Continuité ou rupture ?
Un essai d’évaluation critique
L’Office romain. Un rapide parcours historique
En 1971 paraissait la première édition de Liturgia Horarum juxta ritum romanum [1], qui supplantait le vénérable Breviarium romanum. L’un des objectifs des réformateurs de Vatican II était de rendre à l’Office divin son statut de prière du peuple de Dieu. Aujourd’hui les éditions en langue vernaculaire du nouvel Office [2] sont largement répandues et utilisées pour la prière communautaire et individuelle des chrétiens, clercs ou laïcs. Il nous a cependant paru bon de risquer une évaluation après quarante ans de pratique. Nous poserons donc ici deux questions cruciales : d’une part “L’Office divin actuel est-il vraiment le digne héritier du Bréviaire romain, ou marque-t-il une rupture avec une tradition séculaire ?” et d’autre part : “Les réformateurs, soucieux de rendre à tout le peuple chrétien la prière des heures, ont-ils atteint leur but ?” La brève reconstruction historique qui va suivre nous aidera à y répondre.
L’Office divin qui, “série d’offices non-sacramentels célébrés ou récités à intervalles réguliers pendant le jour (et la nuit) en vue de la sanctification du temps” [3], n’est sans doute apparu dans l’Eglise qu’aux environs du IVème siècle, après l’édit de Constantin. Nous en trouvons en effet les premières traces dans les récits de voyages d’Egérie [4], où l’auteur décrit, entre autres, les différents temps de prière dans les lieux saints de Jérusalem.
En 1949, Anton Baumstark a publié une étude devenue référence en la matière [5], dans laquelle il distingue deux types d’offices dans les premiers siècles, l’un dit “cathédral”, célébré par l’évêque, le clergé et les chrétiens, et l’autre dit “monastique”, réservé aux communautés d’anachorètes. Selon cet auteur, le rite cathédral comprenait seulement deux offices, le matin et le soir, avec une vigile la nuit du samedi au dimanche. Ces offices ne comprenaient qu’un petit nombre de psaumes, choisis en fonction de l’heure du jour, avec des chants et des répons ; tandis que la prière monastique supposait la récitation de tous les psaumes, du 1er au 150ème en une période donnée, la plupart du temps en une semaine. Ces offices monastiques étaient nombreux : aux prières de tierce, sexte et none qui sanctifiaient la journée, s’est ajoutée une prière tard dans la nuit, à minuit (distincte de la vigile avant l’aube) puis un office à la première heure (Prime) [6].
Offices monastique et cathédral n’étaient pas nécessairement concurrents, mais pouvaient se célébrer en complément dans la même église par des groupes différents, comme nous le voyons chez Egérie [7].
Au cours des siècles, alors que la structure de l’office de type cathédral s’est imposée en Orient, l’Eglise romaine a plutôt privilégié l’office de type monastique et l’importance de la récitation du psautier dans la sanctification du temps [8].
Aux origines de l’Office romain
On ne sait que très peu de choses sur l’Office romain avant le VIème siècle. Il semble cependant clair que l’on doive parler d’offices variés, et non d’une seule forme d’office. Dans les tituli, ou églises presbytérales, il est probable que l’on célébrait seulement les offices du matin et du soir dans la tradition cathédrale. Le sacramentaire de Vérone (316) et le sacramentaire gélasien (VIIème siècle) nous fournissent des oraisons pour le matin et le soir, mais se taisent quant à la structure des offices.
La plupart des auteurs estiment que l’office des basiliques, desservies par des moines, comportait la totalité des heures canoniales, de Vigiles à Complies, ce qui a influencé toute la tradition de l’Office occidental. Les descriptions des Règles du Maître [9] et de saint Benoît [10] sont, à ce sujet, sans doute dérivées de cette tradition romaine antique.
Au VIIIème siècle, la structure de l’Office basilical romain s’est répandue dans tout l’Occident latin. Dans nos contrées, c’est grâce aux efforts de Pépin le Bref (714-68) et de Chrodegang, évêque de Metz (†766) que l’usage romain a supplanté progressivement les vieilles coutumes gallicanes, efforts repris par Charlemagne (c. 742-814). Des documents comme le Liber Officialis et le Liber de ordine antiphonarii, œuvres d’Amalaire, évêque de Metz (†850) nous font découvrir comment les structures romaines de l’office se sont implantées en territoire Franc, ou plutôt associées aux variations locales, pour former un office appelé aujourd’hui romano-franc, qui comprenait une trame commune, en même temps que de nombreux ajouts locaux. Cette situation perdurera jusqu’au XIème siècle. [11]
Développements à partir du XIIIème siècle
Jusqu’au XIIIème siècle, cette structure, comme telle, n’a subi que très peu de changements. La surcharge dont souffrait l’Office au moment des réformes était plutôt causée par les nombreux ajouts qui ont complémenté le cursus ordinaire des heures canoniales au fil des années : psaumes graduels, psaumes de pénitence, Office des défunts, Office de la Sainte Vierge, Symbole de saint Athanase, litanies des saints, preces… avaient peu à peu alourdi, et ombragé l’Office quotidien. Ajoutons-y une prévalence des fêtes de saints sur le calendrier temporal, où revenaient régulièrement les psaumes et les lectures du commun des saints, au détriment du cursus ordinaire [12].
