Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme de la fête de la Circoncision du Seigneur – octave de Noël

Circoncision du ChristSaint-Eugène, le vendredi 1er janvier 2015, grand’messe de 11h.

Le 1er janvier constitue à la fois le jour octave de la fête de la Nativité mais aussi la fête de la Circoncision du Seigneur, puisque – selon la Loi – celle-ci intervient 8 jours après la naissance d’un enfant mâle. Lors de la circoncision, on imposait aussi à l’enfant son nom. Cette fête constitue donc la véritable fête du Saint Nom de Jésus, ainsi que le rappelle ci-contre la planche gravée pour cette fête par Jérôme Nadal, s.j. (1507-1580). L’autre fête du Très-Saint Nom de Jésus, fixée depuis 1911 au dimanche entre la Circoncision & l’Epiphanie – ou au 2 janvier si ce dimanche n’existe pas – n’est qu’un doublon moderne de la fête de la Circoncision.

“Mais parce que la fragilité de la chair et de l’esprit de l’homme l’emporte, par une pente naturelle de cupidité, vers le mal, et l’embarrasse ici-bas dans des vices inextricables, le huitième jour de la circoncision est la figure du temps de la résurrection, et de notre future délivrance de tout péché. C’est en effet le sens des paroles suivantes : « Tout mâle premier-né sera appelé, consacré au Seigneur. » Les termes de la loi expriment la promesse du fruit de la Vierge, fruit vraiment saint, car il est immaculé. Que ce soit là le fruit désigné par la loi, les paroles de l’Ange nous l’assurent : « La chose sainte, dit-il, qui naîtra de vous, sera appelée le Fils de Dieu. »
Sermon de saint Ambroise, évêque, VIIIème leçon des vigiles nocturnes de la fête de la Circoncision, au second nocturne.

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Programme de la messe du dimanche dans l’octave de la Nativité

Saint-Eugène, le dimanche 27 décembre 2015, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h30.

La grandeur des œuvres divines est, mes très chers frères, bien au-dessus des ressources de l’éloquence humaine, et la difficulté de s’exprimer vient ici de la raison même qui nous défend de garder le silence ; car ces paroles du Prophète : « Qui racontera sa génération ? » se doivent entendre non seulement de la divine essence de Jésus-Christ, mais aussi de la nature humaine qui est en lui. Si la foi ne croit que ces deux natures sont unies dans une seule personne, la parole ne peut l’expliquer. Aussi ce sujet de louanges est-il intarissable, parce que le talent de celui qui loue reste toujours insuffisant.
Sermon de saint Léon, pape, IVème leçon des vigiles nocturnes de Noël, au second nocturne.

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Programme du XXXème dimanche après la Pentecôte – Dimanche des saints Ancêtres du Christ – ton 5

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 27 décembre 2015 du calendrier grégorien – 14 décembre 2015 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. Avec le dimanche qui suit, ce jour constitue un dimanche de préparation à la fête de la Nativité du Christ puisque l’on y fête tous les saints ancêtres selon la chair de notre Seigneur.

En fait, ce premier dimanche a reçu son appellation (en grec “Πропатόрων”) parce qu’il précède le second (“Παтέрων”), mais tous deux célèbrent, sans réelles différences, tous les justes de l’Ancien Testament qui ont précédé la venue du Messie.

Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire des Ancêtres. Kondakion : des Ancêtres.

Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du dimanche, ton 5, & 4 tropaires de la 3ème ode du canon des Ancêtres (œuvre de Joseph l’Hymnographe) :
1. Le bon Larron sur la croix * eut foi en ta divinité, ô Christ ; * il te confessa d’un cœur sincère en s’écriant : ** De moi, Seigneur, en ton royaume souviens-toi.
2. Sur le bois de la croix * pour nous les hommes tu fis fleurir la vie * et se flétrir la malédiction de l’arbre défendu : ** Sauveur & Créateur, nous te chantons d’un même chœur.
3. Par ta mort, ô Christ, * tu as brisé la force de la mort, * ressuscitant tous les morts depuis Adam, ** qui te chantent comme vrai Dieu & Sauveur du genre humain.
4. Venues à ton sépulchre, Sauveur, * les saintes Femmes te cherchaient * pour embaumer la Source de vie, ** mais un Ange leur apparut pour leur dire : Il est ressuscité, le Seigneur !
5. O Christ, lorsque tu fus crucifié * au milieu de deux larrons, * l’un fut justement condamné pour t’avoir insulté, ** l’autre par sa confession devint l’hôte du Paradis.
6. Devant le chœur des Apôtres, * les saintes Femmes s’écriaient : * Le Christ est vraiment ressuscité, ** adorons en lui notre Maître & Créateur.
7. Dans l’univers est célébrée * l’ardeur de Seth pour son Créateur : * par la ferveur de son âme, en effet, * et la pure vie qu’il a menée, * il l’a servi en vérité * et maintenant il s’écrie * sur la terre des vivants : ** Saint es-tu, Seigneur notre Dieu.
8. De bouche et de cœur, * de ses lèvres et en esprit * l’admirable Enos commença * d’invoquer divinement * le nom du Seigneur Dieu de l’univers ; * ayant vécu sur terre * d’une façon qui plut à Dieu, ** il en acquit grand renom.
9. Par des hymnes sacrées * célébrons le bienheureux Enoch * qui, ayant plu au Seigneur, * fut ravi dans la gloire, * ainsi qu’il est écrit, * triomphant visiblement de la mort * pour avoir été ** un serviteur tout proche de Dieu.
10. L’attente des nations * vient de la Vierge maintenant * et voici que Bethléem * entr’ouvre justement * l’Eden jadis fermé, * en recevant le Verbe incarné * et dans la crèche reposant ** corporellement.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi !
2. Tropaire des Ancêtres, ton 2 : Par la foi tu as justifié les Ancêtres, * en épousant d’avance par eux l’Eglise de la gentilité. * Ces saints sont fiers, dans la gloire, * car de leur lignée devait naître un fruit glorieux, * celle qui t’a engendré virginalement. ** Par leurs supplications, ô Christ Dieu, aie pitié de nous.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
4. Kondakion des Ancêtres, ton 6 : Jeunes gens trois fois heureux, vous n’avez point vénéré * l’image faite de main d’homme, * mais fortifiés par l’Essence indescriptible, * dans la fournaise de feu vous fûtes glorifiés, vous trois fois bienheureux. * Dans la flamme de feu irrésistible vous tenant, vous avez invoqué Dieu. * Hâte-Toi, ô Miséricordieux, ** viens vite, plein de pitié, à notre aide, car Tu le peux selon ta volonté.

Prokimen
Des Ancêtres, ton 4 :
℟. Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères, & vénérable, & que ton Nom soit glorifié éternellement. (Daniel, 3, 26).
℣. Car tu es juste en toutes les œuvres accomplies pour nous. (Daniel, 3, 27).
(On ne dit pas le prokimen du dimanche).

Epître
Du dimanche des saints Ancêtres : Colossiens (§ 257) III, 4-11 (du 29ème dimanche après la Pentecôte).
Dépouillez le vieil homme avec ses œuvres, et revêtez-vous du nouveau.

Alleluia
Des saints Ancêtres, ton 4 :
℣. Moïse et Aaron étaient ses prêtres, et Samuel était au nombre de ceux qui invoquaient son nom (Psaume 98, 6).
℣. Ils invoquaient le Seigneur, et le Seigneur les exauçait (Psaume 98, 6).
(On ne dit pas l’alleluia du dimanche).

Evangile
Du dimanche des saints Ancêtres : Luc (§ 76) XIV, 16-24 (du 28ème dimanche après la Pentecôte).
Car je vous assure que nul de ces hommes que j’avais conviés, ne goûtera de mon souper.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Des saints Ancêtres : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

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Fête de Noël – messe du jour – Introït – Graduale Romanum 1905

Introït - Puer natus est nobis - ton 7
 

PVER * natus est nobis, et fílius datus est nobis : cujus impérium super húmerum ejus : et vocábitur nomen ejus, magni consílii Angelus.
Ps. Cantáte Dómino cán-ticum novum, * quia mirabília fecit.
℣. Glória Patri, & Fílio, & Spirítui Sancto. * Sicut erat in princípio, & nunc, & semper, & in sæcula sæculórum. Amen.
Un enfant nous est né, et un fils nous a été donné ; il portera sur son épaule l’insigne de l’empire, et il sera appelé par son nom : l’Envoyé du grand conseil.
Ps. Chantez au Seigneur un cantique nouveau, car il a fait des merveilles.
℣. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

Programme de la messe du jour de Noël

Saint-Eugène, le vendredi 25 décembre 2015, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h30.

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Programme de la messe de minuit

Saint-Eugène, le jeudi 24 décembre 2015, veillée de 23h30, grand’messe de minuit.

C’est pourquoi, mes bien-aimés, rendons grâces à Dieu le Père, par son Fils, dans le Saint-Esprit : de ce que, “nous ayant aimés dans son infinie charité, il a eu pitié de nous, et comme nous étions morts par les péchés, il nous a vivifiés tous en Jésus-Christ”, afin que nous fussions en lui une nouvelle créature et un ouvrage nouveau. “Dépouillons donc le vieil homme avec ses œuvres” ; et, admis à participer à la naissance du Christ, renonçons aux œuvres de la chair. Reconnais, ô Chrétien, ta dignité, et, “devenu participant de la nature divine”, garde-toi de retomber, par une conduite indigne de cette grandeur, dans ta bassesse première. Souviens-toi de quel chef et de quel corps tu es membre. N’oublie jamais, “qu’arraché à la puissance des ténèbres”, tu as été transporté à la lumière et au royaume de Dieu.
Sermon de saint Léon, pape, VIème leçon des vigiles nocturnes de Noël, au second nocturne.

