Saint-Eugène, le dimanche 8 juin 2014, grand’messe de 11h. Pas de répétition le samedi 7 juin (pèlerinage de Chartres & vigiles de la Pentecôte à la paroisse byzantine de la Très-Sainte-Trinité).
“Sous le règne des figures, le Seigneur marqua déjà la gloire future du cinquantième jour. Israël avait opéré, sous les auspices de l’agneau de la Pâque, son passage à travers les eaux de la mer Rouge. Sept semaines s’écoulèrent dans ce désert qui devait conduire à la terre promise, et le jour qui suivit les sept semaines fut celui où l’alliance fut scellée entre Dieu et son peuple. La Pentecôte (le cinquantième jour) fut marquée par la promulgation des dix préceptes de la loi divine, et ce grand souvenir resta dans Israël avec la commémoration annuelle d’un tel événement. Mais ainsi que la Pâque, la Pentecôte était prophétique : il devait y avoir une seconde Pentecôte pour tous les peuples, de même qu’une seconde Pâque pour le rachat du genre humain. Au Fils de Dieu, vainqueur de la mort, la Pâque avec tous ses triomphes ; à l’Esprit-Saint, la Pentecôte, qui le voit entrer comme législateur dans le monde placé désormais sous sa loi.
Mais quelle dissemblance entre les deux Pentecôtes ! La première sur les rochers sauvages de l’Arabie, au milieu des éclairs et des tonnerres, intimant une loi gravée sur des tables de pierre ; la seconde en Jérusalem, sur laquelle la malédiction n’a pas éclaté encore, parce qu’elle contient dans son sein jusqu’à cette heure les prémices du peuple nouveau sur lequel doit s’exercer l’empire de l’Esprit d’amour. En cette seconde Pentecôte, le ciel ne s’assombrit pas, on n’entend pas le roulement de la foudre ; les cœurs des hommes ne sont pas glacés d’effroi comme autour du Sinaï ; ils battent sous l’impression du repentir et de la reconnaissance. Un feu divin s’est emparé d’eux, et ce feu embrasera la terre entière. Jésus avait dit : “Je suis venu apporter le feu sur la terre, et quel est mon vœu, sinon de le voir s’éprendre ?” L’heure est venue, et celui qui en Dieu est l’Amour, la flamme éternelle et incréée, descend du ciel pour remplir l’intention miséricordieuse de l’Emmanuel.” (dom Guéranger).
La descente du Saint-Esprit sur les Apôtres au Cénacle étant survenue à la troisième heure du jour, l’heure de Tierce est aujourd’hui célébrée très solennellement. Son hymne usuelle, Nunc Sancte nobis Spiritus est en ce jour remplacée par le chant solennel du Veni Creator. En France, il est de coutume que là où l’on ne peut chanter l’office de Tierce, la grand’messe de la Pentecôte soit précédée du chant public du Veni Creator, auquel une indulgence plénière est accordée en ce jour aux conditions ordinaires.
- Propre grégorien du jour – Kyriale : Messe IV – Cunctipotens
- Procession d’entrée: orgue
- Veni Creator Spiritus – plain-chant & alternances polyphoniques du chanoine Nicolas-Mammès Couturier (1840 † 1911), maître de chapelle de la cathédrale de Langres (on peut gagner une indulgence plénière aux conditions ordinaires pour le chant solennel du Veni Creator en ce jour)
- Vidi aquam – reprise de l’antienne sur un faux-bourdon de Mgr Louis-Lazare Perruchot (1852 † 1931), maître de chapelle de Saint-François-Xavier à Paris et de la cathédrale de Monaco
- Introït – Spiritus Domini (ton viii.)
- Alleluia – Emitte Spiritum tuum (ton iv.)
- Alleluia – Veni Sancte Spiritus (ton ii.)
- Séquence Veni Sancte Spiritus – harmonisation du chanoine Revert, maître de chapelle de la cathédrale Notre-Dame de Paris
- Credo de la messe royale du premier ton d’Henry du Mont (1610 † 1684), organiste de Saint-Paul et de la reine, maître de la chapelle du roi Louis XIV
- Offertoire – Confirma hoc Deus (ton iv.)
- Pendant les encensements de l’offertoire : Beata nobis gaudia, hymne de la Pentecôte, à laudes – texte de saint Hilaire de Poitiers († 367), père et docteur de l’Eglise – alternances d’orgue de Guillaume Gabriel Nivers (1632 † 1714), organiste de Saint Sulpice et des damoiselles de Saint-Cyr
- Après la Consécration : O salutaris de l’Abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790)
- Pendant la communion : Veni Creator pour un dessus seul pour le catéchisme (H. 70) de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la Sainte Chapelle
- Communion – Factus est repente (ton vii.)
- Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
- Après le dernier Evangile : Regina cœli – mise en polyphonie d’après Charles de Courbes (1622)
- Beata nobis gaudia, hymne de la Pentecôte, à laudes – texte de saint Hilaire de Poitiers († 367), père et docteur de l’Eglise – musique de Charles de Courbes (1622)
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La sainte messe sera chantée pendant l’octave de la Pentecôte : du mardi au vendredi à 19h et le samedi (samedi des Quatre-Temps) à 9h30. Mercredi 11, pèlerinage à Saint-Louis-en-L’Ile : 19h départ de Saint-Eugène – 20h15 : messe sur place