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Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : pose de voix, vocalise, découverte du chant grégorien

Programme de la fête de la Circoncision du Seigneur – octave de Noël

Circoncision du ChristSaint-Eugène, le dimanche 1er janvier 2017, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Le 1er janvier constitue à la fois le jour octave de la fête de la Nativité mais aussi la fête de la Circoncision du Seigneur, puisque – selon la Loi – celle-ci intervient 8 jours après la naissance d’un enfant mâle. Lors de la circoncision, on imposait aussi à l’enfant son nom. Cette fête constitue donc la véritable fête du Saint Nom de Jésus, ainsi que le rappelle ci-contre la planche gravée pour cette fête par Jérôme Nadal, s.j. (1507-1580), ci-contre. L’autre fête du Très-Saint Nom de Jésus, fixée depuis 1911 au dimanche entre la Circoncision & l’Epiphanie – ou au 2 janvier si ce dimanche n’existe pas – n’est qu’un doublon moderne de la fête de la Circoncision.

Mais parce que la fragilité de la chair et de l’esprit de l’homme l’emporte, par une pente naturelle de cupidité, vers le mal, et l’embarrasse ici-bas dans des vices inextricables, le huitième jour de la circoncision est la figure du temps de la résurrection, et de notre future délivrance de tout péché. C’est en effet le sens des paroles suivantes : « Tout mâle premier-né sera appelé, consacré au Seigneur. » Les termes de la loi expriment la promesse du fruit de la Vierge, fruit vraiment saint, car il est immaculé. Que ce soit là le fruit désigné par la loi, les paroles de l’Ange nous l’assurent : “La chose sainte, dit-il, qui naîtra de vous, sera appelée le Fils de Dieu.”
Sermon de saint Ambroise, évêque, VIIIème leçon des vigiles nocturnes de la fête de la Circoncision, au second nocturne.

A la messe :

IIndes vêpres de Noël. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : Jesu dulcis memoria – hymne du Ier ton du saint Nom de Jésus – texte attribué à saint Bernard de Clairvaux (1099 † 1153)
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Alma Redemptoris Mater – Vème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Petrus – VIIème ton
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – IIIème ton
  • Chant final, de Noël : Puer natus in Bethleem – Ier ton – rythme du XIIIème & XIVème siècles

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

Programme du XXVIIIème dimanche après la Pentecôte – Dimanche des Pères – ton 3

Généalogie du Christ - dimanche des PèresParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 1er janvier 2017 du calendrier grégorien – 19 décembre 2016 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton III de l’Octoèque. Dimanche des Pères. Carême de Noël.

Le dimanche qui précède Noël est consacré, dans le rit byzantin, à la mémoire des saints & justes Pères & Patriarches qui ont précédé l’Incarnation du Messie. C’est pour cela que la généalogie du Christ selon saint Matthieu est chantée comme évangile à la divine liturgie de ce jour.

Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire des Pères. Kondakion : des Pères.

Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du dimanche, ton 3, & 4 tropaires de la 3ème ode du canon des Pères (œuvre de Clément l’Hymnographe, higoumène du monastère du Stoudion à Constantinople au IXème siècle) :
1. Adam, notre premier père, ayant transgressé ton commandement, * ô Christ, tu l’as chassé du Paradis ; * mais, compatissant, tu fis entrer le bon Larron * te confessant sur la croix et criant : * Souviens-toi de moi, Sauveur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Pour notre faute, tu nous condamnas * à la malédiction de la mort, Seigneur source-de-vie ; * mais, souffrant dans ton corps, Maître sans péché, * tu fis revivre les morts qui s’écrièrent : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
3. Ressuscité d’entre les morts, tu nous sauvas de nos passions, * Seigneur, par ta sainte Résurrection ; * et, Sauveur, tu as détruit toute la puissance de la mort ; * c’est pourquoi nous, les fidèles, te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
4. Par ta sépulture de trois jours tu éveillas, * Dieu, les morts qu’aux Enfers tu vivifias ; * et, dans ta bonté, tu fus la source de l’immortelle vie * pour nous tous, fidèles, qui sans cesse te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
5. Aux Myrophores tu apparus d’abord, * Sauveur ressuscité d’entre les morts, * leur criant : Réjouissez-vous ! * et par elles, ô Christ, tu révèles ton éveil à tes amis ; * aussi te crions-nous : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
6. Sur la montagne Moïse, étendant les bras, préfigurait la croix et triomphait d’Amalec ; * nous-mêmes, nous la prenons pour combattre les démons * et tous ensemble avec foi te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
7. Sauvant la gloire de leur image et ressemblance avec Dieu, * les Jeunes Gens méprisèrent l’éclat de l’image dorée * et dans le feu de l’Esprit ils chantèrent avec foi : ** Nous ne connaissons d’autre Maître que toi.
Par la Sagesse suprême et la puissance de l’Esprit * les Jeunes Gens confondirent les sages babyloniens * et pleins de courage ils s’écriaient : ** Nul n’est saint comme toi, ô notre Dieu.
Avec les Prophètes et les Jeunes Gens se réjouit la Loi, * elle exulte devant la divine clarté du Seigneur ; * Abraham aussi se réjouit, car il voit ** le Seigneur prendre chair de sa propre lignée.
Impassible, ô Vierge, fut ta conception, * ton enfantement dépasse la nature et notre esprit, * car le mystère ineffable que les Prophètes annonçaient ** nous est apparu : c’est le Verbe de Dieu.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 3 : Que les Célestes soient en liesse ! * Que les terrestres se réjouissent ! * Car le Seigneur a établi son Règne par son bras, * terrassant la mort par la mort, * Lui le Premier-Né d’entre les morts. * Il nous libère du ventre de l’enfer, ** et offre au monde la grande miséricorde.
2. Tropaire des Pères, ton 2 : Combien sont sublimes les entreprises de la foi ! * Les trois Jeunes Gens exultaient dans la fournaise comme dans les eaux du repos ; * et le prophète Daniel dans la fosse avec les lions * semblait le pâtre du troupeau. ** Par leurs prières , Christ-Dieu, sauve nos âmes.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
4. Kondakion des Pères, ton 6 : Jeunes gens trois fois heureux, vous n’avez point vénéré * l’image faite de main d’homme, * mais fortifiés par l’Essence indescriptible, * dans la fournaise de feu vous fûtes glorifiés, vous trois fois bienheureux. * Dans la flamme de feu irrésistible vous tenant, vous avez invoqué Dieu. * Hâte-Toi, ô Miséricordieux, ** viens vite, plein de pitié, à notre aide, car Tu le peux selon ta volonté.

Prokimen
Des Pères, ton 4 :
℟. Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères, & vénérable, & que ton Nom soit glorifié éternellement. (Daniel, 3, 26).
℣. Car tu es juste en toutes les œuvres accomplies pour nous. (Daniel, 3, 27).
(On ne dit pas le prokimen du dimanche).

Epître
Du dimanche avant la Nativité du Christ : Hébreux (§ 328) XI, 9-10, 17-23, 32-40.
Cependant toutes ces personnes, à qui l’Écriture rend un témoignage si avantageux à cause de leur foi, n’ont point reçu la récompense promise ; Dieu ayant voulu, par une faveur particulière qu’il nous a faite, qu’ils ne reçussent qu’avec nous l’accomplissement de leur bonheur.

Alleluia
Des Pères, ton 4 :
℣. Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, & nos pères nous ont fait connaître (Psaume 43, 2).
℣. Puisque c’est toi qui nous as sauvés de ceux qui nous affligeaient, et qui as confondu ceux qui étaient animés de haine contre nous (Psaume 43, 8).
(On ne dit pas l’alleluia du dimanche).

