Programme du XXIIIème dimanche après la Pentecôte – Saints Platon & Romain – ton 6

Le martyre de saint Platon d'Ancyre - Fresque du monastère de Dyonisiou (Mont Athos), 1547Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 1er décembre 2013 du calendrier grégorien – 18 novembre 2013 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VI de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour le saint martyr Platon d’Ancyre.

Saint Platon vivait à Ancyre (actuelle Ankara), en Galatie, sous le règne de l’empereur Maximien (285-305) et était le frère selon la chair du saint martyr Antiochus (fêté le 18 juillet). Comme il confessait publiquement sa foi au Christ et encourageait les Chrétiens à rester fermes dans la persécution, il fut arrêté par les soldats de l’empereur et conduit devant le gouverneur Agripinus. Inébranlable dans sa conviction malgré son jeune âge, il fut d’abord frappé par douze soldats, puis étendu sur un lit de bronze brûlant, et il eut la chair déchirée et brûlée par toutes sortes de tortures. Devant le spectacle de ses souffrances, un grand nombre de païens embrassa la Foi. Le saint Martyr éleva vers Dieu sa prière au milieu des tourments et les Puissances angéliques répondirent : “Amen !” de manière à ce que tous les spectateurs entendent ce témoignage de l’assistance de l’Eglise du ciel dans les combats du Saint athlète du Christ. Après d’autres supplices, saint Platon fut décapité et partit rejoindre l’assemblée des Saints. Saint Platon est commémoré au 22 juillet au Martyrologe romain :

A Ancyre, en Galatie, l’anniversaire de saint Platon, martyr. Sous le lieutenant Agrippin, il fut battu de verges, déchiré avec des ongles de fer, et souffrit d’autres genres de tourments très cruels ; il eut enfin la tête tranchée et remit à Dieu son âme invincible. Ses miracles accomplis pour venir en aide aux captifs, sont attestés par les Actes du second concile de Nicée.

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Saint Romain d'AntiocheNous fêtons également en ce jour le saint martyr Romain, diacre et exorciste de l’Eglise de Césarée de Palestine, qui souffrit généreusement le martyre à Antioche lors de la persécution de Dioclétien (303), ainsi que le saint garçon Barulas qui l’accompagna dans sa passion.

Saint Romain (ou Roman) exerçait les offices de diacre & d’exorciste dans l’Eglise de Césarée quand furent publiés en 303 les édits de la grande persécution de Dioclétien et de Maximien. Il se trouvait alors à Antioche lorsqu’on commença à y démolir les églises. Comme il exhortait les chrétiens à défendre leurs sanctuaires & qu’il relevait le courage d’un grand nombre, il fut arrêté et traduit devant le juge Asclépiade. Au cours du procès, un enfant, Barulas (Barallaha en syriaque, et par contraction Barlaha), avait été pris par hasard dans la foule pour apporter son témoignage. Or l’enfant loua le Dieu de Jésus-Christ et, pour cela, il fut battu de verges et Asclépiade eut l’inhumanité de le faire décapiter. Avant sa mort, le saint garçon pria sa mère, présente à l’exécution de son fils, de lui donner à boire, et sa mère ne cessa de l’encourager, le priant de supporter toutes ses souffrances pour le Seigneur Jésus-Christ. S’élevant au dessus des sentiments de la nature, elle tint la tête de son fils sur le billot et eut l’autorisation ensuite d’enterrer son corps.

Asclépiade condamna saint Romain à être brûlé vif après avoir été flagellé et déchiré par des crocs de fer. L’exécution devait se faire en présence de Dioclétien qui était alors à Antioche. Une averse empêcha le feu de prendre et saint Romain louait Dieu tout en se moquant de ses bourreaux et des idoles impies des païens. L’empereur le fit amener et commua la sentence, ordonnant qu’on coupa la langue de saint Romain jusqu’à la racine. On le jeta ensuite en prison pour plusieurs mois, et le saint continua cependant à parler malgré son supplice. Enfin, on l’étrangla dans la prison le 17 novembre 303. Cependant, sa fête liturgique est célébrée le 18 novembre, tant en Orient qu’en Occident. Voici du reste sa notice au Martyrologe romain du 18 novembre :

A Antioche, l’anniversaire de saint Romain, martyr. Au temps de l’empereur Galère, comme il voyait le préfet Asclépiade faire irruption dans une église et s’efforcer de la renverser de fond en comble, il exhorta les autres chrétiens à entraver ce dessein. Pour ce motif, après avoir souffert d’affreux tourments et avoir eu la langue coupée (ce qui cependant ne l’empêchait pas de célébrer les louanges de Dieu), il fut étranglé en prison et honoré de la couronne du martyre. Avant lui souffrit aussi un petit enfant, nommé Barulas, qui, interrogé par le préfet sur ce qui était le plus raisonnable, ou d’adorer un seul Dieu, ou d’en reconnaître plusieurs, avait répondu qu’il fallait croire au seul Dieu qu’adorent les chrétiens ; pour ce motif il fut battu de verges et décapité.

Le culte de saint Romain & de saint Barulas s’est répandu très tôt en Orient comme en Occident. Le martyre de saint Romain est bien connu car il a été rapporté par Eusèbe de Césarée (Traité de la Résurrection, livre 2 & Livre des Martyrs de Palestine, chap. 2). Saint Jean Chrysostome prononça un Panégyrique en son honneur à Antioche, le jour de sa fête (43ème discours). On trouve un second panégyrique de saint Romain dans les œuvres attribuées à saint Jean Chrysostome, mais qui doit être d’un autre prêtre d’Antioche contemporain. Enfin, nous possédons un troisième panégyrique de ce saint parmi les homélies publiées sous le nom d’Eusèbe d’Emèse (Sermon 50).

