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Programme du XXIIIème dimanche après la Pentecôte – Saints Platon & Romain – ton 6

Le martyre de saint Platon d'Ancyre - Fresque du monastère de Dyonisiou (Mont Athos), 1547Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 1er décembre 2024 du calendrier grégorien – 18 novembre 2024 du calendrier julien, office de matines de la Résurrection à 9h.

Dimanche du ton VI de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour le saint martyr Platon d’Ancyre.

Saint Platon vivait à Ancyre (actuelle Ankara), en Galatie, sous le règne de l’empereur Maximien (285-305) et était le frère selon la chair du saint martyr Antiochus (fêté le 18 juillet). Comme il confessait publiquement sa foi au Christ et encourageait les Chrétiens à rester fermes dans la persécution, il fut arrêté par les soldats de l’empereur et conduit devant le gouverneur Agripinus. Inébranlable dans sa conviction malgré son jeune âge, il fut d’abord frappé par douze soldats, puis étendu sur un lit de bronze brûlant, et il eut la chair déchirée et brûlée par toutes sortes de tortures. Devant le spectacle de ses souffrances, un grand nombre de païens embrassa la Foi. Le saint Martyr éleva vers Dieu sa prière au milieu des tourments et les Puissances angéliques répondirent : “Amen !” de manière à ce que tous les spectateurs entendissent ce témoignage de l’assistance de l’Eglise du ciel dans les combats du Saint athlète du Christ. Après d’autres supplices, saint Platon fut décapité et partit rejoindre l’assemblée des Saints. Saint Platon est commémoré au 22 juillet au Martyrologe romain :

A Ancyre, en Galatie, l’anniversaire de saint Platon, martyr. Sous le lieutenant Agrippin, il fut battu de verges, déchiré avec des ongles de fer, et souffrit d’autres genres de tourments très cruels ; il eut enfin la tête tranchée et remit à Dieu son âme invincible. Ses miracles accomplis pour venir en aide aux captifs, sont attestés par les Actes du second concile de Nicée.

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Saint Romain d'AntiocheNous fêtons également en ce jour le saint martyr Romain, diacre et exorciste de l’Eglise de Césarée de Palestine, qui souffrit généreusement le martyre à Antioche lors de la persécution de Dioclétien (303), ainsi que le saint garçon Barulas qui l’accompagna dans sa passion.

Saint Romain exerçait les offices de diacre & d’exorciste dans l’Eglise de Césarée quand furent publiés en 303 les édits de la grande persécution de Dioclétien et de Maximien. Il se trouvait alors à Antioche lorsqu’on commença à y démolir les églises. Comme il exhortait les chrétiens à défendre leurs sanctuaires & qu’il relevait le courage d’un grand nombre, il fut arrêté et traduit devant le juge Asclépiade. Au cours du procès, un enfant, Barulas (Barallaha en syriaque, et par contraction Barlaha), avait été pris par hasard dans la foule pour apporter son témoignage. Or l’enfant loua le Dieu de Jésus-Christ et, pour cela, il fut battu de verges et Asclépiade eut l’inhumanité de le faire décapiter. Avant sa mort, le saint garçon pria sa mère, présente à l’exécution de son fils, de lui donner à boire, et sa mère ne cessa de l’encourager, le priant de supporter toutes ses souffrances pour le Seigneur Jésus-Christ. S’élevant au dessus des sentiments de la nature, elle tint la tête de son fils sur le billot et eut l’autorisation ensuite d’enterrer son corps.

Asclépiade condamna saint Romain à être brûlé vif après avoir été flagellé et déchiré par des crocs de fer. L’exécution devait se faire en présence de Dioclétien qui était alors à Antioche. Une averse empêcha le feu de prendre et saint Romain louait Dieu tout en se moquant de ses bourreaux et des idoles impies des païens. L’empereur le fit amener et commua la sentence, ordonnant qu’on coupa la langue de saint Romain jusqu’à la racine. On le jeta ensuite en prison pour plusieurs mois, et le saint continua cependant à parler malgré son supplice. Enfin, on l’étrangla dans la prison le 17 novembre 303. Cependant, sa fête liturgique est célébrée le 18 novembre, tant en Orient qu’en Occident. Voici du reste sa notice au Martyrologe romain du 18 novembre :

A Antioche, l’anniversaire de saint Romain, martyr. Au temps de l’empereur Galère, comme il voyait le préfet Asclépiade faire irruption dans une église et s’efforcer de la renverser de fond en comble, il exhorta les autres chrétiens à entraver ce dessein. Pour ce motif, après avoir souffert d’affreux tourments et avoir eu la langue coupée (ce qui cependant ne l’empêchait pas de célébrer les louanges de Dieu), il fut étranglé en prison et honoré de la couronne du martyre. Avant lui souffrit aussi un petit enfant, nommé Barulas, qui, interrogé par le préfet sur ce qui était le plus raisonnable, ou d’adorer un seul Dieu, ou d’en reconnaître plusieurs, avait répondu qu’il fallait croire au seul Dieu qu’adorent les chrétiens ; pour ce motif il fut battu de verges et décapité.

Le culte de saint Romain & de saint Barulas s’est répandu très tôt en Orient comme en Occident. Le martyre de saint Romain est bien connu car il a été rapporté par Eusèbe de Césarée (Traité de la Résurrection, livre 2 & Livre des Martyrs de Palestine, chap. 2). Saint Jean Chrysostome prononça un Panégyrique en son honneur à Antioche, le jour de sa fête (43ème discours). On trouve un second panégyrique de saint Romain dans les œuvres attribuées à saint Jean Chrysostome, mais qui doit être d’un autre prêtre d’Antioche contemporain. Enfin, nous possédons un troisième panégyrique de ce saint parmi les homélies publiées sous le nom d’Eusèbe d’Emèse (Sermon 50).

