Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.
Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.
Nos autem gloriári opórtet in Cruce Dómini nostri Jesu Christi : in quo est salus, vita & resurréctio nostra : per quem salváti, et liberáti sumus.
Pour nous cependant, nous devons nous glorifier dans la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, en qui est le salut, la vie et notre résurrection, par qui nous sommes sauvés et libérés. (introït de la messe du Jeudi Saint)
Ego enim accépi a Dómino, quod et trádidi vobis, quóniam Dóminus Jesus, in qua nocte tradebátur, accépit panem, et grátias agens fregit, et dixit : Accípite et manducáte : hoc est corpus meum, quod pro vobis tradétur : hoc fácite in meam commemoratiónem. Simíliter et cálicem, postquam cenávit, dicens : Hic calix novum testaméntum est in meo sánguine : hoc fácite, quotiescúmque bibétis, in meam commemoratiónem. Quotiescúmque enim manducábitis panem hunc, et cálicem bibétis : mortem Dómini annuntiábitis, donec véniat.”
Pour moi, j’ai reçu du Seigneur ce qu’à mon tour je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et il dit : “Prenez et mangez, ceci est mon corps livré pour vous. Faites cela en mémoire de moi.” De même pour la coupe, après le repas ; et il dit : “Cette coupe est la nouvelle Alliance dans mon sang. Faites cela, chaque fois que vous en boirez, en mémoire de moi.” Chaque fois que vous mangez ce pain et buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. (Epître de la messe : Première lettre de Paul au Corinthiens, 11, 20-32)
Crédit photo : Constance C. de J. & Fanny B., à qui vont tous nos remerciements pour ces photographies qui nous permettront de garder mémoire d’une émouvante & magnifique cérémonie.
L’Oraison de Jérémie (Lamentations, 5, 1-11) est la dernière des 9 Lamentations chantées au cours de la Semaine Sainte, la troisième leçon donc du premier nocturne des Ténèbres du Samedi Saint.
La musique ci-dessus, qui rend tout particulièrement bien le drame du texte de Jérémie, a été composée au début du XVIIIème siècle par M. Chabert, maître de chapelle et organiste de la collégiale Saint-Agricol d’Avignon. M. Chabert avait mis en plain-chant figuré le cycle complet des 9 Lamentations de Jérémie, celles-ci ont connu un succès certain au-delà d’Avignon. Les éditions avignonnaises du XIXème siècle qui les donnent assez communément me paraissent avoir cherché à trop transcrire l’ornementation usuelle du chant au point de rendre difficile la lecture des Lamentations de Chabert. Aussi ai-je transcrit cette ultime Lamentation depuis un manuscrit langrois dont le chant, plus dépouillé, est vraisemblablement proche de l’original du XVIIIème siècle.
Traduction de cette Lamentation par M. l’Abbé de Bellegarde :
Le commencement de la Prière du Prophète Jérémie.
Seigneur, souvenez-vous de ce qui nous est arrivé ; regardez & voyez l’opprobre où nous sommes ; notre héritage est tombé entre les mains des étrangers. Nous sommes devenus orphelins sans père : nos mères sont comme des veuves : nous avons bu l’eau à prix d’argent : nous avons acheté chèrement le bois : on nous a entraînés la corde au col, sans nous donner aucun relâche dans nos fatigues : nous avons tendu la main aux Egyptiens & au Assyriens, pour avoir du pain. Nos pères ont péché, & ils ne sont plus, & nous avons porté la peine de leurs iniquités : des esclaves sont devenus nos maîtres : il ne s’est trouvé personne pour nous délivrer de leurs mains. Nous allions chercher notre pain, en exposant notre vie aux épées dans le désert : notre peau s’est brûlée & noircie par la faim excessive, comme si elle eut été dans un four. Ils ont humilié les femmes dans Sion, & les vierges dans les villes de Juda.
Jérusalem, Jérusalem, convertissez-vous au Seigneur votre Dieu.
Saint-Eugène, le Vendredi Saint 6 avril 2012, office des présanctifiés de 19h.
Répétition à compter de 18h30.
Procession d’entrée en silence
Traits : Faux-bourdon du 2nd ton à l’usage de l’Eglise de Paris (édition de 1739)
Passion de Notre Seigneur-Jésus-Christ selon Jean – Répons de la Synagogue en polyphonie – Henri de Villiers
Découvrement de la croix : Antienne Ecce lignum
Pendant l’adoration de la croix :
– Premiers impropères : polyphonie de Thomas Luis de Victoria (1540 † 1611), maître de chapelle de l’impératrice Marie
– Seconds impropères : Popule meus sur une polyphonie du R.P. Jean-Baptiste Geoffroy, s.j. (1601 † 1675), maître de musique de la maison professe des jésuites à Paris
– Crucem tuam de František Picka (1873 † 1918), organiste, chef d’orchestre et compositeur à Prague
– Crux fidelis en plain-chant
Pendant la communion : Répons tirés de l’office des Ténèbres – polyphonie du Padre Martini (1704 †1784) :
– Sicut ovis ad occissionem
– Jerusalem, surge
– Recessit pastor noster
– Æstimatus sum
– Sepulto Domino
Le Jeudi Saint, le rit byzantin comme le rit ambrosien partagent la même organisation pour célébrer le mémorial du dernier Souper de Notre Seigneur : tous deux commencent par chanter les vêpres, sur lesquelles se greffent ensuite la messe. Le rit Romain, fidèle à un principe qui lui est propre durant toute l’année, dit les vêpres de ce jour immédiatement après la messe. Dans beaucoup d’usages médiévaux du rit romain (c’est le cas par exemple du vieux rit parisien), les vêpres étaient chantée à la communion de la messe du Jeudi Saint, la postcommunion servant d’oraison conclusive pour les vêpres.
