Le Synode de l’Église ukrainienne catholique, regroupant 40 évêques de l’Ukraine et de l’étranger (Europe de l’Ouest, Etats-Unis, Canada, Brésil, Argentine et Australie), a élu son nouvel Archevêque Majeur le 23 mars dernier. Rome vient d’approuver aujourd’hui le choix du Synode ukrainien. Mgr Sviatoslav Shevchuk, jusqu’à présent administrateur apostolique du diocèse de la Protection de la Mère de Dieu à Buenos Aires a donc été choisi comme nouveau chef de l’Eglise catholique ukrainienne, à la surprise générale. Agé de 41 ans seulement, Sa Béatitude Mgr Shevchuk est l’un des 3 plus jeunes évêques de toute l’Église catholique, et est connu par ailleurs pour être un théologien réputé.
L’intronisation du nouvel Archevêque Majeur de Kiev et de Galicie aura lieu dimanche 27 mars prochain à 10h en la cathédrale patriarcale de la Résurrection du Christ à Kiev. Il succèdera à Sa Béatitude le cardinal Lubomyr Husar, dont il avait été le secrétaire dans le passé, et qui a renoncé à ses fonctions pour raison de santé. La jeunesse du nouveau prélat rappelle l’admirable & héroïque figure de Sa Béatitude le cardinal Josyf Slipyj (1892 † 1984) qui avait été appelé aux mêmes fonctions en 1944 à l’âge de 52 ans & avait dû subir les prisons staliniennes. Le nouveau prélat sera probablement élevé au cardinalat dans les prochaines années et deviendrait alors le plus jeune cardinal du Sacré Collège.
L’Eglise ukrainienne catholique compte plus de 5 000 000 fidèles. Elle est la principale Eglise catholique de rit byzantin et fut établie lorsque la Métropole de Kiev choisit d’entrer en communion avec le Pape de Rome lors de l’Acte d’Union de Brest de 1595-1596. Elle fut supprimée par le pouvoir communiste en 1946, qui forçat le clergé & les fidèles à intégrer l’Eglise orthodoxe russe. Reconstituée en 1989, la restitution de ses biens spoliés en 1946 (monastères, églises, écoles) au profit de l’Eglise orthodoxe est encore une question douloureuse de nos jours en Ukraine (ci-contre, la nouvelle cathédrale patriarcale de la Résurrection du Christ à Kiev). La hiérarchie orthodoxe s’oppose également au principe du transfert du siège de cette Eglise ukrainienne catholique à Kiev, dans la cité même où le christianisme est né sur la terre russe (transfert effectué en 2005), de même qu’à l’érection de l’Archevêché Majeur en Patriarcat. Dans la pratique, bon nombre de fidèles ukrainiens ont pris déjà l’habitude de désigner leur primat sous le titre de patriarche.
Biographie
Sa Béatitude Sviatoslav Schevchuk est née le 5 mai 1970 à Styj dans la région de Lviv.
Il a été ordonné prêtre le 26 juin 1994.
Il détient un diplôme en théologie morale à l’Université Pontificale de Saint Thomas d’Aquin à Rome (1999).
Il a occupé divers postes, parmi lesquels: préfet du Séminaire du Saint-Esprit de Lviv (1999-2000), vice-doyen de la Faculté de théologie de l’Académie de théologie de Lviv (2001), vice-recteur du Séminaire du Saint-Esprit à Lviv (2000-2007) et puis recteur du même séminaire (2007).
Le 14 janvier 2009, le Saint-Père le nomme évêque titulaire de Castra de Galba et auxiliaire de l’éparchie de la Protection de la Mère de Dieu à Buenos Aires (Argentine) & a reçu le sacre épiscopal à Lviv le 7 avril 2009.
Le 10 mars 2010, il a été nommé Administrateur Apostolique du siège vacant de l’éparchie de la Protection de la Mère de Dieu à Buenos Aires (Argentine).
Sources : Religious Information Service of Ukraine & Annales Ecclesiæ Ucrainæ
Je cite “où le christianisme est né sur la terre russe (transfert effectué en 2005)” il faut dire “où le chrristianisme est né sur la terre de la “Rus’ Kievienne”. La Rus’ de Kiev était le plus grand État d’Europe en superficie, la capitale de la Rus’ était Kiev. A ne pas confondre Rus’ = Ruthénie ou Roussénie et russe faisant allusion à la Russie.
Aux origines de la Russie, il n’y a rien d’autre que la Principauté de Kiev, démembrée en une quinzaine de principautés aux XIIème-XIIIème siècle (dont celle de Moscou, appelée à prendre progressivement le leadership). A l’origine, il n’y a qu’une langue commune et un patrimoine culturel commun. Certes l’histoire a séparé l’Ukraine progressivement, non seulement par son destin politique mais aussi – corollairement – par une évolution différente des structures linguistiques.