Saint-Eugène, le samedi 25 janvier 2020, messe votive en l’honneur de sainte Geneviève à 19h, suivie de la distribution des pains bénis de sainte Geneviève et des matines votives de la sainte.
En l’honneur du 1600ème anniversaire de sa naissance, l’Archevêché de Paris invite toutes les paroisses de la ville a célébrer dans la nuit de ce samedi 25 janvier une veillée de prière en l’honneur de sainte Geneviève, patronne de notre cité.
Geneviève naquit à Nanterre près de Paris. Son père s’appelait Sévère, & sa mère Géronce. Elle fit paraître une vertu extraordinaire dès sa plus tendre jeunesse. Saint Germain, évêque d’Auxerre, allant dans la Grande-Bretagne avec saint Loup, évêques de Troyes, pour détruire les restes de l’hérésie pélagienne, vit Geneviève, & prédit qu’elle serait chère à Dieu, & célèbre par la sainteté de sa vie. Lui ayant demandé si elle voulait consacrer à Dieu sa virginité, Geneviève lui répondit avec beaucoup de modestie, que c’était ce qu’elle souhaitait davantage. Saint Germain étant entré dans l’église, avec un grand concours de peuple, il lui imposa les mains, & la consacra, par de longues prières, au milieu des psaumes qu’on chantait le soir. Le lendemain, lui ayant demandé si elle se souvenait du vœu qu’elle avait fait, elle assura qu’elle s’en souvenait fort bien ; & qu’avec le secours de Dieu, elle persévèrerait constamment dans sa résolution. Alors saint Germain ayant vu à terre, sans doute par un effet de la divine providence, une pièce de cuivre marquée du signe de la croix, la ramassa, la donna à Geneviève, et lui ordonna de la mettre à son col, & de ne plus souffrir qu’on lui mit des colliers de prix, qui conviennent si peu à une épouse de Jésus-Christ. Quelques années après, Félix, évêque de Paris, la mit, par la bénédiction solennelle, au rang des Vierges consacrées à Dieu.
Geneviève fortifiée par les conseils de saint Germain, fit des progrès admirables dans la vertu. Depuis l’âge de quinze ans jusqu’à cinquante, elle ne rompit le jeûne que les dimanches et les jeudis ; & elle ne mangeait alors que du pain d’orge & un peu de soupe cuite quinze jours auparavant, qu’elle mêlait avec de l’eau froide pour y trouver moins de goût. Depuis ce temps-là, par le conseil des évêques, auxquels elle se faisait une loi d’obéir, elle usa de petits poissons & de lait. Affectionnée au culte des saints, elle bâtit dans le village de Cateuil, une église en l’honneur de saint Denys. Se rendant la mère des pauvres, elle leur procurait tous les secours qu’elle pouvait obtenir par ses sollicitations. La famine faisant de grands ravages, & le blé étant devenu extrêmement cher, elle en fit venir une grande quantité dans la ville, & fit subsister les pauvres par le pain qu’elle leur distribuait, ne craignant pas même d’exposer sa vie pour procurer ces transports nécessaires, ayant gagné les bonnes grâces des rois, elle obtint plusieurs fois de Childéric, quoique païen, le pardon des criminels condamnés à la mort ; on ne doute pas même qu’elle n’ait été unie à sainte Clotilde & à saint Remi, pour persuader au grand Clovis d’embrasser la religion chrétienne. Malgré l’éclat de tant de vertus, elle ne put être à couvert de la haine & des calomnies des méchants. Saint Germain allant une seconde fois dans la Grande-Bretagne, la visita, & par ses entretiens tous divins, il la consola des calomnies dont on la chargeait : il fit même un discours très touchant au peuple pour lui faire connaître quel était le mérite de Geneviève auprès de Dieu ; & il leur montra l’endroit où elle faisait sa prière, tout mouillé de larmes.