La pièce majeure de la Divine Liturgie byzantine de ce jour est la grande entrée chantée durant l’offertoire (et reprise à la communion):
A ta Cène mystique, fais-moi participer en ce jour, ô Fils de Dieu. Je ne révèlerai pas ton mystère à tes ennemis ; je ne te donnerai pas un baiser comme Judas ; mais avec le larron, je te confesserai. Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton Royaume. Alléluia, alléluia, alléluia.
Cette même pièce a été traduite depuis une haute époque pour la messe ambrosienne de ce jour, & utilisée à la même place (sans le triple Alleluia final & en rendant μυστικοῦ par mirabili, admirable :
Cœnæ tuæ mirábili hódie, Fílius Dei, sócium me áccipis. Non enim inimícis tuis mystérium dicam: non tibi dabo ósculum, sicúti et Judas: sed sicut latro confiténdo te. Meménto mei, Dómine, in regno tuo.
Il ne faut pas se laisser abuser par le titre de cette pièce de la liturgie ambrosienne : l’Antiphona post Evangelium est en fait chantée au début de l’offertoire. En voici la musique :
Dans les paroisses byzantines russes, l’une des plus belles mises en musique de cette pièce est celle – somptueuse – réalisée par Alexei Lvov (1799 † 1870), qui succéda à son père en 1837 comme maître de la Chapelle Impériale de Saint-Pétersbourg.
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En fait, “A ton mystique banquet” n’est pas le seul offertoire du rit byzantin à avoir été en usage en Occident.
Pendant la grande entrée (l’équivalent donc de l’offertoire dans la liturgie latine), le rit byzantin n’utilise pendant l’année que quatre pièces différentes. La grande entrée du Samedi Saint, probablement la plus anciennes d’entre elles, provient de l’antique & vénérable liturgie de saint Jacques :
Que toute chair humaine fasse silence, et se tienne dans la crainte & le tremblement. Qu’elle éloigne toute pensée terrestre. Car le Roi des Rois & le Seigneur des Seigneurs s’avance, afin d’être immolé et se donner en nourriture aux fidèles. Les chœurs angéliques le précèdent, avec toutes les principautés, les puissances, les chérubins aux innombrables yeux & les séraphins aux six ailes, se voilant la face & chantant : Alléluia, alléluia, alléluia.
Selon certains chercheurs, cette pièce a été connue et peut-être utilisée par les rits gallicans, après la légation byzantine de 567, lorsque l’empereur de Constantinople donna une part de la Vraie Croix à la reine de France sainte Radegonde, pour son monastère de l’année.
Le Jeudi Saint, la grande entrée chantée, est, nous l’avons vu, “A ta Cène mystique”, utilisée donc également par le rit ambrosien.
Le reste de l’année, à l’exception des liturgies des Présanctifiés, la grande entrée byzantine est le fameux chant des chérubins, qui a été ajouté à la divine liturgie par l’empereur Justin II (565 – 578) :
Nous qui, mystiquement, représentons les chérubins, & chantons l’hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité, déposons maintenant tous les soucis du monde. Pour recevoir le Roi de toutes choses, invisiblement porté par les anges, alléluia, alléluia, alléluia.
Au Moyen-Age, ce chant fut chanté en latin à l’offertoire de la messe romaine – entre autres – à l’Abbaye royale de Saint-Denis, nécropole des rois de France.
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En ces jours les plus saints de notre salut, s’il vous plait, merci de ne pas oublier de prier pour l’unité de l’Eglise, comme le fit Notre Seigneur lui-même en cette nuit, lorsqu’il pria pour que tous soient un.
Saint-Eugène, le jeudi 5 avril 2012, messe solennelle de 21h00.
Répétition à 20h pour les hommes, 20h30 pour les femmes.
La messe du Jeudi Saint a une importance toute particulière, c’est la solennité commémorative de la dernière Cène qui est aussi la première messe. A Rome, la station est aujourd’hui en l’Archibasilique du Très-Saint-Sauveur (Saint-Jean de Latran), l’église cathédrale du Pape, père de la chrétienté.
La liturgie de cette messe est tout à fait saisissante et touchante, elle présente en effet une double impression, une impression de joie et une impression de tristesse. C’est d’abord une impression de joie. L’autel est orné ; la croix du maître-autel est voilée de blanc ; le prêtre monte à l’autel en ornements blancs ; on chante le joyeux Gloria qu’on n’a pas entendu depuis longtemps ; pendant le Gloria, on sonne, pour la dernière fois, les cloches. Ensuite, les cloches se taisent. Sur cette fête joyeuse, qui est consacrée à l’institution du Sacrement de l’autel, s’étend soudain alors un voile de profonde tristesse : l’Eglise participe alors à la déréliction & à l’agonie de son Maître au Jardin des Oliviers.
