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Le Psautier de Bea : un épisode presque oublié des réformes sous Pie XII

Bréviaire de Pie XII avec le Psautier du cardinal BeaL’un des rares constats qui fait l’unanimité sur les différentes réformes de la liturgie des années 50-60 est qu’elles ont largement profité à une catégorie professionnelle : les éditeurs.

Nous en trouvons une illustration caractéristique dans la révision de la traduction sous Pie XII, dont le résultat fut l’édition d’un nouveau bréviaire que tous les clercs ont acheté pour l’abandonner très vite et revenir à l’ancienne version pour cause d’impraticabilité.

C’est la raison pour laquelle il est possible de trouver dans tous les vide-grenier et les librairies de seconde main de splendide bréviaire en reliure plein cuir et à la dorure intacte, mais avec une version latine des psaumes qui fut éphémère[1].

Les différentes versions du psautier

Saint Jérôme écrivant - Le Caravage (c 1605-1606)On date généralement du IIème siècle les premières traductions latines des textes bibliques, sur base de la LXX et des textes grecs qui constitueront plus tard le Nouveau Testament. On appelle généralement ces versions la Vetus latina, ou Veteres, selon que l’on considère qu’il y a eu une ou plusieurs traductions. Nous ne nous attarderons pas sur ce sujet ici. On considère que la version “européenne”, sur base de textes venus d’Afrique, date du IVème siècle. Ce latin biblique est une langue spécifique, éloignée du latin classique, par souci de littéralisme et de respect des termes d’origine grecque ou hébraïque.

Nous n’en possédons aucune version complète. On trouve çà et là des fragments, par exemple dans les citations de Cyprien de Carthage pour la version primitive. Pour les psaumes, dans la version dite européenne, la liturgie a gardé quelques citations dans les antiennes du missel romain, particulièrement certains introïts où l’on n’a pas remplacé le verset par la version de la Vulgate.

A la fin du IVème siècle, saint Jérôme réalisa une rapide révision du psautier, sans doute à la demande du pape saint Damase. Le résultat fut le psautier que l’on appelle aujourd’hui “romain”. Son usage fut réduit à la ville de Rome, en dehors de laquelle il ne fut jamais adopté. Ce fut la version utilisée à la Basilique Saint-Pierre jusqu’à la réforme liturgique de Vatican II.

Exilé en Orient, Jérôme fit une seconde révision qui donna le psautier dit gallican et une troisième à partir du texte hébreu. Le psautier gallican fut imposé à la chrétienté sous Charlemagne et devint la version utilisée dans la plupart des Offices monastiques ou locaux, pour devenir l’unique version après le Concile de Trente.

Ainsi a langue de saint Jérôme devint-elle le texte familier de l’Eglise romaine dans le chant quotidien de l’Office divin et dans la plupart des textes de la messe.

Une nouvelle traduction

Augustin, Cardinal Bea, SJ (1881 - 1968) du titre de Saint SabasLe pontificat de Pie XII fut marqué, on le sait, par un regain d’intérêt pour l’étude de l’Ecriture sainte. C’est dans la foulée de ce mouvement que le pape s’inquiéta de la discordance entre le latin du psautier et la langue classique qu’apprenaient les clercs dans leur formation. Il émit alors l’idée d’une nouvelle traduction des psaumes en latin classique, dans le but d’une meilleure compréhension de la prière de l’Office divin par ceux qui y sont astreints.

Il établit ainsi une Commission d’experts, dont le président était le Jésuite et futur Cardinal Augustin Bea, directeur de l’Institut biblique de Rome. C’est la raison pour laquelle on parle généralement du travail de la commission comme du Psautier de Bea.

Le Cardinal Bea et Rabbi HeschelLa nouvelle traduction fut promulguée en 1945 par le Motu proprio In cotidianis precibus[2]. Le pape y explique que l’étude critique moderne de la Bible hébraïque et des différentes traductions ont permis, aujourd’hui, de retrouver à de nombreux endroits le sens original d’expression qui, dans la Vulgate, demeurait obscures. Il a donc demandé cette nouvelle traduction “proche du texte primitif et plus fidèle”. Il la voulait aussi “plus proche des écrits des Pères et des Docteurs.”

