Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Mois de mai – Livre d’heures de Marie Manuel de Mello – XVIème siècle

En ce premier jour du beau mois de mai, nous vous présentons les deux pages consacrées à ce mois dans le calendrier par lequel s’ouvre ce beau livre d’heures du XVIème siècle, peint et réalisé en France, commande de François Manuel de Mello pour sa sœur Marie.

C’est une tradition constante des bréviaires depuis le Moyen-Age, tradition ultérieurement reprise par leur version allégée pour les laïcs que sont ces livres de prières connus sous le nom de livres d’heures, de commencer l’ouvrage par un calendrier qui présente en particulier la liste des saints célébrés chaque jour de chaque mois. D’un diocèse à l’autre, ce sanctoral présentait des variantes, ce qui permet en général de localiser la provenance du livre de façon assez fiable. Le calendrier de ce livre d’heures fait plutôt pencher pour une provenance au Sud de la France.

Voici le sanctoral présenté pour les 31 jours de mai dans le livre d’heures de Marie de Mello, nous présenterons succinctement chacun des saints mentionnés :

Première partie du mois de mai

Mois de mai - Livre d'Heures de Marie Manuel de Mello - 1ère partie.
Calendrier de mai – Livre d’Heures de Marie Manuel de Mello – 1ère partie.
  • 1er mai : saints Philippe et Jacques le Mineur, Apôtres.
    Cette fête est universelle en Occident à cette date jusqu’en 1955 où Pie XII tente de christianiser la fête du travail en instituant une fête de saint Joseph ouvrier. La fête remonte à la dédicace à Rome de la basilique des Saint-Apôtres le 1er mai 570 par Jean III (561-574), que l’on célébra en y déposant les reliques de Philippe et de Jacques le Mineur.
  • 2 mai : saint Sigismond, roi des Burgondes au VIème siècle – saint Athanase, archevêque d’Alexandrie au IVème siècle, père et docteur de l’église.
    Saint Sigismond est mort décapité le 1er mai 524. Empêchée par la fête plus ancienne de saint Philippe et saint Jacques, sa fête est traditionnelle au 2 mai. La fête de saint Athanase apparaît dans le nord de la France vers le milieu du XIIème siècle mais elle ne fut pas reçue à Rome avant le XVIème siècle.
  • 3 mai : invention de la Sainte Croix par l’impératrice sainte Hélène.
    La fête célèbre la découverte (sens premier du mot “Invention”) le 3 mai 326 par l’impératrice à la suite de fouilles effectuées à Jérusalem.
  • 4 mai : saint Monique, mère de saint Augustin.
    La mère de saint Augustin, qui par la constance de ses prières obtint la conversion de son fils, mourrut à Ostie en 387. Les Ermites de St Augustin fêtaient la Conversion de leur saint patron le 5 mai, d’où le choix du 4 mai pour en fêter celle qui en fut l’instrument. La fête se développa au XVème</sup siècle et finit par être inscrite au calendrier romain par le pape saint Pie V en 1568.
  • 5 mai : saint Gothard, évêque et confesseur.
    Mort le 5 mai 1038, cet évêque qui fut un propagateur de la réforme clunisienne, fut aussi le premier saint bavarois.
  • 6 mai : saint Jean devant la Porte Latine.
    Cette fête commémore le supplice de l’huile bouillante que subit l’Apôtre saint Jean, rapporté par Tertullien. Elle rappelle sans doute la date de la dédicace de la basilique romaine de Saint-Jean-Porte-Latine au début du VIème siècle.
  • 7 mai : saint Clet, pape et martyr.
    Clet ou Anaclet, fut le troisième pape, à la suite de saint Pierre et de saint Lin. Il mourut martyr lors de la persécution de Domitien.
  • 8 mai : Apparition de saint Michel Archange.
    Cette fête célèbre l’apparition de l’Archange saint Michel au Mont-Gargan en Italie au Vème siècle et la dédicace de la basilique magnifique qui y fut édifiée.
  • 9 mai : saint Grégoire le Théologien, évêque.
    Saint Grégoire de Nazianze, l’un des trois Pères cappadociens, est mort en 379-380. Très célèbre en Orient, sa fête ne fait que commencer à se répandre à cette date du 9 mai en Occident, à partir du XVIème siècle.
  • 10 mai : saints Gordien et Epimaque, martyrs.
    Ces martyrs romains furent inhumés sur la via Latina dans le cimetière qui portait leur nom. Ils sont mentionnés dès le Martyrologe hiéronymien (IVème siècle. Depuis leur fête est constante dans les livres liturgiques occidentaux.
  • 11 mai : saint Mamert, évêque et confesseur.
    Cet archevêque de la ville de Vienne (en Gaule), mort en 475, créa la procession des Rogations ou Litanies mineures qui se tient au cours des trois jours qui précèdent l’Ascension. Sa fête a toujours été célébrée le 11 mai depuis les plus anciens martyrologes. Il est l’un des trois saints de glace, avec saint Pancrace et saint Servais.
  • 12 mai : saints Nérée, Achille et Pancrace, martyrs.
    A l’origine à Rome existaient deux fêtes distinctes, celle des saint Nérée et Achille d’une part, celle de saint Pancrace de l’autre, toutes les deux célébrées le même jour (saint Grégoire le Grand a prêché pour les deux fêtes). L’unification des deux fêtes en une ne s’accomplit qu’avec le Missel de la Curie Romaine au XIIIème siècle. Clément VIII y ajouta en 1597 la sainte Vierge Domitille dont Nérée et Achille furent les chambellans. Elle n’est pas encore mentionnée par notre livre d’heures.
  • 13 mai : sainte Théodora, vierge & saint Mucius, martyr.
    Ces deux saints sont assez rarement célébrés. Mucius fut un prêtre martyrisé à Byzance lors de la persécution de Dioclétien au IVème siècle. Sainte Théodora est ici probablement la vierge qui souffrit sa passion à Alexandrie, également lors de la persécution de Dioclétien. Elle est normalement fêté le 28 avril.
  • 14 mai : saint Boniface, martyr.
    Ce martyr de Tarse en Cilicie lors de la persécution de Dioclétien est honoré à Rome depuis le VIIème siècle par une église qui lui est dédiée, édifiée sur l’Aventin.
  • 15 mai : saint Isidore, martyr glorieux.
    Ce martyr fut jeté dans un puis sur l’ile de Chio. L’eau de ce puis, sur lequel on avait édifié une basilique, guérissait les malades.

