Séquence de saint Martin – Adam de Saint-Victor

Gaude Sion - prose d'Adam de Saint-Victor pour la fête de saint Martin

Gaude Sion - prose d'Adam de Saint-Victor pour la fête de saint Martin

Gaude Sion - prose d'Adam de Saint-Victor pour la fête de saint Martin

Source : Abbe E. Misset & Pierre Aubry, Les proses d’Adam de Saint-Victor – texte & musique précédées d’une édition critique. Paris, H. Welter, 1900, p. 311-313.

Cette prose est due au célèbre hymnographe parisien Adam de Saint-Victor (c. 1112 † c. 1192), préchantre de la cathédrale de Paris, principal auteur du répertoire parisien des séquences dont il a renouvelé le genre en leur conférant une ampleur musicale et une richesse spirituelle par les images théologiques abordées. Ce répertoire victorin s’est très vite diffusé dans toute l’Europe Occidentale, on en chantait les séquences dès le XIIIème siècle à Palerme, Zagreb, Aix-la-Chapelle ou Dublin.

En voici une version moderne, sur le très beau plain-chant que l’Abbé d’Haudimont – maître de chapelle de la cathédrale de Châlons-sur-Saône puis de Notre-Dame de Paris et de Saint-Germain L’Auxerrois (avant 1790) – avait composé pour une autre séquence d’Adam de Saint-Victor, celle de la dédicace – Jerusalem & Sion filiæ –.

Le texte en est légèrement différent.

Prose de saint Martin - chant de l'Abbé d'Haudimont

Prose de saint Martin - chant de l'Abbé d'Haudimont

Prose de saint Martin - chant de l'Abbé d'Haudimont

Gaude, Sion, quæ diem récolis,
Qua Martínus, compar Apóstolis,
Mundum vincens, junctus cœlícolis
Coronátur.

Hic Martínus, pauper et módicus,
Servus prudens, fidélis víllicus,
Cœlo dives, civis angélicus,
Sublimátur.

Hic Martínus, jam catechúmenus
Nudum vestit, et nocte prótinus
Insequénti, hac veste Dóminus
Est indútus.

Hic Martínus, spernens milítiam
ínimicis inérmis óbviam
Ire parat, baptísmi grátiam
Assecútus.

Hic Martínus, dum offert hóstiam,
Intus ardet per Dei grátiam:
Supérsedens appáret étiam
Globus ignis.

Hic Martínus, qui cœlum réserat,
Mari præest et terris ímperat,
Morbos sanat et monstra súperat,
Vir insígnis.

Hic Martínus, nec mori tímuit,
Nec vivéndi labórem réspuit,
Sicque Dei se totum tríbuit
Voluntáti.

Hic Martínus, qui nulli nócuit,
Hic Martínus, qui cunctis prófuit,
Hic Martínus, qui trinæ plácuit
Majestáti.

Hic Martínus, qui fana déstruit,
Qui gentíles ad fidem ímbuit,
Et de quibus eos instítuit
Operatur.

Hic Martínus, qui tribus mórtuis
Méritis dat vitam præcípuis,
Nunc moméntis Deum contínuis
Contemplátur.

O Martíne, pastor egrégie,
O cœléstis consors milítiæ,
Nos a lupi deféndas rábie
Sæviéntis.

O Martíne, fac nunc quod gésseras,
Deo preces pro nobis ófferas,
Esto memor, quam nunquam déseras
Tuæ gentis.

Amen.

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