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La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Vigile de prière en l’honneur de sainte Geneviève, vierge, patronne de Paris à l’occasion du 1600ème anniversaire de sa naissance

Sainte Geneviève - image de la confrérie de NanterreSaint-Eugène, le samedi 25 janvier 2020, messe votive en l’honneur de sainte Geneviève à 19h, suivie de la distribution des pains bénis de sainte Geneviève et des matines votives de la sainte.

En l’honneur du 1600ème anniversaire de sa naissance, l’Archevêché de Paris invite toutes les paroisses de la ville a célébrer dans la nuit de ce samedi 25 janvier une veillée de prière en l’honneur de sainte Geneviève, patronne de notre cité.

Geneviève naquit à Nanterre près de Paris. Son père s’appelait Sévère, & sa mère Géronce. Elle fit paraître une vertu extraordinaire dès sa plus tendre jeunesse. Saint Germain, évêque d’Auxerre, allant dans la Grande-Bretagne avec saint Loup, évêques de Troyes, pour détruire les restes de l’hérésie pélagienne, vit Geneviève, & prédit qu’elle serait chère à Dieu, & célèbre par la sainteté de sa vie. Lui ayant demandé si elle voulait consacrer à Dieu sa virginité, Geneviève lui répondit avec beaucoup de modestie, que c’était ce qu’elle souhaitait davantage. Saint Germain étant entré dans l’église, avec un grand concours de peuple, il lui imposa les mains, & la consacra, par de longues prières, au milieu des psaumes qu’on chantait le soir. Le lendemain, lui ayant demandé si elle se souvenait du vœu qu’elle avait fait, elle assura qu’elle s’en souvenait fort bien ; & qu’avec le secours de Dieu, elle persévèrerait constamment dans sa résolution. Alors saint Germain ayant vu à terre, sans doute par un effet de la divine providence, une pièce de cuivre marquée du signe de la croix, la ramassa, la donna à Geneviève, et lui ordonna de la mettre à son col, & de ne plus souffrir qu’on lui mit des colliers de prix, qui conviennent si peu à une épouse de Jésus-Christ. Quelques années après, Félix, évêque de Paris, la mit, par la bénédiction solennelle, au rang des Vierges consacrées à Dieu.

Geneviève fortifiée par les conseils de saint Germain, fit des progrès admirables dans la vertu. Depuis l’âge de quinze ans jusqu’à cinquante, elle ne rompit le jeûne que les dimanches et les jeudis ; & elle ne mangeait alors que du pain d’orge & un peu de soupe cuite quinze jours auparavant, qu’elle mêlait avec de l’eau froide pour y trouver moins de goût. Depuis ce temps-là, par le conseil des évêques, auxquels elle se faisait une loi d’obéir, elle usa de petits poissons & de lait. Affectionnée au culte des saints, elle bâtit dans le village de Cateuil, une église en l’honneur de saint Denys. Se rendant la mère des pauvres, elle leur procurait tous les secours qu’elle pouvait obtenir par ses sollicitations. La famine faisant de grands ravages, & le blé étant devenu extrêmement cher, elle en fit venir une grande quantité dans la ville, & fit subsister les pauvres par le pain qu’elle leur distribuait, ne craignant pas même d’exposer sa vie pour procurer ces transports nécessaires, ayant gagné les bonnes grâces des rois, elle obtint plusieurs fois de Childéric, quoique païen, le pardon des criminels condamnés à la mort ; on ne doute pas même qu’elle n’ait été unie à sainte Clotilde & à saint Remi, pour persuader au grand Clovis d’embrasser la religion chrétienne. Malgré l’éclat de tant de vertus, elle ne put être à couvert de la haine & des calomnies des méchants. Saint Germain allant une seconde fois dans la Grande-Bretagne, la visita, & par ses entretiens tous divins, il la consola des calomnies dont on la chargeait : il fit même un discours très touchant au peuple pour lui faire connaître quel était le mérite de Geneviève auprès de Dieu ; & il leur montra l’endroit où elle faisait sa prière, tout mouillé de larmes.