Seconde partie du mois de mai

Mois de mai - Livre d'Heures de Marie Manuel de Mello - 2nde partie
Calendrier de mai – Livre d’Heures de Marie Manuel de Mello – 2nde partie.
  • 16 mai : saint Ubald, évêque & confesseur.
    Evêque de Gubbio en Italie, mort en 1160, il fut canonisé en 1192. Sa fête fut reçue à Rome en 1605.
  • 17 mai : saint Tropez, martyr et sainte Maxime, vierge.
    Saint Torpet/Torpetius/Tropez est l’un des tous premiers chrétiens de Rome, il est cité dans saint Paul dans son Epître aux Romains. La ville de Saint-Tropez lui est dédiée et célèbre chaque année sa fête par une “bravade” les 16, 17 et 18 mai. La fête de sainte Maxime de Callian, vierge, est selon la tradition la sœur de saint Tropez. Sa fête est normalement le 16 mai.
  • 18 mai : saint Félix, évêque et martyr.
    À Salone en Dalmatie, l’an 299, saint Félix reçut la gloire du martyre lors de la persécution de Dioclétien.
  • 19 mai : sainte Pudentienne, vierge, saint Pierre Célestin, pape.
    Sainte Potentienne que cite ici notre manuscrit est plus connue sous le nom de sainte Pudentienne. Sa fête est connue à Rome depuis au moins l’an 645. Elle connaîtra une rapide diffusion en France au XIème siècle. L’ermite saint Pierre de Corone devint pape sous le nom de Célestin V. Il renonça à sa charge deux ans avant de mourir et fut canonisé à Avignon par Clément V en 1313.
  • 20 mai : saint Bernardin de Sienne, confesseur.
    Mort à l’Aquila le 20 mai 1444, ce célèbre prédicateur fut canonisé en 1450 par Nicolas V. C’est l’un de saints les plus récents inscrits dans le calendrier de ce manuscrit.
  • 21 mai : sainte Hélène, reine, saint Secondat, martyr.
    Curieusement, notre manuscrit cite ici sainte Hélène (normalement au 18 août)n au lieu et place de la fête de son époux le saint empereur Constantin. Saint Second fut martyrisé en Egypte le jour de la Pentecôte 357, tué par des Ariens.
  • 22 mai : sainte Julie, martyre glorieuse.
    Cette saint patronne de la Corse, avec sainte Dévote, fut martyrisée en subissant le supplice de la crucifixion.
  • 23 mai : saint Didier, évêque et martyr.
    Ce saint évêque de Langres fut martyrisé par les Vandales en 407.
  • 24 mai : saint Servule, martyr du Seigneur.
    Ce saint – peu célébré – fut martyrisé dans la ville de Trieste en Istrie.
  • 25 mai : saint Urbain, pape et martyr.
    Saint Urbain fut le 17ème pape et il mourut martyr en 230.
  • 26 mai : saint Eleuthère, pape et martyr.
    13ème pape, Eleuthère mourut en 189.
  • 27 mai : saint Jean, pape et martyr.
    Le 27 mai est l’anniversaire de la translation des reliques de saint Jean Ier, 53ème pape, martyrisé par le roi Théodoric des Ostrogoths, qui le fit mourir de faim.
  • 28 mai : saint Germain, évêque et confesseur.
    Saint Germain de Paris fut le principal et plus célèbre évêque de Paris au VIème siècle. Il mourut en 576.
  • 29 mai : saint Maxime, évêque de Padoue.
    Notre manuscrit assigne ce saint à ce jour, alors qu’il est normalement inscrit au 2 août. Il s’agit probablement d’une confusion avec saint Maxime, évêque de Vérone, qui est bien inscrit par le Martyrologe romain au 29 mai.
  • 30 mai : saint Félix, pape et martyr.
    Le 26ème pape fut martyrisé sous l’empereur Aurélien en 274.
  • 31 mai : sainte Pétronille, vierge, saint Crescentien, martyr.
    On voyait encore au VIIème siècle au cimetière de Domitille le tombeau de sainte Pétronille, fille de saint Pierre (fille spirituelle car baptisée par lui selon certains). Sa fête se diffusa en France à partir du XIème siècle. Saint Crescentien reçut le martyre à Sassari en Sardaigne sous l’empereur Hadrien.

Quelques détails particulièrement charmants

L’artiste qui a somptueusement peint les miniatures du livre d’heures de Marie de Mello a choisi d’orner le calendrier de scènes profanes, de rinceaux, de fleurs, de plantes et d’animaux. En voici quelques détails qui permettent de juger de la finesse de son travail :

Le manuscrit dans les collections de la Huntington Library

Retrouvez les miniatures de ce livre d’heures manuscrit en ligne.

Cet ouvrage fait partie des collections de The Huntington Library, Art Museum, and Botanical Gardens, communément appelé “The Huntington”. Celu-ci est un complexe culturel et éducatif situé à San Marino, en Californie, aux États-Unis. Fondé par Henry E. Huntington au début du XXème siècle, The Huntington est devenu l’un des centres culturels les plus prestigieux du pays.

The Huntington est composé de plusieurs composantes principales :

  • La bibliothèque : La Huntington Library possède une collection de recherche exceptionnelle comprenant des livres rares, des manuscrits, des cartes, des photographies et des documents historiques. Les collections de la bibliothèque couvrent une vaste gamme de sujets, dont l’histoire de l’Amérique et de l’Europe, la littérature anglaise et américaine, l’histoire de l’art, la science et bien d’autres.
  • Le musée d’art : Le musée abrite une importante collection d’œuvres d’art européennes et américaines, allant du Moyen Âge au XIXe siècle. Les visiteurs peuvent y admirer des peintures, des sculptures, des arts décoratifs et d’autres formes d’art.
  • Les jardins botaniques : The Huntington possède environ 120 acres (environ 48 hectares) de magnifiques jardins botaniques, où les visiteurs peuvent se promener et découvrir une grande variété de plantes, de fleurs et de paysages, représentant différentes régions du monde. Parmi les jardins notables, on trouve le jardin chinois, le jardin japonais, le jardin du désert et le jardin de roses.

En plus de ses collections et de ses jardins, The Huntington organise également des expositions spéciales, des conférences, des événements éducatifs et des programmes publics pour promouvoir la recherche, la culture et les arts.

Grâce à la générosité et à la vision de son fondateur, The Huntington continue de jouer un rôle important dans l’enrichissement culturel et éducatif des Etats-Unis.

Programme du IVème dimanche après Pâques – Cantate Domino

Saint-Eugène, le dimanche 28 avril 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Comme dimanche dernier, l’évangile de ce dimanche nous prépare au départ prochain du Christ à l’Ascension & à la venue du Paraclet de vérité à la Pentecôte. L’évangile est tiré de l’évangile de Jean, comme régulièrement durant le Temps Pascal ; l’usage de lire l’évangile de Jean pendant le Temps Pascal doit du reste remonter à une haute antiquité, car c’est une constante que l’on retrouve dans les différents rits tant Orientaux qu’Occidentaux. Comme dimanche dernier, l’évangile de ce dimanche est extrait du dernier discours du Christ pendant la Cène (Jean XVI, 5-14).

