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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Programme du premier dimanche de l’Avent

Avent01Saint-Eugène, le samedi 30 novembre 2024, vêpres à 17h45, le dimanche 1er décembre 2023, grand’messe le dimanche de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Catéchisme de l’Avent

Le temps de l’Avent – du latin adventus qui signifie venue – est le temps liturgique préparatoire de Noël. Cette période a été instituée en Occident au cours du Vème siècle, sans doute en écho des conciles d’Ephèse et de Chalcédoine qui orientèrent les prédicateurs sur le mystère de l’Incarnation. A Rome, la messe stationale de ce premier jour de l’année liturgique se fait en la Basilique de Sainte-Marie-Majeure, reconstruite en 432 après le Concile d’Ephèse en l’honneur de la Mère de Dieu. Du reste, l’homélie de saint Grégoire le Grand qui se lit cette nuit à l’office nocturne a été prononcée dans cette basilique.

Dans l’Eglise romaine, l’Avent commence quatre dimanches avant Noël. Suivant le 9ème canon du concile de Macon de 581, l’Avent de l’ancien rit des Gaules comportait lui six dimanches (et commençait par la saint Martin le 11 novembre), comme du reste le font toujours les Milanais qui suivent le rit ambrosien et les Mozarabes (qui l’adoptèrent en 650). Les syriaques orientaux (assyriens & chaldéens) observent un Avent de quatre semaines comme les romains, et ce sont les seuls orientaux à avoir un temps liturgique spécial avant Noël. Chez les byzantins, seul un jeûne préparatoire commençant le 15 novembre est observé, sans incidence vraiment marquée dans les textes liturgiques, et les deux dimanches avant Noël font mémoire des ancêtres du Christ selon la chair.

L’Avent dans le rit romain est un temps de pénitence, que les usages liturgiques marquent de plusieurs façons : le violet devient la couleur de la liturgie, on n’orne plus les autels de fleurs, l’orgue cesse de se faire entendre seul, le diacre & le sous-diacre déposent leur dalmatique & leur tunique pour prendre les chasubles pliées. Le chant du Te Deum est supprimé de l’office nocturne et celui du Gloria de la messe (ce dernier, qui commence par les paroles même du chant des Anges lors de la naissance du Sauveur, se fera de nouveau entendre à Noël à la messe de minuit). Toutefois, ce temps de pénitence est aussi un temps de joyeuse espérance, avec l’emploi de textes magnifiques qui la chantent, l’alleluia n’y est du reste pas supprimé, contrairement au Carême, il est au contraire plus fréquemment utilisé à l’office divin. A l’office nocturne, on commence en ce jour la lecture du livre du prophète Isaïe, laquelle s’achèvera à Noël. On cantile les leçons d’Isaïe sur un ton spécial, particulièrement joyeux.

Il convient que tout homme se prépare à l’avènement du Sauveur ; de crainte qu’il ne le trouve livré à la gourmandise, ou embarrassé dans les soucis du siècle. Il est prouvé, par une expérience de tous les jours, que la vivacité de l’esprit s’altère par l’excès du boire, et que l’énergie du cœur est affaiblie par une trop grande quantité d’aliments. Le plaisir de manger peut devenir nuisible, même à la santé du corps, si la raison et la tempérance ne le modèrent, ne résistent à l’attrait, et ne retranchent au plaisir ce qui serait superflu.
Sermon de saint Léon le Grand, pape, Vème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

Ières vêpres du Ier dimanche de l’Avent. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O Salutaris Hostia – sur le ton de Conditor Alme siderum, hymne des vêpres de l’Avent
  • Motet de l’Avent : Rorate cœli desuper – Ier ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Alma Redemptoris Mater – Vème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Pastor ovium – Ier ton
  • Prière pour Mgr l’Archevêque de Paris : Oremus pro antistite nostro Laurentio – VIIème ton
  • Prière pour la paix : Da pacem Domine – IInd ton
  • Prière pour la France : Domine salvam fac Galliam – VIème ton royal
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – IIIème ton
  • Chant d’action de grâces : Laudate Dominum – Psaume CXVI – VIème ton royal

A la sainte messe :

IIndes vêpres du Ier dimanche de l’Avent. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O Salutaris Hostia – sur le ton de Conditor Alme siderum, hymne des vêpres de l’Avent
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Alma Redemptoris Mater – Vème ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Pastor ovium – Ier ton
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo – Ton “moderne”
  • Chant final, de l’Avent : Rorate cœli desuper – Ier ton

Télécharger le livret des Ières vêpres & du salut du Très-Saint Sacrement au format PDF.
Télécharger le livret de la mémoire des IIndes vêpres de saint André, apôtre, au format PDF.
Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des IIndes vêpres & du salut du Très-Saint Sacrement au format PDF.

Programme du XXIIIème dimanche après la Pentecôte – Saints Platon & Romain – ton 6

Le martyre de saint Platon d'Ancyre - Fresque du monastère de Dyonisiou (Mont Athos), 1547Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 1er décembre 2024 du calendrier grégorien – 18 novembre 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.

Dimanche du ton VI de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour le saint martyr Platon d’Ancyre.

Saint Platon vivait à Ancyre (actuelle Ankara), en Galatie, sous le règne de l’empereur Maximien (285-305) et était le frère selon la chair du saint martyr Antiochus (fêté le 18 juillet). Comme il confessait publiquement sa foi au Christ et encourageait les Chrétiens à rester fermes dans la persécution, il fut arrêté par les soldats de l’empereur et conduit devant le gouverneur Agripinus. Inébranlable dans sa conviction malgré son jeune âge, il fut d’abord frappé par douze soldats, puis étendu sur un lit de bronze brûlant, et il eut la chair déchirée et brûlée par toutes sortes de tortures. Devant le spectacle de ses souffrances, un grand nombre de païens embrassa la Foi. Le saint Martyr éleva vers Dieu sa prière au milieu des tourments et les Puissances angéliques répondirent : “Amen !” de manière à ce que tous les spectateurs entendissent ce témoignage de l’assistance de l’Eglise du ciel dans les combats du Saint athlète du Christ. Après d’autres supplices, saint Platon fut décapité et partit rejoindre l’assemblée des Saints. Saint Platon est commémoré au 22 juillet au Martyrologe romain :

A Ancyre, en Galatie, l’anniversaire de saint Platon, martyr. Sous le lieutenant Agrippin, il fut battu de verges, déchiré avec des ongles de fer, et souffrit d’autres genres de tourments très cruels ; il eut enfin la tête tranchée et remit à Dieu son âme invincible. Ses miracles accomplis pour venir en aide aux captifs, sont attestés par les Actes du second concile de Nicée.

*

Saint Romain d'AntiocheNous fêtons également en ce jour le saint martyr Romain, diacre et exorciste de l’Eglise de Césarée de Palestine, qui souffrit généreusement le martyre à Antioche lors de la persécution de Dioclétien (303), ainsi que le saint garçon Barulas qui l’accompagna dans sa passion.

Saint Romain exerçait les offices de diacre & d’exorciste dans l’Eglise de Césarée quand furent publiés en 303 les édits de la grande persécution de Dioclétien et de Maximien. Il se trouvait alors à Antioche lorsqu’on commença à y démolir les églises. Comme il exhortait les chrétiens à défendre leurs sanctuaires & qu’il relevait le courage d’un grand nombre, il fut arrêté et traduit devant le juge Asclépiade. Au cours du procès, un enfant, Barulas (Barallaha en syriaque, et par contraction Barlaha), avait été pris par hasard dans la foule pour apporter son témoignage. Or l’enfant loua le Dieu de Jésus-Christ et, pour cela, il fut battu de verges et Asclépiade eut l’inhumanité de le faire décapiter. Avant sa mort, le saint garçon pria sa mère, présente à l’exécution de son fils, de lui donner à boire, et sa mère ne cessa de l’encourager, le priant de supporter toutes ses souffrances pour le Seigneur Jésus-Christ. S’élevant au dessus des sentiments de la nature, elle tint la tête de son fils sur le billot et eut l’autorisation ensuite d’enterrer son corps.

Asclépiade condamna saint Romain à être brûlé vif après avoir été flagellé et déchiré par des crocs de fer. L’exécution devait se faire en présence de Dioclétien qui était alors à Antioche. Une averse empêcha le feu de prendre et saint Romain louait Dieu tout en se moquant de ses bourreaux et des idoles impies des païens. L’empereur le fit amener et commua la sentence, ordonnant qu’on coupa la langue de saint Romain jusqu’à la racine. On le jeta ensuite en prison pour plusieurs mois, et le saint continua cependant à parler malgré son supplice. Enfin, on l’étrangla dans la prison le 17 novembre 303. Cependant, sa fête liturgique est célébrée le 18 novembre, tant en Orient qu’en Occident. Voici du reste sa notice au Martyrologe romain du 18 novembre :

A Antioche, l’anniversaire de saint Romain, martyr. Au temps de l’empereur Galère, comme il voyait le préfet Asclépiade faire irruption dans une église et s’efforcer de la renverser de fond en comble, il exhorta les autres chrétiens à entraver ce dessein. Pour ce motif, après avoir souffert d’affreux tourments et avoir eu la langue coupée (ce qui cependant ne l’empêchait pas de célébrer les louanges de Dieu), il fut étranglé en prison et honoré de la couronne du martyre. Avant lui souffrit aussi un petit enfant, nommé Barulas, qui, interrogé par le préfet sur ce qui était le plus raisonnable, ou d’adorer un seul Dieu, ou d’en reconnaître plusieurs, avait répondu qu’il fallait croire au seul Dieu qu’adorent les chrétiens ; pour ce motif il fut battu de verges et décapité.

Le culte de saint Romain & de saint Barulas s’est répandu très tôt en Orient comme en Occident. Le martyre de saint Romain est bien connu car il a été rapporté par Eusèbe de Césarée (Traité de la Résurrection, livre 2 & Livre des Martyrs de Palestine, chap. 2). Saint Jean Chrysostome prononça un Panégyrique en son honneur à Antioche, le jour de sa fête (43ème discours). On trouve un second panégyrique de saint Romain dans les œuvres attribuées à saint Jean Chrysostome, mais qui doit être d’un autre prêtre d’Antioche contemporain. Enfin, nous possédons un troisième panégyrique de ce saint parmi les homélies publiées sous le nom d’Eusèbe d’Emèse (Sermon 50).

Surtout, le poète espagnol Prudence (348 † c. 405/410) consacre à saint Romain un long poème très bien documenté, qui a été rangé à l’époque moderne comme 10ème hymne de son Peristephanon. Cette pièce de 1140 vers en trimètres iambiques, intitulée Romanus, Contre les païens est un des rares exemples de quasi “tragédie” écrite par un auteur chrétien dans l’Antiquité. La fête de saint Romain a été célébrée de bonne heure au 18 novembre dans le rit hispano-mozarabe. Voici la première strophe de l’hymne, qui doit remonter à l’époque wisigothique :

Romane, Christi fortis adsertor Dei,
Elinguis oris organum fautor move :
Largire comptum carmen, et faustissimum,
Fac ut tuarum mira laudum concinam.

