Le lecteur trouvera sur l’excellent site QIEN une liste impressionnante de réactions – pour beaucoup françaises – au motu proprio Summorum Pontificum cura. Pour l’essentiel, la plupart de ces réactions officielles de notre épiscopat ne sont guère soulevées par un souffle enthousiaste.
Il est amusant a contrario de lire la réaction de l’archevêque de Bombay, en Inde, pays qui a priori, ne devrait pas se sentir vraiment concerné par le problème traditionnaliste ni par la libéralisation de la messe traditionnelle.
Voici une traduction faite par mes soins d’une dépêche d’AsiaNews :
“L’Eglise indienne a exprimé sa satisfaction et son espérance que le motu prorio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI, publié samedi dernier, « pourra prendre soin des besoins pastoraux des communautés ». Dans ce texte, le pape annonce que l’Eglise Catholique autorisera l’utilisation de messe dite tridentine sous la forme approuvée par Jean XXIII en 1962. Ce motu proprio est promulgué avec une référence explicite à la réconciliation et à l’unité ecclesiale qui était rompue par le schisme causé par Mgr Marcel Lefebvre et les traditionalistes.
Selon Mgr Oswald Gracias, archevêque de Bombay, le motu proprio « a deux buts importants. »
« Un but très important sera de renouveler et d’enrichir la liturgie, en reprenant la forme liturgique qui a existé avant le Concile, qui est un grand héritage de l’histoire de l’Eglise, » a déclaré le prélat qui est également un expert en droit canon.
« Le motu proprio est un signe que le Saint Père veut rendre disponible à l’Eglise tous les trésors de la liturgie latine qui ont pendant des siècles nourri la vie spirituelle de tant de générations de fidèles catholiques. »
« Deuxièmement, » a-t-il expliqué, « c’est une réponse aux besoins pastoraux des fidèles. A Bombay, le cardinal Dias (prédécesseur de Mgr Gracias) avait montré beaucoup de sensibilité pastorale en autorisant la messe tridentine. Cependant, il peut y avoir des défis pratiques puisqu’il n’y a pas beaucoup prêtres qui connaissent le latin. »
Sur la durée, un tel obstacle devrait être surmonté. « Dans le séminaire archidiocesain, le latin a déjà été réintroduit et est enseigné ; pas en raison du motu proprio, mais parce que la connaissance du latin est essentielle et importante pour les études ecclésiastiques » déclare Mgr Gracias. En conclusion, il a annoncé qu’il « informerait les prêtres et les fidèles de ce motu proprio » et « exercerait sa sensibilité pastorale en l’expliquant et en le mettant en application de la manière appropriée. »