Que veulent donc dire ces paroles : « Mais je ne vous ai pas dit ces choses dès le commencement, parce que j’étais avec vous », si ce n’est que les prédictions qu’il leur fait ici du Saint-Esprit, à savoir qu’il viendrait à eux et rendrait témoignage au moment où ils auraient à souffrir les maux qu’il leur annonçait, il ne les leur avait pas faites dès le commencement, parce qu’il était avec eux ? Ce consolateur ou cet avocat (car le mot grec Paraclet veut dire l’un et l’autre) n’était donc nécessaire qu’après le départ du Christ ; il ne leur en avait point parlé dès le commencement lorsqu’il était avec eux, parce qu’il les consolait lui-même par sa présence.
Homélie de saint Augustin, évêque, IXème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du quatrième dimanche après Pâques. Au salut du Très-Saint Sacrement :

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret du commun des IIndes vêpres du dimanche durant le Temps pascal.
Télécharger le livret du propre des IIndes vêpres du dimanche du IVème dimanche après Pâques.

Programme du dimanche des Rameaux – Entrée du Seigneur à Jérusalem

Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 27 avril 2024 du calendrier grégorien – 15 avril 2024 du calendrier julien, matines puis divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h, célébrées par Mgr Hlib Lonchyna, évêque émérite de l’éparchie de la Sainte Famille de Londres.

Le dimanche des Rameaux – ou l’Entrée du Seigneur à Jérusalem, selon la terminologie des livres liturgiques byzantins – est une fête du Seigneur, l’une des 12 grandes fêtes de l’année liturgique byzantine. Sa célébration supprime donc l’office habituel du dimanche dans l’Octoèque. En raison du caractère festif de ce jour, c’est l’un des très rares jours où l’usage du poisson est autorisé au cours du grand Carême byzantin.

La bénédiction des rameaux se fait après l’évangile de matines et la distribution de ceux-ci pendant les stichères du psaume 50 et le canon de la fête.

Evangile de matines
De la fête : Matthieu (§ 83), XXI, 1-11, 15-17.
Une grande multitude de peuple étendit aussi ses vêtements le long du chemin ; les autres coupaient des branches d’arbres, et les jetaient par où il passait.

[Aux heures
A tierce & à sexte : 1er tropaire de la fête. Gloire au Père. 2nd tropaire de la fête. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : de la fête.]

A LA DIVINE LITURGIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME
Première antienne, Psaume 114, ton 2
J’ai aimé, car le Seigneur entend la voix de ma prière.
℟. Par les prières de la Mère de Dieu, Sauveur, sauve-nous.
Car il a incliné vers moi son oreille, et je l’invoquerai tous les jours de ma vie.
Les douleurs de la mort m’ont environné et les périls de l’enfer sont venus sur moi.
J’ai trouvé la tribulation et la douleur et j’ai invoqué le Nom du Seigneur.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. Et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Seconde antienne, Psaume 115, ton 2
J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ; et je me suis profondément humilié.
℟. Sauve-nous, ô Fils de Dieu, qui trônes sur un ânon, nous qui te chantons : Alléluia !
Que rendrai-je au Seigneur pour tout ce qu’il m’a donné ?
Je prendrai le calice du salut et j’invoquerai le Nom du Seigneur.
J’acquitterai mes vœux au Seigneur, devant tout son peuple.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. Et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Troisième antienne, Psaume 117, ton 1
Confessez le Seigneur car il est bon, car éternelle est sa miséricorde.
Tropaire, ton 1 : Avant ta Passion * tu t’es fait le garant de notre commune résurrection, * en ressuscitant Lazare d’entre les morts, ô Christ Dieu. * C’est pourquoi nous aussi comme les enfants portant les symboles de la victoire, * nous te chantons, à toi le vainqueur de la mort : * “Hosanna au plus haut des cieux, ** béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.”
Que la maison d’Israël le dise : il est bon, car éternelle est sa miséricorde.
Que la maison d’Aaron le dise : il est bon, car éternelle est sa miséricorde.
Que tous ceux qui craignent le Seigneur le disent : il est bon, car éternelle est sa miséricorde.

A la petite entrée :
1. Isodikon de la fête : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! * Soyez béni de la maison du Seigneur, le Seigneur est Dieu, et il nous est apparu.
2. Tropaire de la fête, ton 1 : Avant ta Passion * tu t’es fait le garant de notre commune résurrection, * en ressuscitant Lazare d’entre les morts, ô Christ Dieu. * C’est pourquoi nous aussi comme les enfants portant les symboles de la victoire, * nous te chantons, à toi le vainqueur de la mort : * “Hosanna au plus haut des cieux, ** béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.”
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Autre tropaire de la fête, ton 4 : Ensevelis avec toi par le baptême, ô Christ notre Dieu, * nous avons été rendus dignes de la vie immortelle par ta résurrection * et nous te clamons cette louange : * “Hosanna au plus haut des cieux, ** béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur”.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de la fête, ton 6 : Porté sur un trône dans le ciel et par un ânon sur la terre, ô Christ Dieu, * tu as reçu la louange des anges * et le chant des enfants qui Te clament : ** Béni sois-tu, Toi qui viens rappeler Adam.

Prokimen
De la fête, ton 4 :
℟. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! * Le Seigneur est Dieu & il nous est apparu. (Psaume 117, 26-27).
℣. Rendez grâce au Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour. (Psaume 117, 1).

Epître
De la fête : Philippiens (§ 247) IV, 4-9.
Réjouissez-vous dans le Seigneur, je vous le répète, réjouissez-vous dans le Seigneur.

Alleluia
De la fête, ton 1 :
℣. Chantez au Seigneur un cantique nouveau, car le Seigneur a fait des merveilles. (Psaume 97, 1)
℣. Toutes les extrémités de la terre ont vu le salut de notre Dieu. (Psaume 97, 3)

Evangile
De la fête : Jean (§ 41), XII, 1-18.
Une grande multitude de Juifs ayant su qu’il était là, y vinrent, non-seulement pour Jésus, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait ressuscité d’entre les morts.

Mégalinaire à la Mère de Dieu durant l’anaphore :
Le Seigneur est Dieu et il nous est apparu. Convoquez une fête et venez vous réjouir, faisons au Christ un triomphe de nos palmes, de nos branches et de nos chants, l’acclamant : “Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur, notre Sauveur !”