Dieu accorda à Geneviève le don des miracles. Sa mère ayant perdu la vue, pour lui avoir donné un soufflet qu’elle ne méritait pas, elle la lui rendit. Comme elle allait la nuit à l’église selon la coutume, sa lumière s’éteignit pas le vent, & se ralluma d’elle-même. Elle délivrait les possédés par des onctions qu’elle leur faisait avec de l’huile bénite. Tous les malades qui recouraient à elle, y trouvaient leur soulagement & leur guérison. Un enfant étant tombé dans un puits où il fut étouffé, elle le rendit vivant à sa mère. Elle prédit beaucoup de choses par un esprit prophétique, & surtout lorsqu’Attila roi des Huns approchait ; elle exhorta les Parisiens de ne point quitter leurs demeures, ni transporter ailleurs leurs biens, leur promettant que la ville de Paris subsisterait quoique d’autres plus fortes dussent être détruites. Ceux qui voulaient rien croire, demandaient qu’elle fut mise à mort comme fausse prophétesse. Mais l’événement montra la vérité de ses prédictions, & on le regarda comme un effet des prières de la sainte. Une vertu si éclatante ne put être renfermée dans les Gaules. Saint Siméon Stylite ayant ouï parler de ses miracles, voulut être recommandé à ses prières. Elle vécut plus de 84 ans & mourut pleine de mérites l’an de Jésus-Christ 512 le 3 janvier. On l’ensevelit dans cette basilique qu’elle avait engagé Clovis à bâtir sous l’invocation des SS. Apôtres saint Pierre & saint Paul, & qui fut achevé après sa mort par sainte Clotilde. Les habitants de Paris, & même de la France entière, qui avaient souvent éprouvé sa puissance, dans les maladies les plus désespérées, dans les calamités publiques & particulières, la choisirent pour leur patronne.

Leçons de l’office nocturne de sainte Geneviève

A la sainte messe :

Matines votives de sainte Geneviève. Au salut du Très-Saint Sacrement (office tiré des anciens livres liturgiques des chanoines réguliers de l’Abbaye royale de Sainte-Geneviève de Paris, de la Congrégation de France (Génovéfains), et des offices propres de l’église paroissiale de Saint-Etienne-du-Mont).

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des matines de sainte Geneviève au format PDF.

Voir aussi sur notre site la présentation des processions des reliques de sainte Geneviève.

Rit parisien – Répons Inter natos mulierum – Nativité de saint Jean Baptiste

In Nativitate S. Ioannis Baptistæ
In tertio nocturno, Resp. tertius

Répons Inter natos mulierum - ton 1 - Nativité de saint Jean Baptiste, rit parisien.

 

Inter natos mulíerum non surréxit major Joánne Baptísta : * Qui viam Dómino præparávit in erémo. Entre les fils des femmes, il n’y en a point eu de plus grand que Jean-Baptiste. Il prépara la voie du Seigneur dans le désert.
(Matthieu XI, 13)
℣. Fuit homo missus a Deo, cui nomen erat Joánnes. ℣. Et ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim ensuite.
(Jean I, 6)
* Qui viam Dómino præparávit in erémo. * Il prépara la voie du Seigneur dans le désert.
Glória Patri, & Fílio, & Spirítui Sancto. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
* Qui viam Dómino præparávit in erémo. * Il prépara la voie du Seigneur dans le désert.

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15182 f°211 v°. – Cantus ID: 006979 & 006979a.