Sous le pontificat d’Innocent III (1198-1216), la codification du bréviaire de la Curie romaine devait alléger ce pensum en revenant essentiellement à la structure de l’Office romano-franc.
Il convient ici de clarifier la notion de “Bréviaire”. D’aucun s’imagine que ce terme désigne l’allègement, ou l’abréviation d’un Office autrefois plus long. Or, les premiers bréviaires constituaient plutôt la compilation en un seul volume de tous les éléments qui composent l’Office, jusqu’alors contenus dans des recueils séparés (antiphonaires, psautier, hymnaires…). Par la suite, le bréviaire est devenu un livre portable, que les clercs emmenaient en voyage pour la célébration privée.
La réforme d’Innocent III maintenait les principes séculaires de la lecture de l’Ecriture en un an, et de la récitation de tout le psautier sur la semaine, mais ne rétablissait pas la primauté du temporal sur le sanctoral. C’est l’adoption rapide de cet Office par l’Ordre des Franciscains et l’essor de ce dernier qui ont contribué à son expansion à tout l’Occident.
Un nouveau besoin de réforme se fit sentir aux environs du XVIème siècle, à une époque où la vie communautaire était en déclin. Les clercs, souvent seuls pour la récitation l’Office et accaparés par des tâches pastorales de plus en plus nombreuses, ressentaient lourdement la longueur des lectures tirées de l’Ecriture et les extraits de légendes des saints, les jours où le sanctoral était préféré au temporal. Le Pape Clément VII (1478-1534) chargea donc un cardinal espagnol du nom de Quinones (1485-1540) de penser une réforme radicale du bréviaire, afin d’en faciliter avant tout la récitation a solo. Les caractéristiques de cette réforme étaient la restauration absolue de la lecture continue de l’Ecriture et de la récitation hebdomadaire du psautier. Les psaumes étaient redistribués dans les différentes heures, sans modifications pour les fêtes. Plutôt que récités selon leur ordre dans le psautier, ils étaient choisis en fonction de l’heure. On notera également la place de l’hymne au début de l’Office et l’allégement des textes hagiographiques. Ce bréviaire rencontra cependant un certain nombre de détracteurs, parmi lesquels le théologien espagnol Jean de Arze [13]. Le reproche majeur de ce dernier à Quinones est qu’il élabore son Office presque exclusivement en fonction de la récitation de l’office en privé, abandonnant par là de nombreux éléments de l’Office choral.
Sensibles aux arguments de Arze, les Pères du Concile de Trente (1645-1663) instituèrent une commission pour la “correction” du bréviaire. Par la Bulle Quod a nobis (1568), le Pape Pie V interdit formellement le bréviaire de Quinones et promulgue officiellement le Breviarium Romanum, qui allait demeurer inchangé jusqu’au début du XXème siècle, et que nous connaissons sous le nom de Bréviaire du Concile de Trente [14]. Il est imposé à toute l’Eglise occidentale, mises à part quelques exceptions locales.
Le Concile de Trente a restitué à l’Office divin sa forme traditionnelle, simplifiée mais pas altérée. Il est donc remarquable que jusqu’en 1911, mises à part quelques adaptations, la structure de l’Office romain et monastique est restée celle que nous trouvons déjà dans les ouvrages d’Amalaire, au IXème siècle [15].
De Pie X à Vatican II
Dès le XVIIIème siècle, un désir croissant de réforme revint à la surface. Le souhait était avant tout de faciliter la récitation des heures par les clercs qui y étaient tenus (souvent accaparés par les tâches pastorales), en même temps que d’alléger celle-ci des nombreux éléments complémentaires, qui en obscurcissaient la véritable signification : sanctifier la journée.
Ce fut seulement Pie X, après quelques tentatives infructueuses de certains de ses prédécesseurs, qui instaura une commission pour réformer le bréviaire. Celle-ci bénéficiait des travaux de savants liturgistes du XIXème siècle, tels Guéranger et Battifol. Son principal objectif était de restaurer la récitation continue du psautier sur une semaine, en privilégiant l’Office du Temporal sur celui du Sanctoral, le férial sur les fêtes des saints.
Les Offices complémentaires (de la Sainte Vierge, des défunts) ne s’ajoutaient plus à l’office férial et les éléments annexes et de dévotion (preces, oraisons votives…) n’étaient plus prévus qu’à des jours particuliers. Cependant, la redistribution des psaumes eut pour autre résultat une structure qui modifiait radicalement le schéma inchangé depuis Amalaire. Woolfenden l’évalue de cette manière : “L’Office de rite romain a subi des changements radicaux au XXème siècle. En 1911, le pape Pie X a créé une Commission pour la réforme du Bréviaire, qui devait introduire un grand nombre de modifications, détruisant par là nombre d’éléments très anciens ou rendant leur signification moins évidente.” [16] L’un des changements les plus importants concerne directement notre propos. Il s’agit de l’abandon, à Laudes, de la récitation quotidienne des psaumes 148 à 150, qui ont pourtant donné leur nom à cette heure du jour. Nous y reviendrons plus loin.