Evangile
Du dimanche avant la Nativité du Christ : Matthieu (§ 1) I, 1-25.
Une vierge concevra, et elle enfantera un fils, à qui on donnera le nom d’Emmanuel, c’est-à-dire, Dieu avec nous.

Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Des Pères : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

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Cantilène de l’épître de la fête des Saints Innocents

Epître des saints Innocents - plain-chant d'Amiens

Epître des saints Innocents - plain-chant d'Amiens
Epître des saints Innocents - plain-chant d'Amiens

Livret PDF téléchargeable.

Texte (Apocalypse XIV, 1-5) :

In diébus illis : Vidi supra montem Sion Agnum stantem, et cum eo centum quadragínta quatuor mília, habéntes nomen ejus, et nomen Patris ejus scriptum in fróntibus suis. Et audívi vocem de cœlo, tamquam vocem aquárum multárum, et tamquam vocem tonítrui magni : et vocem, quam audívi, sicut citharœrórum citharizántium in cítharis suis. Et cantábant quasi cánticum novum ante sedem, et ante quátuor animália, et senióres : et nemo póterat dícere cánticum, nisi illa centum quadragínta quátuor mília, qui empti sunt de terra. Hi sunt, qui cum muliéribus non sunt coinquináti : vírgines enim sunt. Hi sequúntur Agnum, quocúmque íerit. Hi empti sunt ex homínibus primítiæ Deo, et Agno : et in ore eórum non est invéntum mendácium : sine mácula enim sunt ante thronum Dei. En ces jours là : Je vis ensuite l’Agneau debout sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom, et le nom de son Père, écrit sur le front. J’entendis alors une voix qui venait du ciel, semblable à un bruit de grandes eaux, et au bruit d’un grand tonnerre ; et cette voix que j’entendis était comme le son de plusieurs joueurs de harpe qui touchent leurs harpes. Ils chantaient comme un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre animaux et les vieillards ; et nul ne pouvait chanter ce cantique, que ces cent quarante-quatre mille qui ont été rachetés de la terre. Ce sont là ceux qui ne se sont point souillés avec les femmes, car ils sont vierges. Ceux-là suivent l’Agneau partout où il va ; ils ont été rachetés d’entre les hommes pour être consacrés à Dieu et à l’Agneau comme des prémices. Et il ne s’est point trouvé de mensonge dans leur bouche : car ils sont purs et sans tache devant le trône de Dieu.

Sources :

  • Abbé Jean Lebeuf, Traité historique et pratique sur le chant ecclésiastique. Paris, Hérissant, p. 129-132.
  • Dr Marcel Jérôme Rigollot, Epîtres farcies telles qu’on les chantait dans les Eglises d’Amiens au XIIIème siècle. Amiens, Caron-Vitet, 1838.

Cette cantilène propre à l’épître de la fête des Saints Innocents (28 décembre) était autrefois chantée entremêlée de vers français qui paraphrasaient le texte latin, ce qu’on appelait au Moyen-Age une épître farcie. Ces épîtres étaient chantées par deux ou trois sous-diacres à certaines fêtes de l’année, surtout pendant la période autour de la fête de Noël, de la saint Nicolas à l’Epiphanie. On trouve des épîtres farcies assez fréquemment dans les manuscrits liturgiques du XIIème & XIIIème, puis l’usage semble se restreindre voire disparaître. On en composa tout de même encore quelques unes au XIVème siècle, et on en chantait encore, avec leurs textes en vieux français, dans certaines provinces de France au beau milieu du XVIIIème siècle, surtout celle de saint Etienne, probablement la plus ancienne. Pour les linguistes qui étudient l’histoire de la langue française, ces farces sont d’une haute valeur, car elles figurent parmi les plus anciens témoignages écrits du français, décliné dans ses nombreuses formes régionales

Voici le début de cette épître des Saints Innocents transcrite par l’Abbé Lebeuf dans son fameux Traité sur le chant ecclésiastique, avec les farces en vieux picard :