Ce répons, le troisième du troisième nocturne de la fête de la Nativité de saint Jean Baptiste dans l’ancien rit parisien, était également repris au cours de la procession qui précédait à Paris la grand-messe de cette fête (en seconde position, après le répons Hic præcursor). Présent dans de très nombreux manuscrits médiévaux un peu partout en Europe, ce répons ne figure plus dans l’office romain actuel, qui a éliminé les dernier répons de matines par simplification de cette partie de l’office, en posant que le Te Deum en tenait lieu (la disposition primitive était : chant du dernier répons – chant de l’évangile de matines – chant du Te Deum ; or l’évangile de matines, attesté par Egérie au IVème siècle, a fini par disparaître en Occident, mais il s’est conservé à l’office dominical bénédictin ainsi qu’aux matines de Noël et de l’Epiphanie dans la plupart des usages diocésains ou religieux).

Plain-chant parisien – Répons Stirps Jesse – Immaculée Conception, Assomption & Nativité de la Sainte Vierge

In Nativitate B.M.V.
In secundo nocturno, Resp. tertius

Répons Stirps Jesse - Fulbert de Chartres

Stirps Jesse virgam prodúxit, vírgaque florem : * Et super hunc florem ** requiéscit Spíritus almus. La souche de Jessé a produit un rameau, et le rameau une fleur : * et sur cette fleur ** s’est reposé l’Esprit Saint.
(Texte de saint Fulbert de Chartres d’après Isaïe XI, 1-2)
℣. Virgo Dei Génitrix virga est, flos Fílius ejus. ℣. La Vierge Mère de Dieu est le rameau, et la fleur est son Fils.
(Texte de saint Fulbert de Chartres)
* Et super hunc florem requiéscit Spíritus almus. * Et sur cette fleur s’est reposé l’Esprit Saint.
Glória Patri, & Fílio, & Spirítui Sancto. * Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
* Requiéscit Spíritus almus. * S’est reposé l’Esprit Saint.

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 f°379 v° et F-Pn lat.15182 f° 304 bis r°. – Cantus ID: 007709 & 007709a.

Ce répons fut (avec Solem justitiæ et Ad nutum Domini) l’un de ceux écrits par saint Fulbert, évêque de Chartres (c. 970 † 10 avril 1028) en l’honneur de la Nativité de Notre Dame pour être chantés à l’office nocturne de cette fête le 8 septembre. Son texte qui s’inspire d’Isaïe XI, 1-2, construit un adroit balancement entre Virga et Virgo ; ce texte est en fait extrait d’un poème plus long écrit par le saint évêque pour la fête de la Nativité de la Vierge, intitulé Solem iustitiae, regem paritura supremum (Patrologie Latine CXLI, 345). Si l’on en croit l’Abbé Lebeuf (Traité historique et pratique de chant ecclésiastique, 1741) qui avait à sa disposition une documentation étendue (souvent perdue lors de la révolution), le chant de ce répons fut modulé par le roi de France Robert II le Pieux lui-même, qui était un grand ami de saint Fulbert (c’est ce roi qui l’avait fait nommé évêque de Chartres en 1006 – Fulbert était déjà précédemment chanoine et écolâtre de la cathédrale de Chartres). Cette composition se caractérise par de beaux mélismes terminaux, celui du verset est en particulier célèbre car c’est sur lui qu’on a modulé le Benedicamus Domino des vêpres solennelles et parce que nombre de polyphonies médiévales primitives sont construites sur cette modulation.

Les trois répons de saint Fulbert pour la Nativité de la Vierge Marie eurent un succès immédiat et se répandirent très rapidement non seulement dans les diocèses français, mais encore fort loin dans toute l’Europe (ils n’ont toutefois pas été retenus dans le Bréviaire romain de saint Pie V). Saint Bernard (c. 1090 † 1153) commente le texte de Stirps Jesse dans sa seconde homélie de l’Avent. Dès le XIIème siècle, notre répons reçoit les honneurs des toutes premières polyphonies aquitaines à deux voix.

