Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme du IInd dimanche après Pâques – Dimanche du Bon Pasteur

Saint-Eugène, le dimanche 26 avril 2020, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Ce second dimanche de Pâques est aussi appelé dimanche de Misericordia (du 1er mot de l’introït) ou – le plus souvent – sous le nom populaire de dimanche du Bon Pasteur, en raison de l’évangile qui y est lu (Jean X, 11-16) et qui est repris par le second Alleluia et l’antienne de communion du jour :

Ego sum pastor bonus : et cognósco meas et cognóscunt me meæ. Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent.

Dès l’antiquité, à Rome, la messe stationale du pape a lieu en ce jour à Saint-Pierre du Vatican, auprès de la tombe du Prince des Apôtres qui a été le premier pasteur du peuple chrétien après Notre Seigneur, que saint Pierre précisément appelle, dans l’épître qui est lue ce jour à la messe :

Pastórem et epíscopum animárum vestrárum, Le Pasteur et l’Evêque de vos âmes.

La dévotion à Jésus Rédempteur sous les traits du Bon Pasteur pénétra de bonne heure dans le cœur des premiers fidèles. Abercius, dans son inscription funéraire, parle du Bon Pasteur qui, de ses yeux toujours vigilants, regarde son troupeau. A la fin de l’âge apostolique, Hermas donne précisément le nom du Pasteur à son écrit apocalyptique sur la pénitence, sujet alors si discuté. A Rome, l’église située sur le Viminal, près de laquelle les Pontifes fixent leur résidence temporaire, est dédiée au bon Pasteur, dont l’image, au dire de Tertullien, ornait les calices et les coupes eucharistiques. La représentation du bon Pasteur est si familière aux peintres et aux sculpteurs des catacombes que nous la trouvons reproduite à profusion dans les arcosolia et sur les sarcophages. Bien plus, à une époque où le spiritualisme de l’art chrétien antique avait encore en horreur les statues, on fait une exception en faveur de celle du bon Pasteur, dont plusieurs exemplaires importants nous ont été conservés.
Bienheureux cardinal Schuster, archevêque de Milan, in Liber Sacramentorum.

Vous avez entendu, mes très chers frères, dans la lecture du saint Évangile, un enseignement qui vous concerne ; vous y avez appris aussi à quelle épreuve nous sommes mis, (nous, vos pasteurs). Celui qui est bon, non par une grâce accidentelle, mais par l’essence de sa nature, vous dit : “Moi je suis le bon pasteur.” Et nous donnant le modèle de cette même bonté à imiter, il ajoute : “Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.” Il a fait ce qu’il a enseigné ; il nous a donné l’exemple de ce qu’il a commandé. Le bon pasteur a donné sa vie pour ses brebis, afin de convertir, dans notre sacrement, son corps et son sang, et d’en rassasier tous ceux qu’il avait rachetés.
Homélie de saint Grégoire, pape, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du second dimanche après Pâques. Au salut du Très-Saint Sacrement :

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Télécharger le livret du propre des IIndes vêpres et du salut du dimanche du IInd dimanche après Pâques.

Programme du dimanche de Thomas – ton 1

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 25 avril 2020 du calendrier grégorien – 13 avril 2020 du calendrier julien – la divine liturgie n’est plus assurée publiquement en raison de l’épidémie, les textes ici publiés le sont pour nourrir la prière des fidèles avec la prière liturgique de l’Eglise.

Huit jours après Pâques, le rit byzantin (comme le rit romain) célèbre la confirmation de la Résurrection à l’incrédule Apôtre Thomas et sa magnifique profession de foi dans laquelle il confesse la divinité du Christ. L’évangile (Jean XX 19-31) nous dit en effet que cet événement eut lieu huit jour après Pâques et que cela arriva alors que toutes les portes du lieu où ils se trouvaient étaient closes. Aussi ce dimanche s’appelle-t-il dans la tradition byzantine le Dimanche de Thomas, mais aussi le Dimanche des portes fermées : les portes de l’iconostase, qui étaient restées grandes ouvertes pendant toute la Semaine du Renouveau afin de signifier la pleine ouverture de la grâce lors de la résurrection du Christ, sont à nouveau fermées (précisément avant none dites devant les vêpres de ce dimanche, hier soir). On l’appelle aussi le dimanche de l’Antipâques (Antipascha).

Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de la fête (Antipâques). Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : de la fête (Antipâques).

Tropaires des Béatitudes : 4 tropaires du la 3ème ode & 4 tropaires de la 6ème ode du canon du Triode fleuri :
1. Ô Christ, rends-moi ferme sur l’inébranlable roc * de tes commandements ; * à la clarté de ton visage éclaire-moi, ** car il n’est d’autre Saint que toi, Seigneur.
2. Par ta croix, ô Christ, tu nous renouvelas, * d’anciens que nous étions ; * de la mort tu nous menas à l’immortalité, ** nous ordonnant de vivre une vie nouvelle en toi.
3. Enfermé dans le tombeau par les limites de ta chair, * toi que rien ne peut cerner, * ô Christ, tu ressuscitas et, portes closes, te montras ** parmi tes Disciples, Seigneur tout-puissant.
4. Ô Christ, les blessures que tu as subies * librement pour nous, * tu les montras à tes Disciples pour témoigner ** de ta glorieuse Résurrection.
5. Du monstre marin tu as sauvé, * Ami des hommes, ton Prophète ; * du gouffre de mes péchés * retire-moi, je t’en supplie.
6. Tu n’as pas laissé Thomas * sombrer dans le gouffre d’incrédulité, * mais tu lui tendis les mains, ** Seigneur, pour qu’il puisse les examiner.
7. Notre Sauveur a déclaré : * En me touchant, vous voyez * que je suis fait d’os et de chair ; ** c’est bien moi, je n’ai pas changé.
8. Il toucha ton côté * Thomas qui n’était pas présent, * et, dans la foi, te reconnut, ** Sauveur, à ta première venue.

A la petite entrée :
1. Tropaire de la fête, ton 7 : Le sépulcre étant scellé, * toi qui es la Vie, ô Christ Dieu, * Tu t’es levé du tombeau, * et les portes étant fermées, * Tu t’es présenté devant tes disciples, toi, la Résurrection de tous, * et par eux Tu as renouvelé en nous l’Esprit de Vérité, ** dans ta grande miséricorde.
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
3. Kondakion de la fête, ton 8 : De sa dextre curieuse, l’apôtre Thomas explora ton côté vivifiant, ô Christ notre Dieu, * et, toutes portes étant fermées, * lorsque tu vins au milieu des disciples, il te cria : ** Tu es mon Seigneur et mon Dieu.

Prokimen
De la fête, ton 3 :
℟. Il est grand, notre Seigneur, tout-puissant, à son intelligence point de mesure. (Psaume 146, 5)
℣. Louez le Seigneur, car il est bon de chanter notre Dieu, car il est doux de le louer. (Psaume 146, 1)

Epître : Actes des Apôtres (§ 14) V, 12–20.
Cependant les apôtres faisaient beaucoup de miracles et de prodiges parmi le peuple ; et tous étant unis dans un même esprit, s’assemblaient dans la galerie de Salomon.

Alleluia
De la fête, ton 8 :
℣. Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons le Dieu qui nous sauve (Psaume 94, 1).
℣. Car c’est un Dieu grand que le Seigneur, un roi grand par dessus toute la terre (Psaume 94, 3).

Evangile : Jean (§ 65) XX, 19-31.
Thomas répondit, et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu !

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique
L’ange chanta à la Pleine de grâce : Réjouis-toi, Vierge très pure, je répète, réjouis-toi ! Ton Fils en vérité est ressuscité après trois passés dans le tombeau ; et Il a redressé les morts : fidèles, soyez dans l’allégresse !
Resplendis, resplendis, nouvelle Jérusalem, car sur toi la gloire du Seigneur s’est levée. Réjouis-toi et exulte, Sion, et toi, Mère de Dieu très pure, réjouis-toi, car ton Fils est ressuscité ! Alléluia !

Verset de communion
De la fête : Loue, Jérusalem, le Seigneur, loue ton Dieu, Sion. (Psaume 147, 2). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche
Télécharger le livret commun des choristes pour le Triode fleuri (Temps pascal).

Programme de la supplication des Litanies majeures

Procession des Litanies majeures : le Pape saint Grégoire le Grand a la vision de saint Michel Archange sur le Château Saint-Ange remettant son glaive au fourreau, marquant la fin de l'épidémie de peste à Rome.
Procession des Litanies majeures : le Pape saint Grégoire le Grand a la vision de saint Michel Archange sur le Château Saint-Ange remettant son glaive au fourreau, marquant la fin de l’épidémie de peste à Rome.
Saint-Eugène, le samedi 25 avril 2020, office de none à 15h, suivi de la procession des Litanies majeures et de la grand’messe de 19h (Mémoire de saint Marc, Evangéliste & Martyr).

A partir de novembre 589, une terrible épidémie de peste frappe la ville de Rome, provoquant la mort de nombreux habitants, et en premier lieu celle du pape Pélage II lui-même qui meurt le 7 février 590 des soins qu’il avait apporté aux malades. Son successeur n’est autre que le Pape saint Grégoire le Grand (590 † 604). Celui réorganise la grande procession des Litanies Majeures (qui existait avant son pontificat) et la fixe au 25 avril, à la date d’une ancienne fête célébrant l’entrée de saint Pierre à Rome (fête encore présente dans le Sacramentaire Léonien (notons que la fixation de la fête de saint Marc, Evangéliste et secrétaire de saint Pierre, à la même date du 25 avril n’interviendra que plus tard, à partir des VIIIème – IXème siècles en se superposant aux Litanies majeures).

Voici en quels termes, au témoignage de saint Grégoire de Tours, le Pape saint Grégoire le Grand, à peine élu (il ne fut sacré que le 3 septembre suivant) convoqua une litanie septénaire spéciale qui laissa dans l’histoire un souvenir fameux :

Il nous faut, bien-aimés frères, quand nous n’avons pas su les prévenir, craindre du moins les fléaux de Dieu lorsqu’ils nous accablent. Que la douleur nous ouvre la porte de la conversion ; que la peine qui nous frappe brise le rocher de nos cœurs. “Le glaive, comme dit Jérémie, pénètre aujourd’hui jusqu’à l’âme.” (Jérémie IV, 10).

Sous le coup des célestes vengeances, voilà que tout le peuple est frappé, et chacun est enlevé instantanément. La maladie ne précède pas la mort ; aucun avant-coureur : la mort est sa propre messagère ; vous le voyez, elle ne s’annonce qu’en foudroyant. Pas même entre elle et le pécheur le temps du repentir. Songez en quel état parait devant son juge le malheureux qui n’a pas eu une seconde pour pleurer ses fautes. Hélas ! ce ne sont pas des victimes isolées, c’est tout le peuple qui succombe. Les maisons restent vides, les pères voient mourir leurs enfants ; l’héritier précède dans la tombe ceux qui voulaient lui laisser leurs biens. C’est donc maintenant qu’il nous faut nous réfugier dans la pénitence, puisque nous pouvons encore pleurer avant que la mort ne frappe. Remettons sous les yeux de notre âme la suite de nos égarement ; effaçons dans les larmes la trace de nos iniquités. “Prévenons dans la confession du délut la face du juge.” (Psaume XCII, 2). “Elevons vers Dieu nos cœurs avec nos mains.” (Lamentations III, 41). Qu’est-ce à dire : “Elever à Dieu le cœur avec les mains ?” sinon soutenir la ferveur de nos prières par le mérite des bonnes œuvres. Il donne, ce grand Dieu, il donne à nos terreurs une pleine confiance, quand il nous dit par la bouche du prophète : “Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse & qu’il vive.” (Ezéchiel XXXIII, 1).

Donc, que nul ne désespère, quelle que soit l’énormité de ses forfaits. Ninive avait croupi des siècles dans la fange de ses crimes. Trois jours de pénitence sauvèrent Ninive. Et le larron converti sur la croix, eut-il besoin, pour entendre la sentence de vie éternelle, de plus de temps qu’il n’en faut pour mourir ? Changeons le fond de nos cœurs, cela suffit pour nous donner la certitude que nous avons déjà reçu ce que nous demandons? Notre juge ne demande, pour révoquer la sentance de mort, que de nous voir à ses pieds suppliants et convertis. Ainsi, bien aimés frères, ouvrons nos cœurs à la contrition et nos mains aux bonnes œuvres.

Une litanie septiforme, grande manifestation de notre douleur, de nos vœux et de notre repentir, aura lieu au point du jour, le matin de Pâques. Venez-y tous mêler vos larmes aux nôtres, et apporter à notre Dieu le tribut de votre dévotion. Que tous les travaux des champs, que tout négoce soit interrompu. Le rendez-vous général sera l’église de la sainte Mère de Dieu, où tous ensemble, déplorant nos fautes, nous supplierons le souverain juge de désarmer sa colère. Les sept diverses litanies partiront pour s’y rendre, celle des clercs, de l’église Saint-Jean-Baptiste ; celle des hommes, de l’église Saint-Etienne ; celle des veuves, de l’église Saint-Vital ; celle des pauvres & des enfants, de l’église de Sainte-Cécile. (in saint Grégoire de Tours, Histoire des Francs, lib. X, cap. 1 – cf aussi Saint Grégoire le Grand, Opera omnia, Patrologie Latine, tome LXXVI, col. 1312).

Procession de saint Grégoire - Litanies majeures
Procession de saint Grégoire – Litanies majeures.

Cette procession, une fois réunie pour la collecte à Sainte-Marie Majeure, se dirigea vers Saint-Pierre-du-Vatican pour y faire la station, elle fut conduite par saint Grégoire, qui marchait pieds nus sous le sac et la cendre, et est alors marquée selon la tradition par plusieurs miracles :

  • Une image de la Bienheureuse Vierge Marie était portée dans la procession et son passage éteignait les miasmes de la peste. Les Anges firent entendre cette louange à la Mère de Dieu pendant la procession pendant qu’elle traversait le Tibre en face du Mausolée d’Hadrien :

    Regina cœli lætare, alleluia,
    Quia quem meruisti portare, alleluia,
    Resurrexit sicut dixit, alleluia.

    À quoi le pape saint Grégoire le Grand ajouta :

    Ora pro nobis Deum, alleluia.

  • Tandis que la procession s’approchait de la basilique Saint-Pierre du Vatican pour que le pape y célèbre la messe de la station, saint Grégoire vit apparaître, sur le Mausolée d’Hadrien saint Michel Archange qui remettait son glaive au fourreau, signifiant la cessation de l’épidémie. En commémoraison de cette vision, une chapelle dédiée à saint Michel Archange fut dédiée dans ce monument de l’antiquité par le pape Boniface IV (608 † 615), et depuis l’édifice fut renommé Château Saint-Ange.

