Source : Missel de Notre-Dame de Paris (XIIIème siècle) – BnF latin 1112, f° 7 r° & v°.
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Depuis au moins le IVème siècle (comme l’atteste le récit de la pèlerine Egérie à Jérusalem), un évangile est chanté solennellement à la fin de l’office nocturne les dimanches & fêtes. Cet évangile de l’office divin s’est conservé à cet endroit dans la plupart des rits (dans le rit byzantin, il y a ainsi une série des 11 évangiles de la résurrection qui sont chantés aux matines de chaque dimanche, saint Benoît décrit aussi cet évangile de matines auquel on répond Amen dans sa règle, etc…). L’évangile de matines ne reprend pas le texte de l’évangile de la messe du jour, il est chanté par l’évêque, l’abbé ou le prêtre officiant, mais pas par le diacre (contrairement à l’évangile de la messe).
Au rite romain pur cependant, il n’en subsiste aujourd’hui plus grand chose : seul le premier verset de l’évangile du jour est chanté au troisième nocturne et suivi de trois leçons, tirées des homélies des Pères sur cet évangile. Les différents usages diocésains français avaient toutefois conservé une structure primitive plus ancienne du rit romain : usuellement, le chant solennel de l’évangile arrivait – comme dans la règle de saint Benoît – à la fin de l’office nocturne, entre le neuvième répons du dernier nocturne (répons disparu du rit romain actuel) et le Te Deum.
Pour la nuit de Noël, aussi bien chez les bénédictins que dans les antiques usages diocésains français, l’évangile des matines consiste en la généalogie du Christ selon saint Matthieu. Le chant solennel de cette généalogie est modulé depuis toujours sur un ton très particulier, d’une grande beauté. De même, on chantait sur une autre mélodie solennelle la généalogie selon saint Luc à la fin des matines de l’Epiphanie. Certains diocèses connaissaient également le chant solennel au salut après les secondes vêpres de Noël du prologue de saint Jean sur une sublime mélodie (mais cet usage est plus récent).
Lorsque l’usage de chanter les matines de Noël avant la messe de minuit commença à s’effriter, de nombreuses paroisses maintinrent cependant le chant de la généalogie à minuit, avant la première messe de Noël. C’est toujours le cas à Saint-Eugène.
Nous présentons ci-dessus la version parisienne de cette généalogie. Notez que la fin s’achève un peu curieusement, mais cette fin est calculée pour pouvoir enchaîner directement avec l’intonation du Te Deum final.
Où pourrait-on trouver la sublime mélodie sur laquelle était chanté le prologue de saint Jean? Merci d’avance.
Bonjour Monsieur.
Nous l’avons publié ici.
Bon et saint Noël !