Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme de la messe votive de la Sainte Vierge au samedi – rit dominicain

La Vierge Marie par Giovani Battista Salvi Sassoferrato, c. 1640. Académie Carrara de BergameSaint-Eugène, le samedi 12 septembre 2019, messe de 11h30 célébrée dans le rit dominicain (avec l’association SOS Chrétiens d’Orient).

Le Fils de Dieu s’est choisi pour mère, non pas une femme riche et opulente, mais cette bienheureuse Vierge dont l’âme était ornée de vertus. Comme la Bienheureuse Marie surpassait en pureté le reste de l’humanité, c’est pour cette raison qu’elle conçut dans son sein le Christ notre Seigneur. En recourant à cette très sainte Vierge, Mère de Dieu, nous obtiendrons les bienfaits de son patronage. Ainsi, vous toutes qui êtes vierges, réfugiez-vous auprès de la Mère du Seigneur. Sa protection vous conservera cette vertu dans toute sa beauté, dans tout son prix, dans toute son intégrité.
Sermon de saint Jean Chrysostome, évêque, IVème leçon des vigiles nocturnes du commun des fêtes de la Sainte Vierge, au second nocturne.

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Le martyre de saint Denys : les portails de la Basilique de Saint-Denis

Pour comprendre l’existence de la Basilique de Saint-Denis, nous devons revenir au saint évêque célaphore et à l’histoire de son matyre.

Envoyé par le pape saint Clément en Gaule (selon la plus ancienne Vita que nous possédons), il est le premier évêque missionnaire et évangélisateur de Paris avec ses compagnons Eleuthère, diacre et Rustique, prêtre. Il prêche aux habitants de la ville de Lutèce et obtient de nombreuses conversions. Les autorités romaines ne virent pas d’un bon œil son œuvre et l’arrêtèrent avec ses compagnons. Ils sont traduits devant le préfet Sisinnius qui les soumet à un interrogatoire et les condamne à mort. Ils seront martyrisés. La Tradition nous rapporte qu’ils le furent à Montmartre (mont des martyrs). C’est une aristocrate d’origine romaine, Catulla qui recueille le corps de Denys et procède à son ensevelissement sur les terres qu’elle possède au Nord de la ville. Le culte de Saint Denys va se développer rapidement et l’on attribue à sainte Geneviève (419 † 512) la fondation d’une nouvelle basilique sur les lieux de la sépulture de saint Denys.

Basilique de Saint-Denis : façade occidentale, portail latéral droit : la dernière communion de Saint Denys des mains de Notre Seigneur
Façade occidentale, portail latéral droit : la dernière communion de Saint Denys des mains de Notre Seigneur

La basilique Saint-Denis, telle qu’elle se présente à nous aujourd’hui est la volonté et l’œuvre de Suger (1081 – 1151) ministre des rois Louis VI le gros et Louis VII le jeune et surtout abbé de ladite abbaye à compter de 1122. Connu pour son action politique, pour s’être opposé à saint Bernard de Claivaux, notamment sur l’ornementation à apporter aux églises, il l’est aussi comme bâtisseur. Il entreprend d’agrandir l’église abbatiale dont le portail occidental est consacré le 9 juin 1140.

Basilique de Saint-Denis : facade occidentale, portail latéral gauche, le martyre de Saint Denys et ses compagnons Eleuthère et Rustique
Facade occidentale, portail latéral gauche, le martyre de Saint Denys et ses compagnons Eleuthère et Rustique

Pour comprendre le portail qui nous occupe aujourd’hui puisqu’il nous relate les dernières étapes de la vie de saint Denys et de ses compagnons nous devons essayer de nous l’imaginer tel que que le grand Abbé Suger l’avait conçu. Essayer, car le portail occidental a subi de nombreuses modifications : en 1771 notamment on agrandit les portes pour laisser passer les immenses dais des processions et pour se faire, on détruit les statues colonnes, la Révolution française apporte son lot de destructions habituel principalement sur les tympans et les voussures. La basilique sera aussi le théâtre d’expérimentations en matière de restauration au XIXème siècle avec notamment François Debret, prédecesseur d’Eugène Viollet Le Duc !

