Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Plain-chant dominicain – Dimanche de la Passion – Répons Multiplicati sunt

Dominica in Passione
Ad primas vesperas – Responsorium

MVLTIPLICATI sunt qui tríbulant me, & dicunt : Non est salut illi in Dei ejus : * Exsúrge, Dómine, salvum me fac, Deus meus. Ils se sont multipliés ceux qui me persécutent, et ils disent : II n’y a point de salut pour lui en son Dieu. * Levez-vous, Seigneur ; sauvez-moi, mon Dieu.
(Cf. Psaume III, 2).
℣. Nequándo dicat inimícus meus : Præválui advérsus eum. ℣. De peur qu’un jour mon ennemi ne dise : J’ai prévalu contre lui. * Levez-vous, Seigneur ; sauvez-moi, mon Dieu.
(Cf. Psaume XII, 5).

Programme du samedi de Sitientes – rit dominicain

Saint-Eugène, le samedi 1er avril 2017, messe de 11h célébrée dans le rit dominicain (avec l’association SOS Chrétiens d’Orient).

Le samedi après le IVème dimanche de Carême, autrement dit le samedi avant le dimanche de la Passion, est plus connu sous le nom de samedi de Sitientes, en raison du premier mot de l’introït. Ce samedi est l’un des 6 jours de l’année prévus par les livres liturgiques traditionnels pour conférer les ordres sacrés, selon une tradition remontant à l’antiquité. Les 5 autres jours marqués par le Pontifical Romain sont les 4 samedis des Quatre-Temps de l’Avent, de Carême, de Pentecôte & de Septembre, ainsi que la vigile du Samedi Saint.

La station de ce jour, à Rome, se fait dans l’église de Saint-Nicolas-in-Carcere (avant le VIIIème siècle, à Saint-Laurent-hors-Les-Murs).

Le samedi de Sitientes est le dernier jour du Carême avant l’ouverture du temps de la Passion. Après la messe & avant les vêpres, on voile de violet toutes les statues et les images dans les églises.

*

  • Office – Sitientes, venite ad aquas (ton ii.)
  • Kyrie dominicain VIII
  • Epître (Cantilène dominicaine): Isaïe XLIX, 8-15 : Une mère peut-elle oublier son enfant, et n’avoir point compassion du fils qu’elle a porté dans ses entrailles ? Mais quand même elle l’oublierait, pour moi je ne vous oublierai jamais.
  • Répons – Tibi, Domine, derelictus est (ton iii.)
  • Evangile : Jean VIII, 12-20 : Jésus parlant de nouveau au peuple, leur dit : Je suis la lumière du monde : celui qui me suit, ne marche point dans les ténèbres ; mais il aura la lumière de la vie.
  • Offertoire – Factus est Dominus (ton iii.)
  • Sanctus dominicain VIII
  • Après la Consécration : O salutaris Hostia du Ier ton – plain-chant de Coutances
  • Agnus Dei dominicain VIII
  • Communion – Dominus regit me (ton ii.)
  • Benedicamus Domino dominicain VIII
  • Au dernier Evangile : Salve Regina
  • Procession de sortie : Répons Multiplicati sunt (ton viii) – répons des vêpres de ce jour dans le rit dominicain

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des chantres (plain-chant dominicain) au format PDF.

Plain-chant dominicain – Samedi de la IVème semaine de Carême – Office Sitientes, venite ad aquas

Sabbato post Dominicam IV.
in Quadragesimæ
Officium

Sitiéntes, veníte ad aquas, dicit Dóminus : et qui non habétis prétium, veníte, et bíbite cum lætítia. Vous qui avez soif, venez aux sources, dit le Seigneur, et vous qui n’avez pas de quoi payer, venez et buvez avec joie.
(Isaïe LV, 1).
℣. Atténdite, pópule meus, legem meam : inclináte aurem vestram in verba oris mei. ℣. Mon peuple, écoutez ma loi ; prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche.
(Psaume LXXVII, 1).
Glória Patri, & Fílio, & Spirítui Sancto. Sicut erat in princípio, & nunc, & semper, & in sæcula sæculórum. Amen. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

