Sourp Badarak à Arnouville – sainte messe du lundi de l’Assomption en rit arménien

L’année liturgique de l’Eglise arménienne connait cinq grandes fêtes principales (dites Dagavars) :
1. “Tabernacle” : fête de l’Incarnation où sont conjointement célébrés le 6 janvier Noël & la Théophanie (le rit arménien est le seule rit oriental à avoir conservé la date primitive de Noël au 6 janvier, disposition qui était commune initialement à tout l’Orient. C’est à partir du IVème siècle que la célébration de Noël à la date romaine du 25 décembre s’est diffusée en Orient, mais cette date n’a jamais été reçue en Arménie),
2. Pâques,
3. La Transfiguration (célébrée le 14ème dimanche après Pâques),
4. L’Assomption de la Mère de Dieu (célébrée le dimanche le plus proche du 15 août),
5. L’Exaltation de la Sainte Croix (célébrée le dimanche le plus proche du 14 septembre).

Chacune de ces cinq fêtes est précédée d’une période de jeûne d’une semaine (sauf Pâques qui est précédée d’un Carême de 41 jours de jeûne) et suivie d’une période d’après-fête.

Particularité du rit arménien : le lendemain de chacune de ces cinq fêtes, on célèbre à la fin de la messe un requiem pour tous les fidèles défunts, afin de les associer à l’allégresse des vivants.

Ce lundi 18 août était pour 2014 le premier jour après l’Assomption. Cette grande fête est suivie dans le rit arménien d’une après-fête (l’équivalent de l’octave du rit romain) de 9 jours (l’octave de l’Assomption a été hélas supprimée dans le rit romain par le nouveau code des rubriques de 1960).

Voici quelques photos du Sourp Badarak (littéralement Saint Sacrifice) – de la sainte messe célébrée ce matin en l’Eglise arménienne Sainte-Croix-de-Varak d’Arnouville.

01 - Le chœur avant que la messe ne commence

Le chœur des femmes prend place tandis que le célébrant revêt ses ornements à la sacristie.

Khorhourt khorin : Mystère profond, incompréhensible, sans commencement ! Tu as paré en chambre nuptiale de la lumière inaccessible ton royaume céleste, & paré les chœurs des anges d’une gloire magnifique.

02 - Prières au bas de l'autel

Prières au bas de l’autel au début de la messe. Après un premier lavabo du célébrant signifiant la purification nécessaire du cœur pour célébrer les saints mystères, le célébrant récite le psaume 25 (Lavabo inter innocentes manus meas) puis fait au peuple la confession de ses péchés :

Khosdovanim arachi : Je confesse devant Dieu, devant la sainte Mère de Dieu, devant tous les saints & devant vous, pères & frères, tous les péchés que j’ai commis, car j’ai péché en pensée, en parole & en action, & par tous les péchés que commettent les hommes. J’ai péché ! J’ai péché ! Je vous en prie, demandez à Dieu pour moi le pardon.

03- Entrée dans le sanctuaire

Entrée du célébrant dans le sanctuaire. Chant du trisaghion, dans sa version arménienne, avec une incise spéciale pour la fête de l’Assomption :

Sourp Asdvadz : Saint Dieu, Saint et fort, Saint et immortel, qui es venu prendre avec toi ta mère, la Vierge, aie pitié de nous.

04 - Chant de l'épître par un diacre

Chant de l’épître & de l’équivalent du graduel romain ou du prokimenon byzantin (brefs versets de psaumes choisis) par un diacre.

05 - Célébration des saints mystères

Après le renvoi des catéchumènes commence la partie sacrificielle de la messe. Le prêtre ôte alors sa tiare (les prêtres arméniens portent la tiare des évêques byzantins, les évêques arméniens portent la mitre des évêques latins).

Mi vok herakhayits : le diacre – Qu’aucun des catéchumènes, qu’aucun de ceux dont la foi est déficiente, qu’aucun des pénitents & de ceux qui ne sont pas purs n’approche de ce divin mystère.

06 - Elévation des saintes espèces pendant le Sancta Sanctis

Après le Pater et avant la fraction, comme dans les autres liturgies orientales & la liturgie mozarabe, a lieu l’ostension solennelle du corps & du sang du Christ :

Le prêtre : I srpoutyoun srpots – Sancta Sanctis – Les Saints (dons) aux Saints.
Le chœur : Un seul est Saint, un seul est Seigneur, Jésus-Christ, dans la gloire de Dieu le Père. Amen.

07 - Eglise apostolique arménienne Sainte-Croix-de-Varak d'Arnouville

L’église apostolique arménienne Sainte-Croix-de-Varak d’Arnouville a été édifiée à partir de 1931, sa dédicace fut célébrée le 13 novembre 1932. On remarquera son clocher octogonal dans le style arménien.

08 - Monument à la mémoire des 1 500 000 arméniens victimes du génocide perpétré par le gouvernement turc en 1915

Monument à la mémoire des 1 500 000 arméniens victimes du génocide perpétré par le gouvernement turc en 1915. Cette stèle sculptée par un artiste d’Arménie, Hratch Karapetian, fut inauguré par la mairie d’Arnouville le 27 avril 2004.

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