Dans l’ancien usage de l’Eglise de Paris, le répons Stirps Jesse était chanté à six reprises :

  1. à l’office nocturne de la fête de l’Immaculée Conception (8 décembre), où il constitue le 6ème répons (3ème répons du 2nd nocturne),
  2. comme répons des premières vêpres de la fête de l’Assomption (15 août),
  3. au cours de la procession entre tierce et la grand’messe de l’Assomption, et son versé était alors “organisé”, c’est-à-dire chanté en organum polyphonique,
  4. aux premières vêpres de l’octave de l’Assomption (22 août),
  5. à l’office nocturne de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge (8 septembre), où il constitue le 6ème répons (3ème répons du 2nd nocturne) et où il est à sa place primitive,
  6. à la procession suivant les complies de la fête de saint Denis (9 octobre).

L’une des conséquences inattendues du succès musical du répons Stirps Jesse de saint Fulbert de Chartres fut par la suite l’efflorescence du thème iconographique de l’arbre de Jessé, dont de belles représentations ornèrent les verrières de nos cathédrales gothiques.

Voici une magnifique vidéo de M. Michel Colas expliquant en détail la célèbre verrière de l’arbre de Jessé de la cathédrale de Chartres :

Vitrail de l'Arbre de Jessé - cathédrale de Chartres - XIIème siècle.
Vitrail de l’Arbre de Jessé – cathédrale de Chartres – XIIème siècle.

Rit parisien – Beata nobis gaudia – Hymne de saint Hilaire de Poitiers pour la Pentecôte

In Festo Pentecostes
Ad vesperas, Hymn.


1. Beáta nobis gáudia
Anni redúxit órbita,
Cum Spíritus Paráclitus
Effúlsit in discípulos.
C’est une bienheureuse joie
Que le cours de l’année nous ramène,
Quand l’Esprit Paraclet
Fulgura sur les disciples.
2. Ignis vibránte lúmine
Linguæ figúram détulit,
Verbis ut essent próflui,
Et caritáte férvidi.
Il répandit de vibrants rais de feu
Sous la forme de langues
Afin qu’ils fussent prodigues en paroles
Et débordants d’amour.
3. Linguis loquúntur ómnium,
Turbæ pavent Gentílium :
Musto madére députant
Quos Spíritus repléverat.
Ils parlent toutes les langues,
Etonnant la foule des Gentils ;
Lesquels croient ivres d’un vin nouveau
Ceux que l’Esprit a remplis.
4. Patráta sunt hæc mystice,
Paschæ perácto témpore,
Sacro diérum número,
Quo lege fit remíssio.
Cela fut accompli
Quand s’acheva le temps de Pâques
Cycle de cinquante jours qui figurent
Mystiquement le jubilé de la Loi.
5. Te nunc Deus piíssime
Vultu precámur cérnuo,
Illápsa nobis cœlitus
Largíre dona Spíritus.
Et maintenant, Dieu très bon,
Nous te prions, en prosternant nos faces,
De nous dispenser les dons de l’Esprit
Que tu répandis depuis les cieux.
6. Dudum sacráta péctora
Tua replésti grátia :
Dimítte nostra crímina,
Et da quiéta témpora.
Tu emplis jadis leurs cœurs
De ta sainte grâce ;
Remets-nous nos crimes
Et donne-nous des temps paisibles.
7. Glória Patri Dómino,
Natóque, qui a mórtuis
Surréxit, ac Paráclito,
In sæculórum sæcula. Amen.
Gloire au Seigneur : au Père
Et au Fils, qui des morts
Est ressuscité, et au Paraclet,
Dans les siècles des siècles. Amen.

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 f°343 r°. – Cantus ID: 008273.

Cette hymne de la Pentecôte est de saint Hilaire de Poitiers, Père de l’Eglise du IVème siècle.