Verset de communion
De la fête : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Le Seigneur est Dieu & il nous est apparu. (Psaume 117, 26-27) Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche

Programme de la supplication des Litanies majeures

Procession des Litanies majeures : le Pape saint Grégoire le Grand a la vision de saint Michel Archange sur le Château Saint-Ange remettant son glaive au fourreau, marquant la fin de l'épidémie de peste à Rome.
Procession des Litanies majeures : le Pape saint Grégoire le Grand a la vision de saint Michel Archange sur le Château Saint-Ange remettant son glaive au fourreau, marquant la fin de l’épidémie de peste à Rome.
Saint-Eugène, le jeudi 25 avril 2024, procession des Litanies majeures et grand’messe de 19h.

A partir de novembre 589, une terrible épidémie de peste frappe la ville de Rome, provoquant la mort de nombreux habitants, et en premier lieu celle du pape Pélage II lui-même qui meurt le 7 février 590 des soins qu’il avait apporté aux malades. Son successeur n’est autre que le Pape saint Grégoire le Grand (590 † 604). Celui réorganise la grande procession des Litanies Majeures (qui existait avant son pontificat) et la fixe au 25 avril, à la date d’une ancienne fête célébrant l’entrée de saint Pierre à Rome (fête encore présente dans le Sacramentaire Léonien (notons que la fixation de la fête de saint Marc, Evangéliste et secrétaire de saint Pierre, à la même date du 25 avril n’interviendra que plus tard, à partir des VIIIème – IXème siècles en se superposant aux Litanies majeures).

Voici en quels termes, au témoignage de saint Grégoire de Tours, le Pape saint Grégoire le Grand, à peine élu (il ne fut sacré que le 3 septembre suivant) convoqua une litanie septénaire spéciale qui laissa dans l’histoire un souvenir fameux :

Il nous faut, bien-aimés frères, quand nous n’avons pas su les prévenir, craindre du moins les fléaux de Dieu lorsqu’ils nous accablent. Que la douleur nous ouvre la porte de la conversion ; que la peine qui nous frappe brise le rocher de nos cœurs. “Le glaive, comme dit Jérémie, pénètre aujourd’hui jusqu’à l’âme.” (Jérémie IV, 10).

Sous le coup des célestes vengeances, voilà que tout le peuple est frappé, et chacun est enlevé instantanément. La maladie ne précède pas la mort ; aucun avant-coureur : la mort est sa propre messagère ; vous le voyez, elle ne s’annonce qu’en foudroyant. Pas même entre elle et le pécheur le temps du repentir. Songez en quel état parait devant son juge le malheureux qui n’a pas eu une seconde pour pleurer ses fautes. Hélas ! ce ne sont pas des victimes isolées, c’est tout le peuple qui succombe. Les maisons restent vides, les pères voient mourir leurs enfants ; l’héritier précède dans la tombe ceux qui voulaient lui laisser leurs biens. C’est donc maintenant qu’il nous faut nous réfugier dans la pénitence, puisque nous pouvons encore pleurer avant que la mort ne frappe. Remettons sous les yeux de notre âme la suite de nos égarement ; effaçons dans les larmes la trace de nos iniquités. “Prévenons dans la confession du délut la face du juge.” (Psaume XCII, 2). “Elevons vers Dieu nos cœurs avec nos mains.” (Lamentations III, 41). Qu’est-ce à dire : “Elever à Dieu le cœur avec les mains ?” sinon soutenir la ferveur de nos prières par le mérite des bonnes œuvres. Il donne, ce grand Dieu, il donne à nos terreurs une pleine confiance, quand il nous dit par la bouche du prophète : “Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse & qu’il vive.” (Ezéchiel XXXIII, 1).

Donc, que nul ne désespère, quelle que soit l’énormité de ses forfaits. Ninive avait croupi des siècles dans la fange de ses crimes. Trois jours de pénitence sauvèrent Ninive. Et le larron converti sur la croix, eut-il besoin, pour entendre la sentence de vie éternelle, de plus de temps qu’il n’en faut pour mourir ? Changeons le fond de nos cœurs, cela suffit pour nous donner la certitude que nous avons déjà reçu ce que nous demandons? Notre juge ne demande, pour révoquer la sentance de mort, que de nous voir à ses pieds suppliants et convertis. Ainsi, bien aimés frères, ouvrons nos cœurs à la contrition et nos mains aux bonnes œuvres.

Une litanie septiforme, grande manifestation de notre douleur, de nos vœux et de notre repentir, aura lieu au point du jour, le matin de Pâques. Venez-y tous mêler vos larmes aux nôtres, et apporter à notre Dieu le tribut de votre dévotion. Que tous les travaux des champs, que tout négoce soit interrompu. Le rendez-vous général sera l’église de la sainte Mère de Dieu, où tous ensemble, déplorant nos fautes, nous supplierons le souverain juge de désarmer sa colère. Les sept diverses litanies partiront pour s’y rendre, celle des clercs, de l’église Saint-Jean-Baptiste ; celle des hommes, de l’église Saint-Etienne ; celle des veuves, de l’église Saint-Vital ; celle des pauvres & des enfants, de l’église de Sainte-Cécile. (in saint Grégoire de Tours, Histoire des Francs, lib. X, cap. 1 – cf aussi Saint Grégoire le Grand, Opera omnia, Patrologie Latine, tome LXXVI, col. 1312).

Procession de saint Grégoire - Litanies majeures
Procession de saint Grégoire – Litanies majeures.

Cette procession, une fois réunie pour la collecte à Sainte-Marie Majeure, se dirigea vers Saint-Pierre-du-Vatican pour y faire la station, elle fut conduite par saint Grégoire, qui marchait pieds nus sous le sac et la cendre, et est alors marquée selon la tradition par plusieurs miracles :

  • Une image de la Bienheureuse Vierge Marie (probablement la fameuse icône Salus Populi Romani rapportée à Rome par l’impératrice sainte Hélène et conservée à Sainte-Marie-Majeure jusqu’à aujourd’hui) était portée dans la procession et son passage éteignait les miasmes de la peste.
  • Les Anges firent entendre cette louange à la Mère de Dieu tandis que la procession traversait le Tibre en face du Mausolée d’Hadrien :

    Regina cœli lætare, alleluia,
    Quia quem meruisti portare, alleluia,
    Resurrexit sicut dixit, alleluia.


    À quoi le pape saint Grégoire le Grand ajouta :

    Ora pro nobis Deum, alleluia.