Le même office, avec versets supplémentaires (Psaume LXXVII, 2 & 3):

Plain-chant dominicain – Samedi de la IVème semaine de Carême – Cantilène de l’épître

Sabbato post Dominicam IV.
in Quadragesimæ
Epistola

Proposition de cantilène de l’épître, selon les règles du plain-chant dominicain (cf. Processionarium juxta ritum S. Ordinis Prædicatorum Apostolica auctoritate approbatum Reverendissimi in Christo Patris Fratris Hyacinthi Mariæ Cormier, Rome, 1913, pp. 414-424) :

Léctio Libri Isaíæ Prophétæ

Isaie. XLIX, 8-15

Hæc dicit Dóminus : In témpore plácito exaudívi te, et in die salútis auxiliátus sum tui : et servávi te, et dedi te in fœdus pópuli, ut suscitáres terram, et possidéres hereditátes dissipátas : ut díceres his, qui vincti sunt : Exíte : et his, qui in ténebris : Revelámini. Super vias pascéntur, et in ómnibus planis páscua eórum. Non esúrient neque sítient, et non percútiet eos æstus et sol : quia miserátor eórum reget eos, et ad fontes aquárum potábit eos. Et ponam omnes montes meos in viam, et sémitæ meæ exaltabúntur. Parole du Seigneur : Au temps favorable, je te répondrai, au jour du salut, je viendrai à ton secours. Je t’ai formé, je t’ai établi pour mon alliance avec le peuple, pour relever le pays, pour répartir les terres dévastées, pour dire aux prisonniers : « Sortez », à ceux qui sont dans l’obscurité : « Montrez-vous. » Même sur les chemins, ils pourront paître et dans toutes les terres désolées ils trouveront des pâturages. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, soleil et vent brûlant ne les frapperont plus : car celui qui a pitié d’eux sera leur guide et vers les sources il les conduira. De toutes les montagnes je ferai des routes et mes chemins seront relevés.
Ecce, isti de longe vénient, et ecce illi ab aquilóne et mari, et isti de terra austráli. Laudáte, cæli, et exsúlta, terra, jubiláte, montes, laudem : quia consolátus est Dóminus pópulum suum, et páuperum suórum miserébitur. En voici qui viennent de loin ; en voici du nord et de l’occident, et ceux-là des terres du sud. Cieux, criez de joie, et que la terre exulte ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! Car le Seigneur console son peuple, et de ses pauvres il prend pitié.
Et dixit Sion : Derelíquit me Dóminus, et Dóminus oblítus est mei. Numquid oblivísci potest múlier infántem suum, ut non misereátur fílio uteri sui ? et si illa oblíta fúerit, ego tamen non oblivíscar tui, dicit Dóminus omnípotens. Sion disait : « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Dieu m’a oubliée. » Une femme peut-elle oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même s’il s’en trouvait une pour l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas. Parole du Seigneur tout-puissant.

Livret téléchargeable.

Plain-chant dominicain – Samedi de la IVème semaine de Carême – Répons Tibi, Domine, derelictus est

Sabbato post Dominicam IV.
in Quadragesimæ
Responsorium

Tibi, Dómine, derelíctus est pauper : pupíllo tu eris adjútor. C’est à vous, Seigneur, qu’a été laissé le soin du pauvre, vous serez le protecteur de l’orphelin.
(Psaume IX, 14).
℣. Vt quid, Dómine, recessísti longe, déspicis in opportunitátibus, in tribulatióne ? dum supérbit ímpius incénditur pauper. ℣. Pourquoi, Seigneur, vous êtes-vous retiré au loin et me dédaignez-vous au temps du besoin et de la tribulation ? Tandis que l’impie s’enorgueillit, le pauvre se consume.
(Psaume IX, 1-2).

