Le répons Quicumque baptizati sumus in Christo a été très populaire en France au XVIIème & XVIIIème siècles où il servait pour les processions des vêpres stationales du jour de Pâques. Le texte du répons proprement dit est tiré de l’Epître aux Romains (VI, 3) et – conformément à l’usage français, se combine ici au chant d’un psaume, le psaume 113 sur une psalmodie ornée, entre les versets duquel s’intercale un antique double Alleluia en guise de refrain.
Source : Salut solemnel pour le renouvellement des vœux du baptême. A l’usage de l’Eglise Paroissiale de Notre-Dame de Verneuil. Verneuil, 1751. In-8°. (7) & 18 pages. 198×122.
Ce très original opuscule a été rédigé par un certain Vente & dédié à Monsieur Luneau, curé de Verneuil-sur-Avre en Normandie. Cette para-liturgie combine un salut du Saint-Sacrement avec les psaumes processionnels des vêpres stationales pascales, autour de l’idée moderne du renouvellement des vœux du baptême (qui sera reprise par Bugnini & les réformistes des années 1950), maladroite tentative de faire revivre l’antique coutume de la Pâque anotine.
Traductions :
Quicúmque baptizáti sumus in Christo Jesu, in morte ipsius baptizáti sumus. Consepúlti enim sumus cum illo per baptísmum in mortem : ut quómodo Christus surréxit a mórtuis per glóriam Patris, ita & nos in novitáte vitæ ambulémus. Alleluia. | Nous tous qui avons été baptisé en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort. Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, qu’ainsi nous aussi nous marchions dans une nouvelle vie. Alléluia. | ||
In éxitu Israel de Ægypto, * domus Jacob de pópulo bárbaro. |
Lorsqu’Israël sortit d’Egypte, la maison de Jacob du milieu d’un peuple barbare, | ||
℟. Alleluia, alleluia. | ℟. Alléluia, alléluia. | ||
Facta est Judæa sanctificátio ejus, * Israel potéstas ejus. |
Juda est devenu son sanctuaire, Israël sa puissance. | ||
Mare vidit, & fugit : * Jordánis convérsus est retrórsum. |
La mère le vit & s’enfuit ; le Jourdain retourna en arrière. | ||
Montes exultavérunt ut aríetes : * & colles sicut agni óvium. |
Les montagnes bondirent comme des béliers, et les collines comme de agneaux. | ||
Quid est tibi mare quod fugísti ? * et tu Jordánis, quia convérsus es retrórsum ? |
Qu’as-tu, mer, à t’enfuir ? et toi, Jourdain, à retourner en arrière ? | ||
Montes exultástis sicut aríetes : * et colles sicut agni óvium ? |
Montagnes, à bondir comme des béliers ? et collines commes des agneaux ? | ||
A fácie Dómini mota est terra, * a fácie Dei Jacob : |
Devant la face du Seigneur, la terre a tremblé, devant la face du Dieu de Jacob, | ||
Qui convértit petram in stagna aquárum, * et rupem in fontes aquárum. |
Qui changea la pierre en torrents d’eau, et le rocher en fontaines. | ||
Non nobis Dómine non nobis : * sed nómini tuo da glóriam. |
Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à votre nom donnez la gloire. | ||
Super misericórdia tua et veritáte tua : * nequándo dicant gentes ubi est Deus eórum ? |
En raison de votre miséricorde et de votre vérité ; de crainte que les nations ne disent : « où est leur Dieu ? » | ||
Deus autem noster in cœlo : * ómnia quæcúmque vóluit, fecit. |
Notre Dieu est dans le ciel, tout ce qu’il a voulu, il l’a fait. | ||
Simulácra géntium argéntum et aurum, * ópera mánuum hóminum. |
Les idoles de nations sont argent & or, œuvres des mains des hommes. | ||
Os habent, et non loquéntur : * óculos habent et non vidébunt. |
Elles ont une bouche & ne parlent point, elles ont des yeux & ne voient point. | ||
Aures habent, et non áudient : * nares habent, et non odorábunt. |
Elles ont des oreilles & n’entendent point, elles ont des narines & ne sentent point. | ||
Manus habent, et non palpábunt : † pedes habent, et non ambulábunt : * non clamábunt in gútture suo. |
Elles ont des mains & ne touchent point, elles ont des pieds & ne marchent point, elles ne crient point pas leur gorge. | ||
Símiles illis fiant qui fáciunt ea : * et omnes qui confídunt in eis. |
Que soient rendus semblables à elles, tous ceux qui les font, et tous ceux qui se confient en elles. | ||
Domus Israel sperávit in Dómino : * adjútor eórum et protéctor eórum est. |
La maison d’Israël a espéré dans le Seigneur : il est leur soutien & leur protecteur. | ||
Domus Aaron sperávit in Dómino : * adjútor eórum et protéctor eórum est. |
La maison d’Aaron a espéré dans le Seigneur : il est leur soutien & leur protecteur. | ||
Qui timent Dóminum speravérunt in Dómino : * adjutor eórum et protéctor eórum est. |
Ceux qui craignent le Seigneur ont espéré dans le Seigneur : il est leur soutien & leur protecteur. | ||
Dominus memor fuit nostri : * et benedíxit nobis. |
Le Seigneur s’est souvenu de nous & il nous a bénis. | ||
Benedíxit dómui Israel : * benedíxit dómui Aaron. |
Il a béni la maison d’Israël, il a béni la maison d’Aaron. | ||
Benedíxit ómnibus qui timent Dóminum, * pusíllis cum majóribus. |
Il a béni tous ceux qui craignent le Seigneur, petits & grands. | ||
Adjíciat Dóminus super vos : * super vos, et super fílios vestros. |
Que le Seigneur vous comble, vous & vos fils. | ||
Benedícti vos a Dómino : * qui fecit cælum et terram. |
Soyez bénis du Seigneur, lui qui fit ciel & terre. | ||
Cœlum cœli Dómino : * terram autem dedit fíliis hóminum. |
Le ciel du ciel est au Seigneur, mais il donna la terre aux fils des hommes. | ||
Non mortui laudábunt te Dómine : * neque omnes qui descéndunt in inférnum. |
Les morts ne vous loueront point, Seigneur : ni tous ceux qui descendent en enfer. | ||
Sed nos qui vívimus, benedícimus Dómino, * ex hoc nunc et usque in sæculum. |
Mais nous qui vivons, bénissons le Seigneur, dès à présent et jusque dans les siècles. | ||
Glória Patri, & Fílio, * & Spirítui Sancto. |
Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit. | ||
Sicut erat in princípio, & nunc, & semper, * & in sæcula sæculórum. Amen. |
Comme il était au commencement, & maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen. |
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