Le Psautier de Bea n’était pas une révision des versions antérieures, mais une nouvelle traduction en latin classique à partir du texte hébreu. A titre d’illustration, nous livrons en appendice une excellente analyse comparative du premier verset du psaume I par Gregory di Pippo à partir des version de la Vulgate et de Bea.

Un accueil mitigé

Pie-XII sur la sedia gestatoriaLe but de la nouvelle version était louable : aider les clercs dans la prière de l’Office, par une meilleure compréhension des textes et ainsi favoriser leur intériorisation. Ainsi s’exprime le pape dans sa présentation :

Nous espérons que dorénavant tous puiseront dans la récitation de l’Office divin de plus en plus de lumière, de grâce et de consolation qui les éclaireront et les pousseront, dans ces temps si difficiles que traverse l’Eglise, à imiter ces exemples de sainteté que présentent avec tant d’éclat les psaumes. Nous espérons qu’ils y trouveront de plus en plus de force et qu’ils seront stimulés à entretenir et à réchauffer ces sentiments d’amour de Dieu, de force intrépide, de pieuse pénitence que le Saint-Esprit fait lever dans les âmes à l’occasion de la lecture des psaumes.[3]

La Cardinal Bea publia, deux ans plus tard, une brochure explicative du travail de la commission intitulé : Le nouveau psautier latin. Éclaircissements sur l’origine et l’esprit de la traduction.

Son Eminence le cardinal BeaC’était compter sans la nature même du travail. Il s’agit en fait d’un travail d’érudition, de techniciens, élaboré en vase clos par des spécialistes. Ce reproche, souvent adressé aux réformes récentes, s’applique tout à fait à notre sujet.

Les critiques ne se firent pas attendre. Les reproches majeurs pointaient du doigt un texte sorti de nulle part et le manque de familiarité avec la langue du nouveau psautier. Chacun s’accordait à y reconnaître un latin que n’aurait pas renié Cicéron, mais qui était très éloigné de la langue des Pères.

Toute personne de formation classique moyenne pouvait désormais comprendre immédiatement le sens des versets, mais il y manquait la poésie et le rythme du beau texte de la Vulgate. On comprenait aussi que l’on troquait un texte séculaire, signe de continuité dans la prière de l’Eglise, pour un texte entièrement neuf.

La conjonction entre la clarté de la langue et le renouvellement de la piété, désir principal du pape, était un échec. Adauget latinitatem, minuit pietatem, tel était, en résumé, l’opinion des commentateurs.

Un autre reproche, à ce qui précède, concerne l’aspect pratique de la nouvelle traduction et les manques de correspondance avec d’autres parties du bréviaire. Des capitules mentionnaient un versait de psaume, mais selon la Vulgate. On avait en outre conservé l’ancienne traduction pour les besoins du chant, notamment dans les antiennes. Or, lorsque l’antienne reprenait un verset du psaume chanté, on lisait deux versions différentes. Voici deux exemples :

Au deuxième nocturne des matines du dimanche, l’antienne du psaume est le premier verset :

Exsurge, Domine Deus, exaltetur manus tua.

Tandis que le psaume commence par :

Exsurge, Domine Deux, extolle manum tuam.

Le second, par contre, illustre mieux cette distorsion. Aux complies du dimanche, pour le psaume 4, l’antienne est le dernier verset du psaume :

In pace in idipsum dormiam et requiescam.

Tandis que le psaume dit :

In pace, simul ac decubui, obdormisco.

Frère Roger, prieur de Taizé, Max Thurian, le cardinal Bea et saint Jean XXIIILe pape Pie XII fit preuve de sagesse pastorale en encourageant seulement, mais sans l’imposer, la nouvelle traduction. Peu de communautés religieuses ou monastiques l’adoptèrent pour l’Office choral. Par contre, comme nous le disions plus haut, la plupart des clercs achetèrent la nouvelle édition du bréviaire et investirent dans une œuvre éphémère. Certains la gardèrent, d’autre retournèrent vite au texte de la Vulgate. Jean XXIII avait le psautier de Bea en horreur et, dès le début de son pontificat, refusa son utilisation lors des liturgies pontificales. Lorsqu’en 1962, une édition révisée du bréviaire fut publiée, on reprit le texte antique, donnant ainsi un coup de grâce au travail de la Commission.