  • Alors que la procession s’approchait de la basilique Saint-Pierre du Vatican pour que le pape y célèbre la messe de la station, saint Grégoire vit apparaître, sur le Mausolée d’Hadrien saint Michel Archange qui remettait son glaive au fourreau, signifiant la cessation de l’épidémie. En commémoraison de cette vision, une chapelle dédiée à saint Michel Archange fut dédiée dans ce monument de l’antiquité par le pape Boniface IV (608 † 615), et depuis l’édifice fut renommé Château Saint-Ange.

Cette fameuse procession eut lieu toutefois le jour de Pâques, qui tombait alors le 26 mars 590, et non le 25 avril. Il parait assuré que la supplication des Litanies Majeures existait à Rome avant saint Grégoire le Grand, mais à une date qui n’était pas encore fixe chaque année. Il semblerait que pour commémorer le souvenir de la fameuse procession effectuée le jour de Pâques 590, saint Grégoire ait fixé les Litanies Majeures à une date annuelle fixe – le 25 avril, qui est la date la plus extrême à laquelle Pâques peut survenir (et est aussi, comme nous l’avons dit, la date de l’ancienne fête romaine de l’entrée à Rome de saint Pierre) : cela présentait l’avantage de la faire tomber toujours dans le Temps pascal (les antiennes processionnelles de pénitence qu’on chantaient autrefois à cette procession bien avant saint Grégoire se terminent systématiquement dès lors de façon assez surprenante par Alléluia – voyez par exemple l’antienne De Jerusalem exiunt).

Statue de l'archange saint Michel sur le Château Saint-Ange par Peter Anton von Verschaffelt.
Statue de l’archange saint Michel sur le Château Saint-Ange par Peter Anton von Verschaffelt.

A la messe :

  • Kyrie des féries de Carême et d’Avent au propre de Paris
  • Epître : Jacques V, 16-20 : Et la prière de la foi sauvera le malade ; le Seigneur le soulagera ; et s’il a commis des péchés, ils lui seront remis.
  • Evangile : Luc XI, 5-13 : Si donc vous, étant méchants comme vous êtes, vous savez néanmoins donner de bonnes choses à vos enfants ; à combien plus forte raison votre Père qui est dans le ciel, donnera-t-il le bon Esprit à ceux qui le lui demandent ?
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Litanies de saint Martin – texte compose par saint Martin, évêque de Tours (c. 316 † 397) – mélodie du processionnal de Laon (édition de 1755)
  • Sanctus XVIII
  • Après la Consécration : O salutaris sur le ton de l’hymne pascale Ad cœnam Agni providi
  • Agnus Dei XVIII
  • Pendant la communion :
    • Regina cœli – antienne à la Bienheureuse Vierge Marie durant le temps pascal – selon la tradition, cette antienne fut chantée pour la première fois par saint Grégoire le Grand alternant avec des chœurs angéliques lors de la première procession des Litanies majeures survenue le 25 avril 590 – chant alternatif, du Ier ton (sans doute plus ancien que celui du VIème ton)
    • Deprecamur te, Domine – antique antienne processionnelle pour les Litanies Majeures, au-trefois en usage à Rome et restée en usage dans le rit parisien – chant : Missale Parisiense de Notre-Dame, c. 1225 – c’est au chant de cette antienne, bannière et croix de procession en tête, que saint Augustin de Cantorbéry et ses 40 compagnons commencèrent la Mission d’évangélisation de l’Angleterre et entrèrent dans la cité de Cantorbéry en l’an 597 pour se présenter au roi Æthelberht du Kent
  • Benedicamus Domino XVIII
  • Au dernier Evangile : Regina cœli
  • Procession de sortie : De Jerusalem exiunt – antique antienne processionnelle pour les Litanies Majeures, autrefois en usage à Rome et restée en usage dans le rit parisien – chant : Missale Parisiense de Notre-Dame, c. 1225

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

Procession de saint Gregoire aux Litanies Majeures par Jacopo Zucchi
Procession de saint Gregoire aux Litanies Majeures par Jacopo Zucchi (Musées du Vatican).

Horaires de la Semaine Sainte à la paroisse byzantine russe catholique de la Très-Sainte Trinité

La lumineuse résurrection du Christ

La Semaine Sainte ou Grande Semaine est le sommet de l’année liturgique et nous fait revivre les mystères de notre Rédemption. Nous sommes heureux de vous accueillir à cette occasion pour prier avec nous à l’un ou l’autre de nos offices célébrés dans le rit byzantin et partager avec vous la grande joie de Pâques, vous êtes les bienvenus !

Cette année, les calendriers julien et grégorien voient le décalage maximum possible : cinq semaines !

Voici les horaires des offices célébrés à la Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité 39, rue François Gérard – 75016 Paris (avec leurs équivalents latins entre parenthèses) :

28 avril – ENTREE DU SEIGNEUR A JERUSALEM
9h : matines avec bénédiction et distribution des rameaux puis liturgie de saint Jean Chrysostome, célébrée par Mgr Hlib Lonchyna, évêque émérite de Londres (matines et messe du dimanche des Rameaux)

1er mai – GRAND & SAINT MERCREDI
18h30 : vêpres & liturgie des présanctifiés (messe du Mercredi Saint)

2 mai – GRAND & SAINT JEUDI
12h : vêpres & liturgie de saint Basile le Grand (Messe de la Cène du Seigneur au Jeudi Saint)
19h : matines des 12 évangiles : matines des souffrances du Christ avec les lectures de la Passion (office de Ténèbres du Vendredi Saint)

3 mai – GRAND & SAINT VENDREDI
12h : vêpres de l’ensevelissement du Christ (vêpres du Vendredi Saint)
19h : matines devant le tombeau du Christ (office de Ténèbres du Samedi Saint)

4 mai – GRAND & SAINT SAMEDI
10h : vêpres & liturgie de saint Basile le Grand (vigile pascale)

Dans la nuit du 4 au 5 mai – PAQUES – LA LUMINEUSE RESURRECTION DU CHRIST – ПАСХА – СВЕТЛОЕ ХРИСТОВО ВОСКРЕЦЕНИЕ
21h : office de minuit
21h30 : procession pascale – matines de la résurrection – divine liturgie de Pâques de saint Jean Chrysostome, suivie des agapes paroissiales (procession & matines du jour de Pâques, suivies de la messe du jour de Pâques)

L’évènement sur Facebook.

23 avril – saint Georges – Livre d’Heures d’Anne Boleyn

Saint Georges de Lydda - Miniature tirée d'un Livre d'Heures d'Anne Boleyn - XVI<sup>ème</sup> siècle
Saint Georges de Lydda – Miniature tirée d’un Livre d’Heures d’Anne Boleyn – XVIème siècle.