Romain, fort défenseur du Christ Dieu, accorde ta faveur et remue ma langue dans ma bouche sans voix, accorde abondamment le chant gracieux et permets-moi de réussir à chanter les merveilles de ta gloire.

En araméen, Barallaha signifie Enfant (ou serviteur) de Dieu. Dans le rit hispano-mozarabe, le saint martyr Barulas est nommé Théodule, mot grec qui a la même signification.

Autre témoignage de la dévotion précoce des Espagnols à saint Romain, de nombreuses églises ibériques lui sont dédiées, dont l’une des plus anciennes églises de Tolède (Eglise Saint-Román, actuel Musée des Conciles de Tolède et de la Culture wisigothique). Si le bâtiment actuel remonte au XIIIème siècle, il succède à une basilique wisigothique transformée en mosquée avant le XIème siècle, elle même établie sur une première basilique antique. C’est pour une autre église Saint-Romain à Séville que Francisco de Zurbarán a peint un célèbre tableau du saint tenant sa langue, accompagné du saint garçon Barulas.

La Gaule antique ne fut pas en reste dans l’hommage et la dévotion à saint Romain. Saint Eucher, évêque de Lyon (370 † 449) lui consacre un de ses sermons prononcé au jour de sa fête. La ville de Lyon possédait depuis au moins le VIème siècle (peut-être depuis le Vème siècle) une église dédiée à saint Romain, qui fut détruite à la révolution. La ville de Vienne en possédait une également. Du reste, de nombreuses églises et communes de notre pays sont nommées d’après saint Romain d’Antioche.

A matines

Versets du matin, ton 6
1. Tropaire du dimanche, ton 6 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi ! (deux fois)
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
3. Tropaire des Martyrs, ton 4 : Tes Martyrs, Seigneur, * pour le combat qu’ils ont mené ont reçu la couronne d’immortalité de toi, notre Dieu ; * animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; ** par leurs prières sauve nos âmes.
4. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
5. Théotokion du même ton : Le mystère caché depuis les siècles et inconnu des Anges * par toi est apparu aux hommes, ô Mère de Dieu ; * Dieu s’est incarné par une union sans confusion * et il a volontairement accepté la Croix pour nous ; * par elle ayant ressuscité le premier homme, ** Il a sauvé nos âmes de la mort.

Polyeleos puis tropaires eulogétaires de la Résurrection, ton 5

Hypakoï du dimanche, ton 6
Par ta mort volontaire et vivifiante, ô Christ, * Tu as brisé les portes des enfers, car Tu es Dieu ; * Tu nous as ouvert l’antique paradis ** et, ressuscité des morts, Tu as délivré notre vie de la corruption.

Prokimen
Du dimanche, ton 6 :
℟. Seigneur, réveille ta puissance, * et viens nous sauver (Psaume LXXIX, 3).
℣. Pasteur d’Israël, sois attentif, toi qui mènes Joseph comme une brebis (Psaume LXXIX, 2).

Ier évangile de la Résurrection : Matthieu (§ 116) XXVIII, 16-20.
Allez donc, et instruisez tous les peuples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

Chant de la Résurrection (une fois). Psaume 50. Stichères du Psaume 50, ton 6.

Canon

Canon du dimanche (4 tropaires), œuvre de saint Jean Damascène (676 † 749), de la Mère de Dieu alphabétique (2 tropaires), du Martyr Platon (4 tropaires), œuvre saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe, métropolite de Nicée (c. 778 † 845), avec pour acrostiche en grec : Je chante largement ton éloge, Platon, & du Martyr Romain (4 tropaires). Catavasies de la Mère de Dieu, ton 4 (ton grec, tradition de Valaam).

Après la 3ème ode : Kondakion du Martyr Platon, ton 3 : Ta mémoire, saint Platon, réjouit le monde entier, * appelant les fidèles vers ton temple sacré ; * tous ensemble nous y chantons * avec allégresse tes hauts faits * et dans la foi nous nous écrions : ** Délivre des barbares ce qui fut ta cité.

Après la 6ème ode : Kondakion du dimanche, ton 6 : De sa main, source de vie, * le Donateur de vie a ressuscité tous les morts du fond des ténèbres, * lui, le Christ Dieu, * qui a accordé la résurrection à l’homme qu’il avait façonné, * car il est le Sauveur, la résurrection et la Vie de tous, ** lui, le Dieu de l’univers.

A la 9ème ode : chant du Magnificat.

Les Laudes, ton 6

Grande doxologie
Tropaire du dimanche (pair), ton 6

Conclusion des matines

Télécharger le livret des matines de la résurrection du 6ème ton au format PDF
Télécharger le livret des matines de la fête des martyrs Platon & Romain au format PDF

Programme de la solennité de sainte Cécile, Vierge & Martyre, patronne de la paroisse, de notre schola & des musiciens

Solennité de sainte Cécile 2024 : Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod

Saint-Eugène, le dimanche 24 novembre 2024, messe solennelle de 11h avec la “Messe solennelle Sainte Cécile” (1855) de Charles Gounod (1818 † 1893), chantée avec orchestre de 32 musiciens. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Sainte Cécile est l’une des plus illustres parmi les vierges-martyres de Rome. C’est à la fin du IIIème siècle qu’elle joignit à la couronne des vierges celle des martyrs. Mariée de force au païen Valérien, elle le convertit à la foi véritable ainsi que son beau-frère Tiburce. Les Actes de sainte Cécile nous rapportent que le jour de son mariage forcé, tandis que résonnait la musique païenne des noces, Cécile chantait en son cœur une hymne au Christ, le priant de la garder immaculée. Pour cette raison Cécile est devenue patronne des musiciens. Valérien, Tiburce et Cécile recevront tous les trois la palme du martyre, proclamant jusque dans leur mort leur fidélité au Christ Rédempteur. Cécile fut ébouillantée, puis reçut les trois coups de glaives légaux, auxquels elle survivra néanmoins trois jours encore, agonisant péniblement dans sa maison qu’elle laissa en héritage au Pape Urbain ; plus tard cette maison fut dédicacée comme église un 22 novembre, et placée sous son patronage. En octobre 1599, lorsque, sous les ordres du cardinal Sfondate, on y ouvrit le sarcophage de la sainte, son corps était encore intact. Le nom de sainte Cécile figure au Canon de la Messe romaine.

*

Pour fêter notre patronne, la Schola Sainte Cécile interprète cette année la Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod (1818 † 1893), chef d’œuvre qu’elle avait déjà interprété en 2001, 2002, 2012, 2014 & 2018 en semblable occasion. Cette messe fut créée en l’église Saint-Eustache le 22 novembre 1855 à la mémoire du beau-père du compositeur, le célèbre pianiste et professeur au Conservatoire Pierre-Joseph Zimmerman († le 18 octobre 1853). Gounod édifie dans cette œuvre une monumentale “cathédrale” de musique, tour à tour triomphale, distinguée ou recueillie, toute à la gloire de Dieu et de la patronne des musiciens.

Outre la Messe solennelle Sainte Cécile, nous chanterons des extraits de Mors & Vita. Voici comment Gounod présente son oratorio publié en 1885 :

“Cet ouvrage fait suite à ma trilogie sacrée “La Rédemption”. On sera peut-être surpris que, dans le titre, j’aie mentionné la Mort avant la Vie. C’est qu’en effet la Mort n’est que la fin de l’Existence qui est un mourir continuel ; mais elle est le premier instant et, en quelque sorte la naissance de ce qui ne meurt plus.
La première partie est consacrée à l’expression des tristesses causées par la perte des êtres aimés et aux solennelles terreurs de la Justice infaillible. La seconde contient le Réveil des morts par la trompette des Anges, & le Jugement des Elus et des Réprouvés. La troisième, tirée de l’Apocalypse, est la description de la Nouvelle Jérusalem et de la vie bienheureuse.”

Nous donnons deux extraits de la seconde partie de cet oratorio (Judex et Judicium electorum) qui dépeingnent l’adoration du Christ siégeant en majesté au Jugement dernier, adoré par les saints & les martyrs et deux extraits de la troisième partie (Chorus cœlestis et chœur final Hosanna in excelsis Deo), description de la Nouvelle Jérusalem et de la vie bienheureuse. Les textes utilisés par Gounod sont les hymnes de l’Apocalypse de saint Jean.

Celui qui fut “maître de chapelle honoraire à vie de Saint-Louis des-Français”, grand admirateur de Palestrina, auditeur assidu de Lacordaire, un temps séminariste à Saint-Sulpice et maître de chapelle des Missions étrangères avait un sens, un amour et une connaissance véritablement profonds de la liturgie catholique.

Nous vous convions à venir nombreux & à faire venir vos amis à Saint-Eugène fêter avec nous cette fête de la musique sacrée chrétienne !

A la sainte messe :

  • Mémoire du XXVIIème & dernier dimanche après la Pentecôte – Propre du jour chanté en vieux plain-chant parisien – Messe polyphonique : Charles Gounod (1818 † 1893), Messe solennelle Sainte Cécile
  • Réponses polyphoniques aux récitatifs liturgiques de la sainte messe – Henri de Villiers
  • Procession d’entrée : Sedenti in throno – Charles Gounod, extrait de l’oratorio Mors & Vita – Seconde partie : Judicium – n° 4 : Judex – texte tiré de l’Apocalypse V, 13
  • Introït – Loquebar (ton v.)
  • Kyrie & Gloria : de la Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod
  • Epître : Ecclésiastique LI, 13-17 : C’est pourquoi je veux te rendre grâces et te chanter tes louanges, Seigneur, notre Dieu.
  • Graduel – Audi filia (ton vii.)
  • Alleluia – Quinque prudentes virgines (ton v.)
  • Evangile : Matthieu XXV, 1-13 : L’époux vint, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces, et la porte fut fermée.
  • Credo : de la Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod
  • Offertoire – Afferentur (ton iv.)
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Offertoire de la Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod : “Prière pour l’orchestre seul” – puis improvisation au grand orgue : Vincent Rigot
  • Préface des Saints au propre de l’archidiocèse de Paris, ton solemnior
  • Sanctus : de la Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod
  • A l’élévation : Benedictus de la Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod
  • Agnus Dei : de la Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod
  • Pendant la communion :
    • Charles Gounod, extrait de l’oratorio Mors & Vita – Seconde partie : Judicium Electorum – Apocalypse XXII, 14 – chœur Beati qui lavant
    • Charles Gounod, extrait de l’oratorio Mors & Vita – Troisième partie : Vita – n°7. Chorus cœlestis – Apocalypse XXI, 6-7 & 3 – chœur Ego sum Alpha et Omega
  • Communion – Confundantur (ton i.)
  • Prière pour la France de la Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod (Prière de l’Eglise / Prière de l’Armée / Prière de la Nation)
  • Ite missa est VIII
  • Pendant le dernier Evangile : Salve Regina
  • Procession & station à la statue de sainte Cécile : Prélude à l’antienne Virgo gloriosa : improvisation Vincent Rigot
  • Fin de la procession de sortie : Hosanna in excelsis – Charles Gounod, chœur final de l’oratorio Mors & Vita – Troisième partie : Vita – n°8. Coro allegro mæstoso – cf. Matthieu XXI, 9 – Marc XI, 10 – Luc II, 14 – Jean XII, 13

IIndes vêpres de la solennité de sainte Cécile suivies du salut du Très-Saint Sacrement. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : ave verum, VIème ton – Prose du Très-Saint Sacrement du XIVème siècle, attribuée au pape Innocent VI († 1362)
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Ave Maria, du Ier ton
  • En l’honneur de sainte Cécile : Tuba cum citharis, du Ier ton – prose du XVème siècle
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es pastor ovium du Ier ton
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du Vème ton “Moderne”
  • Chant d’action de grâces : Christus vincit – plain-chant d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse.