Que reste-t-il ?

Le concile Vatican II - 11 octobre 1962 : entrée de saint Jean XXIII porté sur la sedia gestatoriaLe travail fourni par les membres de la commission fut énorme. Cela rend d’autant plus triste l’échec de cet épisode, que Grégory di Pippo appelle “l’un des plus insipides du pontificat de Pie XII”.

Qui parle encore aujourd’hui du Psautier de Bea, sinon quelques historiens de la liturgie qui le mentionnent brièvement ? Cette révision n’a même pas été prise en compte par la réforme du Concile. Sacrosanctum Concilium parle d’une révision en cours, et qui doit être menée à bonne fin. Le document fait allusion au travail commencé qui devait mener à la publication de la Néo Vulgate.

La traduction des psaumes de cette dernière est une révision de la traduction de la Vulgate à la lumière du texte hébreu. C’est elle qui a été insérée dans les éditions de 1972 et de 1985 du nouvel Office, Liturgia Horarum.

C’est ainsi qu’un long et minutieux travail est réduit aujourd’hui au rang d’une anecdote. Une question s’impose : malgré les bonnes intentions qui ont présidé à ce projet, ce travail était-il nécessaire ? N’a-ton pas simplement cédé à la mode du moment et, déjà, au mythe du “tout comprendre” ?

Ecclésiastique au lutrinLes psaumes sont un trésor de l’Eglise qui a rythmé sa vie de prière au long des siècles. Ils sont connus de ceux qui les récitent chaque jour et du peuple chrétien. Le texte antique de saint Jérôme a accompagné pendant des siècles la Vox Ecclesiae ad Christum et la Vox Christi ad Patrem. Son antiquité et sa poésie n’ont-elles pas aidé, plus que tout autre élément, à la prière et à l’édification dans l’Eglise ? La rapide désuétude dans laquelle est tombé le Psautier de Bea semble le montrent bien.

On peut formuler la même remarque à propos de la Néo-Vulgate dans Liturgia horarum. Pourquoi, ici aussi, avoir préféré le nouveauté à la continuité ? Même si, dans ce cas, l’édition typique latine était avant tout destinée à la traduction (avec les heurs et les malheurs que l’ont sait) et si peu nombreuses sont les personnes astreintes à l’Office qui utilisent cette version.

Appendice

Le Psaume 1 - Beatus vir - Psautier de saint LouisPsaume I, v. 1

Voici la version de la Vulgate :

Beatus vir qui non abiit in consilio impiorum et in via peccatorum non stetit et in cathedra pestilentiae non sedit.

Heureux l’homme qui ne suit pas le conseil des impies, qui ne prend pas le chemin des pécheurs et s’assied pas dans le siège de la malice.

Mis à part le mot pestilentiæ, la Vulgate est une traduction littérale du texte de la LXX et du texte hébreu. Les auteurs de la LXX firent preuve d’une certaine liberté dans la traduction du mot hébreu lētsīm (des railleurs) par loimōn (des malsains). La traduction latine originale était encore plus libre, elle traduit loimōn par pestilentiæ. Saint Jérôme n’a pas modifié la version traditionnelle dans sa révision, mais sans sa traduction Iuxta hebræos il parle de cathedra derisorum (le siège des railleurs).

Voici la version du Psautier de Bea:

Beatus vir qui non sequitur consilium impiorum, et in viam peccatorum non ingreditur, et in conventu protervorum non sedet.

Heureux l’homme qui ne suit pas le conseil des impies, qui n’entre pas dans le chemin des pécheurs, ni ne s’assied en compagnie des railleurs.

Sequitur consilium impiorum, et in viam peccatorum non ingreditur exprime le même concept que abiit in consilio et in via peccatorum non stetit, mais d’un style plus classique. Le passage du parfait au présent n’est pas heureux, car en latin et en hébreu (comme l’aoriste en grec) peut exprimer à la fois une notion récurrente ou une notion générale (l’usage gnomique du temps), ce qui est l’intention du psalmiste. Le mot cathedra, emprunté au grec, a été substitué au latin convenu, en hébreu mōshab (s’asseoir ensemble). Plus parlant encore comme exemple de classicisme, lētsīm est traduit par superborum (les orgueilleux). L’adjectif protervus, avec ses dérivés, se retrouve huit fois plus dans les œuvres d’Ovide, et cinq fois plus dans celles d’Horace que dans la traduction de saint Jérôme. En fin de compte, la version finale des LXX, la Vetus latina et l’oeuvre de saint Jérôme sont extrêmement littérales et hébraïsantes, tandis que le Psautier de Bea semble une paraphrase latine.