Surtout, le poète espagnol Prudence (348 † c. 405/410) consacre à saint Romain un long poème très bien documenté, qui a été rangé à l’époque moderne comme 10ème hymne de son Peristephanon. Cette pièce de 1140 vers en trimètres iambiques, intitulée Romanus, Contre les païens est un des rares exemples de quasi “tragédie” écrite par un auteur chrétien dans l’Antiquité. La fête de saint Romain a été célébrée de bonne heure au 18 novembre dans le rit hispano-mozarabe. Voici la première strophe de l’hymne, qui doit remonter à l’époque wisigothique :

Romane, Christi fortis adsertor Dei,
Elinguis oris organum fautor move:
Largire comptum carmen, et faustissimum,
Fac ut tuarum mira laudum concinam.

En araméen, Barallaha signifie Enfant (ou serviteur) de Dieu. Dans le rit hispano-mozarabe, le saint martyr Barulas est nommé Théodule, mot grec qui a la même signification.

Autre témoignage de la dévotion précoce des Espagnols à saint Romain, de nombreuses églises ibériques lui sont dédiées, dont l’une des plus anciennes églises de Tolède (Eglise Saint Román, actuel Musée des Conciles de Tolède et de la Culture wisigothique). Si le bâtiment actuel remonte au XIIIème siècle, il succède à une basilique wisigothique transformée en mosquée avant le XIème siècle, elle même établie sur une première basilique antique. C’est pour une autre église Saint-Romain à Séville que Francisco de Zurbarán a peint un célèbre tableau du saint tenant sa langue, accompagné du saint garçon Barulas.

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Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire des martyrs. Kondakion : du dimanche.

Tropaires des Béatitudes : huit tropaires du ton dominical :
1. Souviens-toi de moi, Dieu Sauveur, * quand tu entreras dans ton royaume, ** seul Ami des hommes, sauve-moi.
2. Adam fut séduit par l’arbre défendu, * mais par celui de la Croix tu as sauvé * le bon Larron s’écriant : ** Dans ton royaume, Seigneur, souviens-toi de moi.
3. Ayant brisé les portes & les verrous de l’Enfer, * tu as ressuscité, Source de vie, * Sauveur, tous ceux qui s’écrient : ** Gloire à ta sainte Résurrection.
4. Souviens-toi de moi, Seigneur * qui par ta sépulture triomphas de la mort * & comblas de joie l’univers, ** Dieu de tendresse, par ta Résurrection.
5. Les Myrophores venues au tombeau * entendirent l’Ange proclamer : * Il est vraiment ressuscité, ** le Christ qui illumine le monde entier.
6. Le Christ qui fut cloué * sur le bois de la croix * & sauva le monde de l’erreur, ** chantons-le tous d’un même chœur.
7. Glorifions le Père & le Fils * & l’Esprit de sainteté, * disant à l’indivise Trinité : ** sauve nos âmes, nous t’en prions.
8. O Vierge qui a conçu de merveilleuse façon * & mis au monde en ces derniers temps * ton propre Créateur, ** sauve les fidèles qui te magnifient.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 6 : Devant ton sépulcre les Puissances des cieux, * autant que les soldats, furent frappées d’effroi ; * et Marie (Madeleine) se tenait près du tombeau, * cherchant ton corps immaculé ; * mais tu brisas l’Enfer sans te laisser vaincre par lui, * tu rencontras la Vierge et nous donna la vie. * Ressuscité d’entre les morts, ** Seigneur, gloire à toi.
2. Tropaire des Martyrs, ton 4 : Tes Martyrs, Seigneur, pour le combat qu’ils ont mené * ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité ; * animé de ta force, ils ont terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; ** par leurs prières sauve nos âmes.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion des Martyrs, ton 3 : Ta mémoire, saint Platon, réjouit le monde entier, * appelant les fidèles vers ton temple sacré ; * tous ensemble nous y chantons * avec allégresse tes hauts faits * et dans la foi nous nous écrions : ** Délivre des barbares ce qui fut ta cité.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 6 : De sa main vivifiante le Seigneur source-de-vie, * le Christ notre Dieu, * a fait surgir tous les morts des ténèbres de l’Enfer, * accordant la résurrection à tout le genre humain ; * il est vraiment notre Sauveur, ** notre vie, notre résurrection et le Dieu de l’univers.

Prokimen
Du dimanche, ton 6 :
℟. Sauve, Seigneur ton peuple, et béni ton héritage (Psaume 27, 9).
℣. Vers Toi, Seigneur, j’appelle : mon Dieu, ne reste pas silencieux en face de moi (Psaume 27, 1).

Epître
Du dimanche : Ephésiens (§ 220) II, 4-10.
Et il nous a ressuscités avec lui, et nous a fait asseoir dans le ciel en Jésus-Christ.

Alleluia
Du dimanche, ton 6 :
℣. Ton amour, Seigneur, à jamais je le chante, d’âge en âge ma parole annonce ta fidélité (Psaume 88, 2).
℣. Car j’ai dit : l’amour est bâti à jamais, aux cieux tu as fondé ta fidélité (Psaume 88, 3).

Evangile
Du dimanche : Luc (§ 66) XII, 16-21.
Mais Dieu dit à cet homme : Insensé que tu es ! on va te redemander ton âme cette nuit même ; et pour qui sera ce que tu as amassé ?

Versets de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux (Psaume 148, 1).

Partitions du propre de ce dimanche.

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