Saint-Eugène, le dimanche 29 juillet 2018, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Le pharisien & le publicain.
Le Seigneur est le Très-Haut et il regarde l’humilité. Mais les hommes hautains, – et le pharisien était l’un d’eux –, il ne les connaît que de loin. Leurs actes hautains, Dieu les connaît de loin, mais il ne méconnaît pas leur faute. Écoute encore l’humilité du publicain. Non content de se tenir à distance, il ne levait même pas les yeux vers le ciel. Afin d’être regardé, lui ne regardait pas. Il n’osait pas relever les yeux. Sa conscience l’opprimait, l’espérance le soulevait. Écoute encore : « Il se frappait la poitrine. » De lui-même, il exige un châtiment. Aussi le Seigneur épargne-t-il celui qui confesse sa faute. « Il se frappait la poitrine en disant : Mon Dieu, sois indulgent au pécheur que je suis. » Le voilà, celui qui prie ! Pourquoi t’étonner ? La faute qu’il reconnaît Dieu, lui, ne veut plus la connaître. Homélie de saint Augustin, évêque, IXème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.
A la messe :
Kyriale : Missa XI Orbis factor
Epître : I Corinthiens XII, 2-11 : Nul ne peut confesser que Jésus est le Seigneur, sinon par le Saint-Esprit.
Evangile : Luc XVIII, 9-14 : Je vous déclare que celui-ci s’en retourna chez lui justifié, et non pas l’autre : car quiconque s’élève, sera abaissé ; et quiconque s’abaisse, sera élevé.
Saint-Eugène, le dimanche 22 juillet 2018, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Jésus pleure sur Jérusalem & chasse les marchands du temple.
Quiconque a lu l’histoire de la chute de Jérusalem survenue sous les chefs romains Vespasien et Titus, reconnaît cette ruine que le Seigneur a décrite en pleurant. N’est-ce pas les chefs romains qu’il dénonce quand il dit : “Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’entoureront de tranchées” ? Et ces paroles aussi : “Ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre”, témoignent du déplacement même de cette ville. Car si maintenant elle a été reconstruite en dehors de la porte, là où le Seigneur fut crucifié, c’est que la Jérusalem antérieure a été renversée de fond en comble, comme il est dit. Sermon de saint Grégoire, pape, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.
Epître : I Corinthiens X, 6-13 : Dieu est fidèle, et il ne souffrira pas que vous soyez tentés au delà de vos forces ; mais il vous fera tirer avantage de la tentation même, afin que vous puissiez persévérer.
Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 22 juillet 2018 du calendrier grégorien, 9 juillet 2018 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.
Dimanche du ton VII de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour le hiéromartyr Pancrace, évêque de Taormine.
Saint Pancrace était originaire d’Antioche de Cilicie. Selon la tradition, il se rendit à Jérusalem pendant le ministère du Christ, car son père, ayant entendu parler des miracles qu’il accomplissait, voulait voir celui-ci. La famille s’étant ensuite établie à Antioche (sur l’Oronte), c’est là qu’elle reçut le baptême et suivit la prédication de Pierre. Sous le règne de Caligula, Pancrace fut envoyé comme évêque par Pierre en Sicile. Dans la ville de Tauromenium (l’actuelle Taormine, non loin de l’Etna), il suscita de nombreuses conversions, en particulier celle du préfet. Alors qu’il avait atteint un âge avancé, le premier évêque de Taormine, roué de coups & lapidé par les païens conduits par un certain Artagatus, reçut la glorieuse couronne du martyre au début du règne de Trajan, c’est-à-dire à la fin du Ier siècle. Une partie de ses reliques sont conservées au Mont-Athos.
L’Eglise byzantine le célèbre à la date de son martyre, le 9 juillet, tandis que le rit romain le fait au 3 avril, à la date de la dédicace d’une basilique qui fut construite en son honneur en Sicile à l’époque byzantine.
