Programme du XIVème dimanche après la Pentecôte – saint Pimène le Grand – ton 5

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 9 septembre 2012 du calendrier grégorien – 27 août 2012 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable père Pimène le Grand. Egyptien de naissance (il nait vers 340), saint Pimène (ou Poemène, Poémen, Pœmen, Pamin, Bimin) se retira au désert Scété (Ouadi Natroun) aux tous premiers temps du monachisme, où il semble avoir été disciple de saint Macaire. Il fut accompagné dans sa retraite monastique au désert par ses six frères, l’aîné s’appelait Anub et le benjamin Pesius. Après la première destruction de Scété par la tribu berbère des Mazices en 407, les sept frères allèrent s’établir plus à l’Est à Terenouthis (Kôm Abou Billou).

Le Seigneur octroya à Pimène le don de guérir les malades. Une princesse romaine atteinte d’une maladie incurable s’était rendue dans divers églises et monastères mais ne guérissait pas. Elle arriva à Antinoë et le gouverneur l’accompagna avec ses hommes chez saint Pimène. Lorsqu’on l’avisa de son arrivée, il ne daigna pas aller à sa rencontre en disant : “Qu’ai-je à faire avec les rois de la terre ?” Mais, devant l’insistance des frères, il sortit la retrouver et elle se prosterna à ses pieds. Il pria sur de l’huile et elle en fut ointe. Alors, elle guérit instantanément et voulut lui faire des présents mais il n’accepta que des vases pour l’autel : une patène, un calice et une croix en or. Saint Pimène parvint à un si haut degré de perfection qu’il fut comme le père, le directeur & l’éducateur de tous les anachorètes d’Egypte et de la Thébaïde. Il laissa de nombreux apophtegmes (son nom apparait dans environ 300 des Apophtegamata Patrum, ce qui en fait l’Abba le plus cité), dont voici un florilège :

  • A quelqu’un qui l’interrogeait sur la dureté de cœur, Abba Poemen a répondu : “La nature de l’eau est tendre, celle de la pierre est dure ; mais si l’eau coule constamment goutte à goutte sur la pierre, elle la creuse peu à peu. De même la parole de Dieu amollit notre cœur endurci. L’homme qui entend fréquemment la parole de Dieu laisse son cœur s’ouvrir à la crainte de Dieu.”
  • Un frère interrogea Abba Poemen en disant : “Que faire, car je suis négligent dans ma façon de demeurer en cellule ?” Le vieillard lui dit : “Ne méprise personne, ne juge personne, ne dis de mal de personne, & Dieu te procurera le repos & tu demeureras sans trouble dans ta cellule”.
  • Abba Poemen dit : “La volonté de l’homme est un grand mur d’airain entre lui et Dieu (Jérémie 1, 18). C’est une pierre qui fait obstacle. Si tu tournes le dos à cette volonté égoïste, tu dis, toi aussi : “Avec Dieu, je sauterai le grand mur” (Psaume 17, 30). Mais si la recherche de la justice va de pair avec la volonté propre, c’est que l’homme est malade”.
  • Un frère dit à l’Abba Poemen : “J’ai fait un gros péché et je veux en faire pénitence durant trois ans”. Le vieillard lui dit : “C’est beaucoup !” Et le frère lui dit : “Au moins une année !” Le vieillard lui dit de nouveau : “C’est beaucoup !”. Ceux qui étaient présents lui dirent : “Quarante jours !” Il dit encore : “C’est beaucoup !” Et il ajouta : “Moi, je vous dis que si un homme se repent de tout son coeur et ne recommence pas à commettre le péché, trois jours suffisent pour que Dieu l’accueille !”
  • On a dit d’Abba Arsène que toute sa vie, assis à son travail manuel, il avait un linge sur lui à cause des larmes qui coulaient de ses yeux. Abba Poemen, ayant appris qu’il était mort, dit en pleurant : “Bienheureux es-tu, Abba Arsène, d’avoir pleuré sur toi-même en ce monde ! Car celui qui ne pleure pas sur lui-même ici-bas, pleurera éternellement. Ainsi, soit ici-bas, de plein gré, soit là-bas dans les tourments, il est impossible de ne pas pleurer”.
  • Abba Poemen disait souvent : “Ce qu’il nous faut, c’est une intelligence en éveil”.
  • Quelques-uns des vieillards vont chez Abba Poemen et lui disent : “A ton avis, quand nous voyons un frère dormir à l’office, faut-il le secouer pour qu’il se tienne éveillé durant la prière ? “. Il leur dit : “Moi, quand je vois le frère dormir, je lui mets la tête sur mes genoux et je le fais reposer”.
  • Abba Joseph raconte : Abba Isaac dit : “Un jour, j’étais assis à côté d’Abba Poemen et je le vis en extase. Comme j’étais très libre pour lui parler, je me prosternais et le suppliais, disant : “Dis-moi où tu étais”. Et lui, contraint, me dit : “Ma pensée était là où se trouve la sainte Marie, Mère de Dieu, qui pleurait sur la croix du Sauveur. Et pour moi, je voudrais tout le temps pleurer ainsi”.
  • Abba Poemen dit : “Celui qui réjouit le plus l’Ennemi, c’est celui qui ne veut pas montrer ses pensées à son Abba”.
  • Abba Poémen dit : “Un jour, quelqu’un a demandé à Abba Paèsios : Que faire à mon âme, car elle est insensible et ne craint pas Dieu”. Et Abba Paèsios lui dit : “Attache-toi à un homme qui craint Dieu, et vivant près de lui, toi aussi, tu apprendras à craindre Dieu”.
  • Un frère interroge Abba Poemen et lui dit : ” Des frères habitent avec moi ; veux-tu que je leur commande ? ” Le vieillard répond : “Non, mais fais d’abord le travail, et s’ils veulent vivre, ils veilleront sur eux-mêmes”. Le frère lui dit : “Mais ce sont eux-mêmes, Père, qui veulent que je leur commande”. Le vieillard lui dit : “Non, mais deviens leur modèle, non pas leur législateur”.
  • L’Abba Poémen a dit : “Le deuil est à double action : il travaille et il garde”.
  • Un jour qu’Abba Isaac était assis chez l’Abba Poemen, on entendit le cri d’un coq. Il lui dit : “Il y a donc cela ici, Abba ?”. Le vieillard lui dit : “Isaac, pourquoi me forcer à parler ? Toi et tes semblables, vous entendez cela. Mais celui qui est vigilant n’en a nul souci”.
  • Un frère dit à abba Poemen : “Si je tombe dans une faute lamentable, ma pensée me ronge et me reproche : Pourquoi es-tu tombé ?” L’ancien lui dit : “À l’heure même où l’homme succombe à l’égarement, s’il dit : J’ai péché, aussitôt c’est fini.”
  • Abba Poemen a dit encore : Il y a une voix qui crie à l’homme jusqu’à son dernier souffle : “Aujourd’hui, convertis-toi.”
  • Abba Poemen a dit que le bienheureux abba Antoine disait : Le grand exploit de l’homme, c’est de prendre sur lui sa faute devant le Seigneur et de s’attendre à la tentation jusqu’au dernier souffle.
  • Un frère demanda à abba Poemen : “Que dois-je faire pour mes péchés ?” L’ancien lui dit : “Qui veut racheter ses péchés, les rachète par les pleurs, et qui veut acquérir les vertus, les acquiert par les pleurs.”
  • Un frère demanda à abba Poemen : “Si l’homme tombe dans quelque péché et se convertit, obtiendra-t-il le pardon de Dieu ?” L’ancien lui dit : “Assurément Dieu, qui a commandé aux hommes de pardonner, ne le fera-t-il pas lui-même davantage ? Il a commandé en effet à Pierre de pardonner jusqu’à soixante-dix-sept fois sept fois”
  • Abba Poemen a dit : Se jeter en présence de Dieu, ne pas s’estimer soi-même et rejeter derrière soi la volonté propre, sont les instruments de l’âme.
  • Abba Joseph dit : Un jour, nous sommes assis avec Abba Poémen. Il parle d’Abba Agathon. Nous lui disons : “Agathon est bien jeune. Pourquoi l’appelles-tu Abba ?”. Abba Poémen dit : “Parce que sa bouche fait de lui un Abba”.
  • Abba Pœmen disait qu’Abba Jean avait dit : “Les saints ressemblent à un jardin dont les arbres portent des fruits variés, tout en étant arrosés par la même eau. De fait, autre est l’activité de tel saint, autre celle de tel autre, mais c’est un seul Esprit qui agit en eux tous.”
  • Et enfin ce dernier apophtegme, qui traduit bien le caractère de saint Pimène : Un frère interrogea Abba Poemen en disant : “Un héritage m’a été laissé, que dois-je en faire ?” Le vieillard lui dit : “Va, reviens dans trois jours et je te le dirai.” Il revint donc selon ce qui lui avait été fixé. Et le vieillard dit : “Qu’ai-je à te dire, frère ? Si je te dis de le donner à l’église, ils y feront des banquets ; si je te dis de le donner à ta parenté, tu n’en tireras aucun profit ; si je te dis de le donner aux pauvres, tu négligeras de le faire. Fais donc comme tu veux, cela ne me regarde pas.”