Le portail était achevé en 1140 au moment de sa consécration, que présente-t-il de nouveau ? L’iconographie est en grande partie renouvelée et le style donné aux sculptures se différencie des façades des abbayes normandes qui ont inspiré l’abbé Suger. La façade en rythme ternaire est un hommage à la Sainte Trinité. Des statues colonnes figurant les rois de l’Ancien Testament avaient été placées à l’entrée du sanctuaire comme pour introduire vers le Nouveau Testament de l’église. Cette réflexion sur les liens entre le l’Ancien et le Nouveau testament dans un programme iconographique sculpté dans la pierre nourrira la réflexion de ceux qui auront la charge d’élaborer les facades des cathédrales de Chartres ou Paris qui sont en cours de réalisation à l’époque.

Les tympans latéraux et du portail royal au Nord ont tous été largement remaniés voire refaits au XIXème siècle. Le portail latéral gauche a été refait par Felix Brin sculpteur, du temps de l’abbé Suger le tympan était recouvert d’une mosaïque.

Le portail royal ou portail Nord achève de nous conter l’histoire de saint Denys et de ses compagnons, et surtout les dernières étapes de leurs martyres. L’histoire se lit comme pour les vitraux du Moyen-Age : de bas en haut.

Basilique de Saint-Denis, portail royal : un garde amène les 3 compagnons enchainés devant le préfet Sisinnius qui doit les juger

Un garde amène les trois compagnons enchainés devant le préfet Sisinnius qui doit les juger. La tête du saint nous est présentée aussi de face par le sculpteur, cette face est la seule à subsister du XIIème siècle. La femme qui se traine aux pieds du préfet est très probablement Larcia qui accusa Denys et ses compagnons d’être des magiciens, selon l’abbé Hilduin (abbé de Saint-Denis à compter de l’année 815 jusqu’à sa mort survenue entre 840 et 855).

Basilique de Saint-Denis, portail royal : les martyrs reçoivent la communion des mains du Christ

Au centre de la scène se trouve le bourreau qui s’apprête à executer la première sentence du préfet en flagellant Denys, Eleuthère et Rustique. Denys lui tourne le dos et on peut comparer la posture de Denis à Celle du Christ devant ses bourreaux. Le regard de l’évêque est en fait tout concentré vers la récompense : la communion des mains même du Christ. Depuis leur prison les compagnons de Denys ont entre leurs mains l’un une patène et l’autre ce que l’on pourrait identifier comme une burette. Deux anges au dessus de la scène tiennent l’un un encensoir, l’autre une patène. Un calice entre le Christ et le saint est posé sur le mur de la prison qui prend ainsi une tout autre dimension en devenant un autel.

Basilique de Saint-Denis, portail royal : la décollation de saint Denys

Le martyre lui même est figuré dans le haut du tympan. La décollation de saint Denys.

Le tympan est consacrée à la partie la plus tragique, le martyre lui-même. Les postures et le réalisme sont saisissants. Malgré les restaurations, les recherches ont permis de s’assurer que la composition est conforme à la conception d’origine. Saint Denys, déjà décapité, occupe le centre de la scène. Tous sont comme arrêtés dans leur geste, comme sidérés de voir le saint évêque se saisir de sa tête. De part et d’autre, les compagnons de saint Denys attendent leur tour. Aux pieds de saint Denys, un feuillage se développe, comme nourri par le sang versé par le martyr. Et enfin au sommet du tympan, la couronne du martyre est apportée par deux colombes.

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Retrouvez l’office complet de saint Denys, premier évêque de Paris, patron de notre diocèse, et de ses compagnons dans le martyre Rustique, prêtre, et Eleuthère, diacre, sur notre site, selon le propre de Paris, en plain-chant parisien (Offices notés de Paris, 1899) :

Pèlerinage en Angleterre : Abbaye de Farnborough

Farnborough : Messe solennelle de Requiem pour la famille impériale (LLMMII Napoleon III, Eugenie, Prince Imperial) 

L’Abbaye Saint-Michel de Farnborough fut fondée en 1881 par l’impératrice Eugénie qui avait choisi cette abbaye pour abriter les corps de son époux Napoléon III (mort en exil en Angleterre en 1873) et de son fils le Prince impérial Louis-Napoléon (mort tragiquement en 1879 au cours d’une embuscade lors de la guerre anglo-zouloue).