Plain-chant dominicain – Samedi de la IVème semaine de Carême – Offertoire Factus est Dominus

Sabbato post Dominicam IV.
in Quadragesimæ
Offertorium

Factus est Dóminus firmaméntum meum, et refúgium meum, et liberátor meus : et sperábo in eum. Le Seigneur est devenu mon ferme appui, mon refuge et mon libérateur ; et j’espérerai en lui.
(Psaume XVII, 3).

Plain-chant dominicain – Samedi de la IVème semaine de Carême – Communion Dominus regit me

Sabbato post Dominicam IV.
in Quadragesimæ
Communio

Dóminus regit me, et nihil mihi déerit : in loco páscuæ ibi me collocávit : super aquam refectiónis educávit me. C’est le Seigneur qui me conduit et rien ne pourra me manquer. Il m’a établi dans un lieu de pâturages, il m’a amené près d’une eau fortifiante.
(Psaume XXII, 1-2).

La même antienne de communion avec les versets du Psaume XXII, ton 2 dominicain :

Dedúxit me super sémitas justítiæ : * propter nomen suum. Il a fait revenir mon âme ; il m’a conduit par les sentiers de la justice, pour son nom.
Nam, et si ambulávero in médio umbræ mortis, non timébo mala : * quóniam tu mecum es. Car quand même je marcherais au milieu de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucuns maux, parce que vous êtes avec moi.
Virga tua, et báculus tuus : * ipsa me consoláta sunt. Votre houlette et votre bâton ont été le sujet de ma consolation.
Parásti in conspéctu meo mensam, * advérsus eos, qui tríbulant me. Vous avez préparé une table devant moi contre ceux qui me persécutent.
Impinguásti in óleo caput meum : * et calix meus inébrians quam præclárus est ! Vous avez oint ma tête avec une huile. Que mon calice qui a la force d’enivrer est admirable !
Et misericórdia tua subsequétur me * ómnibus diébus vitæ meæ. Et votre miséricorde me suivra dans tous les jours de ma vie.
Et ut inhábitem in domo Dómini, * in longitúdinem diérum. Afin que j’habite éternellement dans la maison du Seigneur.
Glória Patri, et Fílio, et Spirítui Sancto. * Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

Photos : dimanche de Lætare 2017

L’Eglise latine, vers la moitié du Carême, tempère la discipline de celui-ci en introduisant un avant-goût de la joie pascale. Cette pointe de blanc dans le violet de la pénitence induit l’usage en ce jour des ornements liturgiques roses, souvenir également de la rose d’or que le pape bénissait ce dimanche et qu’il offrait en présent à une princesse catholique.

L’introït du jour, du Vème ton, a donné son nom au dimanche :
LÆTARE * Jerusalem : et convéntum fácite, omnes qui dilígitis eam : gaudéte cum lætítia, qui in tristítia fuístis : ut exsultétis, et satiémini ab ubéribus consolatiónis vestræ. – Ps. Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : * in domum Dómini íbimus.
Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez ; tressaillez de joie, vous qui étiez dans la tristesse : exultez, et rassasiez-vous aux sources de votre consolation. – Ps. Je me suis réjoui de ce qu’on m’a dit : Nous allons vers la maison du Seigneur.

En ce jour de fête, on peut à nouveau orner de fleurs les autels, les grandes orgues peuvent se faire entendre, les ministres sacrés peuvent user des dalmatiques & tuniques.

Voici quelques photos du dimanche de Lætare – 26 mars 2017 – à Saint-Eugène :

Chant de l’évangile de la Multiplication des pains face au Nord.

Ut autem impléti sunt, dixit discípulis suis : Collígite quæ superavérunt fragménta, ne péreant.
Quand ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : “Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne soit perdu.”

Encensements de l’offertoire.

Laudáte * Dóminum, quia benígnus est : psállite nómini ejus, quóniam suávis est : ómnia quæcúmque vóluit, fecit in cælo, et in terra.
Louez le Seigneur, car il est bon ; chantez son nom, car il est doux ; tout ce qu’il a voulu, il l’a fait au ciel et sur la terre.

Après le lavabo de l’offertoire.

