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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme de la fête de la Très-Sainte Trinité

La Tres-Sainte TriniteSaint-Eugène, le dimanche 4 juin 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

> Catéchisme sur la Trinité.

A l’origine à Rome, comme avait eut lieu la veille la longue messe du Samedi des Quatre-Temps, laquelle commençait à none pour s’achever très tard dans la nuit en raison de toutes les ordinations à faire, le Pape ne célébrait pas de messe en ce dimanche (de même qu’aux autres dimanches suivant les Samedis des Quatre-Temps) : Dominica vacat – dimanche vacant (les paroisses de Rome, les tituli le faisait toutefois). Lorsque le rit romain se propagea dans l’Empire de Pépin le Bref et de Charlemagne, se fut au moyen du Sacramentaire grégorien, livre écrit pour les célébrations papales, et donc ce dimanche se trouvait dépourvu de tout formulaire de messe. Pour remplir ce trou, on commença à y célébrer un genre d’octave de la Pentecôte (formulaire du Premier dimanche après la Pentecôte), qui ne faisait toutefois guère mention de la Pentecôte. L’institution relativement récente et non universellement reçue de celle-ci fit que la place laissée vide fut aussi utilisée pour y célébrer la messe votive de la Sainte Trinité composée au VIIIème siècle par Alcuin. En 920, Etienne, évêque de Liège, consacra cette pratique en instituant en ce dimanche pour son diocèse la fête de la Trinité et en faisant composer un office complet en l’honneur de ce mystère. La célébration de cette fête se répandit rapidement dans tout l’Occident, en particulier sous l’action des moines clunisiens.

Rome refusa dans un premier temps cet usage, estimant bien moderne l’idée de célébrer liturgiquement un mystère plutôt qu’un évènement historique de l’histoire du Salut. Alexandre II, pape de 1061 à 1073, tout en constatant que la fête est déjà répandue en beaucoup de lieux, déclare dans une de ses Décrétales que “ce n’est pas l’usage de Rome de consacrer un jour particulier à honorer la très sainte Trinité, puisqu’à proprement parler elle est honorée chaque jour” par la répétition de la petite doxologie : Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, et dans un grand nombre d’autres formules de louange. C’est le pape français Jean XXII qui finalement accepta la fête dans un décret daté de 1334 et l’étendit à toutes les Eglises d’Occident. La fête de la Trinité se substitua dès lors au premier dimanche après la Pentecôte (qui fut commémoré à l’office jusqu’en 1960 et dont la messe devait être célébrée un des trois premiers jours de la semaine non empêché par une fête du rite double. Cette messe peut continuer à se dire dans les féries de la semaine qui suit ce dimanche).

La Très-Sainte Trinité par Artus Wolffort MuehlbauerLa fête de la Trinité fut, comme nous le disions, d’une grande popularité un peu partout en Occident dès le XIème – XIIème siècle. Les Anglais & les Dominicains comptent d’ailleurs les dimanches non “après la Pentecôte” mais “après la Trinité”. Dans beaucoup d’usages diocésains, l’hymne des vêpres “O lux beata Trinitas” acquis une telle popularité qu’il fut chantée aux premières & secondes vêpres de tous les dimanches après l’Epiphanie & après la Pentecôte, faisant disparaître deux des sept hymnes d’un cycle qui initialement chantait les sept jours de la création sur les sept vêpres de la semaine (le rit romain ne le fit que pour les premières vêpres du dimanche). Dans le même ordre d’idée, un décret au XVIIIème siècle de la Sacrée Congrégation des Rites étendit pour le rit romain la préface de la Trinité à tous les dimanches après l’Epiphanie & la Pentecôte (on disait auparavant la préface commune ces dimanches-là).

Le choix de faire la célébration du mystère de la Trinité au jour octave de la Pentecôte était toutefois d’une grande cohérence théologique : c’est en effet l’effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte qui nous révèle l’amour du Père et du Fils et nous manifeste glorieusement le mystère de la Trinité. Du reste, le rit byzantin a suivi la même intuition, puisqu’il a fini par ajouter à la fête de la Pentecôte elle-même la célébration de la Trinité, combinant les deux fêtes en une seule : dans l’office de ce rit, à une couche hymnographique ancienne chantant la Pentecôte, on a ajouté une seconde chantant la Trinité. Dans la mentalité des orientaux byzantins, la Pentecôte est bien la fête de la Trinité, et on a fini par consacrer le Lundi de Pentecôte plus particulièrement au Saint-Esprit.

