La cérémonie du lavement des pieds dans le rit byzantin est une cérémonie plus rare que dans le rit romain, puisqu’elle n’est accomplie ordinairement que par l’évêque dans son église cathédrale.
Voici quelques images et une vidéo de cette cérémonie accomplie ce Jeudi Saint 2012 en la cathédrale du Saint-Sauveur par le patriarche Cyrille de Moscou. Le rite du lavement des pieds de 12 prêtres a été effectué par le patriarche après la prière devant l’ambon, à la fin de la divine liturgie de saint Basile du Grand Jeudi, tandis que l’archidiacre chantait le récit de cet épisode de la dernière Cène dans l’évangile de saint Jean (13, 1-17).
Notez que le douzième prêtre figure saint Pierre et que, lorsque vient son tour, le dialogue narré par l’Evangile s’instaure entre les deux protagonistes :
Il arrive ainsi devant Simon Pierre. Et Pierre lui dit : “Seigneur, c’est toi qui me laves les pieds !” Jésus lui répondit : “Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant ; après, tu comprendras.” Pierre lui dit : “Non, jamais tu ne me laveras les pieds !” Jésus lui répondit : “Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avec moi.” Simon Pierre lui dit : “Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête !” Jésus lui dit : “Celui qui a pris un bain n’a point besoin de se laver, sauf toutefois les pieds : il est entièrement pur. Vous aussi, vous êtes purs ; mais pas tous.”
Vidéo de la cérémonie pratiquée en 2017 par Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou dans sa cathédrale du Christ-Sauveur.
Comme dans le rit romain, le chant d’une série d’antiennes est prévue pour accompagner ce rite. Nous les donnons ci-après.
Ton 1 – Christ Dieu qui d’un linge t’es revêtu * qui as lavé les pieds des disciples * purifie la pensée de notre âme * couvre nous des liens de l’Esprit ** pour accomplir tes commandements, pour célébrer ta bonté.
Ton 2 – Fidèles qui allons recevoir l’immense bienfait * approchons pieusement du vase précieux * non pour laver la souillure de la chair, mais pour sanctifier mystiquement les âmes. * Car le Christ notre Sauveur, qui regarde la terre et la fait trembler * s’incline lui-même et touche les pieds d’argile * nous donnant de vaincre sûrement toute puissance contraire. * Rendons-lui grâce et disons-lui : * Toi qui nous as montré dans l’humilité * la voie la meilleure pour nous élever ** sauve nous, Dieu bon, dans ton amour de l’homme.
Pierre ne voulait pas que les mains saintes * qui créèrent Adam, lui lavent les pieds. * Mais quand il entendit : Si Je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi * il fut pris de grande peur et te dit : Seigneur * lave-moi non seulement les pieds, mais les mains et la tête * Ô les grands dons du Maître ! * Il fait communier ses disciples à sa grâce. * Il leur promet qu’ils auront part à la gloire ineffable. * Il leur dit qu’avec eux au calice mystique * il boira le vin nouveau dans le Royaume des cieux. * De lui, rends nous dignes, en ta compassion et ton amour de l’homme.
Ton 8 – Aujourd’hui, l’Inaccessible en son Etre * a fait œuvre de serviteur. * Lui qui entoure le ciel de nuées s’est revêtu d’un linge. * Lui qui ouvrit la mer Rouge a versé l’eau dans le vase. * Il a plié les genoux, il a lavé les pieds des disciples. * Il les a essuyés du linge dont il était revêtu. * Mais quand il lava les pieds des disciples, il leur dit : * Vous êtes purs, mais pas tous ** signifiant celui qui le trahissait.
Mieux eut valu pour toi, Judas * que tu ne fus pas conçu dans le sein de ta mère. * Mieux eut valu pour toi que tu ne fus pas né, * traître qui te détachas du Fils de Dieu. * Par toi fut rompue l’assemblée des disciples du Christ * et le larron crucifié vendange les fruits de la vraie Vigne. * Par toi fut brisée la clôture, * et les iniques détruisent le temple qui ne fut pas fait de main d’homme. * Tu as considéré pour son prix la myrrhe de la pécheresse. * Comment n’as tu pas tremblé de livrer aux mains des iniques le sang du Juste ? * Mieux eut valu pour toi que tu ne fus pas né, ** traître qui te détachas du Fils de Dieu.
Pris par le sommeil diabolique, Judas s’est endormi dans la mort. * C’est le temps de veiller, c’est le temps d’être vigilant. * Que gémisse le cœur, que pleurent les paupières, que veille le chant. * Grande est la force de la Croix. Le Christ est aux portes. * La Pâque immolée est venue. ** Gloire à Toi, Seigneur, gloire a Toi.
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