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Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : pose de voix, vocalise, découverte du chant grégorien

Programme du second dimanche de Carême

Pietro Perugino : La Transfiguration de Notre Seigneur (1496)Saint-Eugène, le dimanche 25 février 2018, grand’messe de 11h. Conférence de Carême du R.P Louis-Marie de Blignières à 17h : Les fins dernières – 2nde partie : le jugement. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur le Carême

Le second Dimanche de Carême est appelé Reminiscere, du premier mot de l’Introït de la Messe, et quelquefois aussi le Dimanche de la Transfiguration, à cause de l’Évangile qui y est lu.

La messe de ce dimanche est d’introduction relativement récente : il n’y avait pas primitivement de messe dominicale ce dimanche, car c’était la longue messe du samedi des Quatre-Temps de Carême qui en tenait lieu, laquelle commençait le samedi après none et durait une bonne partie de la nuit (on y faisait les ordinations aux ordres ecclésiastiques). De ce fait, les pièces de la messe de ce dimanche sont empruntées à d’autres jours : l’introït Reminiscere provient de la messe du Mercredi des Quatre-Temps de Carême, de même que le graduel Tribulationes cordis mei, l’offertoire Meditabor in mandatis tuis et l’antienne de communion Intellige clamorem. L’évangile de la Transfiguration est repris de la messe du Samedi des Quatre-Temps de la veille. La secrète est la même qu’au IVème dimanche de l’Avent et la Postcommunion est reprise du dimanche de la Sexagésime.

Longtemps, le rit romain et ses variantes n’ont pas connu d’autre fête de la Transfiguration que ce dimanche (ou plus précisément ce Samedi des Quatre-Temps). Les homélies de saint Léon Ier le Grand sur la Transfiguration, prononcées en cette nuit à Saint-Pierre à la messe du Samedi des Quatre-Temps, sont un vrai chef-d’œuvre et indiquent également les raisons pour lesquelles l’Eglise de Rome a placé la Transfiguration pendant le Carême.

Au cours du Moyen-Age, à l’instar des Orientaux, plusieurs Eglises d’Occident se mirent à célébrer distinctement une fête de la Transfiguration le 6 août. Rome ne s’y décida qu’en 1456, en mémoire de l’éclatante victoire de la levée du siège de Belgrade, remportée sur les Ottomans. La composition de l’office de la Transfiguration (au 6 août) est attribuée au pape Callixte III qui avait convoqué à cette occasion une croisade de prières contre les ennemis de la Foi.

La station de ce jour, à Rome, est dans l’Église de Sainte-Marie in Domenica, sur le mont Cœlius. Cette station est assez récente, il s’agissait à l’origine de l’antique Diaconie où présidait saint Laurent, et dans laquelle il distribuait les aumônes de l’Église.

Conférence de Carême du R.P Louis-Marie de Blignières : Les fins dernières – 2nde partie : le jugement.

IIndes vêpres du IInd dimanche de Carême. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris Hostia – sur le ton de l’hymne du Carême, Audi benigne Conditor – IInd ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum – VIème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – Ier ton, sur le ton de Pange lingua gloriosi prœlium certaminis
  • Chant final, d’action de grâces : Hymne Christe qui lux es & dies – Antique hymne du Carême, à complies – IInd ton

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Programme du Ier dimanche de Carême – Triomphe de l’Orthodoxie (restauration des saintes Images) – ton 5

Triomphe de l'Orthodoxie - rétablissement du culte des Images par l'impératrice ThéodoraParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 25 février 2018 du calendrier grégorien – 12 février 2018 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Basile le Grand de 9h15.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. En ce jour premier dimanche de Carême, le rit byzantin célèbre le Triomphe de l’Orthodoxie, c’est-à-dire le rétablissement de la vénération des icônes au sein de l’Église et la fin définitive de l’hérésie iconoclaste. Cette fête fut instituée en 843.

En dépit du septième concile œcuménique de Nicée II de 787, les empereurs iconoclastes avaient persisté à persécuter les défenseurs des saintes icônes. A la suite d’une vision de la Vierge qu’eut l’impératrice Théodora, l’empereur Théophile se repentit de sa politique iconoclaste, marquant le triomphe définitif des fidèles sur les hérétiques. Le refus de l’icône par les iconoclastes n’était pas une hérésie anodine puisqu’elle équivalait de fait à un refus de l’Incarnation.

L’instauration de cette fête au début du Carême n’est pas sans rapport avec celui-ci. “Le Christ est l’icône du Dieu invisible, le Premier Né de la création” (Colossiens, 1,15). La sainteté consiste bien à restaurer l’image de Dieu en nous, telle qu’elle était au commencement avant qu’elle ne soit altérée par la Chute, comme l’exprime parfaitement & de façon admirable le kondakion de ce dimanche. Cette fête rappelle par ailleurs que le jeûne est aussi une ascèse du regard, de la manière dont nous regardons le monde, et que la contemplation des saintes images y contribue.