Le Bréviaire de Paris l’emploie pour les Ières et IIndes vêpres de la Pentecôte, ainsi que pour les vêpres de chaque jour de l’octave de la Pentecôte. Les Dominicains l’emploient de même pour les deux vêpres de la Pentecôte, comme l’ancien usage d’York, tandis que ceux de Sarum & de Canterbury ne l’ont qu’aux secondes vêpres.

Le rit romain emploie la même hymne pour l’office du matin, de même que le rit mozarabe (et pour toute l’octave). Cette hymne était employée à l’office nocturne dans l’usage de Worchester, tandis que les Cisterciens la chantent aux complies. L’ancien rit de Bénévent ne l’utilisait que pour le jour octave de la Pentecôte. L’ancien hymnaire des Chartreux ne la connait pas.

Le plain-chant parisien ci-dessus est typiquement français et diffère notablement du chant en usage dans les livres romains ou dominicains. Il est intéressant de noter que c’est ce plain-chant qui est systématiquement utilisé par les compositeurs français du XVIIème siècle :

Rit parisien – Répons Adduxi vos per desertum – IVème dimanche de Carême

Dominica IV in Quadragesima
In tertio nocturno, Resp. tertius

Addúxi vos per desértum quadragínta annos, ego Dóminus ; non sunt attríta vestiménta vestra : * Manna de cœlo plui vobis, & oblíti estis me, dicit Dóminus. Je vous ai menés à travers le désert pendant quarante ans, moi, le Seigneur, & vos vêtements ne se sont pas usés : * J’ai fait pleuvoir du ciel pour vous la manne, & vous m’avez oublié, dit le Seigneur.
(Deutéronome XXIX, 5)
℣. Pópule meus, quid feci tibi aut quid moléstus fui ? Respónde mihi. Quia ego edúxi vos de terra Ægypti. ℣. Mon peuple, que t’ai-je fait ? Ou en quoi t’ai-je été désagréable ? Réponds-moi.
(Michée VI, 3)
* Manna de cœlo plui vobis, & oblíti estis me, dicit Dóminus. * J’ai fait pleuvoir du ciel pour vous la manne, & vous m’avez oublié, dit le Seigneur.
Glória Patri, & Fílio, & Spirítui Sancto. * Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 f°222 r°. – Cantus ID: 006529 & 006529a.

Ce répons, le troisième du troisième nocturne du IVème dimanche de Carême dans l’ancien rit parisien, était également repris au cours de la procession qui précédait à Paris la grand-messe de ce dimanche. Son texte est tiré du Deutéronome et son verset, emprunté au prophète Michée, sera repris dans les Impropères du Vendredi saint. Ce répons fait partie du fond ancien du répertoire romano-franc : il figure dans l’Antiphonaire de Compiègne du IXème siècle (le plus ancien témoin complet du cursus romain de l’office divin) comme ultime répons de l’office nocture du IVème dimanche de Carême. Présents dans de très nombreux manuscrits médiévaux un peu partout en Europe, il n’a pas été retenu dans le Bréviaire romain de saint Pie V.

Rit parisien – Répons Minor sum – IInd dimanche de Carême

Dominica II in Quadragesima
Ad processionem, Resp.

Répons parisien - Minor sum cunctis miserationibus tuis - ton-4

Minor sum cunctis miseratiónibus tuis, Dómine Abraham. In báculo meo transívi Jordánem istum : et nunc cum duábus turmis regrédior. * Líbera me, Dómine, de mánibus Esau quia valde contrémit cor meum illum timens. Je suis indigne de toutes vos miséricordes, Seigneur d’Abraham. J’ai passé ce fleuve du Jourdain n’ayant qu’un bâton, et je retourne maintenant avec ces deux troupes. Délivrez-moi, Seigneur, de la main d’Esaü, parce que mon cœur le crains extrêmement.
(Genèse XXXII, 10-11)
℣. Tu locútus es quod mihi bene fáceres, et dilatáres semen meum sicut arénam maris. ℣. Vous m’avez promis de me combler de biens, et de multiplier ma race comme le sable de la mer.
(Genèse XXXII, 12)
* Líbera me, Dómine, de mánibus Esau quia valde contrémit cor meum illum timens. * Délivrez-moi, Seigneur, de la main d’Esaü, parce que mon cœur le crains extrêmement.
(Genèse XXXII, 11)

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 f°234 v°. – Cantus ID: 007156 & 007156b.

