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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Pèlerinage au Sacro Monte de Varallo

Sacro Monte de Varallo
Sacro Monte de Varallo – les chapelles jalonnent l’ascension vers le sommet.

La Schola Sainte Cécile a eu la grande joie de se rendre en pèlerinage au Sacro Monte de Varallo et d’y chanter la saint messe dans la basilique du sanctuaire Santa Maria delle Grazie. C’est le  plus ancien “Sacro Monte” ; il est situé en Valsesia, une vallée des Préalpes de Lombardie devenue par la suite piémontaise. C’est là que Bernardino Caimi, moine franciscain réalisa son projet entre 1486 et 1499, à son retour de Terre Sainte où il avait exercé d’importantes fonctions à la tête de la Custodie franciscaine. Le 21 décembre 1486, il obtient du pape du Pape Innocent VIII l’autorisation de commencer sa “nouvelle Jérusalem” et un couvent de Notre-Dame des Grâces.

Sacro Monte de Varallo
Sacro Monte de Varallo – les chapelles jalonnent l’ascension vers le sommet.

Il fut soutenu sur le plan financier par les ducs de Milan et la noblesse locale. Le but visé par cette construction est énoncé de façon très claire dans l’inscription qui surmonte le portail d’entrée : « Ut hic Jerusalem videat qui peragrare nequit » (« Pour que voie Jérusalem celui qui n’a pas pu s’y rendre en pèlerinage »). En fait, le « Sacro Monte » de Varallo ne donne pas seulement à voir les monuments et la topographie de Jérusalem, mais aussi Bethléem et Nazareth, ainsi que divers lieux évoqués dans l’histoire sainte, comme le paradis avec Adam et Ève.

Le parcours du pèlerin est jalonné par une succession de chapelles fermées et d’édicules à l’architecture assez discrète, mais à l’intérieur desquelles les principaux épisodes de la vie de Jésus et de la Vierge-Marie sont représentés par des groupes sculptés en terre cuite et illustrés par des fresques le long des murs, afin de permettre aux fidèles de contempler la scène dans toute sa plénitude et de se pénétrer du mystère qu’elle représente, comme le massacre des Saints Innocents. L’itinéraire du pèlerin suivait les versets du Credo, rendus plus concrets par leur insertion dans les lieux appropriés (Mont des Oliviers, Vallée du Cédron, Maison d’Anne et Caïphe, le palais de Pilate avec la Scala Santa, le Golgotha, la chambre du Cénacle avec les Apôtres et Marie réunis pour la Pentecôte.

On distingue deux zones dans le Sacro Monte de Varallo : des chapelles disséminées le long d’une pente recouverte de végétation et d’arbres. L’autre à 600 mètres d’altitude sur un plateau surplombant la vallée où se déploie un urbanisme dans le style renaissance qui crée l’apparence d’une ville et où se situe les monuments les plus importants. Cet effet permet au pèlerin d’avoir le sentiment de “toucher” Jérusalem l’incitant à suivre le Christ dans sa propre existence.

Pour réaliser cet ambitieux projet, Caimi fit appel aux meilleurs artistes de la région, en particulier au peintre lombard Gaudenzio Ferrari, qui y travailla jusqu’en 1528. Le succès fut considérable et l’on vint bientôt de très loin pour contempler la « nouvelle Jérusalem des Alpes » dont parlent les textes de l’époque. D’autres « Sacri Monti » furent ensuite édifiés tout au long du XVIème et du XVIIème siècles dans les Alpes italiennes et le grand archevêque de Milan Charles Borromée s’efforça de les transformer en véritables places fortes spirituelles destinées à contenir les progrès de la Réforme protestante et à jalonner les frontières de la catholicité tridentine. Saint Charles Borromée fit deux visites à Varallo en 1578 et en 1584 et sous son impulsion de nombreuses modifications ont été faites : ajouts de chapelles, transformation de décorations. Les premières chapelles ont été décorées entre 1519 et 1523 ;  de nombreux artistes ont participé mais celui qui nous est le mieux documenté est sans conteste Gaudenzio Ferrari à qui est confié la réalisation des fresques des chapelles. Ce dernier est d’ailleurs aussi habile en peinture qu’en sculpture, il est également modeleur. Cependant on ne peut réduire les décors aux fresques pariétales. En effet la vie du Christ est aussi présentée sous la forme de groupe sculpté à tailles humaine. On ne peut passer sous silence le véritable chef-d’œuvre que constitue à Varallo l’église Santa Maria della Grazie dont Gaudenzio Ferrari réalise la décoration vers 1513. On dénombre à Varallo 400 statues et 45 chapelles et oratoires.