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Télécharger le livret des IIndes vêpres de la solennité de sainte Cécile et du salut du Très-Saint Sacrement.

Précédentes Céciliades :

  • Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod (2001 & 2002),
  • Messe de sainte Cécile de Touve Ratovondrahety (2003),
  • Vêpres en musique de sainte Cécile avec psaumes & antiennes de Marc-Antoine Charpentier et Henry du Mont (2004, dans le cadre de l’année Charpentier),
  • Missa secunda de Hans Leo Hassler (2005),
  • Missa Salve Regina de Jean Langlais (2006),
  • Messe à 4 voix et deux dessus (H.1) de Marc-Antoine Charpentier (2007),
  • Messe Gaudete in Domino semper, du Sacre de Louis XVI, de François Giroust (2008),
  • Missa Octava de Hans Leo Hassler (2009),
  • Missa secunda de Hans Leo Hassler (2010),
  • Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod (2012),
  • Messe Gaudete in Domino semper, du Sacre de Louis XVI, de François Giroust (2013)
  • Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod (2014),
  • Messe à 4 chœurs (H.4) de Marc-Antoine Charpentier (2015),
  • Missa secunda de Hans Leo Hassler (2016),
  • Missa Decantabat populus à deux chœurs de Giovanni Croce (2017),
  • Messe solennelle Sainte Cécile de Charles Gounod (2018),
  • Messe Gaudete in Domino semper, du Sacre de Louis XVI, de François Giroust (2019),
  • Messe royale du IInd ton, d’Henry du Mont (2020),
  • Messe à 4 chœurs (H.4) de Marc-Antoine Charpentier (2021),
  • Missa Gaudeamus omnes de François Cosset (2021).
  • Messe de sainte Cécile d’Augustin D’Oliveira (2022),
  • Missa Assumpta est Maria (H. 11) de Marc-Antoine Charpentier (2023)

Programme du XXIIème dimanche après la Pentecôte – Saints Menas, Victor, Vincent, Stéphanide & Théodore Studite – ton 5

Saints Menas, Victor, Théodore Studite et VincentParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 24 novembre 2024 du calendrier grégorien – 11 novembre 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour d’une part les saints martyrs Menas, Victor, Vincent et la sainte martyre Stéphanide, d’autre part notre vénérable père saint Théodore Studite.

Les 4 martyrs dont les fêtes sont regroupées en ce jour n’ont pas vraiment de rapports entre eux : saint Menas est un martyr de la persécution de Dioclétien en Phrygie, saint Victor et sainte Stéphanide ont été martyrisés à Damas lors d’une persécution sous le règne d’Antonin, saint Vincent est le célèbre diacre de Sarragosse martyrisé sous la persécution de Dioclétien en Espagne.

Le Christ et saint Mennas - icône copte du VIème siècle du monastère de Bawit en Moyenne Egypte (l'une des plus anciennes icône existante) - collection du Musée du LouvreSaint Menas (ou Mennas) le Mégalomartyr était un soldat d’origine égyptienne, né à Nikiou (aujourd’hui Menouf, en Basse-Egypte), de parents chrétiens, dans la seconde moitié du IIIème siècle. Il s’engagea de bonne heure dans l’armée romaine et suivit le détachement auquel il appartenait à Cotyée, petite ville de la Phrygie Salutaire (Κοτύαιον, l’actuelle Kütahya). En 291, sentant le durcissement de la politique de Dioclétien contre les chrétiens, Menas se retire du service de l’empereur et séjourne 5 ans dans un désert près de Cotyée, menant une vie solitaire & de pénitence, se préparant à livrer la grande bataille du martyre. Le jour de la naissance des empereurs, que le peuple célébrait par des spectacles, Ménas s’avança dans l’arène entre deux tournois et se mit à crier ce verset du prophète Isaïe :

“J’ai été découvert par ceux qui ne me cherchaient pas, et j’ai été manifesté à ceux qui ne me réclamaient nullement “.

Le martyre de saint Menas - fresque du monastère de Vatopedi au Mont AthosIl fut pris, lié et condamné le lendemain par le préfet Pyrrhus. Après l’avoir cruellement flagellé avec des lanières de cuir, on le tourmenta sur le chevalet ; on lui brûla les flancs avec des torches, on frotta ses plaies avec un rude cilice, on le traîna pieds et mains liés sur des claies hérissées de pointes de fer, on le meurtrit en le frappant avec des fouets plombés, enfin on le tua d’un coup d’épée. C’était un 11 novembre 296. Pendant toute sa passion, Menas demeura constant et plein d’espérance, priant pour ses bourreaux. Des chrétiens récupérèrent son corps et le portèrent en son pays, comme le saint leur avait demandé avant de mourir. L’église qui abrita son corps devint un grand lieu de pèlerinage. De nombreuses apparitions du saint après sa mort sont rapportées par Timothée Ier, patriarche d’Alexandrie (380 † 384).

Il faut remarquer qu’il y eut sous le même règne de Dioclétien et Maximien un autre saint Menas martyrisé à Alexandrie et qui est fêté avec ses compagnons Hermogène & Eugraphe le 10 décembre. Le corps de saint Menas d’Alexandrie a été transporté à Constantinople, tandis que celui de saint Menas de Cotyée fut ramené après sa mort en Egypte. Aussi, beaucoup d’auteurs ont eu tendance à les confondre et à n’en faire qu’un des deux.

Saint Mennas de Cotyée est fêté au Martyrologe romain à la même date du 11 novembre :

A Cotyée en Phrygie, le glorieux martyre de saint Mennas, soldat égyptien ; qui, pendant la persécution de Dioclétien, après avoir renoncé à la profession des armes, se retira dans le désert pour y servir le Roi du ciel et venir à lui par la prière. Depuis, ayant reparu en public et confessé hautement qu’il était chrétien, il fut éprouvé par de cruels tourments ; enfin, s’étant mis à genoux pour prier, et rendant grâces à Notre Seigneur Jésus-Christ, il fut décapité, et devint après sa mort, célèbre par de nombreux miracles.

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Martyr de saint Victor et de sainte Stéphanide de DamasSaint Victor (aussi Mégalomartyr) était un soldat romain originaire d’Italie, il fut affecté dans la région de Damas. Dénoncé pour sa foi en Jésus-Christ, on lui fit boire un mélange de chaux vive et de vinaigre, puis on le laissa pendu par les pieds jusqu’à la mort. Sa douloureuse agonie dura trois jours. Sainte Stéphanide était une jeune & pieuse veuve chrétienne qui vivait dans le jeûne & la prière depuis la mort de son époux. Elle assista au martyre de saint Victor. A la vue de ce spectacle, comme elle rendait gloire à la bravoure du soldat-martyr, elle fut elle aussi arrêtée. Attachée entre deux palmiers qu’on avait courbés et retenus par des cordes, on libéra les arbres qui reprirent brutalement leur position et déchirèrent ainsi en deux son corps.
Tous deux subirent leur passion vers l’an 160, soit sous le règne d’Antonin soit sous celui de Marc-Aurèle.

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Saint Vincent de Sarragosse - fresque grecque du XIème siècleLe diacre martyr saint Vincent appartenait à l’église de Saragosse dans la Tarraconaise (Espagne). Il rendit son témoignage au Christ sous l’empereur Maximien vers 304 à Valence dans la Carthaginoise. Il connut très tôt une exceptionnelle dévotion en Occident et en Orient, dont saint Augustin en est déjà le témoin au début du Vème siècle :

“Partout où s’étend l’Empire romain et retentit le nom chrétien, quel est le pays, quelle est la province où l’on ne célèbre avec joie l’anniversaire de Vincent ?” (Sermon 276, chap. 4. Migne, Patr. lat., t. XXXVIII, col. 1257)

Du reste on lisait sa Passion à la messe dans l’Eglise d’Hippone, au jour de sa fête. Saint Vincent est né à Saragosse, en Espagne, où il fut diacre de l’évêque Valère. Ce dernier vieillissant souffrait d’un défaut d’élocution, aussi chargea-t-il Vincent de sa mission de prêcher et d’instruire les fidèles, fonction normalement dévolue à l’évêque. Lorsque vinrent les persécutions sous Dioclétien et Maximien, l’évêque et le diacre furent arrêtés et emprisonnés. Le procurateur Dacien les fit comparaitre, et Vincent prit la parole pour confesser leur foi commune. Dacien condamna alors Valère à l’exil et Vincent à la torture, en exemple. Ce dernier conserva un calme inaltérable face aux tortures nombreuses & raffinées qu’on lui fit subir, avant de mourir le 22 janvier 304. Vincent ayant été torturé sur une maie de pressoir, il est devenu le saint patron des vignerons. Pour éviter la vénération des fidèles, le procurateur Dacien tente à deux reprises de se débarrasser du corps de Vincent, mais celui-ci est à chaque fois miraculeusement protégé.

Saint Vincent de Sarragosse - fresque grecque de 1192Childebert, roi de Paris, fils de Clovis, rapporta comme trophée du siège de Saragosse de 531 (où il était allé châtier son indigne beau-frère, Amalaric, roi des Wisigoths, une étole du diacre saint Vincent. Il fonda pour la garder, aux portes de sa capitale, un monastère sous le vocable de Saint-Vincent, qui prit par la suite le nom de Saint-Germain-des-Prés.