Saint Poemen mourut à l’âge avancé de 110 ans en 450.

Saint Pimène est fêté également à la date du 27 août au rit romain. Voici la courte notice du Martyrologe romain à cette date :

Dans la Thébaïde, saint Pœmen, anachorète.

L’Eglise copte le classe parmi les martyrs sans effusion de sang et le fête le 4 du “mois” épagomène de Pi Kogi Enavot (El Nasi en arabe), qui correspond bien à la même date du 27 août julien (= 9 septembre grégorien).

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A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi !
2. Tropaire du vénérable Père, ton 8 : Par les flots de tes larmes tu as fait refleurir le stérile désert, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * tu devins un phare éclairant le monde entier en resplendissant de miracles ; ** Pimène notre Père, prie le Christ Dieu, de sauver nos âmes.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du vénérable Père, ton 4 : De tes combats lumineux, vénérable Père, * voici le jour de la sainte mémoire, * il réjouit les âmes des croyants, * Pimène divinement sage, ** tu es notre vénérable Père.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 5 : Des enfers où tu descendis, mon Sauveur, * tu as brisé les portes, Tout-Puissant, * pour ressusciter les morts, ô Créateur ; * et tu brisas l’aiguillon de la mort, * Adam fut délivré de la malédiction ; * et nous, Seigneur, nous te crions : ** sauve-nous, dans ton amour pour les hommes.

Prokimen
Du dimanche, ton 5 :
℟. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).
[Du vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).]

Epîtres
Du dimanche : II Corinthiens (§ 170) I, 21 – II, 4.
Du vénérable Père : Galates (§ 213) V, 22 – VI, 2.

Alleluia
Du dimanche, ton 5 :
℣. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).

Evangiles
Du dimanche : Matthieu (§ 89) XXII, 1-14.
Du vénérable Père : Matthieu (§ 10) IV, 25 – V, 12.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux.
Du vénérable Père : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

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