Ce répons fait partie de la couche ancienne du répertoire de l’office romain, puisqu’on le trouve dans l’antiphonaire de Compiègne du IXème siècle, le plus ancien témoin complet du texte de l’office divin. Son texte est établi sur celui de l’histoire de Jacob Israël, dans le livre de la Genèse, qui est lue à l’office nocturne de ces jours du Carême. Ce répons a cependant progressivement disparu des différents usages diocésains médiévaux, il n’a pas été conservé par les Ordres religieux ni par le Bréviaire romain de saint Pie V.

L’usage de Paris l’a conservé en l’assignant à la procession dominicale qui précède la grand-messe du IInd dimanche de Carême.

Rit parisien – Répons Ductus est Jesus in desertum – Ier dimanche de Carême

Dominica I In Quadragesima
In tertio nocturno, Resp. tertius

Répons Ductus est Jesus - ton 7 - Ier dimanche de Carême

Ductus est Jesus in desértum a Spíritu, ut tentarétur a diábolo : * et áccendens tentátor, dixit ei : Si Fílius Dei es dic ut lápides isti panes fiant. Jésus fut conduit par l’Esprit dans le désert, pour y être tenté par le diable ; * et le tentateur s’approchant de lui, lui dit : Si vous êtes Fils de Dieu, dites que ces pierres deviennent des pains.
(Matthieu IV, 1 & 3)
℣. Et cum jejunásset quadragínta diébus & quadragínta nóctibus, póstea esúriit. ℣. Et ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim ensuite.
(Matthieu IV, 2)
* et áccendens tentátor dixit ei si Fílius Dei es dic ut lápides isti panes fiant. * Et le tentateur s’approchant de lui, lui dit : Si vous êtes Fils de Dieu, dites que ces pierres deviennent des pains.
(Matthieu IV, 3)

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 f°222 r°. – Cantus ID: 006529 & 006529a.

Ce répons, le troisième du troisième nocturne du Ier dimanche de Carême dans l’ancien rit parisien, était également repris au cours de la procession qui précédait à Paris la grand-messe de ce dimanche. Son texte est bien sûr tiré du début du IVème chapitre de l’évangile selon saint Matthieu, qui est lu à la messe du Ier dimanche de Carême. Présent dans de très nombreux manuscrits médiévaux un peu partout en Europe, ce répons ne figure plus dans l’office romain actuel.

Rit parisien – Antienne In omnem terram – Commun des Apôtres

Commune Apostolorum
In primo nocturno, Ant. prima

Antienne In omnem terram - ton-2

In omnem terram * exívit sonus eórum, & in fines orbis terræ verba eórum. Par toute la terre, leur son s’est répandu, et jusqu’aux confins du globe de la terre, leurs paroles.
(Psaume XVIII, 4)

Source : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 – Cantus ID: 0003873.

Rit parisien – Antienne de Magnificat Quod autem cecidit – Ières vêpres du dimanche de la Quinquagésime

Dominica in Sexagesima
Ad primas vesperas

Magnificat

Rit parisien - Antienne de Magnificat Quod autem cecidit - Ières vêpres du dimanche de la Sexagésime - intonation

Magnificat IIIème ton en B

Mon âme glorifie le Seigneur ;