VEILLEE DE NOEL

  • “Symphonie” sur les Noëls organisée en manière de suite – d’après les mises en musiques des vieux noëls français par Michel-Richard de Lalande (1657 † 1726), Marc-Antoine Charpentier (c. 1645 † 1704), Michel Corette (1709 † 1759), Jean-François d’Andrieu (1682 † 1738) et Claude-Bénigne Balbastre (1727 † 1799) – textes traditionnels et de l’Abbé Simon-Joseph Pellegrin (1663 + 1745) – arrangements, adaptations et harmonisations : Henri de Villiers (2001)
    1. Ouverture de la Simphonie de Noël de Michel-Richard de Lalande, laquelle se jouait tous les ans à la chapelle royale du Château de Versailles avant la messe de Minuit
    2. Premier noël : Où s’en vont ces gais bergers – noël du XVIème siècle
    3. Second noël : Joseph est bien marié – noël de Champagne et de Bourgogne, du XVIème siècle
    4. Troisième noël : Or nous dites Marie – noël du XVème siècle
    5. Quatrième noël : Silence, ciel, silence, terre – noël de Normandie, du XVIIIème siècle

A MINUIT – PROCESSION A LA CRECHE

MESSE DE MINUIT

  • Kyrie de la Messe de Minuit pour Noël (H. 9) de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704) maître de la musique de la Sainte Chapelle
    Kyrie sur le vieux noël « Joseph est bien marié »
    Christe sur le vieux noël “Or nous dites Marie
    Kyrie sur le vieux noël « Une jeune pucelle de noble cœur »
  • Gloria de la Messe de Minuit pour Noël (H. 9) de Marc-Antoine Charpentier
    Laudamus te sur le vieux noël « Tous les bourgeois de Chastre »
    Quoniam tu solus sanctus sur le vieux noël « Où s’en vont ces gays bergers »
  • Credo III
  • Et incarnatus : de la Messe de Minuit pour Noël de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV et de la Sainte Chapelle
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Tollite hostias, chœur final de l’Oratorio de Noël de Camille Saint-Saëns (1835 † 1921), organiste de La Madeleine
  • Après la Consécration : O salutaris sur le vieux noël “A la venue de Noël” – Henri de Villiers
  • Pendant la communion : Adeste fideles – cantique du XVIIIème siècle, harmonisation de Nicolas Vardon
  • Ite missa est VIII
  • Au dernier Evangile : Alma Redemptoris Mater
  • Procession de sortie : Il est né le divin enfant – Noël du XIXème siècle, sur une sonnerie du XVIIIème siècle – harmonisation de Maxime Kovalevsky (1903 † 1988), maître de chapelle à Paris
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    Programme du quatrième dimanche de l’Avent

    Saint-Eugène, le dimanche 20 décembre 2015, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h30.

    “Vraiment aujourd’hui, selon les anciens Ordines Romani, il ne devrait pas y avoir station, — Dominicat vacat, — puisque la messe dominicale de ce jour était précisément celle qui mettait fin à la vigile nocturne à Saint-Pierre. Ainsi en était-il au début ; pourtant, avec le temps, la pannuchis dominicale ayant été réduite et célébrée par anticipation dans l’après-midi du samedi, il ne parut pas convenable de laisser passer le jour du Seigneur sans offrir le Sacrifice. Peu à peu, s’introduisit l’usage d’une seconde messe stationnale en la basilique des Saints-Apôtres, et cela aussi en conformité avec l’habitude des autres Églises, où l’on ne célébrait pas la vigile, mais où on avait pourtant la coutume d’offrir le sacrifice dominical pour satisfaire à la dévotion du peuple.

    Une tradition très accréditée à Rome, attribuant la rédaction de l’antiphonaire de saint Grégoire à l’inspiration du divin Paraclet, a contribué à cette extrême réserve liturgique. Pour cette raison, l’œuvre était jugée intangible et n’admettait ni retouches ni additions. Par suite, les chants de la messe de ce jour furent empruntés à d’autres messes précédentes, en sorte que ce IVe dimanche de l’Avent n’a de propre que la première lecture de l’Apôtre, les trois collectes et l’offertoire. L’introït est celui du mercredi précédent. L’image de la rosée et de la pluie qui descend lentement pour rafraîchir le gazon aride est tirée de l’épisode bien connu de Gédéon ; elle fut utilisée fort à propos par le psalmiste, puis reprise par le prophète Isaïe, qui s’en servit même pour décrire le caractère tout de suavité et d’amour de la première apparition du Messie dans le monde. Le règne messianique ne se manifeste pas comme un tremblement de terre qui renverse avec impétuosité les maisons et détruit des provinces entières ; mais il est semblable à une petite plante fécondée par la rosée céleste, et qui, en dépit de tous les obstacles, croît et fleurit sous le baiser du soleil. Au contraire, la seconde venue de Jésus sur la terre se fera à l’improviste et soudainement. Alors, avec toute la puissance de son bras, II anéantira en un clin d’œil la gloire du règne de Satan, et le royaume de Dieu atteindra sa splendeur et son accroissement définitifs.”
    Bienheureux cardinal Schuster, archevêque de Milan. Liber Sacramentorum.

