Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.
Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.
Saint-Eugène, le dimanche 6 août 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Le Seigneur avait beaucoup parlé de périls à ses disciples, beaucoup aussi de sa passion et de sa mort : il leur avait souvent prédit qu’on les ferait mourir eux-mêmes, et leur avait enjoint bien des choses austères et difficiles. Or ces maux étaient pour la vie présente, et pour un temps déjà tout proche ; tandis qu’au contraire, ce qu’il leur annonçait d’heureux, à savoir, qu’en perdant leur vie ils sauveraient leurs âmes ; que lui-même viendrait en la gloire de son Père leur décerner des récompenses : tout cela n’était qu’en espérance et en expectative. Voulant donc affermir leur certitude au moyen de la vue, et leur montrer ce qu’est la gloire avec laquelle il doit revenir, il leur découvre et leur manifeste cette gloire, autant qu’ils sont capables de la contempler en ce monde, de manière à les empêcher, tous, et surtout Pierre, de s’attrister trop de leur mort et de celle de leur Maître. Homélie de saint Jean Chrysostome, évêque, VIIème leçon des vigiles nocturnes de la Transfiguration, au troisième nocturne.
Procession de sortie : Jésus-Christ sur la terre, Cantique de la Transfiguration – Abbé Joseph-Simon Pellegrin (1663 † 1745), Cantique CII des Cantiques spirituels de 1706
IIndes vêpres de la Transfiguration du Seigneur. Au salut du Très-Saint Sacrement :
Henri de Villiers
30 juillet 2023
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La Missa Assumpta est Maria (H. 11) de Marc-Antoine Charpentier est une œuvre musicale exceptionnelle du XVIIème siècle, qui brille particulièrement dans le vaste corpus des œuvres de ce compositeur. Composée dans les dernières années de sa vie pour célébrer la Vierge Marie, cette messe illustre la maîtrise et la sensibilité de Charpentier en matière de composition. Dans ce podcast dominical diffusé sur Radio Courtoisie, plongeons dans le Kyrie de cette messe et découvrons les éléments qui en font une pièce musicale émouvante et mémorable.
Marc-Antoine Charpentier, compositeur français de renom, a vécu au XVIIème siècle, une période faste pour la musique sacrée française. Sa Missa Assumpta est Maria a probablement été créée au début des années 1690, témoignant de l’influence de l’époque sur la musique sacrée. Le Kyrie, première partie de la messe, est une prière de repentance et de supplication, traduisant la relation spirituelle entre le croyant et Dieu.
Le Kyrie de la Missa Assumpta est Maria se caractérise par sa profondeur émotionnelle et sa structure musicale soignée. Après un prélude instrumental, Charpentier emploie un mélange subtil de chœurs et de solistes pour créer des nuances et des contrastes saisissants. L’utilisation de voix solistes permet d’exprimer une intimité dans la prière implorante du Christe eleison, tandis que les chœurs apportent une dimension de grandeur et de transcendance dans le Kyrie initial repris une seconde fois après le Christe des solistes. L’alternance entre les simphonies de l’orchestre, les interludes de l’orgue, les chœurs et les voix solistes crée une dynamique musicale captivante. Les chœurs interviennent avec force, exprimant la dévotion collective, tandis que les solistes apportent une touche personnelle à la prière. Cette alternance maintient l’intérêt de l’auditeur tout en renforçant le message spirituel.
Charpentier maîtrise l’équilibre entre les traditions musicales liturgiques et ses propres innovations. Il respecte la structure formelle du Kyrie, mais y insuffle des éléments créatifs et expressifs uniques à son style. Cette harmonie entre tradition et innovation témoigne de son génie créatif.
Le Kyrie de la Missa Assumpta est Maria de Marc-Antoine Charpentier représente un exemple exceptionnel de composition musicale baroque du XVIIème siècle. Son expressivité émotionnelle, sa structure soignée et son équilibre entre tradition et innovation en font une œuvre captivante pour les mélomanes et les amateurs de musique sacrée. En explorant les nuances du Kyrie, nous découvrons la profondeur de la foi et de l’émotion humaine qui ont inspiré Charpentier. Ce podcast est le premier d’une série consacrée à la Missa Assumpta est Maria de Charpentier et à son importance dans le répertoire musical historique du Grand Siècle. Cette messe fut manifestement utilisée par Charpentier pour la “Messe rouge” de l’ouverture du Parlement de Paris qui été célébrée depuis le temps de saint Louis chaque 12 novembre.
Nous faisons une écoute comparée de 4 versions de ce Kyrie.
Kyrie de la Missa Assumpta est Maria – Instruments of Time & Truth, dir. Edward Higginbottom – enregistrement d’octobre 2020 – Avant le Christe est interprété la Fugue du Premier ton (1665) de Guillaume-Gabriel Nivers
Henri de Villiers
29 juillet 2023
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Saint-Eugène, le dimanche 30 juillet 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Jésus pleure sur Jérusalem & chasse les marchands du temple.
Quiconque a lu l’histoire de la chute de Jérusalem survenue sous les chefs romains Vespasien et Titus, reconnaît cette ruine que le Seigneur a décrite en pleurant. N’est-ce pas les chefs romains qu’il dénonce quand il dit : “Car des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’entoureront de tranchées” ? Et ces paroles aussi : “Ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre”, témoignent du déplacement même de cette ville. Car si maintenant elle a été reconstruite en dehors de la porte, là où le Seigneur fut crucifié, c’est que la Jérusalem antérieure a été renversée de fond en comble, comme il est dit. Sermon de saint Grégoire, pape, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.
Epître : I Corinthiens X, 6-13 : Dieu est fidèle, et il ne souffrira pas que vous soyez tentés au delà de vos forces ; mais il vous fera tirer avantage de la tentation même, afin que vous puissiez persévérer.
Pendant les encensements de l’offertoire : Sonate n°2, op. 20 de Michel Corrette (1707 † 1795), organiste de Sainte-Marie-du-Temple et de Saint-Louis des Jésuites à Paris
A l’élévation : O salutaris hostia V – harmonisation d’Augustin D’Oliveira
Pendant la communion : Contemplazione – Marco Cappelli
Henri de Villiers
22 juillet 2023
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Saint-Eugène, le dimanche 23 juillet 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
L’économe infidèle.