La fête de saint Vincent fut d’abord célébrée dans le rit byzantin le 22 janvier, comme en Occident (ainsi que l’atteste le Synaxaire Constantinopolitain du Xème-XIème siècle, qui connait aussi au 6 août l’anniversaire de la dédicace de l’église de Saint-Vincent-sous-les-murs-de-Constantinople). Cette fête fut ensuite basculée à la date du 11 novembre dans le rit byzantin. Il est possible que cette date corresponde à une translation des reliques du saint à Gaète, en Italie méridionale, ville alors située dans la sphère d’influence byzantine, translation probablement survenue après l’invasion musulmane de l’Espagne.

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Saint Théodore Studite - mosaïque du XIème siècle du monastère de Nea Moni à ChiosOutre les 4 martyrs susdits, le rit byzantin fête en ce jour saint Théodore Studite, né à Constantinople en 759, mort sur l’île de Prinkipo le 11 novembre 826, une des plus grandes figures de l’Église d’Orient.

Nous citerons la merveilleuse catéchèse que donna sur la vie de ce saint le Saint Père Benoît XVI en 2009 :

Chers frères et sœurs !

Le saint que nous rencontrons aujourd’hui, saint Théodore le Studite, nous conduit en plein Moyen-Age byzantin, à une période assez tourmentée du point de vue religieux et politique. Saint Théodore naquit en 759 dans une famille noble et pieuse : sa mère, Théoctiste, et un oncle, Platon, abbé du monastère de Saccoudion en Bithynie, sont vénérés comme des saints. Ce fut précisément son oncle qui l’orienta vers la vie monastique, qu’il embrassa à l’âge de 22 ans. Il fut ordonné prêtre par le patriarche Tarasius, mais rompit ensuite la communion avec lui en raison de la faiblesse dont celui-ci fit preuve à l’occasion du mariage adultérin de l’empereur Constantin VI. La conséquence en fut l’exil de Théodore, en 796, à Thessalonique. La réconciliation avec l’autorité impériale advint l’année suivante sous l’impératrice Irène, dont la bienveillance conduisit Théodore et Platon à s’installer dans le monastère urbain de Stoudios, avec une grande partie de la communauté des moines de Saccoudion, pour éviter les incursions des sarrasins. C’est ainsi que débuta l’importante “réforme studite”.

Saint Théodore et le monastère du StoudionToutefois, l’histoire personnelle de Théodore continua d’être mouvementée. Avec son énergie habituelle, il devint le chef de la résistance contre l’iconoclasme de Léon V l’Arménien, qui s’opposa de nouveau à l’existence d’images et d’icônes dans l’Eglise. La procession d’icônes organisée par les moines de Stoudios (dans les jardins du monastère du Stoudion le dimanche des Rameaux le 25 mars 815) déchaîna la réaction de la police. Entre 815 et 821, Théodore fut flagellé, incarcéré et exilé en divers lieu de l’Asie Mineure. En fin de compte, il put rentrer à Constantinople, mais pas dans son monastère. Il s’installa alors avec ses moines de l’autre côté du Bosphore. Il mourut, semble-t-il, à Prinkipo, le 11 novembre 826, jour où il est célébré dans le calendrier byzantin. Théodore se distingua dans l’histoire de l’Eglise comme l’un des grands réformateurs de la vie monastique et également comme défenseur des images sacrées pendant la deuxième phase de l’iconoclasme, aux côtés du patriarche de Constantinople, saint Nicéphore. Théodore avait compris que la question de la vénération des icônes avait à voir avec la vérité même de l’Incarnation. Dans ses trois livres Antirretikoi (Réfutations), Théodore établit une comparaison entre les relations éternelles intratrinitaires, où l’existence de chaque Personne divine ne détruit pas l’unité, et les relations entre les deux natures en Christ, qui ne compromettent pas, en lui, l’unique Personne du Logos. Et il argumente : abolir la vénération de l’icône du Christ signifierait effacer son œuvre rédemptrice elle-même, du moment que, assumant la nature humaine, l’invisible Parole éternelle est apparue dans la chair visible humaine et de cette manière a sanctifié tout le cosmos visible. Les icônes, sanctifiées par la bénédiction liturgique et par les prières des fidèles, nous unissent avec la Personne du Christ, avec ses saints et, par leur intermédiaire, avec le Père céleste et témoignent de l’entrée dans la réalité divine de notre cosmos visible et matériel.

Théodore et ses moines, témoins du courage au temps des persécutions iconoclastes, sont liés de façon inséparable à la réforme de la vie cénobitique dans le monde byzantin. Leur importance s’impose déjà en vertu d’une circonstance extérieure : le nombre. Tandis que les monastères de l’époque ne dépassaient pas trente ou quarante moines, nous apprenons de La vie de Théodore l’existence de plus d’un millier, au total, de moines studites. Théodore lui-même nous informe de la présence dans son monastère d’environ trois cents moines ; nous voyons donc l’enthousiasme de la foi qui est né autour de cet homme réellement informé et formé par la foi elle-même. Toutefois, plus que le nombre, c’est le nouvel esprit imprimé par le fondateur à la vie cénobitique qui se révéla influent. Dans ses écrits, il insiste sur l’urgence d’un retour conscient à l’enseignement des Pères, surtout à saint Basile, premier législateur de la vie monastique et à saint Dorothée de Gaza, célèbre père spirituel du désert palestinien. La contribution caractéristique de Théodore consiste à insister sur la nécessité de l’ordre et de la soumission de la part des moines. Au cours des persécutions, ceux-ci s’étaient dispersés, s’habituant à vivre chacun selon son propre jugement. A présent qu’il était possible de reconstituer la vie commune, il fallait s’engager pleinement pour faire du monastère une véritable communauté organisée, une véritable famille ou, comme il le dit, un véritable “Corps du Christ”. Dans cette communauté se réalise de façon concrète la réalité de l’Eglise dans son ensemble.

Saint Théodore StuditeUne autre conviction de fond de Théodore est la suivante : les moines, par rapport aux séculiers, prennent l’engagement d’observer les devoirs chrétiens avec une plus grande rigueur et intensité. Pour cela, ils prononcent une profession particulière, qui appartient aux hagiasmata (consécrations), et est presque un “nouveau baptême”, dont la vêture représente le symbole. En revanche, par rapport aux séculiers, l’engagement à la pauvreté, à la chasteté et à l’obéissance est caractéristique des moines. S’adressant à ces derniers, Théodore parle de façon concrète, parfois presque pittoresque, de la pauvreté, mais celle-ci, dans la suite du Christ, est depuis le début un élément essentiel du monachisme et indique également un chemin pour nous tous. Le renoncement à la possession des choses matérielles, l’attitude de liberté vis-à-vis de celle-ci, ainsi que la sobriété et la simplicité valent de façon radicale uniquement pour les moines, mais l’esprit de ce renoncement est le même pour tous. En effet, nous ne devons pas dépendre de la propriété matérielle, nous devons au contraire apprendre le renoncement, la simplicité, l’austérité et la sobriété. Ce n’est qu’ainsi que peut croître une société solidaire et que peut être surmonté le grand problème de la pauvreté de ce monde. Donc, dans ce sens, le signe radical des moines pauvres indique en substance également une voie pour nous tous. Lorsqu’il expose ensuite les tentations contre la chasteté, Théodore ne cache pas ses expériences et montre le chemin de lutte intérieure pour trouver le contrôle de soi et ainsi, le respect de son corps et de celui de l’autre comme temple de Dieu.

Mais les renoncements principaux sont pour lui ceux exigés par l’obéissance, car chacun des moines a sa propre façon de vivre et l’insertion dans la grande communauté de trois cents moines implique réellement une nouvelle forme de vie, qu’il qualifie de “martyre de la soumission”. Ici aussi, les moines donnent uniquement un exemple de combien celui-ci est nécessaire pour nous-mêmes, car, après le péché originel, la tendance de l’homme est de faire sa propre volonté, le principe premier est la vie du monde, tout le reste doit être soumis à sa propre volonté. Mais de cette façon, si chacun ne suit que lui-même, le tissu social ne peut fonctionner. Ce n’est qu’en apprenant à s’insérer dans la liberté commune, à la partager et à s’y soumettre, à apprendre la légalité, c’est-à-dire la soumission et l’obéissance aux règles du bien commun et de la vie commune, qu’une société peut être guérie, de même que le moi lui-même, de l’orgueil d’être au centre du monde. Ainsi, saint Théodore aide ses moines et en définitive, nous aussi, à travers une délicate introspection, à comprendre la vraie vie, à résister à la tentation de placer notre volonté comme règle suprême de vie, et de conserver notre véritable identité personnelle – qui est toujours une identité avec les autres – et la paix du cœur.

Saint Théodore Studite et saint Etienne le Nouveau - fresque du XIVème siècle du monastère serbe de Gratchnitsa au KosovoPour Théodore le Studite, une autre vertu, aussi importante que l’obéissance et que l’humilité, est la philergia, c’est-à-dire l’amour du travail, dans lequel il voit un critère pour éprouver la qualité de la dévotion personnelle : celui qui est fervent dans les engagements matériels, qui travaille avec assiduité, soutient-il, l’est également dans les engagements spirituels. Il n’admet donc pas que, sous le prétexte de la prière et de la contemplation, le moine se dispense du travail, également du travail manuel, qui est en réalité, selon lui et selon toute la tradition monastique, le moyen pour trouver Dieu. Théodore ne craint pas de parler du travail comme du “sacrifice du moine”, de sa “liturgie”, et même d’une sorte de Messe à travers laquelle la vie monastique devient angélique. C’est précisément ainsi que le monde du travail doit être humanisé et que l’homme à travers le travail devient davantage lui-même, plus proche de Dieu. Une conséquence de cette vision singulière mérite d’être rappelée : précisément parce qu’étant le fruit d’une forme de “liturgie”, les richesses tirées du travail commun ne doivent pas servir au confort des moines, mais être destinées à l’assistance des pauvres. Ici, nous pouvons tous saisir la nécessité que le fruit du travail soit un bien pour tous. Bien évidemment, le travail des “studites” n’était pas seulement manuel : ils eurent une grande importance dans le développement religieux et culturel de la civilisation byzantine comme calligraphes, peintres, poètes, éducateurs des jeunes, maîtres d’école, bibliothécaires.

Bien qu’exerçant une très vaste activité, Théodore ne se laissait pas distraire de ce qu’il considérait comme strictement lié à sa fonction de supérieur: être le père spirituel de ses moines. Il connaissait l’influence décisive qu’avaient eu dans sa vie aussi bien sa bonne mère que son saint oncle Platon, qu’il qualifiait du titre significatif de “père”. Il exerçait donc à l’égard des moines la direction spirituelle. Chaque jour, rapporte son biographe, après la prière du soir, il se plaçait devant l’iconostase pour écouter les confidences de tous. Il conseillait également spirituellement de nombreuses personnes en dehors du monastère lui-même. Le Testament spirituel et les Lettres soulignent son caractère ouvert et affectueux, et montrent que de sa paternité sont nées de véritables amitiés spirituelles dans le milieu monastique et également en dehors de celui-ci.

