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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme du IXème dimanche après la Pentecôte

Saint-Eugène, le dimanche 29 juillet 2012, grand’messe de 11h.

Jésus pleure sur Jérusalem & chasse les marchants du temple.

“Le bienheureux Élie est une figure du Seigneur, notre Sauveur. Tout comme Élie a souffert persécution de la part de Juifs, ainsi notre Seigneur, le véritable Élie, fut réprouvé et méprisé par des Juifs mêmes. Élie abandonne son peuple et le Christ déserte la synagogue. Élie s’en va au désert et le Christ vient dans le monde. Élie au désert est assisté par les corbeaux qui le nourrissent et le Christ dans le désert de ce monde est réconforté par la foi des Nations.” Sermon de saint Augustin, évêque, Vème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

  • Propre grégorien du jour – Kyriale : Missa XI Orbis factor
  • Procession d’entrée: orgue
  • Credo I
  • Après la Consécration : O Salutaris Hostia
  • Prière pour la France, sur le VIème ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est XI
  • Après le dernier Evangile : Sub tuum præsidium
  • Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    Programme du VIIIème dimanche après la Pentecôte – dimanche des saints Pères des six premiers Conciles œcuméniques – ton 7

    Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 29 juillet 2012 du calendrier grégorien – 16 juillet 2012 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

    Dimanche du ton VII de l’Octoèque. Ce dimanche étant celui qui tombe entre le 13 juillet & le 19 juillet, il est fait mémoire des saints Pères des six premiers conciles œcuméniques : Nicée I (325) – Constantinople I (381) – Ephèse (431) – Chalcédoine (451) – Constantinople II (553) & Constantinople III (680-681).

    Outre la fête de ce jour (fixée de fait au dimanche le plus proche du 16 juillet), le rit byzantin connait aussi d’autres fêtes liturgiques célébrant des conciles :

  • le dimanche après l’Ascension, il est fait mémoire des saints pères du premier concile de Nicée, ce qui correspond plus ou moins à l’ouverture de ce concile qui s’est tenu du 20 mai au 25 août 325,
  • le dimanche le plus proche du 11 octobre, il est fait mémoire des saints pères du second concile de Nicée, septième œcuménique, (dont les conclusions anti-iconoclastes sont également célébrées le Ier dimanche de Carême, fête de l’Orthodoxie).
  • Ces deux célébrations sont attestées au IXème siècle dans le typicon de la Grande Eglise.

    Cependant, la célébration de ce dimanche est la plus ancienne des trois fêtes des pères des conciles et remonte au 16 juillet 518. Au départ, elle n’est que la célébration de la fête du concile de Chalcédoine. En effet, après la mort de l’empereur monophysite Anastase et l’avènement de l’empereur orthodoxe Justin Ier, le peuple de Constantinople profita de la première apparition du nouveau souverain dans la Grande Eglise pour réclamer la destitution du patriarche Sévère d’Antioche & le rétablissement des actes du concile de Chalcédoine. Le patriarche Jean II de Constantinople proclama publiquement les décisions du concile de Chalcédoine le 15 juillet 518, et, à la demande du peuple, institua une fête solennelle le lendemain, 16 juillet 518, en l’honneur des pères du concile de Chalcédoine, auxquels on associa les saints pères des trois premiers conciles de Nicée, Constantinople & Ephèse. Plus tard, on y ajouta les 5ème et 6ème conciles œcuméniques, mais Nicée II eut sa célébration à part.

    Pour mémoire, rappelons ici brièvement les sujets abordés par chacun des 6 premiers conciles œcuméniques :

    1. Le premier concile de Nicée (325) condamne les erreurs d’Arius pour lequel le Christ est un demiurge, une créature intermédiaire entre Dieu et les hommes. Le concile rappelle l’incarnation de Dieu qui se fait homme en Jésus-Christ qui est fils de Dieu. Les pères rédigent un premier symbole de foi. Diverses questions de discipline ecclésiastiques sont aussi abordées, dont celle de la fixation de la date de Pâques.
    2. Le premier concile de Constantinople (381) condamne les erreurs de Macédonius & des Pneumatomaques qui niaient la divinité de l’Esprit-Saint. Les pères complètent le symbole de foi du premier concile, symbole qui sera dit dès lors de “Nicée-Constantinople”. Il rappelle aussi la prééminence de l’évêque de Rome, celui de Constantinople étant second dans la hiérarchie d’honneur dans l’Eglise.
    3. Le concile d’Ephèse (431) condamne les erreurs de Nestorius qui ne voyait dans le Christ aucune union de la nature divine avec la nature humaine, (pour lui, les deux natures étant séparées, Marie est simplement mère du Christ et ne peut donc être appelée Mère de Dieu). Le concile confirme l’appellation, ancienne & traditionnelle de “Mère de Dieu”.
    4. Le concile de Chalcédoine (451) condamne les erreurs d’Eutychès & des monophysites pour qui la nature humaine du Christ a été écrasée par la nature divine et a été absorbée par la divinité. Le concile rappelle que le Christ est parfaitement & pleinement Dieu et parfaitement & pleinement homme : il est une seule personne en laquelle sont unies deux natures unies entre elles “sans confusion ni changement, sans division ni séparation”.
    5. Le second concile de Constantinople (553) condamne une seconde fois le nestorianisme, plus spécialement les écrits de Théodore de Mopsueste, de Théodoret de Cyr et d’Ibas d’Edesse (théologie des “trois chapitres”).
    6. Le troisième concile de Constantinople (680-681) condamne la maladroite doctrine née du patriarche Serge Ier de Constantinople qui tentait de réconcilier les monophysites avec l’Eglise en prétendant qu’il y a bien deux natures dans le Christ mais que seule la volonté divine s’y exprimait. Le concile rappelle que la volonté humaine fait partie de la nature humaine et que le Christ n’en a donc pas été privé.

    A la petite entrée :
    1. Tropaire du dimanche, ton 7 : Tu as détruit la mort par ta croix, * ouvert au Larron le Paradis ; * changé en joie les pleurs des myrrophores * et ordonné aux apôtres de prêcher. * Tu es ressuscité, ô Christ Dieu, ** donnant au monde ta grande miséricorde !
    2. Tropaire des saints Pères de Nicée, ton 8 : Sois glorifié par-dessus tout, ô Christ notre Dieu * qui sur terre as établi nos Pères saints comme des flambeaux * et grace à eux nous as tous conduits vers la vraie foi: ** Dieu de miséricorde, Seigneur, gloire à toi.
    3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
    4. Kondakion des saints Pères, ton 8 : Le Fils qui s’est levé du Père comme un soleil * en deux natures est né d’une femme ineffablement ; * l’ayant connu, nous ne pouvons renier l’empreinte de ses traits, * mais la reproduisons pour la vénérer fidèlement; * c’est pourquoi l’Eglise, conservant la vraie foi, ** baise l’icône du Christ incarné.
    5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    6. Kondakion du dimanche, ton 7 : Désormais la force de la mort est impuissante à retenir les mortels, * car le Christ est descendu, brisant et détruisant les puissances de la mort ; * l’Enfer est enchaîné, * les Prophètes tous ensemble se réjouissent. * Le Sauveur, disent-ils, est apparu à ceux qui demeurent dans la foi ; ** venez, fidèles, prendre part à la Résurrection.

