Compte rendu de la journée sur le Le Forum Catholique :
“Tout le monde avait aujourd’hui les yeux fixés sur ce cas exemplaire d’une communauté paroissiale paysanne locale qui veut appliquer les décisions du pape et que l’évêque veut faire mourir.
Le spectacle a dépassé ce que l’on pouvait imaginer : une communauté unanime qui crie (physiquement) sa colère contre sa condamnation à mort par le “pasteur”, évêque du lieu.
Mgr Nourrichard, évêque d’Évreux, l’un des prélats les plus progressistes de France, est donc arrivé ce matin à Thiberville à 9h 30, avec son vicaire-général, curé de Bernay, le P. Vivien, pour annoncer la révocation du curé trop papiste à son goût. Il s’est engouffré dans l’église et s’est d’abord terré dans la sacristie. Tous les paroissiens locaux de l’abbé Michel étaient là. L’église était archicomble, nef, chœur, chaire même, une partie des paroissiens n’ayant d’ailleurs pas pu entrer. Au premier rang, étaient présents le maire et conseiller général avec tout le conseil municipal, dans le chœur la confrérie des charitons en grande tenue.
L’abbé Michel sort alors de la sacristie pour les derniers préparatifs de la messe de l’évêque : il est accueilli par une ovation interminable, comme lorsque le Pape entre dans Saint-Pierre de Rome.
Puis entre l’évêque d’Évreux. Il est tellement troublé par l’ambiance houleuse qu’il explique, par un lapsus malheureux qu’il est venu à Thiberville célébrer « la Toussaint ». Hilarité générale. Ensuite, lorsqu’il veut annoncer la révocation injuste de l’abbé Michel la pieuse jacquerie, semblable à celles qu’ont subies certains prêtres constitutionnels de la Révolution s’est amplifiée au maximum (on a vu une paroissienne jeter des cierges du haut de la chaire). En quelque sorte, une “préparation liturgique pénitentielle” improvisée.
L’évêque continue alors la messe. Les parents se lèvent et vont chercher leurs enfants servants de messe. Les élus locaux se lèvent et sortent. L’évêque, qui ne sait plus où il en est, apostrophe l’assistance, intimant à ceux qui ne sont pas d’accord l’ordre de sortir. Ce que tout le monde fait, sauf 21 personnes, dont 3 seulement de Thiberville.
Dans et hors de l’église, l’évêque d’Évreux a pu mesurer la colère du Peuple de Dieu, chacun, les plus vieux n’étant pas les moins engagés, s’approchant de lui pour lui dire ses quatre vérités et lui conseillant de réviser son catéchisme. A quoi il oppose un mépris total pour ces bouseux normands qui n’ont décidément rien compris au Concile.
L’abbé Michel a alors annoncé qu’il allait célébrer une messe à Bournainville-Favrolles, à 11H 15. Les élus et les paroissiens l’ont suivi en si grande foule que l’église n’a pas pu contenir tout le monde. Messe « réforme de la réforme » face à Dieu. L’évêque en état de rage froide a poursuivi sa victime, mais n’a pu pénétrer dans la nef. Pendant ce temps, l’abbé Michel annonçait qu’il restait curé du lieu, ce qu’une décision romaine ne manquera certainement pas de confirmer dès qu’un recours sera porté contre le décret de l’évêque.
Dernier acte de la pièce du jour, ce soir, à 17h, à Thiberville, où l’abbé Michel célèbrera, comme tous les dimanches, une messe de forme extraordinaire. L’évêque, qui ne désarme pas, a annoncé qu’il serait là…
Le tout devant la télévision et les journalistes locaux. Des journalistes parisiens présents, que l’on ne peut taxer de traditionalisme, étaient particulièrement stupéfaits et concluaient que l’évêque qui s’était montré totalement incapable de gérer une situation qu’il avait provoquée, devait logiquement démissionner.