Saint Georges est né à Lydda en Palestine entre 275 et 285. Tribun militaire et comte de l’empereur, il était un intime de Dioclétien à la cour impériale de Nicomédie. Lorsque Dioclétien publie le premier édit de persécution des chrétiens, le 24 février 303, Georges se déclare ouvertement et courageusement chrétien, ce qui a pour effet de bouleverser l’empereur, qui l’aimait. En dépit de nombreuses propositions de Dioclétien en terres, argent et esclaves s’il sacrifiait aux idoles, Georges refuse de renier le Christ. Il est emprisonné et subit diverses tortures (dont des lacérations par une roue hérissée d’épées, dont il fallut le ranimer trois fois) avant d’être finalement décapité sous les murailles de Nicomédie le vendredi 23 avril 303, devenant ainsi l’une des premières victimes de la terrible persécution.

Sous Constantin eut lieu la translation solennelle du corps de saint Georges jusqu’à sa ville de Lydda en Palestine, où l’empereur lui avait élevé une église magnifique dont les encénies furent célébrées un 3 novembre. La renommée de saint Georges, modèle du courageux soldat chrétien se répandit rapidement dans tout l’univers chrétien, aussi bien en Orient qu’en Occident. Déjà au Vème siècle, le pape saint Gélase Ier avait déclaré que Georges faisait partie de ces saints dont les noms sont justement révéré chez les hommes, mais dont les actions ne sont connues que de Dieu.

Saint Georges est le saint patron de la Georgie, de l’Ethiopie, de l’Angleterre, du Portugal, de la Bourgogne, de l’Aragon, de la Catalogne, de Gênes, de Venise, de Barcelone, etc. Il est le patron d’un très grand nombre de lieux, d’églises et d’organisations (dont les scouts). Très vénéré en Russie, saint Georges à cheval figure sur les armoiries de la Moscovie, reprises sur les armoiries impériales et désormais sur les nouvelles armes de la Russie.

Cette miniature est tirée des collections royales d’Angleterre, pays placé sous le patronage de saint Georges. Le manuscrit qui la contient est conservé à la British Library de Londes, sous la côte MS King’s 9, au f°. 41 verso. Il s’agit d’un livre d’Heures à l’usage de Sarum, la moderne Salisbury, dont la liturgie brillante s’était largement diffusée dans l’Angleterre catholique à la fin du Moyen-Age. Néanmoins l’écriture de ce manuscrit et la peinture de ses miniatures ont été réalisées à Bruges, au Pays-Bas, au tout début du XVIèmesiècle.

Le premier propriétaire du manuscrit fut Henry Reppes († 1558), de Mendham (Suffolk) et sa première épouse Elizabeth. Ce manuscrit fut ensuite offert par le roi Henri VIII d’Angleterre à sa seconde épouse Anne Boleyn, ainsi que l’atteste une dédicace du roi faite en vieux français au folio 231 v° : “Si silon mon affection la sufvenance sera en voz prieres ne seray yers oblie car vostre suis Henry R. a jammays.” (“Si tu te souviens de mon amour dans tes prières aussi fort que je t’adore, je serai à peine oublié, car je suis à toi”.) Anne Boleyn avait écrit quand à elle de sa main au folio 66 v° en vieil anglais : “‘Be daly prove you shall me fynde To be to yu bothe lovynge and kynde” (“Sois la preuve quotidienne que tu me trouveras être à toi à la fois aimante et douce”). Tristes témoignages d’une union houleuse – qui, réprouvée par le Pape – fut la cause du schisme de l’Eglise d’Angleterre avec le reste du monde catholique et qui devait s’achever par l’exécution cruelle d’Anne Boleyn – sur fausses accusations d’adultère – dans la cour de la Tour de Londres au petit matin du 19 mai 1536.

Sur cette miniature, saint Georges est vêtu de sa croix, dont la description héraldique est d’argent à la croix de gueules. Ces couleurs furent celles des croisés (qui firent également de saint Georges leur saint protecteur) et devinrent celles de la Savoie puis le symbole propre de l’Angleterre depuis le XIVème siècle. Sa lance, plantée dans le dragon, porte la même croix. La miniature est encadrée de feuillages, fleurs et oiseaux, sur fond d’or.

Le folio en regard (f° 42 r°), porte le texte de l’antienne de saint Georges chantée en guise de commémoraison (avec verset et oraison, le début du verset termine la page), selon le rit de Sarum :

Georgi Martyr inclite, te decet laus & gloria : prædotatum militia, per quem puella Regia, existens in tristitia, coram Dracone pessimo ; te rogamus corde intimo, salvata est, & animo ut cum cunctis fidelibus, cœli jungamur civibus, nostris abluti sordibus, ut simul cum lætitia, tecum simus in gloria, nostraque reddant labia laudes Christo cum gratia.

Antienne de saint Georges selon le rit de Sarum - Livre d'Heures d'Anne Boleyn.
Antienne de saint Georges selon le rit de Sarum – Livre d’Heures d’Anne Boleyn.

Marc-Antoine Charpentier – Regina cœli (H. 16)

Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites & de la Sainte Chapelle.
Regina cœli (H. 16).
2 voix égales (SA) & basse continue.
2 pages.

Composé autour de 1670 d’après les travaux de datation de Catherine Cessac, ce petit motet Regina cœli (H. 16) offre le texte de l’antienne à la Très-Sainte Vierge pour le Temps pascal à un chœur de femmes à deux parties accompagnées de la basse continue. Il figure en effet au premier volume relié des vingt-huit manuscrits autographes, les fameux Meslanges de Marc-Antoine Charpentier, vendus à la Bibliothèque du Roi par son neveu & héritier Jacques Édouard Charpentier en 1727 et grâce auxquels nous est parvenu l’essentiel de la musique de ce compositeur, qui aurait été perdue sans cela. Ce premier volume des Meslanges de Charpentier referme plusieurs autres pièces composées pour le même effectif féminin, dont l’hymne des fêtes des Vierges – Jesu corona virginum – déjà publié sur ce site.

Ecrit en fa majeur – classé comme “furieux et emporté” dans le tableau des énergies des modes par Charpentier lui-même, le motet s’ouvre par une première section joyeuse et pleine de dynamisme sur le premier vers du quatrain dont se compose l’antienne. Une soliste premier dessus chante ensuite les vers deux et trois de l’antienne (Quia quem meruisti portare / Resurrexit sicut dixit), et le chœur lui-répond avec les mêmes alléluias qui concluent le premier vers. Changement de caractère ensuite, les deux voix entremêlent de somptueux et suppliants retards harmoniques pour chanter “Ora pro nobis Deum”, avant de conclure par le retour des mêmes joyeux alléluias.

L’écriture musicale de Charpentier dans ce motet est remarquable pour sa fraicheur d’inspiration et sa finesse harmonique. Les contrastes dynamiques entre l’oraison suppliante et la jubilation débordante sont subtilement marqués.