    Prokimen
    Du dimanche, ton 7 :
    ℟. Le Seigneur donne la puissance à son peuple, le Seigneur bénit son peuple dans la paix (Psaume 28, 11).
    ℣. Rendez au Seigneur, fils de Dieu, rendez au Seigneur la puissance & la gloire (Psaume 28, 1).
    Des saints Pères, ton 4 :
    ℟. Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères, & vénérable, & que ton Nom soit glorifié éternellement (Daniel, 3, 26).

    Epîtres
    Du dimanche : I Corinthiens (§ 124) I, 10-18.
    Des saints Pères : Hébreux (§ 334) XIII, 7-16.

    Alleluia
    Du dimanche, ton 7 :
    ℣. Il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton Nom, ô Très-Haut, (Psaume 91, 1)
    ℣. de publier au matin ton amour, ta fidélité au long des nuits (Psaume 91, 2).
    Des saints Pères, ton 1 :
    ℣. O Dieu, nous avons ouï de nos oreilles, nos pères nous ont raconté l’œuvre que tu fis de leur jours, aux jours d’autrefois (Psaume 43, 2).

    Evangile
    Du dimanche : Matthieu (§ 58) XIV, 14-22.
    Des saints Pères : Jean (§ 56) XVII, 1-13.

    Verset de communion
    Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
    Des saints Pères : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange. (Psaume 32, 1) Alleluia, alleluia, alleluia.

    Programme du VIIIème dimanche après la Pentecôte

    Saint-Eugène, le dimanche 22 juillet 2012, grand’messe de 11h.

    L’économe infidèle.

    L’introït de la messe de ce dimanche, – Suscepimus, Deus, misericordiam tuam, in medio templi tui – Nous avons reçu, Dieu, ta miséricorde au milieu de ton temple -, tiré du psaume 47, a été ultérieurement réutilisé au VIIIème siècle pour servir également d’introït à la messe de la Purification le 2 février, lorsque cette fête fut instituée.

    Par ailleurs, l’antienne de communion de ce dimanche – Gustate & videte quoniam suavis est Dominus – Goutez & voyez combien doux est le Seigneur – est tirée du psaume 33. Au IVème siècle, ce psaume eucharistique par excellence était universellement chanté à la communion, tant en Orient comme en Occident, et il en subsiste des traces nombreuses dans les différents rits. Il est possible que l’antienne de ce jour soit un témoin pour le rit romain de cet usage primitif. Nous chanterons aussi durant la communion de ce dimanche le répons ordinaire de la liturgique mozarabe qui reprend le même texte.

  • Propre grégorien du jour
  • Procession d’entrée : Chaconne de 1658 de Louis Couperin (c. 1626 † 1661), organiste de Saint-Gervais
  • Kyriale XI – Orbis factor
  • Credo I
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Offertoire sur les Grands Jeux de la Messe à l’usage des Paroisses de François Couperin le Grand (1668 † 1733), organiste du Roi et de Saint-Gervais, chevalier pontifical de l’ordre du Latran
  • Après la Consécration : O salutaris Hostia
  • Pendant la communion : Gustate et videte – répons « Ad accedentes » (pour la communion) ordinaire de la messe du rit mozarabe – harmonisation sur le plain-chant mozarabe : Henri de Villiers (versets tirés du Psaume de communion, Psaume XXXIII)
    Prière à Notre-Dame de Léon Boëllmann (1862 † 1877), organiste de Saint-Vincent-de-Paul
  • Prière pour la France, faux-bourdon parisien du IIIème ton (d’après l’édition de 1739)
  • Après le dernier Evangile : Salve Regina
  • Procession de sortie : Toccata de Léon Boëllmann (1862 † 1897), organiste de Saint-Vincent-de-Paul
  • Organiste invité : Nicolas Pichon.

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    Programme du VIIème dimanche après la Pentecôte – saint Pancrace – ton 6

    Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 15 juillet 2012 du calendrier grégorien, 2 juillet 2012 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

    Dimanche du ton VI de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour le hiéromartyr Pancrace, évêque de Taormine.

    Saint Pancrace était originaire d’Antioche de Cilicie. Selon la tradition, il se rendit à Jérusalem pendant le ministère du Christ, car son père, ayant entendu parler des miracles qu’il accomplissait, voulait voir celui-ci. La famille s’étant ensuite établie à Antioche (sur l’Oronte), c’est là qu’elle reçut le baptême et suivit la prédication de Pierre. Sous le règne de Caligula, Pancrace fut envoyé comme évêque par Pierre en Sicile. Dans la ville de Tauromenium (l’actuelle Taormine, non loin de l’Etna), il suscita de nombreuses conversions, en particulier celle du préfet. Alors qu’il avait atteint un âge avancé, le premier évêque de Taormine, roué de coups & lapidé par les païens conduits par un certain Artagatus, reçut la glorieuse couronne du martyre au début du règne de Trajan, c’est-à-dire à la fin du Ier siècle. Une partie de ses reliques sont conservées au Mont-Athos.

    L’Eglise byzantine le célèbre à la date de son martyre, le 9 juillet, tandis que le rit romain le fait au 3 avril, à la date de la dédicace d’une basilique qui fut construite en son honneur en Sicile à l’époque byzantine.

    Voici du reste ce que dit le Martyrologe romain au 3 avril :

    A Taormina, en Sicile, saint Pancrace, évêque. Il scella de son sang l’Evangile du Christ, après l’avoir prêché dans cette ville, où l’apôtre saint Pierre l’avait envoyé.

    Dans le rit byzantin, il est également fait mémoire une seconde fois de saint Pancrace, avec ses disciples, saint Marcellus évêque de Sicile & saint Philagrus évêque de Chypre à la date du 9 février.

    Saint Pancrace eut pour successeur immédiat saint Évagre, disciple comme lui de saint Pierre. Le siège de Taormine, second en dignité de la Sicile après celui de Syracuse, fut tenu durant le premier millénaire par des évêques grecs, de rit byzantin, mais qui dépendaient néanmoins et très logiquement de Rome (la Sicile étant dans la partie occidentale de l’Empire), jusqu’à ce que l’empereur iconoclaste Léon III l’Isaurien (717 † 741) le rattache avec toute la Sicile au patriarcat de Constantinople à la faveur de la crise iconoclaste. Le dernier évêque de Taormine fut saint Procope, qui mourut martyr, décapité par les Arabes lorsqu’ils prirent la ville en 906 au terme de deux années de siège. Lorsque les Normands reconquirent la Sicile et chassèrent les Musulmans au XIème siècle, le siège épiscopal de Taormine ne fut pas restauré (sans doute en raison de la perte d’influence de la ville, réduite à un petit village) et son territoire fut fondu dans celui du diocèse de Troina puis de Messine.

    Saint Pancrace est le patron de Taormine et de Canicattì en Sicile. Il ne doit pas être confondu avec saint Pancrace, le célèbre adolescent romain martyrisé sous Dioclétien le 12 mai 304.