Aux dimanches de Carême, c’est la liturgie de saint Basile le Grand qui est utilisée, en place de celle de saint Jean Chrysostome.

Le canon des matines est l’œuvre du saint moine Théophane le Marqué, moine palestinien réfugié à Constantinople en raison des persécutions musulmanes et l’un des principaux protagonistes de la lutte théologique contre l’hérésie iconoclaste. Avec son frère saint Théodore, ils subirent maintes fois l’ire impériale et ont mérité leur surnom de “Marqués” à la suite d’un cruel supplice : en 836, on leur grava sur le visage, à l’aide d’aiguilles rougies au feu, douze trimètres iambiques à la gloire de l’iconoclasme.

Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de la fête du Triode. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de la fête du Triode.

Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du dimanche & 4 tropaires de la 6ème ode du canon du Triode, de saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe (c. 778 † 845), métropolite de Nicée :
1. Le bon Larron sur la croix * eut foi en ta divinité, ô Christ ; * il te confessa d’un cœur sincère en s’écriant : ** De moi, Seigneur, en ton royaume souviens-toi.
2. Sur le bois de la croix * pour nous les hommes tu fis fleurir la vie * et se flétrir la malédiction de l’arbre défendu : ** Sauveur & Créateur, nous te chantons d’un même chœur.
3. Par ta mort, ô Christ, * tu as brisé la force de la mort, * ressuscitant tous les morts depuis Adam, ** qui te chantent comme vrai Dieu & Sauveur du genre humain.
4. Venues à ton sépulchre, Sauveur, * les saintes Femmes te cherchaient * pour embaumer la Source de vie, ** mais un Ange leur apparut pour leur dire : Il est ressuscité, le Seigneur !
5. O Christ, lorsque tu fus crucifié * au milieu de deux larrons, * l’un fut justement condamné pour t’avoir insulté, ** l’autre par sa confession devint l’hôte du Paradis.
6. Devant le chœur des Apôtres, * les saintes Femmes s’écriaient : * Le Christ est vraiment ressuscité, ** adorons en lui notre Maître & Créateur.
7. Je T’offre le sacrifice de louange, Seigneur, proclame l’Eglise purifiée des souillures des démons ** par le sang qui coula de ton côté, en ta compassion.
8. L’image adorée du Maître * est peinte et vénérée dans la foi * Et l’Eglise reçoit une nouvelle confiance ** glorifiant le Sauveur dans l’amour de Dieu.
9. L’Eglise du Christ se dépouille * de la tristesse et des ténèbres de l’hérésie. * Elle porte le vêtement de la réjouissance ** et se couvre de la grâce lumineuse de Dieu.
10. Le peuple des Orthodoxes a reçu la lumière de l’ancienne splendeur * par le geste de Théodora la reine ** et de Michel son empereur qui aime Dieu.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, * né de la Vierge pour notre salut, * chantons-le, fidèles, et adorons-le, * car il a daigné dans sa chair monter sur la Croix * et supporter la mort, * afin de ressusciter les morts ** par sa glorieuse Résurrection.
2. Tropaire du triomphe de l’Orthodoxie, ton 2 : Nous vénérons ton icône très pure, toi qui es bon, * en implorant le pardon de nos fautes, ô Christ Dieu ; * car Tu as bien voulu dans ta chair monter sur la croix, * pour délivrer de l’esclavage de l’Ennemi ceux que Tu as créés. * Aussi, en te rendant grâce, te clamons-nous : ** Tu as tout empli de joie, ô notre Sauveur, toi qui es venu pour sauver le monde.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
4. Kondakion du Triode, ton 2 : Le Verbe incirconscriptible du Père, * s’est circonscrit en s’incarnant de toi, ô Mère de Dieu, * et, restaurant sous sa forme ancienne l’image souillée, * Il l’a unie à la divine beauté. ** Mais confessant le salut, nous le représentons en actes et en paroles.

Prokimen
Du dimanche de l’Orthodoxie (des Pères), ton 4 :
℟. Béni es-tu, Seigneur, Dieu de nos Pères, * & ton nom est loué & exalté dans tous les siècles.
℣. Car tu es juste en tout ce que tu as fait pour nous, toutes tes œuvres sont vérité.

Epître
Du dimanche de l’Orthodoxie : Hébreux (§ 329), XI, 24-26, 32 – XII, 2.
Jetant les yeux sur Jésus, l’auteur et le consommateur de la foi, qui au lieu de la vie tranquille, heureuse dont il pouvait jouir, a souffert la croix en méprisant la honte, l’ignominie, et maintenant est assis à la droite du trône de Dieu.

Alleluia
Du dimanche de l’Orthodoxie (des Pères), ton 8 :
℣. Moïse & Aaron, parmi ses prêtres, & Samuel, invoquant son nom,
℣. En appelaient au Seigneur, & Dieu les exauçait.

Evangile
Du dimanche de l’Orthodoxie : Jean (§ 5), I, 43-51.
Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi, et que les prophètes ont prédit : Jésus de Nazareth, fils de Joseph.

