Magnificat sur le ton royal
Anonyme, tradition de Notre-Dame de Paris.
4 voix mixtes (SATB).
3 pages – Sol Majeur.
Magníficat * ánima mea Dóminum. |
Mon âme magnifie le Seigneur. |
Et exsultavit spíritus meus * in Deo salutári meo. |
Et mon esprit est rempli de joie en Dieu mon Sauveur. |
Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ : * ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes. |
Parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; car désormais toute la postérité m’appellera bienheureuse. |
Quia fecit mihi magna qui potens est : * et sanctum nomen ejus. |
Parce que celui qui est tout-puissant a fait en moi de grandes choses ; et son nom est saint. |
Et misericórdia ejus a progénie in progénies * timéntibus eum. |
Et sa miséricorde se répand de race en race sur ceux qui le craignent. |
Fecit poténtiam in bráchio suo : * dispérsit supérbos mente cordis sui. |
Il a déployé la force de son bras : il a détruit les desseins que les superbes méditaient en leur cœur. |
Depósuit poténtes de sede, * et exaltávit húmiles. |
Il a renversé les grands de leur trône ; & il a élevé les humbles & les petits. |
Esurientes implévit bonis : * et dívites dimísit inánes. |
Il a comblé de biens ceux qui souffraient la faim ; & il a privé de tout les riches. |
Suscépit Israel púerum suum, * recordátus misericórdiæ suæ. |
Il a pris la défense d’Israël son serviteur, se ressouvenant de sa miséricorde. |
Sicut locútus est ad patres nostros, * Abraham et sémini ejus in sæcula. |
Ainsi qu’il l’a promis à nos Pères, à Abraham, & à sa postérité pour toujours. |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. |
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit, |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sæcula sæculórum. Amen. |
Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen. |
On a longtemps pensé que le ton royal était dû au roi Louis XIII, dont on savait les talents de musicien & de compositeur (Louis XIII est mort entouré de ses musiciens qui chantaient les psaumes en motets qu’il avait écrits). J’ai pourtant retrouvé ce ton de psalmodie, que la tradition appelle “ton royal”, dans un petit manuel de processions de la Ligue du temps d’Henri III. Il est donc plus ancien à Paris que les tons dits “oratoriens” desquels il se rapproche (avec le changement de corde de récitation à l’hémistiche). Il est possible en tout cas que ce ton fut employé lors de la première procession du vœu de Louis XIII, un manuel de jésuites postérieur de quelques années appelle ce ton “les grâces du Roi”.
Le ton royal correspond assez bien au VIème ton du plain-chant ordinaire. Nous le donnons ici avec le fameux faux-bourdon traditionnel de Notre-Dame de Paris (transcrit tant pour les notes que pour le rythme qui conserve les anciennes habitudes de déclamations accentuées des psaumes latins).
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Magnificat sur le VIème ton royal
Et voici une transcription de ce plain-chant traditionnel que nous avons réalisée : selon les usages traditionnels du plain-chant français, les valeurs des longues/brèves sont rendus par les grandes virgas/losangées.
j’aime c’est beau
Bonjour, autrefois pour “s’assurer” le beau temps à venir, dans les années 40, au patronage, on nous conseillait de “dire” 9 Magnificat ! Quelle en est l’origine ? Par avance merci G.Petit
Bonjour,
Je n’ai jamais entendu une telle chose, sans doute une habitude locale.