Hier 24 juillet (11 juillet dans le calendrier julien) était dans le rit byzantin la fête liturgique de sainte Olga, appelée au baptême Hélène. Sainte Olga, grande-duchesse de Kiev, assura la régence de la principauté de Kiev à la mort de son époux le grand-duc Igor Ier de 945 à 964. En 955, au cours d’une visite politique à Constantinople, elle devient chrétienne et reçoit le saint baptême, prenant le nom d’Hélène. Revenue à Kiev, elle fait appel à des missionnaires latins venus d’Allemagne pour implanter le christianisme, mais le premier évêque des Russes, Adalbert, se décourage devant les difficultés de la mission et les massacres de ses assistants, et finit par quitter la Russie en 962. Impuissante à arracher son fils Sviatoslav des griffes du paganisme, c’est son petit-fils saint Vladimir le Grand qui deviendra le premier prince chrétien de Kiev et assurera l’implantation définitive de la foi chrétienne chez les peuples de Russie. Canonisée peu après sa mort en 969, sainte Olga est très tôt tenue en vénération non seulement en Orient chez les Russes, mais aussi chez les Bulgares et les Serbes, et en Occident chez les Bohémiens.
A l’occasion des festivités marquant le 1025ème anniversaire du baptême du saint grand-duc Vladimir et du baptême de la Russie, la célébration liturgique de la fête de sainte Olga a pris hier un relief tout particulier à Moscou où s’étaient déplacés 8 patriarches et primats d’Eglises orthodoxes autour du patriarche de Moscou dans la cathédrale du Christ-Sauveur.
Etaient présents (dans l’ordre des dyptiques) :
le Patriarche et Pape Théodore d’Alexandrie et de toute l’Afrique,
le Patriarche Théophile de Jérusalem,
le Patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies,
le Catholicos-Patriarche Ilia de Georgie,
le Patriarche Néophyte de Sofia,
le Patriarche Irénée de Serbie,
le Métropolite Sawa de Varsovie,
l’archevêque Chrysostome de Nova Justiniana et de tout Chypre,
le Métropolite Tikhon de toutes les Amériques.
Etaient représentés par des délégués : le Patriarche œcuménique de Constantinople (par le Métropolite Emmanuel), le Patriarche d’Antioche, celui de Roumanie, ainsi que les Eglises orthodoxe d’Albanie et de Tchéquie-Slovaquie.
La divine liturgie fut célébrée par Sa Sainteté le patriarche d’Alexandrie Théodore II, plus haut dignitaire présent, puisque son patriarcat est l’un des trois premiers fondés dès l’origine du christianisme (Rome, Antioche, Alexandrie), quand bien même l’Eglise orthodoxe melkite d’Alexandrie, chacédonienne, demeura très minoritaire en Egypte face aux Coptes monophysites (de 1517 à 1811, le patriarche résidait à Constantinople, faute de fidèles en nombre suffisant sur place). Au XIXème siècle, le renouveau du patriarcat orthdoxe melkite d’Alexandrie est dû à la politique d’Ali Pacha favorisant l’implantation de grecs en Egypte. Une hiérarchie locale fut restaurée en Egypte entre 1900 et 1925 par le patriarche Photios. Confrontés au départ des grecs après la chute de la monarchie égyptienne, les patriarches d’Alexandrie du XXème siècle se sont attachés à créer des missions dans tout le continent africain, favorisant l’adoption des langues vernaculaires pour la liturgie. Le patriarche Pierre VII (1996 † 2004) développa en particulier ces missions, créant des diocèses au Nigeria, au Ghana, à Madagascar, en Zambie, avant de périr tragiquement dans un accident d’avion au Mont Athos avec les membres de son saint synode. L’actuel patriarche Théodore II d’Alexandrie et de toute l’Afrique est Crétois de naissance et a effectué une partie de ses études à Odessa. Il s’est illustré en fondant plusieurs centres missionnaires lorsqu’il était métropolite du Cameroun puis du Zimbabwe et de l’Angola.
Le patriarche Théodore d’Alexandrie et le patriarche Cyrille de Moscou.
A l’issue de la divine liturgie, le patriarche de Moscou célébra un office d’action de grâces (Молебен) en l’honneur de saint Vladimir le grand et du baptême de la Russie. Cet office, comme la divine liturgie qui précédait, était célébré alors qu’étaient exposées les reliques de la croix de saint André, récemment arrivées de Grêce en Russie à l’occasion des festivités du 1025ème anniversaire.
Vénération des reliques de saint André par le patriarche Cyrille de Moscou.
Bénédiction par le patriarche Cyrille de Moscou.