Regína cæli, laetáre, alleluia;
Quia quem meruísti portáre, alleluia,
Resurréxit, sicut dixit, alleluia:
Ora pro nobis Deum, alleluia.
Reine du Ciel, réjouis-toi, alléluia,
Car celui que tu as mérité de porter, alleluia,
Est ressuscité, comme il l’avait dit, alleluia,
Prie Dieu pour nous, alleluia.

Les premières mesures de cette partition :

 
Regina cœli de Charpentier H.16
 

Vous téléchargez cette partition ? Vous appréciez notre travail ? Vous pouvez grandement nous aider en partageant cette page sur vos réseaux sociaux ! Merci par avance !

Regina cœli de Charpentier (H. 16) – partition au format PDF, transposée un ton plus bas
 

Regina cœli (H. 16) de Marc-Antoine Charpentier
Regina cœli (H. 16) de Marc-Antoine Charpentier – le manuscrit du tome I. des Meslanges.

Programme du IIIème dimanche après Pâques – Jubilate Deo

Troisième dimanche après PâquesSaint-Eugène, le dimanche 21 avril 2024, grand’messe de 11h, avec la participation des Petits Chantres de Sainte Cécile. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Le troisième dimanche après Pâques est aussi appelé dimanche de Jubilate, en raison du premier mot de l’introït de la messe.

L’évangile de la messe de ce jour est tiré du dernier discours du Christ à la Cène dans l’évangile de Jean (16, 16-22) : “Un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et puis un peu encore, et vous me verrez, car je vais au Père.” Aussi ce dimanche constitue-t-il un point de bascule au milieu du temps pascal : après avoir célébré la résurrection et la vie nouvelle offerte par le baptême & l’eucharistie, voici que la perspective que nous offre la sainte liturgie change et nous prépare au départ du Seigneur vers son Père et à l’envoi de l’Esprit, aux fêtes prochaines de l’Ascension & de la Pentecôte.

Ce peu de temps nous paraît long, parce qu’il dure encore ; mais lorsqu’il sera fini, nous comprendrons combien il était court. Que notre joie ne ressemble donc pas à celle du monde, dont il est dit : “Mais le monde se réjouira” ; et néanmoins, pendant l’enfantement du désir de l’éternité, que notre tristesse ne soit pas sans joie ; montrons-nous, comme dit l’Apôtre : “Joyeux par l’espérance, patients dans la tribulation”. En effet, la femme qui enfante, et à laquelle nous avons été comparés, éprouve plus de joie à mettre au monde un enfant, qu’elle ne ressent de tristesse à souffrir sa douleur présente. Mais finissons ici ce discours, car les paroles qui suivent présentent une question très épineuse ; il ne faut pas les circonscrire dans le court espace de temps qui nous reste, afin de pouvoir les expliquer plus à loisir, s’il plaît au Seigneur.”
Homélie de saint Augustin, évêque, IXème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

Organiste invité : Gabriel de Laharpe

IIndes vêpres du second dimanche après Pâques. Au salut du Très-Saint Sacrement :

Organiste invité : Gabriel de Laharpe

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret du commun des IIndes vêpres du dimanche durant le Temps pascal.
Télécharger le livret du propre des IIndes vêpres et du salut du dimanche du IIIème dimanche après Pâques.

La Résurrection du Christ

Programme du Vème dimanche de Carême – Sainte Marie l’Egyptienne – ton 5

Sainte Marie l'EgyptienneParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 21 avril 2024 du calendrier grégorien – 8 avril 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. En ce jour, Vème dimanche de Carême, le rit byzantin fait mémoire de sainte Marie l’Egyptienne, modèle de la pénitence.

Marie est née en Égypte dans les premiers siècles de la chrétienté, et vécut à Alexandrie où elle arriva alors qu’elle avait 12 ans. Elle vivait dans la luxure, se prostituant dans tous les lieux de débauche de la ville. Un jour, alors qu’elle allait avoir 29 ans, elle rencontra des pèlerins qui partaient pour Jérusalem sur un bateau. Elle décida de les suivre en payant son passage de ses charmes. Ils arrivèrent tous devant la Basilique de la Résurrection, le jour de l’Exaltation de la Sainte Croix. Tous y entrèrent pour faire leurs dévotions. Mais Marie ne put en franchir le seuil, une force invisible la repoussait chaque fois qu’elle voulait entrer dans le Saint-Sépulchre. Désespérée, elle se tourna alors vers une icône de la Vierge Marie qui gardait la porte et la supplia d’intercéder en sa faveur. Elle put alors enfin entrer dans la basilique, tandis qu’une voix lui disait : “Si tu passes le Jourdain, tu y trouveras le repos”. Elle communia saintement, et partit au-delà du Jourdain, dans le désert. Elle vécut là 47 ans, sans rencontrer âme qui vive, n’ayant pour seule ressource que quelques pains rapportés de Jérusalem, aux prises à de pénibles et intenses tentations.

La communion de sainte Marie l'Egyptienne par saint ZosimeAu bout de cette longue pénitence, elle croise dans le désert l’anachorète saint Zosime qui, après avoir entendu son récit, lui donna la Communion. Marie lui demanda de revenir l’année suivante, au même endroit, afin de lui apporter de nouveau ce sacrement. Saint Zosime revint, et découvrit la sainte couchée sur le sol, morte, la tête tournée vers Jérusalem. Près d’elle se trouvait un message lui demandant de l’ensevelir à la place où elle était. Mais le sol du désert était trop sec et trop dur, et Zosime ne put creuser la tombe. Un lion s’approcha, le saint lui demanda de l’aide, et tous deux purent creuser une fosse et enterrer Marie.

Funérailles de sainte Marie l'Egyptienne par saint Zosime aidé par un lion du désert

La fête de sainte Marie l’Egyptienne est fixée au 1er avril, mais à partir du XIème siècle, on tint à la commémorer également en ce 5ème dimanche de Carême, afin d’exhorter, par son exemple, les pécheurs à la pénitence.

Il y avait à Paris, jusqu’à la révolution française, une église dédiée à sainte Marie l’Egyptienne (rue de La Jussienne, dont le nom est une déformation de “L’Egyptienne”). La dévotion des Parisiens envers cette sainte orientale, sans doute née au moment des Croisades, était grande ; aussi le rit parisien contenait-il un office complet de sainte Marie l’Egyptienne au Ier avril. Il reste quelques souvenirs de cette église dont deux magnifiques statues de la sainte déposées à Saint-Germain-L’Auxerrois et une évocation romantique par une fresque de Chasseriau à Saint-Merry.