On comprend la suite : Celui qui est fidèle pour très peu de chose, ce qui veut dire pour le plan charnel, sera fidèle aussi pour beaucoup, ce qui veut dire pour le plan spirituel. Mais celui qui est malhonnête pour très peu qui ne met pas au service de ses frères ce que Dieu a créé pour tous, celui-là sera malhonnête aussi dans le partage des richesses spirituelles, car il ne dispensera pas la doctrine selon les besoins, mais selon les personnes. “Or, dit le Seigneur, si vous ne dispensez pas bien les richesses matérielles et caduques, qui donc vous confiera les vraies et éternelles richesses de la doctrine divine ?” Homélie de saint Jérôme, prêtre, IXème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.
L’introït de la messe de ce dimanche, – Suscepimus, Deus, misericordiam tuam, in medio templi tui – Nous avons reçu, Dieu, ta miséricorde au milieu de ton temple -, tiré du psaume XLVII, a été ultérieurement réutilisé au VIIIème siècle pour servir également d’introït à la messe de la Purification le 2 février, lorsque cette fête fut instituée à Rome.
Par ailleurs, l’antienne de communion de ce dimanche – Gustate & videte quoniam suavis est Dominus – Goutez & voyez combien doux est le Seigneur – est tirée du psaume XXXIII. Au IVème siècle, ce psaume eucharistique par excellence était universellement chanté à la communion, tant en Orient comme en Occident, et il en subsiste des traces nombreuses dans les différents rits de toute la Chrétienté. Il est possible que l’antienne de ce jour soit un témoin pour le rit romain de cet usage primitif.
Evangile : Luc XVI, 1-9 : Et le maître loua cet économe infidèle de ce qu’il avait agi prudemment : car les enfants du siècle sont plus sages dans la conduite de leurs affaires, que ne le sont les enfants de lumière.
Procession de sortie : Je mets ma confiance – Cantique et mélodie du R.P. Lambillotte – harmonisation de M. le chanoine Gaston Roussel, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles
IIndes vêpres du VIIIème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :
A la Bienheureuse Vierge Marie : Salve Regina – solennel, du Ier ton
Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Petrus du VIIème ton.
A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du IIIème ton.
Chant d’action de grâces : Hymne Te decet hymnus – hymne de la liturgie byzantine à matines, vêpres & complies, employée par saint Benoît à la fin du troisième nocturne des dimanches dans l’office monastique (cf. Règle de saint Benoît XI, 10)
Henri de Villiers
15 juillet 2023
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Saint-Eugène, le dimanche 16 juillet 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Vous les reconnaitrez à leurs fruits
Le Seigneur nous recommande d’évaluer aux fruits des œuvres les paroles de flatterie et les apparences de douceur et de n’apprécier personne tel qu’il se dépeint en paroles, mais bien tel qu’il se présente par ses actes ; car la rage du loup se couvre chez plus d’un de la peau du mouton. Les épines ne produisent pas de raisins, ni les chardons des figues, et les arbres mauvais ne donnent pas de bons fruits : le Seigneur nous enseigne par là que la réalité des bonnes œuvres ne consiste pas en de telles apparences, et qu’il faut donc reconnaître chacun à ses fruits. Car ce n’est pas uniquement le zèle en paroles qui obtiendra le Royaume des Cieux et ce n’est pas celui qui dit : “Seigneur, Seigneur” qui en recueillera l’héritage. Homélie de saint Hilaire, évêque, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.
Epître : Romains VI, 19-23 : Car la mort est la solde et le payement du péché ; mais la vie éternelle est une grâce et un don de Dieu, en Jésus-Christ notre Seigneur.
Procession de sortie : Reine de France, priez pour nous – cantique d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse & de Notre-Dame-des-Victoires
IIndes vêpres du VIIème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :
Motet d’exposition : Ave verum, VIème ton – Prose du Très-Saint Sacrement du XIVème siècle, attribuée au pape Innocent VI († 1362)
A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Maria, du Ier ton
Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Petrus du VIIème ton
A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du IIIème ton
Chant d’action de grâces : Adoremus in æternum du VIème ton
Saint-Eugène, le mercredi 12 juillet 2023, Requiem solennel de 19h.
Le Révérend Père Jean-Barnard de Langalerie fut six ans vicaire de Saint-Eugène – Sainte-Cécile, de septembre 2001 à septembre 2007, après l’avoir été à la paroisse voisine de Saint-Louis-d’Antin. Il avait été ordonné prêtre, en des temps difficiles pour l’Eglise, le 21 décembre 1969 par le Son Eminence Giuseppe, cardinal Siri en la chapelle du séminaire diocésain de Gênes. Il était membre de la Fraternité de la très Sainte Vierge Marie, fondée à Gênes par le Révérend Père Theodossios Marie de la Croix.
A la sainte messe :
Procession d’entrée : De profundis
Messe de Requiem
Epître : I Corinthiens XV, 51-57 : Ô mort ! où est ta victoire ? Ô mort ! où est ton aiguillon ?
Séquence : Dies iræ
Evangile : jean V, 25-29 : Car comme le Père a la vie en lui-même, il a aussi donné au Fils d’avoir la vie en lui-même.
Henri de Villiers
8 juillet 2023
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Saint-Eugène, le dimanche 9 juillet 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
La Multiplication des pains
Outre la très belle épître baptismale de saint Paul aux Romains, la liturgie de ce jour nous fait lire le récit de la multiplication des pains dans Marc au chapitre VIII.