Quelques explications :
Très apprécié de ses paroissiens, l’Abbé Michel célèbre depuis des années, le dimanche matin, la forme ordinaire du rit romain, orienté vers l’Orient et en grégorien. Le dimanche après-midi, il célèbre, dans une église toujours remplie, la forme extraordinaire du rite romain.
Sa révocation, longtemps désirée par l’évêque d’Evreux, est perçue comme une volonté de ne pas appliquer le Motu Proprio Summorum Pontificum.
Déclaration antérieure du comité de soutien à Monsieur l’Abbé Michel :
“Le diocèse d’Évreux est l’un des plus sinistrés de France. Après Mgr Gaillot et Mgr David, Mgr Nourrichard gère la faillite d’une terre jadis chrétienne, où les églises se ferment les unes après les autres, les catéchismes sont désertés, les vocations découragées, les finances asséchées.
Dans ce désert, un prêtre, l’abbé Francis Michel, maintient la plus vivante des paroisses, Thiberville. Il se trouve que ce curé, qui n’est pas issu du monde traditionaliste mais qui est profondément traditionnel, c’est-à-dire catholique, a appliqué par anticipation le Motu Proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI, depuis de longues années. Chez lui sont célébrées des messes dans la forme dite aujourd’hui « extraordinaire » et des messes dans la forme « ordinaire », mais de manière conforme aux vœux de Benoît XVI et « tournées » vers le Seigneur. Le résultat ? Thiberville et les 14 clochers que dessert l’abbé Michel forment l’ensemble catholique le plus vivant et le plus missionnaire – le seul encore vivant – du diocèse d’Évreux : église de Thiberville comble à toutes les messes, desserte « tournante » des autres églises, catéchismes, participation active des fidèles, foule d’enfants de chœur, confréries, toutes les églises magnifiquement restaurées, enterrements célébrés par le curé lui-même, etc. Ces paroisses où la communion de tous les catholiques est vécue de manière exemplaire est un modèle d’application de la volonté du Pape.
Au-delà de toutes les autres raisons avancées, c’est pour cela que l’évêque voudrait faire disparaître le culte à Thiberville. L’idéologie de « l’esprit du Concile », avec 40 ans de retard, doit s’y appliquer. Après bien des épisodes, Mgr Nourrichard va tenter d’enterrer cette expérience : dimanche prochain, le 3 janvier, il se rendra à Thiberville avec ses collaborateurs et, lors de la messe de 10h, il annoncera avec « douleur » sa décision sans appel : la paroisse de Thiberville n’aura plus de curé propre qui est « révoqué » et la paroisse sera jointe à un « ensemble paroissial », celui de Bernay. La mort du catholicisme paroissial plutôt que le recul de l’idéologie.
A Thiberville et dans tout le canton, c’est la consternation. D’abord parce qu’on y aime beaucoup l’abbé Michel et ensuite parce que l’évêque ne le remplacera pas. Tous les élus locaux de la région et tous les paroissiens seront présents pour dire leur soutien à ce prêtre très populaire, qui a pu commettre des maladresses mais dont le tort principal, pour son évêque, est d’être trop « papiste ».
Le dimanche 3 janvier, la protestation catholique du Peuple de Dieu se fera dans le plus grand calme pour demander qu’à Thiberville la volonté du Pape soit appliquée.”
Sources :
Je suis du Nord et en vacances au haras de La Motte de St Mards de Fresne en mai 2010.Nous(3)
avons assisté à une messe du Père Michel dans l’église de Thiberville hyper pleine et trés recueillie.
Curieux nous avons rencontré et discuté avec le Père un jour de la semaine dans son église. Bien sûr il était en soutane et pieds nus dans ses sandales, nous avons été “troublés” par l’ouverture d’esprit et la “modernité” de ce prêtre avec un dynamisme remarquabe et la volonté d’aider autant que faire se peut chacun de ses paroissiens. Pour nous l’Homme est une valeur sure.
Merci, Gérard, pour ce témoignage !