    A la petite entrée :
    1. Tropaire du dimanche, ton 6 : Devant ton sépulcre les Puissances des cieux, * autant que les soldats furent frappés d’effroi ; * et Marie Madeleine se tenait près du tombeau, * cherchant ton corps immaculé ; * mais tu brisas l’Enfer sans te laisser vaincre par lui, * tu rencontras la Vierge et nous donnas la vie. * Ressuscité d’entre les morts, ** Seigneur, gloire à toi.
    2. Tropaire du hiéromartyr, ton 4 : Des Apôtres ayant partagé le genre de vie et sur leur trône devenu leur successeur, * tu as trouvé dans la pratique des vertus la voie qui mène à la divine contemplation ; * c’est pourquoi, dispensant fidèlement la parole de vérité, * tu luttas jusqu’au sang pour la défense de la foi; * hiéromartyr Pancrace, * prie le Christ Dieu, ** afin qu’il sauve nos âmes.
    3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
    4. Kondakion du hiéromartyr, ton 4 : Sur Taormine, Pancrace, tu brillas tel un astre resplendissant, * saint pontife martyr qui témoignas pour le Christ : ** intercède maintenant auprès de lui pour qui te chante, Bienheureux.
    5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    6. Kondakion du dimanche, ton 6 : De sa main vivifiante le Seigneur source-de-vie, * le Christ notre Dieu, * a fait surgir tous les morts des ténèbres de l’Enfer, * accordant la résurrection à tout le genre humain ; * il est vraiment notre Sauveur, ** notre vie, notre résurrection et le Dieu de l’univers.
    Prokimen
    Du dimanche, ton 6 :
    ℟. Sauve, Seigneur ton peuple, et béni ton héritage (Psaume 27, 9).
    ℣. Vers Toi, Seigneur, j’appelle : mon Dieu, ne reste pas silencieux en face de moi (Psaume 27, 1).
    Epître
    Du dimanche : Romains (§ 116) XV, 1-7.
    Alleluia
    Du dimanche, ton 6 :
    ℣. Ton amour, Seigneur, à jamais je le chante, d’âge en âge ma parole annonce ta fidélité (Psaume 88, 2).
    ℣. Car j’ai dit : l’amour est bâti à jamais, aux cieux tu as fondé ta fidélité (Psaume 88, 3).
    Evangile
    Du dimanche : Matthieu (§ 33) IX, 27-35.
    Verset de communion
    Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

    Le Flabellum de Saint-Philibert de Tournus – flabella et ripidia d’Orient & d’Occident

    Si les flabella portés en signe d’honneur autour du Pape sont bien connus en Occident, on a généralement oublié que ceux-ci avaient connu un usage liturgique bien plus large, usage encore conservé de nos jours en Orient.

    L’usage liturgique des flabella débute très haut dans l’histoire chrétienne, aussi n’est-ce guère étonnant de constater de grandes similitudes dans leur emploi en Orient comme en Occident. En effet leur emploi remonte au moins au IVème siècle, ainsi que l’atteste ce passage du VIIIème livre des Constitutions Ecclésiastiques :

    “Que deux diacres, de chaque côté de l’autel, tiennent un éventail, constitué de fines membranes, ou des plumes du paon, ou de drap fin, et qu’ils chassent silencieusement les petits animaux qui volent, afin qu’ils ne s’approchent pas des calices. (VIII, 2)”

    L’abbaye de Tournus, en Bourgogne, possédait un très ancien flabellum remontant à l’époque carolingienne. Ce flabellum liturgique avait été décrit comme figurant au trésor de Tournus par dom Edmond Martène et dom Ursin Durand, lors de leur mémorable campagne de collecte d’information dans tous les monastères de France en vue de la rédaction de Gallia christiana (cf. Voyage littéraire de deux religieux bénédictins de la congrégation de St-Maur, Paris, 1712 & 1724) : ils décrivent un vieux flabellum, possédant un manche d’ivoire de deux pieds de long, magnifiquement sculptés ; les deux côtés du disque comprenant quatorze figures de saints.

    Ce témoignage unique se trouve actuellement conservé à Florence, en Italie, au Museo Nazionale del Bargello.

    Le flabellum de Tournus est un témoin exceptionnel de part son ancienneté (il date des années 850), sa fragilité (le disque est en papier plissé et peint) et la virtuosité de son décor sculpté en ivoire (qui témoigne de la renaissance des lettres comme des arts à l’époque carolingienne, puisqu’il revivifie des textes de Virgile). C’est le plus ancien témoin occidental que nous possédions (un flabellum copte, décrit plus bas, lui est à peine antérieur de quelques années).

    Ce flabellum a été offert par Génaut, abbé de Cunault, protecteur des arts, dont l’abbatiat se situe aux alentours de 850. Depuis cette époque, le précieux objet a suivi l’histoire mouvementée des reliques de saint Philibert, puisqu’il a été versé dans le trésor accompagnant la pérégrination du corps de ce saint.

    Saint Philibert fut au VIIème siècle un infatigable fondateur de monastères parmi lesquels la grande abbaye de Jumièges & le monastère de l’île d’Hério (devenu plus tard Noirmoutier). Il mourut du reste, à un âge avancé, à Noirmoutier le 20 août 685. En raison des invasions normandes qui commencèrent à déferler à partir de 819, les moines de Noirmoutier entreprirent une longue errance à travers la France, emportant avec eux les reliques de saint Philibert ainsi que le trésor de leur abbaye de plus en plus loin à travers les terres. En 836, ils abandonnent Noirmoutier pour se fixer à Déas (Loire-Atlantique), puis en 845 vont à Cunault (sur la Loire en Anjou), puis 4 ans après à Messais en Poitou, près de Châtellerault, dans un domaine concédé par Charles-le-Chauve. Le Poitou étant à son tour menacé par les Normands, Charles-le-Chauve, très favorable aux moines, leur donne d’abord le lieu de Goudet près du Puy-en-Velay pour construire un nouveau monastère. Puis le 30 octobre 871, il leur concède l’abbaye de Saint-Pourçain en Auvergne dans l’Allier avec toutes ses dépendances. Le 19 mars 875, l’empereur accorde enfin comme refuge aux moines de saint Philibert l’abbaye Saint-Valérien de Tournus, avec le château et toutes ses dépendances. Les moines s’y fixèrent définitivement, renonçant à réintégrer Noirmoutier qui devint par la suite, une fois le péril normand écarté, comme Déas et Cunault, simple dépendance de Tournus. Les reliques de saint Philibert furent alors installées dans cette église qui, magnifiquement agrandie aux XIème & XIIème siècles, prendra le nom de Saint-Philibert de Tournus. Ainsi s’achève le laborieux exode des moines de Noirmoutier qui dura comme celui de l’Ecriture une quarantaine d’années. Cet exode est resté fameux en raison des très nombreux miracles accomplis par les reliques de saint Philibert à chacune des étapes de ses translations.

    L’éventail de Saint-Philibert est fabriqué dans une longue bande de parchemin aux plis réguliers. La décoration s’organise en trois registres séparés par des bordures et des inscriptions. Le peintre enlumineur a utilisé plusieurs couleurs, surtout du vert et du rouge. Les motifs animaliers et végétaux du rinceau du registre supérieur s’intercalent dans le registre central avec 14 figures de saints (7 de chaque côté).

