Paroisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 21 décembre 2014 du calendrier grégorien – 8 décembre 2014 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.
Dimanche du ton III de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour notre vénérable Père saint Patapios de Thèbes.
Saint Patapios (Patapius, Patape) naquit au Vème siècle à Thèbes en Egypte, au sein d’une famille pieuse. Encore jeune, il quitta tous les biens de ce monde pour se retirer comme moine au désert. Après de longues années de solitude, la renommée de sa sainteté fit affluer vers lui tant de visiteurs qu’il décida de partir pour Constantinople afin de trouver le repos en se perdant dans l’anonymat de la foule d’une grande ville, où régnait alors l’empereur Zénon (474-491). Il s’installa près de la murailles des Blachernes et devint ami de deux autres ermites, qui eux aussi devinrent saints : un Egyptien, Baras (qui construisit le monastère Saint-Jean-Baptiste du Pétrion) et un Syrien, Raboulas (qui s’était établi comme ermite près de la Porte de Saint-Romain). Comme les puissances célestes, Patapios ne cessait pas, de jour comme de nuit, de louer le Seigneur et, en retour, Dieu lui donna la grâce d’accomplir de nombreux miracles.
Parmi ceux-ci, par l’invocation du Nom du Christ, il guérit un jour un aveugle de naissance qui s’était jeté à ses pieds avec foi. Une autre fois, il guérit un homme dont le corps était horriblement gonflé par un oedème, en le marquant du signe vivifiant de la Croix et en l’oignant avec l’huile d’une veilleuse de l’église. Il chassa aussi les démons qui s’étaient emparés d’un jeune homme, avec la même autorité que notre Seigneur. Plus il croissait en vertu et dans la louange perpétuelle, plus les miracles se multipliaient et attiraient de nouveau les foules vers lui.
Après avoir fondé un monastère – le Monastère des Egyptiens -, saint Patapios s’endormit dans le Seigneur un 8 décembre, à Constantinople.
Après la destruction du Monastère des Egyptiens en 536, son ami saint Varas transféra la relique du corps de saint Patapios en son monastère Saint-Jean-Baptiste du Pétrion.
Au VIIIème siècle, saint André de Crète prononça un panégyrique sur saint Patapios. Un autre panégyrique, prononcé par un de ses disciples, nous apprend que le saint évêque de Crète avait reçu une apparition de saint Patapios.
Au derniers siècles de l’Empire, ce monastère bénéficia de la protection impériale de la dynastie Paléologue, et tout particulièrement de l’impératrice Hélène Dragaš, épouse de l’empereur saint Manuel II Paléologue, qui elle aussi devint sainte sous son nom de moniale : sainte Hypomone (sainte Patience). La sainte impératrice, mère du dernier empereur Constantin XI Paléologue, avait établi un hospice pour vieillards dans les murs du monastère Saint-Jean-Baptiste du Pétrion, hospice appelé “Espérance des désespérés”.
Après la tragique chute de Constantinople, un neveu de la sainte impératrice, Aggelis Notaras emporta la relique du corps de saint Patapios, afin qu’elle échappe à la profanation des Infidèles, et la déposa dans la grotte d’un ermitage du mont Gérania, non loin de Corinthe. Cet ermitage fonctionna encore quelques siècles puis fut abandonné.
Bien longtemps après, en 1904, des habitants des environs firent des fouilles dans cette grotte et eurent la surprise de découvrir tout entière la précieuse relique du corps, incorrompu depuis 15 siècles, de Saint Patapios, ainsi que les ossements de sainte Hypomone – la sainte impératrice de Constantinople Hélène Dragaš. Un parchemin fut découvert avec ces reliques, permettant l’authentification de ces reliques. Le 1er août 1952, un monastère de nonnes fut fondé sur la grotte du mon Geraneia par le métropolite de Corinthe, il est dédié à saint Patapios et abrite ses reliques. Depuis, des pèlerinages ont lieu et l’on signale de nombreux miracles obtenus par l’intercession de saint Patapios.
Saint Patapios est aussi commémoré au 8 décembre par le rit romain :
A Constantinople, saint Patape, solitaire, célèbre pour ses vertus & pour ses miracles.
Martyrologe romain du 8 décembre.
Aux heures
A tierce & à sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du vénérable Père. Kondakion : du dimanche.