Pes meus stetit in dirécto : in ecclésiis benedícam te, Dómine.
Mon pied se tient en droit chemin ; Je vous bénis dans les églises.

Elévation du Corps du Seigneur.

O Salutáris Hóstia, Quæ cœli pandis óstium.
Ô victime salutaire, Qui nous ouvrez la porte du ciel,

Elévation du Sang du Seigneur.

Bella premunt hostília ; Da robur, fer auxílium.
L’ennemi nous livre la guerre, Donnez-nous force, portez-nous secours.

Avant la communion des fidèles.

Percéptio Córporis tui, Dómine Jesu Christe, quod ego indígnus súmere præsúmo, non mihi provéniat in judícium et condemnatiónem : sed pro tua pietáte prosit mihi ad tutaméntum mentis et córporis, et ad medélam percipiéndam.
Si j’ose recevoir votre Corps malgré mon indignité, Seigneur Jésus-Christ, que cela n’entraîne pour moi ni jugement [62] ni condamnation, mais par votre miséricorde me serve de sauvegarde et de remède pour l’âme et pour le corps.

Ostension du Corps du Christ aux fidèles avant la communion.

Ecce Agnus Dei, ecce qui tollit peccata mundi.
Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde.

Au dernier évangile.

Erat lux vera, quæ illúminat omnem hóminem veniéntem in hunc mundum.
Il était la lumière véritable, qui éclaire tout homme venant dans ce monde.

Un grand merci à Fanny B. pour ces belles photos !

Programme du IVème dimanche de Carême – dimanche de Lætare

IVème dimanche de CarêmeSaint-Eugène, le dimanche 26 mars 2017, grand’messe de 11h. Conférence de Carême de M. le Chanoine Guelfucci à 17h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur le Carême

A Rome, la messe stationnale de ce jour se tient en la basilique de Sainte-Croix-de-Jérusalem. Cette basilique, l’une des sept basiliques du pèlerinage romain, fut construite autour d’une pièce du palais impérial de sainte Hélène, le palais du Sessorium, qu’elle avait transformée en chapelle vers l’an 320. Sainte Hélène fit répandre une grande quantité de la terre du Golgotha sur le sol des fondations de ce sanctuaire, où elle fit déposer plusieurs reliques insignes de la Passion qui y sont toujours. Quelques décennies plus tard, cette chapelle est transformée en une véritable basilique, appelé Heleniana ou Sessoriana. Lorsqu’il récupéra la vraie croix volée par les Perses, l’empereur Héraclius fit partager celle-ci en trois morceaux : Jérusalem conserva le principal d’entre eux, mais l’empereur fit envoyer les deux autres parties à Constantinople et à Rome, qui l’accueillit tout naturellement en la Basilique de Sainte-Croix de Jérusalem (cette partie insigne du bois de la vraie Croix fut transféré en 1629 sur ordre du pape Urbain VIII dans la basilique Saint-Pierre où elle est conservée près de la statue monumentale de sainte Hélène).

La basilique de Sainte-Croix de Jérusalem représente symboliquement à Rome la sainte cité de Jérusalem. C’est pour cette raison que les textes de la messe de ce jour y font allusion :

  • Lætare, Jerusalem – Réjouis-toi Jérusalem (introït),
  • Sina enim mons est in Arabia, qui conjunctus est ei, quæ nunc est Jerusalem – le mon Sinaï se trouve en Arabie ; elle correspond à la Jérusalem actuelle (saint Paul, dans l’épître de ce jour, aux Galates)
  • Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : in domum Dómini íbimus – Je me suis réjoui de ce qu’on m’a dit : Nous allons à la maison du Seigneur (graduel),
  • Qui confídunt in Dómino, sicut mons Sion : non commovébitur in ætérnum, qui hábitat in Jerúsalem – Qui se confie en le Seigneur sera comme le Mont Sion : jamais il ne sera ébranlé, celui qui habite Jérusalem (trait).
  • Jerúsalem, quæ ædificátur ut cívitas, cujus participátio ejus in idípsum – Jérusalem, qui est édifiée comme une cité où toutes les parties ne font qu’une (communion)

Comme la liturgie byzantine qui célèbre joyeusement la vénération de la Croix au IIIème dimanche de Carême[1], le rit romain, méditant en ce milieu du Carême devant les reliques de la Croix & de la Passion, n’y associe nullement les sentiments de la tristesse mais bien au contraire ceux de la joie : la Croix, autrefois symbole de la mort la plus vile réservée aux criminels, est devenue par le sacrifice du Christ le glorieux Arbre de vie qui nous réconcilie avec le Père et nous rouvre les portes du ciel.