Mégalinaire de la liturgie de saint Basile le Grand :
En toi se réjouissent, * ô Pleine de grâce, * toute la création, * la hiérarchie des anges * et la race des hommes. * Ô Temple sanctifié, * ô Jardin spirituel, * ô Gloire virginale, * c’est en toi que Dieu s’est incarné, * en toi qu’est devenu petit enfant * Celui qui est notre Dieu avant tous les siècles. * De ton sein il a fait un trône, * il l’a rendu plus vaste que les cieux. * Ô Pleine de grâce, * toute la création se réjouit en toi, ** gloire à toi.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du dimanche de l’Orthodoxie (des Pères) : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

La diffusion du culte des mises au tombeau

Abbeville, église du Saint-Sépulcre, mise au tombeau du XVIème siècle.
Nous allons aborder pendant ce Carême les mises au tombeau et la diffusion du culte autour de ces ensembles sculptés monumentaux dès la fin du XVème siècle et pour environ un siècle et demi. Des édifices dédiés et consacrés au Saint Sépulcre aux églises de villages en passant par les abbatiales et les cathédrales, la France et une partie de l’Europe vont se couvrir de représentations de l’ensevelissement du Christ. Cette large diffusion traduit l’ampleur du cute de la Passion au Moyen-Age, les villes se disputaient le privilège de détenir une mise au tombeau qui pouvait devenir un lieu de pèlerinage.

Certaines villes s’en doteront de plusieurs comme dans une forme de rivalité et la multiplication explique la variété des modèles adoptés. En france on dénombre 381 mises au tombeau dont environ 220 intactes. Les ateliers des sculpteurs bourguignons, troyens, tourangeaux, flamands… ont mis leur talent au service de l’illustration de l’ensevelissement du Christ et nous ont laissé des témoignages qui suscitent encore notre admiration et notre dévotion. Le propos de l’artiste est d’émouvoir et porter à la prière, la représentation de la scène de la mise au tombeau correspond au XVème siècle à une sensibilité d’expression populaire. La formulation doit être simple, lisible et compréhensible pour susciter le recueillement.

Les origines et le développement du culte de la Passion

Eglise Saint-Sauveur in Chora – Constantinople – Thrène
Le récit nous vient des évangiles : Joseph d’Arimathie membre du Sanhédrin obtient de Pilate l’autorisation d’inhumer le Christ. Aidé de Nicodème il le dépose dans un tombeau taillé dans le roc situé dans un jardin proche du Golgotha qui lui appartenait. Auparavant le corps du Christ avait été déposé de la Croix, on avait procédé au lavement des plaies et à l’onction d’huile et d’aromates avant d’être enseveli dans un linceul. Dans les plus anciennes représentations on remarque l’absence de le Vierge Marie et de Saint Jean conformément au silence des évangiles : leur présence apparait après la diffusion à partir de la fin du IVème siècle de l’évangile apocryphe dit de Nicodème qui mentionne leur participation à la cérémonie funèbre. Le premier ordonnancement est fixé par les artistes byzantins selon le thrène antique : ils figurent autour du corps du Christ une assemblée de fidèles désolés témoignant de leur douleur par des pleurs et des lamentations. Ils nous livrent l’image d’une séparation imposée par la la mort sans perspective de consolation  : la Vierge venant exprimer cette rupture imminente en étreignant son fils et en l’embrassant dans un ultime adieu. La liberté d’interprétation prise par les artistes en s’éloignant du respect littéral des textes des évangiles entretient une certaine confusion entre la scène de l’ensevelissement proprement dit et celle de la déploration et de l’onction.

La crise des iconoclastes des VIIIème et IXème entraveront la représentation figurative religieuse dans la peinture byzantine et de même dans la sculpture. La conquête ottomane jusqu’à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453 restreint et met fin à l’épanouissement de l’art byzantin proprement dit. Cet héritage échoira à la Russie Moscovite, les Slaves s’attacheront de préférence à la peinture murale et surtout aux icônes en reprenant assez docilement les modèles byzantins. A l’exception des oeuvres grecques qui se trouvaient dans les régions de l’Adriatique et donc proches de Venise, les représentations artistiques slaves resteront plutôt inconnues en Occident jusqu’à la fin du Haut Moyen-Age, la portée de leur art s’en trouvera d’autant limité.

