complies est célébré dans la pénombre. La plupart des psaumes & prières ne sont pas chantées mais récitées. L’austérité de cette première partie de la Vigile de la Théophanie évoque la longue attente « des peuples assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort ». Le rideau & les portes royales du sanctuaire demeurent fermés, sauf à trois moments clefs de cet office : au chant de la prophétie d’Isaïe (« Dieu est avec nous »), du tropaire (« Dans le Jourdain ») & du kondakion (« En ce jour de l’Epiphanie »), moments essentiels qui symbolisent l’illumination à venir du « Soleil de justice ».

    Par contraste, l’office des Matines de la Théophanie est beaucoup plus joyeux, moins ascétique, et les parties chantées sont beaucoup plus développées. L’essentiel de l’hymnographie en a été écrite par saint Jean Damascène et par son frère adoptif saint Cosmas le Mélode au VIIIème siècle.

    Saint Sophrone de Jérusalem a quant à lui organisé au VIème siècle la solennelle bénédiction des eaux qui conclut en ce jour l’office de matines. Le magnifique texte en est d’un lyrisme et d’une théologie élevés.

    La divine liturgie de saint Jean Chrysostome du jour de l’Epiphanie sera célébrée le 19 janvier à 12h30.

    Tropaire de la Théophanie, ton 1 :
    “Dans le Jourdain, lorsque tu fus baptisé, Seigneur, * à l’univers fut révélé la sainte Trinité. ; * en ta faveur se fit entendre la voix du Père * te désignant comme son Fils bien-aimé ; * et l’Esprit sous forme de colombe * confirma la vérité du témoignage. * Christ notre Dieu qui t’es manifesté, * illuminateur du monde, gloire à toi !”

    L’évènement sur Facebook.

    Programme du XXXIVème dimanche après la Pentecôte – Avant-Fête de la Théophanie – saints Malachie & Geneviève – ton 1

    Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 16 janvier 2011 du calendrier grégorien – 3 janvier du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

    Dimanche du ton I de l’Octoèque. Nous sommes entrés la veille dans les jours d’avant-fête de la Théophanie. En ce jour se célèbre aussi la mémoire du saint Prophète Malachie, le douzième des petits prophètes, qui prophétisa au Vème siècle avant Jésus-Christ. Nous faisons aussi mémoire de sainte Geneviève, vierge, patronne de notre ville, morte au début du VIème siècle.

    A la petite entrée :
    1. Tropaire du dimanche, ton 1 : Malgré les scellés posés sur le tombeau * et les soldats gardant ton corps immaculé, * tu es ressuscité le troisième jour, * donnant la vie au monde, Dieu sauveur, * et du haut des cieux les Anges te chantèrent comme à la Source de la vie : * « Gloire à ta Résurrection, ô Christ, * gloire à ta royauté, * gloire à ton œuvre de salut, Seigneur ami des hommes.
    2. Tropaire de l’avant-fête, ton 4 : Prépare-toi, Zabulon ; * dispose-toi, Nephtali. * Jourdain, arrête-toi, * pour accueillir avec des transports de joie le Seigneur qui vient se faire baptiser. * Réjouis-toi Adam avec notre première mère ; * ne vous cachez plus comme jadis au paradis ; * Celui qui vous voyait nus, apparaît pour vous revêtir de votre robe première. ** Le Christ est apparu, voulant renouveler toute la création.
    3. Tropaire de sainte Geneviève, ton 1 : Bergère qui gardais * tes moutons à Nanterre, * contre la horde des loups et le fléau de Dieu, * tu protégeas l’illustre cité des Parisiens ; * du ciel, où tu vis après la mort, * n’oublie pas de garder encore, * sainte Geneviève, tes spirituelles brebis.
    4. Kondakion du dimanche, ton 1 : Ressuscité du tombeau dans la gloire divine, * tu as ressuscité le monde avec toi ; * la nature humaine te chante comme Dieu, * la mort s’évanouit, * Adam jubile, Seigneur, * & Eve, désormais libérée de ses liens, * proclame dans l’allégresse : * O Christ, c’est toi qui accordes à tous la résurrection.
    5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
    6. Kondakion du saint prophète Malachie, ton 4 : Prophète riche en don de prophétie, * tu prédis la venue du Christ et le salut du monde * dont l’éclat illumine celui-ci.
    7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    8. Kondakion de l’Avant-Fête, ton 4 : Se trouvant aujourd’hui dans les flots du Jourdain, * le Seigneur dit à Jean : * Ne crains pas de me baptiser, * je suis venu en effet * sauver Adam le premier Père.
    Prokimen
    1. Du dimanche, ton 1 :
    ℟. Que ta miséricorde soit sur nous, Seigneur, * selon l’espérance que nous avons mise en toi. (Psaume 32, 22).
    ℣. Justes, exultez dans le Seigneur, aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1).
    De l’Avant-Fête, ton 6 :
    ℟. Sauve, Seigneur ton peuple, et béni ton héritage (Psaume 27, 9).
    Alleluia
    De l’Avant-Fête, ton 8.
    Verset de communion
    Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.