L’Impératrice choisit elle-même en 1895 les moines bénédictins de Solesmes pour remplacer les Prémontrés français initialement installés dans le monastère.

L’aspect gothique flamboyant de l’abbaye est dû à l’architecte français Gabriel-Hyppolite Destailleurs. L’orgue provient de la célèbre facture française Cavaillé-Coll et fut placé derrière le maître-autel de l’abbatiale.

Dans la crypte de l’Abbatiale reposent les corps de Napoléon III et du Prince impérial Louis-Napoléon de part et d’autre de l’autel. La dépouille de l’Impératrice Eugénie fut placée au dessus de cet autel. Morte le 11 juillet 1920 au Palais de Liria à Madrid, elle fut inhumée quelques temps après à Farnborough.

Le père Abbé Dom Cuthbert Brogan, élu en 2006, a reçu la Schola et les grands-clercs de Saint Eugène avec une grande bienveillance, le jeudi 22 août 2019 au cours de notre pèlerinage en Angleterre. Il a célébré la messe de Requiem à l’intention de la famille impériale. Les moines de l’Abbaye avaient tenu à célébrer en utilisant les mêmes ornements sacerdotaux noirs qui avaient été utilisés il y 99 ans pour les funérailles de l’impératrice, ainsi que le drap mortuaire impérial et ses décors héraldiques. Rappelons que l’impératrice Eugénie est la marraine de notre église Saint-Eugène Sainte-Cécile.

Les ornements ont été dessinés dans un esprit de renouveau des formes gothiques typiques des recherches liturgiques intenses activement menées au début du XXème à l’Abbaye de Farnborough, alors gouvernée par un grand liturgique, dom Fernand Cabrol, abbé de 1903 à 1937. Avec la collaboration de dom Henri Leclerc, il rédigea et publia le fameux Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie, ouvrage encyclopédique d’une qualité inégalée à ce jour.

Le site web de l’Abbaye de Farnborough.

Cérémonie du Départ des missionnaires – Cantique “Partez, hérauts de la bonne nouvelle” – Charles Gounod

Gounod embrassant les missionnaires - Départ des Missionnaires, 1868, tableau de Charles-Louis de Fredy de Coubertin, il se trouve dans la chapelle des Missions Étrangères de Paris.
Départ des Missionnaires, 1868, tableau de Charles-Louis de Fredy de Coubertin, il se trouve dans la chapelle des Missions Étrangères de Paris.

A partir du XVIIIème siècle, la société des Missions Etrangères de Paris développa une émouvante cérémonie du Départ des missionnaires : l’adieu à ceux qui partaient pour l’Extrême-Orient comportait diverses prières (le Magnificat pour rendre grâce pour la vocation sacerdotale et l’appel pour la mission, l’Ave maris stella pour placer leur périple sous la protection de la Vierge), mais son aspect le plus frappant fut le baiser des pieds des missionnaires : ceux-ci, placés sur le marchepied de l’autel, voyaient l’évêque qui leur avait donné sa bénédiction leur donner l’accolade et embrasser leurs pieds, suivi des directeurs de séminaire, des professeurs, séminaristes, aspirants, amis & famille.

Quel était la raison de ce baiser des pieds de ceux qui partaient annoncer le Christ aux extrémités de la Terre ? Il s’agissait de rendre compte concrètement de la citation du prophète Isaïe (LII, 7) faite par saint Paul lui-même dans son Epître aux Romains (X, 15) :

Quomodo vero praedicabunt nisi mittantur ? sicut scriptum est : Quam speciosi pedes evangelizantium pacem, evangelizantium bona !

Et comment leur prêcheront-ils, s’ils ne sont envoyés ? selon ce qui est écrit : “Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent l’Évangile de paix, de ceux qui annoncent les biens !”