C’est après que cette femme qui figurait l’Église, eut été guérie d’un flux de sang ; c’est après que les Apôtres eurent été choisis pour prêcher l’Évangile du royaume de Dieu, que Jésus-Christ distribua l’aliment de la grâce céleste. Et remarquez à qui il le dispense : ce n’est point à ceux qui demeurent oisifs, à ceux qui restent dans la ville, c’est-à-dire à ceux qui s’attardent dans la synagogue ou se complaisent dans les honneurs du siècle ; mais c’est à ceux qui, pour chercher le Christ, pénètrent jusqu’au désert. Ceux qui surmontent toute répugnance, ceux-là sont accueillis par le Christ, c’est avec eux que le Verbe de Dieu s’entretient, non des affaires de ce monde, mais du royaume de Dieu. Et si parmi eux il en est qui soient affligés de quelque infirmité corporelle, il leur accorde d’abord le bienfait de la guérison. Homélie de saint Ambroise, évêque, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.
Evangile : Marc VIII, 1-9 : Alors il commanda au peuple de s’asseoir sur la terre ; il prit les sept pains, et rendant grâces, les rompit, les donna à ses disciples pour les distribuer ; et ils les distribuèrent au peuple.
Henri de Villiers
8 juillet 2023
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Icone miraculeuse de la Mère de Dieu de Tikhvine.Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 9 juillet 2023 du calendrier grégorien – 26 juin 2023 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.
Dimanche du ton IV de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour l’apparition de l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu de Tikhvine (1383).
Le 26 juin 1383, une icône de la Mère de Dieu apparut à quatre reprises dans la région qui va du Lac Ladoga à Novgorod (l’icône flottait dans les airs), la dernière apparition ayant eut lieu à proximité de la ville de Tikhvine (Тихвин, parfois transcrit Tichvine), sur la rive gauche de la rivière Tikhvinskaïa, où l’on bâtit un sanctuaire pour l’abriter.
On l’identifia peu après à une icône qui avait disparu de Constantinople, ville qui l’aurait elle-même reçu de Jérusalem au Vème siècle.
L’église en bois qui avait été édifiée sur le lieu de la dernière apparition brûla à trois reprises mais l’icône demeura à chaque fois intacte. Cette église fut rebâtie en pierre sur ordre de Basile III le Grand, grand prince de Vladimir et de Moscou, de 1507 à 1515. Puis en 1560 fut fondé autour de cette église le monastère de la Dormition de la Mère de Dieu de Tikhvine (Тихвинский Богородичный Успенский монастыр) sur ordre du Tsar Ivan III le Terrible.
En 1613, les armées suédoises pénétrèrent sur le sol russe et s’emparèrent de Novgorod. Les habitants de la région coururent se réfugier au monastère de Tikhvine. Les champs furent dévastés, le bétail dispersé, et le monastère encerclé par l’ennemi protestant. Les moines et les habitants réfugiés se préparaient à affronter un long siège. La Toute-Sainte Vierge apparut une nuit à une femme du nom de Marie, qui avait peu de temps auparavant recouvré la vue devant l’icône : “Dis aux défenseurs que l’ennemi n’entrera pas dans le monastère. Prends mon icône, et faites une procession sur les remparts du monastère !” Les moines agirent selon les paroles de la Reine des cieux, et les Suédois levèrent le camp en effet.
Pendant la guerre contre Napoléon de 1812, et de même lors de la guerre de Crimée de 1855-1856, l’icône fut empruntée au monastère pour soutenir le moral des troupes russes.
Procession avec l’icône de Tikhvine en 1812.
De nombreux miracles sont signalés autour de cette icône, ou bien de ses nombreuses copies diffusées un peu partout en Russie. Parmi les plus connus, la guérison miraculeuse au XIXème d’une jeune protestantes de Saint-Pétersbourg nommée Catherine Levestam, qui ne pouvait plus marcher. La Mère de Dieu lui était apparue dans son sommeil en lui disant : “Va à la cathédrale Saint-Isaac. Là se trouve une copie de mon icône de Tikhvine. Si tu la vénères, tu seras guérie”. Les paroles étaient si convaincantes que Catherine, toute protestante qu’elle était, fit le trajet transportée en calèche, fut portée dans l’église, et, dès qu’elle aperçut l’icône de la Mère de Dieu, s’écria : “C’est elle !” On la déposa sur le sol et, quand elle put tenir debout sans aide, elle s’approcha de l’icône et l’embrassa. La guérison fut instantanée.
Icône de la Mère de Dieu de Tikhvine avec son riza (revêtement précieux).
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville de Tikhvine fut prise le 8 novembre 1941 par le 39ème Corps blindé allemand, afin de couper le ravitaillement de Léningrad. La ville fut rapidement libérée par l’Armée rouge le 9 décembre 1941, mais durant leur courte occupation, les Nazis avaient pillé le monastère de Tikhvine, emportant entre autres l’icône miraculeuse, qui avait pourtant échappée aux spoliations des objets d’art religieux par les Soviétiques dans les années 1920.
Les Nazis firent passer l’icône à Pskov puis à Riga en Lettonie. Lorsqu’ils évacuèrent la ville en 1944, l’icône put être récupérée et miraculeusement sauvée par Mgr Jean Garklavs, évêque orthodoxe de Riga. Avec sa mère, son fils adoptif Serge et un petit groupes de prêtres orthodoxe lettons, Mgr Jean choisit de prendre la fuite devant l’avancée des troupes communistes, en emportant avec lui la précieuse icône. Ils parvinrent en Bavière où l’évêque contribua à l’organisation de paroisses orthodoxe, avant d’émigrer en 1949 aux Etats-Unis et d’intégrer la Métropole orthodoxe américaine (actuelle Eglise orthodoxe d’Amérique), étant nommé évêque de Détroit et Cleveland en 1949, puis archevêque de Chicago-Minneapolis en 1957. L’icône miraculeuse de Tikhvine fut alors vénérée dans la cathédrale de la Sainte-Trinité de Chicago, y demeurant sous la protection de l’archevêque Jean jusqu’à sa mort en 1982, puis de son fils adoptif le prêtre Serge Garklavs, à condition qu’il la restitue au monastère de Tikhvine si celui-ci devait un jour reprendre vie.