Le pape promulgua le nouveau bréviaire par la Bulle Divino afflatu (1911), dans laquelle il stipule que cette réforme n’est que la première étape d’une révision en profondeur de l’Office divin. Si drastiques que soient ces changements, ils ne faisaient que préluder à la publication, après Vatican II, d’un Office d’une structure totalement modifiée.
Deux mouvements complémentaires allaient en effet se manifester dans la première moitié du XXème siècle. Le premier fut la publication, dans divers pays, de bréviaires abrégés bilingues (latin-langue du pays) à l’intention des laïcs. C’était là une ouverture au peuple de Dieu de ce que Pie XII appellera “la prière du Corps mystique du Christ”, récitée par les clercs, à laquelle les laïcs sont invités à prendre part.
Le second, patronné par le Saint-Siège, concrétisait le désir émis par Pie X de réformer l’Office en profondeur. Il débuta par la nomination d’une commission, en 1948, qui prépara réellement le travail du Concile. Une première tâche déboucha sur l’édition d’une nouvelle traduction des psaumes, mais qui fut vite jugée impraticable.
Un premier succès, sous Jean XXIII, fut une révision du Codex rubricarum. Dans l’édition de 1961 [17], la primauté du férial sur le sanctoral était désormais chose acquise, et l’Office de Vigiles se composait désormais de neuf psaumes et trois lectures répartis le plus souvent sur un seul nocturne, à l’exception des jours de fêtes majeures [18]. Cependant, aucune réforme de fond n’avait encore été entreprise.
Liturgia Horarum…
Une nouvelle commission, préparatoire au deuxième Concile du Vatican, travailla de 1960 à 1962. C’est sur base de son travail qu’après la promulgation de la Constitution conciliaire sur la liturgie, Sacrosanctum Concilium, le Consilium ad Exsquendam Constitutionem de Sacra Liturgia reçut mission d’appliquer celle-ci. Elle était divisée en groupe (Cœtus), dont le neuvième fut en charge de réformer l’Office divin. C’est après sept ans de labeur que fut publiée, en 1971, l’édition typique du nouvel Office divin, Liturgia Horarum.
La structure de ce dernier est le résultat d’une refonte totale tant de la distribution des heures que de leur structure. Sa caractéristique principale, à l’instar de toute la liturgie conciliaire, est qu’il se présente comme la prière de tout le peuple chrétien. Si les clercs y sont toujours astreints, il est recommandé qu’ils célèbrent souvent avec le concours du peuple, en particulier les heures de Laudes et de Vêpres. En outre, voici les grands changements survenus dans sa structure :
1) La récitation du psautier est à présent répartie sur quatre semaines au lieu d’une seule. Nous verrons, par ailleurs, que certains psaumes ou versets de psaumes ont été omis.
2) Les deux heures majeures du matin et du soir (Laudes et Vêpres) sont remises à l’honneur et sont les points culminants autour desquels gravitent les autres heures.
3) Les petites heures, autrefois au nombre de quatre, sont réduites à une seule heure médiane.
4) La modification la plus radicale : les Vigiles sont transformées en un Office des lectures, composé de trois psaumes et deux lectures, avec possibilité d’ajouts. Cet office peut être célébré à n’importe quel moment de la journée.
Une autre caractéristique est la structure uniformisée des offices. Alors que les différents offices du Breviarium romanum présentaient une alternance des différents éléments (psaumes, lecture(s), hymne…) propre à chaque catégorie d’heure, la nouvelle liturgie des heures présente un schéma identique pour tous les offices : après l’introduction vient l’hymne, puis la psalmodie, suivie de la parole de Dieu, et enfin des éléments propres à l’heure (cantique évangélique, répons, prières…).
On comprend dès lors pourquoi Woolfenden parle de changements radicaux. Mais il parle également d’un grand nombre de modifications, détruisant par là nombre d’éléments très anciens ou rendant leur signification moins évidente.
Nos deux questions préalables se reposent dès lors, de façon plus affinée :
– pour ambitieux qu’il était, le projet d’Office renouvelé a-t-il tenu compte des treize siècles de tradition qui l’ont précédé ?
– l’objectif des réformateurs de rendre à l’Office son rôle de prière de tout le peuple est-il vraiment réalisé aujourd’hui ?
Nous allons tenter d’y répondre.