Le IXème siècle voit la représentation de la Crucifixion se répandre Occident. C’est dans le domaine pictural que se révèlera en premier lieu la représentation gothique de l’ensevelissement du Christ ; les miniaturistes et les peintres à fresque à partir du XIIIème siècle offrent une illustration renouvelée de cet épisode de la vie du Christ en se référant aux textes sacrés : toujours avec le souci prioritaire d’instruire. Tailleurs d’ivoire, verriers, émailleurs apportent leur concours dans ces illustrations. Giotto dans la chapelle des Scrovegni respecte une certaine fidélité à l’ordonnance grecque du thrène avec un paysage animé, la foule des assistants éplorés, les gestes de désolation mais avec une volonté d’unité dans les comportement : tous les regards convergent vers le corps du Christ et surtout une plus grande sensibilité d’expression dans les physionomies. Les artistes du trecento introduisent des modifications dans le cadre et environnement de l’ensevelissement du Christ : la grotte et son décor végétal disparaitra pour être remplacée par un sarcophage. La corps n’est plus emmailloté (les usages funèbres ont évolués) et repose nu ceint d’un perizonium. Le nombre d’assistants se réduit et se personnalise. Sans renoncer à son aspect narratif, on introduit matière à réflexion en proposant à travers la mort humaine du Christ une espérance dans une autre vie, cette même espérance incite le chrétien à la persévérance et à la consolation face aux difficultés du monde terrestre.

En France, les sculptures  de moyenne ou grande dimension ayant pour sujet un épisode de la passion ne sont apparues qu’à la fin du XIVème siècle. Le retard pris pour transcrire en relief le thème de la mise au tombeau peut être imputé à plusieurs causes : difficultés techniques des hésitations en face de l’expression d’un concept iconographique nouveau…

Pourquoi un tel attachement au culte de la Passion et à son illustration ?

Les croisades : à partir de la fin du XIème siècle, les pèlerinages en Terre Sainte rendent plus concrets les éléments de la vie terrestre du Christ et permettent de “matérialiser” les récits évangéliques de la Passion. Les pèlerins pourront suivre l’itinéraire reconstitué de la Voie Sacré : la montée au Calvaire, se rendre au Jardin des Oliviers, au Saint Sépulcre édifié par l’Empereur Constantin en 326 même si il a été ravagé par les Perses, le calife Al-Hakim et les Turcs et restauré par la suite.

Cette connaissance donna un accent renouvelé à l’évocation des souffrances du Christ pour le salut du monde. Le désir sera grand de commémorer ces épisodes et d’en perpétuer le souvenir par une dévotion spécifique, une dévotion encouragée par des ordres religieux, surtout celui des Frères Mineurs. On peut ainsi mesurer la portée de cet élan autour de la mort et de l’ensevelissement du Christ par la quantité de nouveaux sanctuaires construits sous une forme architecturale inspirée du Saint Sépulcre de Jérusalem. A coté des édifices de grandes dimensions dans lesquels des offices sont célébrés, on rencontre aussi de petites chapelles ou des édicules réduits aux seules mesures du tombeau de Jérusalem. Certaine de ces constructions se verront à l’intérieur d’édifices plus importants. Tous ces édifices vont participer à la notoriété du Saint Sépulcre et furent perçus après la perte de Jérusalem comme des lieux de pèlerinage de substitution pour les fidèles ayant fait vœux de pèlerinage en Terre sainte mais se retrouvaient dans l’incapacité de s’y rendre.

Faire pénitence et méditer sur les fins dernières.

Les grandes calamités qui se sont abattues sur le royaume de France ont plongé les populations dans un profond désarroi et entrainé un renforcement de la piété et des pèlerinages. Disettes et famines répétées atteignent durement les populations, la sous-alimentation favorise la propagation des épidémies et maladies : variole, lèpre, peste. Ces maladies dépeuplent les villes et par la contagion sèment l’épouvante ; s’ajoutent à tous ces malheurs les conséquences de la guerre de Cent ans. La mort est partout, il faut éviter que la mort ne devienne un thème d’épouvante et de désespoir. L’Eglise va donc insister sur le modèle chrétien des fins dernières en instruisant les croyants sur la résurrection des morts selon la proclamation du symbole de Nicée. Cette préoccupation sera servie par les ordres monastiques voués à l’assistance qui développent les oeuvres charitables, une prédication destinée à tous.

Dans le domaine de la figuration de l’art sacré, l’histoire de la Passion appartient à cette « rechristianisation » de la mort. Avec la dureté des temps, le drame sanglant du sacrifice du Christ devenait plus sensible, compréhensible à condition de ne pas y voir le terme d’une simple épreuve humaine.

La mise au tombeau ou sépulcre donne à contempler aux fidèles, en suivant les Saintes Ecritures, une vision des souffrances endurées par le Sauveur et une annonce du triomphe surnaturel qui en découle. Illustrer l’ensevelissement du Christ permettait de présenter simultanément le martyre, la mort et l’annonce du salut ainsi que l’enseignait l’Eglise. Le caractère inéluctable de la mort pour tout être humain accompagné de son cortège obligé de douleurs ; douleurs physiques évoquées par les stigmates, mais aussi les douleurs morales avec le chagrin indicible de la Vierge et des autres participants représentés et enfin l’attente de la Résurrection promise. Pour aider le croyant à exclure toute révolte ou désespérance, on introduit une atmosphère de calme et d’apaisement propice au recueillement. On propose au fidèle la méditation sur une Eglise souffrante, la résignation et le détachement des biens matériels, thèmes prêchés par les Frères mineurs. Le rôle des confréries, qui se multiplient durant la Peste Noire, sera loin d’être négligeable : leur objet sera d’assister les mourants et de leur assurer une sépulture décente surtout en période d’épidémie, s’y ajoutaient des célébrations de messes pour le repos de l’âme de leurs membres. L’influence des confréries a pu se traduire par la présence des mises au tombeau dans les chapelles funéraires.