Aussi répondant à l’appel de l’introït de ce jour – Lætare Jerusalem – le rit romain suspend-il en ce jour les rigueurs du Carême : les ornements de la messe ne sont plus violet mais roses, on fleurit les autels, le diacre & le sous-diacre laissent les chasubles pliées pour prendre la dalmatique & la tunique qui sont des vêtements de joie, l’orgue – muet depuis le Mercredi des Cendres – fait tonner ces accents glorieux et joyeux.

Il est possible que le fleurissement des croix à Byzance en ce dimanche ait influé sur l’usage des fleurs dans la liturgie occidentale en ce même dimanche. A Rome, le pape bénit en ce jour la rose d’or qu’il offre ensuite à une princesse catholique ou à un sanctuaire. Cette coutume est attestée depuis au moins le XIème siècle. Voici le texte de la bénédiction employé à cette occasion :

O Dieu, dont la parole et la puissance ont tout créé, dont la volonté gouverne toutes choses, vous qui êtes la joie et l’allégresse de tous les fidèles ; nous supplions votre majesté de vouloir bien bénir et sanctifier cette Rose, si agréable par son aspect et son parfum, que nous devons porter aujourd’hui dans nos mains, en signe de joie spirituelle : afin que le peuple qui vous est consacre, étant arraché au joug de la captivité de Babylone par la grâce de votre Fils unique qui est la gloire et l’allégresse d’Israël, représente d’un cœur sincère les joies de cette Jérusalem supérieure qui est notre mère. Et comme votre Église, à la vue de ce symbole, tressaille de bonheur, pour la gloire de votre Nom ; vous, Seigneur, donnez-lui un contentement véritable et parfait. Agréez la dévotion, remettez les pèches, augmentez la foi : guérissez par votre pardon, protégez par votre miséricorde ; détruisez les obstacles, accordez tous les biens : afin que cette même Église vous offre le fruit des bonnes œuvres, marchant à l’odeur des parfums de cette Fleur qui, sortie et de la tige de Jessé, est appelée mystiquement la fleur des champs et le lis des vallées, et qu’elle mérite de goûter une joie sans fin au sein de la gloire céleste, dans la compagnie de tous les saints, avec cette Fleur divine qui vit et règne avec vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

L’évangile chanté ce jour est le récit de la multiplication des cinq pains & des deux poissons. Cet évangile fait partie du cycle de préparation des catéchumènes au baptême qu’ils recevront lors de la vigile pascale et figure l’Eucharistie, où le Christ, en son action de grâce au Père, se donne lui-même en une nourriture qui ne s’épuise jamais.

Car c’est un plus grand miracle de gouverner le monde entier que de rassasier de cinq pains cinq mille personnes. Et pourtant, nul ne s’étonne du premier prodige, tandis que l’on est rempli d’admiration pour le second, non parce qu’il est plus grand, mais parce qu’il est rare. Qui, en effet, maintenant encore, nourrit le monde entier, sinon celui qui, de quelques grains, fait sortir les moissons ? Jésus a donc agi à la manière de Dieu. En effet, par cette même puissance qui d’un petit nombre de grains multiplie les moissons, il a multiplié entre ses mains les cinq pains. Car la puissance était entre les mains du Christ. Ces cinq pains étaient comme des semences non plus confiées à la terre, mais multipliées par celui qui a fait la terre.
Homélie de saint Augustin, évêque, VIIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

A la messe :