Le côté poignant de ces adieux – souvent définitifs, la société comportant un grand nombre de martyrs – fut accentué à partir de 1852 par le chant d’un cantique composé spécialement par Charles Gounod (1818 † 1893), maître de chapelle des Missions Etrangères de Paris. Le texte fut rédigé par Mgr Charles Dallet (1829 † 1878), missionnaire apostolique des Missions Etrangères de Paris, qui fut vicaire apostolique à Bangalore aux Indes à partir de 1857. Le cantique du Départ des missionnaires connut un très grand succès et devint un élément incontournable de la cérémonie, il marqua des générations de missionnaires jusqu’aux réformes des années 1960.

Voici les texte de Mgr Dallet :

1. Partez, hérauts de la bonne nouvelle,
Voici le jour appelé par vos vœux ;
Rien désormais n’enchaîne votre zèle,
Partez, amis, que vous êtes heureux !
Oh ! qu’ils sont beaux vos pieds, missionnaires !
Nous les baisons avec un saint transport,
Oh ! qu’ils sont beaux sur ces lointaines terres
Où règnent l’erreur et la mort !

℟. Partez, amis, adieu pour cette vie,
Portez au loin le nom de notre Dieu ;
Nous nous retrouverons un jour dans la patrie,
Adieu, frères, adieu !

2. Hâtez vos pas vers ces peuples immenses ;
Ils sont plongés dans une froide nuit, sans vérité, sans Dieu, sans espérances ;
Infortunés ! l’enfer les engloutit.
Soldats du Christ ! soumettez-lui la terre,
Que tous les lieux entendent votre voix,
Portez partout la divine lumière,
Partout l’étendard de la croix !

3. Bientôt, bientôt nous courrons sur vos traces,
Cherchant partout une âme à convertir ;
Nous franchirons ces immenses espaces,
Et nous irons tous prêcher et mourir.
Oh ! le beau jour, quand le Roi des Apôtres
Viendra combler le désir de nos cœurs,
Récompenser vos travaux et les nôtres
Et nous proclamer tous vainqueurs.

4. En nous quittant vous demeurez nos frères,
Pensez à nous, devant Dieu, chaque jour ;
Restons unis par de saintes prières,
Restons unis dans son divin amour,
O Dieu Jésus ! notre roi, notre maître,
Protégez-nous, veillez sur notre sort,
A vous nos cœurs, notre sang, tout notre être,
A vous, à la vie, à la mort.

Télécharger la partition de Charles Gounod.

Charles Gounod - Départ des Missionnaires

Programme de la Solennité du Très-Saint Rosaire de la Bienheureuse Vierge Marie – messe de départ en mission du RP Conquer

La victoire de Lépante peinte par Paul VéronèseSaint-Eugène, le dimanche 6 octobre 2019, grand’messe de 11h – Messe solennelle de départ du Père Guillaume Conquer, prêtre de l’archidiocèse de Monaco, au titre de la Société des Missions étrangères de Paris, destiné à la mission du Royaume du Cambodge. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Cette fête de Notre-Dame du Très-Saint-Rosaire célèbre l’éclatante victoire navale obtenue le 7 octobre 1571 à Lépante (dans le golfe de Patras, en Grèce) par les armées chrétiennes de la Sainte Ligue, conduite par don Juan d’Autriche, contre les Turcs, pourtant très largement supérieurs en nombre, mais qui subissent une écrasante défaite : les Ottomans perdent plus de 30 000 hommes (sans compter ceux qui sont massacrés à terre par les Grecs révoltés), 192 de leurs vaisseaux sont capturés ou coulés (sur les 273 engagés) contre seulement une douzaine pour les chrétiens. 15 000 forçats chrétiens sont aussi libérés de leurs fers. Il s’agit probablement de la plus importante bataille navale de l’histoire.

Avant la bataille, afin d’implorer la protection céleste sur la flotte, le pape saint Pie V avait ordonné un jubilé solennel, un jeûne et la prière publique du Rosaire.