Les Franciscains avaient reçus la garde des lieux saints et en quelque sorte reçu l’héritage spirituel des croisades et du saint Sépulcre. Ils vont favoriser la piété populaire liée à cette dévotion comme les chemins de croix dont la structure en quatorze stations est fixée en 1517. Les Sacri monti qui se sont développés en Italie du Nord à partir du XVème siècle en sont une émanation.

Nous aborderons dans les articles prochains des mises au tombeau qui se sont multipliées en France particulièrement au XVème et XVIème siècles.

Série sur les mises au tombeau

Programme du premier dimanche de Carême

Les trois tentations de N.S. - Le Miroir de l'humaine condition, Ecole française du XVe siècleSaint-Eugène, le dimanche 18 février 2018, grand’messe de 11h. Conférence de Carême du R.P Louis-Marie de Blignières à 17h : Les fins dernières – 1ère partie : la mort. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur le Carême

Quoique les fidèles jeûnent depuis mercredi, la liturgie n’ouvre néanmoins qu’aujourd’hui le commencement du Carême. Autrefois, il s’agissait en effet du véritable début du Carême, le premier jour de jeûne commençant le lendemain lundi. C’est saint Grégoire le Grand qui rajouta les 4 premiers jours au VIème siècle afin d’arriver au compte rond de 40 jours de jeûne. L’office divin conserve la disposition antique antérieure à saint Grégoire : les hymnes propres au Carême ne sont chantées qu’à partir des premières vêpres de ce dimanche ; au second nocturne de l’office de la nuit, une leçon de saint Léon le Grand annonce toujours aux fidèles le début du Carême en ces termes :

Très chers fils, leur dit-elle, ayant à vous annoncer le jeûne sacré et solennel du Carême, puis-je mieux commencer mon discours qu’en empruntant les paroles de l’Apôtre en qui Jésus-Christ parlait, et en répétant ce qu’on vient de vous lire : Voici maintenant le temps favorable ; voici maintenant les jours du salut ? Car encore qu’il n’y ait point de temps dans l’année qui ne soient signalés par les bienfaits de Dieu, et que, par sa grâce, nous ayons toujours accès auprès de sa miséricorde ; néanmoins nous devons en ce saint temps travailler avec plus de zèle à notre avancement spirituel et nous animer d’une nouvelle confiance. En effet, le Carême, nous ramenant le jour sacré dans lequel nous fûmes rachetés, nous invite à pratiquer tous les devoirs de la piété, afin de nous disposer, par la purification de nos corps et de nos âmes, à célébrer les mystères sublimes de la Passion du Seigneur.
Sermon de saint Léon, pape, IVème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

Ce premier dimanche de Carême est un jour solennel et ne le cède à aucune fête, pas même celle du saint patron du lieu. L’Eglise nous donne en ce jour l’évangile des trois tentations du Christ au désert. Il est remarquable que toutes les pièces du propre de la messe sont empruntées au psaume 90, celui-là même qui fut cité au Christ par le Satan tentateur.

Conférence de Carême du R.P Louis-Marie de Blignières : Les fins dernières – 1ère partie : la mort.

IIndes vêpres du Ier dimanche de Carême. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris Hostia – sur le ton de l’hymne du Carême, Audi benigne Conditor – IInd ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Regina cœlorum – VIème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – Ier ton, sur le ton de Pange lingua gloriosi prœlium certaminis
  • Chant final, d’action de grâces : Attende Domine – plain-chant français, avec ses anciens versets – Vème ton

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Programme du dimanche de l’expulsion d’Adam du Paradis – après-fête de la Rencontre du Seigneur – ton 4

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 18 février 2018 du calendrier grégorien – 5 février 2018 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15. A l’issue de la divine liturgie, chant des vêpres du pardon (vêpres d’entrée en Carême).

Dimanche du ton IV de l’Octoèque. Le dimanche de l’expulsion d’Adam du Paradis perdu est aussi appelé dimanche de la Tyrophagie car ce jour est le dernier jour de la semaine de la Tyrophagie, où les fidèles peuvent encore user des laitages. Ce dimanche est le dernier jour avant le grand Carême, lequel commence aux vêpres de ce soir. Techniquement, ce dimanche correspond au Ier dimanche de Carême dans la tradition latine (en Occident, le jeûne de Carême commençait aussi jusqu’à saint Grégoire le Grand au lundi suivant ce dimanche ; c’est toujours le cas dans les rits ambrosien & mozarabe).

Les vêpres de ce dimanche soir appartiennent déjà liturgiquement au lendemain lundi, qui est le premier jour du jeûne du Carême dans le rit byzantin. Cet office des vêpres du dimanche soir est donc le premier office du Carême byzantin.

