Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 2 janvier 2022 du calendrier grégorien – 20 décembre 2021 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.
Dimanche du ton III de l’Octoèque. Dimanche des Pères. Carême de Noël (nourriture végétalienne avec usage de l’huile autorisé).
Le dimanche qui précède Noël est consacré, dans le rit byzantin, à la mémoire des saints & justes Pères & Patriarches qui ont précédé l’Incarnation du Messie. C’est pour cela que la généalogie du Christ selon saint Matthieu est chantée comme évangile à la divine liturgie de ce jour et que ce dimanche est parfois appelé “dimanche de la généalogie”.
Nous sommes aussi dans les jours d’avant-fête de Noël : l’avant-fête de Noël commence le 20 décembre dans le rit byzantin.
Nous fêtons aussi en ce jour le Vertueux Jean, prêtre de Cronstadt, thaumaturge.
Jean Ilyitch Sergieff est né dans le village de Sura, dans la région d’Arkhangelsk le 19 octobre 1829, dans une famille pauvre mais très pieuse. Son père est sacristain d’église. Très médiocre élève, il reçoit une vision durant laquelle il voit un voile qui lui tombe des yeux ; à partir de ce moment il devient bon élève et entre ensuite au séminaire d’Arkhangelsk avant d’être admis à l’Académie théologique de Saint-Pétersbourg. Pendant ses études, Jean désire devenir missionnaire mais voit en rêve un jour la cathédrale Saint-André de Cronstadt. Alors qu’il finit ses études, il rencontre la fille de l’archiprêtre de la cathédrale et est invité à l’épouser. Sentant que c’est la volonté de Dieu qu’il devienne prêtre séculier dans cette cathédrale, il accepte et l’épouse. Jean est ordonné prêtre le 12 décembre 1855, en la cathédrale Saint-André de Cronstadt.
Port militaire ramassant de nombreuses détresses humaines, économiques et morales, le ministère fécond du prêtre Jean s’attache à évangéliser cette population en mettant en œuvre de nombreuses œuvres sociales. Ce ministère se fait avec une joie surnaturelle au milieu des pauvretés de la ville :
“La tristesse est une apostasie et la mort du cœur” écrira-t-il dans son journal.
Cette action sociale s’appuie de fait sur la célébration soignée de la divine liturgie, avec attention et sans précipitation :
“Il n’y a rien de plus vivifiant que la Liturgie”
Ses liturgies quotidiennes attirent des milliers de fidèles, d’autant que de nombreux miracles et guérisons sont obtenus par la prière de Jean. Sa réputation est telle que des milliers de gens lui envoient des courriers et télégrammes au point que la poste de Cronstadt doit ouvrir un service postal spécialement dédié. Le 17 octobre 1894, il est appelé au chevet de l’empereur mourant, Alexandre III, pour le faire communier et pour lui donner l’Onction des malades le 20 octobre.
Le 10 décembre 1908, très malade, il célèbre sa dernière Liturgie : ayant prédit la date de sa mort, il s’éteint le 20 décembre 1908 à 7 h 40 du matin. Ses funérailles, grandioses, sont célébrées par le métropolite Antoine de Saint-Pétersbourg, et l’énorme foule présente oblige les autorités à mettre en place un service d’ordre spécial pour laisser passer le convoi. Dès le 12 janvier 1909, le Tsar Nicolas II demande au Saint-Synode sa glorification.
Cependant, le processus de celle-ci est interrompu par la Révolution russe. L’Église russe hors frontières le canonise dès 1964 et le Patriarcat de Moscou dès 1990 dans une Russie fraîchement libérée du Communisme (saint Jean de Cronstadt, soit dit en passant, déclarait “Le paradis est un royaume, la démocratie est en enfer.”).
Voici quelques citations de saint Jean de Cronstadt tirées de son journal tenu fidèlement tout au long de sa vie et publié après sa mort sous le nom de “Ma vie en Christ” :
“Plus le coeur est pur, plus il est vaste, et plus il est capable d’accueillir en lui un grand nombre d’amis. Au contraire, plus il est impur, plus il se rétrécit et moins il y a de place en lui pour l’Amour, car Il est encombré par l’amour propre, et cet amour-là est un faux amour.”