Continuité ou rupture ? Les avantages du nouvel Office…
D’un certain point de vue, le nouvel Office offre un grand nombre d’avantages par rapport à celui qu’il supplante. Il se caractérise, entre autres, par :
a) La clarté et l’uniformité de sa structure. Celle-ci se marque d’abord par la remise en valeur des heures de Laudes et de Vêpres comme “piliers” de la journée, prières du matin et du soir. L’office de Laudes, en effet, voyait sa signification quelque peu occultée par sa proximité avec les nocturnes (appelées improprement Matines) et avec l’heure de prime, perçue par certains comme un doublet de la prière du début du jour.
b) Une certaine souplesse et une grande facilité pour la récitation : un “Office des lectures” qui se récite à n’importe quel moment de la journée, avec même la possibilité de l’intégrer à l’une des autres heures (laudes, milieu du jour ou vêpres) et les petites heures réduites à un seul “Office du milieu du jour”, même si l’on maintient une possibilité, quasi théorique, de réciter deux autres heures. Seules Laudes, Vêpres et Complies sont assignées à un moment particulier de la journée.
c) Un corpus plus important de lectures scripturaires et la lecture quotidienne d’un texte patristique en rapport avec le temps liturgique et, souvent, l’évangile du jour. Si les deux autres points étaient de nature structurelle, celui-ci touche au profit spirituel et c’est, à notre avis, le seul apport majeur du nouvel Office divin. Le bréviaire de 1962, en effet, avait quelque peu limité les lectures des matines. Quant aux lectures patristiques, elles étaient réservées aux dimanches et aux fêtes et, mis à part les jours de fête à trois nocturnes, relativement brèves.
Liturgia horarum, dans l’édition typique ainsi que dans ses traductions, contient un cycle de lectures réparties sur une année. On comprend aisément que ce corpus est loin d’être complet. Cependant, en fin de volume, on propose un cycle plus complet, qui s’étale sur deux ans. Celui-ci permet d’aborder la plus grande partie des livres de l’Ecriture sainte, au moins dans leurs textes les plus significatifs.
D’après Campbell, la lecture patristique, ou hagiographique longue répond à un vœu du Cardinal Lercaro [19], président du Consilium. Celui-ci constatait, en effet, que les clercs engagés dans la vie pastorale n’avaient plus que peu de temps à consacrer à la lecture spirituelle. Il désirait donc intégrer celle-ci à la lecture de l’Office, et aussi la mettre en rapport avec la liturgie du temps ou du jour.
Tout est-il parfait pour autant ?
Cependant, à côté de ces quelques points positifs, force est de constater que ces nouvelles constructions consacrent une rupture avec le sens séculaire de l’Office divin. Il semble que l’objectif des réformateurs ait été bien plus d’adapter l’Office à la vie de l’homme moderne et à sa prière personnelle, que de garder le sens premier de l’Office : la sanctification du temps et la prière de toute l’Eglise, laus perennis en union avec le cosmos. Les traductions qui ont suivi iront encore plus loin dans ce sens. Voici un bref inventaire d’éléments qui révèlent cet état d’esprit :
a) L’omission de certains psaumes ou de certains versets de psaumes.
En effet, tous les psaumes directement imprécatoires [20], ainsi que les versets de la même nature dans certains psaumes, sont systématiquement omis. L’un des principaux “constructeurs” de Liturgia Horarum, Mgr Aimé-Georges Martimort, s’exprime ainsi à ce sujet :
“Fallait-il maintenir le psautier intégralement ? Au terme de bien des discussions au sein des groupes experts, puis dans le Consilium, après s’être aussi informé de l’avis des autres Eglises issues de la Réforme, expérience d’autant plus intéressante que ces Eglises célèbrent traditionnellement la liturgie en langue moderne, il a été décidé que trois psaumes historiques seraient réservés aux temps liturgiques privilégiés [21] (…) Trois psaumes imprécatoires ont été omis du cursus, et de même certains versets de divers autres psaumes (…). Cette mesure, très discutée bien sûr, était cependant rendue nécessaire par la célébration publique en langue vulgaire.”
Cette mutilation du psautier est d’importance, car elle prive celui qui récite l’Office de la totalité du psautier, et infléchit le sens de certains psaumes. L’historien et sociologue Alain Besançon la commente ainsi :
“L’idée du combat, de la guerre, occupe une telle place dans les Ecritures chrétiennes qu’on se demande comment elle peut être occultée. On me signale que dans les éditions françaises du bréviaire, le psautier a été expurgé de ses versets bibliques les plus belliqueux et les plus imprécatoires [22], comme incompatibles avec la “sensibilité d’aujourd’hui”. Ce retranchement est typiquement marcionite.” [23]
La critique du P. Roguet, lui-même expert au Concile, est encore plus sévère :
“Evidemment, un christianisme conventionnel, fade ou sentimental se sent mal à l’aise en face de la vigueur et de la crudité bibliques : mais il y a là justement une excellente cure de santé morale, de vigueur religieuse. Rien ne saurait mieux nous prémunir contre le christianisme mondain et superficiel que le retour à la Parole de Dieu puisée à sa source.” [24]
b) La récitation du psautier sur quatre semaines :
La tradition de l’Office romain s’était, pendant des siècles, calquée sur la tradition bénédictine qui récite la totalité du psautier sur une semaine. Or, dans la volonté d’allégement des membres du Consilium, les psaumes sont désormais répartis sur quatre semaines. Au-delà d’une rupture de tradition, c’est aussi l’aspect systématique de l’Office qui est ainsi détruit. La régularité de la pratique faisait prier des psaumes fixes à des heures déterminées. Il s’installait une habitude de les retrouver chaque semaine au même endroit. La nouvelle répartition, beaucoup plus étalée, brise cette habitude.