“Ta grâce a resplendi, Seigneur, * & nos âmes sont illuminées. * Voici le temps favorable, voici le temps du repentir ; * laissons les œuvres des ténèbres * & revêtons les armes de la lumière, * afin de traverser le vaste océan du jeûne, * & de parvenir à la Résurrection du troisième jour ** de notre Seigneur & Sauveur Jésus-Christ, qui sauve nos âmes.” (premier stichère idiomèle des apostiches).

Dans le rit byzantin, l’entrée en Carême se fait à l’entrée du clergé dans le sanctuaire après le chant du lucernaire de ces vêpres du dimanche soir, à l’issue desquelles se déroulent dans la tradition russe le rit émouvant du pardon : le célébrant demande pardon à tous pour les blessures et les offenses qu’il a pu causer ; tous se demandent alors pardon tandis que le chœur a pris récemment coutume de chanter les stichères de Pâques (rien n’est prescrit à cet endroit par le Typikon ; dans certains lieux, on a pris coutume de chanter le psaume 136 “Sur le bord des fleuves de Babylone” ou les stichères du psaume 50 de l’Avant-Carême : “Ouvre-moi les portes de la pénitence”). Les stichères de Pâques sont chantés à ce moment comme un avant-goût de la joie pascale qui nous attend au terme du Carême, mais aussi en raison du pardon mutuel & de la fraternité chrétienne véritable qu’ils chantent :

“C’est le jour de la Résurrection, * soyons illuminés par le triomphe, * embrassons-nous les uns les autres, * disons : “Frères”, * même à ceux qui nous haïssent ; * pardonnons tout dans la Résurrection.”

Aux vêpres du pardon, les stichères de Pâques sont chantés tout doucement à mi-voix par le chœur ; elles seront proclamées à pleine voix dans la nuit de la résurrection.

*

Fête de la Rencontre du SeigneurCe dimanche se combine cette année avec l’après-fête de la Rencontre du Seigneur (Hypapante), appelée en Occident Purification de la Sainte Vierge ou “Chandeleur” (les livres liturgiques occidentaux appelaient aussi autrefois cette fête Occursum Domini. Du reste, deux pièces de la liturgie byzantine – le tropaire et le premier des apostiches idiomèles – ont été transcrites en latin au VIIIème siècle pour servir à la procession latine de la Chandeleur.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de la fête. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du Triode.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de la fête. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de la fête.

A la divine liturgie

Tropaires des Béatitudes : quatre tropaires du ton dominical occurrent et quatre tropaires de la 3ème ode du canon du Triode (de Christophe l’hymnographe) & quatre tropaires de la 9ème ode du canon de la fête (œuvre de saint Côme de Maïouma) ::
1. A cause de l’arbre défendu * Adam fut exilé du Paradis, mais par l’arbre de la croix le Larron y entra ; * car l’un, goûtant de son fruit, méprisa le commandement du Créateur, * l’autre, partageant ta crucifixion, confessa ta divinité : ** Souviens-toi de moi dans ton royaume.
2. Seigneur exalté sur la Croix, * tu as brisé la puissance de la mort, * effaçant la cédule écrite contre nous ; * accorde-nous la repentance du Larron * et donne à tes fidèles serviteurs, ô Christ notre Dieu, * de te crier comme lui : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
3. D’un coup de lance, sur la croix * tu as déchiré la cédule écrite contre nous ; * et, compté parmi les morts, tu as enchaîné le prince de l’Enfer, * délivrant tous les hommes des liens de la mort * par ta Résurrection, dont la lumière a brillé sur nous ; * Seigneur ami des hommes, nous te crions : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
4. Crucifié & ressuscité du tombeau, * Dieu tout-puissant, le troisième jour, * avec toi, seul Immortel, tu ressuscitas le premier homme, Adam ; * donne-moi, Seigneur, de prendre aussi la voie du repentir * afin que, de tout mon cœur * & dans l’ardeur de ma foi, je te crie : ** Souviens-toi de moi, Sauveur, en ton royaume.
5. Le serpent rusé, jalousant autrefois mon bonheur * murmura la malice aux oreilles d’Eve. * Par elle je fus trompé et je fus exilé ** hélas, hors du lieu de la vie.
6. Dans mon inclination j’ai tendu la main * j’ai goûté de l’Arbre de la connaissance * dont Dieu m’avait ordonné de ne pas prendre. ** Et je fus rejeté amèrement hors de la gloire divine.
7. Hélas ma pauvre âme, comment n’as-tu pas reconnu la malice * Comment n’as-tu pas senti le mensonge et la jalousie de l’ennemi ? ** Comment ton intelligence aveuglée, as-tu transgressé l’ordre de ton Créateur ?
8. Mon espérance et ma sainte retraite * qui seule as recouvert par ton enfantement la nudité d’Adam déchu ** revêts moi, Vierge pure, de l’incorruptibilité.
9. Les Anges et les mortels * sont incapables de saisir * le mystère qui s’accomplit ** en toi, Vierge Mère immaculée.
10. Le vieillard Siméon * enserre dans ses mains * l’Auteur même de la Loi ** et le Maître de toutes choses.
11. Le Créateur, désireux * de sauver les fils d’Adam, * a voulu demeurer ** en ton sein, Vierge toute-pure.
12. Le genre humain tout entier * te déclare bienheureuse, Immaculée * et te glorifie avec foi ** comme la Mère ayant conçu notre Dieu.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 4 : Ayant appris de l’Ange la prédication lumineuse de la Résurrection, * et le terme de l’ancestrale condamnation, * les femmes disciples du Seigneur * dirent, pleine de fierté, aux apôtres : * “Renversée est la mort ! * Le Christ Dieu est ressuscité, ** donnant au monde sa grande miséricorde !”
2. Tropaire de la fête, ton 1 : Je te salue, pleine de grâce, Vierge Mère de Dieu : * de toi, en effet, s’est levé le soleil de justice, le Christ notre Dieu, * illuminant ceux qui sont dans les ténèbres ; * et toi, juste vieillard, * sois dans la joie, * car tu as reçu dans tes bras le libérateur de nos âmes, ** celui qui nous donne la résurrection.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du Triode, ton 6 : Guide de sagesse & maître de savoir, * pédagogue qui nous donnes la raison, * protecteur des pauvres, fortifie & instruis mon cœur, * acccorde-moi de chanter : ** Dieu de tendresse, aie pitié de moi, pauvre pécheur.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de la fête, ton 1 : Tu as sanctifié le sein virginal par ta nativité * et Tu as béni les bras de Syméon, comme il convenait ; * Tu es venu et Tu nous as sauvés en ce jour, Christ-Dieu, * dans ses guerres, donne la paix à Ta cité * et affermis les chrétiens orthodoxes ** que Tu as aimés, Toi seul Ami des hommes.