Le soir de la bataille, le pape va brusquement de son bureau à la fenêtre, où il semble contempler un spectacle. Puis il se retourne et dit aux prélats qui l’entourent : “Allons rendre grâce à Dieu : notre armée est victorieuse”. C’était le 7 octobre un peu avant 5 heures du soir, à l’heure où don Juan, victorieux, s’agenouillait sur le pont de son navire pour remercier Dieu de sa protection. La nouvelle de la victoire ne devait parvenir à Rome que 19 jours plus tard, le 26 octobre, confirmant ainsi la révélation faite au souverain pontife.

En commémoration de la glorieuse victoire de Lépante, Pie V ajoute aux Litanies de la très Sainte Vierge, une invocation supplémentaire : Auxilium christianorum, ora pro nobis – Secours des chrétiens, priez pour nous. Le Pape institue aussi la fête liturgique de Notre-Dame de la Victoire et fait insérer au Martyrologe romain à la date du 7 octobre la mention suivante :

“Mémoire de sainte Marie de la Victoire, que le souverain pontife Pie V ordonna de renouveler chaque année, à cause de l’insigne victoire navale remportée ce jour-là par les chrétiens sur les Turcs, grâce au secours de la Mère de Dieu.”

Grégoire XIII renouvelle en 1573 l’ordonnance de saint Pie V, ajoutant que désormais la fête aura lieu tous les premiers dimanches d’octobre, dans toutes les églises où se trouve un autel ou une chapelle sous l’invocation de Notre-Dame du Saint-Rosaire, et qu’elle portera désormais ce même nom. Répondant à l’instante prière de la Reine Marie-Anne, le pape Clément X étend en 1671 la fête du Saint-Rosaire à toute l’Espagne, sans condition. Clément XI étend en 1716 la fête du Saint-Rosaire à toute l’Eglise, en mémoire de la victoire obtenue en 1715 par Charles VI sur les Turcs, en Hongrie. Le 11 septembre 1887, Léon XIII ordonne de célébrer dans toute l’Eglise, sous le rite de seconde classe, ladite solennité et l’office de Notre-Dame du Rosaire fixé au premier dimanche d’octobre, en sorte que cette fête ne puisse être transférée à un autre jour, si ce n’est en cas d’occurrence d’un office de rite supérieur. La réforme de saint Pie X la fixe au 7 octobre en 1914, mais le 1er dimanche d’octobre reste le jour propre de la solennité externe de la fête.

Guglielmo Caccia (Il Moncalvo), Notre-Dame du Rosaire, circa 1608“Il est un rite pieux selon lequel, contre les dangers que court le monde, on récite l’Ave Maria autant de fois qu’il y a de psaumes de David, en faisant précéder chaque dizaine de l’Oraison dominicale. Avec notre Autorité apostolique, Nous approuvons ce Psautier de la Vierge. Chaque jour, le Rosaire procure des avantages aux chrétiens.” Urbain IV († 1264)
“Le Rosaire est le fouet du démon.” Adrien VI († 1523).
“Le Rosaire est un moyen donné par le Ciel pour apaiser la colère de Dieu.” Grégoire XIII (1573)
“Le Rosaire est un moyen merveilleux pour détruire le péché et recouvrer la grâce de Dieu.” Grégoire XIV († 1591)
“Le Rosaire est le trésor des grâces.” Paul V († 1621)
“Le Rosaire est le remède souverain aux erreurs et aux vices.” Benoît XII († 1730)
“Grande est la force d’une armée qui tient en main non l’épée mais le Rosaire.” Pie IX († 1878)

A la sainte messe :

IIndes vêpres de la solennité du Très-Saint Rosaire avec mémoire du XXème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O sacrum convivium du VIIème ton, tiré du processional de Bayeux & Lisieux de 1830.
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Tota pulchra es Maria, prose du Ier ton.
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Pastor ovium du Ier ton.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du IIIème ton.
  • Chant d’action de grâces : Laudate Dominum – Psaume CXVI du IInd ton, tiré du processional de Bayeux & Lisieux de 1861.

