Programme de la messe du dernier jour de l’année civile – mémoire de saint Sylvestre

Guido Reni - L'Adoration des BergersSaint-Eugène, le jeudi 31 décembre 2020, messe de 19h.

Si l’année ecclésiastique commence aux premières vêpres du premier dimanche de l’Avent, le début de l’année civile au 1er janvier n’a reçu que tardivement quelques aménagements liturgiques, quand bien même les manuscrits liturgiques médiévaux commençaient par donner le calendrier des fêtes en commençant au premier janvier ; la coutume s’est introduite au XIXème de chanter au 31 décembre le Miserere mei Deus (Psaume L) pour demander pardon à Dieu des péchés commis durant l’année écoulée, le Te Deum laudamus pour le remercier des grâces qu’ils nous a accordées durant cette même année écoulée, et de commencer la nouvelle année le lendemain par le chant du Veni Creator pour demander au Saint-Esprit de nous éclairer. Une indulgence plénière aux conditions ordinaires est accordée pour le chant solennel du Te Deum le 31 décembre et pour celui du Veni Creator le 1er janvier.

Jusqu’en 1962, on disait aujourd’hui la messe de la fête de saint Sylvestre avec mémoire du septième jour dans l’octave de la Nativité. Le code des rubriques de 1962 ayant élevé au rang de seconde classe chaque jour de l’octave de Noël, on dit depuis la messe de l’octave avec mémoire de saint Sylvestre, pape.

Le Pape saint Sylvestre

Silvestre était romain, et son père se nommait Rufin. Dès sa jeunesse, il eut pour maître le Prêtre Cyrinus, dont il imita parfaitement la science et les mœurs. Tant que sévit la persécution, il demeura caché sur le mont Soracte ; mais à l’âge de trente ans, il fut ordonné Prêtre de la sainte Église romaine, par le Pontife Marcellin. Comme il s’acquittait de cet office d’une manière digne de toute louange, surpassant tous les autres clercs, il fut, dans la suite, choisi pour succéder au Pape Melchiade, sous l’empereur Constantin, qui venait d’accorder, par une loi la paix à l’Église du Christ. Dès qu’il eut pris en main le gouvernement de l’Église, il encouragea fortement Constantin (illustre déjà par l’apparition d’une croix dans le ciel et par sa victoire sur le tyran Maxence), à protéger et à propager la religion chrétienne. Comme une vieille tradition de l’Église romaine le rapporte, il lui fit reconnaître les portraits des Apôtres, le lava dans les eaux du saint baptême et le purifia de la lèpre de l’infidélité.
IVème leçon des vigiles nocturnes du jour, au second nocturne.

Le Pape saint Sylvestre

Aussi le pieux empereur, à l’instigation de Silvestre, auquel il avait accordé la faculté de construire des temples publics pour les fidèles du Christ, confirma cette faculté de son propre exemple. Il érigea, en effet, beaucoup de basiliques : celle de Latran, dédiée au Christ Sauveur, de saint Pierre au Vatican, de saint Paul sur la voie d’Ostie, de saint Laurent dans l’Agro Verano, de la sainte Croix dans le palais Sessorianus, des saints Pierre et Marcellin et de sainte Agnès sur les voies Lavicane et Nomentane, et d’autres encore. L’empereur les orna avec splendeur d’images saintes, et les enrichit avec magnificence par les dons et les domaines qu’il leur assigna. Sous le pontificat de Silvestre fut tenu le premier concile de Nicée, où ses légats présidèrent et où Constantin assista. La sainte foi catholique y fut expliquée par trois cent dix-huit Évêques ; Arius et ses sectateurs furent condamnés. A la demande des Pères, Silvestre confirma encore ce concile dans un synode tenu à Rome, où Arius fut de nouveau condamné. Silvestre rendit beaucoup de décrets utiles à l’Église de Dieu, et qui restent connus sous son nom : à savoir, que l’Évêque seul consacrerait le Chrême ; que, dans l’administration du baptême, le Prêtre oindrait avec du Chrême le sommet de la tête du baptisé ; que les Diacres porteraient la dalmatique à l’église, qu’ils auraient sur le bras gauche le manipule de lin ; enfin que le sacrifice de l’autel ne serait offert que sur un voile de lin.
Vème leçon des vigiles nocturnes du jour, au second nocturne.

Le Pape saint Sylvestre

On rapporte que saint Silvestre fixa aussi, pour tous ceux qui entreraient dans les ordres, un certain temps, durant lequel ils devraient exercer successivement leur ordre dans l’Église, avant d’être élevés au degré supérieur. Il statua encore qu’un laïque ne pourrait porter d’accusation contre un ecclésiastique, et qu’un clerc ne plaiderait pas sa cause devant un tribunal séculier. Il voulut qu’à l’exception du Samedi et du Dimanche, les jours de la semaine fussent désignés sous le nom de Féries, comme on avait déjà commencé à le faire auparavant dans l’Église, pour signifier que les clercs doivent ne s’occuper absolument que de Dieu seul, se dégageant de tout ce qui est étranger à son service. La grande sainteté de Silvestre, et sa bonté envers les pauvres, répondirent constamment à cette sagesse céleste avec laquelle il gouvernait l’Église. Il pourvut à ce que les ecclésiastiques dans le besoin vécussent en commun avec ceux qui étaient riches, et à ce que l’on procurât aux vierges consacrées les ressources nécessaires pour leur subsistance. Il vécut dans le pontificat vingt et un ans, dix mois et un jour. Il fut enterré dans le cimetière de Priscille, sur la voie Salaria. En sept ordinations du mois de décembre, il ordonna quarante-deux Prêtres et vingt-cinq Diacres et consacra soixante-cinq Évêques pour divers lieux.
VIème leçon des vigiles nocturnes du jour, au second nocturne.

A la sainte messe :

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