Cette fameuse procession eut lieu toutefois le jour de Pâques, qui tombait le 26 mars 590, et non le 25 avril. Il parait assuré que la supplication des Litanies Majeures existait à Rome avant saint Grégoire le Grand, mais à une date qui n’était pas encore fixe chaque année. Il semblerait que pour commémorer le souvenir de la fameuse procession effectuée le jour de Pâques 590, saint Grégoire ait fixé les Litanies Majeures à une date annuelle fixe – le 25 avril, qui est la date la plus extrême à laquelle Pâques peut survenir (et est aussi, comme nous l’avons dit, la date de l’ancienne fête romaine de l’entrée à Rome de saint Pierre) : cela présentait l’avantage de la faire tomber toujours dans le Temps pascal (les antiennes processionnelles de pénitence qu’on chantaient autrefois à cette procession bien avant saint Grégoire se terminent systématiquement dès lors de façon assez surprenante par Alléluia – voyez par exemple l’antienne De Jerusalem exiunt).

Statue de l'archange saint Michel sur le Château Saint-Ange par Peter Anton von Verschaffelt.
Statue de l’archange saint Michel sur le Château Saint-Ange par Peter Anton von Verschaffelt.

A la messe :

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Procession de saint Gregoire aux Litanies Majeures par Jacopo Zucchi
Procession de saint Gregoire aux Litanies Majeures par Jacopo Zucchi (Musées du Vatican).

Programme de la fête de l’Invention des reliques de saint Denys, premier évêque de Paris, & ses compagnons Rustique, prêtre, & Eleuthère, diacre, martyrs

Martyre de saint Denys, saint Rustique & saint Eleuthère - dessin de Pierre II Mignard (1640 - 1725) - Avignon - Musée Calvet
Martyre de saint Denys, saint Rustique & saint Eleuthère – dessin de Pierre II Mignard (1640 – 1725) – Avignon – Musée Calvet.
Saint-Eugène, le mercredi 22 avril 2020, grand’messe de 19h (Mémoire des saints Soter et Caïus, papes & martyrs).

Saint Denis est le premier évêque de Paris, il mourut martyr avec ses compagnons saint Rustique, prêtre, et saint Eleuthère, diacre.

Selon le texte le plus ancien de sa Passion, mise en forme vers l’an 500, Denys a été envoyé de Rome en Gaule comme évêque missionnaire par le pape saint Clément, troisième successeur de saint Pierre, de 88 à 97. Denys parvient à Paris avec un groupe de disciples évangélisateurs, parmi lesquels on compte saint Rustique, saint Eleuthère, saint Eugène (martyrisé à Deuil-la-Barre) et saint Yon (martyrisé à Chastres-sous-Montlhéry, aujourd’hui Arpajon). A Paris, Denys construit la première cathédrale, prêche la foi véritable aux habitants et les convertit au Christ. Les autorités romaines ne tardent pas à remarquer son action. Soumis à un interrogatoire, Denys et ses compagnons se déclarent chrétiens et sont mis à mort, décapités par le glaive du bourreau. Selon la tradition, les trois saints souffrirent le martyre à Montmartre (= le mont des Martyrs). Pour empêcher que leurs dépouilles ne soient jetés dans la Seine, une aristocrate romaine encore païenne, Catulla, décide de s’en emparer par la ruse et de les ensevelir dans un champ de sa propriété au Nord de Lutèce. La tombe de saint Denys devint très tôt lieu de pèlerinage et de nombreux chrétiens se firent ensevelir au plus près de celle-ci dès la paix de l’Eglise survenue au IVème siècle sous le règne de Constantin. Sainte Geneviève fit construire vers 520 une première église sur la sépulture de saint Denys, qui devint par la suite l’Abbaye royale de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France.

Reliquaire des saints Denys, Rustique et Eleuthère dans la basilique Saint-Denis.
Reliquaire des saints Denys, Rustique et Eleuthère dans la basilique Saint-Denis.
La fête de l’Invention des Reliques des saints Denys, Rustique et Eleuthère remonte à une époque fort reculée, en tout cas elle a toujours figuré à cette date du 22 avril dans les manuscrits puis les livres liturgiques de Paris et de l’Abbaye royale, sans que l’on ne possède de détails sur l’attribution de cette découverte (sens premier d’Invention) à cette date précise : selon certains, elle marque la découverte des corps des trois martyrs par la noble romaine Catulla, qui les enterra sur ses terres (l’actuelle ville de Saint-Denis), selon d’autres la redécouverte des corps au IVème siècle ou bien la construction de la première église par sainte Geneviève, ou encore la reconnaissance des reliques par le roi Dagobert lors de la fondation du premier monastère et la reconstruction de la basilique qui avait été édifié par sainte Geneviève : un magnifique reliquaire pour les corps des trois saints martyrs fut alors réalisé par saint Eloi. Le Bréviaire parisien énumère ces différents évènements aux leçons de l’office nocturne de cette fête. Sous l’Ancien Régime, la fête de l’Invention des reliques des trois martyrs était jour de grand pèlerinage à Saint-Denis et les indulgences qui y étaient publiées attiraient un grand nombre de pèlerins. Les moines de l’Abbaye allaient ce jour-la en procession en portant le chef du saint jusqu’à l’église paroissiale proche de Saint-Denis de l’Estrée (où selon certaines traditions, le corps du saint avait séjourné). Les paroisses parisiennes venaient en procession depuis Paris pendant le triduum précédant cette fête du 22 avril.

Préservées providentiellement lors des destructions des révolutionnaires, les reliques des saints Denis, Rustique et Eleuthère furent solennellement redéposées dans le chœur de l’Abbaye royale en 1819.

Fête double majeure dans l’archidiocèse de Paris, avec mémoire des saints saints Soter et Caïus, papes & martyrs du calendrier romain.

A la messe :

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Programme du Ier dimanche après Pâques – Dimanche in albis ou de Quasimodo

L'apparition du Christ ressuscité à saint Thomas par RubensSaint-Eugène, le dimanche 19 avril 2020, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

La solennité pascale se termine par la fête de ce jour ; c’est pourquoi les néophytes changent aujourd’hui de vêtements, de telle sorte cependant que leur cœur garde toujours la blancheur de la robe qu’ils quittent. Puisque c’est le temps pascal, c’est-à-dire un temps d’indulgence et de pardon, notre premier devoir est, en cette sainte journée, comme il l’a été pendant toutes les autres de la même solennité, de ne pas permettre que la relâche accordée au corps ternisse la pureté de l’âme. Abstenons-nous de toute mollesse, de toute intempérance, de toute licence. Veillons à nous délasser avec modération, et à garder une sainte pureté, afin d’obtenir par cette pureté d’âme ce que nous n’acquérons pas en ce moment par l’abstinence corporelle.
Sermon de saint Augustin, évêque, IVème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du dimanche in Albis, octave de Pâques. Au salut du Très-Saint Sacrement :

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Venite populi – un antique invitatoire à la communion générale des rits gallican et ambrosien

Venite populi, transitorium ambrosien de la messe du jour de Pâques
Venite populi, transitorium ambrosien de la messe du jour de Pâques.

Dans la messe du rit ambrosien, la distribution de la communion est faite tandis que le chœur chante une antienne appelée Transitorium. Le jour de Pâques, c’est cette pièce Venite populi qui est par le Missel et l’Antiphonaire ambrosiens.