Voici du reste ce que dit le Martyrologe romain au 3 avril :
A Taormina, en Sicile, saint Pancrace, évêque. Il scella de son sang l’Evangile du Christ, après l’avoir prêché dans cette ville, où l’apôtre saint Pierre l’avait envoyé.
Dans le rit byzantin, il est également fait mémoire une seconde fois de saint Pancrace, avec ses disciples, saint Marcellus évêque de Sicile & saint Philagrus évêque de Chypre à la date du 9 février.
Saint Pancrace eut pour successeur immédiat saint Évagre, disciple comme lui de saint Pierre. Le siège de Taormine, second en dignité de la Sicile après celui de Syracuse, fut tenu durant le premier millénaire par des évêques grecs, de rit byzantin, mais qui dépendaient néanmoins et très logiquement de Rome (la Sicile étant dans la partie occidentale de l’Empire), jusqu’à ce que l’empereur iconoclaste Léon III l’Isaurien (717 † 741) le rattache avec toute la Sicile au patriarcat de Constantinople à la faveur de la crise iconoclaste. Le dernier évêque de Taormine fut saint Procope, qui mourut martyr, décapité par les Arabes lorsqu’ils prirent la ville en 906 au terme de deux années de siège. Lorsque les Normands reconquirent la Sicile et chassèrent les Musulmans au XIème siècle, le siège épiscopal de Taormine ne fut pas restauré (sans doute en raison de la perte d’influence de la ville, réduite à un petit village) et son territoire fut fondu dans celui du diocèse de Troina puis de Messine. Des évêques titulaires furent néanmoins nommés, tels le cardinal Daniélou (1905 † 1974) en 1969.
Saint Pancrace est le patron de Taormine et de Canicattì en Sicile. Il ne doit pas être confondu avec saint Pancrace, le célèbre adolescent romain martyrisé sous Dioclétien le 12 mai 304.
Le martyre de saint Pancrace de Taormine.
Saint Pancrace de Taormine.
Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche, ton 7. Gloire au Père. Tropaire du hiéromartyr. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche seulement.
Tropaires des Béatitudes :8 tropaires du dimanche, ton 7 :
1. Il est beau à voir & bon à manger, * le fruit qui a causé mon trépas ; * mais le Christ est cet arbre de vie * dont je puis manger sans mourir ; * & je crie avec le bon Larron : ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
2. Dieu de tendresse, mis en croix, tu effaças * la cédule de l’antique péché d’Adam ; * de l’erreur tu sauvas l’ensemble des mortels : ** aussi nous te chantons, Bienfaiteur & Seigneur.
3. Sur le croix, Dieu de tendresse, tu clouas nos péchés, * par ta mort tu triomphas de la mort ; * d’entre les morts tu éveillas les trépassés ; ** aussi nous nous prosternons devant ta sainte Résurrection.
4. Dans les oreilles d’Eve le serpent injecta son venin, * mais le Christ sur l’arbre de la croix * fit jaillir pour le monde la douceur de la vie. ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
5. Au sépulchre on te dépose comme un mortel, * ô Christ, universelle Vie, * mais de l’Enfer ayant brisé les verrous, * tu ressuscites le troisième jour * avec gloire & puissance, illuminant le monde entier : ** gloire, Seigneur, à ta sainte Résurrection.
6. Ressuscité d’entre les morts le troisième jour, * le Seigneur donne aux Disciples sa paix ; * les bénissants, il les envoie et leur dit : ** Amenez tous les hommes au royaume de Dieu.
7. Lumière est le Père, lumière le Fils, * lumière aussi le Saint-Esprit, * mais une seule lumière est en eux trois, * car en trois personnes il n’y a qu’un seul Dieu * consubstantiel & coéternel ** sans division ni confusion depuis toujours & à jamais.