    Nous empruntons au P. Juenin la description de ce fameux flabellum que l’on remarquait autrefois au trésor de l’abbaye de Tournus.

    “C’est, dit-il un éventail flabellum tel que ceux dont parle Durantus son livre De Ritibus ecclesiasticis et qu’il assure d’après le pape saint Clément que deux diacres tenaient de chaque côté de l’autel pour empêcher les petits animaux volants de tomber dans le calice. Le nôtre est attaché à un manche de bois couvert d’ivoire travaillé et long de 20 pouces. Il s’ouvre en rond et a 17 pouces de diamètre. Il se replie au bout du manche où il est attaché et s’y ferme entre des plaques aussi couvertes d’ivoire longues de 8 pouces et demi et larges de 2 pouces : de telle manière qu’étant fermé toute sa longueur est de 29 pouces, dont 3 à 4 seulement, par le bout d’en bas, ne sont pas couverts d’ivoire mais aboutissent un peu en pointe comme pour être emboîtés dans un trou. L’éventail est en vélin peint de diverses figures et contient les vers suivants, qui en font connaître l’usage, mais qui ne sont pas des meilleurs, contenant des fautes contre la quantité et des transpositions.”

    Voici les inscriptions qui figurent sur les diverses parties du flabellum de Tournus.

    On lit d’un côté du disque de papier :

    Flaminis hoc donum, regnator summe polorum,
    Obtatum puro pectore sume libens.
    Virgo parens Christi voto celebraris eodem.
    Hic coleris pariter tu, Filiberte sacer.
    Sunt duo quæ modicum confert æstate flabellum :
    Infestas abigit muscas, et mitigat æstum,
    Et sine dat tedio gustare munus ciborum.
    Proptereà calidum qui vult transire per annum,
    Et tutus cupit ab atris existere muscis,
    Omni se studeat æstate muniri flabello.

    Au dessus des figures qui sont représentées du même côté :

    Sancta Lucia – Sancta Agnes – Sancta Cæcilia – Sancta Maria – Sanctus Petrus – Sanctus Paulus – Sanctus Andreas.

    De l’autre côté :

    Hoc decus eximium pulchro moderamine gestum
    Condecet in sacro semper adesse loco.
    Namque suo volucres infestas flamine pellit,
    Et strictim motus longiùs ire facit.
    Hoc quoque flabellum tranquillas excitat auras,
    Æstus dùm eructat ventum, excitatque serenum,
    Fugat et obcænas importunasque volucres.

    Au dessus des figures :

    Judex – Sanctus Mauritius – Sanctus Dionisius – Sanctus Filibertus – Sanctus Hilarius – Sanctus Martinus – Levita

    Les 2 plaquettes d’ivoire qui protègent l’éventail une fois replié sont ornées d’éléments végétaux et d’un vaste répertoire animalier inspiré de Virgile.

    “Les éléments profanes, inspirés des Eglogles de Virgile, et copiés sur un manuscrit de la fin de l’antiquité, sont d’un style qui rappelle les enluminures du manuscrit de Virgile au Vatican.” (W. F. Wolbach, Les ivoires sculptés, de l’époque carolingienne au XIIe siècle, in Cahiers de civilisation médiévale, 1958, Vol. 1, numéro 1.1., p. 21).

    Le manche est réalisé avec des éléments en os séparés par des noeuds de couleur verte. Sur la première pomme du manche, au dessous de quatre figures en relief :

    S. Maria – S. Agnes – S. Filibertus – S. Petrus.

    (Saint Paul a remplacé par la suite la figure originelle de sainte Agnès).

    Sur la seconde figure la signature de l’artiste, un certain Joël :

    † Johel me sanctæ fecit in honore Mariæ.

    La troisième pomme ne comporte point d’inscription.

    L’ensemble des inscriptions renvoient à l’usage liturgique de l’objet et confirment la dédicace à la Vierge et à saint Philibert. Les flabella étaient donc utilisés autour de l’abbé célébrant la messe, à l’origine pour chasser les insectes autour de l’autel et sans doute aussi pour apporter de l’air frais les jours de grande chaleur. Cet usage purement utilitaire devait toutefois s’empreindre dès l’origine de hiératisme, à l’instar de l’usage qu’en faisait les anciens Egyptiens.

    Les flabella en Orient

    Dans les liturgies orientales, les flabella liturgiques sont toujours employés ; ils ont perdus au cours des âges leurs évents (de plume, papier ou tissu) et il ne subsiste plus, au bout du manche de l’objet, que le disque central – sur lequel figure usuellement un chérubin aux six ailes.

    Les flabella sont désignés en grec sous le nom d’άγια ριπίδια (aghia ripidia : saints éventails) et parfois sous le terme d’εξαπτέρυγα (hexapteryga : “six ailes”). Le symbolisme angélique va particulièrement être développé en Orient. Saint Sophrone, patriarche de Jérusalem († 641) indique que, dans l’esprit de l’Eglise, les images des ripidia figurant des chérubins & des séraphins symbolisent l’invisible participation des puissances angéliques aux sacrements de l’Eglise. Saint Photius, patriarche de Constantinople († 886) témoigne qu’à cette époque les ripida étaient encore ornés de plumes. Dans son esprit, ils ont été conçus pour “prévenir l’esprit obscurci à ne pas s’attarder sur le visible, mais, en détournant son attention, à attirer les yeux de son esprit & à les détourner vers le haut, du visible à la beauté invisible & ineffable.”

    Ripidion byzantin présentant un chérubin.

    Ripidion copte en argent de la fin du VIIIème – début du IXème siècle.
    Brooklyn Museum of Art, New York.
    Les 4 animaux de l’Apocalypse, figurant les 4 évangiles, entourés chacun des six ailes, sont présentés de part & d’autre du disque.

    Selon les livres liturgiques byzantins, et conformément aux Constitutions Apostoliques du IVème siècle, pendant la liturgie de saint Jean Chrysostome, deux diacres se tiennent près de l’autel avec des ripidia qu’ils agitent doucement au-dessus des saints dons, depuis l’offertoire jusqu’à la communion (mais seulement pendant la consécration pour la liturgie de saint Basile). De nos jours, comme les saints dons sont désormais couverts, cet usage est tombé en désuétude pour les diacres, sauf le jour de leur ordination diaconale : l’évêque leur remet le ripidion avec leurs vêtements diaconaux et leur livre d’office, et les présente ainsi au peuple pour l’acclamation Axios ! (Il est digne !), ensuite le diacre ordonné agitera son ripidion près de l’autel selon l’antique pratique décrite par les livres liturgiques.

    Les ripidia sont portés usuellement, dans l’Orient byzantin, à l’évangile, lors de la Grande Entrée (offertoire de la Divine Liturgie) et à toutes les processions. Leur usage est souvent laissé aux sous-diacres ou aux acolytes. La photo ci-dessus montre le chant de l’évangile par le diacre à la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, entouré de 4 acolytes portant des ripidia.

