Mathieu Gascongne (avant 1502 † 1552), chantre de la chapelle royale de François 1er/sup> en 1517-1518, prêtre du diocèse de Meaux, chapelain de Sainte-Marie-Madeleine de Tours.
Bone Jesu dulcissime
4 voix mixtes (SATB).
2 pages – Sol mineur / do mineur (ton originel m mineur).
Bone Jesu dulcissime, O Jesu clementissime, Regem nostrum & regnum Tu conserva, Salva, defende, guberna |
Bon Jésus, très doux ! O Jésus très clément ! Notre roi & le royaume Conserve-les, Sauve-les, défends-les & gouverne-les. |
Ce bref motet de Mathieu Gascongne est une lente invocation au Christ pour préserver la France et son Roi, fut composé (ou plutôt son texte fut ré-adapté) dans une période difficile pour le royaume, peut-être à l’occasion des Guerres d’Italie. La musique – homorythmique – porte à la médiation & à l’imploration. Ce motet dut connaître un succès certain, car il eut l’honneur de faire partie des 13 motets réduits en tablature pour l’orgue paru à Paris chez Pierre Attaingnant en 1531 (“Treze motetz musicaulx, avec vng Prelude, le tout reduict en la tabulature des Orgues Espinettes et Manicordions et telz semblables instrumentz”). Le motet lui-même fut publié par Attaingnant dans sa version vocale en 1535, dans le 11ème des 14 volumes de motets que ce célèbre imprimeur de musique parisien. En voici les 4 parties vocales imprimées :
Antérieurement à ces publications, on trouve ce motet, avec un texte légèrement différent[1] dans un manuscrit de la confrérie de Sainte-Barbe attachée à l’Abbaye de Corbie, très bien étudié par le musicologue Peter Woetmann Christoffersen qui date son insertion dans ce recueil avant 1503.
On ne sait que peu de choses sur Mathieu Gascongne, qui parait avoir été lié tôt à la Cour de France. Il aurait composé des motets pour le sacre de François Ier en 1515. Certains le font maître de chapelle de la cathédrale de Cambrai. Il a laissé neuf messes, des motets à 4 voix, 2 magnificat & des chansons à 3 voix. Adrien Willaert, fondateur de l’école de Venise, le tenait en très haute estime. Sa musique est typique du style polyphonique français du début du XVIème siècle. Son contrepoint use souvent du dialogue entre voix, qui peut-être annonce les motets à double chœur de la fin du XVIème siècle (qui seront justement un fleuron de Venise).
Nous offrons deux versions du motet, l’une avec le texte originel et une seconde légèrement réadaptée pour l’usage liturgique actuel (Regnum tuum Franciæ au lieu de Regem nostrum & regnum).
Cliquer sur ce lien pour ouvrir & télécharger la partition en fichier PDF (texte originel).
Cliquer sur ce lien pour ouvrir & télécharger la partition en fichier PDF (texte adapté pour l’usage liturgique actuel).
- Bone Jesu dulcissime,
O Jesu clementissime,
Domum istam liberam
Tu conserva,
Salva, defende, guberna
Serait-ce le texte originel ou déjà une adaptation pour les besoins de la confrérie ?↵