Epître farcie de la fête des Saints Innocents - plain-chant d'Amiens

Epître farcie de la fête des Saints Innocents - plain-chant d'Amiens

Epître farcie de la fête des Saints Innocents - plain-chant d'Amiens

Epître farcie de la fête des Saints Innocents - plain-chant d'Amiens

On notera que la paraphrase française évolue dans le même VIIème que la cantilène du texte latin, mais sur un chant qui ne décalque pas celui-ci. Dans d’autres épîtres farcies, toutes les strophes reproduisent la même mélodie, distincte de celle du latin qui évolue plus librement d’une verset à l’autre. Il est probable qu’on aura composé les vers français pour s’insérer dans la cantilène latine préexistante.

Ces cantilènes, du moins pour le texte latin, sont-elles anciennes ? Probablement. Notons qu’on les retrouve sur des tons similaires d’un diocèse à un autre. Les deux exemples que donne l’Abbé Lebeuf de l’épître farcie de la fête de saint Etienne (26 décembre), tirés à la fois des livres d’Amiens (vers l’an 1250) et d’une église de la province Lyon ou de Sens (vers l’an 1400) montrent en effet des mélodies – tant latines que françaises – très proches, avec pourtant des paroles différentes pour les paraphrases françaises (sauf dans la première strophe).

De ce fait, les épîtres farcies sont précieuses car elles nous permettent d’avoir un écho de la très grande variété des cantilènes liturgiques qui dût être en usage pour chanter les différents épîtres et évangiles de l’année ; elles sont donc le souvenir d’un état ancien de la liturgie, beaucoup plus riche que ce qui est parvenu jusqu’à nous (les livres liturgiques romains depuis le XVIIème siècle ne comportent plus que deux tons pour l’épître, dont l’un est le recto-tono).

Le chant de l’épître des Saint Innocents cité par Lebeuf est tiré des anciens livres liturgiques d’Amiens. La farce française y comporte pas moins de 130 vers, tous en rimes masculines pour faciliter leur adaptation au plain-chant. Nous n’avons conservé que le chant des versets latins, sans leurs paraphrases versifiées en français, & complété les premiers versets que donne l’Abbé Lebeuf à partir du travail fait au XIXème siècle par le Dr Rigollot. Le choix du VIIème ton, qui possède naturellement un ambitus très ample, a peut-être été guidé par le sens du texte, la mélodie s’élevant sur le second verset pour rendre compte du texte :

Et audívi vocem de cœlo, tamquam vocem aquárum multárum, et tamquam vocem tonítrui magni.
J’entendis alors une voix qui venait du ciel, semblable à un bruit de grandes eaux, et au bruit d’un grand tonnerre.

Notons que le 4ème verset surtout (et dans une mesure le 5ème verset), reproduit une psalmodie du VIIème ton, et celle-ci est peut-être la source inspiratrice de cette cantilène de l’épître des Innocents.

Les livres de Paris ne nous ont pas conservé d’épîtres farcies, il est vrai qu’on n’a gardé que peu de manuscrits liturgiques de notre ville antérieurs à la moitié du XIIIème siècle. Est-ce à dire que notre diocèse avait répugné à chanter des épîtres farcies ?

Non ! Dans une intéressante ordonnance prise en1198 par l’évêque Eude de Sully afin de régler la célébration de la fête de la Circoncision, le 1er janvier, à Paris, on notera le passage suivant, qui atteste que notre ville, à l’instar des autres diocèses de France, connaissait bien l’usage des épîtres farcies :

Missa similiter cum ceteris Horis ordinate celebrabitur a aliquo prœdictorum, hoc addito quod Epistola cum farsia dicetur a duobus in cappis sericeis. La messe de même, comme les autres heures, sera célébrée par l’un de ceux sus-mentionnés, en ajoutant qu’une épître avec farce sera dite par deux en chapes de soie.

Horaires de Noël à Saint-Eugène – Sainte-Cécile (Paris IX)

Fêtez la naissance du Sauveur à Saint-Eugène – Sainte-Cécile (Paris IX).

