Saint-Eugène, le dimanche 30 janvier 2011, grand’messe de 11h.
L’évangile de ce dimanche nous relate le miracle de la tempête apaisée (Matthieu 8, 23-27). Après les trois théophanies de l’adoration des Mages, du Baptême au Jourdain et des noces de Cana, après s’être manifesté, le IIIème dimanche après l’Epiphanie, comme Sauveur des pécheurs et des Gentils, le IVème dimanche après l’Epiphanie, le Christ apparaît cette fois en vainqueur des éléments déchaînés.
Les messes dominicales à partir du IVème dimanche après l’Epiphanie jusqu’à la Septuagésime n’ont pas de chants spéciaux, mais reprennent ceux du IIIème dimanche. C’est une anomalie qui s’explique par le fait de l’incertitude même qui domine cette dernière partie du cycle après l’Épiphanie. Tout dépendait du commencement du jeûne quadragésimal ; or, dans plusieurs lectionnaires romains, ce cycle comprenait jusqu’à dix semaines, tandis que d’autres en émanèrent à peine trois. Les derniers dimanches après la Pentecôte se trouvent dans des conditions identiques ; aussi tout donne à penser que, vu l’absence de chants spéciaux pour ces dimanches supplémentaires, la rédaction grégorienne de l’antiphonaire représente vraiment l’usage du VIIe siècle.
La collecte révèle les jours de saint Grégoire le Grand, époque où les Lombards menaçaient la capitale du monde elle-même. Durant tout le Ve et le VIe siècle, la Ville éternelle fut plusieurs fois prise, saccagée, humiliée et la prière de l’Église fait précisément allusion à cet état de choses. “O Dieu, qui savez bien que la faiblesse même de notre nature nous expose à succomber aux maux si nombreux qui nous accablent, donnez-nous le salut du corps et de l’âme, afin que nous surmontions, par votre grâce, ces maux que nous souffrons à cause de nos péchés.” (Bienheureux Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum).
Cette année, ce IVème dimanche sera le dernier après l’Epiphanie, la Septuagésime – qui ouvre le cycle pascal – tombant dimanche prochain.
Te laudamus – antienne de communion (transitus) de la liturgie ambrosienne aux dimanches après l’Epiphanie
merci