Surtout, le poète espagnol Prudence (348 † c. 405/410) consacre à saint Romain un long poème très bien documenté, qui a été rangé à l’époque moderne comme 10ème hymne de son Peristephanon. Cette pièce de 1140 vers en trimètres iambiques, intitulée Romanus, Contre les païens est un des rares exemples de quasi “tragédie” écrite par un auteur chrétien dans l’Antiquité. La fête de saint Romain a été célébrée de bonne heure au 18 novembre dans le rit hispano-mozarabe. Voici la première strophe de l’hymne, qui doit remonter à l’époque wisigothique :

Romane, Christi fortis adsertor Dei,
Elinguis oris organum fautor move :
Largire comptum carmen, et faustissimum,
Fac ut tuarum mira laudum concinam.

Romain, fort défenseur du Christ Dieu, accorde ta faveur et remue ma langue dans ma bouche sans voix, accorde abondamment le chant gracieux et permets-moi de réussir à chanter les merveilles de ta gloire.

En araméen, Barallaha signifie Enfant (ou serviteur) de Dieu. Dans le rit hispano-mozarabe, le saint martyr Barulas est nommé Théodule, mot grec qui a la même signification.

Autre témoignage de la dévotion précoce des Espagnols à saint Romain, de nombreuses églises ibériques lui sont dédiées, dont l’une des plus anciennes églises de Tolède (Eglise Saint-Román, actuel Musée des Conciles de Tolède et de la Culture wisigothique). Si le bâtiment actuel remonte au XIIIème siècle, il succède à une basilique wisigothique transformée en mosquée avant le XIème siècle, elle même établie sur une première basilique antique. C’est pour une autre église Saint-Romain à Séville que Francisco de Zurbarán a peint un célèbre tableau du saint tenant sa langue, accompagné du saint garçon Barulas.

La Gaule antique ne fut pas en reste dans l’hommage et la dévotion à saint Romain. Saint Eucher, évêque de Lyon (370 † 449) lui consacre un de ses sermons prononcé au jour de sa fête. La ville de Lyon possédait depuis au moins le VIème siècle (peut-être depuis le Vème siècle) une église dédiée à saint Romain, qui fut détruite à la révolution. La ville de Vienne en possédait une également. Du reste, de nombreuses églises et communes de notre pays sont nommées d’après saint Romain d’Antioche.

A matines

Versets du matin, ton 6
1. Tropaire du dimanche, ton 6 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi ! (deux fois)
2. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
3. Tropaire des Martyrs, ton 4 : Tes Martyrs, Seigneur, * pour le combat qu’ils ont mené ont reçu la couronne d’immortalité de toi, notre Dieu ; * animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; ** par leurs prières sauve nos âmes.
4. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
5. Théotokion du même ton : Le mystère caché depuis les siècles et inconnu des Anges * par toi est apparu aux hommes, ô Mère de Dieu ; * Dieu s’est incarné par une union sans confusion * et il a volontairement accepté la Croix pour nous ; * par elle ayant ressuscité le premier homme, ** Il a sauvé nos âmes de la mort.

Polyeleos puis tropaires eulogétaires de la Résurrection, ton 5

Hypakoï du dimanche, ton 6
Par ta mort volontaire et vivifiante, ô Christ, * Tu as brisé les portes des enfers, car Tu es Dieu ; * Tu nous as ouvert l’antique paradis ** et, ressuscité des morts, Tu as délivré notre vie de la corruption.

Prokimen
Du dimanche, ton 6 :
℟. Seigneur, réveille ta puissance, * et viens nous sauver (Psaume LXXIX, 3).
℣. Pasteur d’Israël, sois attentif, toi qui mènes Joseph comme une brebis (Psaume LXXIX, 2).

Ier évangile de la Résurrection : Matthieu (§ 116) XXVIII, 16-20.
Allez donc, et instruisez tous les peuples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

Chant de la Résurrection (une fois). Psaume 50. Stichères du Psaume 50, ton 6.

Canon

Canon du dimanche (4 tropaires), œuvre de saint Jean Damascène (676 † 749), de la Mère de Dieu alphabétique (2 tropaires), du Martyr Platon (4 tropaires), œuvre saint Théophane le Marqué, l’Hymnographe, métropolite de Nicée (c. 778 † 845), avec pour acrostiche en grec : Je chante largement ton éloge, Platon, & du Martyr Romain (4 tropaires). Catavasies de la Mère de Dieu, ton 4 (ton grec, tradition de Valaam).

Après la 3ème ode : Kondakion du Martyr Platon, ton 3 : Ta mémoire, saint Platon, réjouit le monde entier, * appelant les fidèles vers ton temple sacré ; * tous ensemble nous y chantons * avec allégresse tes hauts faits * et dans la foi nous nous écrions : ** Délivre des barbares ce qui fut ta cité.

Après la 6ème ode : Kondakion du dimanche, ton 6 : De sa main, source de vie, * le Donateur de vie a ressuscité tous les morts du fond des ténèbres, * lui, le Christ Dieu, * qui a accordé la résurrection à l’homme qu’il avait façonné, * car il est le Sauveur, la résurrection et la Vie de tous, ** lui, le Dieu de l’univers.

A la 9ème ode : chant du Magnificat.

Les Laudes, ton 6

Grande doxologie
Tropaire du dimanche (pair), ton 6

Conclusion des matines

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