Nous avons célébré la venue de l’Esprit sanctificateur, annoncé comme devant venir perfectionner l’œuvre du Fils de Dieu. Nous l’avons adoré et reconnu distinct du Père et du Fils, qui nous l’envoyaient avec la mission de demeurer avec nous. Il s’est manifesté dans des opérations toutes divines qui lui sont propres ; car elles sont l’objet de sa venue. Il est l’âme de la sainte Église, il la maintient dans la vérité que le Fils lui a enseignée. Il est le principe de la sanctification dans nos âmes, où il veut faire sa demeure. En un mot, le mystère de la sainte Trinité est devenu pour nous, non seulement un dogme intimé à notre pensée par la révélation, mais une vérité pratiquement connue de nous par la munificence inouïe des trois divines personnes, adoptés que nous sommes par le Père, frères et cohéritiers du Fils, mus et habités par l’Esprit-Saint.
Dom Guéranger.

Quel Catholique ignore que le Père est vraiment Père, le Fils vraiment Fils, et l’Esprit-Saint vraiment Esprit-Saint ? Ainsi que le Seigneur lui-même l’a dit à ses Apôtres : « Allez, baptisez toutes les nations au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » C’est là cette Trinité parfaite dans l’unité d’une unique substance, à laquelle nous faisons profession de croire. Car nous n’admettons point en Dieu de division à la manière des substances corporelles ; mais à cause de la puissance de la nature divine qui est immatérielle, nous faisons profession de croire, et à la distinction réelle des personnes que nous nommons, et à l’unité de la nature divine.
Homélie de saint Grégoire de Nazianze, évêque, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne..

IIndes vêpres de la fête de la Trinité. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : Panis angelicus, du Ier ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Salve Regina, du Ier ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Petrus, du VIIème ton
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo, du IIIème ton
  • Chant d’action de grâces : Benedicta sit sancta Trinitas, du IInd ton

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Cf. aussi : Plain-chant de la Trinité dans le graduel de Nivers (1679)

Programme du dimanche et de l’octave de la Pentecôte

Saint-Eugène, le dimanche 28 mai 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Sous le règne des figures, le Seigneur marqua déjà la gloire future du cinquantième jour. Israël avait opéré, sous les auspices de l’agneau de la Pâque, son passage à travers les eaux de la mer Rouge. Sept semaines s’écoulèrent dans ce désert qui devait conduire à la terre promise, et le jour qui suivit les sept semaines fut celui où l’alliance fut scellée entre Dieu et son peuple. La Pentecôte (le cinquantième jour) fut marquée par la promulgation des dix préceptes de la loi divine, et ce grand souvenir resta dans Israël avec la commémoration annuelle d’un tel événement. Mais ainsi que la Pâque, la Pentecôte était prophétique : il devait y avoir une seconde Pentecôte pour tous les peuples, de même qu’une seconde Pâque pour le rachat du genre humain. Au Fils de Dieu, vainqueur de la mort, la Pâque avec tous ses triomphes ; à l’Esprit-Saint, la Pentecôte, qui le voit entrer comme législateur dans le monde placé désormais sous sa loi.

Mais quelle dissemblance entre les deux Pentecôtes ! La première sur les rochers sauvages de l’Arabie, au milieu des éclairs et des tonnerres, intimant une loi gravée sur des tables de pierre ; la seconde en Jérusalem, sur laquelle la malédiction n’a pas éclaté encore, parce qu’elle contient dans son sein jusqu’à cette heure les prémices du peuple nouveau sur lequel doit s’exercer l’empire de l’Esprit d’amour. En cette seconde Pentecôte, le ciel ne s’assombrit pas, on n’entend pas le roulement de la foudre ; les cœurs des hommes ne sont pas glacés d’effroi comme autour du Sinaï ; ils battent sous l’impression du repentir et de la reconnaissance. Un feu divin s’est emparé d’eux, et ce feu embrasera la terre entière. Jésus avait dit : “Je suis venu apporter le feu sur la terre, et quel est mon vœu, sinon de le voir s’éprendre ?” L’heure est venue, et celui qui en Dieu est l’Amour, la flamme éternelle et incréée, descend du ciel pour remplir l’intention miséricordieuse de l’Emmanuel.
Dom Guéranger.

La descente du Saint-Esprit sur les Apôtres au Cénacle étant survenue à la troisième heure du jour, l’heure de Tierce est aujourd’hui célébrée très solennellement. Son hymne usuelle, Nunc Sancte nobis Spiritus est en ce jour et pendant toute l’octave remplacée par le chant solennel du Veni Creator. En France, il est de coutume que là où l’on ne peut chanter intégralement l’office de Tierce, la grand’messe de la Pentecôte soit précédée du chant public du Veni Creator – en réduction de l’office de Tierce -, chant auquel une indulgence plénière est accordée en ce jour aux conditions ordinaires.