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Notes :    (↵ reviens au texte)

  1. BREVIARIUM ROMANUM, ex decreto SS. Concilii Tridentini restitutum. S. Pii V Pontificis Maximi iussu editum aliorumque Pontt. Recognitum cura. Pii Papæ X auctoritate reformatum cum nova versione psalterii Pii Papa XII auctoritate editi.
  2. Pie XII, In cotidianis precibus, 1945.
  3. Ibidem, § 8

Enregistrement : sainte messe du VIème dimanche après la Pentecôte

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Les vidéos YouTube de ce dimanche :

La Multiplication des Pains (1721) - Bartolomeo Letterini (1669 † 1748)

Quicumque baptizati sumus in Christo – répons pascal gallican – plain-chant de Verneuil

Quicumque baptizati sumus in Christo - plain-chant de Verneuil - 01

Quicumque baptizati sumus in Christo - plain-chant de Verneuil - 02

Quicumque baptizati sumus in Christo - plain-chant de Verneuil - 03

Quicumque baptizati sumus in Christo - plain-chant de Verneuil - 04

Le répons Quicumque baptizati sumus in Christo a été très populaire en France au XVIIème & XVIIIème siècles où il servait pour les processions des vêpres stationales du jour de Pâques. Le texte du répons proprement dit est tiré de l’Epître aux Romains (VI, 3) et – conformément à l’usage français, se combine ici au chant d’un psaume, le psaume 113 sur une psalmodie ornée, entre les versets duquel s’intercale un antique double Alleluia en guise de refrain.

Source : Salut solemnel pour le renouvellement des vœux du baptême. A l’usage de l’Eglise Paroissiale de Notre-Dame de Verneuil. Verneuil, 1751. In-8°. (7) & 18 pages. 198×122.

Ce très original opuscule a été rédigé par un certain Vente & dédié à Monsieur Luneau, curé de Verneuil-sur-Avre en Normandie. Cette para-liturgie combine un salut du Saint-Sacrement avec les psaumes processionnels des vêpres stationales pascales, autour de l’idée moderne du renouvellement des vœux du baptême (qui sera reprise par Bugnini & les réformistes des années 1950), maladroite tentative de faire revivre l’antique coutume de la Pâque anotine.

Traductions :