Prokimen
Du Triode, ton 8 :
℟. Prononcez des vœux et accomplissez-les pour le Seigneur, notre Dieu (Psaume 75, 12).
℣. Dieu est connu en Judée, en Israël son Nom est grand (Psaume 75, 2).
De la fête, ton 3 :
℟. Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur (Luc I, 46).

Epître
Du dimanche de l’expulsion d’Adam : Romains (§ 112), XIII, 11 – XIV, 4.
La nuit est déjà fort avancée, et le jour s’approche ; quittons donc les œuvres de ténèbres, et revêtons-nous des armes de lumière.

Alleluia
Du Triode, ton 6 :
℣. Ton amour, Seigneur, à jamais je le chante, d’âge en âge ma parole annonce ta fidélité (Psaume 88, 2).
℣. Car j’ai dit : l’amour est bâti à jamais, aux cieux tu as fondé ta fidélité (Psaume 88, 3).
De la fête, ton 8 :
℣. Maintenant laisse s’en aller ton serviteur, Maître, selon ta parole, dans la paix. (Luc II, 29).

Evangile
Du dimanche de l’expulsion d’Adam : Matthieu (§ 17), VI, 14-21.
Car si vous pardonnez aux hommes les fautes qu’ils font, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez point aux hommes leurs fautes, votre Père ne vous pardonnera point non plus vos péchés.

Versets de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
De la fête: J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur (Psaume 115, 13). Alleluia, alleluia, alleluia.