    Les Russes les emploient fréquemment pour honorer une relique ou une icône insigne. Ci-dessus, des ripidia honorent l’icône de la Très-Sainte Trinité le jour de la Pentecôte à la Laure de la Trinité-Saint-Serge.

    Lorsqu’ils ne sont pas employés, les ripidia sont disposés derrière l’autel (ou non loin de celui-ci en Russie du Nord, car l’usage s’y est établi de disposer à leur place les icônes du Christ & de la Mère de Dieu).

    Les ripidia sont en usage également chez les Arméniens (qui l’appellent Kechotz), les Maronites, les Syriaques (qui l’appellent Marvahtho) & les Chaldéens. On y attache d’ordinaire de petites clochettes. On les agite à certains moments importants de la liturgie (l’épiclèse chez les Arméniens par exemple), ce qui produit un effet similaire à celui des clochettes dans le rit romain.

    Marvahtho syriaque orné de branchages pour le jour des Rameaux

    Les Ethiopiens enfin se servent de chasse-mouches liturgiques en crin de cheval, plus rudimentaires mais efficaces !

    Sainte Sanctification (=messe) dominicale dans l’antique cathédrale d’Axoum en Ethiopie. L’un des diacres tient un cierge et un chasse-mouche liturgique.

    Les flabella en Occident

    Même s’il est sans doute le plus ancien témoin occidental conservé, le flabellum de Saint-Philibert de Tournus ne constitue pas un hapax, et l’instrument a été autrefois d’un emploi fréquent. En 813, on signale un flabellum en argent dans l’inventaire de l’abbaye de Saint-Riquier en Ponthieu (Migne, P. L., CLXXIV, 1257). Le testament d’Everard (mort en 837), fondateur de l’abbaye de Cisoin en mentionne un autre. L’inventaire du trésor de la cathédrale de Sarum (Salisbury, en Angleterre), daté de 1222, mentionne un flabellum en argent et deux en parchemin. L’inventaire de la cathédrale d’York recèle à la même époque un flabellum dont le manche était d’argent et le disque doré, lequel portait une image en émail de l’évêque. Haymon (Hamo Hethe), évêque de Rochester (mort en 1352), a laissé à son Eglise un flabellum d’argent à manche d’ivoire. La cathédrale Saint-Paul de Londres en possédait un orné de plumes de paon.

    L’abbaye de Kremsmünster en Haute-Autriche possède toujours un très intéressant flabellum du XIIIème siècle : dans les quartiers dessinés par une croix grecque est représentée la résurrection du Christ.

    Metropolitan Museum de New York.

    L’usage liturgique du flabellum semble s’être un peu partout éteint en Occident à partir du XIVème siècle. L’invention de la pale pour recouvrir le calice (qui remonte au moins au XVIème siècle), accéléra, comme en Orient, sa désuétude.

    Toutefois, il s’est maintenu en Occident dans quelques usages particuliers.

    Le Pape – ainsi que nous l’avons noté au début de cet article – était, jusqu’au dernières réformes liturgiques, accompagné de deux flabella. Les plumes de paon dont ils étaient confectionnés, à cause de leurs ocelles, symbolisaient le regard, et donc la vigilance du pape sur l’ensemble de l’Église.

    Le vénérable Pie XII porté sur la sedia gestatoria et entouré des deux flabella.

    Saint Jean XXIII porté sur la sedia gestatoria et entouré des deux flabella.

    L’archevêché de Lisbonne a été érigé en patriarcat par la bulle “In Supremo Apostolatus Solio” du 22 octobre 1716, afin de tenir compte de son autorité spirituelle sur l’ensemble de l’empire colonial portugais (mais aussi afin de remercier le Portugal pour son aide dans la lutte contre les Turcs). Le patriarche de Lisbonne possède depuis plusieurs privilèges, dont celui d’être accompagné de deux flabella.

    S.E. Manuel, cardinal Gonçalves Cerejeira, patriarche of Lisbonne de 1929 à 1971, accompagné par ses flabella. Notez aussi la mitre du patriarche qui imite la forme de la tiare papale (le patriarche de Lisbonne timbre ses armes d’une tiare sans les clefs).

    Le rit dominicain connait l’usage du flabellum. Voici une photo d’une messe solennelle célébrée dans le rit dominicain. Les 2 flabella sont tenus par les acolytes agenouillés.

    Flabellum dans le rit dominicain

    Voici encore quelques usages des flabella en Occident, dans des cadres un peu moins prestigieux mais toujours actuels (et, du reste, dans un contexte de nouveau rit).

    Procession de reliques avec flabella sur l’île de Malte.

    Procession des reliques de saint Liboire précédé du flabellum en la cathédrale de Paderborn (dans l’antique Saxe, actuellement en Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
    Plus d’informations & de photos sur cette procession.

    Et pour finir, voici une photo de la procession des rameaux dans la paroisse anglicane de Saint-Timothée, à Fort-Worth au Texas :

    En conclusion, même si l’usage des flabella pourrait paraître désuet dans notre monde moderne, leur histoire extrêmement ancienne est aussi un témoin indirect de la grande vénération et de la prudence extrême dont la Sainte Eglise a entouré dès l’origine les saints dons eucharistiques, et par là même l’affirmation de sa foi en la présence réelle de notre Seigneur sous les espèces du pain & du vin.

    PS. : plus de photos pour illustrer cet article sur cet album de la page Facebook de la Schola Sainte Cécile.

    Visite du patriarche de Moscou à Katyń

    15 juillet 2012 : le patriarche Cyrille de Moscou – en visite pastorale dans son ancien diocèse de Smolensk – s’est rendu au mémorial de Katyń (à 20 km de Smolensk).

    Entre le 3 avril et le 13 mai 1940, 4 404 prisonniers polonais – essentiellement des officiers mais également des personnalités, des étudiants (officiers de réserve), des médecins et des membres des élites polonaises – furent transportés de Kozielsk, dans la forêt de Katyń, près de Smolensk, située à environ 50 kilomètres de la frontière biélorusse, où ils furent abattus d’une balle dans la nuque et ensevelis dans des fosses communes.

    Pour différentes raisons, dont notamment l’exploitation au début de l’année 1943 par la propagande allemande du massacre de Katyń découvert en 1941 lors de l’avance allemande en Russie, l’histoire a retenu ce massacre particulier comme emblématique de l’ensemble de ces crimes commis à l’encontre de la nation polonaise par l’URSS, et – plus largement – comme un symbole de la puissance monstrueuse du totalitarisme. L’URSS a nié sa responsabilité dans le massacre dès qu’il fut révélé par les nazis, ainsi que durant toute la Guerre froide et en a rendu l’Allemagne nazie responsable. En 1990, la Russie a reconnu que ce massacre avait été ordonné par les responsables soviétiques.

    Outre les victimes polonaises du printemps 1940, la forêt de Katyń servit dès 1918 au pouvoir soviétique comme lieu d’exécution pour ses propres concitoyens. On estime à plus de 10 000 morts les victimes du communisme dans les charniers de Katyń, et ce en plusieurs vagues : 1918 (exécution de membres du clergé), 1922, 1929-1930 et surtout 1937-1938 (180 personnes exécutées en moyenne chaque jour, dont le métropolite Séraphin de Smolensk).