Nous avons enregistré ce transitorium du jour de Pâques de la liturgie ambrosienne, en amitié à nos amis de Milan durement éprouvés par l’épidémie de ce printemps 2020 :

En voici le texte ambrosien et sa traduction française :

Veníte, pópuli : sacrum immortále, mistérium illibátum agéndum cum timóre et fide. Accedámus mánibus mundis, pœniténtiæ munus communicémus : quóniam Agnus Dei propter nos Patri sacrifícium propósitus est : Ipsum solum adorémus, ipsum glorificémus cum ángelis clamántes : Hallelújah, hallelújah. Venez, peuples, approchez-vous du mystère sacré et immortel, de cette action sans tâche, avec crainte et foi. Avançons avec des mains pures, communions au don de la pénitence ; car l’Agneau de Dieu pour nous au Père s’est offert en sacrifice ; c’est lui seul que nous adorons, c’est lui seul que nous glorifions, avec les Anges en clamant : Alléluia, alléluia.

Comme Michel Huglo le soulignait (Les Chants de l’ancienne liturgie gallicane, 1970), le rit ambrosien a généralement utilisé les antiennes de communion romaines pour en faire ses antiphonæ ad confractorium, chantées pendant la fraction de l’hostie par le célébrant, et il a employé pour la communion (les transitoria ambrosiens) des pièces en provenance soit des Gaules, soit de l’Orient grec. Et en effet, on retrouve ce transitorium milanais dans un grand nombre de manuscrits carolingiens puis médiévaux français, et on s’accorde à y voir une antique relique qui subsiste de l’ancien rit des Gaules, d’avant sa suppression par Pépin le Bref puis Charlemagne.

Voici le texte en usage en France, présentant quelques légères variantes avec la leçon milanaise, avec la mélodie française établie par les livres de Solesmes (pour le Processionnal monastique de Dom Pothier de 1888), qui est substantiellement la même que celle de Milan :

Ad communicandum de l'ancienne liturgie des Gaules
Ad communicandum de l’ancienne liturgie des Gaules.
Veníte, pópuli : ad sacrum et immortále mystérium et libámen agéndum : cum timóre et fide accedámus, mánibus mundis : pœniténtiæ munus communicémus : quóniam Agnus Dei propter nos Patri sacrifícium propósitus est. Ipsum solum adorémus : ipsum glorificémus cum Angelis clamántes : Alleluia. Venez, peuples, approchez-vous du mystère sacré et immortel, et de ces prémices offerts : avec crainte et foi, avançons, avec des mains pures, communions au don de la pénitence ; car l’Agneau de Dieu pour nous au Père s’est offert en sacrifice ; c’est lui seul que nous adorons, c’est lui seul que nous glorifions, avec les Anges en clamant : Alléluia.

Cette pièce est typique de l’ancienne liturgie des Gaules. Dom Edmond Martène y trouvait des réminiscences d’un sermon de saint Césaire d’Arles et s’appuyait sur un passage des Miracles de saint Martin rédigés par saint Grégoire de Tours qui montre que l’ancien rit des Gaules appelait les fidèles à la communion générale le jour de Pâques[1]. Le texte n’en est pas tiré de l’Ecriture (comme pour la quasi-totalité des pièces de chant romaines), et – convoquant les Anges et les hommes dans une adoration commune, elle évoque quelque peu la liturgie céleste de l’Apocalypse, qui était si chère à l’ancien rit des Gaules. Le vocabulaire employé pour parler de l’Eucharistie (mysterium, libamen, munus) renvoie à une époque très reculée, de même que les mains pures, allusion à la communion dans le rit des Gaules, où les mains étaient utilisées comme patène par les communiants (revêtues d’un voile pour les femmes gauloises). Sous le texte latin, on sent néanmoins l’existence d’une pièce grecque (si une telle pièce a existé, elle a depuis disparue des liturgies orientales) qui a été traduite en latin, et il est possible que les mélodies ambrosiennes et gallicanes aient gardé la modulation du chant byzantin. La participation aux saints Mystères avec crainte et foi sont des thèmes fréquemment employés par les Pères de l’Ecole d’Antioche.

Dans la liturgie de saint Jean Chrysostome justement, ayant communié de la main du célébrant, le diacre reçoit le calice, se rend aux portes royales devant l’iconostase et, l’élevant, il invite le peuple à venir en communier en proclamant, dans un texte qui rappelle fortement le nôtre :

Μετὰ φόβου Θεοῦ, πίστεως καὶ ἀγάπης προσέλθετε.
Avec crainte de Dieu, foi & amour, approchez !

Il n’est pas impossible aussi que le texte gallican/ambrosien soit une amplification de cette invitation diaconale demandant au peuple à venir communier. Il semble que dans l’ancien rit des Gaules, ce texte ait été originellement chanté par les diacres avant la communion, et que c’était ainsi sa position antique. Les manuscrits médiévaux de l’Abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire[2] indiquaient encore que le Venite populi était chanté avant la communion par deux diacres.

Ce vieux texte gallican se retrouve dans divers manuscrits liturgiques[3] de Tours, de Poitiers[4], de Vienne, de Chartres, de Paris, de Châlons, de Saint-Omer, de Verdun, des abbayes de Saint-Denis, de Saint-Martin de Tours (on le chante le jour de Pâques pendant la communion du clergé[5]), de Pontlevoy (où on le chantait aux fêtes solennelles), de Saint-Vaast d’Arras, de Saint-Martin d’Autun, de Montoriol, d’Echternach.

C’est surtout dans le rit lyonnais que cette pièce est restée célèbre, car, des manuscrits, il est passé dans la première édition du Missel lyonnais en 1487 où il a été repris (après la parenthèse parisiano-lyonnaise des livres de Mgr de Montazet) dans le livres romano-lyonnais du cardinal de Bonald (que pour la cathédrale). Dans le rit lyonnais, le Venite populi est chanté entre le premier et le second Agnus Dei, les jours de Noël, de Pâques et de la Pentecôte, jours autrefois de communion générale du peuple où tous étaient tenus de communier, conformément aux décrets du Concile d’Elvire de l’an 305, du Concile d’Agde de l’an 506 (canon 18), repris au IIIème Concile de Tours de l’an 813 (canon 50)[6].

Venite populi - paroission romano-lyonnais du cardinal de Bonald - 1875.
Venite populi – paroission romano-lyonnais du cardinal de Bonald – 1875.

Voici comment se déroulait le chant du Venite populi le jour de Pâques selon l’ordinaire de Châlons :

Le chœur en chapes s’approche après la communion de l’évêque ou du prêtre. Le diacre et le sous-diacre sont devant l’autel, l’évêque étant séparé sur le côté droit de l’autel, avec la mitre et la crosse, et le chantre commence l’antienne Venite populi, que les autres continuent. Et lorsqu’on chante cette partie : Ipsum solum adoremus, on fléchit les genoux. L’antienne finie, les chanoines et les clercs des stalles hautes et les autres des stalles basses, qui doivent communier, reçoivent le baiser de paix de l’évêque. Puis l’évêque les communie, ayant déposé mitre et crosse, et les laïcs s’il y en a.

Voici comment se déroulait cette cérémonie le jour de Pâques selon le missel de l’Abbaye de Saint-Martin d’Anay à Lyon :

Ayant dit Agnus Dei, avant la réception de la communion, l’Abbé ou celui qui célèbre va au marchepied de l’autel, et là tous reçoivent de lui la paix. L’abbé, en embrassant les frères, dit à chacun : Pax tecum frater ; et l’autre lui répond : Et cum spiritu tuo. Le diacre et le sous-diacre reçoivent la paix en premier, puis les principaux en premier. Cela fait, on se retourne vers l’autel, & tous viennent alors autour de l’autel, & chantent d’une haute voix l’antienne Venite populi. Or lorsqu’on dit Ipsum solum adoremus, tous fléchissent les genoux, et pendant qu’on la chante, il y a deux grands encensoirs qui encensent l’autel. Ensuite tous ceux qui n’ont pas célébré viennent recevoir la communion.[7]

Dans les manuscrits, cette antienne porte divers titres : Ad Eucharistiam[8], Ad communicandum, et même Ad corpus Domini frangendum.