8. Tu mis au monde dans la chair * le Fils & Verbe du Père éternel * d’une manière que lui seul connaît ; * aussi, Vierge Mère de Dieu, * nous qui par toi fûmes divinisés, ** nous te crions : Réjouis-toi, espérance des chrétiens.
A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 7 : Tu as détruit la mort par ta croix, * ouvert au Larron le Paradis ; * changé en joie les pleurs des myrrophores * et ordonné aux apôtres de prêcher. * Tu es ressuscité, ô Christ Dieu, ** donnant au monde ta grande miséricorde !
2. Tropaire du hiéromartyr, ton 4 : Des Apôtres ayant partagé le genre de vie et sur leur trône devenu leur successeur, * tu as trouvé dans la pratique des vertus la voie qui mène à la divine contemplation ; * c’est pourquoi, dispensant fidèlement la parole de vérité, * tu luttas jusqu’au sang pour la défense de la foi; * hiéromartyr Pancrace, * prie le Christ Dieu, ** afin qu’il sauve nos âmes. (MP3)
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du hiéromartyr, ton 4 : Sur Taormine, Pancrace, tu brillas tel un astre resplendissant, * saint pontife martyr qui témoignas pour le Christ : ** intercède maintenant auprès de lui pour qui te chante, Bienheureux. (MP3)
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 7 : La puissance de la mort ne peut plus retenir les hommes, * car le Christ est descendu pour briser et détruire sa force. * Les enfers sont enchaînés, * les prophètes en chœur se réjouissent et disent : * Le Sauveur est apparu aux croyants. ** Venez, fidèles, prendre part à la Résurrection.
Prokimen Du dimanche, ton 7 : ℟. Le Seigneur donne la puissance à son peuple, le Seigneur bénit son peuple dans la paix (Psaume 28, 11). ℣. Rendez au Seigneur, fils de Dieu, rendez au Seigneur la puissance & la gloire (Psaume 28, 1).
Epître Du dimanche :I Corinthiens (§ 124) I, 10-18. Or je vous conjure, mes frères, par le nom de Jésus-Christ notre Seigneur, d’avoir tous un même langage, et de ne point souffrir parmi vous de schismes, mais d’être tous unis ensemble dans un même esprit et dans un même sentiment.
Alleluia Du dimanche, ton 7 : ℣. Il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton Nom, ô Très-Haut, (Psaume 91, 1) ℣. de publier au matin ton amour, ta fidélité au long des nuits (Psaume 91, 2).
Evangile Du dimanche :Matthieu (§ 58) XIV, 14-22. Ils en mangèrent tous, et furent rassasiés ; et on emporta douze paniers pleins des morceaux qui étaient restés.
Verset de communion Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.
L’église Saint-Sigismond date de 1683, elle est composée d’un chœur, de 3 nefs à 3 travées. Le retable de l’autel majeur de Jacques Clérant remplace en 1710 celui de F. Cuenot.
Ce retable majeur a la somptuosité du baroque le plus flamboyant, il est entièrement doré, le visiteur ne s’attend pas à être littéralement saisi devant une telle abondance dans une petite église nichée au cœur des Alpes. Au premier regard, la profusion de décorations peut faire croire à un désordre d’une imagination débridée. Pourtant, si l’on observe bien la rigueur de la symétrie qui indique une composition ordonnée sur un axe horizontal et un axe vertical, l’homogénéité des sculptures dans le détail et dans l’ensemble montre que nous sommes en présence d’une œuvre majeure de Jacques Clérant, qui n’a subi aucune modification, altération depuis sa réalisation au XVIIIème siècle.
Saint-Sigismond de Champagny-en-Vanoise : le retable majeur.
Pour l’apprécier, le comprendre, il faut prendre le temps de le contempler dans son ensemble puis dans les détails et accepter de lire l’histoire qu’il nous raconte et enfin, se laisser porter.
Saint-Sigismond de Champagny-en-Vanoise : l’antepandium.