    Cette visite du patriarche Cyrille de Moscou est perçue comme un prélude à sa prochaine visite en Pologne du 16 au 19 août, laquelle s’annonce comme historique : outre le fait que ce sera la première visite d’un patriarche de Moscou dans la catholique Pologne, cette visite devrait voir la signature avec la hiérarchie catholique polonaise d’une déclaration commune invitant les catholiques & les orthodoxes de ces deux pays à se réconcilier. La rédaction de ce texte – dont le contenu est pour l’instant encore inconnu – aura tout de même demandé 3 années de travail tant le moindre mot a été soigneusement pesé ; cette déclaration visera à réunir deux peuples différents, que l’histoire a longtemps opposés, sur la base de l’Évangile et des valeurs chrétiennes communes aux catholiques & aux orthodoxes.

    Ce jour, le patriarche de Moscou a également procédé à la dédicace d’une église sur le site de Katyń, placée sous le vocable de la Résurrection du Christ. Alors qu’il était à la tête du diocèse de Smolensk, le patriarche Cyrille avait pris très à cœur la construction de cette église commémorative, dont la construction avait débuté en 2010, la première pierre ayant été posée par les premiers ministres russes & polonais Vladimir Poutine & Donald Tusk. “Cet endroit – avait alors déclaré le patriarche – devrait être un lieu de souvenirs sacrés, qui nous aident à comprendre clairement le sens du processus historique, et en même temps être un lieu de prière. Rien ne rassemble les gens comme une commune douleur. A propos des relations des peuples frères polonais et russe – frères, parce que nous sommes slaves, – il nous faut une réconciliation complète.” Le patriarche Cyrille, dans son homélie lors de la dédicace de la nouvelle église, a notamment déclaré, a propos des massacres : “Finalement, la vérité a prévalu sur les mensonges” et “La tragédie de Katyń a uni les Russes & les Polonais, et les deux peuples devraient toujours rester frères”.

    Le 16 juillet, les autorités de l’Eglise catholique en Pologne ont tenu une conférence de presse pour exprimer leur enthousiasme pour la prochaine venue du patriarche Cyrille en Pologne.

    Programme du VIIème dimanche après la Pentecôte

    Saint-Eugène, le dimanche 15 juillet 2012, grand’messe de 11h.

  • Propre grégorien du jour
  • Avant la messe : toccata prima du 2nd Livre d’orgue de Girolamo Frescobaldi (1583 † 1643), organiste de la Basilique Saint-Pierre de Rome
  • Procession d’entrée : improvisation sur l’introït
  • Kyriale XI – Orbis factor
  • Credo I
  • Pendant les encensements de l’offertoire : chant du Dirigatur du Vème ton – faux-bourdon parisien (édition de 1739)
  • Après la Consécration : O salutaris Hostia
  • Pendant la communion : 1er mouvement de la 1ère Symphonie en Mi majeur, op. 26 (1900) d’Alexandre Scriabine (1872 † 1915) – transcription : Anne Foulard
  • Domine salvam fac Galliam – Prière pour la France, faux-bourdon parisien du IVème ton (d’après l’édition de 1739)
  • Après le dernier Evangile : Salve Regina
  • Procession de sortie : improvisation sur l’alleluia de la messe
  • Organiste invité : Anne Foulard.

    Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

    Programme du VIème dimanche après la Pentecôte – Déposition aux Blachernes du précieux vêtement de la Mère de Dieu – ton 5

    Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 15 juillet 2012 du calendrier grégorien, 2 juillet 2012 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

    Dimanche du ton V de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour la déposition aux Blachernes du précieux vêtement de la Mère de Dieu.

    L’église Sainte-Marie-Mère-de-Dieu, plus connue sous le nom de Sainte-Marie-des-Blachernes, fut édifiée à Constantinople en 452 dans le quartier des Blachernes par l’impératrice Pulchérie. La célébration de ce jour commémore la déposition d’une précieuse relique de vêtements de la Mère de Dieu dans l’église du palais des Blachernes, laquelle fut effectuée sous l’empereur Léon Ier de Thrace en 473. “Les souverains demandèrent à l’archevêque Juvénal de leur envoyer lui-même, dûment scellé, ce saint cercueil avec les vêtements funèbres de la glorieuse et toute sainte Théotokos Marie, qui s’y trouvaient. L’ayant reçu, ils le déposèrent dans le sanctuaire élevé aux Blachernes en l’honneur de la sainte Théotokos.” (Saint Jean Damascène, 2nde homélie sur la Dormition de Marie). Les sources constantinanpolitaines en revanche attribuent le transfert des reliques depuis la Palestine à deux patriciens Galbios & Candidos, l’empereur Léon Ier et son épouse Vérine n’étant vraisemblablement pas étrangers à cette initiative. Les reliques comportaient une robe tissée de laine fragile, de couleur unie et d’une seule pièce, ainsi qu’un voile (maphorion). Pour abriter ces précieuses reliques, l’empereur Léon Ier fit adjoindre en 473 sur le côté gauche de l’église construite par l’impératrice Pulchérie une chapelle latérale de forme circulaire, et il donna à l’ensemble du sanctuaire tout son éclat. Les reliques étaient conservées dans un reliquaire fixe sur l’autel. Par la suite, cette église de Notre-Dame des Blachernes devint l’un des sanctuaires les plus prestigieux de Constantinople et fut le théâtre de bien des événements majeurs de son histoire. Outre la fête du 2 juillet, c’est là que le patriarche célébrait en présence de la cour impériale les principales fêtes de la Mère de Dieu : la Conception & la Nativité de la Vierge, sa Présentation au Temple, l’Annonciation, la synaxe de la Mère de Dieu du 26 décembre, la Purification, la Dormition. Le patriarche Timothée Ier (511 † 518) institua une procession chaque vendredi qui partait de l’église des Blachernes jusqu’à celle des Chalcopratia où était conservée la ceinture de la Vierge.

    Justinien, puis Basile Ier le Macédonien et Léon VI reconstruisirent et embellirent le sanctuaire des blachernes. C’est notamment grâce à l’ostension solennelle du vêtement de la Vierge des Blachernes que les Avars purent être repoussés en 626 (miracle commémoré le Samedi de l’Acathiste), et que la ville fut sauvée des Perses (677), des Arabes (717) et de la révolte du général Thomas (822). Lors de l’invasion surprise des Russes en juin 860 – alors que l’empereur Michel III combattait les Arabes -, le Patriarche saint Photius se rendit aux Blachernes, fit le tour des rempart et descendit jusqu’à la mer avec le saint Voile qu’il trempa dans le Bosphore. Peu de temps après la flotte russe du prince Askold, qui comprenait 200 voiles, fut abîmée par une tempête. A la suite de cet évènement, Constantinople et la Russie établirent des relations diplomatiques, un premier évêque fut envoyé à Kiev et le prince Askold reçut le saint baptême. Cette première évangélisation de la Russie ne dura cependant pas et le successeur d’Askold fut un païen.