Très présente en France, elle se retrouve aussi en Italie du Nord, non loin de l’ère d’extension du rit ambrosien (Abbaye de Nonantola près de Modène, chapitre de Monza et cathédrale de Padoue) mais aussi à Bénévent (où l’influence grecque fut longtemps prépondérante), ou encore en Angleterre (tropaires de Winchester, de Cantorbéry), où elle a pu s’acclimater après l’invasion normande. Néanmoins l’origine première parait bien être de l’ancien rit des Gaules, d’où elle serait passée au rit ambrosien.

Musicalement parlant, plusieurs indices penchent pour cette origine : le mode de ré, très employé dans toutes les pièces qui nous sont parvenues de l’ancien rit des Gaules, le mélisme très orné de l’Alleluia final sur la voyelle e (détail typiquement gallican), et enfin l’emploi du pes stratus (ici sur le a initial d’alleluia), un neume composé d’un pes ayant un oriscus pour seconde note, qui ne se rencontre pas dans les formules grégoriennes.

Le Venite populi magnifiquement chanté par Marie-Claire Billecocq (Le Chant grégorien du soliste, Editions Studio S.M., 1982) :

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Notes :    (↵ reviens au texte)

  1. Dom Edmond Martène, De Antiquis Ecclesiae Ritibus libri (Lib. I, cap. IV, art. X) – Saint Grégoire de Tours, Miracles de saint Martin, Livre II, chapitre XIII.
  2. Dom François Chazal, L’Abbaye de Pontlevoy, in Le Loir-et-Cher historique, archéologique, scientifique, artistique et littéraire, Blois, 1898, col. 299.
  3. Listés par le Chanoine Ulysse Chevalier, Repertorium hymnologicum n° 21307
  4. Le Pontifical de Poitiers du début du IXème est le plus ancien témoin manuscrit que nous ayons aujourd’hui de cette pièce.
  5. Rituel de Saint-Martin de Tours du XIIIème siècle.
  6. Avant que cette obligation fut réduite par le IVème Concile œcuménique de Latran en 1215 à la seule fête de Pâques par le célèbre canon 21 Utriusque sexus.
  7. Dom Edmond Martène, De Antiquis Ecclesiae Ritibus libri (Lib. IV, cap. XXV, art. XXVIII)
  8. Fournier, Paul (1853-1935), Un missel lyonnais du XIIIème siècle, Lyon 1901.

Programme du dimanche de Pâques

La sainte & lumineuse résurrection du ChristParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 19 avril 2020 du calendrier grégorien – 6 avril 2020 du calendrier julien, office nocturne – procession de la résurrection et matines de Pâques, suivies de l’heure pascale & de la divine liturgie de Pâques de saint Jean Chrysostome – la divine liturgie n’est plus assurée publiquement en raison de l’épidémie, les textes ici publiés le sont pour nourrir la prière des fidèles avec la prière liturgique de l’Eglise.

Au cours du bref office de la nuit – qui garde encore le caractère triste de la Semaine Sainte -, l’Epitaphios (Плащаница – ou suaire : représentation du Christ au tombeau) est enlevé avec discrétion (nul n’a vu ni su le moment exact de la résurrection) par le clergé, tandis que le chœur chante la 9ème ode du canon du samedi saint :

Ne pleure pas, O Mère, bien que tu aies vu gisant dans le tombeau, * le Fils que tu avais conçu sans semence, * car je ressusciterai et serai glorifié * et dans ma gloire divine ** j’exalterai pour l’Eternité ceux qui t’aiment et chantent ta gloire.

Ensuite commence véritablement la fête de la Résurrection par la procession pascale du clergé & des fidèles qui font le tour de l’église. Cette procession figure la venue des myrrophores et des disciples au tombeau, y recevant la joyeuse annonce de la résurrection (elle existait aussi dans les rits occidentaux, mais les réformes du XXème siècle ont tendu à la supprimer – seul le rit dominicain la conserve dans sa splendeur primitive). Le clergé & le peuple entrent ensuite dans l’église inondée de lumière et démarrent les joyeuses matines de la résurrection, au cours desquelles est chanté le canon pascal composé par saint Jean Damascène, sommet de la poésie liturgique byzantine. Voici les hirmi de ce célèbre canon :

Première ode : Jour de la Résurrection ! peuples rayonnons de joie ! Pâque du Seigneur ! Pâque ! de la mort à la vie & de la terre au ciel, le Christ-Dieu nous a conduits, chantant l’hymne de la victoire.

Troisième ode : Venez, buvons le breuvage nouveau, non pas la source qu’un miracle fit jaillir du rocher stérile, mais le Christ, la source incorruptible qui jaillit du tombeau, en qui nous avons la puissance.

Quatrième ode : En cette divine veillée, que le héraut de Dieu, Habacuc se tienne au milieu de nous, et qu’il nous montre l’ange de lumière disant d’une voix claire : C’est aujourd’hui le salut du monde car le Christ est ressuscité, comme Tout-Puissant.

Cinquième ode : Veillons jusqu’à la pointe du matin et en guise d’onguents, offrons une hymne au Seigneur, & nous verrons le Christ, Soleil de justice, se lever pour donner à tous la vie.

Sixième ode : Tu es descendu jusqu’aux tréfonds de la terre, et tu as brisé les verrous éternels qui en retenaient les captifs, ô Christ, & le troisième jour, comme Jonas de la baleine, tu es sorti du tombeau.

Septième ode : Celui qui libéra les enfants de la fournaise, devenu homme, souffrit comme mortel ; & par sa passion il revêt ce qui était mortel de la splendeur de l’incorruptibilité ; lui, le seul béni, le Dieu de nos pères & le très glorieux.

Huitième ode : Voici le jour illustre & saint, roi & seigneur des dimanches, fête des fêtes & solennité des solennités, en qui nous bénissons le Christ dans tous les siècles.

Neuvième ode : Resplendis, resplendis, Nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur sur toi s’est levée, danse maintenant & exulte, Sion ; et toi, réjouis-toi, Mère de Dieu très pure, en la résurrection de ton Fils.

A l’issue des matines, le clergé et les fidèles se donnent le baiser de paix pascal & l’homélie pascale de saint Jean Chrysostome est lue.

Puis vient l’Heure pascale qui remplace les petites heures durant la Semaine lumineuse, & qui – à leur inverse – est totalement chantée. Suit ensuite la divine liturgie du jour de Pâques. Notons que le prokimen byzantin de ce jour glorieux est le même que le graduel du rit romain ou encore de leur équivalent dans la liturgie éthiopienne, ce qui semble dénoter une très haute antiquité pour le répons qui accompagne l’épître du jour de Pâques :

Voici le jour que fit le Seigneur, exultons & réjouissons-nous en lui ! (Psaume 117, 4)

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Programme du Grand Vendredi

Grand Vendredi : Christ descendu de la Croix et mis dans le Suaire (Epitaphios / Плащаница)Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le vendredi 17 avril 2020 du calendrier grégorien – 4 avril 2020 du calendrier julien – la divine liturgie n’est plus assurée publiquement en raison de l’épidémie, les textes ici publiés le sont pour nourrir la prière des fidèles avec la prière liturgique de l’Eglise.