Avec la fin du Communisme en Russie, ce monastère fut bien heureusement rendu à l’Eglise russe en 1995, la vie monastique y refleurissant peu après. Accomplissant le vœu de son père adoptif, le prêtre Serge Garklavs proposa en 2003 le retour de l’image sainte, qui fut accompli triomphalement en 2004, déplaçant des foules gigantesques sur son trajet, tant à Moscou qu’à Saint-Pétersbourg. L’icône retrouva la place que la Mère de Dieu lui avait assignée en 1383 le 8 juillet 2004, veille de la fête liturgique de Notre-Dame de Tikhvine.
Monastère de la Dormition de la Mère de Dieu de Tikhvine
L’icône de la Mère de Dieu de Tikhvine appartient au type Hodighitria (οδηγεώ : je conduis, je guide). Dans ce type iconographique, la Mère de Dieu montre son Fils avec sa main droite, guidant par là même les hommes vers Dieu et vers le salut éternel ; l’Enfant-Jésus, lui, bénit le geste de sa Mère avec sa main droite. La particularité du type iconographique de Tikhvine réside dans un petit détail : les jambes de l’Enfant-Christ sont croisées, avec la plante de l’un de ses pieds tournée vers celui qui contemple l’icône.
Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de la Mère de Dieu. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de la Mère de Dieu. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de la Mère de Dieu.
A la divine liturgie
Tropaires des Béatitudes :Six tropaires du dimanche, ton 4, et quatre tropaires de la IIIème ode du canon de la Mère de Dieu :
1. A cause de l’arbre défendu * Adam fut exilé du Paradis, mais par l’arbre de la croix le Larron y entra ; * car l’un, goûtant de son fruit, méprisa le commandement du Créateur, * l’autre, partageant ta crucifixion, confessa ta divinité : ** Souviens-toi de moi dans ton royaume.
2. Seigneur exalté sur la Croix, * tu as brisé la puissance de la mort, * effaçant la cédule écrite contre nous ; * accorde-nous la repentance du Larron * et donne à tes fidèles serviteurs, ô Christ notre Dieu, * de te crier comme lui : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
3. D’un coup de lance, sur la croix * tu as déchiré la cédule écrite contre nous ; * et, compté parmi les morts, tu as enchaîné le prince de l’Enfer, * délivrant tous les hommes des liens de la mort * par ta Résurrection, dont la lumière a brillé sur nous ; * Seigneur ami des hommes, nous te crions : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
4. Crucifié & ressuscité du tombeau, * Dieu tout-puissant, le troisième jour, * avec toi, seul Immortel, tu ressuscitas le premier homme, Adam ; * donne-moi, Seigneur, de prendre aussi la voie du repentir * afin que, de tout mon cœur * & dans l’ardeur de ma foi, je te crie : ** Souviens-toi de moi, Sauveur, en ton royaume.
5. Pour nous l’Impassible devient homme de douleur * et sur la croix se laisse clouer, * afin de nous ressusciter avec lui ; * aussi nous glorifions avec la Croix * les Souffrances & la sainte Résurrection * par lesquelles nous fûmes rénovés, * obtenant le salut en criant : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
6. Ressuscité d’entre les morts * et dépouillant l’empire de la Mort, * il apparut aux Myrrophores, leur annonçant la joie ; * et nous fidèles, prions-le * d’épargner à nos âmes la corruption, * lui répétant sans cesse la parole du bon Larron : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 4 : Ayant appris de l’Ange la prédication lumineuse de la Résurrection, * et le terme de l’ancestrale condamnation, * les femmes disciples du Seigneur * dirent, pleine de fierté, aux apôtres : * “Renversée est la mort ! * Le Christ Dieu est ressuscité, ** donnant au monde sa grande miséricorde !”
2. Tropaire de la Mère de Dieu, ton 4 : En ce jour comme un soleil resplendissant a brillé pour nous dans les airs, * Notre Dame, ton icône toute-digne de vénération, * illuminant de ta rayonnante miséricorde le monde entier ; * et, la grande Russie, * comme un don de Dieu, l’ayant reçue d’en haut avec piété, * te glorifie, Mère de Dieu, Souveraine de l’Univers, * & magnifie avec joie notre Dieu, le Christ, né de toi ; ô Dame & Reine Mère de Dieu, prie-le * de garder toute ville et contrée chrétienne * à l’abri de toutes les incursions ennemies* et de sauver les fidèles se prosternant devant Lui et devant ton image sacrée, ** ô Vierge inépousée.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du dimanche, ton 4 : Mon Sauveur & mon libérateur * a ressuscité tous les mortels, * les arrachant par sa force divine aux chaînes du tombeau ; * il a brisé les portes de l’Enfer ** et en maître souverain il est ressuscité le troisième jour.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de la Mère de Dieu, ton 8 : Tous ensemble accourons vers la Vierge Mère de Dieu et Reine * rendant grâces au Christ Dieu * et de tout cœur devant l’icône miraculeuse * prosternons-nous et crions vers elle : O Marie notre Dame ! * toi qui as visité miraculeusement ce pays par l’apparition de ta vénérable icône, * garde en paix l’ensemble des Chrétiens, * fais qu’ils héritent l’éternelle vie. ** Nous te chantons avec foi : réjouis-toi, ô Vierge, salut du monde !
Prokimen Du dimanche, ton 4 : ℟. Que tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Toutes, avec sagesse tu les fis (Psaume 103, 24). ℣. Bénis le Seigneur, mon âme ! Seigneur, mon Dieu, tu es si grand ! (Psaume 103, 1). De la Mère de Dieu, ton 3 : ℟. Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur (Luc 1, 46).
Epîtres Du dimanche :Romains (§ 103) X, 1-10. Si vous confessez de bouche que Jésus est le Seigneur, et si vous croyez de cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, vous serez sauvé. De la Mère de Dieu :Philippiens (§ 240) II, 5-11. Mais il s’est anéanti lui-même en prenant la forme et la nature de serviteur, en se rendant semblable aux hommes, et étant reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui au dehors.
Alleluia Du dimanche, ton 4 : ℣. Va, chevauche pour la cause de la vérité, de la piété & de la justice (Psaume 44, 5). ℣. Tu aimes la justice, tu hais l’impiété (Psaume 44, 8). De la Mère de Dieu, ton 8 : ℣. Ecoute, ma fille, regarde et tends l’oreille (Psaume 44, 11).