Saint Théodore Studite - fresque de la cathédrale de la Trinité à Kostroma - 2005La Règle, connue sous le nom d’Hypotyposis, codifiée peu après la mort de Théodore, fut adoptée, avec quelques modifications, sur le Mont Athos, lorsqu’en 962 saint Athanase Athonite y fonda la Grande Lavra, et dans la Rus’ de Kiev, lorsqu’au début du deuxième millénaire, saint Théodose l’introduisit dans la Lavra des Grottes. Comprise dans sa signification authentique, la Règle se révèle singulièrement actuelle. Il existe aujourd’hui de nombreux courants qui menacent l’unité de la foi commune et qui poussent vers une sorte de dangereux individualisme spirituel et d’orgueil intellectuel. Il est nécessaire de s’engager pour défendre et faire croître la parfaite unité du Corps du Christ, dans laquelle peuvent se composer de manière harmonieuse la paix de l’ordre et les relations personnelles sincères dans l’Esprit.

Il est peut-être utile de reprendre, pour conclure, certains des éléments principaux de la doctrine spirituelle de Théodore. Amour pour le Seigneur incarné et pour sa visibilité dans la Liturgie et dans les icônes. Fidélité au baptême et engagement à vivre dans la communion du Corps du Christ, entendue également comme communion des chrétiens entre eux. Esprit de pauvreté, de sobriété, de renoncement ; chasteté, maîtrise de soi, humilité et obéissance contre le primat de sa propre volonté, qui détruit le tissu social et la paix des âmes. Amour pour le travail matériel et spirituel. Amitié spirituelle née de la purification de sa propre conscience, de son âme, de sa propre vie. Cherchons à suivre ces enseignements qui nous montrent réelle la voie de la vraie vie.

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A matines

Versets du matin, ton 5
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, * né de la Vierge pour notre salut, * chantons-le, fidèles, et adorons-le, * car il a daigné dans sa chair monter sur la Croix * et supporter la mort, * afin de ressusciter les morts ** par sa glorieuse Résurrection. (une fois)
2. Tropaire des Martyrs, ton 4 : Tes Martyrs, Seigneur, * pour le combat qu’ils ont mené ont reçu la couronne d’immortalité de toi, notre Dieu ; * animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; ** par leurs prières sauve nos âmes.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Tropaire du vénérable Père, ton 8 : Guide de l’orthodoxie, maître de piété et de sainteté, * luminaire de l’univers, ornement des moines inspiré de Dieu, * Théodore, tu nous as tous illuminés par tes sages enseignements, * toi qui fus comme une lyre vibrant au souffle de l’Esprit. ** Intercède auprès du Christ Dieu afin qu’il sauve nos âmes.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Théotokion du même ton : Toi qui pour nous es né d’une vierge et as enduré la Croix, ô Très-Bon, * qui par la mort as dépouillé la mort, * et, en tant que Dieu, as manifesté la Résurrection, * ne dédaigne pas ceux que Tu as créés de ta main, * montre ton amour pour les hommes, ô Miséricordieux. * Accueille l’intercession de celle qui t’a enfanté, la Mère de Dieu, ** et sauve un peuple désespéré, ô notre Sauveur.

Polyeleos puis tropaires eulogétaires de la Résurrection, ton 5

Hypakoï du dimanche, ton 5
L’esprit troublé par la vue de l’ange * et l’âme illuminée par la divine résurrection, * les femmes myrrhophores portèrent la bonne nouvelle aux apôtres : * Annoncez parmi les nations la résurrection du Seigneur ** qui nous assiste par des miracles et nous accorde la grande miséricorde.

Prokimen
Du dimanche, ton 5 :
℟. Lève-toi, Seigneur mon Dieu, que ta main soit exaltée, * car Tu régneras pour les siècles (Psaume IX, 33 & 37).
℣. Je te confesserai, Seigneur, de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles (Psaume IX, 1).

XIer évangile de la Résurrection : Jean (§ 67) XXI, 15-25.
Jésus lui dit : Paissez mes agneaux.

Chant de la Résurrection. Psaume 50. Stichères du Psaume 50, ton 6.

Canon

Canon du dimanche, ton 5 (4 tropaires), œuvre de saint Jean Damascène (676 † 749), de la Mère de Dieu alphabétique (2 tropaires), des Martyrs (4 tropaires) & du Vénérable Père (4 tropaires), tous les deux œuvres saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe, métropolite de Nicée (c. 778 † 845), avec pour acrostiches : Avec foi je te chante, saint martyr Ménas / J’honore par ces chants l’illustre Théodore. Catavasies de la Mère de Dieu, ton 4 (ton grec, tradition de Valaam).

Après la 3ème ode : Kondakion des Martyrs, ton 4 : T’arrachant à l’armée temporelle, * victorieux athlète Ménas, * c’est le compagnon des armées célestes * que fit de toi le Christ notre Dieu, ** l’immarcescible couronne des Martyrs.
Kondakion du vénérable Père, ton 2 : Ta vie ascétique et angélique, tu l’éclairas * par la splendeur de tes exploits athlétiques ; * partageant désormais la demeure des Anges dans le ciel, * bienheureux Père Théodore, avec eux * tu intercèdes sans cesse en faveur de nous tous ** auprès du Christ notre Dieu.

Après la 6ème ode : Kondakion du dimanche, ton 5 : Tu es descendu aux enfers, ô mon Sauveur, * tu as brisé leurs portes, comme Tout-Puissant, * avec toi tu as ressuscité les morts, comme Créateur ; * et tu as brisé l’aiguillon de la mort * et Adam a été délivré de la malédiction, ô Ami des hommes. * Aussi te clamons-nous : ** Sauve-nous, Seigneur.

A la 9ème ode : chant du Magnificat.

Les Laudes, ton 5

Grande doxologie
Tropaire du dimanche (impair), ton 5

Conclusion des matines

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Chant mozarabe – Post communionem : Refecti Christi Corpore – commun de la messe mozarabe

Refecti Christi Corpore et Sanguine - chant mozarabe

L’antienne Refecti Christi corpore et sanguine est chantée à la fin de la messe dans le rit hispanique, dit aussi rit wisigothique ou rit mozarabe (rappelons que le qualificatif mozarabe signifiait “ce qui n’est pas arabe” et désignait les communautés chrétiennes de la péninsule ibérique qui avaient gardé la foi de leurs pères sous la domination musulmane).

 

Refécti Christi córpore et sánguine, te laudámus, Dómine, alleluia, alleluia, alleluia. Restaurés par le corps & le sang du Christ, nous te louons, Seigneur. Alléluia, alléluia, alléluia.

Cette courte antienne de la liturgie mozarabe est une pièce propre à ce rit, qui exprime avec un bref mais intense mouvement de louange, la gratitude des fidèles après la réception du Christ dans l’Eucharistie. Cette pièce doit remonter à une haute ancienneté puisque l’antienne fait encore clairement allusion à la communion sous les deux espèces. Elle est commune à toutes les messes et ne varie pas.

La plupart des autres liturgies chrétiennes n’ont pas de chant immédiatement après la communion (le plus souvent, la pièce prévue par les livres liturgiques était chantée pendant la communion, non après). Cependant, son thème général — l’action de grâce et la louange après le don du Corps et du Sang du Christ — se retrouve dans d’autres traditions liturgiques chrétiennes, bien qu’avec des formulations et des contextes différents.

Cette Antiphona Post Communionem est immédiatement suivie de la dernière oraison de la messe mozarabe, appelée Completuria, qui correspond extactement à l’oraison appelée Post Communion de la messe romaine.

L’oraison Completuria comporte souvent une allusion au chant qui vient d’être exécuté. Voici à titre d’exemple la Completuria d’une des messes dominicales après la Pentecôte :

 

Refécti Christi córpore, sanguinéque páriter sanctificáti, Deo Patri omnipoténti grátias referámus ; ut in eádem refectióne sanctificatiónem habéntes hic, in futúro sæculo glóriam percipiámus. Restaurés par le Corps du Christ et pareillement sanctifiés par son sang, rendons grâces à Dieu le Père tout-puissant ; qu’en vertu de la sanctification que nous avons reçue en cette communion nous accédions à la gloire du siècle à venir.
℟. Amen. ℟. Amen.
Per grátiam pietátis ejus qui est benedíctus in sæcula sæculórum. Par la grâce de sa bonté, lui qui est béni dans les siècles des siècles.
℟. Amen. ℟. Amen.

Si Refecti Christi corpore et sanguine est propre au rit mozarabe dans son expression littéraire et musicale, son esprit d’action de grâce universel se retrouve dans toutes les traditions chrétiennes, car il reflète la centralité de l’Eucharistie dans la vie chrétienne.

Source : Cantoral mozarabe manuscrit de la Chapelle du Corpus Christi de la cathédrale de Tolède.

Programme de la solennité de saint Eugène, premier évêque de Tolède & martyr, patron

Le martyre de saint Eugène - fresque de Francisco Bayeu y Subías (1734 † 1795) - cloître de la cathédrale de TolèdeSaint-Eugène, le dimanche 17 novembre 2024, procession des reliques de saint Eugène, puis messe solennelle de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Saint Eugène est mis au nombre des disciples ou des compagnons de saint Denys Ier, évêque de Paris, dans plusieurs actes des martyrs. Ce saint évêque l’envoya dans plusieurs lieux pour visiter les Eglises confiées à ses soins. Revenu de ses visites après le martyr de saint Denys, lorsque la persécution était encore des plus vives, il fut pris dans un village qu’on appelle Deuil, qui est à trois lieues de Paris ; et là, après avoir donné des marques éclatantes de sa foi, il fut condamné à avoir la tête tranchée, par la sentence du gouverneur Sisinnius Fescenninus. Son corps fut jeté par les gentils dans un certain lac, dit le lac Marchais. Hercold, homme d’une grande considération, qui avait déjà fait bâtir une église sur le tombeau de saint Denys, le chercha dans ce lac, et l’ayant trouvé, l’ensevelit honorablement, à l’endroit même où il avait souffert le martyre, et il y fit élever un magnifique oratoire. Son corps ayant été transporté, avant le Xe siècle, dans le monastère de saint Denys en France, plusieurs portions de ses reliques furent envoyées dans différentes églises de France et d’Espagne, où elles sont en grande vénération.
Du Propre de Paris, au 15 novembre, IVe leçon du IInd nocturne de l’office de la nuit, en la fête de saint Eugène.