Le Grand Vendredi comprend dans le rit byzantin l’office des Matines des 12 évangiles, les Heures Royales, les Vêpres de l’ensevelissement. Au cours de ces différents offices est lue la Passion du Christ : elle est répartie en 12 péricopes au cours des Matines, les 4 passions sont encore rechantées aux 4 petites heures qu’on appelle Heures royales (car autrefois l’Empereur et la cour y assistaient à Constantinople) : Matthieu à prime, Marc à Tierce, Luc à Sexte et Jean à None, enfin à Vêpres, qui rapportent également les récits de l’ensevelissement du Christ. Ces Vêpres voient à la fin de l’office se dérouler une cérémonie très émouvante : on procède à la mise au tombeau symbolique du Christ. Une représentation du Christ mort dans le suaire (appelée Epitaphios en grec et Platchanitsa en slavon) est porté en procession par le clergé puis déposée au centre de l’église sur un autel qui symbolise le tombeau, pendant que le chœur chante le célèbre stichère “Le Noble Joseph”.

Voici quelques textes emblématiques de ces différents offices du Grand Vendredi.

Aux Matines des 12 évangiles :

Alleluia, ton 8 : Lorsque les glorieux disciples étaient illuminés, * au moment du lavement des pieds, à la Cène, * l’impie Judas, malade de cupidité, entrait dans les ténèbres * et voilà qu’il Te livrait à des juges iniques, * Toi, le juste Juge. * Homme avide de richesses, * considère que c’est à cause de cela qu’il s’est pendu à un lacet ; * fuis l’avidité qui a osé un tel crime contre son Maître. ** ô Seigneur, Toi qui es bon pour tous, gloire à Toi.

15ème antiphone, ton 6 : Aujourd’hui est suspendu à l’Arbre de la Croix Celui qui a suspendu la terre sur les eaux * Il est couronné d’épines, Lui le Roi des Anges * Il est revêtu de fausse pourpre, Lui qui revêt le ciel de nuées * Il est giflé, Lui qui dans le Jourdain a délivré Adam * Il est cloué, Lui l’Epoux de l’Eglise * Il est percé de la lance, Lui le Fils de la Vierge * Nous nous prosternons devant ta Passion, ô Christ (ter) ** montre-nous ta glorieuse Résurrection.

Aux Heures Royales :

Stichère de Tierce, 8ème ton : Avant Ta Croix précieuse, Seigneur * quand les soldats T’outrageaient * les puissances des cieux étaient frappés de crainte * Tu avais une couronne de blasphèmes, Toi qui as couvert la terre de fleurs * et Tu portais un manteau de dérision, Toi qui as entouré le firmament de nuées * Mais par Ta providence Tu révélais Ta miséricorde ** Christ le grand Amour, gloire à Toi.

Aux Vêpres de l’ensevelissement :

Au lucernaire des vêpres, ton 1
1er & 2nd stichères, ton 1 : Toute la création fut bouleversée d’effroi * en te voyant suspendu à la Croix, ô Christ : * le soleil s’obscurcit, * les fondements de la terre furent ébranlés, * tout souffrait avec le Créateur de tout. * Toi qui as volontairement enduré la passion pour nous, ** Seigneur, gloire à Toi !
3ème stichère, ton 2 : Pourquoi se révolte dans sa vanité * le peuple impie et transgresseur * Pourquoi a-t-il condamné à mort la vie de l’univers ? * Grand miracle, Le Créateur du monde est livré aux mains des iniques * Il est élevé sur l’Arbre de la Croix dans son Amour de l’homme * afin de délivrer les captifs de l’enfer qui appellent ** Seigneur patient, gloire à Toi.
4ème stichère, ton 2 : Aujourd’hui la Vierge pure Te voyant * Verbe suspendu à la Croix * a souffert amèrement dans son cœur de mère. * Elle implore douloureuse du fond de l’âme, * le visage et les cheveux défaits, elle se frappe le sein et gémit : * Hélas, Enfant divin. Hélas, Lumière du monde * Pourquoi Te caches Tu à mes yeux, Agneau de Dieu ? * Et les ordres des anges tremblent et disent : ** Seigneur incompréhensible, gloire à Toi.
5ème stichère, ton 2 : Te voyant suspendu à l’arbre de la Croix, * Christ Dieu Créateur de l’univers, * celle qui T’enfanta sans semence implorait amèrement : * Mon Fils, où est allée la beauté de ta forme ? * Je ne supporte pas de Te voir crucifié injustement, * mais relève Toi bientôt, ** que je voie Ta Résurrection des morts le troisième jour.
6ème stichère, ton 6 : En ce jour le maître de la création est mené devant Pilate, * le Créateur de l’univers est livré à la Croix, * tel un agneau, il se laisse volontairement emmener. * Il est transpercé de clous, et est percé au côté, * & il est abreuvé par une éponge, lui qui a fait pleuvoir la manne, * il est giflé, lui le Rédempteur du monde, * il est injurié par ses propres serviteurs, lui le Créateur de l’univers, * Oh l’amour du Maître pour les hommes ! * Il priait son Père pour ceux qui le crucifiaient, en disant : “Père ! * pardonne-leur ce péché, ** car les iniques ne savent pas ce qu’ils commettent injustement.”
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. – ton 6
Despotikon, ton 6 : Oh ! comment l’assemblée des sans-loi * a-t-elle condamné à mort le Roi de la création ? * N’a-t-elle point eut honte de ses bienfaits, * qu’il leur rappelait en leur disant : * “Mon peuple que t’ai-je fait ? N’ai-je pas rempli la Judée de miracles ? * N’ai-je pas ressuscité les morts d’une seule parole ? * N’ai-je pas guéri toute infirmité & maladie ? * Que me rendez-vous en retour ? * Pourquoi m’oubliez-vous ? * Au lieu de guérisons, vous me couvrez de plaies, * au lieu de la vie, vous me tuez, * vous suspendez à l’arbre de la Croix, comme un malfaiteur celui qui vous comblait de biens, * comme un transgresseur de la Loi celui qui vous avait donné la Loi, * comme un condamné celui qui est le Roi de l’univers.” ** Seigneur longanime, gloire à toi !
Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen. – ton 6
Doxastikon, ton 6 : Un mystère terrible & paradoxal s’accomplit en ce jour sous nos yeux, * l’Immatériel se laisse prendre, * il est lié, celui qui délie Adam de la malédiction, * celui qui éprouve les reins & les cœurs est éprouvé injustement, * il est enfermé dans une prison celui qui a enfermé l’abîme, * il es présenté devant Pilate, celui dont la présence fait trembler les puissances célestes, * le Créateur est giflé par la main de sa créature, * il est condamné à l’arbre de la Croix, celui qui juge les vivants & les morts, * le Destructeur des Enfers est enfermé dans le tombeau. * Toi qui dans ta miséricorde souffre tout, * & nous sauves tous de la malédiction, ** Seigneur bienveillant, gloire à toi !

Procession avec l’évangéliaire & Chant de l’hymne vespérale Joyeuse Lumière.

Premier Prokimen, ton 4
℟. Ils se sont partagé mes vêtements * et mon manteau, ils l’ont tiré au sort. (Psaume XXI, 19)
℣. Mon Dieu, mon Dieu, exauce-moi, pourquoi m’as Tu abandonné ? (Psaume XXI, 2)

Première parémie
Exode XXXIII, 11-23.
Le Seigneur lui dit : Je marcherai en personne devant vous, et je vous procurerai le repos.

