Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme du dimanche de Pâques

Saint-Eugène, le dimanche 1er avril 2018, grand’messe de 11h. Vêpres stationnales du saint jour de Pâques avec processions aux fonts baptismaux à 17h.

Il faut remarquer de plus pourquoi l’Ange fut aperçu assis à droite. Que signifie la gauche, sinon la vie présente ? Que désigne la droite, sinon la vie éternelle ? De là vient qu’il est écrit dans le Cantique des cantiques : « Sa main gauche est sous ma tête et sa main droite m’embrassera. » Comme notre Rédempteur avait déjà dépassé la vie présente qui est corruptible, c’est avec raison que l’Ange ayant mission d’annoncer son entrée dans la vie éternelle, se montrait assis à droite. Il apparut couvert d’une robe blanche, parce qu’il venait proclamer la joie de notre grande fête. La blancheur de son vêtement exprime en effet la splendeur de notre solennité. L’appellerons-nous nôtre ou sienne ? Disons mieux : cette solennité est sienne et elle est nôtre. Car si la résurrection de notre Rédempteur a été notre bonheur, en ce qu’elle nous a ramenés à l’immortalité ; elle a fait aussi la joie des Anges, puisque, en nous rappelant au Ciel, elle complète leur nombre.
Homélie de saint Grégoire le Grand, pape, IInde leçon des vigiles nocturnes du jour de Pâques, au nocturne.

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Christus resurgens ex mortuisSaint-Eugène, le dimanche 1er avril 2018, vêpres stationnales du saint jour de Pâques avec processions aux fonts baptismaux à 17h.

LA OU IL Y A DES FONTS BAPTISMAUX.
(D’après l’Ancien Ordre Romain).

Les secondes vêpres de la solennité pascale dans le propre de Paris possèdent un caractère très particulier : après une première partie au chœur, le clergé et les fidèles vont en procession aux fonts baptismaux, qui sont encensés puis reviennent en marquant une station devant le crucifix de la nef.

Loin d’être d’origine parisienne, cette cérémonie est romaine et remonte aux premiers temps de l’Eglise. Elle est décrite par les anciens Ordines Romani des VIIème – XIème siècles, qui les désignent sous le nom de vêpres triples : le pape commençait cet office dans Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale de Rome, puis on allait en procession au baptistère du Latran et on terminait l’office à Saint-André de la Croix, monastère annexé à la basilique du Latran. La même cérémonie s’observait toute l’octave de Pâques jusqu’au dimanche in Albis inclusivement.

Au cours de cette cérémonie se chantaient de nombreux Alleluia, dont les versets étaient alternativement en grec ou en latin. La présence de ces chants et le témoignage de saint Grégoire le Grand laissent entendre que cette cérémonie a été importée à Rome du temps du pape saint Damase (366 – 384) par saint Jérôme, à l’imitation de ce qui se pratiquait alors à Jérusalem dans la basilique de la Résurrection (le « Saint Sépulcre »). A Jérusalem, les vêpres du soir de Pâques et de son octave commençaient dans la basilique, puis allaient pareillement aux fonts baptismaux et se terminaient dans la chapelle élevée sur le lieu même du Golgotha. Les catéchumènes baptisés dans la nuit de Pâques faisaient cette procession avec les aubes blanches qu’on leur avait remises au baptême, et l’évêque de Jérusalem leur faisait chaque jour la catéchèse pour leur expliquer le sens des mystères qu’ils avaient reçus (on possède ainsi les Catéchèses mystagogiques de saint Cyrille de Jérusalem pour ces cérémonies). De là vient le nom que l’on donne à toute l’octave de Pâques, in Albis. L’usage parisien en conserve le souvenir en faisant porter aux chantres de cet office non des chapes comme à l’ordinaire, mais des aubes parées.

L’exil de la papauté à Avignon entraîna au XIVème siècle la disparition de ce vénérable office basilical, l’office romain se contentant dès lors de reprendre les antiennes des laudes de Pâques pour les vêpres. Toutefois, la plupart des diocèses de France et de Rhénanie continuèrent à observer cette vénérable tradition, qui fut incluse dans les différents propres diocésains du XIXème et XXème siècles.

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Après les vêpres stationnales : au salut du Très-Saint Sacrement :

Programme du dimanche des Rameaux – Entrée du Seigneur à Jérusalem

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 1er avril 2018 du calendrier grégorien – 19 mars 2018 du calendrier julien, matines puis divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 8h55.

Le dimanche des Rameaux – ou l’Entrée du Seigneur à Jérusalem, selon la terminologie des livres liturgiques byzantins – est une fête du Seigneur, l’une des 12 grandes fêtes de l’année liturgique byzantine. Sa célébration supprime donc l’office habituel du dimanche dans l’Octoèque. En raison du caractère festif de ce jour, c’est l’un des très rares jours où l’usage du poisson est autorisé au cours du grand Carême byzantin.

La bénédiction des rameaux se fait après l’évangile de matines et la distribution de ceux-ci pendant les stichères du psaume 50 et le canon de la fête.

Evangile de matines
De la fête : Matthieu (§ 83), XXI, 1-11, 15-17.
Une grande multitude de peuple étendit aussi ses vêtements le long du chemin ; les autres coupaient des branches d’arbres, et les jetaient par où il passait.

