Lavda, Sion, Salvatórem, Lauda ducem et pastórem In hymnis et cánticis. |
Loue, Sion, ton Sauveur, Loue ton chef et ton pasteur Par des hymnes et des cantiques. |
Quantum potes, tantum aude : Quia major omni laude, Nec laudáre súfficis. |
Ose autant que tu peux : Il est au-dessus de toute louange, Tu ne peux le louer assez. |
Laudis thema speciális, Panis vivus et vitális Hódie propónitur. |
Le motif spécial de louange Qui t’es proposé aujourd’hui, C’est le Pain vivant et vivifiant, |
Quem in sacræ mensa cœnæ, Turbæ fratrum duodénæ Datum non ambígitur. |
Qui au banquet sacré de la Cène, Au groupe des douze frères, Fut donné sans ambiguïté. |
Sit laus plena sit sonóra, Sit jucúnda, sit decóra Mentis jubilátio. |
Que ta louange soit pleine et sonore, Qu’elle soit belle et délicieuse, Une jubilation pour nos âmes. |
Dies enim solémnis ágitur, In qua mensæ prima recólitur Hujus institútio. |
Voici en effet le jour solennel En lequel on fait mémoire De l’institution du premier banquet. |
In hac mensa novi Regis, Novum Pascha novælegis, Phase vetus términat. |
A cette table du nouveau Roi, La Pâque nouvelle de la nouvelle loi Met un terme à la Pâque antique. |
Vetustátem nóvitas, Umbram fugat véritas, Noctem lux elíminat. |
La nouvelle institution supprime l’ancienne, La vérité chasse l’ombre, La lumière élimine la nuit. |
Quod in cena Christus gessit, Faciéndum hoc expréssit In sui memóriam. |
Ce que le Christ fit à la Cène, Il ordonna de le faire En sa mémoire. |
Docti sacris institútis, Panem, vinum in salútis Consecrámus hóstiam. |
Instruits par ces institution sacrées, Nous consacrons le pain et le vin Pour notre salut. |
Dogma datur Christiánis, Quod in carnem transit panis, Et vinum in sánguinem. |
C’est un dogme donné aux Chrétiens Que le pain se change en chair Et le vin en sang. |
Quod non capis, quod non vides, Animósa firmat fides, Præter rerum órdinem. |
Ce que tu ne comprends ni ne vois Une foi vive l’affirme, Dépassant l’ordre des choses. |
Sub divérsis speciébus, Signis tantum, et non rebus, Latent res exímiæ. |
Ces deux espèces deviennent Seulement des formes, non des substances Sous lesquelles subsistent des réalités sublimes. |
Caro cibus, sanguis potus : Manet tamen Christus totus, Sub utráque spécie. |
Sa chair est nourriture, son sang est boisson, Mais le Christ tout entier demeure Sous chacune des deux espèces. |
A suménte non concísus, Non confráctus, non divísus : Integer accípitur. |
Celui qui le reçoit ne le rompt point, Ne le brise point, ne le divise point : Il le reçoit tout entier. |
Sumit unus, sumunt mille : Quantum isti, tantum ille : Nec sumptus consúmitur. |
Qu’un seul le reçoivent, que mille le reçoivent : Celui-là reçoit autant que ceux-ci ; On le consomme sans l’épuiser. |
Sumunt boni, sumunt mali : Sorte tamen inæquáli, Vitæ, vel intéritus. |
Bons ou mauvais le reçoivent Mais pour un sort différent : Pour la vie ou pour la mort. |
Mors est malis, vita bonis : Vide paris sumptiónis Quam sit dispar éxitus. |
Il est mort des méchants et vie des bons ; Vois quels sont les effets différents De la même nourriture. |
Fracto demum sacraménto. Ne vacílles, sed meménto, Tantum esse sub fragménto, Quantum toto tégitur. |
Quand le sacrement est rompu, Que ta foi ne vacilles, mais souviens-toi Qu’il est tout entier sous un fragment Que dans le tout. |
Nulla rei fit scissúra : Signi tantum fit fractúra : Qua nec status, nec statúra Signáti minúitur. |
La substance n’en est point atteinte : La forme seule est rompue, Sans diminution de l’état ni de l’étendue De Celui qui y est présent. |
Ecce panis Angelórum, Factus cibus viatórum, Vere panis filiórum, Non mitténdus cánibus. |
Voici le pain des Anges, Rendu pain des voyageurs de ce monde, Il est le pain véritable des fils Qu’on ne doit pas jeter aux chiens. |
In figúris præsignátur, Cum Isaac immolátur : Agnus paschæ deputátur : Datur manna pátribus. |
D’avance il fut préfiguré Par l’immolation d’Isaac, Par le sacrifice de l’agneau pascal, Par la manne donnée à nos pères. |
Bone pastor, panis vere, Jesu, nostri miserére : Tu nos pasce, nos tuére : Tu nos bona fac vidére In terra vivéntium. |
Bon pasteur, pain véritable, Jésus, aie pitié de nous, Nourris-nous, défends-nous, Fais-nous voir les biens véritables Dans la terre des vivants. |
Tu, qui cuncta scis et vales : Qui nos pascis hic mortáles : Tuos ibi commensáles, Coherédes et sodáles Fac sanctórum cívium. Amen. Alleluia. |
Toi qui sais tout et qui peux tout, Qui nous nourris, nous, mortels, Fais de nous les commensaux, Les cohéritiers et les compagnons De la cité des saints. Amen. Alléluia. |
Je cherche à connaître l’origine musicale de cette séquence vraiment atypique sur le plan mélodique. S’agit-il d’une mélodie médiévale ou plus tardive comme je serait tenté de le penser? De quel manuscrit est-elle tirée. D’avance merci !
La mélodie a été reprise par saint Thomas d’Aquin depuis la séquence Laudes Crucis attolamus d’Adam de Saint-Victor.