Evangile Du dimanche :Matthieu (§ 28) VIII, 28 à IX, 1. Deux possédés qui étaient si furieux que personne n’osait passer par ce chemin-là, sortirent des sépulcres, et vinrent au-devant de lui ; ils se mirent en même temps à crier, et à lui dire : Jésus, fils de Dieu ! qu’y a-t-il entre vous et nous ? De la Mère de Dieu :Luc (§ 54) X, 38-42; XI, 27-28. Jésus lui dit : Mais plutôt heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la pratiquent !
Verset de communion Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1). De la Mère de Dieu : J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur (Psaume 115, 13). Alleluia, alleluia, alleluia.
Henri de Villiers
1 juillet 2023
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Saint-Eugène, le dimanche 2 juillet 2023, grand’messe de 11h, célébrée par M. l’Abbé Saphy, ibp, nouvellement ordonné, suivi du Te Deum d’actions de grâces et de la bénédiction du nouveau prêtre. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.
Mémoires du Vème dimanche après la Pentecôte et de la fête de la Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie.
Sans doute, frères bien-aimés, le reste du monde prend part à toutes nos solennités saintes ; et la piété d’une même foi demande qu’on célèbre en tous lieux, avec une joie commune, ce qui s’est accompli pour le salut de tous. Néanmoins la fête d’aujourd’hui, en plus de ce respect qui lui est acquis par toute la terre, doit être en notre Ville le sujet d’une vénération spéciale, accompagnée d’une particulière allégresse : de sorte que là où les deux principaux Apôtres sont morts si glorieusement, il y ait, au jour de leur martyre, une plus grande explosion de joie. Car ce sont là, ô Rome, les deux héros qui ont fait resplendir à tes yeux l’Évangile du Christ ; et c’est par eux que toi, qui étais maîtresse d’erreur, tu es devenue disciple de la vérité. Sermon de saint Léon, pape, IVème leçon des vigiles nocturnes de cette fête, au second nocturne.
Pendant les encensements de l’offertoire : Magnificat H. 72 de Marc-Antoine Charpentier
Sanctus : de la Messe H.11 Assumpta est Maria (la “Messe Rouge”) de Marc-Antoine Charpentier
Benedictus : de la Messe H.11 Assumpta est Maria (la “Messe Rouge”) de Marc-Antoine Charpentier
Agnus Dei : de la Messe H.11 Assumpta est Maria (la “Messe Rouge”) de Marc-Antoine Charpentier
Pendant la communion : Tantum ergo sacramentum – texte de Saint Thomas d’Aquin – musique de Michel-Richard de Lalande (1657 † 1726), maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV – traduction versifiée du XVIIIème siècle
IIndes vêpres de la solennité des saints Apôtres Pierre & Paul & mémoires du Vème dimanche après la Pentecôte et de la fête de la Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie. Au salut du Très-Saint Sacrement :
Chant d’action de grâces : Antienne In omnem terram & Psaume 116 – Laudate Dominum omnes gentes – plain-chant parisien (antiphonaire de Notre-Dame de Paris du XIIIème siècle
Henri de Villiers
1 juillet 2023
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Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 2 juillet 2023 du calendrier grégorien – 19 juin 2023 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.
Dimanche du ton III de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour le saint Apôtre Jude, frère du Seigneur.
Saint Jérôme avait surnommé cet Apôtre le Trinome, car en effet il est connu dans les Ecritures sous trois noms différents, ou plutôt sous son nom et deux surnoms qui lui ont été d’autant plus volontiers donnés qu’il fallait absolument le distinguer de l’autre apôtre de ce nom, Judas l’Iscariote.
Judas (Ἰούδας), francisé plus volontiers en Jude, est le prénom de notre Apôtre. Il est désigné souvent dans l’Ecriture comme “Jude de Jacques”, sans que l’on sache si cela signifie qu’il est fils ou bien frère d’un Jacques. Néanmoins, en raison du premier verset de l’Epître de Jude, où l’auteur s’identifie par son frère, on interprète cette expression plus volontiers comme “Jude, frère de Jacques” :
Luc VI, [15]-16 : “Jacques d’Alphée ; Simon le Cananéen ; Judas de Jacques ; et Judas Iscariote, qui fut celui qui le trahit.”
Actes I, 13 : “Et étant entrés, ils montèrent à une chambre haute, où demeuraient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe, Thomas, Barthélemy, Matthieu ; Jacques d’Alphée ; Simon le Zélote ; et Jude de Jacques.”
Jude 1 : “Jude, serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques : à ceux que Dieu le Père a aimés, et que Jésus-Christ a conservés en les appelant.”
Thaddée (Θαδδαιος), est l’un de ses surnoms et constitue vraisemblablement une hellénisation du surnom araméen Addaï.
Marc III, 18 : “André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas ; Jacques, fils d’Alphée ; Thaddée ; Simon le Cananéen”.
Lebbée (Λεββαιος), qui est peut-être une variante de Lévy, apparait parfois dans certains manuscrits.
Matthieu X, 3 : “Jacques de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu le publicain ; Jacques d’Alphée, et Lebbée surnommé Thaddée” (certains manuscrits n’indiquent ici que Thaddée seul).
De plus certains manuscrits latins ajoutent dans les listes des Douze Apôtres le qualificatif de Zélote également à Jude, comme à Simon. Ce qualificatif se retrouve aussi chez saint Jérôme, dans le décret du Pape Gélase sur le canon biblique, ainsi que dans certains manuscrits grecs des Constitutions Apostoliques (IVème s.). Les Zélotes étaient alors un courant du Judaïsme palestinien refusant la moindre compromission avec le pouvoir impérial romain.