Quicúmque baptizáti sumus in Christo Jesu, in morte ipsius baptizáti sumus. Consepúlti enim sumus cum illo per baptísmum in mortem : ut quómodo Christus surréxit a mórtuis per glóriam Patris, ita & nos in novitáte vitæ ambulémus. Alleluia. Nous tous qui avons été baptisé en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort. Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, qu’ainsi nous aussi nous marchions dans une nouvelle vie. Alléluia.
In éxitu Israel de Ægypto, *
domus Jacob de pópulo bárbaro.
Lorsqu’Israël sortit d’Egypte, la maison de Jacob du milieu d’un peuple barbare,
℟. Alleluia, alleluia. ℟. Alléluia, alléluia.
Facta est Judæa sanctificátio ejus, *
Israel potéstas ejus.
Juda est devenu son sanctuaire, Israël sa puissance.
Mare vidit, & fugit : *
Jordánis convérsus est retrórsum.
La mère le vit & s’enfuit ; le Jourdain retourna en arrière.
Montes exultavérunt ut aríetes : *
& colles sicut agni óvium.
Les montagnes bondirent comme des béliers, et les collines comme de agneaux.
Quid est tibi mare quod fugísti ? *
et tu Jordánis, quia convérsus es retrórsum ?
Qu’as-tu, mer, à t’enfuir ? et toi, Jourdain, à retourner en arrière ?
Montes exultástis sicut aríetes : *
et colles sicut agni óvium ?
Montagnes, à bondir comme des béliers ? et collines commes des agneaux ?
A fácie Dómini mota est terra, *
a fácie Dei Jacob :
Devant la face du Seigneur, la terre a tremblé, devant la face du Dieu de Jacob,
Qui convértit petram in stagna aquárum, *
et rupem in fontes aquárum.
Qui changea la pierre en torrents d’eau, et le rocher en fontaines.
Non nobis Dómine non nobis : *
sed nómini tuo da glóriam.
Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à votre nom donnez la gloire.
Super misericórdia tua et veritáte tua : *
nequándo dicant gentes ubi est Deus eórum ?
En raison de votre miséricorde et de votre vérité ; de crainte que les nations ne disent : « où est leur Dieu ? »
Deus autem noster in cœlo : *
ómnia quæcúmque vóluit, fecit.
Notre Dieu est dans le ciel, tout ce qu’il a voulu, il l’a fait.
Simulácra géntium argéntum et aurum, *
ópera mánuum hóminum.
Les idoles de nations sont argent & or, œuvres des mains des hommes.
Os habent, et non loquéntur : *
óculos habent et non vidébunt.
Elles ont une bouche & ne parlent point, elles ont des yeux & ne voient point.
Aures habent, et non áudient : *
nares habent, et non odorábunt.
Elles ont des oreilles & n’entendent point, elles ont des narines & ne sentent point.
Manus habent, et non palpábunt : †
pedes habent, et non ambulábunt : *
non clamábunt in gútture suo.
Elles ont des mains & ne touchent point, elles ont des pieds & ne marchent point, elles ne crient point pas leur gorge.
Símiles illis fiant qui fáciunt ea : *
et omnes qui confídunt in eis.
Que soient rendus semblables à elles, tous ceux qui les font, et tous ceux qui se confient en elles.
Domus Israel sperávit in Dómino : *
adjútor eórum et protéctor eórum est.
La maison d’Israël a espéré dans le Seigneur : il est leur soutien & leur protecteur.
Domus Aaron sperávit in Dómino : *
adjútor eórum et protéctor eórum est.
La maison d’Aaron a espéré dans le Seigneur : il est leur soutien & leur protecteur.
Qui timent Dóminum speravérunt in Dómino : *
adjutor eórum et protéctor eórum est.
Ceux qui craignent le Seigneur ont espéré dans le Seigneur : il est leur soutien & leur protecteur.
Dominus memor fuit nostri : *
et benedíxit nobis.
Le Seigneur s’est souvenu de nous & il nous a bénis.
Benedíxit dómui Israel : *
benedíxit dómui Aaron.
Il a béni la maison d’Israël, il a béni la maison d’Aaron.
Benedíxit ómnibus qui timent Dóminum, *
pusíllis cum majóribus.
Il a béni tous ceux qui craignent le Seigneur, petits & grands.
Adjíciat Dóminus super vos : *
super vos, et super fílios vestros.
Que le Seigneur vous comble, vous & vos fils.
Benedícti vos a Dómino : *
qui fecit cælum et terram.
Soyez bénis du Seigneur, lui qui fit ciel & terre.
Cœlum cœli Dómino : *
terram autem dedit fíliis hóminum.
Le ciel du ciel est au Seigneur, mais il donna la terre aux fils des hommes.
Non mortui laudábunt te Dómine : *
neque omnes qui descéndunt in inférnum.
Les morts ne vous loueront point, Seigneur : ni tous ceux qui descendent en enfer.
Sed nos qui vívimus, benedícimus Dómino, *
ex hoc nunc et usque in sæculum.
Mais nous qui vivons, bénissons le Seigneur, dès à présent et jusque dans les siècles.
Glória Patri, & Fílio, *
& Spirítui Sancto.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, & nunc, & semper, *
& in sæcula sæculórum. Amen.
Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

