Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 20 juillet 2014 du calendrier grégorien, 7 juillet 2014 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.
Dimanche du ton V de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Père Thomas du Mont Malée.
Au Xème siècle Thomas était un officier de l’armée byzantine, mais pour l’amour du Christ il délaissa le monde & revêtit l’habit monastique en se retirant sur une montagne du nom de Malée, où il vécut ermite. Cette montagne est probablement à identifier avec le Cap Malée, l’extrémité méridionale du Péloponèse. On y vénère aujourd’hui encore deux grottes où vécut saint Thomas, ainsi que sa source miraculeuse, près du village de Bélanida. On trouve là des dizaines d’autres anciens ermitages, creusés dans le roc, qui témoignent de la vie monastique en cet endroit (un autre saint, Georges de Malée est fêté le 4 avril au calendrier byzantin). Ces lieux assez inaccessibles – qui furent baptisés le Petit Mont Athos – retrouvent un millénaire après leur destination : un monastère y a été fondé depuis l’an 2000 par la métropole de Malvoisie & de Sparte (Eglise grecque orthodoxe). Ce site web présente les anciens ermitages et l’actuelle renaissance monastique du Mont Malée.
Nous fêtons le même jour notre vénérable Père Acace, cité dans l’échelle sainte de saint Jean Climaque. “Acace de l’Echelle” était un ascète de la province d’Asie qui vivait probablement au Vème siècle. Son histoire nous est entièrement livrée par saint Jean Climaque, en illustration au IVème degré de son Echelle Sainte : “De la bienheureuse et toujours louable obéissance”. En voici entièrement le texte, tiré de la traduction de Robert Arnauld d’Andilly :
Histoire de l’admirable patience & obéissance d’un Solitaire, nommé Acace, racontée à saint Jean Climaque par Jean Sabaïte.
Je ne veux pas me rendre coupable d’un injuste larcin & d’une mauvaise avarice en vous celant des choses qu’il n’est pas permis de taire, & qui sont très dignes d’être écoutées. Je les ai apprises de l’illustre Jean Sabaïte, que vous savez vous-même par votre propre expérience, mon saint Père, être un homme exempt de toute passion & de tout déguisement, & aussi sincère dans ses paroles, que pur dans ses actions.
Il y avait, me dit-il, dans un monastère de l’Asie où j’ai demeuré avant que de venir en celui-ci, un vieillard très négligent & très déréglé. Ce que je ne dis pas en jugeant de ses intentions secrètes, mais en rapportant seulement ses actions véritables & visibles. Il arriva je ne sais comment qu’il eut pour disciple un jeune homme appelé Acace, qui était simple de cœur, mais prudent d’esprit, & qui souffrit des traitements si rudes de ce vieillard, qu’ils paraîtraient peut-être effroyables à plusieurs. Car il ne l’éprouvait pas seulement en usant envers lui de paroles injurieuses & humiliantes, mais en le frappant même & l’outrageant tous les jours. Au reste sa patience venait de vertu, & non de stupidité. Je voyais qu’il était sans cesse exposé aux dernières & plus cruelles rigueurs que des maîtres puissent exercer envers ses esclaves mêmes qu’ils ont achetés, & je lui disais souvent lorsque je le rencontrais : Hé bien, mon frère Acace, comment vous en va aujourd’hui ? Et à l’instant pour réponse il me montrait tantôt ses yeux noircis de coups, tantôt son col tout meurtri, tantôt sa tête pleine d’enflures & de bosses. Et comme je connaissais quelle était sa vertu & son courage, je lui disais : Tout va bien, tout va bien. Souffrez avec patience. Vous en tirerez du fruit.
Ainsi ayant passé neuf années sous cet impitoyable vieillard, il s’en alla à Dieu. On l’enterra dans le cimetière des Pères, & cinq jours après ce maître d’Acace étant allé voir un ancien solitaire d’une vertu éminente, il lui dit : Mon Père, le frère Acace est mort depuis peu de jours. A quoi l’autre répondit : En vérité, mon Père, je ne le puis croire. Venez le voir, lui répartit-il. Et aussitôt cet ancien solitaire se leva, & s’en alla avec lui au cimetière, où s’adressant à Acace comme s’il eut été vivant (aussi selon la vérité, il vivait encore, n’étant endormi que du sommeil des justes), il lui cria : Mon frère Acace, êtes-vous mort ? Sur quoi ce bon frère qui était vraiment obéissant, témoignant après sa mort même son obéissance, répondit à ce grand solitaire : Comment se pourrait-il faire, mon Père, qu’un fidèle serviteur de l’obéissance fut mort ? A ces paroles, celui qui avait été son maître, fut tellement frappé de frayeur, qu’il se jeta le visage contre terre fondant en larmes, & demanda au Supérieur de la Laure, qu’il put demeurer dans une cellule toute proche du tombeau d’Acace, où il passa le reste de ses jours dans une vertu & une modestie exemplaire, disant toujours aux autres Pères : J’ai commis un homicide.