A la sainte messe :

IIndes vêpres de la solennité de saint Eugène – mémoire des IIndes vêpres du XXVIème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :

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Histoire de saint Eugène et de ses reliques

Programme du XXIème dimanche après la Pentecôte – saint Joannice le Grand – Saints Nicandre & Hermée – ton 4

Notre vénérable Père Joannice le Grand, ermite au mont OlympeParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le samedi 16 novembre 2024 du calendrier grégorien – 3 novembre 2024 du calendrier julien, vigiles (grandes vêpres & matines) à 18h30 – le dimanche 17 novembre 2024 du calendrier grégorien – 4 novembre 2024 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton V de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Père Joannice le Grand, ermite au Mont Olympe.

Saint Joannice est né en 754 dans le village de Marycate, près de la ville d’Apolloniade en Bithynie. D’origine très modeste, il gardait les porcs et ne reçut qu’une instruction très rudimentaire. Il professait initialement l’hérésie des iconoclastes. Il s’engagea dans la carrière militaire, et c’est au cours d’une campagne près du Mont Olympe de Bithynie qu’il rencontra un vieil ascète qui le convainquit de son erreur iconoclaste. Le jeune homme se repentit et vénéra l’icône du Christ. Après 20 ans passés dans l’armée, il quitta la carrière des armes après la campagne de 795 contre les Bulgares pour devenir moine dans un monastère, afin d’y recevoir l’instruction & la formation religieuse. Il se retira ensuite comme anachorète sur les pentes du Mont Olympe de Bithynie, non loin de Brousse. Les colonies monastique du Mont Olympe de Bithynie étaient entre 727 & 843 l’un des principaux foyers de résistances à la politique impie des empereurs iconoclastes.

Saint Joannice ne resta pas toujours ermite sur le Mont Olympe de Bithynie. Il se déplaça en Lycie puis en Cilicie de 804 à 808 avant de revenir en Bithynie. Vers 810, il se sentit appelé à faire profiter autrui de son expérience ascétique et quitta la vie érémitique pour s’installer dans une cellule du monastère de Trichalika sur le Mont Olympe. Le Saint recevait là de nombreux visiteurs : il consolait les âmes troublées, redressait les pécheurs et les hérétiques iconoclastes dans la voie de la vérité et de la vertu, guérissait les malades. Il était tout pour tous, sans pourtant jamais perdre la quiétude et l’impassibilité que Dieu lui avait accordées en récompense de ses labeurs. Saint Joannice brillait particulièrement par le don de prophétie. Il prédit, entre autres, la chute de l’empereur Michel I Rangabé (813), la prise de pouvoir par Léon V l’Arménien (813-820) et la terrible persécution que ce dernier entreprendrait contre les Orthodoxes. A l’avènement de ce dernier, il alla en Lycie et y fonda trois monastères. A la mort de Léon l’Arménien en 820, il retourna à son monastère du Mont Olympe de Bithynie.

En 824, un groupe d’une centaine des personnages ecclésiastiques les plus illustres du temps (parmi lesquels se trouvaient les Métropolites de Chalcédoine et de Nicée, St Théodore Studite, Clément le Notaire etc) vint rendre visite au Saint et ils lui demandèrent de leur dire quelle est la plus grande des vertus. Joannice répondit que c’est l’humilité. Car c’est par humilité que le Verbe de Dieu s’est anéanti lui-même et a accepté de prendre la forme d’esclave (cf. Philippiens II, 5-11) pour nous délivrer de la mort, dans laquelle est tombé notre premier père Adam par orgueil. Il renvoya ensuite ses hôtes, sans manquer de prédire l’avenir de certains sous forme énigmatique.

En 829, l’empereur Théophile monta sur le trône. Ce fut le plus fanatique des empereurs iconoclastes. Il persécuta violemment l’Eglise et en particulier les moines défenseurs des Saintes Icônes. Toutefois, vers les dernières années de sa vie, il commença à douter de la justesse de ses convictions. En 841, il envoya quelques émissaires auprès de saint Joannice, afin de recevoir ses conseils. Le bienheureux fut catégorique. Il leur dit: “Celui qui ne rend pas l’honneur qui leur est dû aux images du Christ, de la Mère de Dieu et des Saints, ne pourra pas être reçu dans le Royaume des cieux, même s’il a vécu une vie impeccable. De même que ceux qui méprisent ton image, ô empereur, sont sévèrement châtiés, de même, ceux qui se moquent de l’image du Christ, seront-ils jetés dans le feu éternel.” L’année suivante, allongé sur son lit de mort, Théophile fit apporter une icône du Christ et la baisa avec larmes avant d’expirer. Son épouse Théodora fit immédiatement consacrer saint Méthode Patriarche de Constantinople, conformément à la prophétie de Joannice, et rétablit définitivement le culte des Saintes Icônes (Triomphe de l’Orthodoxie : premier dimanche de Carême – 11 mars 843). Joannice appuya la politique apaisante de Méthode qui choisissait de ne pas user de sévérité envers ceux qui étaient tombés dans l’iconoclasme, tandis que saint Théodore Studite et les moines du Studion de Constantinople prônait une politique plus sévère. Agé de 90 ans, il alla soutenir son ami Méthode à Constantinople et mourut à son retour sur le Mont Olympe, le 4 novembre 846.

Translation du chef de saint Joannice le GrandLe chef de saint Joannice, qui était conservé au monastère d’Osios Loukas en Béotie, a été solennellement translaté le 4 novembre 2013 en l’église Saint-Joannice-et-Saint-Nicandre d’Aridaia, près d’Édessa en Macédoine. Cette translation célébrait alors le 99ème anniversaire de la libération de cette ville de la tyrannie turque.

Nous fêtons aussi en ce jour les saints hiéromartyrs Nicandre, premier évêque de Myre en Lycie et Hermée (ou Hermas), prêtre. Tous deux furent ordonnés par saint Tite, lui-même collaborateur et compagnon de saint Paul & premier évêque de Crête. Ils souffrirent leur passion par ordre du préfet Libanius.

Martyre des saints hiérmoartyrs Nicandre, premier évêque de Myre en Lycie, et Hermée, prêtre
Martyre des saints hiéromartyrs Nicandre, premier évêque de Myre en Lycie, et Hermée, prêtre.

Tant saint Joannice que les saints Nicandre & Hermée sont également inscrits au Martyrologe romain à la date du 4 novembre.

*

A la Vigile

Aux grandes vêpres

Premier cathisme.
Lucernaire, ton 4 et 10 stichères : 4 du dimanche, ton 4, 3 du Vénérable Père Joannice, même ton. Dogmatique du dimanche, ton 4.
Prokimen du jour.
A la litie, stichères idiomèles de l’octoèque, ton 4.
Apostiches du dimanche, ton 4.
Tropaires apolytikia : Mère de Dieu & Vierge, réjouis-toi, ton 4 (3 fois).

A matines

Versets du matin, ton 4. Tropaire du dimanche, ton 4 (une fois). Tropaire du Vénérable Père Joannice, ton 8. Gloire. Tropaire du Hiéromartyr Nicandre, ton 4. Et maintenant. Théotokion de l’octoèque, ton 4.

Polyeleos. Tropaires eulogétaires de la Résurrection, ton 5.

Hypakoï du dimanche, ton 4
Accourues les premières, * les femmes myrrhophores portèrent aux apôtres * l’annonce de ta merveilleuse résurrection, ô Christ, * car Tu es ressuscité en tant que Dieu, ** accordant au monde la grande miséricorde.

Prokimen
Du dimanche, ton 4 :
℟. Lève-toi, Seigneur, viens à notre aide, * et délivre-nous à cause de ton Nom (Psaume XLII, 27).
℣. Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, et nos pères nous ont raconté (Psaume XLIII, 2).

Xer évangile de la Résurrection : Jean (§ 66) XX1, 1-14.
Alors le disciple que Jésus aimait, dit à Pierre : C’est le Seigneur. Et Simon-Pierre ayant appris que c’était le Seigneur, mit son habit (car il était nu), et il se jeta dans la mer.

Chant de la Résurrection (une fois). Psaume 50. Stichères du Psaume 50, ton 6.

Canon
Canon de la Résurrection, ton 4 (4 tropaires), de la Mère de Dieu, ton 4 (2 tropaires), du Vénérable Père Joannicebarbier de la serre, œuvre de saint Joseph l’Hymnographe (816 † 886) avec l’acrostiche : « Emule du Prodrome, je te loue. Joseph » (4 tropaires) & des hiéromartyrs, œuvre également de saint Joseph l’Hymnographe (4 tropaires). Catavasies de la Mère de Dieu, ton 4 (ton grec, tradition de Valaam).
Après la 3ème ode : Kondakion du Vénérable Père Joannice, ton 8.
Après la 6ème ode : Kondakion du dimanche, ton 4.

Les Laudes, ton 4
Grande doxologie
Tropaire du dimanche (pair), ton 4
Conclusion des matines

Aux heures

A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Hiéromartyr Nicandre. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vénérable Père Joannice. Kondakion : du dimanche.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome :

Tropaires des Béatitudes : huit tropaires du ton dominical :
1. A cause de l’arbre défendu * Adam fut exilé du Paradis, mais par l’arbre de la croix le Larron y entra ; * car l’un, goûtant de son fruit, méprisa le commandement du Créateur, * l’autre, partageant ta crucifixion, confessa ta divinité : ** Souviens-toi de moi dans ton royaume.
2. Seigneur exalté sur la Croix, * tu as brisé la puissance de la mort, * effaçant la cédule écrite contre nous ; * accorde-nous la repentance du Larron * et donne à tes fidèles serviteurs, ô Christ notre Dieu, * de te crier comme lui : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
3. D’un coup de lance, sur la croix * tu as déchiré la cédule écrite contre nous ; * et, compté parmi les morts, tu as enchaîné le prince de l’Enfer, * délivrant tous les hommes des liens de la mort * par ta Résurrection, dont la lumière a brillé sur nous ; * Seigneur ami des hommes, nous te crions : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
4. Crucifié & ressuscité du tombeau, * Dieu tout-puissant, le troisième jour, * avec toi, seul Immortel, tu ressuscitas le premier homme, Adam ; * donne-moi, Seigneur, de prendre aussi la voie du repentir * afin que, de tout mon cœur * & dans l’ardeur de ma foi, je te crie : ** Souviens-toi de moi, Sauveur, en ton royaume.
5. Pour nous l’Impassible devient homme de douleur * et sur la croix se laisse clouer, * afin de nous ressusciter avec lui ; * aussi nous glorifions avec la Croix * les Souffrances & la sainte Résurrection * par lesquelles nous fûmes rénovés, * obtenant le salut en criant : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
6. Ressuscité d’entre les morts * et dépouillant l’empire de la Mort, * il apparut aux Myrrophores, leur annonçant la joie ; * et nous fidèles, prions-le * d’épargner à nos âmes la corruption, * lui répétant sans cesse la parole du bon Larron : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.
7. Fidèles, glorifions d’un même cœur * le Père, le Fils & l’Esprit saint, * invoquons en trois personnes l’unique Divinité * indivisible, inaccessible, sans confusion, ** qui nous sauve des flammes du châtiment.
8. Ta mère, Seigneur, t’enfanta virginalement * et vierge elle est demeurée même après l’enfantement : * c’est elle que nous te présentons pour intercéder auprès de toi : * accorde à sa prière le pardon des péchés * pour ceux qui ne cessent de te crier : ** Souviens-toi de nous aussi dans ton royaume.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 4 : Ayant appris de l’Ange la prédication lumineuse de la Résurrection, * et le terme de l’ancestrale condamnation, * les femmes disciples du Seigneur * dirent, pleines de fierté, aux Apôtres : * “Renversée est la mort ! * Le Christ Dieu est ressuscité, ** donnant au monde sa grande miséricorde !”
2. Tropaire du vénérable Père, ton 8 : Par les flots de tes larmes tu as fait refleurir le stérile désert, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * tu devins un phare éclairant le monde entier en resplendissant de miracles ; ** Joannice notre Père, prie le Christ Dieu, de sauver nos âmes.
3. Tropaire du hiéromartyr Nicandre, ton 4 : Ton Martyr, Seigneur, Nicandre, * pour le combat qu’il a mené, a reçu la couronne d’immortalité de toi, notre Dieu ; * animé de ta force, il a terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; ** par ses prières sauve nos âmes.
4. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
5. Kondakion du vénérable Père Joannice, ton 8 : Tu parus sur la terre comme un astre resplendissant, * éclairant ceux qui gisaient dans les ténèbres des passions, * en habile médecin de ceux qu’afflige la maladie ; * toi qui as reçu le don des guérisons, * accorde cette grâce aux fidèles t’en priant, * afin que nous puissions te dire à haute voix : ** Réjouis-toi, Joannice, Père saint.
6. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
7. Kondakion du dimanche, ton 4 : Mon sauveur & mon libérateur, * au sortir du tombeau * a libéré et ressuscité tous les habitants de la terre, car il est Dieu. * Il a brisé les portes des enfers, ** et lui le Maître, il est ressuscité le troisième jour.

Prokimen
Du dimanche, ton 4 :
℟. Que tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Toutes, avec sagesse tu les fis (Psaume 103, 24).
℣. Bénis le Seigneur, mon âme ! Seigneur, mon Dieu, tu es si grand ! (Psaume 103, 1).
[Du vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).]

Epîtres
Du dimanche : Galates (§ 203) II, 16-20.
Ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi.
[Du Vénérable Père : Galates (§ 213), V, 22 – VI, 2.
Les fruits de l’Esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience, l’humanité, la bonté, la longanimité, la douceur, la foi, la modestie, la continence, la chasteté.]

Alleluia
Du dimanche, ton 4 :
℣. Va, chevauche pour la cause de la vérité, de la piété & de la justice (Psaume 44, 5).
℣. Tu aimes la justice, tu hais l’impiété (Psaume 44, 8).
[Du vénérable Père, ton 2 :
℣. Heureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).]

Evangiles
Du dimanche : Luc (§ 39) VIII, 41-56.
Et Jésus lui dit : Ma fille, ta foi t’a guérie ; vas en paix.
[Du vénérable Père : Matthieu (§ 10), IV, 25 – V, 12.
Réjouissez-vous, et tressaillez de joie ; parce qu’une grande récompense vous est réservée dans les cieux.]

Versets de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux (Psaume 148, 1).
[Du Vénérable Père : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6).] Alleluia, alleluia, alleluia.

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Programme du XXVème dimanche après la Pentecôte

Vème dimanche après l'Epiphanie : le bon grain & l'ivraieSaint-Eugène, le dimanche 7 novembre 2021, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Oraisons & lectures reprises du Vème dimanche après l’Epiphanie.
Le bon grain & l’ivraie.

“Mais comme le Seigneur nous dit qu’ils ont été semés au milieu du blé, il semblerait bien qu’ils signifient ceux qui appartiennent à une même communion. D’autre part, le Seigneur interprète le champ comme étant non pas l’Église mais ce monde ; on peut aussi comprendre qu’il s’agit d’hérétiques car en ce monde, ils sont mêlés aux bons non pas dans la société d’une même Église ou dans celle d’une même foi, mais dans la société du seul nom chrétien. Quant à ceux qui, au sein d’une même foi, sont mauvais, il faut les regarder comme de la paille, plutôt que comme de l’ivraie, car la paille a la même souche que le blé et une racine commune.”
Homélie de saint Augustin, évêque, VIIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

A la sainte messe :

IIndes vêpres du XXVème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : Panis angelicus, du Ier ton
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Salve regina, du Ier ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Exaudi Christe – extrait des Laudes regiæ – ton de Reims.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du IIIème ton.
  • Chant d’action de grâces : Te laudamus Domine – Transitus (antienne de communion) de la liturgie ambrosienne pour le IVème dimanche après l’Epiphanie

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Programme du XXème dimanche après la Pentecôte – saints Térence & Néonile – Saint Etienne le Sabbaïte – ton 3

Martyre des saints Térence & Néonile et de leurs sept enfants Sarbèle, Photos, Théodule, Hiérax, Nitas, Vilos & EunicéeParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 10 novembre 2024 du calendrier grégorien, 28 octobre 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.

Dimanche du ton III de l’Octoèque.

Nous fêtons aussi en ce jour les saints martyrs Térence & Néonile et leurs sept enfants : leurs six fils nommés Sarbèle (Charbel), Photos, Théodule, Hiérax, Nitas, Vilos & leur fille Eunicée.

Ces saints furent décapités en Syrie sous la persécution de Dèce au IIIème siècle, non sans avoir subi des tortures multiples et raffinées.

Prions cette sainte famille syrienne en nos temps troublées tant pour la famille que pour la Syrie !

*

Saint Etienne le SabbaïteNous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Père saint Etienne le Sabbaïte – appelé également saint Etienne le Mélode, compositeur de canons et neveu de saint Jean Damascène. Il vécut une cinquantaine d’années dans la laure de Saint-Sabbas en Palestine, où vécurent également son oncle saint Jean Damascène et son oncle par adoption saint Côme de Maïouma.

Saint Etienne le Sabbaïte est né à Damas comme son oncle en l’an 725. Dans sa dixième année, il vint à la laure de Saint-Sabbas et fut placé sous la direction de son oncle Jean pendant quinze ans. Après quoi, il remplit différents emplois dans le monastère avant de se retirer au désert pour y mener la vie érémitique.

Saint Etienne dû assister au pillage de la laure de Saint-Sabbas par les Musulmans infidèles le 20 mars 787 qui y mirent le feu, martyrisant vingt moines. Il relata cette agression et écrivit des hymnes à la gloire de ces martyrs.

Il composa, sur le modèle de ses oncles Jean et Côme, de nombreux canons et également – avec André l’Aveugle – les apostiches idiomèles de matines et de vêpres pour les jours de semaine durant la période du Triode : ces idiomèles expriment parfaitement la théologie du Grand Carême. Voici par exemple l’apostiche idiomèle du lundi soir, premier jour du grand Carême :

Jeûnons du jeûne que reçoit et qu’aime le Seigneur : * le vrai jeûne est le rejet du mal, * la tempérance de la langue, l’abstention de la colère * l’éloignement des désirs, de la médisance, du mensonge, du parjure. * Rompre avec ces choses est le vrai jeûne que reçoit Dieu.

Il mourut probablement en 807.

A matines

Versets du matin, ton 3
1. Tropaire du dimanche, ton 3 : Que les Célestes soient en liesse ! * Que les terrestres se réjouissent ! * Car le Seigneur a établi son Règne par son bras, * terrassant la mort par la mort, * Lui le Premier-Né d’entre les morts. * Il nous libère du ventre de l’enfer, ** et offre au monde la grande miséricorde.
2. Tropaire des martyrs, ton 4 : Tes Martyrs, Seigneur, * pour le combat qu’ils ont mené ont reçu la couronne d’immortalité de toi, notre Dieu ; * animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; ** par leurs prières sauve nos âmes.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Tropaire du vénérable Père, ton 8 : Guide de l’Orthodoxie, maître de piété et de sainteté * luminaire de l’univers, ornement des pontifes, inspiré par Dieu, * Etienne, tu nous as tous illuminés par tes sages enseignements, * toi qui fus comme une lyre vibrant au souffle de l’Esprit. * Intercède auprès du Christ notre Dieu pour qu’Il sauve nos âmes.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Théotokion du même ton : Toi qui pour nous es né d’une vierge et as enduré la Croix, ô Très-Bon, * qui par la mort as dépouillé la mort, * et, en tant que Dieu, as manifesté la Résurrection, * ne dédaigne pas ceux que Tu as créés de ta main, * montre ton amour pour les hommes, ô Miséricordieux. * Accueille l’intercession de celle qui t’a enfanté, la Mère de Dieu, ** et sauve un peuple désespéré, ô notre Sauveur.

Polyeleos puis tropaires eulogétaires de la Résurrection, ton 5

Hypakoï du dimanche, ton 3
L’ange resplendissant remplit d’effroi les femmes myrrhophores par son apparition * et répandit la rosée de ses paroles en disant : * Pourquoi cherchez-vous dans le tombeau le Vivant ? * Il est ressuscité après avoir vidé les tombeaux ; * sachez que l’Immuable a aboli la corruption ; * et dites à Dieu : Que tes œuvres sont redoutables, ** car Tu as sauvé le genre humain.

Prokimen
Du dimanche, ton 3 :
℟. Dites parmi les nations que le Seigneur est entré dans son règne ; * car Il a affermi l’univers qui ne sera pas ébranlé (Psaume XCV, 10).
℣. Chantez au Seigneur un chant nouveau, chantez au Seigneur, toute la terre (Psaume XCV, 1).

IXer évangile de la Résurrection : Jean (§ 65) XX, 19-31.
Thomas répondit, et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu !

Chant de la Résurrection. Psaume 50. Stichères du Psaume 50, ton 6.

Canon

Canon du dimanche, ton 3 (4 tropaires), œuvre de saint Jean Damascène (676 † 749), de la Mère de Dieu alphabétique (2 tropaires), des Martyrs (4 tropaires) & du Vénérable Père (4 tropaires), œuvre saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe, métropolite de Nicée (c. 778 † 845), avec pour acrostiche en grec : Etienne, de nos hymnes nous te couronnons. Catavasies de la Mère de Dieu, ton 4 (ton grec, tradition de Valaam).