L’antepandium donne le la d’une hymne à la joie : les anges musiciens entourent l’Enfant Jésus placé au centre, avec leur divers instruments de musique. D’autres anges sur les divers registres du retable accompagnent la Vierge dans son Assomption et enfin dans son couronnement au ciel, le Christ étant représenté dans le triomphe de sa Résurrection.
Saint-Sigismond de Champagny-en-Vanoise : l’Assomption de la Vierge sur le retable majeur.
Nous sommes en présence d’un résumé magistral de la foi catholique, ce retable est tout à la fois une page exceptionnelle d’architecture, de sculpture et de décoration, il devient pour les fidèles une instruction sur leur foi : les dogmes de La Sainte Trinité, de l’Incarnation et de la Rédemption sont déclinés sous une nuée angélique ; la présence réelle dans le tabernacle, le culte de la Très-Sainte Mère de Dieu et des saints en particulier ici : le roi Sigismond, saint patron de la paroisse qui contemple l’Assomption de la Vierge-Marie.
Saint-Sigismond de Champagny-en-Vanoise : les Anges supports du baldaquin.
Posés en soutien du baldaquin, deux anges nous montrent de la main la scène au dessus d’eux : le couronnement de la Vierge, elle-même observée par Dieu le Père qui parachève le retable.
Saint-Sigismond de Champagny-en-Vanoise : le couronnement de la Vierge au Ciel.
Le tabernacle est orné du Bon Pasteur, deux évêques l’entourent ainsi que deux scènes de la passion du Christ : le Christ aux outrages et la flagellation.
Saint-Sigismond de Champagny-en-Vanoise : la flagellation.
Saint-Sigismond de Champagny-en-Vanoise : le tabernacle.
Saint-Sigismond de Champagny-en-Vanoise : le Christ aux outrages.
L’expression artistique de ce langage théologique est admirablement réussie par Jacques Clérant. Elle est mise en mouvement, pleine de vie et soulignée par les jeux de lumière et d’ombre, portée par les ruptures des lignes, par des courbes et les plis des vêtements. Ici, on contemple une parfaite, magistrale illustration de l’art au service de la foi. Ce qui est remarquable dans ce retable, c’est la quantité d’anges et d’angelots qui dans des positions parfois acrobatiques accentuent l’impression de mouvement. Une ascension vers le ciel comme pour porter la prière des fidèles tout en dégageant un sentiment de joie et d’exultation. On s’attend presque à voir l’un d’entre eux s’échapper du retable pour voler au dessus de ceux qui les contemplent et porter les supplications vers le Très Haut.
Ave, verum *
Corpus, natum
Ex María Vírgine,
Vere passum,
Immolátum
In cruce pro hómine.
Cujus latus perforátum
Unda fluxit cum sánguine ;
Esto nobus prægustátum
Mortis in exámine.
O Jesu dulcis !
O Jesu pie !
O Jesu, * Fili Maríæ !
Je vous salue
ô vrai Corps, né
de la Vierge Marie,
Qui avez vraiment souffert,
Immolé
Sur la croix pour l’homme.
Dont le côté transpercé
A laissé couler de l’eau et du sang ;
Soyez notre viatique
A notre mort, lors du jugement.
O doux Jésus,
O bon Jésus,
O Jésus, Fils de Marie.
Cette petite prose au Très-Saint Sacrement a été composée vraisemblablement au cours du XIVème siècle et son extension resta assez longtemps locale, les manuscrits médiévaux qui la contiennent étant tous des environs du lac de Constance, provenants de l’Abbaye de Saint-Gall (codex 546), de celle de Reichenau (manuscrits 36 et 156) ou de Constance même. L’un des manuscrits de Reichenau, du XVème, intitule cette pièce : Salutationem sequentem composuit Innocentius papa ; hæc oratio habet tres annos indulgentiarum a dom. papa Leone (La salutation suivante a été composée par le pape Innocent ; cette oraison a reçu trois années d’indulgence du seigneur pape Léon).