    Jean disait à ceux qui accouraient en foule pour être baptisés : “Race de vipères, qui vous a montré à fuir la colère à venir ?” Or, la colère à venir est le châtiment final, que ne pourra fuir alors le pécheur, s’il ne recourt maintenant aux gémissements de la pénitence. Et il faut remarquer que ces rejetons mauvais, imitant la manière d’agir de parents méchants, sont appelés : race de vipères ; parce qu’en portant envie aux bons, en les persécutant, en faisant du mal à leur prochain, en se vengeant du dommage qu’on leur porte, ils suivent en tout cela les voies de leurs pères selon la chair, et agissent comme des enfants envenimés, nés de parents remplis eux-mêmes de venin.
    Homélie de saint Grégoire, pape, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

    Catéchisme de l’Avent

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    Programme du XXIXème dimanche après la Pentecôte – saint Ambroise de Milan – ton 4

    Saint Ambroise de Milan - fresque du monastère de Dyonisiou - Mont Athos 1547Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 20 décembre 2015 du calendrier grégorien – 7 décembre 2015 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

    Dimanche du ton IV de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour Sa Sainteté Ambroise, évêque de Milan.

    Saint Ambroise naquit dans une puissante famille de l’administration impériale à Trèves, en 339 ou 340, où son père Ambroise, chrétien, exerçait l’importante charge de préfet du prétoire pour la province des Gaules.

    Selon la Vie d’Ambroise rédigée par son secrétaire Paulin de Milan, son berceau se trouvait dans la salle du prétoire. Un jour qu’il y dormait, un essaim d’abeilles survint tout à coup et couvrit sa figure et sa bouche de telle sorte qu’il semblait que les insectes entraient dans sa bouche et en sortaient. Les abeilles prirent ensuite leur envol et s’élevèrent en l’air à une telle hauteur que l’œil humain n’était plus capable de les distinguer. L’événement frappa son père qui dit: “Si ce petit enfant vit, ce sera quelque chose de grand.” En quittant son visage, les abeilles avaient laissé un peu de miel dessus. Ceci fut considéré comme le présage de son éloquence future.

    À la mort de son père, sa mère retourna à Rome avec ses trois enfants, encore en bas âge : Ambroise, Marcelline et Satyre, qui deviendraient tous trois saints. Confié aux meilleurs maîtres, Ambroise montra par la suite de grandes capacités pour les sciences, et faisait en particulier l’admiration de tous par ses dons oratoires.

    À l’adolescence, il vit sa mère et sa sœur, laquelle avait consacré sa virginité à Dieu, embrasser la main des prêtres de Jésus-Christ (vénérable coutume qui existait dès les premiers temps de l’Eglise et qui est encore largement pratiquée en Orient de nos jours ainsi que dans certaines régions d’Europe occidentale méditérranéenne : il s’agissait (et il s’agit toujours) d’honorer les mains qui avaient reçu l’onction sacerdotale pour bénir et consacrer). Pour plaisanter, Ambroise tendit sa main à sa sœur assurant qu’elle devait l’embrasser comme elle l’avait fait aux prêtres. Mais celle-ci refusa, considérant Ambroise encore comme un enfant impertinent.

    À l’issue de ses études de droit, Ambroise fut désigné en 370 par l’empereur Valentinien Ier († 375) comme gouverneur de la province de Ligurie-Émilie, ayant pour capitale Milan. Le préfet Probus lui dit alors, sans savoir qu’il prononçait une prophétie : “Va et gouverne plutôt en évêque qu’en juge”, voulant par là l’exhorter à la compassion et à la miséricorde. De fait, le jeune homme s’acquit bien vite l’attachement et la reconnaissance du peuple, par sa sagesse et ses vertus.

    Mosaique de saint Ambroise de Milan dans la chapelle de saint Victor datant de 378 - un probable portrait fidèle du saintÀ cette époque, malgré de longues années de luttes depuis le Concile de Nicée (tenu en 325), l’hérésie arienne était encore tenace et divisait toujours l’Église, surtout en Orient où elle avait trouvé le soutien du nouvel empereur Valens (364-378). À la mort en 373 de l’évêque arien de Milan Auxence, une assemblée se tint dans la cathédrale pour procéder à l’élection du nouvel évêque, mais le peuple était si divisé entre les deux partis, orthodoxe et arien, qu’il était impossible de parvenir à un accord. On fit alors appel à Ambroise pour intervenir et calmer le tumulte. Les paroles du gouverneur, sa douceur, sa persuasion, son esprit de paix firent une telle impression que tous les fidèles reprirent soudain d’une seule voix l’exclamation d’un enfant qui s’était écrié : “Ambroise évêque !” Surpris, puis effrayé, Ambroise objecta qu’il n’était encore que catéchumène — car la coutume était alors répandue de retarder le baptême pour ne pas le souiller par des péchés ultérieurs — et il se réfugia dans son palais, suivi par la foule qui répétait sans cesse ce même cri. La nuit venue, il tenta de s’enfuir à cheval, mais il perdit son chemin et, au petit matin, se retrouva à son point de départ. Il essaya ensuite d’échapper à ces honneurs en écrivant à l’empereur, mais celui-ci, d’habitude indifférent aux affaires ecclésiastiques, soutint avec admiration l’élection d’Ambroise. Finalement résigné à se soumettre à la volonté de Dieu, ce rhéteur et administrateur de trente-cinq ans fut ordonné évêque, huit jours après son baptême, à la satisfaction des deux partis ; c’était le 7 décembre 374.

