Programme de la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix

L'Empereur Héraclius restitue la Vraie Croix à Jérusalem - école flamandeSaint-Eugène, le samedi 14 septembre 2019, grand’messe en rit dominicain de 11h30 (messe pour l’association SOS Chrétiens d’Orient).

Fête de l’Exaltation de la Sainte Croix

Découverte par l’impératrice sainte Hélène en 326 après des fouilles, la sainte relique de la Vraie Croix du Christ avait été partagée en trois parts par celle-ci, entre Jérusalem, Constantinople et Rome.

La part de Jérusalem avait été emporté par l’impie Chosroès II, empereur des Perses Sassanides au cours de la terrible guerre de 614 contre l’Empire, pendant laquelle ses troupes s’emparèrent de la ville sainte après un siège de 21 jours, emporté avec la complicité de la population juive. Dans un bain de sang, la ville fut pillée de ses trésors, la basilique de la Résurrection (Saint-Sépulchre) fut détruite, et de nombreuses reliques firent parties du butin perse, parmi lesquelles la relique de la Vraie Croix qui fut emportée à Séleucie-Ctésiphon (non loin de l’actuelle Bagdad), la capitale de l’Empire sassanide, avec d’autres reliques de la Passion du Christ, comme la sainte Eponge ou la sainte Lance. Les survivants du massacre de Jérusalem, dont le patriarche Zacharie, furent déportés en Mésopotamie. La prise de Jérusalem par ces païens mazdéens, soutenus par les Juifs qui préféraient les Perses aux Byzantins, causa un choc intense parmi les chrétiens.

La fête de l’Exaltation de la Sainte Croix fut instituée dans l’Eglise universelle afin de commémorer le retour de la précieuse relique de la Vraie Croix chez les chrétiens, après la victorieuse croisade que mena l’empereur Héraclius de 624 à 631 contre les Perses.

L’éclatante victoire de Ninive que remporta l’empereur Héraclius Ier sur les troupes perses de Chosroès II le 12 décembre 627 entraîna la chute de ce souverain & la restitution de la précieuse relique par le nouveau pouvoir perse. La Vraie Croix restituée fut apportée à Constantinople, ainsi que la relique de la sainte Eponge. Les deux précieuses reliques furent exaltées devant le peuple de Constantinople le 14 septembre 629.

Les Perses occupaient toujours la Palestine, et ne se retirèrent qu’au cours de l’hiver 629-630. C’est alors qu’Héraclius, accompagné de son épouse l’impératrice Martine, partit pour Jérusalem au début de l’année 630 pour y rapporter la relique de la Vraie Croix reprise aux Perses. Il y fut accueilli le 21 mars par Modeste de Jérusalem, locum tenens du patriarcat, depuis l’exil du patriarche Zacharie. L’empereur entra dans la ville à pied, sans aucun insigne impérial, en portant lui-même la vénérable relique tout au long de la Via Dolorosa. Il fut le seul empereur qui se soit rendu à Jérusalem.

La fête de l’Exaltation de la Sainte Croix fut fixée au 14 septembre pour commémorer cet exploit. Notons que cette fête suit immédiatement la fête de la dédicace de la basilique de la Résurrection (actuel Saint-Sépulcre) – édifiée sur le Golgotha et sur le tombeau du Christ, là même où fut redécouverte la Vraie Croix par sainte Hélène. La dédicace de cette basilique constantinienne fut en effet célébrée le 13 septembre 335.

“A la vue du Christ élevé en croix, il ne faut pas, mes bien-aimés, que votre pensée s’arrête à ce seul aspect extérieur qui frappa les yeux des impies, auxquels il a été dit par Moïse : “Ta vie sera comme en suspens devant tes yeux, et tu craindras jour et nuit, et tu ne croiras pas à ta vie.” En effet, à la vue du Seigneur en Croix, les impies ne pouvaient apercevoir en lui autre chose que leur crime ; ils tremblèrent de crainte, non pas de la crainte qui justifie dans la vraie foi, mais de celle qui torture une conscience coupable. Pour nous, ayant l’intelligence éclairée par l’esprit de vérité, embrassons d’un cœur pur et libre la Croix dont la gloire resplendit au ciel et sur la terre, et appliquons toute l’attention de notre âme à pénétrer le mystère que le Seigneur, parlant de sa passion prochaine, annonçait ainsi : “C’est maintenant le jugement du monde, maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi.”
Homélie de saint Léon, pape, VIIème leçon des vigiles nocturnes de cette fête, au troisième nocturne.

A la sainte messe :
  • Kyriale dominicain II
  • Epître : Philippiens II, 8-11 : C’est pourquoi Dieu l’a élevé, et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom
  • Evangile : Jean XII, 31-36 : Et pour moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tout à moi.
  • Credo dominicain I
  • Pendant la communion : O Crux ave spes unica – strophe extraite de l’hymne Vexilla Regis prodeunt, hymne de la Croix, composée au VIème siècle par saint Venance Fortunat lors de la susception à Poitiers des reliques de la vraie Croix par la reine de France Sainte Radegonde – musique de Nicolas Antoine Lebègue (1631 † 1702), organiste du roi Louis XIV et de Saint-Merry
  • Après le dernier Evangile : Salve Regina romain
  • Procession de sortie : Vexilla regis prodeunt – Hymne de la Croix, composée au VIème siècle par saint Venance Fortunat lors de la susception à Poitiers des reliques de la vraie Croix par la reine de France Sainte Radegonde – ton dominicain

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des chantres (plain-chant dominicain) au format PDF.

Partager

Laisser un commentaire