[Aux heures
A tierce & à sexte : 1er tropaire de la fête. Gloire au Père. 2nd tropaire de la fête. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de la fête.]

A LA DIVINE LITURGIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME

Première antienne, Psaume 114, ton 2
J’ai aimé, car le Seigneur entend la voix de ma prière.
℟. Par les prières de la Mère de Dieu, Sauveur, sauve-nous.
Car il a incliné vers moi son oreille, et je l’invoquerai tous les jours de ma vie.
Les douleurs de la mort m’ont environné et les périls de l’enfer sont venus sur moi.
J’ai trouvé la tribulation et la douleur et j’ai invoqué le Nom du Seigneur.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. Et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Seconde antienne, Psaume 115, ton 2
J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ; et je me suis profondément humilié.
℟. Sauve-nous, ô Fils de Dieu, qui trônes sur un ânon, nous qui te chantons : Alléluia !
Que rendrai-je au Seigneur pour tout ce qu’il m’a donné ?
Je prendrai le calice du salut et j’invoquerai le Nom du Seigneur.
J’acquitterai mes vœux au Seigneur, devant tout son peuple.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. Et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Troisième antienne, Psaume 117, ton 1
Confessez le Seigneur car il est bon, car éternelle est sa miséricorde.
Tropaire, ton 1 : Avant ta Passion * tu t’es fait le garant de notre commune résurrection, * en ressuscitant Lazare d’entre les morts, ô Christ Dieu. * C’est pourquoi nous aussi comme les enfants portant les symboles de la victoire, * nous te chantons, à toi le vainqueur de la mort : * “Hosanna au plus haut des cieux, ** béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.”
Que la maison d’Israël le dise : il est bon, car éternelle est sa miséricorde.
Que la maison d’Aaron le dise : il est bon, car éternelle est sa miséricorde.
Que tous ceux qui craignent le Seigneur le disent : il est bon, car éternelle est sa miséricorde.

A la petite entrée :
1. Isodikon de la fête : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! * Soyez béni de la maison du Seigneur, le Seigneur est Dieu, et il nous est apparu.
2. Tropaire de la fête, ton 1 : Avant ta Passion * tu t’es fait le garant de notre commune résurrection, * en ressuscitant Lazare d’entre les morts, ô Christ Dieu. * C’est pourquoi nous aussi comme les enfants portant les symboles de la victoire, * nous te chantons, à toi le vainqueur de la mort : * “Hosanna au plus haut des cieux, ** béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.”
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Autre tropaire de la fête, ton 4 : Ensevelis avec toi par le baptême, ô Christ notre Dieu, * nous avons été rendus dignes de la vie immortelle par ta résurrection * et nous te clamons cette louange : * “Hosanna au plus haut des cieux, ** béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur”.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de la fête, ton 6 : Porté sur un trône dans le ciel et par un ânon sur la terre, ô Christ Dieu, * tu as reçu la louange des anges * et le chant des enfants qui Te clament : ** Béni sois-tu, Toi qui viens rappeler Adam.

Prokimen
De la fête, ton 4 :
℟. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! * Le Seigneur est Dieu & il nous est apparu. (Psaume 117, 26-27).
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour. (Psaume 117, 1).

Epître
De la fête : Philippiens (§ 247) IV, 4-9.
Réjouissez-vous dans le Seigneur, je vous le répète, réjouissez-vous dans le Seigneur.

Alleluia
De la fête, ton 1 :
℣. Chantez au Seigneur un cantique nouveau, car le Seigneur a fait des merveilles. (Psaume 97, 1)
℣. Toutes les extrémités de la terre ont vu le salut de notre Dieu. (Psaume 97, 3)

Evangile
De la fête : Jean (§ 41), XII, 1-18.
Une grande multitude de Juifs ayant su qu’il était là, y vinrent, non-seulement pour Jésus, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait ressuscité d’entre les morts.

Mégalinaire à la Mère de Dieu durant l’anaphore :
Le Seigneur est Dieu et il nous est apparu. Convoquez une fête et venez vous réjouir, faisons au Christ un triomphe de nos palmes, de nos branches et de nos chants, l’acclamant : “Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur, notre Sauveur !”

Verset de communion
De la fête : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Le Seigneur est Dieu & il nous est apparu. (Psaume 117, 26-27) Alleluia, alleluia, alleluia.

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Programme de la Vigile pascale

Vigile pascale - gravures de PicardSaint-Eugène, le Samedi Saint 31 mars 2018, vigile pascale de 20h30.
Répétition pour les choristes à 16h30.