> Catéchisme sur la Pentecôte

A la sainte messe :

IIndes vêpres du dimanche de la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris sur le ton de Veni Creator
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Regina cœli, du VIème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro du VIème ton, pour le Temps pascal.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo nancéen – mélodie du Ier ton en usage dans le diocèse de Nancy
  • Chant d’action de grâces pascal : Beata nobis gaudia, hymne de la Pentecôte, à laudes – texte de saint Hilaire de Poitiers († 367), père & docteur de l’Eglise – plain-chant d’après Charles de Courbes (1622)

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OCTAVE DE LA PENTECOTE

La sainte messe sera chantée pendant l’octave de la Pentecôte : lundi, messe solennelle à 11h, du mardi au vendredi messe chantée à 19h et le samedi (samedi des Quatre-Temps) à 9h30.

Lundi de Pentecôte – A la sainte messe :

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Mardi de Pentecôte – A la sainte messe :

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Mercredi des Quatre-Temps de Pentecôte – A la sainte messe :

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Jeudi de Pentecôte – A la sainte messe :

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Vendredi des Quatre-Temps de Pentecôte – A la sainte messe :

  • Kyriale VIII – De Angelis
  • Alleluia – Veni Sancte Spiritus (ton ii.)
  • Séquence Veni Sancte Spiritus en plain-chant
  • Credo III
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Alma chorus Domini – séquence du vendredi de la Pentecôte dans l’ancien rit parisien – composition aquitaine du Xème siècle sur les noms divins, reprenant un texte de saint Isidore de Séville
  • Après la Consécration : O salutaris – sur le Veni Creator de Marc-Antoine Charpentier (1643 † 1704), maître de la Sainte Chapelle
  • Ite missa est – Propre de Paris pour les octaves solennelles
  • Après le dernier Evangile : Regina cœli – mise en polyphonie d’après Charles de Courbes (1622)
  • Procession de sortie : Beata nobis gaudia, hymne de la Pentecôte, à laudes – texte de saint Hilaire de Poitiers († 367), père & docteur de l’Eglise – plain-chant parisien du XVIIème siècle

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Samedi des Quatre-Temps de Pentecôte – A la sainte messe :

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Programme de la vigile de la Pentecôte

Vigile de la Pentecôte : Veni Sancte SpiritusSaint-Eugène, le samedi 27 mai 2023, grand’messe de 15h.

Dans les premiers temps de l’Eglise, la vigile de la Pentecôte était l’un des moments choisis par les Pères pour procéder aux baptêmes des catéchumènes, comme la vigile pascale. Sa forme suit donc celle de la vigile pascale, en comportant une première partie catéchétique. Les six prophéties de cette première partie font en effet partie de l’antique catéchèse baptismale donnée aux néophytes.

Notre Seigneur, en disant : “Je prierai mon Père et il vous donnera un autre Paraclet”, fait voir que lui-même est aussi un Paraclet. Paraclet se traduit en latin par advocatus (avocat) ; or, il a été dit du Christ : “Nous avons pour avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste”. Le Sauveur déclare que le monde ne peut recevoir l’Esprit-Saint, dans le même sens où il a été dit : “La prudence de la chair est ennemie de Dieu ; car elle n’est pas soumise à la loi et ne peut l’être”. C’est comme si nous disions : L’injustice ne peut être la justice. Par ces mots “le monde”, il désigne ici ceux qui sont pleins de l’amour du monde, amour qui ne vient pas du Père. C’est pourquoi, à l’amour de ce monde, que nous avons tant de peine à diminuer et à détruire en nous, est opposé “l’amour de Dieu, que répand dans nos cœurs l’Esprit-Saint, qui nous a été donné”.
Homélie de saint Augustin, évêque, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce samedi, au troisième nocturne.

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Voir aussi sur notre site La Pentecôte – Fête élaguée ou restaurée ? La suppression de l’antique vigile baptismale de la Pentecôte

Programme du dimanche dans l’octave de l’Ascension

L'Ascension - retable de la cathédrale-primatiale de TolèdeSaint-Eugène, le dimanche 21 mai 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Notre Sauveur, mes très chers frères, est monté au ciel, ne nous troublons donc pas sur la terre. Que nos pensées soient là où il est, et ici-bas ce sera le repos. Montons maintenant avec le Christ par le cœur ; lorsque son jour promis sera venu, nous le suivrons aussi de corps. Cependant, mes frères, nous devons savoir que ni l’orgueil, ni l’avarice, ni la luxure ne s’élèvent avec le Christ ; aucun de nos vices ne s’élève avec notre médecin. Et c’est pourquoi si nous voulons suivre le médecin dans son ascension, nous devons déposer le fardeau de nos vices et de nos péchés. Ils nous chargent, pour ainsi dire, tous de chaînes, ils s’efforcent de nous retenir captifs dans les filets de nos fautes : c’est pourquoi avec le secours de Dieu, et comme le dit le Psalmiste : “Rompons leurs liens”, afin qu’en toute sécurité nous puissions dire au Seigneur : “Vous avez rompu mes liens, c’est à vous que je sacrifierai une hostie de louange”.
Homélie de saint Augustin, évêque, IVème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne (second sermon de saint Augustin sur l’Ascension, qui est le 175ème sur le temporal).