    Dès lors Ambroise se consacra complètement à son ministère et renonça à tous biens, richesses et plaisirs. Il distribua son argent aux pauvres et fit don de ses vastes propriétés à l’Église. Ne gardant rien pour lui, il passait presque toute la semaine dans le jeûne le plus strict, consacrait ses nuits à la prière et à la méditation des Écritures et des saints Pères, alors que pendant le jour il s’occupait des affaires de l’Église et de la direction de son troupeau spirituel. Sous la direction du prêtre Simplicien, il acquit une profonde connaissance de la philosophie et des Pères grecs (en particulier d’Origène) et s’engagea avec fougue dans la défense de l’Orthodoxie catholique, à la grande confusion des Ariens qui avaient agréé l’élection de ce magistrat modéré, espérant en faire leur instrument.

    A la suite de saint Hilaire de Poitiers, l’évêque de Milan se montra pendant vingt-cinq ans le champion de la foi véritable en Occident, telle qu’elle avait été clairement exprimée au concile de Nicée, et fit de son siège, qui était devenu depuis 381 la résidence de l’empereur d’Occident, la métropole où se décidaient toutes les affaires ecclésiastiques des diocèses d’Italie, de Pannonie, de Dacie et de Macédoine.

    Ambroise parvint à s’assurer la confiance et l’intérêt de l’empereur d’Occident, Gratien (375-383), grâce auquel il put faire réunir le concile de Sirmium (juillet 378) et faire décréter des lois proscrivant l’arianisme.

    À la mort de Valens (379), l’empire d’Orient passa aux mains du pieux Théodose. Le nouvel empereur, nicéen, fit réunir le Second Concile Œcuménique à Constantinople, en juillet 381, tandis que Gratien, conseillé par Ambroise, convoquait le concile d’Aquilée, qui tentait de mettre fin de l’arianisme en Occident.

    En 383, à la mort de Gratien, l’empire compte trois empereurs : Maxime à Trèves, Valentinien II, sous la tutelle de sa mère Justine à Milan, Théodose à Constantinople.

    Ambroise dut s’opposer fermement à la politique de l’impératrice Justine et de l’entourage du jeune héritier, Valentinien II, qui étaient gagnés à l’hérésie arienne. Valentinien II intima un jour au prélat l’ordre de livrer son église. “Allez dire à votre maître, répondit Ambroise aux envoyés de l’empereur, qu’un évêque ne livrera jamais le temple de Dieu !” Il s’enferma alors dans la cathédrale de Milan, entouré du peuple décidé à mourir avec lui ; et, du Dimanche des Rameaux au Jeudi Saint, les chrétiens de Milan résistèrent ainsi aux troupes qui tentèrent d’investir cette basilique, en n’ayant pour armes que la prédication enflammée de leur pasteur, et le chant ininterrompu des psaumes et des hymnes. On date de cet épisode l’introduction du chant antiphoné dans l’Eglise de Milan, et par là en Occident, à l’imitation de ce qui se pratiquait en Orient et à Antioche en particulier. Plus généralement, il est certain que saint Ambroise contribua à organiser profondément la liturgie de son Eglise (l’actuel rit milanais dit aussi rit ambrosien).

    En 390, Théodose, alors au faîte de sa gloire, fit réprimer avec une cruauté inutile une émeute qui s’était déclenchée à Thessalonique, et plus de sept mille personnes furent alors massacrées. La nouvelle parvint jusqu’à Milan et, lorsque l’empereur en visite dans la métropole italienne se présenta à la porte de la cathédrale pour assister à la messe, saint Ambroise lui en interdit l’entrée et l’excommunia pendant plus de huit mois. Respectueux envers la discipline de l’Église, le souverain se soumit avec humilité à la pénitence publique. Le jour de la Nativité, il se présenta à l’église, se prosterna jusqu’à terre aux pieds d’Ambroise, baignant le sol de ses larmes et suppliant d’être à nouveau jugé digne de la participation aux saints Mystères. Après avoir obtenu le pardon de l’évêque, au moment de la communion, il pénétra dans le sanctuaire pour communier avec les clercs, comme c’était la coutume à Constantinople. Mais le serviteur de Dieu Ambroise se tourna vers lui et l’humilia publiquement une nouvelle fois en le repoussant et lui disant : “Sors d’ici et demeure à ta place parmi les laïcs, car la pourpre n’institue pas des prêtres, mais des empereurs !” Théodose se retira alors parmi les pénitents, tant son respect pour Ambroise était grand. De retour à Constantinople, jamais plus il n’osa entrer dans le sanctuaire pour communier.