Voici maintenant que s’accomplit pour nous en réalité ce qui arriva en figure à nos pères. Déjà resplendit la colonne de feu qui guida, durant la nuit sacrée, le peuple du Seigneur vers les eaux dans lesquelles il devait trouver son salut ; vers ces eaux qui engloutissent le persécuteur, et du sein desquelles le peuple du Christ remonte délivré. Conçu de nouveau dans l’eau fécondée par le Saint-Esprit, le fils d’Adam, né pour la mort, renaît à la vie par le Christ. Hâtons-nous donc de rompre notre jeûne solennel ; car le Christ notre Pâque a été immolé. Non seulement nous sommes conviés au festin du corps de l’Agneau, mais nous devons encore nous enivrer de son sang. Ce breuvage n’est point imputé à crime pour ceux qui le boivent, mais il est en eux le principe du salut. Nourrissons-nous aussi de celui qui est l’Azyme ; car l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole de Dieu. Le Christ est le pain descendu du ciel, bien supérieur à celui qui pleuvait du ciel dans la manne, et dont Israël fit son festin pour mourir ensuite. Celui dont ce corps sacré est l’aliment devient possesseur de l’éternelle vie.

Les choses anciennes ont disparu, tout est devenu nouveau : le couteau de la circoncision mosaïque est émoussé, et le rude tranchant de la pierre employée par Josué est hors d’usage. C’est au front et non en secret, que le peuple du Christ reçoit sa marque glorieuse ; c’est par un bain et non par une blessure, par le Chrême et non par le sang.

Il convient donc, en ce soir de la résurrection de notre Seigneur et Sauveur, d’allumer un flambeau dont la blancheur flatte les regards, dont le parfum réjouisse l’odorat, dont l’éclat illumine, dont la matière ne cause pas de dégoût, dont la flamme n’exhale pas une noire fumée. Quoi, en effet, de plus convenable, de plus joyeux, que de célébrer les veilles de la nuit en l’honneur de celui qui est la fleur de Jessé, avec des torches dont la matière est empruntée aux fleurs ? La Sagesse a chanté, parlant d’elle-même : Je suis la fleur des champs et le lis des vallons. La cire n’est point une sueur arrachée au pin par le feu ; elle n’est point une larme enlevée au cèdre par les coups répétés de la hache ; sa source est mystérieuse et virginale ; et si elle éprouve une transformation, c’est en prenant la blancheur de la neige. Devenue liquide par la fusion, sa surface est unie comme le papyrus ; pareille à l’âme innocente, aucune division ne vient la briser, et sa substance, toujours pure, descend en ruisseaux pour devenir l’aliment de la flamme.”

Extrait de la liturgie du Samedi Saint dans le rit ambrosien.

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Programme de la messe des Présanctifiés

Crucifixion tirée d'un canon pontifical du XVIIème siècleSaint-Eugène, le Vendredi Saint 30 mars 2018, messe des Présanctifiés de 19h.
Pour les choristes, habillement à 18h15 & répétition à 18h30.

  • Procession d’entrée en silence
  • Traits : Faux-bourdon du 2nd ton à l’usage de l’Eglise de Paris (édition de 1739)
  • Passion de Notre Seigneur-Jésus-Christ selon Jean – Répons de la Synagogue en polyphonie – Henri de Villiers
  • Découvrement de la croix : Antienne Ecce lignum
  • Pendant l’adoration de la croix :
    1. Premiers impropères : polyphonie de Thomas Luis de Victoria (1540 † 1611), maître de chapelle de l’impératrice Marie
    2. Seconds impropères : Popule meus sur une polyphonie du R.P. Jean-Baptiste Geoffroy, s.j. (1601 † 1675), maître de musique de la maison professe des jésuites à Paris
    3. Crucem tuam de František Picka (1873 † 1918), organiste, chef d’orchestre et compositeur à Prague
    4. Crux fidelis en plain-chant

Les Présanctifiés seront suivis de l’Office des Ténèbres du Samedi Saint, à la fin duquel sera chanté le Miserere d’Allegri (avec abellimenti baroques improvisés).
(après une courte pause)

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La mise au tombeau d’Amboise

Mise au tombeau, église Saint-Denis d'Amboise.
Mise au tombeau, église Saint-Denis d’Amboise.

Avec l’établissement du pouvoir royal sur les bords de la Loire, on assiste à un affaiblissement du caractère populaire de la dévotion au culte de la Passion au profit de manifestations inspirées d’un esprit de magnificence visant à mettre en évidence la prépondérance des prélats ou la puissance politique de la noblesse au service du pouvoir royal. Les uns et les autres se feront édifier des magnifiques demeures dont les chapelles seront le lieu d’élection de sépulcres commandés à des artistes de renom. Dans cette région, les mises au tombeau répondent moins à un sentiment populaire spontané inspiré par la piété qu’à une dévotion liturgique visant à commémorer la mort du Christ et l’annonce de sa Résurrection glorieuse. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la Bourgogne, de nouvelles influences venues des provinces voisines en relation avec les régions du nord vont interférer avec celles provenant du Berry et du Bourbonnais.

Le XVème siècle voit donc le transfert en Touraine des centres d’action politique et par voie de conséquence des foyers économiques et culturels. On assistera à l’éclosion d’un art de synthèse conciliant des tendances parfois opposées. Une sculpture portée vers l’élégance et le raffinement des formes et des figures s’impose dans les ensembles monumentaux  Cette évolution se dessinera au travers des tombeaux du Val de Loire : prélats et grands seigneurs commanditaires ont une vision plus glorieuse du monument que celle plus humble qui avait inspiré le clergé et les fidèles lors de son premier développement. Ils associaient plus étroitement l’évènement de l’ensevelissement à la prochaine Résurrection et au triomphe du Christ sur la mort. La recherche d’intensité dramatique tend à s’effacer au profit d’une représentation plus sereine de l’épisode final de la Passion sur le plan seulement humain.