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A la sainte messe

IIndes vêpres du dimanche dans l’octave de l’Ascension. Au salut du Très-Saint Sacrement :

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Catéchisme sur l’Ascension.

Programme de l’Ascension

Saint-Eugène, le jeudi 18 mai 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Catéchisme sur l’Ascension.

Saint Augustin estimait que la fête de l’Ascension était d’institution apostolique. Cette fête est en effet très ancienne, même si dans les tous premiers temps de l’Eglise, l’Ascension du Seigneur était célébrée au jour de la Pentecôte, jointe à la descente de l’Esprit-Saint sur les Apôtres (cette disposition, qui nous paraîtra aujourd’hui curieuse, est encore attestée au début du IVème siècle par Eusèbe de Césarée et le récit de la pèlerine Egérie). L’institution d’une fête propre au 40ème jour après Pâques paraît remonter au dernier quart du IVème siècle, probablement après le premier Concile œcuménique de Constantinople de 381 qui défendit la divinité de l’Esprit-Saint (on voulut sans doute alors réserver la fête de la Pentecôte à la célébration seule du mystère de l’Esprit-Saint) – et il est possible que saint Grégoire de Nysse – dont on possède l’homélie pour l’Ascension de l’année 388 – fusse, sinon l’initiateur – du moins l’un des premiers propagateurs d’une célébration de l’Ascension au 40ème jour après Pâques au lieu du 50ème jour. La fixation de la célébration liturgique de l’Ascension au jeudi qui est le 40ème jour après Pâques, commune à partir de la fin du IVème siècle à tous les rits d’Orient & d’Occident, n’est bien sûr pas le fruit du hasard, notre Seigneur s’étant élevé vers le ciel 40 jours après sa résurrection ainsi que le rapporte saint Luc dans les Actes des Apôtres (“Il s’était aussi montré à eux depuis sa passion, et leur avait fait voir, par beaucoup de preuves, qu’il était vivant, leur apparaissant pendant quarante jours, et leur parlant du royaume de Dieu.” Actes I, 3). Selon une tradition patristique ancienne (attestée par les Constitutions Apostoliques, livre V, chap. XIX.), l’ascension du Seigneur s’est produite à midi (sixième heure du jour), aussi l’heure de sexte revêt une solennité particulière en ce jour. A Rome, après la messe célébrée sur l’autel de Saint-Pierre, le Pape était couronné par les cardinaux et, vers l’heure de sexte, se rendait en procession solennelle jusqu’au Latran, accompagné par les évêques et tout le clergé. A Oxford en Angleterre, la coutume voulait que l’on chantât l’office de sexte en haut des tours et clochers des églises le jour de l’Ascension.

La liturgie traditionnelle connait en ce jour un symbole fort : afin de signifier le départ de notre Maître & Seigneur, après le chant par le diacre de l’évangile à la messe de ce jour, on éteint “le Cierge pascal, que nous vîmes allumer dans la nuit de la résurrection, et qui était destiné à figurer, par sa lumière de quarante jours, la durée du séjour de notre divin Ressuscité au milieu de ceux qu’il a daigné appeler ses frères” (dom Guéranger).

L’Ascension est une fête d’obligation pour l’Eglise universelle, ce qui signifie que l’assistance à la messe et la sanctification du jour en sont obligatoires, à l’instar d’un dimanche.

Puisque l’ascension du Christ est notre propre élévation, et que le corps a l’espérance d’être un jour où l’a précédé son glorieux chef, tressaillons donc, mes bien-aimés, dans de dignes sentiments de joie, et réjouissons-nous par de pieuses actions de grâces. Car nous n’avons pas seulement été affermis aujourd’hui comme possesseurs du paradis  mais en la personne du Christ, nous avons pénétré au plus haut des cieux ; et nous avons plus obtenu par sa grâce ineffable, que nous n’avions perdu par l’envie du diable. En effet, ceux que le venimeux ennemi avait bannis de la félicité de leur première demeure, le Fils de Dieu se les est incorporés, et il les a placés à la droite du Père, avec qui étant Dieu, il vit et règne en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.
Homélie de saint Léon, pape, VIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres de l’Ascension. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : Prose de l’Ascension au propre de Paris
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Regina cœli, du VIème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro du VIème ton, pour le Temps pascal.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du IIIème ton
  • Chant d’action de grâces : Adoremus in æternum – plain-chant musical du XVIIIème siècle

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Programme des Rogations ou Litanies mineures

Procession des Rogations - image d'EpinalSaint-Eugène, les lundi 15 mai & mardi 16 mai 2023, procession puis messe des Rogations de 19h.