Ainsi, malgré le déclin du pèlerinage en Terre Sainte, jamais Jérusalem n’a été aussi présente à la conscience des chrétiens que vers 1500. Jérusalem rêvée, largement imaginaire, voire mythique, mais que les représentations scénographiques des « Sacri Monti » mettaient désormais à la portée de tous les fidèles.

Les grands clercs de Saint-Eugène et la Schola Sainte Cécile à l'issue de la messe célébrée par l'abbé Iborra, vicaire de Saint-Eugène
Les grands clercs de Saint-Eugène et la Schola Sainte Cécile à l’issue de la messe célébrée par l’abbé Iborra, vicaire de Saint-Eugène

Orazio Colombano – Magnificat octavi toni

Orazio Colombano (c. 1554 † c. 1595), ofm cap, de Vérone, maître de chapelle du couvent Saint-François de Milan puis de la cathédrale de Verceil.
Magnificat octavi toni
6 voix (SSATTB).
12 pages – So Majeur (2 pages pour la version à 4 voix).

Né à Vérone, le R.P. Orazio Colombano (ou Colombani) fut un éminent contrapuntiste qui apprit son art auprès de son confrère dans l’Ordre de saint François, le cordelier Costanzo Porta. Il a beaucoup “vicarié” en Italie du Nord, y tenant la musique de plusieurs églises. Son premier poste connu fut à la direction de la musique de la cathédrale de Verceil. En 1583, il dirige la musique du couvent Saint-François de Milan, puis brièvement en 1585 au couvent franciscain de Brescia, avant de prendre la direction de la musique du couvent de son ordre à Venise. En 1592, il est maître de chapelle de la cathédrale d’Urbino puis finit sa carrière au sanctuaire de Saint-Antoine à Padoue.

Ce somptueux Magnificat à 6 voix conclut par son contrepoint débordant d’énergie le recueil de musique composé pour les vêpres et intitulé Harmonia super Vespertinos omnium solemnitatum Psalmos sex vocibus decantanda. Ce recueil publié en 1579 à Venise chez Angelo Gardano constitue probablement une œuvre de jeunesse, publiée comme c’était alors l’usage à l’âge de 25 ans. Il n’est pas impossible que la structure de ce livret soit le reflet de l’usage de Verceil, où l’antique rit particulier de ce diocèse – surnommé rit eusébien – venait d’être supprimé en 1575 pour des raisons à la fois politiques (la Maison de Savoie venait de conquérir Verceil et voulait aligner tous les usages de ses états sur le rit romain) et économiques (les coûts d’impression d’une liturgie propre à un diocèse étaient beaucoup trop lourd). Ainsi, Colombani met en musique les psaumes De profundis et Memento Domine David, propres aux seules secondes vêpres de Noël dans le rit romain, mais qui se retrouvent à beaucoup d’autres fêtes liturgiques dans l’usage de Verceil.

Magníficat *
ánima mea Dóminum.
Mon âme magnifie le Seigneur.
Et exsultavit spíritus meus *
in Deo salutári meo.
Et mon esprit est rempli de joie en Dieu mon Sauveur.
Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ : *
ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes.
Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; car désormais toute la postérité m’appellera bienheureuse.
Quia fecit mihi magna qui potens est : *
et sanctum nomen ejus.
Parce que celui qui est tout-puissant a fait en moi de grandes choses ; et son nom est saint.
Et misericórdia ejus a progénie in progénies *
timéntibus eum.
Et sa miséricorde se répand de race en race sur ceux qui le craignent.
Fecit poténtiam in bráchio suo : *
dispérsit supérbos mente cordis sui.
Il a déployé la force de son bras : il a détruit les desseins que les superbes méditaient en leur cœur.
Depósuit poténtes de sede, *
et exaltávit húmiles.
Il a renversé les grands de leur trône ; & il a élevé les humbles & les petits.
Esurientes implévit bonis : *
et dívites dimísit inánes.
Il a comblé de biens ceux qui souffraient la faim ; & il a privé de tout les riches.
Suscépit Israel púerum suum, *
recordátus misericórdiæ suæ.
Il a pris la défense d’Israël son serviteur, se ressouvenant de sa miséricorde.
Sicut locútus est ad patres nostros, *
Abraham et sémini ejus in sæcula.
Ainsi qu’il l’a promis à nos Pères, à Abraham, & à sa postérité pour toujours.
Glória Patri, et Fílio, *
et Spirítui Sancto.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit,
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, *
et in sæcula sæculórum. Amen.
Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

Les premières mesures de cette partition :

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