A matines

Versets du matin, ton 5
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, * né de la Vierge pour notre salut, * chantons-le, fidèles, et adorons-le, * car il a daigné dans sa chair monter sur la Croix * et supporter la mort, * afin de ressusciter les morts ** par sa glorieuse Résurrection. (deux fois)
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
3. Tropaire du Triode (de la Vénérable Mère Marie l’Egyptienne), ton 8 : En toi, Mère, la création à l’image de Dieu a été vraiment sauvegardée, * car ayant pris ta croix, tu as suivi le Christ * et tu as enseigné par tes actes à dédaigner la chair car elle passe, * et à prendre soin de l’âme qui est immortelle ; ** c’est pourquoi avec les anges se réjouit, Vénérable Mère Marie, ton esprit.
4. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
5. Théotokion, ton 8 : Toi qui pour nous es né d’une vierge et as enduré la Croix, ô Très-Bon, * qui par la mort as dépouillé la mort, * et, en tant que Dieu, as manifesté la Résurrection, * ne dédaigne pas ceux que Tu as créés de ta main, * montre ton amour pour les hommes, ô Miséricordieux. * Accueille l’intercession de celle qui t’a enfanté, la Mère de Dieu, ** et sauve un peuple désespéré, ô notre Sauveur.

Tropaires de la Résurrection, ton 5

Hypakoï du dimanche, ton 5
L’esprit troublé par la vue de l’ange * et l’âme illuminée par la divine résurrection, * les femmes myrrhophores portèrent la bonne nouvelle aux apôtres : * Annoncez parmi les nations la résurrection du Seigneur ** qui nous assiste par des miracles et nous accorde la grande miséricorde.

Prokimen
Du dimanche, ton 5 :
℟. Lève-toi, Seigneur mon Dieu, que ta main soit exaltée, * car Tu régneras pour les siècles (Psaume IX, 33 & 37).
℣. Je te confesserai, Seigneur, de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles (Psaume IX, 1).

IInd évangile de la Résurrection : Marc (§ 70) XVI, 1-8.
Allez donc, et instruisez tous les peuples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

Chant de la Résurrection. Psaume 50. Stichères du Psaume 50 “Ouvre-moi les portes de la pénitence”, ton 8.

Canon

Canon de la Résurrection & de la Mère de Dieu, ton 4 (6 tropaires), du Triode, du Riche et de Lazare (4 tropaires) & de la Vénérable Mère Marie l’Egyptienne (4 tropaires). Catavasies de la Mère de Dieu.

Après la 3ème ode : Kondakion du Triode (de la Vénérable Mère Marie l’Egyptienne), ton 3 : Autrefois tu t’adonnais à toutes sortes de débauches, * aujourd’hui par le repentir tu es devenue épouse du Christ ; * imitant la vie des anges, * par l’arme de la Croix tu as écrasé les démons ; ** c’est pourquoi tu es devenue épouse du Royaume, ô glorieuse Marie.

Après la 6ème ode : Kondakion du dimanche, ton 5 : Tu es descendu aux enfers, ô mon Sauveur, * tu as brisé leurs portes, comme Tout-Puissant, * avec toi tu as ressuscité les morts, comme Créateur ; * et tu as brisé l’aiguillon de la mort * et Adam a été délivré de la malédiction, ô Ami des hommes. * Aussi te clamons-nous : ** Sauve-nous, Seigneur.

A la 9ème ode : chant du Magnificat.

Les Laudes, ton 5

Grande doxologie
Tropaire du dimanche (impair), ton 5

Conclusion des matines

Télécharger le livret des choristes pour ce dimanche.

Programme du IInd dimanche après Pâques – Dimanche du Bon Pasteur

Saint-Eugène, le dimanche 14 avril 2024, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Ce second dimanche de Pâques est aussi appelé dimanche de Misericordia (du 1er mot de l’introït) ou – le plus souvent – sous le nom populaire de dimanche du Bon Pasteur, en raison de l’évangile qui y est lu (Jean X, 11-16) et qui est repris par le second Alleluia et l’antienne de communion du jour :

Ego sum pastor bonus : et cognósco meas et cognóscunt me meæ. Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent.

Dès l’antiquité, à Rome, la messe stationnale du pape a lieu en ce jour à Saint-Pierre du Vatican, auprès de la tombe du Prince des Apôtres qui a été le premier pasteur du peuple chrétien après Notre Seigneur, que saint Pierre précisément appelle, dans l’épître qui est lue ce jour à la messe :

Pastórem et epíscopum animárum vestrárum, Le Pasteur et l’Evêque de vos âmes.

La dévotion à Jésus Rédempteur sous les traits du Bon Pasteur pénétra de bonne heure dans le cœur des premiers fidèles. Abercius, dans son inscription funéraire, parle du Bon Pasteur qui, de ses yeux toujours vigilants, regarde son troupeau. A la fin de l’âge apostolique, Hermas donne précisément le nom du Pasteur à son écrit apocalyptique sur la pénitence, sujet alors si discuté. A Rome, l’église située sur le Viminal, près de laquelle les Pontifes fixent leur résidence temporaire, est dédiée au bon Pasteur, dont l’image, au dire de Tertullien, ornait les calices et les coupes eucharistiques. La représentation du bon Pasteur est si familière aux peintres et aux sculpteurs des catacombes que nous la trouvons reproduite à profusion dans les arcosolia et sur les sarcophages. Bien plus, à une époque où le spiritualisme de l’art chrétien antique avait encore en horreur les statues, on fait une exception en faveur de celle du bon Pasteur, dont plusieurs exemplaires importants nous ont été conservés.
Bienheureux cardinal Schuster, archevêque de Milan, in Liber Sacramentorum.

Vous avez entendu, mes très chers frères, dans la lecture du saint Évangile, un enseignement qui vous concerne ; vous y avez appris aussi à quelle épreuve nous sommes mis, (nous, vos pasteurs). Celui qui est bon, non par une grâce accidentelle, mais par l’essence de sa nature, vous dit : “Moi je suis le bon pasteur.” Et nous donnant le modèle de cette même bonté à imiter, il ajoute : “Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.” Il a fait ce qu’il a enseigné ; il nous a donné l’exemple de ce qu’il a commandé. Le bon pasteur a donné sa vie pour ses brebis, afin de convertir, dans notre sacrement, son corps et son sang, et d’en rassasier tous ceux qu’il avait rachetés.
Homélie de saint Grégoire, pape, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du second dimanche après Pâques. Au salut du Très-Saint Sacrement :

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret du commun des IIndes vêpres du dimanche durant le Temps pascal.
Télécharger le livret du propre des IIndes vêpres et du salut du dimanche du IInd dimanche après Pâques.