Les Rogations, processions de supplications et de pénitence qui précèdent l’Ascension et demandent à Dieu de répandre son Esprit Saint et de répondre à nos demandes multiples, furent instituées la première fois en Gaule par saint Mamert, évêque de Vienne vers 470, tandis que cette ville était frappée de calamités extraordinaires. Le succès de ces processions de supplication fut immédiat dans la toute jeune France, puisque dès 511, le Concile d’Orléans réuni par le roi Clovis en parle dans ses 27ème & 28ème canons comme d’une institution bien établie. L’empereur Charlemagne quittait ses chausses comme les plus simples fidèles, et marchait aux Rogations nu-pieds à la suite de la croix, depuis son palais jusqu’à l’église de la Station. En 816, le pape Léon III les adopta à Rome et elles fut bientôt étendues à toute l’Église d’Occident.

A la procession :

  • Antienne Exsurge Domine
  • Litanies des saints

A la messe :

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Programme de la solennité de sainte Jeanne d’Arc, patronne secondaire de la France

La France Délivrée par sainte Jeanne d'ArcSaint-Eugène, le dimanche 14 mai 2023, grand’messe en rit romain traditionnel de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Jeanne d’Arc est née à Domrémy, autrefois du diocèse de Toul, maintenant de Saint-Dié, de parents remarquables par leur foi et l’intégrité de leurs mœurs, en 1412. Elle avait à peine treize ans et ne connaissait que les occupations du foyer, le travail des champs et les premiers éléments de la religion, quand elle fut avertie qu’elle était choisie par Dieu pour délivrer la France et la rendre à l’ancienne autorité royale. Après que, pendant cinq ans, l’Archange saint Michel et les saintes vierges Catherine et Marguerite, dont elle recevait de fréquentes visites, lui eurent appris comment elle exécuterait ce qui lui était ordonné, elle reconnut qu’elle devait obéir à Dieu. Elle demanda au gouverneur de Vaucouleurs et, après quelques refus, en obtint des hommes qui devaient la conduire au roi Charles.
IVème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

Obéissant aux avertissements divins, après avoir surmonté les difficultés d’un long voyage, elle arriva au château de Chinon, en Touraine, et, ayant convaincu le roi Charles de la vérité de sa mission divine, elle partit pour Orléans. En peu de jours, par un terrible assaut, elle infligea trois défaites aux ennemis, prit leurs places fortes et fit triompher son étendard. De là, après quelques faits de guerre où le secours de Dieu se manifesta de façon merveilleuse, elle conduisit Charles à Reims pour y recevoir l’onction du sacre royal. Elle ne pensa pas pour autant qu’elle devait se reposer ; mais comme elle avait reçu du ciel l’annonce que, par la permission de Dieu, elle devait tomber au pouvoir de l’ennemi, elle accepta de bon cœur ce qui devait nécessairement arriver.
Vème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

Jeanne, faite prisonnière à Compiègne, vendue aux ennemis, bientôt conduite à Rouen, y fut traduite en jugement et accusée de toutes sortes de crimes, sauf de fautes contre la chasteté. Pour Jésus, elle supporta tout avec patience. Le procès ayant été conduit par des juges très corrompus, la vierge innocente et douce fut condamnée à la peine du feu. Ayant donc reçu le réconfort de la sainte Eucharistie qu’elle avait désirée si longtemps, les yeux tournés vers la croix et répétant très souvent le nom de Jésus, elle s’envola au ciel, le 30 mai, n’ayant pas encore accompli sa vingtième année. L’Église Romaine, qu’elle avait toujours aimée et à qui elle en avait souvent appelé, prit soin de la justifier de tout crime, sous le pontificat de Calixte III. Vers la fin du dix-neuvième siècle, Léon XIII permit d’introduire la cause de la Pucelle d’Orléans. Puis le Souverain Pontife Pie X la mit au rang des Bienheureuses, et Benoît XV au nombre des saintes Vierges. Enfin Pie XI, accédant aux vœux des évêques français, la déclara et institua patronne secondaire de la France, après la Très Sainte Vierge en son Assomption.
VIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres de la solennité de sainte Jeanne d’Arc, avec mémoire du Vème dimanche après Pâques. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O salutaris de l’Abbé du Gué, maître de chapelle de Saint-Germain-L’Auxerrois (1768 -1780) puis de Notre-Dame de Paris (1780 – 1790)
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Regina cœli, du VIème ton
  • En l’honneur de sainte Jeanne d’Arc : Concordent nostris cælica, cantique à Sainte Jeanne d’Arc de Mgr Foucault, évêque de Saint-Dié († 1930)
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Oremus pro Pontifice nostro du VIème ton, pour le Temps pascal.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du IIIème ton
  • Chant d’action de grâces : Adoremus in æternum – Psaume XVI – plain-chant du XVIIIème siècle

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Télécharger le livret du propre des IIndes vêpres de sainte Jeanne d’Arc.
Télécharger le livret de la mémoire des IIndes vêpres du Vème dimanche après Pâques.