    Cette fête du 2 juillet fut la première grande fête mariale à Constantinople, plus ancienne même que l’institution de la fête de la Dormition au 15 août, mais elle annonçait déjà cette célébration, car il s’agissait d’une pièce d’étoffe que la Mère de Dieu aurait laissé aux apôtres au moment de mourir. La célébrité tant du sanctuaire que de la fête de la Déposition du précieux vêtement, devenue très grande, suscita l’introduction de cette fête du 2 juillet en Occident sous le nom de fête de la Visitation de la Sainte Vierge.

    L’église des Blachernes (où était également conservée la relique du saint Suaire, maintenant à Turin) conservait toujours les précieuses reliques des vêtements de Marie après le sac de la ville par les Croisés, en l’an 1204. En effet, le pèlerin russe Etienne de Novgorod, visitant Constantinople vers l’an 1350, en témoigne : “Nous sommes arrivés aux Blachernes, où se trouve la robe sur un autel dans un reliquaire scellé.” Reconstruite après un incendie en 1070, l’église fut définitivement détruite par un incendie accidentel en 1434. A la fin du XIVème siècle, une part du vêtement de la Vierge des Blachernes fut offerte à saint Denys, archevêque de Souzdal et transférée de Constantinople en Russie. La sainte Robe de la Mère de Dieu, qui avait tant de fois sauvé Constantinople, accomplit le même miracle à Moscou assiégée par les Tatars le 2 juillet 1451. En souvenir de cette délivrance miraculeuse, saint Jonas de Moscou fit construire au Kremlin l’église de la Déposition du vêtement de la Mère de Dieu. Reconstruite après un incendie en 1484-1486, cette église fut la cathédrale principale des métropolites et patriarches de Moscou jusqu’à la construction de la cathédrale des Douze Apôtres sous le patriarche Nikon.

    A noter que 3 autres vêtements de la Vierge conservés en Occident furent offerts à Charlemagne par l’empereur byzantin. Le premier des trois resta à Aix-la-Chapelle, mais en 876 l’empereur Charles II le Chauve offrit le second à la cathédrale de Chartres et le troisième à l’Abbaye Saint-Corneille de Compiègne.

    A la petite entrée :
    1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi !
    2. Tropaire du vêtement de la Mère de Dieu, ton 8 : Mère de Dieu toujours-vierge, protection des mortels, * à ta ville tu donnas comme une enceinte fortifiée * la Robe et la Ceinture de ton corps immaculé * échappant à la corruption en vertu de ton enfantement virginal, * car en toi la nature et le temps sont renouvelés; * c’est pourquoi nous te prions de pacifier notre vie ** et d’accorder à nos âmes la grâce du salut.
    3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
    4. Kondakion du dimanche, ton 5 : Des enfers où tu descendis, mon Sauveur, * tu as brisé les portes, Tout-Puissant, * pour ressusciter les morts, ô Créateur ; * et tu brisas l’aiguillon de la mort, * Adam fut délivré de la malédiction ; * et nous, Seigneur, nous te crions : ** sauve-nous, dans ton amour pour les hommes.
    5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    6. Kondakion du vêtement de la Mère de Dieu, ton 4 : Comme voile d’immortalité, * Vierge comblée de grâce par Dieu, * tu as donné aux croyants * le Vêtement avec lequel * tu couvrais ton corps sacré, * divine protection des mortels ; * avec amour nous célébrons comme fête sa Déposition * et nous chantons avec foi : ** Réjouis-toi, ô Vierge, fierté des chrétiens.
    Prokimen
    Du dimanche, ton 5 :
    ℟. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
    ℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).
    De la Mère de Dieu, ton 3 :
    ℟. Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur (Luc 1, 46).
    Epîtres
    Du dimanche : Romains (§ 110) XII, 6-14.
    De la Mère de Dieu : Hébreux (§ 320) IX, 1-7.
    Alleluia
    Du dimanche, ton 5 :
    ℣. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
    ℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).
    De la Mère de Dieu
    Evangile
    Du dimanche : Matthieu (§ 29) IX, 1-8.
    De la Mère de Dieu : Luc (§ 54) X, 38-42 & XI, 27-28.
    Verset de communion
    Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
    De la Mère de Dieu : J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur (Psaume 115, 13). Alleluia, alleluia, alleluia.

    Antoine de Boësset – Premier Te Deum

    Attribuable à Antoine de Boësset, sieur de Villedieu (1587 † 1643).
    Maître de la musique de la Reine.
    Premier Te Deum.
    4 voix (SATB ou SSAB) et basse continue.
    12 pages – Ut majeur (ou Si bémol majeur).

    Ce magnifique Te Deum a quatre voix figure dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale de France connu sous le nom de manuscrit “Deslauriers” mais qui semble avoir été le répertoire personnel d’André Péchon, maître de chapelle de la cathédrale de Meaux au XVIIème siècle, dans lequel celui-ci a consigné les œuvres des compositeurs qu’il admirait tout particulièrement. Dans ce manuscrit, fondamental pour la connaissance de la musique française au temps de Louis XIII, un corpus de pièces se détachent très nettement par leur style et leur composition vocale insolite (le plus souvent 3 voix de femmes, basse & basse continue). En marge de certaines, le copiste a indiqué Boësset. L’attribution plus précise de ces œuvres a entraîné une vieille dispute entre musicologues (et ce dès Sébastien de Brossard au XVIIIème siècle) : ces œuvres devaient-elles être attribuées à Antoine de Boësset, sieur de Villedieu (1587 † 1643), surintendant de la Musique du Roi Louis XIII, maître de la musique d’Anne d’Autriche et des bénédictines de Montmartre, ou bien à son fils Jean-Baptiste de Boësset, écuyer, sieur de Dehaut (1614 † 1685) qui occupa les mêmes fonctions que son père à la cour où il fut également gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi ? La question parait définitivement tranchée en faveur du père depuis l’article que Peter Bennett fit paraître en 2005 dans la Revue française de Musicologie : Antoine Boësset’s sacred music for the royal abbey of montmartre : Newly identified polyphony and plain-chant musical from the “Deslauriers” Manuscript (F-Pn Vma ms. rés. 571). Se fondant sur une datation des différents papiers du manuscrit Deslauriers et sur la reprise des thèmes du plain-chant propre à Montmartre, l’auteur montre de façon convaincante le lien entre ce corpus et les bénédictines de Montmartre et dès lors son attribution au père (plus connu par ailleurs pour ses nombreux airs de cours publiés).

    L’inédite répartition des voix dans ce corpus (deux dessus, un bas dessus, une basse, avec la basse continue) s’expliquerait donc par un usage dans un monastère féminin (la basse serait chantée par Boësset selon Peter Bennett (?!)). Pourtant plusieurs musicologues s’étaient aperçus que si l’on répartissait les voix autrement, la marche harmonique de ces œuvres sonnaient nettement mieux. Denise Launay en particulier préconisait la mutation du second dessus en taille, ce que nous avons suivi ici pour cette transcription (et en effet, cela sonne parfaitement bien ainsi). En transcription moderne, il ne serait de toutes manières pas difficile de lire la partie de ténor par un soprano 2. Nous donnons deux versions de cette partition : en ut majeur (ton original) ou en si bémol majeur. La version en ut majeur prise en la 415 parait être idéale.