Et exsultávit IIIème ton en B

Et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur,

Qui-a respéxit humilitátem an-cíl-læ su-æ : *
ec-ce enim ex hoc beátam me dicent omnes genera-tió-nes.
Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; & désormais je serai appelée bienheureuse dans la succession de tous les siècles.
Qui-a fecit mihi magna qui po-tens est : *
& sanc-tum no-men e-jus.
Car il a fait en moi de grandes choses, lui qui est tout-puissant, & de qui le nom est saint.
Et mi-sericórdia ejus a progénie in progé-ni-es *
ti-mén-ti-bus e-um.
Sa miséricorde se répand d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Fe-cit poténtiam in brá-chio su-o : *
dis-pér-sit supérbos mente cor-dis su-i.
Il a déployé la force de son bras. Il a dissipé ceux qui s’élevaient d’orgueil dans les pensées de leur cœur.
De--suit po-tén-tes de se-de, *
et e-xaltá-vit -miles.
Il a arraché les grands de leur trône, & il a élevé les petits.
E-su-rientes im-plé-vit bo-nis : *
& -vites dimísit i-nes.
Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés, & il a renvoyé vides ceux qui étaient riches.
Sus--pit Israel -erum su-um : *
re-cor-dátus misericórdi su-æ,
S’étant souvenu de sa miséricorde, il a pris en sa protection Israël son serviteur,
Si-cut locútus est ad pa-tres nos-tros, *
A-bra-ham et sémini ejus in -cula.
Selon la promesse qu’il a faite à nos pères, à Abraham & à sa race pour toujours.
Gló-ri-a Pa-tri, et Fí-li-o, *
et Spi-rítu-i Sanc-to.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
Si-cut erat in princípio, et nunc, et sem-per, *
et in sæcula sæculó-rum. A-men.
Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

Rit parisien - Antienne de Magnificat Quod autem cecidit - Ières vêpres du dimanche de la SexagésimeAnt. Enfin ce qui tombe dans la bonne terre,
marque ceux qui ayant écouté la parole avec un cœur bon, la retiennent,
et portent du fruit par la patience.

Oratio

Si l’officiant est au moins diacre, il dit recto tono :

℣. Dóminus vobíscum. ℣. Le Seigneur soit avec vous.
℟. Et cum spíritu tuo. ℟. Et avec votre esprit.

Si l’officiant n’est pas au moins diacre, il dit recto tono :

℣. Dómine, exáudi oratiónem meam. ℣. Seigneur, exaucez ma prière.
℟. Et clamor meus ad te véniat. ℟. Et que mon cri parvienne jusqu’à vous.

L’officiant chante l’oraison du dimanche recto tono.

Orémus. – Deus, qui cónspicis, quia ex nulla nostra actióne confídimus : concéde propítius : ut contra advérsa ómnia, Doctóris géntium protectióne muniámur. Prions. – Dieu qui vois que nous ne pouvons nous confier à aucune de nos actions, dans votre bonté défendez-nous contre toute adversité, par la protection du Docteur des Gentils.
Per Dóminum nostrum Jesum Christum Fílium tuum, qui tecum vivit & regnat in unitáte Spiritus sancti Deus : per ómnia sæcula sæculórum. Par notre Seigneur Jésus-Christ votre Fils, qui avec vous vit et règne en l’unité du Saint Esprit, Dieu pour tous les siècles des siècles.
℟. Amen. ℟. Amen.

Télécharger le propre de ce dimanche à vêpres.

Sources : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 – Cantus ID: 0003873. (Intonation, cf. Martin Sonnet, Directorium chori Parisiensi, 1656 – Magnificat : Psalterium Parisiense de 1494 (Sainte-Geneviève OEXV 805 Rés.).

