Demande. Quelle fête L’Eglise célèbre-t-elle le dimanche qui tombe cinquante jours après Pâques ?
Réponse. L’Eglise célèbre la Fête de la Pentecôte, c’est-à-dire le cinquantième jour après Pâques, jour auquel le Saint-Esprit descendit sur les Apôtres.
D. Où étaient les Apôtres lorsque le Saint-Esprit descendit sur eux ?
R. Les Apôtres étaient au cénacle avec plusieurs disciples, ayant la Sainte Vierge à leur tête.
Explication. Les Apôtres avaient reçu ordre de Jésus-Christ d’attendre dans Jérusalem l’effet de ses promesses : ils devaient être revêtus de la force d’en haut & recevoir l’esprit de vérité. Dociles à ce commandement, ils se renfermèrent dans le cénacle avec d’autres disciples, en sorte qu’ils étaient environ cint vingt, ayant le bonheur d’avoir à leur tête l’auguste Mère de Dieu.
D. Qu’est-ce que les Apôtres faisaient au cénacle ?
R. Les Apôtres se disposaient par le jeûne, la prière & la retraite à recevoir le Saint-Esprit.
D. Sous quelle forme le Saint-Esprit descendit-il sur les Apôtres ?
R. Le Saint-Esprit descendit sur les Apôtres en forme de langue de feu.
Explication. Les Apôtres & les disciples avec la Mère de Dieu étant tous rassemblés dans la salle où ils avaient coûtume de faire leurs prières, vers les neuf heures du matin, on entendit tout-à-coup un grand bruit, comme celui d’un vent violent & impétueux, qui ébranla toute la maison & se fit entendre dans tout Jérusalem ; on vit paraître ensuite comme un globe de feu, dont les flammes s’étant séparées en forme de langues, allèrent se fixer sur la tête de chacun d’eux.
D. Pourquoi le Saint-Esprit descendit-il sur les Apôtres en forme de feu ?
R. Pour marquer la lumière dont il éclairait leurs esprits & l’amour dont il embrasait leurs cœurs.
D. Pourquoi le Saint-Esprit prit-il la forme de langues ?
R. Pour marquer que les Apôtres devaient annoncer l’Evangile dans tout l’univers.
Explication. Le Saint-Esprit ne pouvait choisir, en descendant sur les Apôtres, des symboles plus énergiques : le feu éclaire & embrase ; rien ne marque mieux la lumière dont il éclairait les Apôtres : le feu est actif & ardent ; rien qui désigne mieux l’amour dont il les pénétrait : les langues qui se partagèrent & se reposèrent sur chacun d’eux ne montraient pas moins sensiblement que les Apôtres devaient annoncer à toutes les Nations les merveilles admirables dont ils étaient les heureux témoins.
D. Quel effet la descente du Saint-Esprit produisit-elle sur les Apôtres ?
R. Les Apôtres furent changés en hommes nouveaux, pleins de zèle & de courage, & ils furent confirmés en grâce.
Explication. Avant la descente du Saint-Esprit les Apôtres, malgré les instructions du Sauveur, étaient encore grossiers, imparfaits, timides ; mais à peine eurent-ils reçu le Saint-Esprit, qu’ils devinrent des hommes nouveaux ; plus de crainte, plus de faiblesse, rien d’humain. Saint Pierre, comme étant le chef, annonce hardiment l’Evangile à une multitude immense accourue au bruit qui s’était fait ; sa parole fut si efficace, qu’il convertit trois mille personnes dans son premier discours, & cinq mille quelques jours après dans un autre.
D. Quel miracle arriva-t-il à la première prédication de saint Pierre ?
R. Saint Pierre & les autres Apôtres reçurent le don des langues.
Explication. La Fête de la Pentecôte étant très célèbre à Jérusalem, y avait attiré des Juifs, dispersés alors dans presque toutes les Nations : Il y avait des Parthes, des Mèdes, des Persans ; d’autres étaient de la Mésopotamie, de la Judée, de la Cappadoce, de la Province du Pont, de l’Asie mineure, de la Phrygie, de la Lybie vers Cyrène ; il y avait aussi des Romains, des Juifs naturels, des Prosélites, c’est-à-dire des Gentils qui avaient embrassé le Judaïsme. Tous ces hommes de différentes nations parlaient des langues différentes. Quelle fut leur surprise lorsqu’ils entendirent tous saint Pierre, comme si cet Apôtre eût parlé la langue de chacun d’eux ? Ils ne purent s’empêcher d’admirer la puissance de Dieu qui éclatait si visiblement, en se servant pour les instruire tous à la fois de pauvres idiots, qui auparavant savaient à peine parler leur langue naturelle. Ce miracle frappant, & conséquemment la vérité de la Religion, se répandit promptement dans les contrées les plus éloignées par le récit que firent des merveilles qu’ils avaient vues des hommes de tant de nations, rassemblés alors dans une capitale immense, & en relation avec les Romains alors maîtres du monde.
D. Le Saint-Esprit n’est-il descendu que sur les Apôtres ?
R. Il descend encore sur tous ceux qui se préparent dignement à le recevoir.
Explication. Dans le commencement de l’Eglise le Saint-Esprit descendait visiblement sur un grand nombre de ceux qui recevaient le baptême & à qui les Apôtres imposaient les mains, c’est-à-dire à qui ils conféraient le Sacrement de Confirmation. Ils descend invisiblement, mais réellement sur ceux qui se disposent à le recevoir. Les chrétiens sont les temples du Saint-Esprit : ils le reçoivent dans le baptême, & plus abondamment dans la confirmation : ils le reçoivent encore avec la grâce lorsqu’ils s’approchent dignement des sacrements.
D. Qu’est-ce qu’on attribue particulièrement au Saint-Esprit ?
R. On lui attribue le gouvernement de l’Eglise.
Explication. Quoique les trois personnes de l’Auguste Trinité contribuent également au gouvernement de l’Eglise, néanmoins on l’attribue spécialement au Saint-Esprit. Il a paru bon au Saint-Esprit & à nous, dirent les Apôtres dans le premier concile tenu à Jérusalem ; & ça été le langage de l’Eglise dans tous les temps. Cette assistance particulière de l’Esprit Saint lui assure la prérogative unique de conserver le dogme & la morale dans toute leur pureté, comme elle les a conservé en effet depuis Jésus-Christ jusqu’à nous ; en ce point bien différente de cette multitude de sectes qui n’ont de fixe dans leur créance que des variations sans nombre, qui font voir clairement qu’elles ne sont pas les épouses de Jésus-Christ.
D. Quelle est la manière de sanctifier la Fête de la Pentecôte ?
R. C’est de demander avec ardeur la grâce de recevoir le Saint-Esprit.
D. Que faut-il faire encore ?
R. Il faut conserver la grâce & suivre avec fidélité les inspirations du Saint-Esprit.
Explication. Il faut bien se garder d’éteindre cet Esprit de lumière en résistant à ses inspirations, ou de le contrister par quelque infidélité : on doit se souvenir que l’Esprit de Dieu n’habite point avec les pécheurs, qu’il n’aime point ceux dont la vie n’est qu’une continuelle dissipation, qu’il est un Dieu de paix qui fait les délices d’être avec les humbles.
D. Quel fruit devons-nous retirer de ce catéchisme ?
R. Nous devons demander au Saint-Esprit d’embraser nos cœurs de son amour & de nous rendre fidèles à ses inspirations.
D. Comment ferez-vous cette prière ?
R. Esprit Saint, embrasez mon cœur de votre amour, & faites que je sois docile à vos saintes inspirations.
alleluia !!!