Dieu accorda à Geneviève le don des miracles. Sa mère ayant perdu la vue, pour lui avoir donné un soufflet qu’elle ne méritait pas, elle la lui rendit. Comme elle allait la nuit à l’église selon la coutume, sa lumière s’éteignit pas le vent, & se ralluma d’elle-même. Elle délivrait les possédés par des onctions qu’elle leur faisait avec de l’huile bénite. Tous les malades qui recouraient à elle, y trouvaient leur soulagement & leur guérison. Un enfant étant tombé dans un puits où il fut étouffé, elle le rendit vivant à sa mère. Elle prédit beaucoup de choses par un esprit prophétique, & surtout lorsqu’Attila roi des Huns approchait ; elle exhorta les Parisiens de ne point quitter leurs demeures, ni transporter ailleurs leurs biens, leur promettant que la ville de Paris subsisterait quoique d’autres plus fortes dussent être détruites. Ceux qui voulaient rien croire, demandaient qu’elle fut mise à mort comme fausse prophétesse. Mais l’événement montra la vérité de ses prédictions, & on le regarda comme un effet des prières de la sainte. Une vertu si éclatante ne put être renfermée dans les Gaules. Saint Siméon Stylite ayant ouï parler de ses miracles, voulut être recommandé à ses prières. Elle vécut plus de 84 ans & mourut pleine de mérites l’an de Jésus-Christ 512 le 3 janvier. On l’ensevelit dans cette basilique qu’elle avait engagé Clovis à bâtir sous l’invocation des SS. Apôtres saint Pierre & saint Paul, & qui fut achevé après sa mort par sainte Clotilde. Les habitants de Paris, & même de la France entière, qui avaient souvent éprouvé sa puissance, dans les maladies les plus désespérées, dans les calamités publiques & particulières, la choisirent pour leur patronne.
Leçons de l’office nocturne de sainte Geneviève
A la sainte messe :
- Procession d’entrée : Cælitum consors – ancienne hymne parisienne de la fête de sainte Geneviève entrée au bréviaire de Mgr de Harlay de 1680 – texte du R. P. Denis Pétau, s.j. (1583 † 1652)
- Introït – Gaudens gaudebo (ton i.)
- Kyrie : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont (1610 † 1684), maître de la chapelle du roi Louis XIV, organiste de Saint-Paul et du duc d’Anjou
- Gloria : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont
- Epître : II Corinthiens X, 17-18 & XI, 1-2 : Car j’ai pour vous un amour de jalousie, et d’une jalousie de Dieu ; parce que je vous ai fiancés à cet unique époux, qui est le Christ, pour vous présenter à lui comme une vierge toute pure.
- Graduel – Sponsabo te (ton i.)
- Alleluia – Mihi adhærere (ton v.)
- Prose du propre de Paris, d’Adam de Saint-Victor – Genovefæ solemnitas (ton v. – chant refait au XVIIIème siècle)
- Evangile : Matthieu XXV, 1-13 : L’époux vint, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces, et la porte fut fermée.
- Credo : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont
- Offertoire – O Genovefa (ton vi.)
- Sanctus : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont
- Après la Consécration : O salutaris sur le vieux noël « A la venue de Noël » – Henri de Villiers
- Agnus Dei : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont
- Communion – Tu gloria Jerusalem (ton i.)
- Ite missa est : de la messe royale du sixième ton d’Henry du Mont
- Au dernier Evangile : Alma Redemptoris Mater
- Procession de sortie : Hymne des 2ndes vêpres de sainte Geneviève – au propre de Paris (plain-chant rythmé) – Gallicæ custos (ton i.) – hymne des secondes vêpres (autrefois des laudes) de sainte Geneviève, au propre de Paris – hymne entrée au Bréviaire de Paris de Mgr de Vintimille de 1736 – texte du P. Pinchon, chanoine régulier de l’Abbaye de Sainte-Geneviève (XVIIIème s.)
Matines votives de sainte Geneviève. Au salut du Très-Saint Sacrement (office tiré des anciens livres liturgiques des chanoines réguliers de l’Abbaye royale de Sainte-Geneviève de Paris, de la Congrégation de France (Génovéfains), et des offices propres de l’église paroissiale de Saint-Etienne-du-Mont).
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Voir aussi sur notre site la présentation des processions des reliques de sainte Geneviève.