Cette abondance de noms et surnoms provient de l’impérieuse nécessité de distinguer les deux Judas qui sont dans la liste des Douze Apôtres du Christ. C’est ainsi que saint Jean se sent obligé de préciser : “Judas, non pas l’Iscariote, lui dit : Seigneur ! d’où vient que vous vous découvrirez vous-même à nous, et non pas au monde ?” (Jean XIV, 22)
Il est significatif que Jude soit toujours nommé dans les listes apostoliques en même temps que Simon et Jacques d’Alphée, car ils étaient manifestement frères, avec Joseph (ou Joset), ayant des sœurs dont les noms ne nous sont pas parvenus. Ils étaient en effet les cousins de Jésus, désignés, à la manière sémite, sous le nom de frères et sœurs de Jésus : “N’est-ce pas là ce charpentier, ce fils de Marie, frère de Jacques, de Joseph, de Jude et de Simon ? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? Et ils se scandalisaient à son sujet.” (Marc VI, 3). On sait que leur mère s’appelait Marie, que cette Marie mère de Jacques le Mineur & de Joseph (dénommée Marie Jacobé par la tradition provençale) était l’une des femmes ayant assisté à la Crucifixion (et aussi parmi les premières témoins de la Résurrection) dans les Evangiles de Matthieu, de Marc & de Luc (“entre lesquelles étaient Marie-Magdeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.” Matthieu XXV, 56 – “Il y avait aussi là des femmes qui regardaient de loin, entre lesquelles étaient Marie-Magdeleine, Marie, mère de Jacques le mineur et de Joseph, et Salomé.” Marc XV, 40 – “Cependant Marie-Magdeleine, et Marie de Joseph, regardaient où on le mettait.” Marc XV, 47 – “Lorsque le sabbat fut passé, Marie-Magdeleine, et Marie de Jacques, et Salomé, achetèrent des parfums pour venir embaumer Jésus.” Marc XVI, 1 – “Celles qui firent ce rapport aux apôtres, étaient Marie-Magdeleine, Jeanne, et Marie de Jacques, et les autres qui étaient avec elles.” Luc XXIV, 10), tandis que l’Evangile de Jean la désigne dans les mêmes scènes comme Marie de Cléophas (“Cependant la mère de Jésus, et la sœur de sa mère, Marie de Cléophas, et Marie-Magdeleine, se tenaient auprès de sa croix.” Jean XIX, 25). Avec la tradition la plus ancienne, il faut donc admettre que Alphée et Clopas (ou Cléophas) ne forment qu’un individu. C’est en effet ce que rapporte un des Pères Apostoliques, de la génération qui suivit immédiatement les Apôtres, saint Papias d’Hiérapolis (c. 60-130) : “Marie la femme de Cléophas ou Alphée, qui était la mère de Jacques l’évêque et apôtre, et de Simon et Thaddée, et de Joseph”. Outre cette parenté avec le Christ rapportée par saint Jean l’Evangéliste (Marie de Cléophas est sœur de la Vierge Marie), la tradition ancienne rapporte une seconde parenté de Jacques, Jude, Simon et Joseph avec le Christ, puisque Cléophas serait frère de saint Joseph au témoignage d’Hégésippe (né vers 115 à Jérusalem et mort en 180), cité par Eusèbe de Césarée : “Tous, d’une seule pensée, décidèrent que Siméon, fils de Clopas, qui est mentionné dans le livre de l’Évangile, était digne du siège de cette Église : il était, dit-on, cousin du Sauveur. Hégésippe raconte en effet que Clopas était le frère de Joseph” (Eusèbe de Césarée Hist. eccl. 3, 11). Du reste, si saint Jean appelle Marie de Clopas sœur de la Mère de Jésus, il semble bien qu’il faille entendre ici qu’elle était sa belle-sœur par alliance (il est peu probable que deux sœurs réelles portassent le même nom). Par ailleurs, aux dires de saint Hippolyte de Rome (IIIème siècle), le vrai prénom de Cléophas serait Jude (comme son fils).
Après la Pentecôte, lorsque les disciples durent remplacer Judas Iscariote parmi les Douze, l’un des deux candidats fut Joseph Barsabas dit le Juste, que la tradition a toujours identifié avec Joseph frère de Jésus (“Alors ils en présentèrent deux : Joseph, appelé Barsabas, surnommé le Juste ; et Matthias.” Actes I, 23). Plus loin, les Actes des Apôtres évoquent l’action d’un Jude Barsabas (“Alors il fut résolu par les apôtres et les prêtres, avec toute l’Église, de choisir quelques-uns d’entre eux pour les envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabe : Jude, surnommé Barsabas, et Silas, qui étaient des principaux entre les frères” Actes XV, 22 – “Nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous feront entendre les mêmes choses de vive voix.” Actes XV, 27 – “Jude et Silas étant eux-mêmes prophètes, consolèrent et fortifièrent aussi les frères par plusieurs discours.” Actes XV, 32 – “Silas néanmoins jugea à propos de demeurer à Antioche, et Jude retourna seul à Jérusalem.” Actes XV, 34). L’identité des deux noms conduit à penser qu’ils étaient frères. Aussi Jude Barsabas est identifié par la Tradition comme le frère du Seigneur et apôtre Thaddée, compagnon temporaire de saint Paul dans l’évangélisation, comme le rappelle le premier Kondakion de l’office byzantin de saint Jude (notons que saint Jacques le Mineur est aussi appelé “le Juste”).
Saint Jude, frère du Seigneur, nous a laissé une des épitres catholiques du Nouveau Testament. Assez courte (elle ne comporte que 25 versets), elle n’est pas adressée à une Eglise particulière, de même que les autres épîtres que l’on qualifie de “catholiques” (“universelles”) pour cette raison.
Selon la tradition, après la Pentecôte, l’Apôtre Jude commença par évangéliser la Judée, la Galilée, la Samarie et l’Idumée, puis par la suite l’Arabie des Nabatéens et la Syrie.