La collégiale Saint Denis d’Amboise offre à notre contemplation une composition commandée par Philipbert Babou de la Bourdaisière, surintendant des finances de François Ier. Il a offert au prieuré de Bondésir un sépulcre où s’exprime une humanisation courtisane à l’italienne. Il s’agit là d’une sculpture religieuse dont les expressions sont plus figées. Les personnages auraient les figures des membres de la famille du surintendant. Si les personnages donnent l’impression d’être interdits, on remarquera que l’originalité réside dans le soin tout particulier apporté au traitement des draperies de chaque personnage ainsi que dans la richesse apportée par la palette utilisée dans la polychromie. La composition et l’ordonnance du thème demeure classique. On constate que la douleur muette résignée des ensembles du XVème siècle a disparu. Ici, les témoins du drame ont perdu leur sérénité et semblent pétrifiés par l’horreur et le chagrin.

En ce Vendredi Saint, attardons-nous sur la représentation du Christ dans ces ensembles de sculpture monumentale.

Le Christ de la mise au tombeau d'Amboise
Le Christ de la mise au tombeau d’Amboise.

Le Christ gisant constitue le support horizontal de la composition. Il est l’élément indispensable sans pour autant être l’essentiel sculptural. « Je suis la résurrection et la vie » Fils de Dieu fait homme par l’Incarnation, sa mort apparente ne prime pas le surnaturel et constitue un moment transitoire. Le thème de la mise au tombeau est un simple acheminement nécessaire pour conduire à la résurrection et ne constitue pas une fin en soi.  L’image du Christ étendu sera pour le sculpteur la figure la plus ingrate à réaliser car lui laissant le minimum de liberté d’interprétation. L’obligation de le présenter horizontalement ne permet pas de favoriser la mise en valeur des modelés. Les exigences religieuses l’emportent encore plus pour lui que pour les autres personnages. Sans pour autant renier l’expression d’une vérité naturelle, la figuration sera preuve d’une grande discrétion et surtout beaucoup de dignité. émouvoir plutôt qu’horrifier, sa représentation  sera toujours dans une dévotion d’amour. Ces contraintes entrainèrent une certaine convention dans le rendu du Christ.

Dans les plus anciens sépulcres du XVème siècle où l’immobilisme est de règle, la rigidité cadavérique est représentée littéralement mais avec retenue.

Le Christ de la mise au tombeau de Chaumont
Le Christ de la mise au tombeau de Chaumont
Le Christ du maître de Chaource
Le Christ du maître de Chaource

Cette rigidité entraine un strict parallélisme des jambes, la tête est faiblement inclinée, parfois encore ceinte de la couronne d’épines elle offre un visage plutôt apaisé, des traits réguliers. Il est doté d’une courte barbe en pointe. Si la scène représentée est l’ensevelissement, les bras sont repliés et croisés sur la poitrine. Lorsque l’on représente l’onction préalable les bras sont allongés le long du corps. En imprimant un faible mouvement aux jambes, en ployant légèrement l’une d’elle en élévation de façon à rompre la longue immobilité des membres horizontaux. On peut aussi y apercevoir un signe prémonitoire de la Résurrection. Il est toujours présenté de gauche à droite afin d’offrir à la contemplation sa plaie de côté.

Mise au tombeau de Tonnerre
Mise au tombeau de Tonnerre

Plus tard, pour combiner les apparences de vie et de mort, le poids du corps inanimé du Christ pèsera pour infléchir la rectitude horizontale primitive, aidé en cela par la courbure du linceul soutenu aux extrémités par les ensevelisseurs. Les artistes bourguignons ont développé cette nouvelle figuration. A ce titre, les mises au tombeau que nous avons étudiées précédemment sont démonstratives. Cette représentation restera toujours discrète, peu soulignée par la polychromie.

Mise au tombeau de Joigny

Cette réserve discrète sera de moins en moins respectée après le premier quart du XVIème siècle sous l’effet de la Renaissance. Le courant humaniste incitera les sculpteurs à détailler l’anatomie du gisant et à montrer la réalité corporelle des souffrances endurées par la Christ. Ils insisteront sur l’absence de vie du cadavre dont la tête s’affaisse et les bras tombent de chaque côté.

Mise au tombeau de Reygades

On verra même apparaitre des détails empruntés à la mode du temps. Ainsi apparait une contradiction entre le choix du traitement statuaire et l’esprit du sujet. : la recherche poursuivie est sans doute plus exacte au point de vue anatomique et de la vraisemblance physique mais elle contredit le sens religieux de l’évènement en lui donnant un aspect trop humain donc terrestre et une dimension réelle inutile.

Mise au tombeau d’Epinal

Ces sculptures sont une forme d’expression d’art populaire, elles cherchent à frapper et émouvoir les fidèles qui doivent reconnaître aisément les participants au drame de la Passion et se reconnaître eux-même dans les enseignements qu’ils pourront retirer de la contemplation de l’ultime épisode de la vie humaine du Christ avant sa Résurrection et ainsi méditer sur le mystère de la Rédemption.

