Cette miniature représentant saint Jean Baptiste enfant aux pieds de son cousin le Christ, tenu par la Vierge Marie et entourés d’Anges, provient d’un Livre d’Heures remarquable qui a dû être réalisé vers 1517 à l’occasion du couronnement de la reine Claude de France. Fille du roi Louis XII et de la duchesse Anne de Bretagne, Claude reçoit à sa naissance en 1499 son prénom en hommage à saint Claude que sa mère avait invoqué lors d’un pèlerinage afin qu’elle puisse donner le jour à un enfant viable (elle avait perdu 12 enfants en bas âge). Succédant à sa mère sur le trône de Bretagne, elle ne peut, du fait de la loi salique, succéder à son père sur le trône de France.
Cependant, elle épouse en 1514 son parent au 5ème degré de la branche Valois-Angoulème, François, qui est sacré roi de France le 25 janvier 1515 sous le nom de François Ier.
Ce merveilleux livre d’heures est de petites dimensions : 6,9 cm de haut par 4,9 cm de large – il tient dans le creux de la main et contient les prières usuelles les plus fréquentes.
Chaque page est une merveille de l’art de la miniature française parvenu à son sommet, avec une finesse de détails proprement extraordinaires. Notre représentation de la Vierge avec saint Jean Baptiste enfant et l’Enfant Jésus occupe le folio 15 v°.
Ce manuscrit extraordinaire est entré dans la collection Morgan en 2008 où il est conservé sous la côte MS M.1166. Sur la page en regard de la scène des deux cousins enfants avec la Vierge est représentée l’annonce à Joachim (folio 16 r°).
La prière Obsecro te Domina est une supplication à la Très-Sainte Vierge lui demandant la grâce d’une bonne mort chrétienne. Elle apparait comme prière de dévotions dans les Livres d’Heures depuis le XVème siècle. Vous en trouverez le texte ici, et ses variantes médiévales ici. En dessous de la scène de principale, l’artiste anonyme a représenté les armes de Claude de France : parti de celles de son époux le roi de France François Ier et parti des siennes propres, lesquelles sont un écartelé des armes de son père et de sa mère, soit les armes de France et de Bretagne.