Nous savons par ailleurs qu’au cours du Ier siècle de notre ère, la foi véritable fut apportée à Edesse, avec le Mandylion, par Thaddée (Addaï), qui parvint à la conversion du roi Agbar V et de son peuple, faisant ainsi de l’Osrhoène le premier royaume chrétien de l’histoire. Le Mandylion désigne le portrait acheiropoïète (αχειροποίητα) du Christ apporté à Agbar par saint Thaddée et qui obtint la guérison du roi. Il est vraisemblable qu’il s’agissait du Saint Suaire de Turin plié de façon à ne laisser apparaître que le visage du Christ.Saint Hippolyte de Rome & saint Dorothée de Gaza (IIIème s.) et surtout Eusèbe de Césarée (IVème s.) qui avait pu accéder aux archives syriaques du royaume d’Edesse, indiquent que ce Thaddée faisait partie des 70 Disciples du Christ, ce qui entraîna beaucoup de commentateurs ultérieurs à le distinguer de l’Apôtre Jude Thaddée. Pour saint Jérôme en revanche, il s’agit bien du même personnage, qui comme les autres frères du Seigneur, sont systématiquement comptés dans les listes anciennes des 70 Disciples (en dépit du fait que Jacques le Mineur, Simon et Jude étaient aussi comptés parmi les Douze). Il semble bien que la conversion de la Mésopotamie ait été conduite par Thaddée et Thomas, assistés par saint Mari (successeur de saint Thomas sur le siège de Séleucie-Ctésiphon) et saint Aggaï (successeur de saint Thaddée sur le siège d’Edesse). L’Eglise née de cette évangélisation de la Mésopotamie (actuelles Eglises Assyriennes de l’Orient et Eglise Chaldéenne catholique) utilise jusqu’aujourd’hui pour la célébration du saint sacrifice l’anaphore (ou canon) des saints Addaï (Thaddée) et Mari. Les formulations très archaïques de ce texte vénérable peuvent bien remonter pour la partie la plus ancienne (facilement identifiable) au moins au IInd siècle de notre ère.
Monastère arménien Saint-Thaddée – Iran.D’Edesse, saint Thaddée évangélisa l’Adiabène, alors gouvernée à Arbèles (l’actuelle Erbil au Kurdistan irakien) par le roi Izatès II qui était converti au Judaïsme. Puis il passa en Arménie, alors gouvernée par le roi Sanatruk Ier qui était le neveu d’Agbar V d’Edesse. Il convertit Sandukht, la fille du roi, avant d’être martyrisé en même temps que cette princesse et 3500 des premiers chrétiens dans la ville de Maku (Nord de l’Iran actuel) où s’élève un monastère arménien sur le lieu de son martyre.
Le saint Apôtre Jude avait été marié et sa descendance existait encore à la fin du Ier siècle. Ses petits fils furent en effet convoqués à Rome par l’empereur Domitien lui-même, en leur qualité de plus proches parents de Jésus, car l’empereur (qui régna de 81 à 96) était inquiet de l’émergence de la royauté du Christ que proclamaient les premiers chrétiens. Ayant constaté qu’il ne s’agissait que d’humbles Palestiniens sans fortune, rassuré, il les renvoya. Voici le passage d’Eusèbe dans son Histoire Ecclésiastique, Livre III, chapitres 19 & 20, qui relate cet épisode :
Le même Domitien ordonna de détruire tous les Juifs qui étaient de la race de David : une ancienne tradition raconte que des hérétiques dénoncèrent les descendants de Jude, qui était, selon la chair, frère du Sauveur, comme appartenant à la race de David et parents du Christ lui-même. C’est ce que montre Hégésippe quand il s’exprime en ces termes :
“II y avait encore de la race du Sauveur les petits-fils de Jude qui lui-même était appelé son frère selon la chair : on les dénonça comme descendants de David. L’avocatus les amena à Domitien ; celui-ci craignait la venue du Christ, comme Hérode. L’empereur leur demanda s’ils étaient de la race de David ; ils l’avouèrent ; il s’enquit alors de leurs biens et de leur fortune : ils dirent qu’ils ne possédaient ensemble l’un et l’autre que neuf mille deniers, dont chacun avait la moitié; ils ajoutèrent qu’ils n’avaient pas cette somme en numéraire, mais qu’elle était l’évaluation d’une terre de trente-neuf plèthres, pour laquelle ils payaient l’impôt et qu’ils cultivaient pour vivre. Puis ils montrèrent leurs mains et, comme preuve qu’ils travaillaient eux-mêmes, ils alléguèrent la rudesse de leurs membres, et les durillons incrustés dans leurs propres mains, indice certain d’un labeur continu. Interrogés sur le Christ et son royaume, sur la nature de sa royauté, sur le lieu et l’époque de son apparition, ils firent cette réponse, que le règne du Christ n’était ni du monde ni de la terre, mais céleste et angélique, qu’il se réaliserait à la fin des temps, quand le Christ venant dans sa gloire jugerait les vivants et les morts et rendrait à chacun selon ses œuvres. Domitien ne vit rien là qui fût contre eux ; il les dédaigna comme des gens simples, les renvoya libres et un édit fit cesser la persécution contre l’Eglise. Une fois délivrés, ils dirigèrent les églises, à la fois comme martyrs et parents du Seigneur, et vécurent après la paix jusqu’au temps de Trajan. Tel est le récit d’Hégésippe.
On connait le nom de l’un des arrières-petits-fils de saint Jude Thaddée, appelé Jude Kyriakos (“Jude du Seigneur”) ou Jude de Jérusalem, qui fut évêque de Jérusalem. Ce siège semble être resté dans la famille du Christ, puisqu’il avait été d’abord occupé par son arrière-grand oncle l’Apôtre saint Jacques le Mineur, dit Le Juste, frère du Seigneur, puis par son autre arrière-grand-oncle l’Apôtre saint Simon, puis en troisième lieu par le saint Juste, fils de saint Jacques le Mineur. Jude Kyriakos fut le dernier évêque judéo-chrétien de Jérusalem : après la révolte de Bar Kochba en 132-135, la ville fut en effet rasée par Hadrien et interdite aux Juifs, qui toutes tendances confondues furent expulsés ; le métropolite de Césarée nomma Marc comme premier évêque grec d’Ælia Capitolina, nouveau nom de Jérusalem.
Par les prières de ton saint Apôtre Jude, Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de nous.
Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche, ton 3. Gloire au Père. Tropaire de l’Apôtre. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche, ton 3. Gloire au Père. Tropaire de l’Apôtre. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de l’Apôtre.