    Familier des princes et des grands de ce monde, Ambroise portait aussi son attention sur le moindre de ses fidèles. Lorsqu’un pécheur venait vers lui pour se confesser, il le prenait dans ses bras et le baignait de ses larmes. Défenseur ardent de la foi, il détourna aussi un grand nombre de païens des ténèbres et les initia au mystère du christianisme, en particulier par ses brillants sermons publics. Le plus célèbre de ses disciples fut saint Augustin qui, grâce à l’évêque de Milan, put se détourner de la fausse religion du manichéisme et, baptisé par saint Ambroise lui-même, entrer définitivement dans l’Église qu’il allait si brillamment servir. C’est grâce à lui encore que la reine Frigitilde de la tribu germanique des Marcomans reçut le saint baptême et attira son peuple à la vraie foi.

    Malgré ses multiples activités, ce grand pasteur trouva cependant le temps de composer de nombreux ouvrages, principalement exégétiques et moraux, dans lesquels il manifeste une vaste culture, tant sacrée que profane, et qui contribuèrent grandement à la diffusion de la doctrine des Pères grecs dans le monde latin. Outre son œuvre oratoire, Ambroise enrichit aussi l’Église par de magnifiques hymnes liturgiques, destinées à être chantées par le peuple en deux chœurs antiphonés, qui furent un des plus riches éléments de la liturgie latine pendant de longs siècles.

    Saint Ambroise s’endormit dans la paix du Christ, à l’aube du Samedi Saint, le 4 avril 397, deux ans après l’empereur Théodose, dont il avait prononcé l’éloge funèbre. Les cérémonies de ses funérailles ne purent être accomplies que le Jeudi in Albis en raison de la célébration de Pâques. Dans le rit romain comme dans le rit byzantin, saint Ambroise est fêté au 7 décembre, date à laquelle il devint évêque de Milan. L’Eglise de Milan, dans le rit ambrosien, quant à elle fête saint Ambroise à quatre reprises au cours de son année liturgique : le 7 décembre (fête principale – anniversaire de son sacre épiscopal), le 30 novembre (anniversaire de son baptême), le Jeudi in Albis (après Pâques – anniversaire de ses funérailles) et le 14 mai (anniversaire de la translation de ses reliques avec celle des saints Gervais et Protais dans le reliquaire en argent qui les contient toujours).

    Le corps de saint Ambroise repose jusqu’à aujourd’hui dans la basilique Saint-Ambroise de Milan, sous l’autel majeur, en compagnie des saints diacre Gervais et Protais (photos prises au cours de l’un de nos pèlerinages à Milan) :

    Aux heures
    A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de Sa Sainteté. Et maintenant. Theotokion de l’heure.
    Kondakion : du dimanche.

    A la divine liturgie

    Tropaires des Béatitudes : huit tropaires du ton dominical occurrent :
    1. A cause de l’arbre défendu * Adam fut exilé du Paradis, mais par l’arbre de la croix le Larron y entra ; * car l’un, goûtant de son fruit, méprisa le commandement du Créateur, * l’autre, partageant ta crucifixion, confessa ta divinité : ** Souviens-toi de moi dans ton royaume.
    2. Seigneur exalté sur la Croix, * tu as brisé la puissance de la mort, * effaçant la cédule écrite contre nous ; * accorde-nous la repentance du Larron * et donne à tes fidèles serviteurs, ô Christ notre Dieu, * de te crier comme lui : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
    3. D’un coup de lance, sur la croix * tu as déchiré la cédule écrite contre nous ; * et, compté parmi les morts, tu as enchaîné le prince de l’Enfer, * délivrant tous les hommes des liens de la mort * par ta Résurrection, dont la lumière a brillé sur nous ; * Seigneur ami des hommes, nous te crions : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
    4. Crucifié & ressuscité du tombeau, * Dieu tout-puissant, le troisième jour, * avec toi, seul Immortel, tu ressuscitas le premier homme, Adam ; * donne-moi, Seigneur, de prendre aussi la voie du repentir * afin que, de tout mon cœur * & dans l’ardeur de ma foi, je te crie : ** Souviens-toi de moi, Sauveur, en ton royaume.
    5. Pour nous l’Impassible devient homme de douleur * et sur la croix se laisse clouer, * afin de nous ressusciter avec lui ; * aussi nous glorifions avec la Croix * les Souffrances & la sainte Résurrection * par lesquelles nous fûmes rénovés, * obtenant le salut en criant : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
    6. Ressuscité d’entre les morts * et dépouillant l’empire de la Mort, * il apparut aux Myrrophores, leur annonçant la joie ; * et nous fidèles, prions-le * d’épargner à nos âmes la corruption, * lui répétant sans cesse la parole du bon Larron : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
    7. Fidèles, glorifions d’un même cœur * le Père, le Fils & l’Esprit saint, * invoquons en trois personnes l’unique Divinité * indivisible, inaccessible, sans confusion, ** qui nous sauve des flammes du châtiment.
    8. Ta mère, Seigneur, t’enfanta virginalement * et vierge elle est demeurée même après l’enfantement : * c’est elle que nous te présentons pour intercéder auprès de toi : * accorde à sa prière le pardon des péchés * pour ceux qui ne cessent de te crier : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.