La divine liturgie sera suivie directement des

vêpres d’entrée en Carême

Lucernaire, ton 4
4 stichères de l’octoèque, ton 4 (deux des vêpres du dimanche soir, deux des apostiches des matines du lundi matin), 3 stichères du Triode, ton 2 & 3 stichères des Ménées (au 14 février : de notre vénérable Père Auxence de Bithynie († c. 470)), ton 4. Théotokion des Ménées, ton 4..
5. Du Triode, de saint Joseph l’Hymnographe († 886), ton 2 : Entrant dans le stade divin du jeûne purificateur, * hâtons-nous, par la tempérance, de rendre humble la chair, * par les prières et les larmes, recherchons le Seigneur qui nous sauve, * oublions définitivement tout mal et clamons : * Christ Roi, nous avons péché contre Toi, * sauve-nous comme jadis Tu as sauvé les Ninivites ** et, dans ta tendresse, rends-nous participants du Royaume céleste.
6. Du Triode, de saint Joseph l’Hymnographe († 886), ton 2 : Seigneur, je désespère de moi-même, * à la pensée de mes oeuvres qui méritent le châtiment, * car voici, Sauveur, j’ai négligé tes saints commandements * et j’ai dépensé ma vie dans le péché. * Aussi, je T’implore, Toi le seul miséricordieux, * purifie-moi dans les flots du repentir, * illumine-moi par le jeûne et la prière * et ne Te détourne pas de moi, ô Très-bon, ** Toi qui combles de biens l’univers.
7. Du Triode, de saint Théodore Studite (759 † 826), ton 2 : Commençons dans la joie le temps du jeûne, * engageons le combat spirituel, * purifions l’âme, purifions la chair, * abstenons-nous de toute passion, comme de nourriture, * pour goûter aux vertus de l’Esprit en persévérant dans leur désir, * afin d’être rendus dignes de contempler * la Passion vénérable du Christ Dieu ** et, dans l’allégresse spirituelle, sa sainte Pâque.
8. Du vénérable Père Boukolos, évêque de Smyrne, ton 6 : Rayonnant la clarté des vertus divines, Père saint, * comme lumière tu fus posé * mystiquement sur le chandelier * de l’Eglise de Dieu, * pour l’éclairer de ta doctrine sacrée.
9. Du vénérable Père Boukolos, évêque de Smyrne, ton 6 : Père théophore Boukolos, * l’Esprit saint t’a sanctifié * et il accorde par toi * aux fidèles t’approchant, * la sainteté, la lumière et le salut.
10. Du vénérable Père Boukolos, évêque de Smyrne, ton 6 : Annonçant par ta prédication * l’extrême bonté de notre Dieu, * tu fis passer les peuples du mal vers le bien * en les conduisant sagement * vers le Sauveur et Bienfaiteur, en pontife sacré.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Théotokion des Ménées, au 7 février, ton 6 : Le plus grand des bienfaits * fut pour nous tous en vérité * l’enfantement virginal de la Mère de Dieu * renouvelant notre nature corrompue * pour façonner à nouveau le genre humain.

Entrée – Lumière joyeuse

Grand prokimenon de vêpres :
℟. Ne détourne pas ta Face de ton serviteur, car je suis dans l’affliction ; * hâte-Toi de m’exaucer. Prête attention à mon âme, et délivre-la. (Psaume 68, 18-19)
℣. Que ton salut, ô Dieu, vienne me secourir. (Psaume 68, 30)
℣. Que les pauvres voient et se réjouissent. (Psaume 68, 33)
℣. Cherchez Dieu, et votre âme vivra. (Psaume 68, 33)

Litanie ardente – prière de vêpres – Litanies de demandes.

Apostiches, ton 4
1. Ta grâce a resplendi, Seigneur, * et nos âmes sont illuminées. * Voici le temps favorable, voici le temps du repentir ; * laissons les œuvres des ténèbres * et revêtons les armes de lumière, * afin de traverser le vaste océan du jeûne, * et de parvenir à la Résurrection du troisième jour ** de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, qui sauve nos âmes.
℣. J’ai levé les yeux vers Toi qui habites dans les cieux. Comme les yeux des serviteurs sont fixés sur la main de leurs maîtres, comme les yeux de la servante sont fixés sur la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont tournés vers le Seigneur, notre Dieu, jusqu’à ce qu’Il nous fasse miséricorde.
2. (On répète le premier).
℣. Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous, car nous avons été par trop rassasiés de mépris, notre âme a été par trop rassasiée de l’opprobre des nantis et du mépris des orgueilleux. (Psaume 122, 3-4)
3. Ô Christ notre Dieu, * Toi qui es glorifié dans la mémoire de tes saints, ** par leurs supplications, accorde-nous la grande miséricorde.
℣. Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit. Et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
4. Théotokion : Les ordres des anges te glorifient, * ô Mère de Dieu, toute pure, * toi qui as enfanté Dieu, coéternel au Père et à l’Esprit, * qui par sa volonté a créé du néant les puissances des anges. * Prie-Le, ô Toute-pure, ** de sauver et d’illuminer les âmes de ceux qui te chantent dans la vraie foi.

Cantique de Siméon – Trisaghion & Oraison dominicale

Tropaire apolytikia de Carême, ton 4 :
1. Vierge Mère de Dieu, * réjouis-Toi, Marie, pleine de grâce, * le Seigneur est avec Toi ; * Tu es bénie entre toutes les femmes, * et béni est le fruit de ton sein, ** car Tu as enfanté le Sauveur de nos âmes.
On fait ici une grande métanie.
2. Baptiste du Christ, * souviens-toi de nous tous, * afin que nous soyons délivrés de nos iniquités ; ** car tu as reçu la grâce d’intercéder pour nous.
On fait ici une grande métanie.
3. Priez pour nous, saints apôtres et vous, tous les saint ; * afin que nous soyons délivrés des dangers et des peines, * car en vous nous possédons de fervents défenseurs ** auprès du Sauveur.
On fait ici une grande métanie.
4. Sous ta miséricorde nous nous réfugions, ô Mère de Dieu, * ne méprise pas les supplications que nous T’adressons dans l’adversité, * mais délivre-nous des dangers, * Toi seule pure, seule bénie.

Prières finales – Prière de saint Ephrem le Syrien – Conclusion des vêpres & renvoi

Rit du pardon avec le chant des stichères de Pâques.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.
Télécharger le livret des vêpres de l’entrée en Carême pour l’année 2017.