Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Simon Leys, L’empire du laid

Sainte Cécile, Vierge & Martyre - tableau de Jacques Stella

L’empire du laid – le talent est toujours une insulte à la médiocrité – l’ignorance, l’obscurantisme, le mauvais goût, la stupidité sont des forces actives.

En cette fête de sainte Cécile, je suis heureux de reproduire ici ce texte – profond au-delà du sarcasme – de l’écrivain d’origine belge Simon Leys, beau texte procuré par Amélie que je remercie ici vivement. Ainsi donc, la lutte du beau & du laid serait-elle consubstantielle de la lutte du bien & du mal ? Qui en douterait, sachant que Dieu est le souverainement beau & bien. Puisse sainte Cécile en ce jour de sa fête intercéder pour nous en ce combat.

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Chronique de Simon Leys parue sous le titre “La chronique des antipodes” dans Le Magazine Littéraire n°440 de mars 2005.

Les Indiens de la côte du Pacifique étaient de hardis navigateurs. Ils taillaient leurs grandes pirogues de guerre dans le tronc d’un de ces cèdres géants dont les forêts couvraient tout le nord-ouest de l’Amérique. La construction commençait par une cérémonie rituelle au pied de l’arbre choisi, pour lui expliquer le besoin urgent qu’on avait de l’abattre, et lui en demander pardon. Chose remarquable, à l’autre côté du Pacifique, les Maoris de Nouvelle-Zélande creusaient des pirogues semblables dans le tronc des kauri ; et là aussi, l’abattage était précédé d’une cérémonie propitiatoire pour obtenir le pardon de l’arbre.

Des mœurs aussi exquisément civilisées devraient nous faire honte. Tel fut mon sentiment l’autre matin ; j’avais été réveillé par les hurlements d’une scie mécanique à l’œuvre dans le jardin de mon voisin, et, de ma fenêtre, je pus apercevoir ce dernier qui – apparemment sans avoir procédé à aucune cérémonie préalable – présidait à l’abattage d’un magnifique arbre qui ombrageait notre coin depuis un demi-siècle. Les grands oiseaux qui nichaient dans ses branches (une variété de corbeaux inconnue dans l’hémisphère Nord, et qui, loin de croasser, a un chant surnaturellement mélodieux), épouvantés par la destruction de leur habitat, tournoyaient en vols frénétiques, lançant de déchirants cris d’alarme. Mon voisin n’est pas un mauvais bougre, et nos relations sont parfaitement courtoises, mais j’aurais quand même bien voulu savoir la raison de son ahurissant vandalisme. Devinant sans doute ma curiosité, il m’annonça joyeusement que ses plates-bandes auraient désormais plus de soleil. Dans son Journal, Claudel rapporte une explication semblable fournie par un voisin de campagne qui venait d’abattre un orme séculaire auquel le poète était attaché : “Cet arbre donnait de l’ombre et il était infesté de rossignols.”

La beauté appelle la catastrophe aussi sûrement que les clochers attirent la foudre. Les services publics qui font passer une autoroute au milieu de Stonehenge, ou un chemin de fer à travers les ruines de Villers-la-Ville, le moine qui met le feu au Kinkakuji, la municipalité qui transforme l’abbatiale de Cluny en une carrière de pierres, l’énergumène qui lance un pot d’acrylique sur le dernier autoportrait de Rembrandt, ou celui qui attaque au marteau la madone de Michel-Ange, obéissent tous, sans le savoir, à une même pulsion.

Un jour, il y a longtemps, un minuscule incident m’en a donné l’intuition. J’étais en train d’écrire dans un café ; comme beaucoup de paresseux, j’aime sentir de l’animation autour de moi quand je suis sensé travailler – ça me donne une illusion d’activité. Aussi la rumeur des conversations ne me dérangeait pas, ni même la radio qui beuglait dans un coin – toute la matinée, elle avait déversé sans interruption des chansonnettes à la mode, les cours de la Bourse, de la “muzak”, des résultats sportifs, une causerie sur la fièvre aphteuse des bovins, encore des chansonnettes, et toute cette panade auditive coulait comme de l’eau tiédasse fuyant d’un robinet mal fermé. Et d’ailleurs, personne n’écoutait. Tout à coup – miracle ! – pour une raison inexplicable, cette vulgaire routine radiophonique fit place sans transition à une musique sublime : les premières mesures du quintette de Mozart prirent possession de notre petit espace avec une sereine autorité, transformant cette salle de café en une antichambre du Paradis. Mais les autres consommateurs, occupés jusqu’alors à bavarder, à jouer aux cartes ou à lire les journaux, n’étaient pas sourds après tout : en entendant ces accents célestes, ils s’entre-regardèrent, interloqués. Leur désarroi ne dura que quelques secondes – au soulagement de tous, l’un d’entre eux se leva résolument, vint tourner le bouton de la radio et changea de station, rétablissant ainsi un flot de bruit plus familier et rassurant, qu’il fut à nouveau loisible à chacun de tranquillement ignorer.

A ce moment, je fus frappé d’une évidence qui ne m’a jamais quitté depuis : les vrais Philistins ne sont pas des gens incapables de reconnaître la beauté – ils ne la reconnaissent que trop bien, ils la détectent instantanément, et avec un flair aussi infaillible que celui de l’esthète le plus subtil, mais c’est pour pouvoir fondre immédiatement dessus de façon à l’étouffer avant qu’elle ait pu prendre pied dans leur universel empire de la laideur. Car l’ignorance, l’obscurantisme, le mauvais goût, ou la stupidité ne résultent pas de simples carences, ce sont autant de forces actives, qui s’affirment furieusement à chaque occasion, et ne tolèrent aucune dérogation à leur tyrannie. Le talent inspiré est toujours une insulte à la médiocrité. Et si cela est vrai dans l’ordre esthétique, ce l’est bien plus encore dans l’ordre moral. Plus que la beauté artistique, la beauté morale semble avoir le don d’exaspérer notre triste espèce. Le besoin de tout rabaisser à notre misérable niveau, de souiller, moquer, et dégrader tout ce qui nous domine de sa splendeur est probablement l’un des traits les plus désolants de la nature humaine.