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des IIndes vêpres et du salut du Très-Saint Sacrement au format PDF.
Télécharger le livret de la mémoire des IIndes vêpres du XVIIème dimanche après la Pentecôte au format PDF.

Programme du XVIème dimanche après la Pentecôte – Conception de saint Jean Baptiste – ton 7

Conception de saint Jean BaptisteParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 6 octobre 2019 du calendrier grégorien – 23 septembre 2019 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VII de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour la Conception du vénérable & illustre Prophète, Précurseur & Baptiste Jean.

La Naissance de Notre Sauveur est fêtée par la liturgie le 25 décembre, précédé de 6 mois (le 24 juin) par celle de son cousin Jean Baptiste (cf. Luc I, 36). Aussi l’Eglise fête-t-elle neuf mois auparavant – le 23 septembre – la fête de la Conception du Baptiste & Précurseur Jean, rapportée par l’évangile de Luc (I, 5-25). Saint Jean Baptiste partage donc avec la Bienheureuse Vierge Marie et avec notre Seigneur le privilège d’être fêté liturgiquement pour leur conception, leur naissance et leur trépas, tandis que les autres saints ne sont fêtés qu’au jour de leur mort, leur naissance au ciel.

Notons que la date retenue pour la fête de la Conception de saint Jean Baptiste aurait pu être le 24 septembre, mais la date du 23 septembre qui a été retenue par l’Eglise de Constantinople avait une signification particulière dans l’Empire romain : c’était en effet l’ancienne date de la fête de la naissance d’Auguste dans le calendrier impérial païen et ce jour était regardé comme le premier jour de l’année dans beaucoup de contrées de la partie orientale de l’Empire. Cette date du 23 septembre avait ensuite été retenue en 312 par l’empereur Constantin pour marquer le commencement de l’Indiction, c’est à dire la fixation de l’impôt foncier annuel. Après la suppression de la fête de la naissance d’Auguste, l’Indiction fut déplacée à une date plus commode : le 1er septembre (on estime que le changement se fit le 1er septembre 462). Pendant un temps, l’Eglise de Constantinople garda l’ancienne date du 23 septembre comme premier jour de l’année ecclésiastique, y célébrant la fête de la Conception de saint Jean Baptiste, qui se trouve être le premier mystère historique de l’économie de la Nouvelle Alliance. Puis, l’Eglise byzantine s’aligna sur le pouvoir civil et démarra son nouvel an également au 1er septembre.

Si nous choisissons de nous étendre quelque peu sur cette question de la date du 23 septembre, c’est parce qu’elle a curieusement une incidence sur l’organisation de la lecture de l’évangile dans le rit byzantin. En effet, primitivement, on lisait à Byzance l’évangile de Matthieu en lecture continue les samedis & dimanches depuis la Pentecôte jusqu’au 23 septembre, et on passait à cette date à la lecture continue de l’évangile de Luc en commençant par ses premiers versets (I, 5-25) qui font justement le récit de la Conception de saint Jean Baptiste.

Le passage du 23 au 1er septembre pour marquer l’indiction et le début de l’année diminua l’importance de la fête de la Conception de saint Jean Baptiste et eut pour conséquence de troubler l’organisation de la lecture continue des évangiles. Plusieurs systèmes se mirent en place pour déterminer la date à laquelle il fallait faire ce que les typikaristes appellent “le saut de Luc”, c’est-à-dire la fin de la lecture continue de Matthieu et le passage à la lecture continue de Luc. Certains se mirent à faire le saut de Luc au lendemain du nouvel an le 1er septembre ; d’autres, pour rester à une date plus proche du 23 septembre, fixèrent le saut de Luc au lundi qui suit le dimanche après l’Exaltation de la sainte Croix. L’Eglise russe, elle, lisait l’évangile de Luc à partir du lundi suivant le XVIIIème dimanche après la Pentecôte. Toutefois l’usage de faire le saut de Luc après le dimanche qui suit l’Exaltation de la sainte Croix (14 septembre) – déjà attesté au XIème siècle par le Lectionnaire byzantino-géorgien (Sin. Géorg. 74) – avait finit par largement se diffuser dans les Eglises de tradition grecque. Le Patriarcat de Moscou prit la décision d’introduire cette pratique dans son ressort en 1957 sur l’initiative de l’évêque liturgiste Athanase Sakharov, ce qui sema une certaine confusion dans le clergé les premières années.