Comme nous l’avons vu précédemment, dans la spiritualité médiévale, la scène de la mise au tombeau est placée sous les yeux des fidèles pour les faire méditer l’aspect rédempteur de la Passion et l’Espérance consolatrice qui en découle. Ce n’est donc pas la primauté du spectacle de la mort qui est essentielle mais celle de l’éternité.

Mise au tombeau de Saint-Etienne du Mont

Ces mises au tombeau de la fin du Moyen-Age jusqu’au début des temps modernes sont le reflet de la vie religieuse et sociale de leur époque. On y voit apparaitre côte-à-côte des sculptures de la plus grande qualité en même temps que des oeuvres moins remarquables. Tous ces ensembles répondent à un seul et même élan. Qu’il s’agisse d’exprimer une piété populaire ou une adhésion aristocratique, elles correspondent toutes à un témoignage d’une foi authentique. Au travers du thème de la mise au tombeau on voit surtout un souci d’associer étroitement tous les fidèles au drame sacré de la Passion.

Mise au tombeau de Reims, Basilique Saint Rémy

Série sur les mises au tombeau

Programme du Jeudi Saint

La Cène - gravure tirée d'un canon pontifical
Saint-Eugène, le jeudi 29 mars 2018, messe solennelle de 21h, suivie de la procession au reposoir, du dépouillement des autels & de l’office des Ténèbres.
Répétition à 19h30 pour l’ensemble du chœur.

La messe du Jeudi Saint a une importance toute particulière, puisqu’il s’agit de la solennité commémorative de la dernière Cène, laquelle se trouve être aussi la première messe.

A Rome, la station est aujourd’hui en l’Archibasilique du Très-Saint-Sauveur (Saint-Jean de Latran), l’église cathédrale du Pape, père de la chrétienté.

Procession du Très-Saint Sacrement au tombeau, après la messe du Jeudi Saint - gravure de PicardLa liturgie de cette messe est tout à fait saisissante et touchante, elle présente en effet une double impression, de joie et de tristesse. C’est tout d’abord une impression de joie qui domine le début de la messe. L’autel est orné ; la croix du maître-autel est voilée de blanc ; le prêtre monte à l’autel en ornements blancs ; l’orgue fait entendre ses accents éclatants ; on chante le joyeux Gloria qu’on n’a pas entendu depuis longtemps ; pendant le Gloria, on sonne, pour la dernière fois, les cloches. Ensuite, les cloches & les orgues se taisent. Sur cette fête joyeuse, qui est consacrée à l’institution du Sacrement de l’autel, s’étend soudain alors un voile de profonde tristesse : l’Eglise participe alors à la déréliction & à l’agonie de son Maître au Jardin des Oliviers.

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Programme du dimanche des Rameaux

Saint-Eugène, le dimanche 25 mars 2018, messe solennelle de 11h. Conférence de Carême du R.P Louis-Marie de Blignières à 17h : Les fins dernières – 6ème & dernière partie : le Ciel. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur la Semaine Sainte

“Le dimanche des Rameaux est la porte d’entrée monumentale qui nous introduit dans les saints mystères de Pâques.” (Dom Pius Parsch).

Le diable fut donc trompé par sa propre malignité ; il fit souffrir au Fils de Dieu un supplice qui est devenu le remède de tous les enfants des hommes. Il répandit le sang innocent qui devait être le prix de la réconciliation du monde, et notre breuvage. Le Seigneur souffrit le genre de mort qu’il avait librement choisi, conformément à ses desseins. Il permit à des hommes furieux de porter sur lui leurs mains impies, et, en accomplissant un crime énorme, elles ont servi à l’exécution des desseins du Rédempteur. La tendresse de son amour était si grande, même envers ses meurtriers, que, suppliant son Père du haut de la croix, il lui demanda non pas de le venger, mais de leur pardonner.
Homélie de saint Léon, pape, VIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

Conférence de Carême du R.P Louis-Marie de Blignières : Les fins dernières – 6ème partie : l’Enfer.

IIndes vêpres du dimanche des Rameaux. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris hostia, sur le ton de l’hymne de la Passion Vexilla Regis prodeunt
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Stabat Mater dolorosa – complainte de la Très Sainte Vierge au pied de la Croix du Sauveur – texte de Jacques de Todi († 1306)
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro Francisco.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo, sur le ton de l’hymne de la Passion Pange lingua
  • Supplication finale : Antique litanie qui concluait autrefois l’office des Ténèbres

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Programme du Vème dimanche de Carême – Sainte Marie l’Egyptienne – ton 1

Sainte Marie l'EgyptienneParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 25 mars 2018 du calendrier grégorien – 12 mars 2018 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Basile le Grand de 9h15.

Dimanche du ton I de l’Octoèque. En ce jour, Vème dimanche de Carême, le rit byzantin fait mémoire de sainte Marie l’Egyptienne, modèle de la pénitence.