  • Procession d’entrée : orgue
  • Ordinaire : Messe brève n°7 “Aux Chapelles” de Charles Gounod (1818 † 1893)
  • Introït – Lætare Jerusalem (ton v.)
  • Epître : Galates IV, 22-31 : Au lieu que la Jérusalem d’en haut est vraiment libre ; et c’est elle qui est notre mère.
  • Trait : Faux-bourdon du 8ème ton à l’usage de l’Eglise de Paris (édition de 1739)
  • Evangile : Jean VI, 1-15 : Ils les ramassèrent donc, et emplirent douze paniers des morceaux qui étaient restés des cinq pains d’orge, après que tous en eurent mangé.
  • Credo III
  • Après la Consécration : O salutaris Hostia – de la Messe brève “Aux Chapelles” de Charles Gounod
  • Pendant la communion : Suite du Ier ton de Jean Adam Guilain (c. 1680 † c. 1739)
  • Prière pour la France, sur le VIème ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Benedicamus Domino XVII
  • Au dernier Evangile : Ave Regina cœlorum, ton simple
  • Procession de sortie : improvisation à l’orgue sur Attende Domine

IIndes vêpres du IVème dimanche de Carême. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris hostia, sur le ton de l’hymne de Carême Audi benigne Conditor
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro Francisco.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo, sur le ton de l’hymne de la Passion Pange lingua
  • Supplication finale : Attende Domine avec ses anciens versets

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des chants des dimanches de la Septuagésime aux Rameaux au format PDF.
Télécharger le livret des IIndes vêpres du dimanche.
Télécharger le livret du propre des IIndes vêpres et du salut du second dimanche de Carême.

***********************

Victor Matorin, La Multiplication des pains

Notes :    (↵ reviens au texte)

  1. Le IIIème dimanche de Carême byzantin correspond de fait exactement au IVème dimanche de Carême romain, la façon de compter étant différente : en Orient on compte pour premier dimanche de Carême celui qui arrive au bout de la première semaine complète de jeûne, alors qu’à Rome celui-ci est compté pour IInd dimanche de Carême.

Rit parisien – Répons Adduxi vos per desertum – IVème dimanche de Carême

Dominica IV in Quadragesima
In tertio nocturno, Resp. tertius

Addúxi vos per desértum quadragínta annos, ego Dóminus ; non sunt attríta vestiménta vestra : * Manna de cœlo plui vobis, & oblíti estis me, dicit Dóminus. Je vous ai menés à travers le désert pendant quarante ans, moi, le Seigneur, & vos vêtements ne se sont pas usés : * J’ai fait pleuvoir du ciel pour vous la manne, & vous m’avez oublié, dit le Seigneur.
(Deutéronome XXIX, 5)
℣. Pópule meus, quid feci tibi aut quid moléstus fui ? Respónde mihi. Quia ego edúxi vos de terra Ægypti. ℣. Mon peuple, que t’ai-je fait ? Ou en quoi t’ai-je été désagréable ? Réponds-moi.
(Michée VI, 3)
* Manna de cœlo plui vobis, & oblíti estis me, dicit Dóminus. * J’ai fait pleuvoir du ciel pour vous la manne, & vous m’avez oublié, dit le Seigneur.
Glória Patri, & Fílio, & Spirítui Sancto. * Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 f°222 r°. – Cantus ID: 006529 & 006529a.

Ce répons, le troisième du troisième nocturne du IVème dimanche de Carême dans l’ancien rit parisien, était également repris au cours de la procession qui précédait à Paris la grand-messe de ce dimanche. Son texte est tiré du Deutéronome et son verset, emprunté au prophète Michée, sera repris dans les Impropères du Vendredi saint. Ce répons fait partie du fond ancien du répertoire romano-franc : il figure dans l’Antiphonaire de Compiègne du IXème siècle (le plus ancien témoin complet du cursus romain de l’office divin) comme ultime répons de l’office nocture du IVème dimanche de Carême. Présents dans de très nombreux manuscrits médiévaux un peu partout en Europe, il n’a pas été retenu dans le Bréviaire romain de saint Pie V.