Tropaires des Béatitudes : 8 tropaires du dimanche, ton 3 :
1. Adam, notre premier père, ayant transgressé ton commandement, * ô Christ, tu l’as chassé du Paradis ; * mais, compatissant, tu fis entrer le bon Larron * te confessant sur la croix et criant : * Souviens-toi de moi, Sauveur, ** quand tu entreras dans ton royaume.
2. Pour notre faute, tu nous condamnas * à la malédiction de la mort, Seigneur source-de-vie ; * mais, souffrant dans ton corps, Maître sans péché, * tu fis revivre les morts qui s’écrièrent : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
3. Ressuscité d’entre les morts, tu nous sauvas de nos passions, * Seigneur, par ta sainte Résurrection ; * et, Sauveur, tu as détruit toute la puissance de la mort ; * c’est pourquoi nous, les fidèles, te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
4. Par ta sépulture de trois jours tu éveillas, * Dieu, les morts qu’aux Enfers tu vivifias ; * et, dans ta bonté, tu fus la source de l’immortelle vie * pour nous tous, fidèles, qui sans cesse te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
5. Aux Myrophores tu apparus d’abord, * Sauveur ressuscité d’entre les morts, * leur criant : Réjouissez-vous ! * et par elles, ô Christ, tu révèles ton éveil à tes amis ; * aussi te crions-nous : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
6. Sur la montagne Moïse, étendant les bras, préfigurait la croix et triomphait d’Amalec ; * nous-mêmes, nous la prenons pour combattre les démons * et tous ensemble avec foi te crions : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
7. Fidèles chantons le Père, le Fils, le Saint-Esprit, * un seul Dieu, un seul Seigneur, * car la Trinité, soleil unique au trine éclat, * illumine tous ceux qui lui crient : * Souviens-toi de nous aussi ** quand tu entreras dans ton royaume.
8. Réjouis-toi, divine Porte que franchit, * sans en briser les scellés, * le Créateur lorsqu’il prit chair de toi, * Nuée légère portant le Christ, divine ondée ; * réjouis-toi, Echelle et Trône des cieux ; ** réjouis-toi, Montagne sainte, fertile et n’ayant pas subi d’entaille.
A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 3 : Que les Célestes soient en liesse ! * Que les terrestres se réjouissent ! * Car le Seigneur a établi son Règne par son bras, * terrassant la mort par la mort, * Lui le Premier-Né d’entre les morts. * Il nous libère du ventre de l’enfer, ** et offre au monde la grande miséricorde.
2. Tropaire du vénérable Père, ton 8 : En toi, vénérable Père, la divine Image se reflète exactement : * afin de lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ ; * et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, qui passe et disparaît, * pour s’occuper plutôt de l’âme qui vit jusqu’en la mort et par-delà ; * c’est ainsi que ton esprit se réjouit, * bienheureux Père, avec les Anges dans le ciel.
3. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du vénérable Père, ton 3 : En toi, Père saint et temple de l’Esprit, * les peuples ont trouvé la maison du médecin: * ils s’empressent d’accourir vers toi * pour te demander la guérison des maladies * et la rémission des péchés commis en cette vie, ** vénérable Père, protecteur de ceux qu’afflige le malheur.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion du dimanche, ton 3 : Du tombeau tu es ressuscité * en ce jour, ô Dieu de miséricorde, * nous arrachant aux portes de la mort ; * en ce jour Adam tressaille d’allégresse et Eve danse de joie, * et tous ensemble les Patriarches & les Prophètes chantent inlassablement ** la force & la puissance de ta divinité.
Prokimen
Du dimanche, ton 3 :
℟. Sonnez pour notre Dieu, sonnez ; sonnez pour notre Roi, sonnez ! (Psaume 46, 7).
℣. Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! (Psaume 46, 2).
Epître
Du dimanche : Colossiens (§ 250) I, 12-18.
Il est le chef, la tête du corps de l’Église. Il est les prémices, et le premier-né d’entre les morts, afin qu’il soit le premier en tout.
Alleluia
Du dimanche, ton 3 :
℣. En toi, Seigneur, j’ai mon abris ; sur moi pas de honte à jamais (Psaume 30, 2).
℣. Sois pour moi un Dieu qui me défend, un lieu fort qui me sauve (Psaume 30, 3.)
Evangile
Du dimanche : Luc (§ 85) XVII, 12-19.
Alors Jésus dit : Tous les dix n’ont-ils pas été guéris ? Où sont donc les neuf autres ?
Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1) Alleluia, alleluia, alleluia.