A propos de ce point et du précédent, nous laisserons le dernier mot à l’abbé Alain Lorans, qui exprime une opinion que nous partageons entièrement :
“Ainsi, il ne reste dans la nouvelle liturgie que cent-quarante-quatre psaumes, ceci seulement toutes les quatre semaines, et encore, dans une version édulcorée. Cette poésie biblique, juive, qui exprime tous les sentiments du peuple d’Israël, toutes ses prières, toutes ses douleurs, toutes ses espérances, ce psautier qui a imprégné la prière de Jésus-Christ, de la Vierge Marie, des Apôtres, a été dilué d’une part, censuré de l’autre. [25]”
c) La réduction du nombre d’heures et la souplesse dans la récitation :
Comme nous l’avons déjà mentionné, seules Laudes, Vêpres et Complies gardent une place assignée dans la journée. Parmi les petites heures, prime a été supprimée. Des trois autre heures, une seule demeure obligatoire, appelée “heure médiane” (lat. ad horam mediam), au choix du récitant. La psalmodie de l’heure médiane varie chaque jour. Ceux qui désirent réciter les deux autres heures doivent recourir aux psaumes graduels.
d) L’uniformisation de la structure des heures :
Chaque heure, autrefois, contenait pratiquement toujours les mêmes éléments, mais leur disposition variait selon l’heure récitée. Par exemple, si l’hymne venait entre le capitule et le Magnificat à laudes et à vêpres, elle prenait place au début de l’heure aux petites heures et après les psaumes à complies. Selon Campbell, les réformateurs se seraient basés, pour ce faire, sur la tradition ambrosienne (qui en réalité est plus complexe que cela).
La nouvelle liturgie des heures place donc toujours l’hymne en début d’office. Puis viennent psalmodie et de la Parole de Dieu. Quant au répons bref, autrefois réservé aux petites heures et à complies, il trouve désormais sa place à laudes et à vêpres, mais reste à complies. On a donc un “ordonnancement” des heures qui sent la rationalisation et la systématisation, au mépris des antiques coutumes.
e) L’Office des lectures :
Il est, avec l’heure médiane, l’une des deux grandes innovations du nouvel office. C’est, en effet, le succédané de ce qu’étaient autrefois les vigiles, ou matines, mais il perd son caractère typique de “prière durant la nuit”. La psalmodie des matines avait été réduite de douze à neuf psaumes par Pie X. Celle de l’Office des lectures est réduite à l’excès : trois psaumes, ou portions de psaume. A certains jours, elle est d’une brièveté déconcertante. Nous y relevons cependant un point très positif : la lecture systématique de l’Ecriture sur un cycle de un ou deux ans, complétée par une lecture patristique, ou hagiographique pour les fêtes de saints.
Cette “heure” peut être récitée à n’importe quel moment du jour ou de la nuit : en vigile, avant laudes, ou dans la journée, selon la convenance. Elle peut même se joindre à un autre office.
La lecture répartie sur deux ans offre, bien entendu, une approche bien plus complète des livres bibliques. Malheureusement, les éditions, tant latine que vernaculaires, de Liturgia horarum, se contentent de proposer le cycle en une année, avec les lectures patristiques adaptées. La lecture en deux ans est seulement mentionnée en fin de volume, sous forme de table, sans compléments patristiques. Elle n’a rencontré, on s’en doute, que peu de succès auprès des clercs. Tout d’abord en raison de sa simple mention, discrète et presque marginale, dans les bréviaires ; ensuite parce que l’on a omis d’y adjoindre des lectures patristiques adaptées. Les moines de Solesmes ont fourni, à ce niveau, une contribution trop peu remarquée. Ils ont publié tout ce cycle dans les années 90, d’abord dans une version latin-français, ensuite entièrement en français. Seules, hélas, quelques communautés religieuses et quelques individus l’utilisent aujourd’hui. [26] [27]
f) La pauvreté des traductions :
L’édition typique de Liturgia Horarum était, bien sûr, destinée à être traduite dans les diverses langues vernaculaires. Les psaumes et les lectures de l’Ecriture sont cités dans une traduction reconnue, bien sûr. Mais les parties “propres”, telles les hymnes et les intercessions, ont souvent été “adaptées”, quand on ne leur a pas substitué des productions locales. Le résultat est très souvent d’une grande pauvreté théologique.
Un examen des différentes versions montre que l’édition française est l’une des moins fidèles et des plus décevantes. Les hymnes proposées par Liturgia horarum ont bien fait l’objet d’un volume tiré à part, publié tardivement et sans beaucoup de publicité.
Les “hymnes” sont des compositions d’auteurs francophones. Souvent d’une grande banalité, parfois “poétiques” et à la limite de l’incompréhension. La traduction des psaumes a été empruntée à la T.O.B. Comme les hymnes, elle est très banale et, ici, de caractère peu poétique.
Aux répons de l’édition typique, on a souvent préféré des fabrications d’éditeurs et les belles antiennes de l’Office traditionnel sonnent souvent mal dans leur traduction française. Pour couronner le tout, les intercessions “adaptées” et fabriquées, à la fin de laudes et de vêpres, n’ont pas le caractère solennel et respectueux de l’édition typique vaticane.
Bien plus encore que l’édition latine, la version française, comme ses sœurs d’autres langues, semble liée à une époque, dans un langage qui passe et qui, tôt ou tard, aura fini de satisfaire.
La lecture de ces éléments impose d’elle-même un constat : dans la nouvelle structure, la nature de l’Office se voit profondément modifiée. Taft reconnaît cette révolution, et estime même qu’elle n’est pas allée suffisamment loin :
“Le problème que pose la nouvelle Liturgie des Heures du rite romain n’est pas d’ordre structurel. La structure renouvelée constitue, à plusieurs points de vue, une rupture courageuse avec le passé. Les problèmes – la langue, la longueur, le cursus exagérément monastique, le trop grand nombre de psaumes par semaine – ont été affrontés avec un esprit imaginatif et résolu. Mais il en est beaucoup qui estiment que le refus d’une rupture encore plus radicale avec, non pas seulement les formes, mais la mentalité de ce passé, a gâté la réforme récente de l’office romain.” [28] [29]
Pour notre part, nous ne pouvons que regretter la rupture avec treize siècles de tradition. Il faut oser le dire, la réforme liturgique a été, avant tout, élaborée en chambre par des professeurs de liturgie et des fonctionnaires ecclésiastiques, souvent de façon purement conceptuelle, ou en fonction d’un “éclectisme traditionnel”. Beaucoup d’érudits et de spécialistes s’en rendent compte aujourd’hui.
Le cursus des heures, qui commençait, en Occident, par la prière durant la nuit pour “exploser” de joie au lever du soleil par le chant des laudes, la remise de la journée et de son travail entre les mains de Dieu, la sanctification du temps à la troisième, la sixième et la neuvième heure, le chant des vêpres au coucher du soleil et la clôture de la journée à complies ont fait place à un schéma fonctionnel adapté à la vie moderne, certes, mais qui n’a plus qu’un arrière-goût assez fade de la belle théologie de l’Office divin. Taft partage notre analyse, mais pas nos conclusions et nos regrets.
Récemment, un évêque me faisait remarquer la contingence de l’Office quant à sa structure et son contenu. Ce fut sans doute, dans l’histoire, aussi l’opinion de Quinones ou de quelques réformateurs isolés. Ce fut aussi, bien sûr, le présupposé des membres du Coetus IX. La latitude qui caractérise bien des liturgies actuelles l’a rendue plus grande encore. Aux autres époques, dans presque tous les cas, l’Eglise, constatant l’échec, est revenue rapidement à la tradition. Rappelons la sage décision de Pie XII d’abandonner la traduction du psautier de 1958 et de revenir à l’antique texte de la Vulgate. Qu’en sera-t-il aujourd’hui ?
Le but est-il atteint ?
L’autre question qui vaut la peine d’être posée concerne l’objectif principal des membres du Cœtus : rendre à l’Office divin son caractère de prière de tout le peuple chrétien, et pas seulement des clercs. Cet objectif est-il atteint ? Les évaluations à ce sujet sont extrêmement mitigées. Selon les auteurs que nous avons étudiés, même si cette perspective est restée constamment présente à l’esprit des membres du groupe, Liturgia Horarum reste conçu comme un office de type monastique, et même en vue, avant toute chose, de la récitation en privé. Nous citons encore Taft à ce sujet :
“Dans les discussions concernant l’office, plusieurs voix bien informées se sont levées pour revendiquer un office populaire de type cathédral qui puisse convenir à une célébration publique paroissiale. [30] Mais, d’après le rapport d’Annibale Bugnini sur les délibérations de la commission pour la réforme de l’office, trois choses sont clairement apparues :
1) Le souci primordial a été de produire un livre de prière pour le clergé et les religieux.
2) On a simplement présumé que cette prière serait faite, en majeure partie, en privé. Une célébration “avec le peuple” – ainsi a-t-on dit – a été envisagée et même souhaitée, mais la teneur et le vocabulaire des discussions montre que ce n’était là qu’une exception, et non pas un point de départ en vue de la compréhension de l’office.
3) La base historique, sous-jacente à une grande partie de la discussion, a été gravement déficiente, car elle s’est fondée presque exclusivement sur la tradition latine postérieure au Moyen Age.” [31]
Après quelques décennies de pratique, notre avis sera plus nuancé. Si l’on regarde le statut du bréviaire dans le peuple chrétien avant les années 1960, nous devons reconnaître qu’un chemin énorme a été parcouru depuis ce temps. Il était, jusqu’alors pour les laïcs, un livre quelque peu mystérieux, réservé aux clercs, qui avaient l’obligation de le réciter. Aujourd’hui, nous pouvons dire que l’objectif le la Commission a été partiellement atteint.
Le passage à la langue vernaculaire (avec hélas, comme mentionnée plus haut, des traductions extrêmement libres et un certain manque de goût), l’allègement de la psalmodie, ont concouru à mettre l’Office dans les mains de beaucoup de chrétiens. Dans les pays d’expression francophone, Prière du Temps présent, équivalent actuel du Diurnale, est régulièrement réédité et continue de se vendre. Il est devenu la prière habituelle des retraites, des groupes de prière, et aussi la prière individuelle de beaucoup de chrétiens fervents ou engagés.
Le vœu de produire un office adapté à la célébration paroissiale ne s’est pas réalisé. L’Office divin semble le parent pauvre des offices paroissiaux, même s’il y a, ça et là, des tentatives de réciter vêpres et laudes en commun. Les vêpres dominicales qui, avec la messe, formaient les deux pôles du dimanche, sont, par contre, tombées en désuétude à peu près partout.
Malgré cela, nous sommes en droit de nous demander si pour arriver à ce résultat, un tel travail de remaniement et de rupture était nécessaire.
A notre sens, une troisième voie aurait été possible. Campbell rapporte des discussions dans le groupe, suite au désir de certains de distinguer un office destiné à la récitation par les clercs et un office plus “communautaire” destiné aux laïcs, ou à la célébration paroissiale. Cette idée n’a pas été retenue. L’idéal aurait peut-être été, à l’image de certains offices orientaux, d’aménager l’Office de 1960, en lui assignant des parties essentielles et des parties facultatives. Les offices d’Orient, à cet égard, auraient pu servir d’exemple. Ils comprennent généralement des éléments obligatoires et d’autres facultatifs. Cela permet le déploiement d’un office complet dans le cadre monastique, pontifical ou solennel, ou un office plus bref et plus sobre dans le cadre paroissial. Ces offices s’accompagnent généralement de rites particuliers, comme l’allumage de cierges, des encensements et des processions, qui sortent l’office d’une récitation trop statique.
Rien n’interdisait une telle option, qui n’a même pas été évoquée, mais qui aurait évité une cassure radicale.
Quelques phrases d’une personne non suspecte, le P. Patrick Prétot, directeur de l’Institut supérieur de liturgie de Paris, nous serviront de conclusion :
“Les pratiques rituelles venues de la tradition sont à mon avis un trésor que nous n’osons pas assez mettre en avant : nous cherchons du “nouveau” qui serait censé mieux correspondre aux mentalités de notre temps. Mais avant de vouloir inventer (et l’on sait combien ce mot est problématique quand on parle de rites), n’aurions-nous pas d’abord à faire confiance aux rites liturgiques transmis ? Ils ont formé des générations, puisque c’est la liturgie qui nous forme.” [32]
BAUMSTARK, A., Liturgie comparée (Editions de Chevetogne, 1940).
BESANÇON A., La confusion des langues – La crise idéologique de l’Eglise, Calmann-Lévy, 1978, pp. 123-124.
Breviarium Romanum ex Decreto SS. Concilii Tridentini restitutum… (4 volumes) (Tournai, Desclée, 1894).
CAMPBELL S., From Breviary to Liturgy of the Hours (Collegeville, MN, Pueblo Books, 1995, pp. 5-6.
DE VOGÜE A., La Règle du Maître, 3 volumes (Sources chrétiennes 105-107) (Paris, Cerf, 1964-1965).
DE VOGÜE A., La Règle de saint Benoît, 7 volumes, (Sources Chrétiennes, 181-186, 7ème volume hors série) (Paris, Cerf, 1972-1977).
EGERIE, Journal de voyage, éd. P. Maraval, (Sources chrétiennes 296 ; Paris, Cerf, 1952).
Liturgia Horarum juxta ritum romanum, 4 volumes (Typis Polyglotis Vaticana, Rome, 1971).
La Liturgie des Heures, 4 volumes (Paris, Cerf,1980) et Prière du temps présent (Paris, Cerf,1980).
Lectionnaire monastique de l’Office divin. A l’usage de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes, Tome I, Paris (Cerf, 1993) à Tome VII (Paris, Cerf, 1997).
LORANS A., “A propos du lectionnaire – Se libérer des préjugés faciles”, dans Lettre à nos frères prêtres, Juin 2008, p. 5.
MARTIMORT A.-G., L’institutio generalis et la nouvelle Liturgia horarum, dans Notitiæ 64, mai-juin 1971, p. 219.
MATEOS J., “The Origins of the Divine Office” dans Worship 41 (1967), pp. 477-485
MATEOS J., “The Morning and Evening Office”, dans Worship 42 (1963), pp. 31-47,
PRETOT P., “Se donner des repères pour avancer” dans : Célébrer 339, octobre 2005, p. 45.
ROGUET A.M., On nous change la religion (Cerf, 1959) pp. 91-92.
STOREY W., “The Liturgy of the Hours : Cathedral versus Monastery”, dans : GALLEN J. (éd.), Christians at Prayer (Liturgical Studies), Notre Dame et Londres, University of Notre Dame Press, 1977, pp. 61-82.
The Study of Liturgy, ouvrage en collaboration, Ed. Ch. Jones, G. Wainwright, E. Yarnold SJ et P. Bradshaw (Londres, SPCK 1992), p. 399.
TAFT R., La Liturgie des heures en Orient et en Occident (Paris, Brepols, 1991).
WOOLFENDEN G., Daily Liturgical Prayer (Burlington, VT, Ashgate, 2004), p. 201.
***********************
- Liturgia Horarum juxta ritum romanum, 4 volumes (Typis Polyglotis Vaticana, Rome, 1971).↵
- Traductions françaises : La Liturgie des Heures, 4 volumes (Paris, Cerf, 1980) et Prière du temps présent (Paris, Cerf, 1980).↵
- The Study of Liturgy, ouvrage en collaboration, Ed. Ch. Jones, G. Wainwright, E. Yarnold SJ et P. Bradshaw (Londres, SPCK 1992), p. 399.↵
- EGERIE, Journal de voyage, éd. P. Maraval, (Sources chrétiennes 296 ; Paris, Cerf, 1952).↵
- BAUMSTARK, A., Liturgie comparée (Editions de Chevetogne, 1940).↵
- Ibid., pp.112-115.↵
- EGÉRIE, op. cit.,↵
- Voir à ce propos TAFT R., La Liturgie des heures en Orient et en Occident (Paris, Brepols, 1991), qui nous semble l’ouvrage le plus complet en la matière.↵
- DE VOGÜE A., La Règle du Maître, 3 volumes (Sources chrétiennes 105-107) (Paris, Cerf, 1964-1965).↵
- DE VOGÜE A., La Règle de saint Benoît, 7 volumes, (Sources Chrétiennes, 181-186, 7ème volume hors série) (Paris, Cerf, 1972-1977).↵
- CAMPBELL S., From Breviary to Liturgy of the Hours (Collegeville, MN, Pueblo Books, 1995, pp. 5-6.↵
- À cette époque, l’office férial, généralement plus long, devait constamment céder la place aux fêtes des saints, souvent plus bref. Le psautier du commun des saints revenait donc régulièrement, au détriment de la séquence des psaumes répartis sur les jours de la semaine. Notons également que les clercs devaient parfois préférer un commun des saints plus bref à un office ordinaire généralement plus long.↵
- On lira avec intérêt à ce propos l’article de J.A. JUNGMANN, « Why was Cardinal Quinonez’ Reformed Breviary a Failure ? » dans Public Worship, (London: Challoner, 1957), pp. 200-214.↵
- Breviarium Romanum ex Decreto SS. Concilii Tridentini restitutum… (4 volumes) (Tournai, Desclée, 1894).↵
- CAMPBELL, op. cit., pp. 11-14.↵
- WOOLFENDEN G., Daily Liturgical Prayer (Burlington, VT, Ashgate, 2004), p. 201. Voir également BAUMSTARK, Liturgie comparée, op.cit.↵
- Breviarium Romanum (Malines, Dessain, 1961).↵
- CAMPBELL, op.cit., pp. 16-28.↵
- CAMPBELL, op.cit., p. 214.↵
- Les psaumes 57, 82 et 108↵
- Les psaumes 77, 104 et 105 sont réservés aux samedis de l’Office des lectures aux temps de l’Avent, de Noël, du Carême et de Pâques.↵
- En fait, ce retranchement concerne toutes les éditions issues de Liturgia horarum, en latin comme en langue vernaculaire. Nous devons à la justice de mentionner que l’édition française a maintenu les versets imprécatoires entre crochets, alors que l’édition latine les a tout simplement omis. Les trois psaumes dont parle Martimort, quant à eux, ont tout simplement sombré dans l’oubli, quelle que soit l’édition.↵
- BESANÇON A., La confusion des langues – La crise idéologique de l’Eglise (Calmann-Lévy, 1978) pp. 123-124.↵
- ROGUET A.M., On nous change la religion (Cerf, 1959) pp. 91-92.↵
- LORANS A. , A propos du lectionnaire – Se libérer des préjugés faciles, dans Lettre à nos frères prêtres, Juin 2008, p. 5.↵
- Lectionnaire monastique de l’Office divin. A l’usage de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes, éd. De Solesmes. Tome I (Paris, Cerf, 1993) à Tome VII (Paris, Cerf, 1997).↵
- Lectures pour chaque jour de l’année, éd. de Solesmes. Vol. 1 (Paris, Cerf, 1994) à Vol. 4 (Paris, Cerf, 1995).↵
- Voir p.ex. STOREY W., “The Liturgy of the Hours : Cathedral versus Monastery”, dans : GALLEN J. (éd.), Christians at Prayer (Liturgical Studies), Notre Dame et Londres, University of Notre Dame Press, 1977, pp. 61-82.↵
- TAFT, op.cit., p. 306↵
- Parmi eux, Herman Schmidt SJ et Juan Mateos SJ, consulteurs du Concile pour l’exécution de la Constitution de la sainte Liturgie. Les articles de MATEOS, “The Origins of the Divine Office” dans Worship 41 (1967), pp. 477-485 et “The Morning and Evening Office”, dans Worship 42 (1963), pp. 31-47, furent écrits originellement en latin en tant que vota soumis au Concile.↵
- TAFT, op.cit., p. 306.↵
- PRETOT P., “Se donner des repères pour avancer” dans : Célébrer 339, octobre 2005, p. 45.↵