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Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Précurseur. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Précurseur. Et maintenant. Theotokion de sexte. Kondakion : du Précurseur.

A la divine liturgie

Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du dimanche, ton 7, 4 tropaires de la 3ème ode du canon du Précurseur :
1. Il est beau à voir & bon à manger, * le fruit qui a causé mon trépas ; * mais le Christ est cet arbre de vie * dont je puis manger sans mourir ; * & je crie avec le bon Larron : ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
2. Dieu de tendresse, mis en croix, tu effaças * la cédule de l’antique péché d’Adam ; * de l’erreur tu sauvas l’ensemble des mortels : ** aussi nous te chantons, Bienfaiteur & Seigneur.
3. Sur le croix, Dieu de tendresse, tu clouas nos péchés, * par ta mort tu triomphas de la mort ; * d’entre les morts tu éveillas les trépassés ; ** aussi nous nous prosternons devant ta sainte Résurrection.
4. Dans les oreilles d’Eve le serpent injecta son venin, * mais le Christ sur l’arbre de la croix * fit jaillir pour le monde la douceur de la vie. ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
5. Au sépulchre on te dépose comme un mortel, * ô Christ, universelle Vie, * mais de l’Enfer ayant brisé les verrous, * tu ressuscites le troisième jour * avec gloire & puissance, illuminant le monde entier : ** gloire, Seigneur, à ta sainte Résurrection.
6. Ressuscité d’entre les morts le troisième jour, * le Seigneur donne aux Disciples sa paix ; * les bénissants, il les envoie et leur dit : ** Amenez tous les hommes au royaume de Dieu.
7. La Stérile en ce jour * conçoit le fruit sacré * qui dans la grâce bientôt * devra retrancher * comme avec la cognée ** toute âme stérile et sans fruit.
8. Dans le temple, à l’intérieur, * rendu muet, le grand prêtre Zacharie * par l’annonce redoutable reçoit * la Voix du Verbe et dans la joie * magnifie clairement ** le Seigneur compatissant.
9. Celui qui montre aux croyants * la sûre voie du repentir, * l’illustre Précurseur, * à la voix de l’Ange, par divine volonté, * se lève, contre tout espoir, ** dans le sein maternel.
10. Lorsqu’il reconnut le Christ * porté dans le sein virginal, * l’enfant de la Stérile tressaillit, * révélant d’avance la joie * qui sur terre venait ** délivrer tous les hommes du chagrin.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 7 : Tu as détruit la mort par ta croix, * ouvert au Larron le Paradis ; * changé en joie les pleurs des myrrophores * et ordonné aux apôtres de prêcher. * Tu es ressuscité, ô Christ Dieu, ** donnant au monde ta grande miséricorde !
2. Tropaire du Précurseur, ton 4 : Réjouis-toi, toi qui jadis fus stérile, * car tu as conçu en vérité * la Lampe qui précède le Soleil venant illuminer le monde malade de cécité ; * exulte, ô Zacharie et clame avec hardiesse : ** Voici le prophète du Très-Haut qui est appelé à naître.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du Précurseur, ton 1 : Sois dans l’allégresse, ô illustre Zacharie, * avec Élisabeth, ton épouse toute glorieuse, * car vous avez dignement conçu Jean le Précurseur, * lui que l’archange annonça en se réjouissant * et que nous vénérons comme il convient, ** lui qui est initié au mystère de la grâce.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 7 : La puissance de la mort ne peut plus retenir les hommes, * car le Christ est descendu pour briser et détruire sa force. * Les enfers sont enchaînés, * les prophètes en chœur se réjouissent et disent : * Le Sauveur est apparu aux croyants. ** Venez, fidèles, prendre part à la Résurrection.