Après la 3ème ode : Kondakion des martyrs, ton 4 : Pour la Joie du monde entier, * revient en ce jour la sainte mémoire des martyrs * Térence, Néonile, et leurs enfants: * accourons donc avec ferveur * pour recevoir les guérisons, * car l’Esprit Saint leur a donné le pouvoir * de guérir les maux et les passions de nos âmes.
Kondakion du vénérable Père, ton 4 : Ayant planté le paradis des vertus * et l’ayant arrosé sous les flots de tes pleurs, * illustre Père, toi qui as trouvé l’Arbre de Vie, * sauve de la ruine, par tes prières, tout ton troupeau; * délivre du péril ceux qui te vénèrent avec ardeur, * car en toi, sage Etienne, nous possédons, * nous les fidèles, un très grand protecteur.

Après la 6ème ode : Kondakion du dimanche, ton 3 : RTu es ressuscité aujourd’hui du tombeau, ô Miséricordieux, * et Tu nous as écartés des portes de la mort. * Aujourd’hui Adam exulte et Ève se réjouit ; * avec eux prophètes et patriarches ne cessent de chanter ** la force divine de ta puissance.

A la 9ème ode : chant du Magnificat.

Les Laudes, ton 3

Grande doxologie
Tropaire du dimanche (impair), ton 3

Conclusion des matines

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Télécharger le livret des choristes pour les matines de la fête des saints Térence, Néonile & Etienne le Sabbaïte.

Programme de la fête de la dédicace de l’Archibasilique du Très-Saint-Sauveur – Messe et Te Deum d’actions de grâces pour Radio Courtoisie

Basilique et palais du Latran avant 1735 par Giuseppe VasiSaint-Eugène, le samedi 9 novembre 2024, grand’messe en rit romain traditionnel de 11h suivie du Te Deum d’actions de grâces pour Radio Courtoisie.

Nous fêtons en ce jour la dédicace de l’Archibasilique du Très-Saint-Sauveur, plus connue sous le nom de Saint-Jean-de-Latran, cathédrale du pape à Rome, mère et tête de toutes les églises de la Ville et de l’univers :

Sacrosancta Lateranensis Ecclesia
Omnium Vrbis et Orbis
Ecclesiarum Mater et Caput
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Sacrosancta Lateranensis Ecclesia Omnium Vrbis et Orbis Ecclesiarum Mater et Caput

L’empereur Constantin le Grand, après la paix de l’Eglise de 313, offrit au pape Miltiade († 314) le palais du Latran, vaste domaine de la famille des Laterani qui lui était échu suite à son mariage avec Fausta, sœur de Maxence. L’empereur y démarra la construction d’une somptueuse basilique, qui fut sans doute la première église en Occident dont on célébra solennellement la dédicace. Celle-ci fut accomplie le 9 novembre 324 par le pape saint Sylvestre Ier, qui y dressa sa cathèdre – le Saint Siège Apostolique -, la basilique devenant dès lors la cathédrale de Rome, centre de l’enseignement & du gouvernement de l’Eglise, et foyer de la liturgie catholique romaine. Son palais devint la résidence des papes. Dans le maître-autel, le pape saint Sylvestre Ier fit inclure les restes de l’autel eucharistique de se servit saint Pierre et après lui tous les papes martyrs des trois premiers siècles. Sur cet autel – l’autel papal – ne peut célébrer que le pape.

Donation de saint Constantin au pape saint SylvestreLa basilique constantinienne fut placée sous le vocable du Très-Saint-Sauveur (sa fête patronale est fixée au 6 août, jour de la Transfiguration), en action de grâces pour la victoire de Constantin à la bataille du Pont Milvius. Au cours des siècles, on la désigna plus couramment sous le nom de Saint-Jean-de-Latran, en raison du baptistère annexé – l’un des plus vieux de la chrétienté – et qui était dédié depuis le IVème siècle à saint Jean Baptiste.

La basilique fut richement dotée par les premiers empereurs chrétiens. Ces richesses furent néanmoins pillées par les Wizigoths d’Alaric en 410 & la basilique fut ruinée par les Vandales de Genséric en 455, mais elle fut reconstruite par saint Léon le Grand († 461), et saint Grégoire le Grand († 604) témoigne de sa splendeur retrouvée lorsqu’il l’appelle la Basilica Aurea, la Basilique d’Or.

Entre le IVème et le VIème siècle, s’organise la liturgie stationnale romaine : à certains jours de l’année liturgique, le peuple romain se ressemble autour du pape à une église (l’église de la collecte) pour aller en procession à une autre église (l’église de la station) où le pape, entouré du clergé, célébrait solennellement le Saint Sacrifice de la messe. Le Missel romain de saint Pie V a conservé la mention de ces stations liturgiques en tête des différentes messes stationnales. La station à Saint-Jean-de-Latran – “Statio ad S. Joannem in Laterano” – se retrouve à des dates majeures de l’année liturgique :

  • au début et à la fin du carême, du moins à ses dates antiques, tel qu’il se présentait avant saint Grégoire le Grand : le premier dimanche de carême et le Jeudi-Saint,
  • au dimanche des Rameaux,
  • à la vigile pascale,
  • au samedi in Albis qui clôturait l’octave pascale,
  • au mardi des Rogations,
  • à la vigile de la Pentecôte.

Les stations de la vigile pascale et de la vigile de la Pentecôte s’expliquent par le fait que l’on baptisait les catéchumènes à Rome au cours de ces deux cérémonies et que très longtemps le baptistère du Latran fut le seul de toute la Ville. De même celle du samedi in Albis, puisque les néophytes y déposaient le vêtement blanc qu’ils avaient reçus au baptême.

Restaurée sous Adrien Ier († 795), l’archibasilique subit un terrible tremblement de terre en 896, mais fut reconstruite par le pape Serge III († 911).

A cette occasion, Serge III fit une nouvelle consécration de l’archibasilique qui fut dédiée de façon complémentaire à saint Jean-Baptiste. Une troisième dédicace fut accomplie par le pape Lucius II († 1145) qui la plaça cette fois sous le co-patronage complémentaire de saint Jean l’Evangéliste.

Façade latérale du Latran vers 1752 par Giuseppe VasiDepuis lors, le titre officiel complet de la cathédrale de Rome devint : Archibasilica Sanctissimi Salvatoris et Sanctorum Iohannes Baptista et Evangelista in Laterano, ce qui peut se traduire par : Archibasilique du Très-Saint-Sauveur et des saints Jean le Baptiste et l’Evangéliste du Latran.

En dépit de ces vicissitudes du bâtiment, cette première période de l’histoire du Latran est l’une des plus glorieuses. Du haut de l’Episcopium lateranense, 160 papes gouvernèrent l’Eglise, de saint Sylvestre à Boniface VIII († 1303).

Dans ses murs se réunirent plus de 250 conciles, dont cinq des vingt-et-un conciles œcuméniques : Latran I (1123), Latran II (1139) – Latran III (1179) – Latran IV (1215) & Latran V (1512).

L’installation de Clément V en Avignon en 1307 arrêta brusquement cette ère glorieuse. Le long séjour des papes en France (1307-1377) laissa déserts leur basilique et palais du Latran, qui subirent pendant ce temps plusieurs outrages graves.

L'autel papal de Saint-Jean-de-Latran surmonté de son ciborium, abritant les reliquaires des chefs de saint Pierre & de saint PaulIncendiée en effet à une première reprise en 1307, la vénérable basilique fut réédifiée par ordre depuis Avignon de Clément V († 1314) et de Jean XXII († 1334). Endommagée par un séisme en 1349 et un second incendie en 1361, elle fut restaurée par Urbain V († 1370) et Grégoire XI († 1378) sous la direction de l’architecte Giovanni Stefani.

C’est le pape Urbain V qui depuis Avignon fit construire un nouveau ciborium qui surmonte aujourd’hui encore l’autel papal. Dans ce ciborium ont été placés les reliques les plus précieuses de Rome : les chefs sacrés mêmes des saints Apôtres Pierre & Paul, placés ainsi dans deux reliquaires au dessus de l’autel papal.

A leur retour à Rome en 1377, les papes ne s’établissent plus au Latran, qui en dépit des travaux, n’avait pas retrouvé son ancienne splendeur. C’est le palais du Vatican en hiver, et celui du Quirinal en été, qui deviennent les résidences pontificales habituelles. Dès lors, la basilique Saint-Pierre vit son importance symbolique s’affirmer, sans que pour autant les droits à la primauté de l’antique cathédrale du Latran ne disparaissent. En témoigne la cérémonie de la prise de possession du Latran par les papes, qui suit toujours immédiatement leur couronnement : après une remise des clefs au souverain pontife par le clergé de l’archibasilique, le pape célèbre la sainte messe sur l’autel papal puis donne sa bénédiction Urbi & Orbi depuis la loggia de l’impressionnante façade.

Archibasilique du Très-Saint-Sauveur (Saint-Jean-de-Latran)En prévision du jubilé de l’an 1650, le pape Innocent X confia à Francesco Borromini la restauration de la basilique. Le pape imposa à l’architecte de respecter le plus possible la forme antique de l’église et de laisser le grand plafond de la nef centrale datant du XVIème siècle. Borromini garda donc les dimensions de l’antique basilique (135 mètres de long et 65 mètres de large), ainsi que la disposition générale des cinq nefs, datant de l’époque constantinienne. Il fit installer les portes centrales en bronze qui sont celles originales de la Curie romaine. Il restaura l’intérieur en lui donnant un nouveau lustre baroque. Dans les niches qu’il prépara le long de l’allée centrale furent placées les statues monumentales des douze apôtres qui furent ajoutées au début du XVIIIème siècle.

L'intérieur de l'Archibasilique du Latran, avec les statues des 12 apôtres et l'autel papal surmonté de son ciborium du XIVème siècleAprès la spoliation de Rome par l’état italien, les accords du Latran signés le 11 février 1929 reconnaissent l’existence de l’Etat du vatican. L’archibasilique du Latran et son palais apostolique, ainsi que leurs annexes (Baptistère du Latran, Scala Santa) bénéficient de l’extraterritorialité et son rattachés au nouvel état.

Pour finir, notons que l’archibasilique a aussi de longue date un lien privilégié avec la France. En 1482, le roi de France Louis XI avait accordé des droits au chapitre du Latran sur l’abbaye de Clairac en Aquitaine. En contrepartie, le chapitre lui attribua le titre de chanoine d’honneur de Saint-Jean-de-Latran, titre que tous les rois de France reçurent par la suite. En remerciement de la protection des chanoines du Latran accordée par le roi Henri IV (leur abbaye française de Clairac avait subi les affres de la religion prétendue réformée), le chapitre du Latran fait aussi célébrer chaque année depuis 1604 une messe pour la prospérité de la France le 13 décembre, jour anniversaire de la naissance d’Henri.

 

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