Programme du IVème dimanche après Pâques – Cantate Domino

Saint-Eugène, le dimanche 7 mai 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Comme dimanche dernier, l’évangile de ce dimanche nous prépare au départ prochain du Christ à l’Ascension & à la venue du Paraclet de vérité à la Pentecôte. L’évangile est tiré de l’évangile de Jean, comme régulièrement durant le Temps Pascal ; l’usage de lire l’évangile de Jean pendant le Temps Pascal doit du reste remonter à une haute antiquité, car c’est une constante que l’on retrouve dans les différents rits tant Orientaux qu’Occidentaux. Comme dimanche dernier, l’évangile de ce dimanche est extrait du dernier discours du Christ pendant la Cène (Jean XVI, 5-14).

Que veulent donc dire ces paroles : « Mais je ne vous ai pas dit ces choses dès le commencement, parce que j’étais avec vous », si ce n’est que les prédictions qu’il leur fait ici du Saint-Esprit, à savoir qu’il viendrait à eux et rendrait témoignage au moment où ils auraient à souffrir les maux qu’il leur annonçait, il ne les leur avait pas faites dès le commencement, parce qu’il était avec eux ? Ce consolateur ou cet avocat (car le mot grec Paraclet veut dire l’un et l’autre) n’était donc nécessaire qu’après le départ du Christ ; il ne leur en avait point parlé dès le commencement lorsqu’il était avec eux, parce qu’il les consolait lui-même par sa présence.
Homélie de saint Augustin, évêque, IXème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du quatrième dimanche après Pâques. Au salut du Très-Saint Sacrement :

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Télécharger le livret du commun des IIndes vêpres du dimanche durant le Temps pascal.
Télécharger le livret du propre des IIndes vêpres du dimanche du IVème dimanche après Pâques.

Programme du IIIème dimanche après Pâques – Jubilate Deo

Troisième dimanche après PâquesSaint-Eugène, le dimanche 30 avril 2023, grand’messe de 11h. Vêpres de la fête de saint Joseph Artisan & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Le troisième dimanche après Pâques est aussi appelé dimanche de Jubilate, en raison du premier mot de l’introït de la messe.

L’évangile de la messe de ce jour est tiré du dernier discours du Christ à la Cène dans l’évangile de Jean (16, 16-22) : “Un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et puis un peu encore, et vous me verrez, car je vais au Père.” Aussi ce dimanche constitue-t-il un point de bascule au milieu du temps pascal : après avoir célébré la résurrection et la vie nouvelle offerte par le baptême & l’eucharistie, voici que la perspective que nous offre la sainte liturgie change et nous prépare au départ du Seigneur vers son Père et à l’envoi de l’Esprit, aux fêtes prochaines de l’Ascension & de la Pentecôte.

Ce peu de temps nous paraît long, parce qu’il dure encore ; mais lorsqu’il sera fini, nous comprendrons combien il était court. Que notre joie ne ressemble donc pas à celle du monde, dont il est dit : “Mais le monde se réjouira” ; et néanmoins, pendant l’enfantement du désir de l’éternité, que notre tristesse ne soit pas sans joie ; montrons-nous, comme dit l’Apôtre : “Joyeux par l’espérance, patients dans la tribulation”. En effet, la femme qui enfante, et à laquelle nous avons été comparés, éprouve plus de joie à mettre au monde un enfant, qu’elle ne ressent de tristesse à souffrir sa douleur présente. Mais finissons ici ce discours, car les paroles qui suivent présentent une question très épineuse ; il ne faut pas les circonscrire dans le court espace de temps qui nous reste, afin de pouvoir les expliquer plus à loisir, s’il plaît au Seigneur.”
Homélie de saint Augustin, évêque, IXème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

Ières vêpres de la fête de saint Joseph, artisan. Au salut du Très-Saint Sacrement :

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Télécharger le livret des IIndes vêpres de la fête de saint Joseph artisan et du salut du Très-Saint Sacrement.
Télécharger le livret de la mémoire des IIndes vêpres du IIIème dimanche après Pâques.

La Résurrection du Christ

Programme de la supplication des Litanies majeures

Procession des Litanies majeures : le Pape saint Grégoire le Grand a la vision de saint Michel Archange sur le Château Saint-Ange remettant son glaive au fourreau, marquant la fin de l'épidémie de peste à Rome.
Procession des Litanies majeures : le Pape saint Grégoire le Grand a la vision de saint Michel Archange sur le Château Saint-Ange remettant son glaive au fourreau, marquant la fin de l’épidémie de peste à Rome.
Saint-Eugène, le mardi 25 avril 2023, procession des Litanies majeures et grand’messe de 19h (Mémoire de saint Marc, Evangéliste & Martyr).