Marie est née en Égypte dans les premiers siècles de la chrétienté, et vécut à Alexandrie où elle arriva alors qu’elle avait 12 ans. Elle vivait dans la luxure, se prostituant dans tous les lieux de débauche de la ville. Un jour, alors qu’elle allait avoir 29 ans, elle rencontra des pèlerins qui partaient pour Jérusalem sur un bateau. Elle décida de les suivre en payant son passage de ses charmes. Ils arrivèrent tous devant la Basilique de la Résurrection, le jour de l’Exaltation de la Sainte Croix. Tous y entrèrent pour faire leurs dévotions. Mais Marie ne put en franchir le seuil, une force invisible la repoussait chaque fois qu’elle voulait entrer dans le Saint-Sépulchre. Désespérée, elle se tourna alors vers une icône de la Vierge Marie qui gardait la porte et la supplia d’intercéder en sa faveur. Elle put alors enfin entrer dans la basilique, tandis qu’une voix lui disait : “Si tu passes le Jourdain, tu y trouveras le repos”. Elle communia saintement, et partit au-delà du Jourdain, dans le désert. Elle vécut là 47 ans, sans rencontrer âme qui vive, n’ayant pour seule ressource que quelques pains rapportés de Jérusalem, aux prises à de pénibles et intenses tentations.

La communion de sainte Marie l'Egyptienne par saint ZosimeAu bout de cette longue pénitence, elle croise dans le désert l’anachorète saint Zosime qui, après avoir entendu son récit, lui donna la Communion. Marie lui demanda de revenir l’année suivante, au même endroit, afin de lui apporter de nouveau ce sacrement. Saint Zosime revint, et découvrit la sainte couchée sur le sol, morte, la tête tournée vers Jérusalem. Près d’elle se trouvait un message lui demandant de l’ensevelir à la place où elle était. Mais le sol du désert était trop sec et trop dur, et Zosime ne put creuser la tombe. Un lion s’approcha, le saint lui demanda de l’aide, et tous deux purent creuser une fosse et enterrer Marie.

Funérailles de sainte Marie l'Egyptienne par saint Zosime aidé par un lion du désert

La fête de sainte Marie l’Egyptienne est fixée au 1er avril, mais à partir du XIème siècle, on tint à la commémorer également en ce 5ème dimanche de Carême, afin d’exhorter, par son exemple, les pécheurs à la pénitence.

Il y avait à Paris, jusqu’à la révolution française, une église dédiée à sainte Marie l’Egyptienne (rue de La Jussienne, dont le nom est une déformation de “L’Egyptienne”). La dévotion des parisiens envers cette sainte orientale, sans doute née au moment des Croisades, était grande, aussi le rit parisien contenait-il un office complet de sainte Marie l’Egyptienne. Il reste quelques souvenirs de cette église dont deux magnifiques statues de la sainte déposées à Saint-Germain-L’Auxerrois et une évocation romantique par une fresque de Chasseriau à Saint-Merry.

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Triode (Vénérable Mère Marie l’Egyptienne). Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Triode (Vénérable Mère Marie l’Egyptienne). Et maintenant. Theotokion de sexte. Kondakion : du Triode (Vénérable Marie l’Egyptienne).

Divine liturgie de saint Basile le Grand

Tropaires des Béatitudes : huit tropaires du ton dominical occurrent :
1. Du Paradis l’Ennemi fit chasser Adam * lorsqu’il eut mangé le fruit défendu, * mais par la croix le Christ y fit entrer le bon Larron qui lui criait : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Je me prosterne devant ta Passion * et je glorifie ta sainte Résurrection ; * avec Adam & le bon Larron * je te crie : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
3. Librement, Seigneur sans péché, * tu as souffert la croix & la mise au tombeau ; * mais, comme Dieu, tu es ressuscité, * faisant surgir avec toi * Adam qui s’écrie : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
4. Le temple de ton corps, tu l’as relevé * du tombeau le troisième jour ; * avec Adam, ô Christ notre Dieu, * tu as ressuscité le genre humain, * qui chante : Souviens-toi de moi, Seigneur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
5. A ton sépulchre se rendirent de bon matin * les Myrrophores tout en larmes, ô Christ notre Dieu : * elles y trouvèrent un Ange vêtu de blanc, * assis sur la pierre et disant : Que cherchez-vous ? ** Le Christ est ressuscité, ne pleurez plus.
6. Sur la montagne que tu leur avais indiquée * tes Apôtres arrivèrent, Seigneur ; * et, lorsqu’ils te virent, Sauveur, * ils se prosternèrent devant toi ; * vers les nations tu les envoyas ** pour les instruire et baptiser.
7. Devant le Père prosternons-nous, * glorifions le Fils & l’Esprit Saint ; * ensemble chantons d’une même voix : ** Trinité sainte, sauve-nous.
8. Ton peuple te présente, ô Christ, * ta Mère pour intercéder devant toi ; * par ses prières, Dieu de bonté, * montre-nous ta compassion ; * ainsi nous pourrons glorifier, ** Seigneur, ta sainte résurrection.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 1 : La pierre scellée par les Juifs, * et ton corps très pur gardé par les soldats, * Tu ressuscites le troisième jour, ô Sauveur, * donnant la vie au monde. * C’est pourquoi les vertus célestes te crient, ô Donateur de vie : * “Gloire à ta résurrection, Christ, * Gloire à ton royaume ! ** Gloire à ton économie, seul Ami de l’Homme !”
2. Tropaire de la Vénérable Mère Marie l’Egyptienne, ton 8 : En toi, Mère, la création à l’image de Dieu a été vraiment sauvegardée, * car ayant pris ta croix, tu as suivi le Christ * et tu as enseigné par tes actes à dédaigner la chair car elle passe, * et à prendre soin de l’âme qui est immortelle ; ** c’est pourquoi avec les anges se réjouit, Vénérable Mère Marie, ton esprit.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion de la Vénérable Mère Marie l’Egyptienne, ton 3 : Autrefois tu t’adonnais à toutes sortes de débauches, * aujourd’hui par le repentir tu es devenue épouse du Christ ; * imitant la vie des anges, * par l’arme de la Croix tu as écrasé les démons ; ** c’est pourquoi tu es devenue épouse du Royaume, ô glorieuse Marie.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 1 : Ressuscité du tombeau dans la gloire divine, * tu as ressuscité le monde avec toi ; * la nature humaine te chante comme Dieu, * la mort s’évanouit, * Adam jubile, Seigneur, * & Eve, désormais libérée de ses liens, * proclame dans l’allégresse : ** O Christ, c’est toi qui accordes à tous la résurrection.