Or je crois, mon Père, que ce bienheureux Jean, qui m’a conté cette histoire, était lui-même ce grand solitaire qui avait parlé à ce mort. Car cette âme sainte m’en a conté encore une sous la personne d’un autre, laquelle j’ai su depuis, après avoir fait une recherche très exacte, être arrivée à lui-même.
Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire des vénérables Pères. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
Tropaires des Béatitudes : 8 tropaires du dimanche, ton 5 :
1. Le bon Larron sur la croix * eut foi en ta divinité, ô Christ ; * il te confessa d’un cœur sincère en s’écriant : ** De moi, Seigneur, en ton royaume souviens-toi.
2. Sur le bois de la croix * pour nous les hommes tu fis fleurir la vie * et se flétrir la malédiction de l’arbre défendu : ** Sauveur & Créateur, nous te chantons d’un même chœur.
3. Par ta mort, ô Christ, * tu as brisé la force de la mort, * ressuscitant tous les morts depuis Adam, ** qui te chantent comme vrai Dieu & Sauveur du genre humain.
4. Venues à ton sépulchre, Sauveur, * les saintes Femmes te cherchaient * pour embaumer la Source de vie, ** mais un Ange leur apparut pour leur dire : Il est ressuscité, le Seigneur !
5. O Christ, lorsque tu fus crucifié * au milieu de deux larrons, * l’un fut justement condamné pour t’avoir insulté, ** l’autre par sa confession devint l’hôte du Paradis.
6. Devant le chœur des Apôtres, * les saintes Femmes s’écriaient : * Le Christ est vraiment ressuscité, ** adorons en lui notre Maître & Créateur.
7. Unique & indivisible Trinité, Dieu créteur & tout-puissant, * Père, Fils & Saint-Esprit, ** nous te chantons comme Sauveur & vrai Dieu.
8. Réjouis-toi, porte infranchissable & temple vivant du Seigneur, * réjouis-toi, trône de feu non consumé, * réjouis-toi, ô Mère de l’Emmanuel, ** le Christ notre Dieu est avec nous.
A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi !
2. Tropaire des vénérables Pères, ton 4 : Dieu de nos Pères, * dont la clémence agit toujours envers nous, * n’éloigne pas de nous ta miséricorde, * mais par leurs supplications * gouverne notre vie dans la paix.
3. Kondakion de saint Thomas du Mont Malée, ton 5 : Tu remportas grande victoire noblement * puis, enflammé d’amour divin, * tu quittas l’éphémère souverain * & tous les charmes d’ici-bas * pour habiter le mont Malée, * d’où tu rejoignis au ciel le Roi des rois : ** prie-le sans cesse, Thomas, pour nous tous.
4. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
5. Kondakion de saint Acace de l’Echelle, ton 2 : Quittant le monde, tu suivis dès l’enfance le Christ, * Acace, vénérable Père, sagement ; * puis imitant le volontaire abaissement du Seigneur, * tu renversas l’orgueil du tyran ; ** sans cesse prie le Maître en faveur de nous tous.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 5 : Des enfers où tu descendis, mon Sauveur, * tu as brisé les portes, Tout-Puissant, * pour ressusciter les morts, ô Créateur ; * et tu brisas l’aiguillon de la mort, * Adam fut délivré de la malédiction ; * et nous, Seigneur, nous te crions : ** sauve-nous, dans ton amour pour les hommes.
Prokimen
Du dimanche, ton 5 :
℟. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).
Epître
Du dimanche : Romains (§ 110) XII, 6-14.
Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez-les, et ne faites point d’imprécation
Alleluia
Du dimanche, ton 5 :
℣. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).
Evangile
Du dimanche : Matthieu (§ 29) IX, 1-8.
Car lequel est le plus aisé, ou de dire, Vos péchés vous sont remis ; ou de dire, Levez-vous, et marchez ?
Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.