Ils se sont écriés en voyant la place de son embrasement : Quelle ville, disaient-ils, a jamais égalé cette grande ville ? Ils se sont couvert la tête de poussière, jetant des cris accompagnés de larmes et de sanglots, et disant : Hélas ! hélas ! cette grande ville, qui a enrichi de son opulence tous ceux qui avaient des vaisseaux en mer, se trouve ruinée en un moment !
Apocalypse 18, 18-19.
Photo : ruines de la cathédrale Sainte-Marie d’Urakami de Nagasaki en 1945.
Le 9 août 1945, le B-29 Bockscar piloté par Charles Sweeney, parti de Tinian dans les îles Mariannes du Nord, largua la bombe atomique Fat Man sur la ville de Nagasaki. La bombe explosa à 580 m d’altitude, à la verticale du quartier majoritairement catholique d’Urakami, quasiment à la verticale de la cathédrale. Ce fut la seconde explosion nucléaire au Japon, trois jours après celle d’Hiroshima.
75 000 des 240 000 habitants de Nagasaki furent tués sur le coup, et au moins autant décédèrent des suites de leurs maladies ou de leurs blessures.
Nagasaki est liée dès son origine à l’arrivée de la foi chrétienne au Japon. Ce lieu fut concédé aux Portugais en 1571 par le daimyo Ōmura Sumitada comme port de commerce, avant de le leur être retiré et confié aux missionnaires de la Compagnie de Jésus en 1580. A la suite d’une révolution politique, les missionnaires sont chassés et le christianisme interdit en 1587. Malgré d’ignobles persécutions, les chrétiens de Nagasaki conservent leur foi et la pratiquent en secret, jusqu’au retour des missionnaires au XIXème siècle. Ainsi, le village d’Urakami, proche de Nagasaki (plus tard englobé dans la ville) est alors composé uniquement de crypto-chrétiens lorsqu’il est découvert en 1865 par le RP Bernard Petitjean, des Missions étrangères de Paris.
Parce que l’Agneau qui est au milieu du trône, sera leur pasteur, et il les conduira aux sources vives des eaux, et Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux.
Apocalypse 7, 17.
Photo : Messe pontificale célébrée dans les ruines de la cathédrale Sainte-Marie d’Urakami à Nagasaki en juin 1949.
Cette extraordinaire – et prophétique – photo d’une messe pontificale célébrée dans les ruines de la cathédrale de Nagasaki est une belle image de la reconstruction spirituelle sur les ruines de la Cité catholique.
Quiconque sera victorieux, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône ; de même qu’ayant été moi-même victorieux, je me suis assis avec mon Père sur son trône.
Apocalypse 4, 21.
Photo : Messe pontificale au trône dans les ruines de la cathédrale Sainte-Marie d’Urakami à Nagasaki en juin 1949.
Cette messe pontificale célébrée au trône en 1949 célébrait alors le 4ème centenaire de l’arrivée de saint François-Xavier au Japon et à la fondation de la première communauté chrétienne de ce pays.
Lorsqu’il eut ouvert le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient souffert la mort pour la parole de Dieu, et pour le témoignage qu’ils avaient rendu.
Apocalypse 6, 9.
Photo : Messe pontificale dans les ruines de la cathédrale Sainte-Marie d’Urakami à Nagasaki en juin 1949. Procession des reliques de saint François-Xavier.
Afin de célébrer le 400ème anniversaire de la venue de la foi véritable au Japon par l’arrivée de saint François-Xavier, la relique insigne de son bras avait alors été emmenée de Rome (où elle est conservée à l’église du Gesù) à Nagasaki.
Voici d’autres photos de cette cérémonie prises par Carl Mydans en 1949 pour le compte de Life. Nous y avons adjoint une photographie d’un requiem à la mémoire des fidèles morts dans l’explosion de la bombe, messe célébrée devant les ruines de la cathédrale le 23 novembre 1945.
En cet anniversaire, prions.