Rit parisien – Antienne de Magnificat Erunt primi novissimi – Ières vêpres du dimanche de la Sexagésime

Dominica in Sexagesima
Ad primas vesperas

Magnificat

Rit parisien - Antienne de Magnificat Erunt primi novissimi - Ières vêpres du dimanche de la Sexagésime - intonation

Magnificat Ier ton en A

Mon âme glorifie le Seigneur ;

Et exsultávit Ier ton en A

Et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur,

Qui-a respéxit humilitátem ancíl-læ su-æ : *
ec-ce enim ex hoc beátam me dicent omnes gene-ra-tió-nes.
Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; & désormais je serai appelée bienheureuse dans la succession de tous les siècles.
Qui-a fecit mihi ma-gna qui po-tens est : *
& sanc-tum no-men e-jus.
Car il a fait en moi de grandes choses, lui qui est tout-puissant, & de qui le nom est saint.
Et mi-sericórdia ejus a progéni-e in progé-ni-es *
ti-mén-ti-bus e-um.
Sa miséricorde se répand d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Fe-cit poténtiam in brá-chio su-o : *
dis-pér-sit supérbos mente cor-dis su-i.
Il a déployé la force de son bras. Il a dissipé ceux qui s’élevaient d’orgueil dans les pensées de leur cœur.
De--suit potén-tes de se-de, *
et e-xal-tá-vit -miles.
Il a arraché les grands de leur trône, & il a élevé les petits.
E-su-rientes implé-vit bo-nis : *
& -vites dimí-sit i-nes.
Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés, & il a renvoyé vides ceux qui étaient riches.
Sus--pit Isra-el -erum su-um : *
re-cor-dátus misericór-di-æ su-æ,
S’étant souvenu de sa miséricorde, il a pris en sa protection Israël son serviteur,
Si-cut locútus est ad pa-tres nos-tros, *
A-bra-ham et sémini e-jus in -cula.
Selon la promesse qu’il a faite à nos pères, à Abraham & à sa race pour toujours.
Gló-ria Pa-tri, et Fí-li-o, *
et Spi-rí-tu-i Sanc-to.
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
Si-cut erat in princípio, et nunc, et sem-per, *
et in sæcula sæcu-rum. A-men.
Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.

Rit parisien - Antienne de Magnificat Erunt primi novissimi - Ières vêpres du dimanche de la Sexagésime Ant. Les premiers seront les derniers & les derniers les premiers ;
beaucoup en effet sont appelés, mais peu sont élus, dit le Seigneur.

Oratio

Si l’officiant est au moins diacre, il dit recto tono :

℣. Dóminus vobíscum. ℣. Le Seigneur soit avec vous.
℟. Et cum spíritu tuo. ℟. Et avec votre esprit.

Si l’officiant n’est pas au moins diacre, il dit recto tono :

℣. Dómine, exáudi oratiónem meam. ℣. Seigneur, exaucez ma prière.
℟. Et clamor meus ad te véniat. ℟. Et que mon cri parvienne jusqu’à vous.

L’officiant chante l’oraison du dimanche recto tono.

Orémus. – Preces pópuli tui, quæsumus, Dómine, cleménter exáudi : ut, qui juste pro peccátis nostris afflígimur, pro tui nóminis glória misericórditer liberémur. Prions. – Aux prières de votre peuple, Seigneur, montrez-vous favorable ; et, pour votre gloire, faites que nous soyons libérés, par miséricorde, de ce que, en justice, nous souffrons pour nos péchés.
Per Dóminum nostrum Jesum Christum Fílium tuum, qui tecum vivit & regnat in unitáte Spiritus sancti Deus : per ómnia sæcula sæculórum. Par notre Seigneur Jésus-Christ votre Fils, qui avec vous vit et règne en l’unité du Saint Esprit, Dieu pour tous les siècles des siècles.
℟. Amen. ℟. Amen.

Télécharger le propre de ce dimanche à vêpres.

Sources : Antiphonaire de Notre-Dame de Paris (c. 1300) – F-Pn lat. 15181 – Cantus ID: 0003873. (Intonation, cf. Martin Sonnet, Directorium chori Parisiensi, 1656 – Magnificat : Psalterium Parisiense de 1494 (Sainte-Geneviève OEXV 805 Rés.).