Fête-Dieu – Séquence Lauda Sion – Graduale Romanum 1905

 

Lavda, Sion, Salvatórem,
Lauda ducem et pastórem
In hymnis et cánticis.
Loue, Sion, ton Sauveur,
Loue ton chef et ton pasteur
Par des hymnes et des cantiques.
Quantum potes, tantum aude :
Quia major omni laude,
Nec laudáre súfficis.
Ose autant que tu peux :
Il est au-dessus de toute louange,
Tu ne peux le louer assez.
Laudis thema speciális,
Panis vivus et vitális
Hódie propónitur.
Le motif spécial de louange
Qui t’es proposé aujourd’hui,
C’est le Pain vivant et vivifiant,
Quem in sacræ mensa cœnæ,
Turbæ fratrum duodénæ
Datum non ambígitur.
Qui au banquet sacré de la Cène,
Au groupe des douze frères,
Fut donné sans ambiguïté.
Sit laus plena sit sonóra,
Sit jucúnda, sit decóra
Mentis jubilátio.
Que ta louange soit pleine et sonore,
Qu’elle soit belle et délicieuse,
Une jubilation pour nos âmes.
Dies enim solémnis ágitur,
In qua mensæ prima recólitur
Hujus institútio.
Voici en effet le jour solennel
En lequel on fait mémoire
De l’institution du premier banquet.
In hac mensa novi Regis,
Novum Pascha novælegis,
Phase vetus términat.
A cette table du nouveau Roi,
La Pâque nouvelle de la nouvelle loi
Met un terme à la Pâque antique.
Vetustátem nóvitas,
Umbram fugat véritas,
Noctem lux elíminat.
La nouvelle institution supprime l’ancienne,
La vérité chasse l’ombre,
La lumière élimine la nuit.
Quod in cena Christus gessit,
Faciéndum hoc expréssit
In sui memóriam.
Ce que le Christ fit à la Cène,
Il ordonna de le faire
En sa mémoire.
Docti sacris institútis,
Panem, vinum in salútis
Consecrámus hóstiam.
Instruits par ces institution sacrées,
Nous consacrons le pain et le vin
Pour notre salut.
Dogma datur Christiánis,
Quod in carnem transit panis,
Et vinum in sánguinem.
C’est un dogme donné aux Chrétiens
Que le pain se change en chair
Et le vin en sang.
Quod non capis, quod non vides,
Animósa firmat fides,
Præter rerum órdinem.
Ce que tu ne comprends ni ne vois
Une foi vive l’affirme,
Dépassant l’ordre des choses.
Sub divérsis speciébus,
Signis tantum, et non rebus,
Latent res exímiæ.
Ces deux espèces deviennent
Seulement des formes, non des substances
Sous lesquelles subsistent des réalités sublimes.
Caro cibus, sanguis potus :
Manet tamen Christus totus,
Sub utráque spécie.
Sa chair est nourriture, son sang est boisson,
Mais le Christ tout entier demeure
Sous chacune des deux espèces.
A suménte non concísus,
Non confráctus, non divísus :
Integer accípitur.
Celui qui le reçoit ne le rompt point,
Ne le brise point, ne le divise point :
Il le reçoit tout entier.
Sumit unus, sumunt mille :
Quantum isti, tantum ille :
Nec sumptus consúmitur.
Qu’un seul le reçoivent, que mille le reçoivent :
Celui-là reçoit autant que ceux-ci ;
On le consomme sans l’épuiser.
Sumunt boni, sumunt mali :
Sorte tamen inæquáli,
Vitæ, vel intéritus.
Bons ou mauvais le reçoivent
Mais pour un sort différent :
Pour la vie ou pour la mort.
Mors est malis, vita bonis :
Vide paris sumptiónis
Quam sit dispar éxitus.
Il est mort des méchants et vie des bons ;
Vois quels sont les effets différents
De la même nourriture.
Fracto demum sacraménto.
Ne vacílles, sed meménto,
Tantum esse sub fragménto,
Quantum toto tégitur.
Quand le sacrement est rompu,
Que ta foi ne vacilles, mais souviens-toi
Qu’il est tout entier sous un fragment
Que dans le tout.
Nulla rei fit scissúra :
Signi tantum fit fractúra :
Qua nec status, nec statúra
Signáti minúitur.
La substance n’en est point atteinte :
La forme seule est rompue,
Sans diminution de l’état ni de l’étendue
De Celui qui y est présent.
Ecce panis Angelórum,
Factus cibus viatórum,
Vere panis filiórum,
Non mitténdus cánibus.
Voici le pain des Anges,
Rendu pain des voyageurs de ce monde,
Il est le pain véritable des fils
Qu’on ne doit pas jeter aux chiens.
In figúris præsignátur,
Cum Isaac immolátur :
Agnus paschæ deputátur :
Datur manna pátribus.
D’avance il fut préfiguré
Par l’immolation d’Isaac,
Par le sacrifice de l’agneau pascal,
Par la manne donnée à nos pères.
Bone pastor, panis vere,
Jesu, nostri miserére :
Tu nos pasce, nos tuére :
Tu nos bona fac vidére
In terra vivéntium.
Bon pasteur, pain véritable,
Jésus, aie pitié de nous,
Nourris-nous, défends-nous,
Fais-nous voir les biens véritables
Dans la terre des vivants.
 
Tu, qui cuncta scis et vales :
Qui nos pascis hic mortáles :
Tuos ibi commensáles,
Coherédes et sodáles
Fac sanctórum cívium.
Amen. Alleluia.
Toi qui sais tout et qui peux tout,
Qui nous nourris, nous, mortels,
Fais de nous les commensaux,
Les cohéritiers et les compagnons
De la cité des saints.
Amen. Alléluia.
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2 réflexions au sujet de “Fête-Dieu – Séquence Lauda Sion – Graduale Romanum 1905”

  1. Je cherche à connaître l’origine musicale de cette séquence vraiment atypique sur le plan mélodique. S’agit-il d’une mélodie médiévale ou plus tardive comme je serait tenté de le penser? De quel manuscrit est-elle tirée. D’avance merci !

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