    A la petite entrée :
    1. Tropaire du dimanche, ton 4 : Ayant appris de l’Ange la prédication lumineuse de la Résurrection, * et le terme de l’ancestrale condamnation, * les femmes disciples du Seigneur * dirent, pleines de fierté, aux Apôtres : * “Renversée est la mort ! * Le Christ Dieu est ressuscité, ** donnant au monde sa grande miséricorde !”
    2. Tropaire de Sa Sainteté, ton 4 : La justice de tes œuvres a fait de toi * pour ton troupeau une règle de foi, * un modèle de douceur, * un maître de tempérance ; * c’est pourquoi tu as obtenu l’exaltation par ton humilité * et par ta pauvreté la richesse. * Père Ambroise, * prie le Christ Dieu ** de sauver nos âmes.
    3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
    4. Kondakion de Sa Sainteté, ton 3 : Rayonnant par les dogmes divins, * tu as assombri les séductions d’Arius, * toi le docteur des mystères & le pasteur, ô Ambroise. * Et tu as accompli des miracles par la puissance de l’Esprit, * tu as guéri efficacement les diverses passions, ô Vénérable Père. * Prie le Christ Dieu pour que nos âmes soient sauvées.
    5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
    6. Kondakion du dimanche, ton 4 : Mon Sauveur & mon libérateur * a ressuscité tous les mortels, * les arrachant par sa force divine aux chaînes du tombeau ; * il a brisé les portes de l’Enfer ** et en maître souverain il est ressuscité le troisième jour.

    Prokimen
    Du dimanche, ton 4 :
    ℟. Que tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Toutes, avec sagesse tu les fis (Psaume 103, 24).
    ℣. Bénis le Seigneur, mon âme ! Seigneur, mon Dieu, tu es si grand ! (Psaume 103, 1).

    Epître
    Du dimanche : Colossiens (§ 258) III, 12-16 (Epître du 30ème dimanche après la Pentecôte, en raison des deux dimanches des Ancêtres & des Pères).

    Alleluia
    Du dimanche, ton 4 :
    ℣. Va, chevauche pour la cause de la vérité, de la piété & de la justice (Psaume 44, 5).
    ℣. Tu aimes la justice, tu hais l’impiété (Psaume 44, 8).

    Evangile
    Du dimanche : Luc (§ 85) XVII, 12-19.
    Alors Jésus dit : Tous les dix n’ont-ils pas été guéris ? Où sont donc les neuf autres ?

    Verset de communion
    Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux (Psaume 148, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

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    Chant des Grandes O du 17 au 23 décembre

    Antiennes parisiennes d'O
    Du 17 au 23 décembre, pendant les féries majeures précédant Noël, le Magnificat sera chanté à la fin des messes à Saint-Eugène, avec la grande antienne d’O du jour.

    Télécharger le livret des Féries Majeures ou le consulter en ligne :

    Les antiennes d’O – ou “grandes O” – sont les 7 antiennes qui se chantent aux Magnificat des vêpres des 7 jours précédant la vigile de Noël : O sapientia (17 décembre), O Adonai (18 décembre), O radix Jesse (19 décembre), O clavis David (20 décembre), O Oriens (21 décembre), O Rex gentium (22 décembre), O Emmanuel (23 décembre). Les initiales de chaque nom divin ainsi énumérés, pris à l’envers, forment l’acronyme suivant : ERO CRAS (je serai là demain). Le chant de ces antiennes de Magnificat revêtait beaucoup de solennité dans les antiques usages diocésains français ; l’antienne d’O était triplée (chantée intégralement 3 fois : avant le Magnificat, avant le Gloria Patri, à la fin après le Sicut erat) voire triomphée (le chant de l’antienne était intégralement repris entre chaque verset du Magnificat). Au Moyen-Age, Paris, comme beaucoup d’autres diocèses – y ajoutait deux antiennes : O Thomas Didyme pour Saint Thomas et O Virgo Virginum pour la sainte Vierge, la série s’entendait ainsi sur une neuvaine.