A partir de novembre 589, une terrible épidémie de peste frappe la ville de Rome, provoquant la mort de nombreux habitants, et en premier lieu celle du pape Pélage II lui-même qui meurt le 7 février 590 des soins qu’il avait apporté aux malades. Son successeur n’est autre que le Pape saint Grégoire le Grand (590 † 604). Celui réorganise la grande procession des Litanies Majeures (qui existait avant son pontificat) et la fixe au 25 avril, à la date d’une ancienne fête célébrant l’entrée de saint Pierre à Rome (fête encore présente dans le Sacramentaire Léonien (notons que la fixation de la fête de saint Marc, Evangéliste et secrétaire de saint Pierre, à la même date du 25 avril n’interviendra que plus tard, à partir des VIIIème – IXème siècles en se superposant aux Litanies majeures).

Voici en quels termes, au témoignage de saint Grégoire de Tours, le Pape saint Grégoire le Grand, à peine élu (il ne fut sacré que le 3 septembre suivant) convoqua une litanie septénaire spéciale qui laissa dans l’histoire un souvenir fameux :

Il nous faut, bien-aimés frères, quand nous n’avons pas su les prévenir, craindre du moins les fléaux de Dieu lorsqu’ils nous accablent. Que la douleur nous ouvre la porte de la conversion ; que la peine qui nous frappe brise le rocher de nos cœurs. “Le glaive, comme dit Jérémie, pénètre aujourd’hui jusqu’à l’âme.” (Jérémie IV, 10).

Sous le coup des célestes vengeances, voilà que tout le peuple est frappé, et chacun est enlevé instantanément. La maladie ne précède pas la mort ; aucun avant-coureur : la mort est sa propre messagère ; vous le voyez, elle ne s’annonce qu’en foudroyant. Pas même entre elle et le pécheur le temps du repentir. Songez en quel état parait devant son juge le malheureux qui n’a pas eu une seconde pour pleurer ses fautes. Hélas ! ce ne sont pas des victimes isolées, c’est tout le peuple qui succombe. Les maisons restent vides, les pères voient mourir leurs enfants ; l’héritier précède dans la tombe ceux qui voulaient lui laisser leurs biens. C’est donc maintenant qu’il nous faut nous réfugier dans la pénitence, puisque nous pouvons encore pleurer avant que la mort ne frappe. Remettons sous les yeux de notre âme la suite de nos égarement ; effaçons dans les larmes la trace de nos iniquités. “Prévenons dans la confession du délut la face du juge.” (Psaume XCII, 2). “Elevons vers Dieu nos cœurs avec nos mains.” (Lamentations III, 41). Qu’est-ce à dire : “Elever à Dieu le cœur avec les mains ?” sinon soutenir la ferveur de nos prières par le mérite des bonnes œuvres. Il donne, ce grand Dieu, il donne à nos terreurs une pleine confiance, quand il nous dit par la bouche du prophète : “Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse & qu’il vive.” (Ezéchiel XXXIII, 1).

Donc, que nul ne désespère, quelle que soit l’énormité de ses forfaits. Ninive avait croupi des siècles dans la fange de ses crimes. Trois jours de pénitence sauvèrent Ninive. Et le larron converti sur la croix, eut-il besoin, pour entendre la sentence de vie éternelle, de plus de temps qu’il n’en faut pour mourir ? Changeons le fond de nos cœurs, cela suffit pour nous donner la certitude que nous avons déjà reçu ce que nous demandons? Notre juge ne demande, pour révoquer la sentance de mort, que de nous voir à ses pieds suppliants et convertis. Ainsi, bien aimés frères, ouvrons nos cœurs à la contrition et nos mains aux bonnes œuvres.

Une litanie septiforme, grande manifestation de notre douleur, de nos vœux et de notre repentir, aura lieu au point du jour, le matin de Pâques. Venez-y tous mêler vos larmes aux nôtres, et apporter à notre Dieu le tribut de votre dévotion. Que tous les travaux des champs, que tout négoce soit interrompu. Le rendez-vous général sera l’église de la sainte Mère de Dieu, où tous ensemble, déplorant nos fautes, nous supplierons le souverain juge de désarmer sa colère. Les sept diverses litanies partiront pour s’y rendre, celle des clercs, de l’église Saint-Jean-Baptiste ; celle des hommes, de l’église Saint-Etienne ; celle des veuves, de l’église Saint-Vital ; celle des pauvres & des enfants, de l’église de Sainte-Cécile. (in saint Grégoire de Tours, Histoire des Francs, lib. X, cap. 1 – cf aussi Saint Grégoire le Grand, Opera omnia, Patrologie Latine, tome LXXVI, col. 1312).

Procession de saint Grégoire - Litanies majeures
Procession de saint Grégoire – Litanies majeures.