VIème dimanche après la Pentecôte – Introït – Graduale Romanum 1905

Introït - Dominus fortitudo plebis suæ - ton 2
 

DOMINVS, * fortitúdo plebis suæ, et protéctor salutárium Christi sui est : salvum fac pópulum tuum, Dómine, et bénedic hereditáti tuæ, et rege eos, usque in sæculum.
Ps. Ad te, Dómine, clamábo, Deus meus, ne síleas a me : * nequándo táceas a me, et assimilábor descendéntibus in lacum.
℣. Glória Patri, & Fílio, & Spirítui Sancto. * Sicut erat in princípio, & nunc, & semper, & in sæcula sæculórum. Amen.
Le Seigneur est la force de son peuple, et la garant du salut de son Christ ; sauve ton peuple, Seigneur, et béni ton héritage, et conduis les à jamais.
Ps. Vers toi, Seigneur, j’ai crié ; mon Dieu, ne soit pas sourd : de peur que si tu ne me réponds pas, je ne sois semblable à ceux qui descendent dans l’abîme.
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

VIème dimanche après la Pentecôte – Graduel – Graduale Romanum 1905

Graduel - Convertere Domine aliquantulum - ton 5
 

Convértere, * Dómine, aliquántulum, et deprecáre super servos tuos.
℣. Dómine, refúgium factus es nobis, a generatióne * et progénie.
Tourne-toi quelque peu, Seigneur, et laisse-toi fléchir par les prières de tes serviteurs.
℣. Seigneur, tu t’es fait pour nous un refuge, de génération en génération.

VIème dimanche après la Pentecôte – Alleluia – Graduale Romanum 1905

Alleluia - In te Domine speravi - ton 3
 

Alleluia, alleluia.
℣. In te, Dómine, sperávi, non confúndar in ætérnum : in justítia tua líbera me, et éripe me : inclína ad me aurem tuam, accélera, * ut erípias me.
Alleluia.
Alléluia, alléluia.
℣. En toi, Seigneur, j’ai espéré, que je ne sois confondu à jamais ; en ta justice, délivre-moi et secoure-moi ; incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me secourir.
Alléluia.

VIème dimanche après la Pentecôte – Offertoire – Graduale Romanum 1905

Offertoire - Perfice gressus meos - ton 4
 

Pérfice * gressus meos in sémitis tuis, ut non moveántur vestígia mea : inclína aurem tuam, et exáudi verba mea : mirífica misericórdias tuas, qui salvos facis sperántes in te, Dómine. Affermis mes pas dans tes sentiers, que mes pieds ne chancellent point. Incline ton oreille, et écoute ma prière. Fais éclater tes miséricordes, toi qui sauve ceux qui espèrent en toi, Seigneur.

Programme du VIème dimanche après la Pentecôte

Victor Matorin, La Multiplication des painsSaint-Eugène, le dimanche 20 juillet 2014, grand’messe de 11h.

La Multiplication des pains

Outre la très belle épître baptismale de saint Paul aux Romains, la liturgie de ce jour nous fait lire le récit de la multiplication des pains dans Marc au chapitre VIII.

C’est après que cette femme qui figurait l’Église, eut été guérie d’un flux de sang ; c’est après que les Apôtres eurent été choisis pour prêcher l’Évangile du royaume de Dieu, que Jésus-Christ distribua l’aliment de la grâce céleste. Et remarquez à qui il le dispense : ce n’est point à ceux qui demeurent oisifs, à ceux qui restent dans la ville, c’est-à-dire à ceux qui s’attardent dans la synagogue ou se complaisent dans les honneurs du siècle ; mais c’est à ceux qui, pour chercher le Christ, pénètrent jusqu’au désert. Ceux qui surmontent toute répugnance, ceux-là sont accueillis par le Christ, c’est avec eux que le Verbe de Dieu s’entretient, non des affaires de ce monde, mais du royaume de Dieu. Et si parmi eux il en est qui soient affligés de quelque infirmité corporelle, il leur accorde d’abord le bienfait de la guérison.
Homélie de saint Ambroise, évêque, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

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Programme du VIème dimanche après la Pentecôte – saints Thomas & Acace – ton 5

Notre vénérable Père Thomas du Mont MaléeParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 20 juillet 2014 du calendrier grégorien, 7 juillet 2014 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Père Thomas du Mont Malée.