    L’Église ouvre aujourd’hui la série septénaire des jours qui précèdent la Vigile de Noël, et qui sont célèbres dans la Liturgie sous le nom de Féries majeures. L’Office ordinaire de l’Avent prend plus de solennité ; les Antiennes des Psaumes, à Laudes et aux Heures du jour, sont propres au temps et ont un rapport direct avec le grand Avènement. Tous les jours, à Vêpres, on chante une Antienne solennelle qui est un cri vers le Messie, et dans laquelle on lui donne chaque jour quelqu’un des titres qui lui sont attribués dans l’Écriture.

    Le nombre de ces Antiennes, qu’on appelle vulgairement les O de l’Avent, parce qu’elles commencent toutes par celte exclamation, est de sept dans l’Église romaine, une pour chacune des sept Féries majeures, et elles s’adressent toutes à Jésus-Christ. D’autres Églises, au moyen âge, en ajoutèrent deux autres : une à la Sainte Vierge, O Virgo Virginum ! et une à l’Ange Gabriel, O Gabriel ! ou encore à saint Thomas, dont la fête tombe dans le cours des Fériés majeures. Cette dernière commence ainsi : O Thomas Didyme !

    Il y eut même des Églises qui portèrent jusqu’à douze le nombre des grandes Antiennes, en ajoutant aux neuf dont nous venons de parler, trois autres, savoir : une au Christ, O Rex pacifice ! une seconde à la Sainte Vierge, O mundi Domina ! et enfin une dernière en manière d’apostrophe à Jérusalem, O Hierusalem !

    L’instant choisi pour faire entendre ce sublime appel à la charité du Fils de Dieu, est l’heure des Vêpres, parce que c’est sur le Soir du monde, vergente mundi vespere, que le Messie est venu. On les chante à Magnificat, pour marquer que le Sauveur que nous attendons nous viendra par Marie. On les chante deux fois, avant et après le Cantique, comme dans les fêtes Doubles, en signe de plus grande solennité ; et même l’usage antique de plusieurs Églises (c’est le cas de Paris) était de les chanter trois fois, savoir : avant le Cantique lui-même, avant Gloria Patri, et après Sicut erat. Enfin, ces admirables Antiennes, qui contiennent toute la moelle de la Liturgie de l’Avent, sont ornées d’un chant plein de gravité et de mélodie ; et les diverses Églises ont retenu l’usage de les accompagner d’une pompe toute particulière, dont les démonstrations toujours expressives varient suivant les lieux.

    Entrons dans l’esprit de l’Église et recueillons-nous, afin de nous unir, dans toute la plénitude de notre cœur, à la sainte Église, lorsqu’elle fait entendre à son Époux ces dernières et tendres invitations, auxquelles il se rend enfin.

    Dom Guéranger, l’Année Liturgique

    Les antiennes d’O. — Les sept derniers jours avant Noël sont marqués par des antiennes particulières appelées Antiennes d’O ou Grandes O. Ce sont des antiennes de Magnificat qui commencent toutes par l’apostrophe O, d’où leur nom. Elles n’ont pas seulement la même mélodie, mais sont construites sur le même plan :

    1. On invoque le Seigneur qui va venir, tantôt en le désignant par un symbole, tantôt par un titre, par exemple : O sagesse, ô Racine de Jessé.
    2. Ce symbole ou ce titre est ensuite développé dans une phrase relative.
    3. Le point culminant de la phrase est la supplication instante : veni, viens, qui est suivie de la demande de Rédemption.

    Ces antiennes majestueuses sont comme le résumé de toutes les prophéties sur le Sauveur. La mélodie de ces chants respire l’admiration et le désir ardent. On y entend l’ardente imploration de l’Ancien Testament et du monde païen vers le Rédempteur, elles sont le « Rorate cœli » de l’humanité. Il y a dans ces sept chants une progression de pensée. Nous voyons d’abord le Fils de Dieu dans sa vie éternelle, avant les temps (1), puis dans l’Ancienne Alliance (2-4), ensuite dans la nature (5), enfin nous le voyons comme Rédempteur des païens (6), comme « Dieu avec nous » (7).

    La solennité particulière de ces antiennes résulte des prescriptions de l’Église. Dans les abbayes qui ont l’Office choral solennel, des usages particuliers accompagnent le chant des antiennes O. La première est entonnée par l’Abbé, au trône, en habits pontificaux, pendant que l’on sonne la grosse cloche. La cloche continue de sonner pendant tout le Magnificat chanté sur le mode le plus solennel. Les autres antiennes sont entonnées successivement par les plus dignes après l’abbé, revêtus de la chape et debout au milieu du chœur, devant le grand pupitre. Les fidèles pourraient, pendant ces sept jours, unir chaque soir le chant de ces antiennes à celui du Magnificat. On pourrait même, d’après les usages de l’ancienne Église, intercaler l’antienne entre chaque verset du Magnificat.

    Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

    Enregistrement : sainte messe & vêpres du troisième dimanche de l’Avent

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    Chasuble pour le dimanche de Gaudete