Cette procession, une fois réunie pour la collecte à Sainte-Marie Majeure, se dirigea vers Saint-Pierre-du-Vatican pour y faire la station, elle fut conduite par saint Grégoire, qui marchait pieds nus sous le sac et la cendre, et est alors marquée selon la tradition par plusieurs miracles :

  • Une image de la Bienheureuse Vierge Marie (probablement la fameuse icône Salus Populi Romani rapportée à Rome par l’impératrice sainte Hélène et conservée à Sainte-Marie-Majeure jusqu’à aujourd’hui) était portée dans la procession et son passage éteignait les miasmes de la peste.
  • Les Anges firent entendre cette louange à la Mère de Dieu tandis que la procession traversait le Tibre en face du Mausolée d’Hadrien :

    Regina cœli lætare, alleluia,
    Quia quem meruisti portare, alleluia,
    Resurrexit sicut dixit, alleluia.


    À quoi le pape saint Grégoire le Grand ajouta :

    Ora pro nobis Deum, alleluia.

  • Alors que la procession s’approchait de la basilique Saint-Pierre du Vatican pour que le pape y célèbre la messe de la station, saint Grégoire vit apparaître, sur le Mausolée d’Hadrien saint Michel Archange qui remettait son glaive au fourreau, signifiant la cessation de l’épidémie. En commémoraison de cette vision, une chapelle dédiée à saint Michel Archange fut dédiée dans ce monument de l’antiquité par le pape Boniface IV (608 † 615), et depuis l’édifice fut renommé Château Saint-Ange.

Cette fameuse procession eut lieu toutefois le jour de Pâques, qui tombait alors le 26 mars 590, et non le 25 avril. Il parait assuré que la supplication des Litanies Majeures existait à Rome avant saint Grégoire le Grand, mais à une date qui n’était pas encore fixe chaque année. Il semblerait que pour commémorer le souvenir de la fameuse procession effectuée le jour de Pâques 590, saint Grégoire ait fixé les Litanies Majeures à une date annuelle fixe – le 25 avril, qui est la date la plus extrême à laquelle Pâques peut survenir (et est aussi, comme nous l’avons dit, la date de l’ancienne fête romaine de l’entrée à Rome de saint Pierre) : cela présentait l’avantage de la faire tomber toujours dans le Temps pascal (les antiennes processionnelles de pénitence qu’on chantaient autrefois à cette procession bien avant saint Grégoire se terminent systématiquement dès lors de façon assez surprenante par Alléluia – voyez par exemple l’antienne De Jerusalem exiunt).

Statue de l'archange saint Michel sur le Château Saint-Ange par Peter Anton von Verschaffelt.
Statue de l’archange saint Michel sur le Château Saint-Ange par Peter Anton von Verschaffelt.

A la messe :

  • Kyrie des féries de Carême et d’Avent au propre de Paris
  • Epître : Jacques V, 16-20 : Et la prière de la foi sauvera le malade ; le Seigneur le soulagera ; et s’il a commis des péchés, ils lui seront remis.
  • Evangile : Luc XI, 5-13 : Si donc vous, étant méchants comme vous êtes, vous savez néanmoins donner de bonnes choses à vos enfants ; à combien plus forte raison votre Père qui est dans le ciel, donnera-t-il le bon Esprit à ceux qui le lui demandent ?
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Litanies de saint Martin – texte compose par saint Martin, évêque de Tours (c. 316 † 397) – mélodie du processionnal de Laon (édition de 1755)
  • Sanctus XVIII
  • Après la Consécration : O salutaris sur le ton de l’hymne pascale Ad cœnam Agni providi
  • Agnus Dei XVIII
  • Pendant la communion :
    • Regina cœli – antienne à la Bienheureuse Vierge Marie durant le temps pascal – selon la tradition, cette antienne fut chantée pour la première fois par saint Grégoire le Grand alternant avec des chœurs angéliques lors de la première procession des Litanies majeures survenue le 25 avril 590 – chant alternatif, du Ier ton (sans doute plus ancien que celui du VIème ton)
    • Deprecamur te, Domine – antique antienne processionnelle pour les Litanies Majeures, au-trefois en usage à Rome et restée en usage dans le rit parisien – chant : Missale Parisiense de Notre-Dame, c. 1225 – c’est au chant de cette antienne, bannière et croix de procession en tête, que saint Augustin de Cantorbéry et ses 40 compagnons commencèrent la Mission d’évangélisation de l’Angleterre et entrèrent dans la cité de Cantorbéry en l’an 597 pour se présenter au roi Æthelberht du Kent
  • Benedicamus Domino XVIII
  • Au dernier Evangile : Regina cœli
  • Procession de sortie : De Jerusalem exiunt – antique antienne processionnelle pour les Litanies Majeures, autrefois en usage à Rome et restée en usage dans le rit parisien – chant : Missale Parisiense de Notre-Dame, c. 1225

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Procession de saint Gregoire aux Litanies Majeures par Jacopo Zucchi
Procession de saint Gregoire aux Litanies Majeures par Jacopo Zucchi (Musées du Vatican).