Tropaires des Béatitudes :six tropaires du dimanche, ton 3, & 4 tropaires de la IIIème ode du canon de l’Apôtre, œuvre de saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe, métropolite de Nicée (c. 778 † 845) :
1. Adam, notre premier père, ayant transgressé ton commandement, * ô Christ, tu l’as chassé du Paradis ; * mais, compatissant, tu fis entrer le bon Larron * te confessant sur la croix et criant : * Souviens-toi de moi, Sauveur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Pour notre faute, tu nous condamnas * à la malédiction de la mort, Seigneur source-de-vie ; * mais, souffrant dans ton corps, Maître sans péché, * tu fis revivre les morts qui s’écrièrent : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
3. Ressuscité d’entre les morts, tu nous sauvas de nos passions, * Seigneur, par ta sainte Résurrection ; * et, Sauveur, tu as détruit toute la puissance de la mort ; * c’est pourquoi nous, les fidèles, te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
4. Par ta sépulture de trois jours tu éveillas, * Dieu, les morts qu’aux Enfers tu vivifias ; * et, dans ta bonté, tu fus la source de l’immortelle vie * pour nous tous, fidèles, qui sans cesse te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
5. Aux Myrophores tu apparus d’abord, * Sauveur ressuscité d’entre les morts, * leur criant : Réjouissez-vous ! * et par elles, ô Christ, tu révèles ton éveil à tes amis ; * aussi te crions-nous : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
6. Sur la montagne Moïse, étendant les bras, préfigurait la croix et triomphait d’Amalec ; * nous-mêmes, nous la prenons pour combattre les démons * et tous ensemble avec foi te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
7. Les Disciples du Christ ont vu leur majesté * au-dessus de toute magnificence s’élever, * puisqu’ils en furent les amis, * les compatriotes, les intimes, les compagnons ** et qu’ils révélèrent ses mystères divins.
8. Jude, tes frères te loueront, * comme frère te retenant * du Verbe qui est apparu dans la chair, * du Fils coéternel qui avant les siècles a brillé, ** comme soleil, du Père éternel.
9. Mortifiant tes membres terrestres, tu demeuras, * Bienheureux, avec le Christ, la vie de l’univers, * et, par tout le monde habité, * de la vivifiante Vie tu fus l’annonciateur ** en prononçant les paroles de vie.
10. Plus que toutes, tu fus comblée de grâce, * Vierge pure, et surpassas * tout être en sainteté, * t’élevant au-dessus des puissances célestes, ** toi qui es la Mère de Dieu.
A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 3 : Que les Célestes soient en liesse ! * Que les terrestres se réjouissent ! * Car le Seigneur a établi son Règne par son bras, * terrassant la mort par la mort, * Lui le Premier-Né d’entre les morts. * Il nous libère du ventre de l’enfer, ** et offre au monde la grande miséricorde.
2. Tropaire de l’Apôtre, ton 1 : Te sachant de la famille du Christ, ô Jude, * et son Martyr inébranlable, * nous te célébrons saintement, * toi qui as détruit l’erreur et préservé la foi ; * aussi célébrant ce jour ta très sainte mémoire, ** nous recevons par tes prières la rémission des péchés.
3. Kondakion de l’Apôtre, ton 2 : Compagnon d’évangélisation de Paul, ô Apôtre, * avec lui, tu nous as annoncé la proclamation de la grâce divine, * ô bienheureux apôtre Jude qui nous enseignes les mystères. * Par conséquent, nous te crions : * Prie sans cesse pour nous tous.
4. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
5. Autre kondakion de l’Apôtre, ton 2 : Tu as été élu pour être un ferme disciple * et une colonne inébranlable de l’Église du Christ, * tu as enseigné la parole du Christ aux nations * afin qu’elles croient en un Dieu unique ; * glorifié par lui, tu as reçu le don des guérisons ** pour soigner les infirmités de ceux qui accourent vers toi.
6. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
7. Kondakion du dimanche, ton 3 : Du tombeau tu es ressuscité * en ce jour, ô Dieu de miséricorde, * nous arrachant aux portes de la mort ; * en ce jour Adam tressaille d’allégresse et Eve danse de joie, * et tous ensemble les Patriarches & les Prophètes chantent inlassablement ** la force & la puissance de ta divinité.
Prokimen Du dimanche, ton 3 : ℟. Sonnez pour notre Dieu, sonnez ; * sonnez pour notre Roi, sonnez ! (Psaume 46, 7). ℣. Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! (Psaume 46, 2). De l’Apôtre, ton 8 : ℟. Par toute la terre a retenti leur message, & leur parole jusqu’aux limites du monde (Psaume 18, 5).
Epîtres Du dimanche :Romains (§ 93) VI, 18-23. Car la mort est la solde et le payement du péché ; mais la vie éternelle est une grâce et un don de Dieu, en Jésus-Christ notre Seigneur. De l’Apôtre :Jude (§ 77) I, 1-10. Jude, serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques : à ceux que Dieu le Père a aimés, et que Jésus-Christ a conservés en les appelant.
Alleluia Du dimanche, ton 3 : ℣. En toi, Seigneur, j’ai mon abris ; sur moi pas de honte à jamais (Psaume 30, 2). ℣. Sois pour moi un Dieu qui me défend, un lieu fort qui me sauve (Psaume 30, 3.) De l’Apôtre, ton 1 : ℣. Les cieux rendent grâce pour tes merveilles, Seigneur, pour ta fidélité, dans l’assemblée des saints (Psaume 88, 6).
Evangiles Du dimanche :Matthieu (§ 25) VIII, 5-13. Mais le centenier lui répondit : Seigneur ! je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison ; mais dites seulement une parole, et mon serviteur sera guéri. De l’Apôtre :Jean (§ 48) XIV, 21-24. Judas, non pas l’Iscariote, lui dit : Seigneur ! d’où vient que vous vous découvrirez vous-même à nous, et non pas au monde ?
Verset de communion Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1). De l’Apôtre : Par toute la terre a retenti leur message, & leur parole jusqu’aux limites du monde (Psaume 18, 5). Alléluia, alléluia, alléluia.