Programme de la solennité de sainte Cécile, Vierge & Martyre, patronne de la paroisse & des musiciens

Sainte Cécile, Vierge & Martyre, convertissant son époux Valérien - attribué à Charles Poerson vers 1640

Saint-Eugène, le dimanche 25 novembre 2007, grand’messe de 11h.

  • Propre du jour en vieux plain-chant parisien – Messe polyphonique : Messe (H. 1) de Marc-Antoine Charpentier pour chœurs, solistes, dessus instrumentaux & basse continue – Mémoire du XXVIème & dernier dimanche après la Pentecôte
  • Procession d’entrée : Air pour la Paix, de Jean-Baptiste de Lully (1632 † 1687), surintendant de la musique de Louis XIV
  • Credo de la messe royale du premier ton d’Henry du Mont (1610 † 1684), organiste de Saint-Paul et de la reine, maître de la chapelle du roi Louis XIV
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Nisi Dominus (H. 150) – psaume des vêpres des vierges mis en musique par Marc-Antoine Charpen-tier (1643 † 1704), maître de la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV et de la Sainte Chapelle
  • Préface des Saints au propre de l’archidiocèse de Paris
  • Après la Consécration : O salutaris hostia (H. 262) de Marc-Antoine Charpentier
  • Pendant la communion : Tantum ergo sacramentum – texte de Saint Thomas d’Aquin – musique de Michel-Richard de La-lande (1657 † 1726), maître de la chapelle des rois Louis XIV & Louis XV (extrait de son grand motet Pange lingua)
  • Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est de la messe royale du Ier ton d’Henry du Mont
  • Au dernier Evangile : Inviolata
  • Procession de sortie : O Sancta cœlicolis – invocation des musiciens à sainte Cécile, extraite de « La Céciliade ou martyre sanglant de sainte Cécile, patronne des musiciens », tragédie en musique représentée à Paris en 1606 – vers de Nicolas Soret – musique d’Abraham Blondet, chanoine & maître de chapelle de Notre-Dame de Paris
  • Direction & flûte basse : Henri de Villiers
    Hélène Richer, dessus – Damien Labruyère-Weiszëcker, contralto – Christophe de Sèze, Sébastien Mahieuxe & Amine Hadef, tailles – Constant Balaÿ, basse
    Hilaire Vallier & Sébastien Mahieuxe, flûtes – Pierre-Alain Chouard, violon – Gilles Lacombe, cor anglais – Pierre Isabellon, viole de gambe – Stanley Smith, violoncelle – John Chappuis, guitare baroque

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    Saint-Germain-des-Prés, le dimanche 25 novembre 2007, vêpres de 15h30.

    Les chantres de la Schola Sainte Cécile vous convient à ces vêpres de sainte Cécile qu’ils chanteront en vieux plain-chant parisien.

    L’orgue de Saint-Germain-des-Prés sera touché par Maître Nicolas Pichon.

    Les psaumes & le Magnificat seront ornés de faux-bourdons parisiens.

    Conformément à la tradition, l’orgue alternera avec le chœur & figurera certaines parties de l’office, improvisant :

  • les cinq neumes à la reprise des antiennes après les psaumes, ainsi que pour l’antienne de Magnificat,
  • les versets impairs de l’hymne & du Magnificat,
  • la réponse au verset après l’hymne,
  • le Benedicamus Domino final.
  • Entrée libre – libre participation aux frais.

    Céciliades 2007 – 25 novembre 2007

    Sainte Cécile, patronne des musiciens

    dimanche 25 novembre 2007

    Solennité de sainte Cécile, patronne des musiciens

    A la grand’messe de 11h, en l’église Saint-Eugène – Sainte-Cécile (Paris IX)

    La Schola interprétera la Messe H.1 pour chœur à 4 voix & instruments de Marc-Antoine Charpentier, ainsi que les grands motets Nisi Dominus du même auteur & Tantum ergo de Michel-Richard de La Lande.

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    L’après-midi à 15h30 en l’église Saint-Germain-des-Prés (Paris VI)

    Les chantres de la Schola chanteront en vieux plain-chant parisien les secondes vêpres faux-bourdonnées de sainte Cécile, Maître Nicolas Pichon touchera les orgues.

    (vous trouverez sur ce site les antiennes, l’hymne & l’antienne de Magnificat de ces vêpres en vieux plain-chant parisien – les cinq pièces du propre de la messe sont données ci-après dans le même chant).

    Céciliades 2007 – 25 novembre 2007

    Sainte Cécile, patronne des musiciens

    dimanche 25 novembre 2007

    Solennité de sainte Cécile, patronne des musiciens

    A la grand’messe de 11h, en l’église Saint-Eugène – Sainte-Cécile (Paris IX)

    La Schola interprétera la Messe H. 1 pour chœur à 4 voix & instruments de Marc-Antoine Charpentier, ainsi que les grands motets Nisi Dominus du même auteur & Tantum ergo de Michel-Richard de La Lande.

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    L’après-midi à 15h30 en l’église Saint-Germain-des-Prés (Paris VI)

    Les chantres de la Schola chanteront en vieux plain-chant parisien les secondes vêpres faux-bourdonnées de sainte Cécile, Maître Nicolas Pichon touchera les orgues.

    (vous trouverez sur ce site les antiennes & l’hymne de ces vêpres).