Second Prokimen, ton 4
℟. Seigneur, juge ceux qui me jugent * combats ceux qui me combattent. (Psaume XXXIV, 1)
℣. Prends armure et bouclier, et lève Toi pour me secourir. (Psaume XXXIV, 2)

Seconde parémie
Job XXXVIII, 12-17.
Mais le Seigneur bénit Job dans son dernier état encore plus que dans le premier

Troisième parémie
Isaïe LII, 13-15, LIII, 1-12, LIV, 1.
Il nous a paru un objet de mépris, le dernier des hommes, un homme de douleurs, qui sait ce que c’est que souffrir : son visage était comme caché : il paraissait méprisable, et nous n’en avons fait aucune estime.

Troisième Prokimen, ton 6
℟. Ils m’ont mis dans une fosse profonde * dans les ténèbres & l’ombre de la mort. (Psaume LXXXVII, 7)
℣. Seigneur Dieu de mon salut, le jour et la nuit j’ai crié devant toi. (Psaume LXXXVII, 2)

Epitre
I Corinthiens (§ 125) I, 18 – II, 2).
Car la parole de la croix est une folie pour ceux qui se perdent.

Alleluia, ton 5
℣. Sauve-moi, mon Dieu : les eaux montent jusqu’à ma gorge ! (Psaume LXVIII, 1)
℣. L’opprobre m’a brisé le coeur, et je suis accablé. (Psaume LXVIII, 20)
℣. ue leurs yeux soient obscurcis de sorte qu’ils ne voient pas. (Psaume LXVIII, 23)

Мф., 110 зач., XXVII, 1–44; Лк., XXIII, 39–43; Мф., XXVII, 45–54; Ин., XIX, 31–37; Мф., XXVII, 55–61.

Evangile
Combinaison de Matthieu (§ 110), XXVII, 1–44Luc XXIII, 39–43Matthieu XXVII, 45–54Jean XIX, 31-37Matthieu XXVII, 55–61.
Joseph ayant donc pris le corps, l’enveloppa dans un linceul blanc.

Aux apostiches
Doxastikon, ton 5 : Toi qui es revêtu de la lumière comme d’un manteau, * Joseph avec Nicodème te descendit de la croix, * te voyant mort, dépouillé, sans sépulture, il compatit et douloureux disait : Hélas, très doux Jésus. * Quand il t’a vu suspendu à la croix le soleil s’est entouré de ténèbres, * la terre a tremblé de peur, le voile du temple s’est déchiré. * Maintenant je te vois souffrir de toi-même la mort pour moi. * Comment t’ensevelirai-je, mon Dieu ? * Comment te roulerai-je dans un linceul ? * Avec quelles mains toucherai-je ton corps très pur ? * Que chanterai-je, Compatissant, pour ton exode ? * J’exalte ta Passion, je célèbre ta sépulture et ta Résurrection proclamant : ** Seigneur, gloire à Toi. Seigneur, gloire à Toi !

Tropaires apolytikia, ton 2
Doxastikon, ton 5 : Le noble Joseph * descendit de la Croix ton corps très pur, * l’enveloppa d’un linceul immaculé * et le déposa couvert d’aromates ** dans un sépulcre neuf.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
Aux femmes myrrhophores, * près du tombeau l’ange apparut et clama : * La myrrhe convient aux mortels, ** mais le Christ est étranger à la corruption.

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Programme du Grand Jeudi

La Cène du Seigneur - Grand & Saint JeudiParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le jeudi 16 avril 2020 du calendrier grégorien – 3 avril 2020 du calendrier julien – la divine liturgie n’est plus assurée publiquement en raison de l’épidémie, les textes ici publiés le sont pour nourrir la prière des fidèles avec la prière liturgique de l’Eglise.

On célèbre aujourd’hui la divine liturgie de saint Basile le Grand, unie avec les vêpres. La liturgie de ce jour nous rappelle la dernière Cène avec le lavement des pieds des Apôtres & l’institution de la Sainte Eucharistie. En outre, elle porte son attention sur la trahison de Judas, qui osa participer à ce dernier repas, tout en ayant au cœur la volonté de livrer son Maître & qui ne le quitta que pour aller consommer son forfait.

Dans le rit byzantin, le lavement des pieds est une cérémonie à part qui a lieu après la liturgie & qui n’est pas célébré au sanctuaire (comme dans le rit romain avant les réformes de 1955). Cette cérémonie n’est accomplie que par les évêques.

Au lucernaire des vêpres, ton 2
1er & 2nd stichères : En cet instant se réunit le conseil des Juifs * pour livrer le Démiurge et Fondateur à Pilate. * Iniques, infidèles sont-ils * ceux qui destinent au jugement * Celui qui doit venir juger les vivants et les morts, * et destinent à la passion Celui qui soigne les passions. ** Seigneur longanime, grande est ta miséricorde : gloire à Toi !
3ème & 4ème stichères : Judas l’inique, ayant durant la Cène * mis sa main dans le plat avec toi, Seigneur, * tendit la main vers les iniques pour en recevoir de l’argent ; * lui qui estimait le coût de la myrrhe * il n’a pas craint de te vendre, ô Toi l’Inestimable ; * Lui qui donna son pied pour le faire laver * il embrassa trompeusement le Maître pour Le livrer aux iniques. * Déchu du chœur des apôtres, ayant laissé choir les trente deniers, * il ne vit pas Ta Résurrection du troisième jour. ** C’est par elle que nous Te disons : prend pitié de nous.
5ème & 6ème stichères : Judas le traître trompeur, * livra d’un baiser trompeur le Sauveur et Seigneur ; * il vendit le Maître de tous comme un esclave aux iniques, * et, comme une brebis destinée à l’abattoir, * l’Agneau de Dieu, le Fils Du Père, le suivit : ** Il est plein de miséricorde.
7ème & 8ème stichères : Judas le serviteur et le trompeur, * le disciple et le fourbe * l’ami et le diable s’est dévoilé dans ses œuvres ; * il suivait le Maître et échafaudait en lui-même la trahison * se disant : je Le livrerai * et c’est à moi que reviendront toutes les possessions rassemblées. * Il cherchait à vendre la myrrhe et à s’emparer de Jésus par la tromperie : * il donna l’accolade, et donna le Christ * et, comme la brebis destinée à l’abattoir, * l’Agneau de Dieu le suivit : ** c’est Lui le seul Compatissant et Ami des hommes.
9ème & 10ème stichères : L’Agneau qu’annonçait Isaïe vient de lui-même à l’abattoir ; * Il offre Son dos aux coups des flagelles et Ses joues aux gifles ; * Il ne détourne pas son visage du déshonneur des crachats ; * Il se laisse condamner à une mort ignoble : * Celui qui est sans péché supporte tout ** afin de donner à tous la Résurrection d’entre les morts.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen. – ton 6
Doxastikon, ton 6 : Judas est en vérité de cette engeance de serpents venimeux * qui, dans le désert, mangèrent la Manne et murmurèrent contre le Nourricier : * alors même que leur bouche était encore pleine de leur pitance, * les ingrats se récrièrent contre Dieu ; * et lui, le profanateur, * alors qu’il portait à sa bouche le Pain Céleste, * il élabora la trahison contre le Sauveur. * O pensée écœurante et audace inhumaine ! * Il vendait Celui qui le nourrissait, * et envoyait à la mort le Maître qui pourtant l’aimait. * En vérité il était leur fils inique * et, avec eux, reçut en partage la ruine. * Pour nous, Seigneur épargne à notre âme une telle inhumanité, ** Toi le seul infiniment longanime.

Procession avec l’évangéliaire & Chant de l’hymne vespérale Joyeuse Lumière.