Procession d’entrée : orgue
Kyriale IV – Cunctipotens – Au Kyrie et au Gloria, le grand orgue figure les versets impairs du texte liturgique
Mandatum
Pendant les encensements de l’offertoire : Dextera Domini du Padre Giovanni Baptista Martini, o.f.m. (1704 † 1784), maître de chapelle et organiste du couvent franciscain de Bologne
Pendant la communion : Répons tirés de l’office des Ténèbres – polyphonie du Padre Martini (1704 †1784) :
* Omnes amíci mei dereliquérunt me.
* Vínea mea elécta, ego te plantávi.
* Tamquam ad latrónem exístis cum gládiis et fústibus.
Bénedic, + quæsumus, Dómine, hos palmárum aut aliárum árborum ramos : † et præsta : ut, quod pópulus tuus in tui veneratiónem hodiérno die corporáliter agit, hoc spirituáliter summa devotióne perfíciat, * de hoste victóriam reportándo, et opus misericórdiæ summópere diligéndo. Bénis, nous te le demandons, Seigneur, ces rameaux de palmier ou d’autres arbres, et fais que ces acclamations extérieures dont ton peuple t’honore aujourd’hui trouvent leur achèvement spirituel dans le don total du cœur, dans la victoire sur l’ennemi et dans un attachement plein d’amour à l’œuvre miséricordieuse du salut.
Distribution des palmes.
Púeri Hebræórum, portántes ramos olivárum, obviavérunt Dómino, clamántes et dicéntes : Hosánna in excélsis. Les enfants des Hébreux, portant des rameaux d’olivier, allèrent au-devant du Seigneur, criant et disant : “Hosanna au plus haut des Cieux !”
Distribution des palmes.
Púeri Hebræórum vestiménta prosternébant in via, et clamábant dicéntes: Hosánna filio David; benedíctus qui venit in nómine Dómini. Les enfants des Hébreux étendaient leurs vêtements sur le chemin, et criaient en disant : “Hosanna au plus haut des Cieux !”
Chant de l’évangile des Rameaux (Matthieu, 21, 1-6).
Hoc autem totum factum est, ut adimplerétur quod dictum est per Prophétam, dicéntem : Dícite fíliæ Sion : Ecce, Rex tuus venit tibi mansuétus, sedens super ásinam, et pullum, fílium subjugális. Or ceci advint afin que s’accomplît ce qui fut dit par le prophète : Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, humble, et monté sur un âne, et sur un ânon, le petit d’une ânesse.
Dialogue parisien de l’ouverture des portes.
Attóllite portas príncipes vestras, & elevámini, portæ æternáles ; & introíbit Rex glóriæ. Elevez vos portes, ô princes, et vous, élevez-vous, portes éternelles, et il entrera, le Roi de gloire.
Chant de l’introït de la messe des Rameaux.
Dómine, * ne longe fácias auxílium tuum a me, ad defensiónem meam áspice : líbera me de ore leónis, et a córnibus unicórnium humilitátem meam. Seigneur, n’éloigne pas de moi ton secours : prends soin de ma défense ; délivre-moi de la gueule du lion, et ma vie humiliée des cornes des licornes. (Psaume 21, 20-22)
Chant de l’introït de la messe des Rameaux.
Deus, Deus meus, réspice in me, * quare me dereliquísti ? longe a salúte mea verba delictórum meórum. Dieu, mon Dieu, regardemoi, pourquoi m’avoir abandonné ? La clameur de mes péchés éloigne de moi le salut. (Psaume 21, 1)
Pendant le chant de la Passion selon saint Matthieu.
Altera autem die, quæ est post Parasceven, convenerunt principes sacerdotum, et Pharisæi ad Pilatum, dicentes : Dómine, recordati sumus, quia seductor ille dixit adhuc vivens : post tres dies resurgam. Jube ergo custodiri sepulchrum usque in diem tertium : ne forte veniant discipuli ejus, et furentur eum, et dicant plebi : surrexit a mortuis : et erit novissimus error pejor priore. Ait illis Pilatus : habetis custodiam, ite, custodite sicut scitis. Illi autem abeuntes, munierunt sepulchrum, signantes lapidem, cum custodibus. Le lendemain de ce jour qui est appelé Parascève, les princes des prêtres et les pharisiens s’assemblèrent chez Pilate, disant : “Seigneur, nous nous sommes rappelés que cet imposteur a dit de son vivant : « Après trois jours je ressusciterai.” Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent le dérober, et ne disent au peuple : Il est ressuscité d’entre les morts ; et cette dernière erreur serait pire que la première.” Pilate leur dit : “Vous avez une garde ; allez, faites-le garder comme vous l’entendez.” Ils s’en allèrent donc ; pour s’assurer du sépulcre, ils en scellèrent la pierre, et y mirent des gardes. (Final de la Passion).