“Prie pour tous comme tu prierais pour toi-même, avec la même sincérité, la même ferveur; regarde comme tiennes leurs souffrances et leurs misères; regarde comme tiennes leur ignorance spirituelle, leurs fautes et leurs passions; comme tiennes leurs tentations, leurs peines, la multitude de leurs souffrances.”
“T’irriter contre quelqu’un pour une question matérielle, c’est placer un objet matériel plus haut que ton frère. Mais quoi de plus haut que l’homme ? Rien, sur la terre, n’est plus noble que l’homme.”
“Le développement de l’intelligence sans celui du cœur, est une chose très nuisible pour l’éducation : c’est le cœur qu’il faut former avant tout.”
“T’irriter contre quelqu’un pour une question matérielle, c’est placer un objet matériel plus haut que ton frère. Mais quoi de plus haut que l’homme ? Rien, sur la terre, n’est plus noble que l’homme.”
Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Vertueux Jean. Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : du Vertueux Jean.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire des Pères (“Combien sont sublimes”). Et maintenant. Theotokion de sexte. Kondakion : des Pères (“Prépare-toi, Bethléem”).A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome Tropaires des Béatitudes : 4 tropaires du ton dominical occurent, 4 tropaires de la 3ème ode du canon des saints Pères (œuvre de Clément l’Hymnographe, higoumène du monastère du Stoudion à Constantinople au IXème siècle) & 4 tropaires de la 6ème ode du canon du Vertueux Jean :
1. Adam, notre premier père, ayant transgressé ton commandement, * ô Christ, tu l’as chassé du Paradis ; * mais, compatissant, tu fis entrer le bon Larron * te confessant sur la croix et criant : * Souviens-toi de moi, Sauveur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Pour notre faute, tu nous condamnas * à la malédiction de la mort, Seigneur source-de-vie ; * mais, souffrant dans ton corps, Maître sans péché, * tu fis revivre les morts qui s’écrièrent : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
3. Ressuscité d’entre les morts, tu nous sauvas de nos passions, * Seigneur, par ta sainte Résurrection ; * et, Sauveur, tu as détruit toute la puissance de la mort ; * c’est pourquoi nous, les fidèles, te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
4. Par ta sépulture de trois jours tu éveillas, * Dieu, les morts qu’aux Enfers tu vivifias ; * et, dans ta bonté, tu fus la source de l’immortelle vie * pour nous tous, fidèles, qui sans cesse te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
5. Puisque l’Eglise des nations * enfante en sa stérilité * et que s’est affaiblie * la synagogue aux nombreux enfants, * à celui qui fait des merveilles chantons : ** Tu es saint, Seigneur notre Dieu.
6. De la montagne virginale Daniel * te voit, ô Verbe, comme pierre détachée, * par ta puissance aplatissant * les sanctuaires des faux-dieux ; * et pour cette raison ** nous te glorifions dans la crainte.
7. Les Mages venus de l’Orient, * ô Christ, t’apportent leurs présents ; * guidés par une étoile jusqu’à toi, * ils t’offrent comme au Roi de l’univers * l’encens, la myrrhe et l’or, ** étonnés de ta condescendance, Seigneur.
8. Marie, la terre sans labours, * porte le vivifiant Epi * qu’elle s’apprête à enfanter * dans la cité de Bethléem, * pour en nourrir les âmes des fidèles chantant : ** Tu es saint, Seigneur notre Dieu.A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 3 : Que les Célestes soient en liesse ! * Que les terrestres se réjouissent ! * Car le Seigneur a établi son Règne par son bras, * terrassant la mort par la mort, * Lui le Premier-Né d’entre les morts. * Il nous libère du ventre de l’enfer, ** et offre au monde la grande miséricorde.
2. Tropaire des Pères, ton 2 : Combien sont sublimes les entreprises de la foi ! * Les trois Jeunes Gens exultaient dans la fournaise comme dans les eaux du repos ; * et le prophète Daniel dans la fosse avec les lions semblait le pâtre du troupeau. ** Par leurs prières, Christ-Dieu, sauve nos âmes.