Au Xème siècle Thomas était un officier de l’armée byzantine, mais pour l’amour du Christ il délaissa le monde & revêtit l’habit monastique en se retirant sur une montagne du nom de Malée, où il vécut ermite. Cette montagne est probablement à identifier avec le Cap Malée, l’extrémité méridionale du Péloponèse. On y vénère aujourd’hui encore deux grottes où vécut saint Thomas, ainsi que sa source miraculeuse, près du village de Bélanida. On trouve là des dizaines d’autres anciens ermitages, creusés dans le roc, qui témoignent de la vie monastique en cet endroit (un autre saint, Georges de Malée est fêté le 4 avril au calendrier byzantin). Ces lieux assez inaccessibles – qui furent baptisés le Petit Mont Athos – retrouvent un millénaire après leur destination : un monastère y a été fondé depuis l’an 2000 par la métropole de Malvoisie & de Sparte (Eglise grecque orthodoxe). Ce site web présente les anciens ermitages et l’actuelle renaissance monastique du Mont Malée.

Saint Acace de l'EchelleNous fêtons le même jour notre vénérable Père Acace, cité dans l’échelle sainte de saint Jean Climaque. “Acace de l’Echelle” était un ascète de la province d’Asie qui vivait probablement au Vème siècle. Son histoire nous est entièrement livrée par saint Jean Climaque, en illustration au IVème degré de son Echelle Sainte : “De la bienheureuse et toujours louable obéissance”. En voici entièrement le texte, tiré de la traduction de Robert Arnauld d’Andilly :

Histoire de l’admirable patience & obéissance d’un Solitaire, nommé Acace, racontée à saint Jean Climaque par Jean Sabaïte.

Je ne veux pas me rendre coupable d’un injuste larcin & d’une mauvaise avarice en vous celant des choses qu’il n’est pas permis de taire, & qui sont très dignes d’être écoutées. Je les ai apprises de l’illustre Jean Sabaïte, que vous savez vous-même par votre propre expérience, mon saint Père, être un homme exempt de toute passion & de tout déguisement, & aussi sincère dans ses paroles, que pur dans ses actions.

Il y avait, me dit-il, dans un monastère de l’Asie où j’ai demeuré avant que de venir en celui-ci, un vieillard très négligent & très déréglé. Ce que je ne dis pas en jugeant de ses intentions secrètes, mais en rapportant seulement ses actions véritables & visibles. Il arriva je ne sais comment qu’il eut pour disciple un jeune homme appelé Acace, qui était simple de cœur, mais prudent d’esprit, & qui souffrit des traitements si rudes de ce vieillard, qu’ils paraîtraient peut-être effroyables à plusieurs. Car il ne l’éprouvait pas seulement en usant envers lui de paroles injurieuses & humiliantes, mais en le frappant même & l’outrageant tous les jours. Au reste sa patience venait de vertu, & non de stupidité. Je voyais qu’il était sans cesse exposé aux dernières & plus cruelles rigueurs que des maîtres puissent exercer envers ses esclaves mêmes qu’ils ont achetés, & je lui disais souvent lorsque je le rencontrais : Hé bien, mon frère Acace, comment vous en va aujourd’hui ? Et à l’instant pour réponse il me montrait tantôt ses yeux noircis de coups, tantôt son col tout meurtri, tantôt sa tête pleine d’enflures & de bosses. Et comme je connaissais quelle était sa vertu & son courage, je lui disais : Tout va bien, tout va bien. Souffrez avec patience. Vous en tirerez du fruit.

Ainsi ayant passé neuf années sous cet impitoyable vieillard, il s’en alla à Dieu. On l’enterra dans le cimetière des Pères, & cinq jours après ce maître d’Acace étant allé voir un ancien solitaire d’une vertu éminente, il lui dit : Mon Père, le frère Acace est mort depuis peu de jours. A quoi l’autre répondit : En vérité, mon Père, je ne le puis croire. Venez le voir, lui répartit-il. Et aussitôt cet ancien solitaire se leva, & s’en alla avec lui au cimetière, où s’adressant à Acace comme s’il eut été vivant (aussi selon la vérité, il vivait encore, n’étant endormi que du sommeil des justes), il lui cria : Mon frère Acace, êtes-vous mort ? Sur quoi ce bon frère qui était vraiment obéissant, témoignant après sa mort même son obéissance, répondit à ce grand solitaire : Comment se pourrait-il faire, mon Père, qu’un fidèle serviteur de l’obéissance fut mort ? A ces paroles, celui qui avait été son maître, fut tellement frappé de frayeur, qu’il se jeta le visage contre terre fondant en larmes, & demanda au Supérieur de la Laure, qu’il put demeurer dans une cellule toute proche du tombeau d’Acace, où il passa le reste de ses jours dans une vertu & une modestie exemplaire, disant toujours aux autres Pères : J’ai commis un homicide.