Prokimen
1. Du dimanche, ton 1 :
℟. Que ta miséricorde soit sur nous, Seigneur, * selon l’espérance que nous avons mise en toi. (Psaume 32, 22).
℣. Justes, exultez dans le Seigneur, aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1).
De la Vénérable Mère Marie l’Egyptienne, ton 4 :
℟. Dieu est admirable dans ses saints, lui le Dieu d’Israël (Psaume 67, 36).

Epîtres
Du cinquième dimanche de Carême : Hébreux (§ 3211) IX, 13–20.
Et il y est entré, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle.
De la Vénérable Mère Marie l’Egyptienne : Galates (§ 208) III, 23-29.
Il n’y a plus maintenant ni de Juif, ni de gentil: ni d’esclave, ni de libre ; ni d’homme, ni de femme ; mais vous n’êtes tous qu’un en Jésus-Christ.

Alleluia
Du dimanche, ton 1 :
℣. C’est Dieu qui me donne les vengeances & prosterne les peuples sous moi (Psaume 17, 48).
℣. Il multiplie pour son roi les délivrances et montre de l’amour pour son Christ (Psaume 17, 51).
[De la vénérable Mère Marie l’Egyptienne, ad libitum :
℣. J’espérais le Seigneur d’un grand espoir, il s’est penché vers moi, et il écouta mon cri (Psaume 39, 1).]

Evangiles
Du cinquième dimanche de Carême : Marc (§ 47) X, 32-45.
Mais Jésus leur répondit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire le calice que je dois boire, et être baptisés du baptême dont je dois être baptisé ?
De la Vénérable Mère Marie l’Egyptienne: Luc (§ 33) VIII, 36-50.
Cette femme se voyant ainsi découverte, s’en vint toute tremblante, se jeta à ses pieds, et déclara devant tout le peuple ce qui l’avait portée à le toucher, et comment elle avait été guérie à l’instant. Et Jésus lui dit : Ma fille, votre foi vous a guérie ; allez en paix.

Mégalinaire de la liturgie de saint Basile le Grand :
En toi se réjouissent, * ô Pleine de grâce, * toute la création, * la hiérarchie des anges * et la race des hommes. * Ô Temple sanctifié, * ô Jardin spirituel, * ô Gloire virginale, * c’est en toi que Dieu s’est incarné, * en toi qu’est devenu petit enfant * Celui qui est notre Dieu avant tous les siècles. * De ton sein il a fait un trône, * il l’a rendu plus vaste que les cieux. * Ô Pleine de grâce, * toute la création se réjouit en toi, ** gloire à toi.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
De la Vénérable Mère Marie l’Egyptienne : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

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Sainte Marie l'Egyptienne

La mise au tombeau de Rodez

La mise au tombeau de Rodez.
La mise au tombeau de Rodez.

La conception d’une composition étagée en hauteur sur 3 niveaux successifs est tout à fait singulière à la mise au tombeau de Rodez. Nous sommes en présence d’un haut retable en calcaire polychrome sur lequel se superposent en bas l’ensevelissement proprement dit, dans la partie médiane, trois reliefs évoquant des épisodes postérieurs à la mort du Christ : la libération des âmes captives des limbes, l’apparition à Sainte Marie-Madeleine et à Saint Thomas, et enfin au sommet l’image du Christ ressuscitant devant 3 soldats effrayés.

La mise au tombeau de Rodez. Les registres supérieurs.
La mise au tombeau de Rodez. Les registres supérieurs.

Cette composition étagée dont on ne retrouve pas d’autre exemple dans toute la région au sud de la Loire réunit une figuration iconographique narrative commune à la mort, à la Résurrection et à l’après Résurrection ce qui bouscule les illustrations habituellement suivies ailleurs comme nous avons pu le voir précédemment. La conception plastique correspond au désir du donateur, le chanoine Gaillard Roux, d’affirmer sa magnificence. Elle nous offre la conjugaison de l’art flamboyant et des derniers feux de la tradition médiévale finissante avec l’apparition des premières nouveautés de la Renaissance.