3. Tropaire de l’avant-fête, ton 4 : Prépare-toi, Bethléem : * pour tout homme s’ouvre l’Eden ; * pare-toi, Ephratha : * en la grotte la Vierge fait fleurir l’arbre de vie ; * son propre sein devient le mystique Paradis * où pousse l’arbre divin * dont ceux qui en mangent vivront * au lieu d’en mourir comme Adam : ** le Christ vient au monde pour relever son image déchue.
4. Tropaire du Vertueux Jean, ton 4 : Toi qui vis en Christ dans les siècles, ô thaumaturge, * compatissant dans l’amour avec les hommes malheureux, * écoute tes enfants qui t’invoquent avec foi, * et qui attendent de toi une aide abondante, ** vertueux Jean, notre bien-aimé pasteur.
5. Kondakion des Pères, ton 1 : Réjouis-toi, Bethléem, * Ephratha, prépare-toi, * voici que la Brebis s’empresse d’enfanter le grand Pasteur qu’elle porte en son sein ; * à cette vue les Pères théophores se réjouissent ** et chantent avec les Bergers la Vierge qui allaite.
6. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
7. Kondakion du Vertueux Jean, ton 4 : Toi qui a été choisi par Dieu dès l’enfance, * qui dans ta jeunesse a miraculeusement reçu de Lui le don d’apprendre, * et dans un songe fut très glorieusement appelé à être prêtre : * tu es apparu comme un merveilleux pasteur pour l’Eglise du Christ ; * père Jean, homonyme de la grâce, * prie le Christ Dieu ** afin que nous soyons tous avec toi dans le royaume des cieux.
8. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
9. Kondakion de l’avant-fête, ton 3 : La Vierge en ce jour se prépare à enfanter * en une grotte ineffablement le Verbe prééternel. * Terre entière, à cette nouvelle chante & danse, * glorifie avec les Anges & les Bergers ** celui qui a voulu devenir un enfant nouveau-né, le Dieu d’avant les siècles.Prokimen
Des Pères, ton 4 :
℟. Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères, & vénérable, & que ton Nom soit glorifié éternellement. (Daniel, 3, 26).
℣. Car tu es juste en toutes les œuvres accomplies pour nous. (Daniel, 3, 27).
Du Vertueux Jean, ton 7 :
℟. Le juste a sa joie dans le Seigneur, en lui il se réfugie (Psaume 63, 11).
(On ne dit pas le prokimen du dimanche).Epîtres
Du dimanche avant la Nativité du Christ : Hébreux (§ 328) XI, 9-10, 17-23, 32-40.
Cependant toutes ces personnes, à qui l’Écriture rend un témoignage si avantageux à cause de leur foi, n’ont point reçu la récompense promise ; Dieu ayant voulu, par une faveur particulière qu’il nous a faite, qu’ils ne reçussent qu’avec nous l’accomplissement de leur bonheur.
Du Vertueux Jean : Hébreux (§ 311) IV, 14 – V, 6.
Allons donc nous présenter avec confiance devant le trône de la grâce, afin d’y recevoir miséricorde, et d’y trouver le secours de sa grâce dans nos besoins.Alleluia
Des Pères, ton 4 :
℣. Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, & nos pères nous ont fait connaître (Psaume 43, 2).
℣. Puisque c’est toi qui nous as sauvés de ceux qui nous affligeaient, et qui as confondu ceux qui étaient animés de haine contre nous (Psaume 43, 8).
Du Vertueux Jean, ton 4 :
℣. Le juste fleurira comme un palmier, il grandira comme un cèdre du Liban (Psaume 91, 13).
(On ne dit pas l’alleluia du dimanche).Evangiles
Du dimanche avant la Nativité du Christ : Matthieu (§ 1) I, 1-25.
Une vierge concevra, et elle enfantera un fils, à qui on donnera le nom d’Emmanuel, c’est-à-dire, Dieu avec nous.
Du Vertueux Jean : Matthieu (§ 11) V, 14-19.
Celui donc qui violera l’un de ces moindres commandements, et qui apprendra aux hommes à les violer, sera regardé dans le royaume des cieux comme le dernier ; mais celui qui fera et enseignera, sera grand dans le royaume des cieux..Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Des Pères : Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.