Premier Prokimen, ton 1
℟. Délivre-moi, Seigneur, de l’homme pervers * et de l’homme injuste sauve-moi. (Psaume 139, 1)
℣. De ceux qui méditent l’injustice en leur cœur. (Psaume 139, 2)

Première parémie
Exode XIX, 10-19.
Et qu’ils soient prêts pour le troisième jour : car dans trois jours le Seigneur descendra devant tout le peuple sur la montagne de Sinaï.

Second Prokimen, ton 7
℟. Délivre-moi de mes ennemis, ô Dieu * et de mes adversaires sauve-moi. (Psaume 58, 2)
℣. Sauve-moi de qui fait le mal. (Psaume 58, 1)

Seconde parémie
Job XXXVIII, 1-21 & XLII, 1-5.
Les portes de la mort vous ont-elles été ouvertes ? les avez-vous vues, ces portes noires, ténébreuses ?

Troisième parémie
Isaïe L, 4-11.
J’ai abandonné mon corps à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient le poil de la barbe : je n’ai point détourné mon visage de ceux qui me couvraient d’injures et de crachats.

Petite synaptie & Trisaghion.

Troisième Prokimen, ton 7
℟. Les princes des peoples s’unissent pour conspirer * contre le Seigneur & contre son Christ. (Psaume 2, 2)
℣. Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ce vain grondement parmi les peuples ? (Psaume 2, 1)

Epitre
I Corinthiens (§ 149) XI, 23-32.
Et ayant rendu grâces, le rompit, et dit : Prenez et mangez : ceci est mon corps, qui sera livré pour vous : faites ceci en mémoire de moi.

Alleluia, ton 6
℣. Heureux qui pense au pauvre & au faible : au jour de malheur, le Seigneur le délivre. (Psaume 40, 2)
℣. Mes ennemis disent de moi méchamment : Quand va-t-il mourir, pour que périsse son nom ? (Psaume 40, 10)
℣. Celui qui mangeait mon pain se vante de me faire tomber. (Psaume 40, 11)

Evangile
Dit “de la Nouvelle Alliance : combinaison de Matthieu (§ 107), XXVI, 1-20Jean (§ 44), XIII, 3-17Matthieu (§ 108) XXVI, 21-39Luc (§ 109), XXII, 43-45Matthieu (§ 108), XXVI, 40 – XXVII, 2.
Vous savez que la pâque se fera dans deux jours ; et le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié.

A la Grande Entrée
Au lieu de l’hymne des chérubins ordinaire, on chante l’hymne du Jeudi Saint :
A ta Cène mystique, fais-moi participer en ce jour, ô Fils de Dieu. Je ne révèlerai pas ton mystère à tes ennnemis ; je ne te donnerai pas un baiser comme Judas ; mais avec le larron, je te confesserai. Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton Royaume. Alléluia, alléluia, alléluia.

Mégalinaire à la Mère de Dieu durant l’anaphore :
Fidèles, venez dans la chambre haute * jouissons de l’hospitalité du Maître et de la Table immortelle * Elevons nos cœurs. Apprenons la parole suprême ** du Verbe que nous exaltons.

Verset de communion
On chante à nouveau l’hymne du Jeudi Saint : A ta Cène mystique, comme à la Grande entrée. On le répète encore une fois après la communion à la place du stichère de la Pentecôte Nous avons vu la vraie lumière, lequel ne se dit plus du reste jusqu’à la Pentecôte.

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Programme du dimanche de Pâques

Saint-Eugène, le dimanche 12 avril 2020, grand’messe de 11h. Vêpres stationnales du saint jour de Pâques avec processions aux fonts baptismaux à 16h30.

Il faut remarquer de plus pourquoi l’Ange fut aperçu assis à droite. Que signifie la gauche, sinon la vie présente ? Que désigne la droite, sinon la vie éternelle ? De là vient qu’il est écrit dans le Cantique des cantiques : « Sa main gauche est sous ma tête et sa main droite m’embrassera. » Comme notre Rédempteur avait déjà dépassé la vie présente qui est corruptible, c’est avec raison que l’Ange ayant mission d’annoncer son entrée dans la vie éternelle, se montrait assis à droite. Il apparut couvert d’une robe blanche, parce qu’il venait proclamer la joie de notre grande fête. La blancheur de son vêtement exprime en effet la splendeur de notre solennité. L’appellerons-nous nôtre ou sienne ? Disons mieux : cette solennité est sienne et elle est nôtre. Car si la résurrection de notre Rédempteur a été notre bonheur, en ce qu’elle nous a ramenés à l’immortalité ; elle a fait aussi la joie des Anges, puisque, en nous rappelant au Ciel, elle complète leur nombre.
Homélie de saint Grégoire le Grand, pape, IInde leçon des vigiles nocturnes du jour de Pâques, au nocturne.

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Christus resurgens ex mortuisSaint-Eugène, le dimanche 12 avril 2020, vêpres stationales du saint jour de Pâques avec processions aux fonts baptismaux à 16h30.

LA OU IL Y A DES FONTS BAPTISMAUX.
(D’après l’Ancien Ordre Romain).

Les secondes vêpres de la solennité pascale dans le propre de Paris possèdent un caractère très particulier : après une première partie au chœur, le clergé et les fidèles vont en procession aux fonts baptismaux, qui sont encensés puis reviennent en marquant une station devant le crucifix de la nef.

Loin d’être d’origine parisienne, cette cérémonie est romaine et remonte aux premiers temps de l’Eglise. Elle est décrite par les anciens Ordines Romani des VIIème – XIème siècles, qui les désignent sous le nom de vêpres triples : le pape commençait cet office dans Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale de Rome, puis on allait en procession au baptistère du Latran et on terminait l’office à Saint-André de la Croix, monastère annexé à la basilique du Latran. La même cérémonie s’observait toute l’octave de Pâques jusqu’au dimanche in Albis inclusivement.

Au cours de cette cérémonie se chantaient de nombreux Alleluia, dont les versets étaient alternativement en grec ou en latin. La présence de ces chants et le témoignage de saint Grégoire le Grand laissent entendre que cette cérémonie a été importée à Rome du temps du pape saint Damase (366 – 384) par saint Jérôme, à l’imitation de ce qui se pratiquait alors à Jérusalem dans la basilique de la Résurrection (le « Saint Sépulcre »). A Jérusalem, les vêpres du soir de Pâques et de son octave commençaient dans la basilique, puis allaient pareillement aux fonts baptismaux et se terminaient dans la chapelle élevée sur le lieu même du Golgotha. Les catéchumènes baptisés dans la nuit de Pâques faisaient cette procession avec les aubes blanches qu’on leur avait remises au baptême, et l’évêque de Jérusalem leur faisait chaque jour la catéchèse pour leur expliquer le sens des mystères qu’ils avaient reçus (on possède ainsi les Catéchèses mystagogiques de saint Cyrille de Jérusalem pour ces cérémonies). De là vient le nom que l’on donne à toute l’octave de Pâques, in Albis. L’usage parisien en conserve le souvenir en faisant porter aux chantres de cet office non des chapes comme à l’ordinaire, mais des aubes parées.

L’exil de la papauté à Avignon entraîna au XIVème siècle la disparition de ce vénérable office basilical, l’office romain se contentant dès lors de reprendre les antiennes des laudes de Pâques pour les vêpres. Toutefois, la plupart des diocèses de France et de Rhénanie continuèrent à observer cette vénérable tradition, qui fut incluse dans les différents propres diocésains du XIXème et XXème siècles.

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Après les vêpres stationnales : au salut du Très-Saint Sacrement :

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Messe du Lundi de Pâques – plain-chant & orgue à 11h

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https://youtu.be/n3XD4UkRQHQ