Arrangements Henri de Villiers.
Prière pour la France : Domine, salvam fac Galliam du Vème ton en faux-bourdon parisien.
3 voix égales (TBB) ou 4 voix mixtes (SATB).
1 page – Mi mineur.
Sous l’Ancien Régime, la prière pour le roi utilisait le dernier verset du Psaume 19 : Domine, salvum fac Regem, & exaudi nos in die qua invocaverimus te – Seigneur, sauve le roi et exauce-nous au jour où nous t’invoquerons. L’Empire transforma ce verset en Domine, salvum fac imperatorem nostrum Napoleonem, la République en Domine, salvam fac Rem Publicam. Le XXème siècle a chanté également Domine, salvum fac gentem Francorum. Le texte que nous utilisons, Domine, salvam fac Galliam – Seigneur, sauvez la France était déjà en usage au XIXème siècle.
De tradition, ce verset est chanté le dimanche à la grand’messe à la fin de la communion, les dimanches et certaines fêtes (comme le jour Noël selon le Cérémonial parisien de Martin Sonnet de 1662), ainsi qu’aux saluts du Très-Saint Sacrement. Il a été psalmodié sur divers tons, les Vème & VIème tons ayant eu aux XVIIIème & XIXème siècles les plus grandes faveurs. A Saint-Eugène, nous chantons ordinairement le Domine salvam fac dans le ton de l’antienne de communion qui le précède immédiatement (sauf aux grandes fêtes et aux temps festifs, où nous employons en général le VIème ton royal).
Le rythme de cette prière pour la France s’inspire directement de celui utilisé par Charles Gounod dans sa Messe solennelle de sainte Cécile (où le te final est considéré comme enclitique et déplace l’accent tonique d’invocavérimus). D’autres solutions rythmiques ont été utilisées du XVIIème au XIXème siècle pour la cadence finale.
Dans le faux-bourdon à 4 voix, les parties de dessus et de taille sont interchangeables à volonté. Le faux-bourdon parisien employé se retrouve dans de nombreuses éditions liturgiques de ce diocèse depuis le XVIIIème siècle. Il est néanmoins beaucoup plus ancien.
Voici le plain-chant sur lequel est établi ce faux-bourdon :
Dómine, salvam fac Gálliam : * Et exáudi nos in die qua invocavérimus te. (ter). |
Seigneur, sauve la France, * Et exauce-nous au jour où nous t’invoquerons. (trois fois) |
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Je (re)lis vos articles sur ce “Salvam fac Galliam” et, déformation grégorienne oblige, me trouve gêné par les fautes d’accents, que ce soit ici ou dans la version du VIe ton.
Si les formules du plain chant peuvent être adaptées pour être plus harmonieuses en polyphonie (liberté tout à fait respectable dont usait avec bonheur notre regretté abbé Roussel pour ne citer que lui), à quoi peut-on imputer les fautes d’accents ? Je dois avouer ne pas être expert du tout des usages musicaux liturgiques à cette époque et encore moins à Paris.
La seule difficulté est sur l’accent de invocavérimus te. Si on suit les éditions des XVIIIème et XIXème siècle, il y a eu quelques variétés sur le traitement mélodique à apporter à cette finale psalmodique. Nous suivons le rythme pour ce plain-chant adopté par Charles Gounod dans sa Messe solennelle Sainte Cécile : manifestement il considère “te” comme enclitique de “invocavérimus”, ce qui a pour effet de déporter l’accent sur l’antépénultième ainsi : “invocaverímus te”. Cet enclitisme est très classique.