    Le Te Deum est un chant liturgique joyeux chanté à la fin de l’office nocturne les jours de fête. Il a été aussi employé pour rendre grâce à Dieu lors de circonstances extraordinaires. Deux Te Deum à 4 voix figurent l’un à la suite de l’autre dans le manuscrit Deslauriers. Nous donnons en transcription le premier d’entre eux, écrit “en musique”, admirable en vitalité et en intentions musicales. Le second Te Deum du manuscrit Deslauriers présente des versets polyphoniques à alterner avec le plain-chant. Peter Bennett estime, au vu du contexte des autres œuvres autour de ces deux pièces dans le manuscrit Deslauriers, que ces Te Deum purent être utilisés pour des professions solennelles au Monastère de Montmartre.

    Il n’est pas facile de mettre en musique le texte long du Te Deum. Le nombre important des versets pourrait induire un morcellement des idées musicales, écueil dans lequel ne tombe pas Boësset. Les signes de mesures sont alternativement le C & le C barré. Ils indiquent un changement de vitesse (plus qu’un changement de battue : il convient sans doute de battre toute l’œuvre à deux temp, vif ou long donc en alternance). Le C barré indique en effet un rythme plus lent (il est employé notamment pour tous les passages recueillis et ceux où la liturgie impose une inclinaison (“Sanctus, Sanctus, Sanctus”) ou un agenouillement (“Te ergo quæsumus”). Nous avons aussi indiqué l’alternance entre solistes & chœur, fortement suggérée par l’écriture musicale, en employant une convention éditoriale en usage au XVIIème siècle : les parties solistes sont en caractères italiques, les parties chorales en caractères droits.

    Pour mémoire voici le texte du Te Deum, qui remonte pour sa première partie (peut-être une anaphore eucharistique primitive) au IVème siècle, sa seconde partie est tout aussi ancienne et comprend des versets qui étaient communs à plusieurs offices & que se sont agrégés au Te Deum.

    Te Deum laudámus: te Dominum confitémur.
    Te ætérnum Patrem, omnis terra venerátur.
    Tibi omnes Ángeli, tibi Cæli et universæ Potestátes:
    Tibi Chérubim et Séraphim incessábili voce proclámant:
    (Fit reverentia) Sanctus, Sanctus, Sanctus, Dóminus Deus Sábaoth.
    Pleni sunt cæli et terra majestátis glóriæ tuæ.
    Te gloriósus Apostolórum chorus,
    Te Prophetárum laudábilis númerus,
    Te Mártyrum candidátus laudat exércitus.
    Te per orbem terrárum sancta confitétur Ecclésia:
    Patrem imménsæ majestátis;
    Venerándum tuum verum et unícum Fílium;
    Sanctum quoque Paráclitum Spíritum.
    Tu Rex glóriæ, Christe.
    Tu Patris sempitérnus es Fílius.
    Tu, ad liberándum susceptúrus hóminem,
    non horruísti Vírginis úterum.
    Tu, devícto mortis acúleo,
    aperuísti credéntibus regna cælórum.
    Tu ad déxteram Dei sedes, in glória Pátris.
    Judex créderis esse ventúrus.
    Sequens versus dicitur flexis genibus.
    Te ergo quæsumus, tuis fámulis subveni, quos pretióso sánguine redemísti.
    Ætérna fac cum Sanctis tuis in glória numerári.
    Salvum fac pópulum tuum, Dómine, et bénedic heréditati tuæ.
    Et rege eos, et extólle illos usque in ætérnum.
    Per síngulos dies benedícimus te;
    Et laudámus nomen tuum in sæculum, et in sæculum sæculi.
    Dignáre, Dómine, die isto sine peccáto nos custodíre.
    Miserére nostri, Dómine, miserére nostri.
    Fiat misericórdia tua, Dómine, super nos, quemádmodum sperávimus in te.
    In te, Dómine, sperávi: non confúndar in ætérnum.
    C’est toi, Dieu, que nous louons,
    c’est toi, Seigneur, que nous confessons.
    C’est toi, Père éternel, que toute la terre vénère.
    C’est toi que tous les Anges,
    c’est toi que les cieux & toutes les puissances,
    c’est toi que les Chérubins & Séraphins, d’une voix incessante proclament :
    (On s’incline pendant le Trisaghion) Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu des Armées.
    Ciel & terre sont pleins de la majesté de ta gloire.
    C’est toi que le glorieux chœur des Apôtres,
    c’est toi que la vénérable multitude des Prophètes,
    c’est toi que l’éclatante armée des Martyrs,
    c’est toi que par toute la terre la sainte Eglise confesse :
    Père d’immense majesté,
    vénérant ton véritable & unique Fils, & le Saint-Esprit Paraclet.
    C’est toi le roi de gloire, Christ.
    C’est toi le Fils éternel du Père.
    C’est toi qui pour libérer & assumer l’homme, n’as pas dédaigné le sein de la Vierge.
    C’est toi qui, brisant l’aiguillon de la mort, as ouvert aux croyants le Règne des cieux.
    C’est toi qui trônes à la dextre de Dieu dans la gloire du Père.
    Nous croyons que tu es le juge qui doit venir.
    (On fléchit les genoux pour le verset suivant)
    Aussi nous te prions d’assister tes serviteurs que tu as rachetés de ton précieux sang.
    Comptes-nous avec tes saints dans la gloire éternelle.
    Sauve ton peuple, Seigneur, & bénis ton héritage.
    Et conduis-les & élève-les jusque dans l’éternité.
    Chaque jour nous te bénirons, & nous louerons ton nom dans les siècles des siècles.
    Daigne, Seigneur, en ce jour, nous garder sans péchés.
    Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous.
    Que ta miséricorde, Seigneur, soit sur nous, selon l’espérance que nous avons mise en toi.
    En toi, Seigneur, j’ai espéré, je ne serai point confondu à jamais.

    Les premières mesures de cette partition :


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    Programme du VIème dimanche après la Pentecôte

    Saint-Eugène, le dimanche 8 juillet 2012, grand’messe de 11h.

    Outre la très belle épître baptismale de saint Paul aux Romains, la liturgie de ce jour nous fait lire le récit de la multiplication des pains dans Marc au chapitre VIII : “Après la guérison du flux de sang dont souffrait la femme figure de l’Église, après la mission d’évangéliser donnée aux Apôtres, l’aliment de la grâce céleste est distribué aux âmes affamées que ne saurait rassasier l’ancienne Loi mourante.” (Saint Ambroise de Milan).

  • Propre grégorien du jour
  • Procession d’entrée : orgue
  • Kyriale XI – Orbis factor
  • Credo I
  • Pendant les encensements de l’offertoire : chant du Dirigatur du IVème ton – faux-bourdon parisien (édition de 1739)
  • Après la Consécration : O salutaris Hostia
  • Pendant la communion : Quicumque baptizati sumus in Christo et psaume 113, In exitu Israel – Répons processionnel des anciennes liturgies gallicanes – chant de Verneuil
  • Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Après le dernier Evangile : Sub tuum præsidium
  • Procession de sortie : orgue
  • Organiste invité : Cédric Couëtte.

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