La mise au tombeau de Rodez
La mise au tombeau de Rodez.

Si le style du groupe de l’ensevelissement du Christ est encore gothique, en revanche toute la décoration de l’enfeu avec ses rosaces, ses oves et ses rinceaux, les corniches à l’antique supportées par des chapiteaux à ornementations florales de même que la présence de sibylles prophétiques dans la clôture introduisent une note d’inspiration quelque peu antique & païenne, qui mêle la grandeur au pittoresque inspiré de la mode italianisante.

Mise au tombeau de Rodez. La Vierge Marie et les saintes Femmes

Les figures de cet ensemble sont très expressives. La Vierge-Marie se présente soutenue par deux saintes femmes et non par Saint Jean placé à l’extrémité gauche du groupe et qui tient dans ses mains la couronne d’épines. Marie-Madeleine est reconnaissable à ses longues tresses.

Mise au tombeau de Rodez. Sainte Femme et sainte Marie-Madeleine.

Les trois acteurs masculins de la mise au tombeau sont dans toutes les compositions que l’on observe d’âge et de condition sociale différente. Doit-on y voir le symbole des trois âges de la vie ? Ils ont chacun un rôle distinct, bien défini qui détermine leur emplacement dans le groupe, leur attitude et l’aspect de leur présentation. N’oublions pas que ces sculptures sont destinées à être longuement contemplées, ainsi chaque détail compte.

Mise au tombeau de Rodez. Saint Jean.

Saint Jean y occupe une place discrète le plus souvent en retrait. Il forme souvent un groupe avec la Vierge, il la soutient de ses bras pour la réconforter et l’accompagner dans sa peine. Ainsi s’affirme la nouvelle parenté spirituelle entre lui et la Mère du Christ. Il est toujours représenté sous des traits juvéniles, entièrement absorbé par sa douleur et par ses nouvelles responsabilités. Il lui revient désormais de prendre une part active à la mission confiée par le Christ : diffuser son enseignement. C’est de tous les personnages des mises au tombeau le personnage qui est présentée avec le moins d’interprétation possibles, et les meilleures d’entre elles seront celles qui feront ressortir l’aspect hésitant d’un apôtre dont le rôle commence. Sa présence réconfortante auprès de la Vierge ajoute un élément fortement émotionnel.

Mise au tombeau de Chaource, la Vierge & saint Jean
Mise au tombeau de Chaource, la Vierge & saint Jean.

Saint Jean confié par le Christ à la Vierge-Marie est devenu ce même jour l’héritier d’une filiation toute spirituelle. Sa propre mère Marie-Salomé est auprès de lui. Il est notre représentant, le dépositaire d’un message qui va bientôt se répandre dans tout l’univers.

Mise au tombeau de Rodez. Joseph d'Arimathie.
Mise au tombeau de Rodez. Joseph d’Arimathie.
Mise au tombeau de Rodez. Nicodème.
Mise au tombeau de Rodez. Nicodème.

Joseph d’Arimatie et Nicodème sont aussi riches de signification. Leur rôle impliquait qu’ils soient au premier plan et donc sculptés en plein relief sur toute leur hauteur. Les imagiers dès le Moyen-Age leur ont octroyé une personnalité propre qui permet de les distinguer et d’introduire un élargissement vers le monde extérieur.

Mise au tombeau de Reygades
Mise au tombeau de Reygades.
Mise au tombeau de Reygades
Mise au tombeau de Reygades.

Les deux acteurs de l’inhumation du Christ sont debout ou plus rarement agenouillés. Joseph d’Arimatie à la tête est le plus âgé est représenté comme un vieillard chenu, barbu de haut rang et visiblement riche. Il porte à la ceinture bien souvent une grande bourse.

Nicodème quant à lui est plus jeune, il est plus concentré sur la tâche à accomplir, il apparait plus en méditation. On ne peut pas les évoquer sans aborder les costumes dans lesquels ils ont été représentés, souvent originaux. Il s’agissait probablement de créer une sorte de dépaysement en faisant surgir ces hommes d’un passé et d’un pays lointains : la tête couverte, les ensevelisseurs portent des robes longues, des pierres de couleur ornent leurs vêtement. Leurs costumes ont toujours fait l’objet d’une grande attention.

Mise au tombeau d’Amboise
Mise au tombeau d’Amboise.

Dans les compositions du sud de la France nous observons deux sources d’inspiration différentes : l’une modeste traduit simplement la douloureuse émotion de pitié et de compassion des fidèles devant le rappel des souffrances et de la mort du Christ. L’autre plus importante et soutenue par la hiérarchie ecclésiastique et nobiliaire, propose de grands ensembles à dimension monumentale confiée à des sculpteurs renommés qui s‘évertueront à laisser une empreinte personnelle par leur habileté et leur savoir-faire.

Mise au tombeau de Narbonne.
Mise au tombeau de Narbonne.

Série sur les mises au tombeau