Prokimen
Du dimanche, ton 7 :
℟. Le Seigneur donne la puissance à son peuple, le Seigneur bénit son peuple dans la paix (Psaume 28, 11).
℣. Rendez au Seigneur, fils de Dieu, rendez au Seigneur la puissance & la gloire (Psaume 28, 1).
[Du Précurseur, ton 7 :
Le juste a sa joie dans le Seigneur, et en lui il se réfugie (Psaume 63, 11).]

Epîtres
Du dimanche : II Corinthiens (§ 181) VI, 1-10.
Mais agissant en toutes choses comme des ministres de Dieu, nous nous rendons recommandables par une grande patience dans les maux, dans les nécessités, et dans les extrêmes afflictions.
[Du Précurseur : Galates (§ 210) IV, 22-31.
Car il est écrit : Réjouissez-vous, stérile, qui n’enfantiez point ; poussez des cris de joie, vous qui ne deveniez point mère : parce que celle qui était délaissée, a plus d’enfants que celle qui a un mari.]

Alleluia
Du dimanche, ton 7 :
℣. Il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton Nom, ô Très-Haut, (Psaume 91, 1)
℣. de publier au matin ton amour, ta fidélité au long des nuits (Psaume 91, 2).
[Du Précurseur, ton 4 :
℣. Le juste fleurira comme un palmier, il grandira comme un cèdre du Liban (Psaume 91, 13).]

Evangiles
Du dimanche : Luc (§ 17) V, 1-11.
Et ayant ramené leurs barques à bord, ils quittèrent tout, et le suivirent.
[Du Précurseur : Luc (§ 2) I, 5-25.
Car il sera grand devant le Seigneur ; il ne boira point de vin, ni rien de ce qui peut enivrer ; et il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère.]

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux.
[Du Précurseur : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6).] Alleluia, alleluia, alleluia.

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Programme de la fête de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, patronne secondaire de la France

Saint-Eugène, le jeudi 3 octobre 201, grand’messe en rit romain traditionnel de 19h.

Ayant lu dans la Sainte Écriture cette invitation : “Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi”, elle voulut, dans son désir de plaire davantage au Très-Haut, devenir petite selon l’esprit, et, avec une confiance toute filiale, elle se livra pour toujours à Dieu, comme au plus aimant des Pères. Cette “voie de l’enfance spirituelle” selon la doctrine de l’Évangile, elle l’enseigna aux autres, spécialement aux novices qu’elle était chargée, par obéissance, de former aux vertus religieuses ; et ainsi, toute remplie d’un zèle apostolique, elle montra le chemin de la simplicité évangélique à un monde enflé d’orgueil et attaché aux vanités. Jésus, son Époux, l’enflamma profondément du désir de souffrir et dans son âme et dans son corps. Bien plus, considérant avec une extrême douleur, combien l’amour de Dieu est universellement rejeté, deux ans avant sa mort, elle s’offrit en victime à l’Amour très miséricordieux de Dieu. Alors, comme elle le rapporte elle-même, elle fut blessée d’une flamme du céleste feu. Enfin, consumée d’amour, ravie en extase, et murmurant avec une ferveur extrême : “Mon Dieu, je vous aime !” elle s’envola vers son Époux, le trente septembre de l’année mil huit cent quatre-vingt-dix-sept, étant âgée de vingt-quatre ans. La promesse qu’elle avait faite en mourant, de faire tomber sur la terre une perpétuelle pluie de roses, dès son entrée au Ciel elle l’a réalisée, et la réalise encore de nos jours, par d’innombrables miracles. C’est pourquoi le Souverain Pontife Pie XI l’a inscrite parmi les Vierges Bienheureuses et deux ans après, au cours du grand jubilé il l’a solennellement placée au nombre des Saintes, puis constituée et déclarée Patronne spéciale de tous les Missionnaires. Pie XII, accédant aux vœux de tous les évêques de France a établi et déclaré que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus serait auprès de Dieu patronne secondaire de toute la France.
Vie de sainte Thérèse, VIème leçon des vigiles nocturnes de sa fête, au second nocturne.

A la messe :

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