24 décembre à 23h30 :

  • Veillée avec chant de vieux noëls français, du XVème au XVIIIème siècles.
  • O magnum mysterium – Thomas Luis de Victoria (1540 † 1611)
  • A minuit : chant du Minuit Chrétien
  • Procession à la crèche.
  • Chant de la généalogie du Christ.
  • Messe de Minuit (Messe pour la nuit & le jour de Noël de Sébastien de Brossard).

25 décembre :

  • 11h : Messe du jour de Noël.
  • 17h45 : Secondes vêpres du jour de Noël

L’évènement sur Facebook.

Louis de Boullogne (attr.) - La Nativité

Tomás Luis de Victoria – O magnum mysterium

Tomás Luis de Victoria (c. 1548 † 1611), maître de chapelle de l’impératrice Marie au couvent royal des Clarisses déchaussées de Madrid
O magnum mysterium (1572)
4 voix mixtes (SATB).
4 pages.

Septième d’une famille de onze enfants, Tomás Luis de Victoria devint chantre de la cathédrale d’Avila en 1558. En 1567, il se rendit à Rome où il étudia la théologie au Collegio romano et reçut probablement les leçons de Palestrina, maître de chapelle et de chant au Séminaire romain.

En 1569 il exerçe les fonctions de maître de chapelle et d’organiste à Santa Maria di Montserrato à Rome. À partir de 1571, il enseigne la musique au Séminaire romain. Il publie d’ailleurs en 1572 son premier recueil de motets à Venise chez Gardano Fils et succède à Palestrina en 1573 dans la charge de maître de chapelle de ce séminaire. En 1575, il fut ordonné prêtre, et trois ans plus tard, en 1578, Victoria entra dans la Congrégation de l’Oratoire, fondé par saint Philippe Néri.

En 1586, il fut nommé chapelain et maître de chœur du couvent royal des clarisses déchaussées à Madrid, où vivait, retirée, la fille de Charles Quint, l’impératrice Marie d’Autriche (veuve de l’empereur Maximilien II et sœur de Philippe II). Durant cette partie de sa vie, il reçut plusieurs offres des plus importantes cathédrales espagnoles qu’il refusa toutes.

Il revint à Rome en 1592 pour publier ses Missæ, liber secundus. Deux ans plus tard, il assistait aux funérailles de Palestrina, et en 1595, il rentra définitivement en Espagne où il meurt à Madrid le 27 août 1611.

O magnum mysterium est le 5ème des motets publiés en 1572 chez Gardano Fils. Cette première publication de jeunesse est d’emblée un chef d’œuvre.

Le motet O magnum mysterium est établi sur le texte du IVème répons des matines de Noël. Du reste la modalité choisie par Victoria permettrait de chanter le verset en plain chant de ce répons, avec la réclame en polyphonie reprise après le verset (* Beata Virgo).

Voici le plain-chant de ce répons, du IIIème ton :

omagnummysterium

Curieusement, dans le recueil imprimé chez Gardano, ce motet est assigné à la fête de la Circoncision de Notre Seigneur (1er janvier), où ce répons n’est pas chanté (certes, le texte convient à toute l’octave de Noël). Voici le texte de ce répons et sa traduction :

O magnum mystérium, et admirábile sacraméntum, ut animália vidérent Dóminum natum, jacéntem in præsépio : * Beáta Virgo, cujus viscéra meruérunt portáre Dóminum Christum. O grand mystère & admirable sacrement, que des animaux aient vu le Seigneur né, gisant dans une crêche ! * Heureuse la Vierge dont les entrailles ont mérité de porter le Seigneur Christ !

Les premières mesures de cette partition :

O magnum mysterium - motet de Thomas Louis de Victoria

L’édition originale chez Angelo Gardano en 1572 :

O magnum mysterium - Victoria - Frontispice de l'édition de 1572

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