Saint-Eugène, le vendredi 8 septembre 2017, grand’messe de 19h. (Cette messe est célébrée en action de grâces pour le récent pèlerinage à Malte des grands Clercs de Saint-Eugène et de la Schola Sainte Cécile)
Cette fête, probablement d’origine hiérosolomytaine, semble avoir été introduite dans le synaxaire de Constantinople par l’empereur Maurice (582 † 602). Saint Jean Damascène (c. 676 † 749) ainsi que son frère de lait saint Côme de Maïouma, en fait également mention dans ses homélies, de que même saint André de Crète (660 † 740) :
Aujourd’hui comme pour des noces, l’Eglise se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd’hui, dans tout l’éclat de sa noblesse immaculée, l’humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges, elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l’état primitif. Aujourd’hui, contre toute espérance, la femme stérile devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n’a pas de mère, née elle-même de l’infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. Aujourd’hui est apparu l’éclat de la pourpre divine, aujourd’hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. Aujourd’hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d’Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force. Aujourd’hui, une jeune vierge est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l’ordre de Melchisédech, le sacerdoce d’Aaron. Pour tout dire en un mot, aujourd’hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création.
Le Pape d’origine syrienne saint Serge Ier (c. 650 † 701) introduisit cette fête à Rome dans le rit romain, faisant précéder la messe d’une procession, à l’instar de celles qu’il avait instituées aux trois autres grandes fêtes de la Vierge : la Purification le 2 février, l’Annonciation le 25 mars, l’Assomption le 15 août. Fait curieux (qui n’est pas isolé), le tropaire de l’office byzantin de la fête a été traduit en latin et sert d’antienne de Magnificat des secondes vêpres romaines. Saint Serge Ier mourut du reste le 8 septembre 701.
- Procession d’entrée : Stirps Iesse – répons composé par saint Fulbert, évêque de Chartres († 1028) en l’honneur de la Nativité de Notre Dame, et chanté à l’office nocturne de cette fête – plain-chant tiré de l’Antiphonaire de Notre-Dame de Paris du XIIIème s.
- Propre grégorien du jour
- Kyrie IV – Cunctipotens Genitor Deus
- Gloria IV
- Séquence de la Nativité, au propre de Paris : Gaudii primordium – conformément à la tradition, l’orgue figure les versets impairs
- Credo III
- Pendant les encensements de l’offertoire : Nativitas Mariæ – Prose des missels médiévaux (XIIIème siècle)
- Sanctus IV
- A l’élévation : O salutaris du Ier ton, « dans les solennités » – plain-chant normand de Coutances
- Agnus Dei IV
- Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
- Ite missa est IV
- Après le dernier Evangile : Salve Regina
- Procession de sortie : Chez nous, soyez Reine – cantique et mélodie du chanoine Huet († 1948) – Harmonisation du chanoine Gaston Roussel (1913 † 1985), curé de Port-Marly, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles