Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 24 juillet 2022 du calendrier grégorien – 11 juillet 2022 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.
Dimanche du ton V de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour la sainte & illustre mégalomartyre Euphémie (304), par laquelle fut sauvegardée la définition de la vraie foi (451).
Sainte Euphémie est honorée du titre rare de mégalomartyre (grande martyre). Dans le rit byzantin, elle est fêtée à deux reprises au cours de l’année : le jour de son martyre, le 16 septembre, et le 11 juillet. Sainte Euphémie était de Chalcédoine et fut martyrisée avec un luxe de d’épreuves & de souffrances durant la persécution de Dioclétien ; sur son tombeau fut édifiée une grande basilique. C’est dans cette basilique de Chalcédoine que se tint le IVème concile œcuménique. Selon l’historien Nicéphore, les pères du concile, après des jours de discussions sans fin, décidèrent de demander à Dieu de trancher sur la question de la double nature (homme et Dieu) du Christ. Chacun des deux camps déposa dans la tombe d’Euphémie l’exposé de sa doctrine, et les pères se mirent en prière. Quand ils ouvrirent le tombeau, la thèse orthodoxe se trouvait sur la poitrine de la sainte, et la thèse hérétique à ses pieds. C’était le 11 juillet 451. La seconde fête de sainte Euphémie que nous célébrons ce dimanche commémore donc ce miracle.
Sainte Euphémie fut tenue très tôt en grand honneur tant en Orient qu’en Occident. Saint Ambroise de Milan parle ainsi de sainte Euphémie :
Cette illustre vierge, cette glorieuse Euphémie, conserva la gloire de la virginité et mérita de recevoir la couronne du martyre. Priscus son adversaire est vaincu. Cette vierge sort intacte d’une fournaise ardente, les pierres les plus dures reviennent à l’état de cendre; les bêtes féroces s’adoucissent et se baissent devant elle. Sa prière lui fait surmonter toute espèce de supplice. Percée en dernier lieu par la pointe du glaive, elle quitte sa chair qui était sa prison pour se joindre avec liesse aux chœurs célestes. Que cette vierge sacrée, Seigneur, protège votre Église ; qu’elle prie pour nous qui sommes pécheurs : puisse cette vierge pure nourrie dans votre maison vous présenter nos vœux.
Sainte Euphémie est également fêtée au 16 septembre – jour de sa naissance au ciel – par le rit romain :
A Chalcédoine, l’anniversaire de sainte Euphémie, vierge & martyre. Sous l’empereur Dioclétien & le proconsul Prisque, elle supporta courageusement pour le Christ les tortures, la prison, les fouets, les supplices de la roue & du feu, le poids des pierres, les bêtes, la flagellation, les scies aiguës, les poêles bouillantes. De nouveau ramenée à l’amphithéâtre pour y être exposée aux bêtes, comme elle priait le Seigneur de recevoir son âme, une de ces bêtes mordit son saint corps, tandis que les autres léchaient ses pieds, et elle remit à Dieu son âme immaculée.
Martyrologe romain au 16 septembre.
Née païenne dans la région de Pskov, Olga – dont le nom d’origine scandinave est le féminin d’Oleg et dérive du vieux norrois Helge (“saint”) – épousa le souverain varègue Igor Ier, second grand prince de Kiev en 913. Grande princesse de Kiev, elle dut assurer la régence de l’état russe en 945 à la mort de son époux. Elle inaugure sa régence avec 4 célèbres vengeances d’une rare cruauté, envers la tribu voisine des Drevlyans qui avaient assassiné son mari, ce qui témoigne de la fermeté de son caractère. En 955, poursuivant la politique entamée par son défunt mari, elle décide de se rendre à Constantinople afin de nouer des échanges politiques avec l’Empire romain d’Orient, que les Varègues de Kiev avaient précédemment affronté au cours de plusieurs raids.
A Byzance, Olga est accueillie avec faste par l’empereur Constantin VII Porphyrogénète qui lui demande de l’épouser. Celle-ci souligne qu’un empereur se doit d’épouser une souveraine chrétienne et demande alors le baptême. Elle prend l’empereur pour parrain et reçoit en 957 le saint baptême des mains du patriarche Polyeucte, prenant alors son nom chrétien d’Hélène en l’honneur de la sainte mère de saint Constantin Ier. Lorsque l’empereur renouvelle sa demande, elle argue alors de sa désormais parenté spirituelle avec lui, qui interdit canoniquement leur mariage. L’empereur accepte gracieusement sa défaite et laisse repartir Olga avec des présents et la bénédiction du patriarche. Une fois revenue à Kiev, aux demandes de Constantin de respecter leur promesse d’un échange d’esclaves, de cire, de fourrures et d’assistance militaire, elle répond qu’il faudra que l’empereur vienne lui-même à Kiev et attende autant de temps qu’elle avait dû attendre dans le port de Constantinople !
En 959, Olga fait appel à des missionnaires latins venus d’Allemagne pour l’aider à implanter le christianisme dans ses états, mais le premier évêque des Russes, saint Adalbert (futur premier archevêque de Magdebourg), se décourage devant les difficultés de la mission et les massacres de ses assistants, et finit par quitter à grand peine la Russie en 962. De cette période datent les toutes premières églises de Russie qu’Olga fait construire en bois :
- à Kiev :
- l’église Saint-Nicolas,
- l’église de la Sainte-Sagesse (Sainte-Sophie), future cathédrale, qui reçut sa dédicace le 11 mai 960,
- à Vitebsk (ville qu’elle avait fondé en 947), l’église de l’Annonciation,
- à Pskov, l’église de la Trinité (future cathédrale), suite à une vision que reçut Olga en visitant le lieu en 957, dans laquelle elle voyait trois rayons de lumière pointant sur un point de la berge.
En 964, son fils majeur Sviatoslav monte sur le trône de Kiev, mais laisse sa mère continuer à gouverner de fait, préférant se consacrer à des campagnes militaires aux frontières de son état. Olga fut une souveraine sage et efficace mais demeura impuissante à arracher son fils Sviatoslav des griffes du paganisme ; c’est son petit-fils saint Vladimir le Grand qui deviendra le premier prince chrétien de Kiev par son baptême en 988 et assurera l’implantation définitive de la foi chrétienne chez les peuples de Russie.
En 969, elle tombe malade et tente une dernière fois de convertir le grand prince Sviatoslav son fils, mais elle se heurte à son refus obstiné. La sainte prédit la prochaine conversion de la Russie au Christianisme, ainsi que la triste fin de son fils, qui fut assassiné trois ans après par les Petchénègues. Elle remet son âme à Dieu le 11 juillet 969, non sans avoir exigé de son fils et des ses petits fils qu’aucun rite païen ne soit accompli pour ses funérailles, qui furent conduites de façon chrétienne par le prêtre Grégoire qui l’accompagnait depuis son retour de Constantinople. Ses reliques furent ultérieurement déposées sur ordre de son petit-fils saint Vladimir le Grand dans l’église de la Dormition de la Mère de Dieu (église de la Dîme) de Kiev puis cachées lors des fréquents pillages de la ville, et l’on ignore où elles se trouvent.
Canonisée peu après sa mort, sainte Olga est la première sainte russe ; les livres liturgiques la déclarent Egale-aux-Apôtres, puisqu’elle est la première à avoir apporté la lumière de l’Evangile sur ces terres. Elle reçut très tôt les honneurs liturgiques non seulement en Orient chez les Russes, mais très vite aussi chez les Bulgares et chez les Serbes, et même en Occident latin dans le royaume de Bohème.
Olga fut en Russie comme le présage du christianisme, comme l’étoile du matin, qui devance le soleil, comme l’aurore qui présage la lumière. Elle répandit le même éclat que l’astre des nuits, & brilla au milieu de ses compatriotes incrédules comme une perle brillerait dans un monceau d’ordures. En effet, souillés de péchés, les Russes ne se purifièrent point comme elle dans les saintes eaux du baptême. Seule elle avait dépouillé le vêtement taché du vieil homme Adam, pour prendre celui du nouvel Adam, qui est le Christ. Disons-lui donc en la glorifiant : “Réjouis-toi, car tu as été pour nous le commencement de la connaissance de Dieu et de sa réconciliation avec ton pays.” Elle est en effet la première en Russie qui soit entrée dans le royaume du Ciel, & les Russes l’honorent comme leur devancière, car elle a pour eux invoqué la mort de l’Homme-Dieu.
Chroniques de Nestor
Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’Egale-aux-Apôtres Olga. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de la Mégalomartyre. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
Tropaires des Béatitudes : 6 tropaires du dimanche, ton 5, et 4 tropaires de la 3ème ode du canon de la Mégalomartyre, œuvre de saint Joseph l’Hymnographe ((816 † 886) :
1. Le bon Larron sur la croix * eut foi en ta divinité, ô Christ ; * il te confessa d’un cœur sincère en s’écriant : ** De moi, Seigneur, en ton royaume souviens-toi.
2. Sur le bois de la croix * pour nous les hommes tu fis fleurir la vie * et se flétrir la malédiction de l’arbre défendu : ** Sauveur & Créateur, nous te chantons d’un même chœur.
3. Par ta mort, ô Christ, * tu as brisé la force de la mort, * ressuscitant tous les morts depuis Adam, ** qui te chantent comme vrai Dieu & Sauveur du genre humain.
4. Venues à ton sépulchre, Sauveur, * les saintes Femmes te cherchaient * pour embaumer la Source de vie, ** mais un Ange leur apparut pour leur dire : Il est ressuscité, le Seigneur !
5. O Christ, lorsque tu fus crucifié * au milieu de deux larrons, * l’un fut justement condamné pour t’avoir insulté, ** l’autre par sa confession devint l’hôte du Paradis.
6. Devant le chœur des Apôtres, * les saintes Femmes s’écriaient : * Le Christ est vraiment ressuscité, ** adorons en lui notre Maître & Créateur.
7. La puissance du Christ, * sainte Martyre, te fortifiant, * tu as livré ton corps * aux châtiments multiformes, * brisant l’ennemi par ta grande fermeté ; ** c’est pourquoi nous t’acclamons.
8. Avec courage tu supportas * d’être exposée à la roue * pour être meurtrie * en toute part de ton corps, * mais un Ange te sauva ** de ce châtiment cruel.
9. En tes saintes mains tu as pris * le fameux parchemin déposé près de toi ; * ainsi tu gardas la perfection * des véritables enseignements ** et couvris les hérétiques de confusion.
10. En toi s’est incarné * le Christ, se laissant voir * en deux natures * et une seule personne ; * Vierge pure, supplie-le ** d’éclairer nos pensées.
A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 5 : Le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, * né de la Vierge pour notre salut, * chantons-le, fidèles, et adorons-le, * car il a daigné dans sa chair monter sur la Croix * et supporter la mort, * afin de ressusciter les morts ** par sa glorieuse Résurrection.
2. Tropaire de la Mégalomartyre, ton 4 : Ta brebis, ô Jésus, Euphémie, * crie d’une voix forte : * “Mon époux, c’est toi que j’aime, * c’est pour te chercher que je combats, *c’est avec toi que je suis crucifiée * et ensevelie par ton baptême. * Pour toi je souffre, afin de régner avec toi. * Pour toi je meurs, afin de vivre en toi. * Accueille, comme victime sans tache, * celle qui par amour est immolée pour Toi”. ** Par son intercession, parce que tu es miséricordieux, sauve nos âmes.
3. Tropaire de l’Egale-aux-Apôtres, ton 1 : Sur les ailes de la connaissance de Dieu * ayant élevé ton esprit, * tu volas plus haut que la visible création * à la recherche du Dieu et Créateur universel ; * l’ayant trouvé, tu as reçu * la nouvelle naissance par le baptême ; * puis en goûtant l’arbre de vie, tu as acquis * pour les siècles l’immortelle condition, ** bienheureuse Olga.
4. Kondakion de la Mégalomartyre, ton 6 : Dans le domaine du martyre et dans celui de la foi * tu as mené combat sur combat * avec ardeur, vénérable Euphémie, * pour le Christ ton époux; * à présent, pour que triomphe encore la vraie foi * sur les hérésies et l’orgueil des ennemis * intercède auprès de lui avec l’aide de la Mère de Dieu, * toi qui des six cent trente Pères théophores réunis en concile ** as reçu la définition de la foi pour la sauver.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion de l’Egale-aux-Apôtres, ton 4 : En ce jour chantons le bienfaiteur de tous, notre Dieu * qui en Russie a glorifié sainte Olga ** afin d’accorder à nos âmes, par ses prières, la rémission des péchés.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 5 : Tu es descendu aux enfers, ô mon Sauveur, * tu as brisé leurs portes, comme Tout-Puissant, * avec toi tu as ressuscité les morts, comme Créateur ; * et tu as brisé l’aiguillon de la mort * et Adam a été délivré de la malédiction, ô Ami des hommes. * Aussi te clamons-nous : ** Sauve-nous, Seigneur.
Prokimen
Du dimanche, ton 5 :
℟. Toi, Seigneur, tu nous prends en garde, tu nous protèges d’une telle engeance, à jamais (Psaume 11, 8).
℣. Sauve-moi, Seigneur, il n’est plus de saints (Psaume 11, 2).
[Des saintes, ton 4 :
℟. Dieu est admirable dans ses saints, lui le Dieu d’Israël (Psaume 67, 36).]
Epîtres
Du dimanche : Romains (§ 110) XII, 6-14.
Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez-les, et ne faites point d’imprécation
[Des saintes : II Corinthiens (§ 181) VI, 1-10.
Mais agissant en toutes choses comme des ministres de Dieu, nous nous rendons recommandables par une grande patience dans les maux, dans les nécessités, et dans les extrêmes afflictions.]
Alleluia
Du dimanche, ton 5 :
℣. Ton amour, Seigneur, à jamais je le chante, d’âge en âge ma parole annonce ta fidélité (Psaume 88, 2).
℣. Car j’ai dit : l’amour est bâti à jamais, aux cieux tu as fondé ta fidélité (Psaume 88, 3).
[Des saintes, ton 1 :
℣. J’espérais le Seigneur d’un grand espoir, il s’est penché vers moi, et il écouta mon cri (Psaume 39, 1).]
Evangiles
Du dimanche : Matthieu (§ 29) IX, 1-8.
Car lequel est le plus aisé, ou de dire, Vos péchés vous sont remis ; ou de dire, Levez-vous, et marchez ?
[Des saintes : Luc (§ 33) VIII, 36-50.
Cette femme se voyant ainsi découverte, s’en vint toute tremblante, se jeta à ses pieds, et déclara devant tout le peuple ce qui l’avait portée à le toucher, et comment elle avait été guérie à l’instant. Et Jésus lui dit : Ma fille, votre foi vous a guérie ; allez en paix.]
Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
[Des saintes : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6).] Alleluia, alleluia, alleluia.