Or je crois, mon Père, que ce bienheureux Jean, qui m’a conté cette histoire, était lui-même ce grand solitaire qui avait parlé à ce mort. Car cette âme sainte m’en a conté encore une sous la personne d’un autre, laquelle j’ai su depuis, après avoir fait une recherche très exacte, être arrivée à lui-même.

Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire des vénérables Pères. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.

Tropaires des Béatitudes : 8 tropaires du dimanche, ton 5 :
1. Le bon Larron sur la croix * eut foi en ta divinité, ô Christ ; * il te confessa d’un cœur sincère en s’écriant : ** De moi, Seigneur, en ton royaume souviens-toi.
2. Sur le bois de la croix * pour nous les hommes tu fis fleurir la vie * et se flétrir la malédiction de l’arbre défendu : ** Sauveur & Créateur, nous te chantons d’un même chœur.
3. Par ta mort, ô Christ, * tu as brisé la force de la mort, * ressuscitant tous les morts depuis Adam, ** qui te chantent comme vrai Dieu & Sauveur du genre humain.
4. Venues à ton sépulchre, Sauveur, * les saintes Femmes te cherchaient * pour embaumer la Source de vie, ** mais un Ange leur apparut pour leur dire : Il est ressuscité, le Seigneur !
5. O Christ, lorsque tu fus crucifié * au milieu de deux larrons, * l’un fut justement condamné pour t’avoir insulté, ** l’autre par sa confession devint l’hôte du Paradis.
6. Devant le chœur des Apôtres, * les saintes Femmes s’écriaient : * Le Christ est vraiment ressuscité, ** adorons en lui notre Maître & Créateur.
7. Unique & indivisible Trinité, Dieu créteur & tout-puissant, * Père, Fils & Saint-Esprit, ** nous te chantons comme Sauveur & vrai Dieu.
8. Réjouis-toi, porte infranchissable & temple vivant du Seigneur, * réjouis-toi, trône de feu non consumé, * réjouis-toi, ô Mère de l’Emmanuel, ** le Christ notre Dieu est avec nous.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi !
2. Tropaire des vénérables Pères, ton 4 : Dieu de nos Pères, * dont la clémence agit toujours envers nous, * n’éloigne pas de nous ta miséricorde, * mais par leurs supplications * gouverne notre vie dans la paix.
3. Kondakion de saint Thomas du Mont Malée, ton 5 : Tu remportas grande victoire noblement * puis, enflammé d’amour divin, * tu quittas l’éphémère souverain * & tous les charmes d’ici-bas * pour habiter le mont Malée, * d’où tu rejoignis au ciel le Roi des rois : ** prie-le sans cesse, Thomas, pour nous tous.
4. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
5. Kondakion de saint Acace de l’Echelle, ton 2 : Quittant le monde, tu suivis dès l’enfance le Christ, * Acace, vénérable Père, sagement ; * puis imitant le volontaire abaissement du Seigneur, * tu renversas l’orgueil du tyran ; ** sans cesse prie le Maître en faveur de nous tous.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 5 : Des enfers où tu descendis, mon Sauveur, * tu as brisé les portes, Tout-Puissant, * pour ressusciter les morts, ô Créateur ; * et tu brisas l’aiguillon de la mort, * Adam fut délivré de la malédiction ; * et nous, Seigneur, nous te crions : ** sauve-nous, dans ton amour pour les hommes.

Prokimen
Du dimanche, ton 5 :
℟. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).

Epître
Du dimanche : Romains (§ 110) XII, 6-14.
Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez-les, et ne faites point d’imprécation

Alleluia
Du dimanche, ton 5 :
℣. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).

Evangile
Du dimanche : Matthieu (§ 29) IX, 1-8.
Car lequel est le plus aisé, ou de dire, Vos péchés vous sont remis ; ou de dire, Levez-vous, et marchez ?

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

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